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HISTOIRE L'ACADEMIE

RO VARIE Mn CALE N CES.

ANNÉE M DCCLXXVI.

Avec les Mémoires de Mathématique & de Phyfique,

pour la même Année,

Tirés des Regiflres de cette Académie.

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As PAR 1 Si DE L'IMPRIMERIE ROYALE.

M DCCLXXIX.

POUR L’'HISTOIRE.

PHYSIQUE GÉNÉRALE. Ps je AT A 3 Le ay ge A RTE RE Page t

AN AT O.M LE. Sur les Vaiffeaux du cœur à du poumon. ..., ARTS Obfervations Anatomiques . ... . TSI NLE 17 Defcription d'un Fætus double... .,..,...,.... 18 NS TANT à HISTOIRE NATURELLE. Danone LI OR AND AIM, 20 UNE 19

MINÉRALOGIE. Sar les bulles d'eau contenues dans les Opales....,.…, 21 RUE A ES PSN jh pipi dec Pete, LUN is CHEN Es

Sur les Effais d'Or... _... el o00 0 o 0/0 07e se : 22 Sur Te Line, sos RE RTPAE MS ser 20 Sur l'air contenu dans l'Acide nitreux,....... Mere 27

Sur les Gas aëriens, ....,.,,.

1776. * ji

FASO

À 9 TA ON ONMMRIE

Sür l'Amplitude' du Solal. Mis, 2,40. ER... 3\a Sur l'Eclipfe de Lune du 30 Juillet 1776....... Ibid. Sur les’ Satelhtés de Jupher "del ie nee 34 Sur une bande obfcure obfervée fur Saturne... ..... Ibid. Sur la Comefe Tr 04 LS. +3 12 (0 ES ue 35 Sur une nouvelle Conffellation ............ be ve se ORID)

GCÉ OC RAP ER LE

Sur le Cap de la Circoncifion....".............. 35 MÉCANIQUE RATIONNELLE. Sur différens points du Syflème du Monde........ *. 40 Sur l'équilibre des Voütes..........,....,...... 43

MÉCANIQUE.

Sur les Moulins à orsanfiner. ............:..... 46 Ouvrages préfentés à l’Académie. ............. 48 PIRE ee EN Tan 0e UE TIME ANNE Ibid. Eloge de M. le Marquis de Valière.. .…........... 53

POUR LES MÉMOIRES.

LL ÉMOIRE fur le Froid extraordinaire que l'on reffentit à Paris, dans les Provinces du Royaume, à dans une partie de l'Europe, au commencement de cette année 1 776, Par M. NLESSIERREMNTIAE LR EE LUE SE AR LUE e Page 1

Mémoire fur le choix de l'Emplacement & Jur la forme qu'il faut donner au Bâtiment d'une fabrique d'Orsanfin, à l'ufage des nouveaux Moulins que j'ai imaginés à cet effet. Par M,:DE VAUCANSON....,:,..:, 1... 1156

Obfervation de l'Éclipfe totale de Lune, faite à l'Obfervatoire de Sainte-Geneviève, le 30 Juillet 1776. Par M. Pincré.

174 Recherches fur plufieurs points du Syflème du Monde. Px M. DU ANPRAGEA SUN ES AE en so gr

Obfervations de la Lune, faites avant 1 Éclipfe totale de Lune du 30 Juillet 1776; à comparaifons des Lieux obfervés aux Lieux calculés avec les Tables de M*° Clairaut Ua

DMayér PAM JE URAT Se. . 4 ole uluia ee 208

Nouvelles Méthodes analytiques pour calculer les Eclipfes de Soleil, d'c. Suite du Douzième Mémoire; dans lequel on applique à la folution de plufieurs Problèmes aftronomiques, les Equations des Mémoires précédens. Pa M. pu SéJour.

273

Recherches fur les Méthodes qu'employent les Effayeurs pour fixer le titre des matières d'Or, en déterminant en méme temps la quantité d'Argent qu'elles peuvent contenir; à fur les moyens de perfedtionner cette double opération. Par M. NE ele De on me do ous | A7

TAUDB EE. Obfervation de l'Éclipfe totale de Lune, du 30 Juillet 1 776.

Par INT: BALLET. eut se ce ES AE 431 Obfervation de / ’Éclipfe totale de Lune, du 30 Juillet 1776. Par MACASSINTDE LC THURT: CS. CN TRE 433

Obfervation de l'Éclipfe de Lune, arrivée la nuit du 30 au 31 Juillet 1776, faite a l'hôtel de Chaulnes. Px M. DE POUCHY api Men prete.» eee NET .. 436

Obfervation de l'Éclipfe totale de Lune, du 30 Juillet 1776, faite à l'Obfervatoire Royal. Pa M. JEAURAT... 438

Obfervation de l'Éclipfe de Lune, la nuit du 30 au 31 de Juillet 1776, faite à Paris à l'Obfervatoire de la Marine.

Par M. MEssier........,..% He dite out 441 Mémoire fur les Taches du Soleil & [ur Ja rotation: Par M. DE LA LANDE. 2, se isteiele talent root ee 457 Mémoire [ur la Jituation refpeétive des gros vaiffeaux du Cœur © des Poumons. Pa M. SABATIER.:........ SLS Suite des Recherches [ur plufieurs points du Syflème du monde. Par M'DE LA PLACES SR RER EUR 525

Longitudes à Latitudes, Afcenfions droites & Déclinaifons des Etoiles qui environnoient Je Difque lunaire au temps de la derniere Eclipfe du 30 Juillet 1776. Par M. LE

MONNIER. ..... da tale late e ME ONE STE RER SI 553 De l’Amplitude du Soleil à Jon coucher, obfervée à Saint- Sulpice. Par le même. ..,..... LAURE ETAR 558. Conflellation du Solitaire. Par le même.......,.. sér Examen de la combinaifon de l'acide concret du Tartre avec Je: Zinc. Par: M.vDE LassONS SE MÉENMAENE s... 563 Obfervations affronomiques, faites en 1776 à Périnaldo, dans le Comté de Nice. Par M. MARALDI. .. ec... S74

Obfervations de l'Occultation de l'étoile w de la Baleine par la Lune, le 27 Janvier 17765 Ca d'Aldebaran, la

T ABLE,

nuit du 29 au 30 du même mois ; faites à l'Obfervatoire de la Marine. Pa M. MEssiER.......,..... 580

Obfervation d'une Bande obfcure qui paroît [ur le Globe de

DarurrIC ChareleHITENEN Ts EU NE DE Le ele le le ee 583

Nouvelles Recherches fur 1 ‘équilibre des Voñtes en Dôme. Pax MEMPABDE Dosstr een RER 587

Mémoire contenant les Obfervations de la x1.° Comète obfervée à Paris, de l'Obfervatoire de la Marine, à du Collége de Louis-le-Grand; depuis le 14 Juin jufqu'au 3 Oobre matin 0nPar MUMESSIER. mas net SO7

ÆEffai de détermigation de la différence des Méridiens entre l'Obfervatoire royal de Paris, & Gréenwich, Rouen & Marfeille, Pax M. JEAURAT.........,...... 652

Nouvelles preuves que le cap de la Circoncifion exifle par une latitude auflrale de $ 4 degrés, Ca que fa longitude géogra= plique a été fuppofée jufqu'ici trop grande d'environ 7 degrés. Par M. LE MONNIER. ........,.......... 665$

Mémoire Jur l'exiflence de l'air dans l'acide nitreux, & Jur les moyens de décompofer & de recompofer cet acide, Par NT LAN OTSTRRE 0 LE AR RD ler eu cet O7

Mémoire fur des Subffances hétérogènes trouvées dans les Criflaux de roche, les Agates, les Opales & les Rubis. Pa M. HOUGEROUXIDEV BONDAROY.: . uit Au n 681

Notices d'une fuite d "Expériences nouvelles qui font connoître la nature à les propriétés de plufieurs efpèces d'air on éma- nations aëriformes, extraites par diverfes voies d'un grand

nombre de Jubllances. Pa M. DE LassoNE....,, 686

Defcription d'un Enfant monffrueux à terme, ayant deux vilages fur une feule tête, à deux corps réunis fupérieurement , l'un bien 7 l'autre mal conformes. Par M, BoRDENAVE

697

MA bp: LE E Obfervations anatomiques, Px M, Vico-D'AzYR.... 700

Obfervations Botanico- Meétéorologiques, faites à Denainvil- liers pendant l'année 1775. Par M. pu HAE. 704

Troifième Mémoire fur le Vert-de-gris, Par M. MonTET, de la Société Royale de Montpellier, ..,...,.. 724

HISTOIRE

EN ee 7 ETAT ELE D 7 + ssl

CPE R UE

L’'ACADÉMIE ROYALE PR LUS CUP INA ES.

Année M. DCCLXXF I.

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P:" les phénomènes que produit dans la Nature a V. les Méme caufe, jufqu’ici trop peu connue, qui nous fait éprouver PS8 ? les fenfaions de chaud & de froid, il en eft un qui s'obferve

dans tous les corps, & qui a l'avantage de pouvoir être

meluré & affujetti au calcul. Le volume de tous les corps

Hifl. 1776

2 HisToiRE DE L'ACADÉMIE ROYALE augmente lorfqu’ils s’échauffent , &c diminue quand ils refroidiffent : tant que l’action de fa chaleur ou du froid ne les décompofe point, les folides augmentent de volume jufqu'au moment ils fe fondent, & les liquides jufqu’à ce qu'ils fe transforment en fluides expanfibles. De même, les fluides expanfibles foumis à une preflion conftante , dimi- nuent de volume par le froid jufqu'à ce qu’ils fe changent en liquides , & les liquides jufqu'à ce qu'ils acquièrent de la folidité.

Cette loi peut être regardée comme générale, parce que fr Veau, par exemple, fe dilate au lieu de fe condenfer par le refroidiflement, lorfqu’elle approche du terme de la congé- lation , il eft naturel de penfer que ce phénomène eft l'effet de la caufe qui, en général, augmente le volume des corps à l'inftant ils paflent à F'état de folidité.

Cette propriété générale de la chaleur & du froid eft employée par tous les Phyficiens, à en mefurer du moins à en reconnoitre l'augmentation ou la diminution. Mais dans quel fens at-on pu dire que la dilatation & Ja condenfation des corps font la mefure du chaud & du froid, & comment cette mefure doit-elle être employée ? Il ne fera peut-être pas inutile d'entrer dans quelques détails fur cet objet.

Si on fuppofe deux corps différens, plongés dans un même milieu dont la température foit conftante, ils cefferont au bout d’un certain temps de fe dilater ou de fe condenfer, & ils refteront dans le même état tant que la température du milieu reftera la même: fi le milieu s’échaufle, Îles deux corps qui y font plongés fe dilateront, mais ils ne fuivront pas la même loi en fe dilatant ; non-feulement, les deux corps fe dilateront inégalement, mais le rapport entre leurs dilatations ne fera pas le même dans les différens degrés de dilatation. C’eft donc par l’expérience feule qu'on peut établir une comparaifon entre la dilatation des corps plongés dans le même milieu & foumis à la même caufe de chaleur, & il réfulte de cette obfervation, qu'on ne peut choifr pour melure de la température d’un milieu qu’une fubftance

DÉFMSMISACATLE "NTIC Es; 3

homogène qui puifle fe conferver & être par-tout la même, que l'on doit convenir d'employer conflamment la même fubftance , ou fr on en emploie plufieurs qui aient ce même avantage, de ne les employer qu'après avoir examiné compa- rativement la marche de leur dilatation ; il en réfulte encore, que cette fubftance deftinée à mefurer a température d'un milieu, indique quand ce milieu $’échauffe & ferefroidit, mais qu'elle ne montre point immédiatement le degré de la dila- tation du milieu, & moins encore le rapport des caufes qui produifent ces différentes températures.

Si l'on fuppofe plufieurs fluides placés dans un même milieu, & qu'on veuille mefurer la température de ces fluides, en y plaçant un corps , on verra qu'ils ne produifent pas

ans ce corps le même degré de dilatation.

Ainfi, non-feulement la même caufe me dilate pas fembla- blement les différens fluides, mais elle ne leur communique pas la même force pour dilater les corps qui y font plongés. H y a donc une certaine loi entre les différens degrés de dilatation des difiérens fluides qui font plongés dans un milieu, & une autre loi entre les degrés de dilatation de ces nouveaux fluides, & ceux qu'ils produifent dans les corps qu'on y plonge: l'obfervation feule peut nous faire connoître ces loix, & nous faire juger fi elles font eflentiellement différentes, ou fi elles ne peuvent fe réduire toutes à une feule loi générale.

Mais il réfulte du moins de ce qu'on fait à cet égard, que fi on veut employer la dilatation d’un corps pour mefurer la caufe qui agit fur le milieu ce corps eft plongé, il faut ne comparer que les effets du même milieu fur l'inftrument qu'on deftine à mefurer la chaleur, pour tous les degrés de dilatation, ou connoître, par l'expérience, les rapports des effets que produiront différens milieux fur un même inftrument.

La température d’un corps, c’eft-à-dire, fon état de dilatation eft exprimée par le rapport de fa mafle à fon volume, ainfr (comme dans tous Îes autres cas l’on compare entr'elles des quantités de natures différentes) il faut chercher ici une unité,

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4 HisToiRE DE L'ACADÉMIE RoyaLr

c’eftà-dire, choifir un point de température un certain poids d’une matière donnée, occupera un certain volume, & comparer à ce volume, regardé comme l'unité, celui que la même mafile du même corps occupera dans les différentes températures.

Jufqu'ici nous n'avons parlé que des principes généraux, il nous refte à dire comment les Phyficiens les ont employés.

La dilatation d’un fluide eft plus aifée à obferver que celle d'un corps folide ; il fufht en effet de remplir de ce fluide une boule furmontée d’un tube d'un diamètre beaucoup plus petit, les dilatations deviennent alors très-fenfibles; à la vérité, le vafe qui contient le fluide étant fufceptible lui-même de dilatation, le tube ne recevant pas dans beaucoup d'expériences la même chaleur que la boule , le fluide expanfible contenu dans la partie vide du tube oppofant une réfiftance variable à fa dilatation , il refte quelques incorrections dans cette manière de mefurer la dilatation ou la caufe de la dilatation; mais on fent que l'on peut en corriger quelques-unes, & fi on emploie un inftrument de verre, fubftance beaucoup moins dilatable que la plupart des fluides, fr lon a foin de <haffer l'air de l'intérieur de l'inflrument , toutes ces caufes deviennent prefque infenfibles.

De tous les fluides, celui qui réunit le plus d'avantages, eft le mercure; en effet, le mercure parfaitement pur eft par-tout le même, il n’éprouve aucune décompofition par le laps du temps, en forte qu'on peut regarder tous les thermo- mètres faits avec du mercure, comme remplis d’un fluide entièrement le même, Îe mercure d’ailleurs ne fe réduifant en vapeurs qu'à un feu très-fort, ne fe gelant qu'à un très- grand froid, eft de toutes les fubftances celle dont l'échelle de dilatation eft la plus grande : auffi les Phyficiens qui avoient employé des fluides de toutes efpèces, n’emploient prefque plus que des thermomètres de mercure : ils ont confervé cependant les thermomètres à efprit-de-vin , parce qu'il efi poflible de fe procurer, dans les différens temps & dans les différens Pays, des efprits-de-vin fenfblement

D'iEtshSTeN“E N'c'E ss $

femblables , & que flefprit-de-vin fe conferve très-long- ternps dans les thermomètres fans fubir aucune altération.

Nous avons dit que pour former une échelle de dilatation, il falloit choiïfir une unité; cette unité eft arbitraire en elle- même: mais la mefure immédiate du volume qu'occupe un poids déterminé d'une certaine matière, demanderoit une longue fuite d’attentions délicates & pénibles , & il étoit à defirer que le nombre des thermomètres püt fe multiplier, & qu'ainfi ils devinffent d’une conftruétion prompte & facile: heureufement les Phyficiens trouvèrent une méthode plus fimple. Ils obfervèrent qu’il y avoit des moyens de fe procurer une température toujours la même. Par exemple, un thermo- mètre placé dans de l'eau glacée indique toujours le même degré au moment la glace fe fond ; fi on place un ther- momètre dans l'eau bouillante, il monte à un certain point, & il ne s'élève point au-deflus; ce point varie felon Les différentes pefanteurs de l’atmofphère, mais fi on emploie de l'eau pure, & qu'on répète les expériences dans une atmofphère également pefante, ce point fe retrouve conf tamment le même.

On peut donc prendre pour unité le rapport du volume de mercure à fon poids, dans un de ces points; dans celui de la glace fondante, par exemple : ajoutant enfuite des poids égaux de mercure toujours à la même tempéra- ture , les volumes qu'ils occuperont dans le tube feront égaux entr'eux ; & au volume total , comme chacun de ces poids, au poids total ; on marqueroit également des volumes égaux au-deffous du point de congélation, en ôtant des poids égaux de mercure: par ce moyen, le tube ‘feroit divifé en parties proportionnelles au volume du mercure qui auroit été choïfi pour unité,

Cette méthode, la plus füre pour fe procurer un thermo- mètre exact, demande encore un long détail d'expériences, & il en falloit trouver une plus courte ou renoncer à l'avan- tage d'avoir un très-grand nombre d'obfervations dans une Science La multiplicité des obfervations peut feule

6 Hi1STOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE

conduire à de grands réfultats. Mais nous avons vu que l'on connoifloit deux termes fixes; l’un, celui de la glace fondante; l'autre, celui de l'eau bouillante ; & l'on peut tirer de-là une manière bien fimple de conftruire Îles thermomètres.

On marque les deux points fur un tube, & regardant comme l'unité fe volume que la mafle de mercure occupe au terme de la glace: on divife en parties égales l'efpace compris entre ce point & celui de eau bouillante fur le tube du thermomètre.

Si les tubes font bien calibrés, & qu'on prenne un nombre conflant de parties , ces parties auront dans les différens inftrumens {e même rapport avec le volume qui a été regardé comme l'unité ; & fi l'on connoïit le rapport des volumes obfervés pour ces deux points, on le connoïtra dans tous ‘ces inftrumens pour les points intermédiaires. Tel eft le principe qui, depuis les travaux de M.* de Reaumur & Fahrenheit, fert à la conftruétion des thermomètres, & qui leur a donné une exactitude fufhfante pour la plupart des expériences: il faut avouer cependant que ce principe faifant dépendre l'exactitude des inftrumens de l'égalité du tube & de l'obfervation des deux points fixes , y laifle une caufe d'erreur qui peut nuire à des obfervations délicates.

On peut employer la même méthode pour les thermo- mètres à efprit-de-vin ; quoiqu'à l'air libre l'efprit-de-vin bouille à un terme inférieur à celui de l’eau bouillante, il fupporte ce terme dans la boule d’un thermomètre; mais cette diflérence mêne peut laïfler quelques incertitudes fur la régularité de l'inftrument. En effet, d’où naît cette différence! De ce que l'élafticité de la partie de lefprit-de-vin qui eft entrée en expanfon, réfifte à l’ébullition plus que le poids de Tatmofphère, mais alors cette force s'oppole auffi à la dila- tation, & on ne peut fuppofer fans preuve qu'elle foit égale à celle qui agiroit fur fe mercure -dans la même circonftance. D'ailleurs, comme la loi de la dilatation eft différente dans les diflérens fluides , qu'il faut par conféquent rapporter toutes les oblervations à une feule efpèce de thermomètres, &

D'EISULS CNE N,C-E:s. 7

que c'eft aux thermomètres de mercure qu'il paroït convenable de donner la préférence, il {eroit plus avantageux, au lieu de graduer immédiatement les thermomètres à efprit-de-vin, de les graduer en les comparant à ceux de mercure.

Tels font les principes qui fervent en général à conftruire les thermomètres ; le nombre de degrés qu'on fuppole entre le point de la glace & celui de l’eau bouillante, la méthode de prendre pour terme de fa glace ou celui de la glace fondante, ou celui de la glace qui fe forme (terme cepen- dant plus incertain); ces différences changent la graduation des thermomètres, mais n'en changent point la marche, & pourvu que la conftruétion en foit connue, une règle de trois {ufft pour les comparer.

C'eft avec des thermomètres faits fur ces mêmes principes qu'ont été faites les obfervations fur le froid de 1776, dont nous allons rendre compte.

M. Meffier a fuivi avec la plus grande exactitude le froid de 1776 ; huit thermomètres, deux de mercure & fix d’efprit-de-vin, lui ont fervi à connoître les diflérences locales du froid dans les lieux fermés ou en plein air, dans les différentes expofitions & à différentes hauteurs au-deflus & au-deffous du terrein.

Le plus grand froid donné par un thermomètre de mercure expolé en plein air & au nord, eft arrivé le 29 Janvier; le thermomètre marquoit alors 16 degrés+; le même thermo- mètre, placé depuis dans un bain d’eau glacée, s’eft retrouvé au terme de la glace lorfque le bain commencçoit à fe fondre: Vintervalle entre le terme de la glace & celui de l'eau bouil- lante étoit divifé en 8 $ degrés: pour éviter que les accidens qui peuvent arriver à ce thermomètre, & les doutes fur fa conftruétion, ne faffent perdre un jour le fruit d’une obfer- vation aufli précife, M. Meflier a cru devoir marquer en lignes & en parties de ligne les diftances qu'il y a fur ce thermomètre , entre le point de la glace & celui de eau bouillante, entre ces points & celui que marquoit le même thermomètre plongé dans de l'eau placée dans les caves de

8 HisToiRE DE L'ACADÉMIE ROYALE lObfervatoire, & qu'on y avoit laiffée affez Iong-temps pour

u’elle en eût pris la température; enfin, la même diftance en lignes, du point de zéro au degré de froid obfervé le 20 Janvier. Une de ces diftances eut fufñ fans doute en fuppofant l'inftrument parfait & la détermination de tous ces points d'une exactitude abfolue ; maïs {a détermination des autres fert de vérification & donne Îe moyen de rectifier les erreurs fon pourroit tomber , fr l'on vouloit reconftruire un inftrument femblable.

M. Meffier a comparé à fes obfervations celles qui ont été faites dans différens endroits de Paris; on pouvoit, en obfer- vant la marche des thermomèëtres dans des bains de froid artificiel, s’affurer de la marche correfpondante des inftru- mens, c'eft ce qu'ont exécuté des Commiflaires nommés par l'Académie. Alors, M. Meflier a pu conclure de ces expériences le degré qu'auroient marqué des thermomètres abfolument femblables au fien, & placés dans les mêmes lieux & ‘les mêmes inftans ont été faites les obfervations qu'il s'agiffoit de comparer.

La manière de déterminer, par la comparaïfon de ces obfervations, le plus grand froid d’un hiver n’eft pas fans difficulté, même en fuppofant les thermomètres abfolument femblables, & obfervés aux mêmes heures : des caules locales . peuvent même, à des diftances très-petites, caufer des diffé- rences aflez fenfibles : le froid n'arrive pas à fon plus haut point dans les différens endroits, ni à la même heure ni dans le même jour, & ce plus haut point n’y eft pas Ie même. Doit-on prendre alors pour le terme du plus grand froid, le degré le plus bas que l'on ait pu obferver, ou plutôt le terme moyen le plus bas que donneroient à une même heure, dans un même lieu, les obfervations de tous les thermomètres expolés en plein air, à ombre, vers le nord, loin des murs échauffés par le feu? Si lon prend le premier parti pour comparer le froid de deux hivers, il faudra employer .des inftrumens femblables, il faudra les placer dans le même lieu, ji faudra que ce lieu n'ait point été garanti par de nouveaux

abris,

DES AS LCURELN C-E,s. 9 abris, ou que les anciens abris n'aient pas été détruits: il faudra de plus, que le vent qui régnoit dans les deux hivers ait eu la même direction. II feroit aifé montrer, que pour le terme moyen de froid, dont nous avons parlé, & pour tout autre terme moyen qu'on voudroit choifir, une compa- raifon exacte de deux hivers feroit expolée à des difficultés au moins égales; ces confidérations ont déterminé M. Meflier à publier {es Obfervations dans le plus grand détail, afin que les Phyficiens qui voudroient dans la fuite comparer un : grand froid à celui de 1776, euflent tous les moyens poflibles de faire cette comparaifon. Les travaux fur les Sciences ne font affranchis des détails que lorfqu'elles font dans l'enfance ou qu'elles approchent de Ia perfection.

Des obfervations du froid faites à Paris, M. Meflier pañle à celles qui ont été faites dans toute l'Europe, & il en donne une Table détaillée ; il réfute de cette Table.que l'hiver de 1776 n'a point été pour le Nord un hiver extraordinaire : en Suède même, & à Copenhague, le froid a été beaucoup moindre qu’à Paris : les caufes de ces grandes variations dans les hivers, variations indépendantes de la latitude des lieux ils règnent , font demeurées jufqu’ici prefque ab{o- lument inconnues. Mais la perfeétion que les inftrumens météorologiques ont acquife dans ces derniers temps , & Ja multiplication du nombre des Obfervateurs, nous font efpérer que bientôt la Phyfique va étre augmentée d'une nouvelle Science.

Nous faurons un jour quels pays ont conftamment une même conftitution atmofphérique, nous faurons fixer leslimites de ces pays, affigner même, & les caufes de ces limites, & celles des différences entre ces pays & ceux qui les avoifinent, marquer d'où dépendent les petites différences que l'on obferve entre les parties d’un pays les mêmes phénomènes fe préfentent en général. Nous diftinguerons les phénomènes généraux qui appartiennent à un hémifphère entier, ceux moins généraux qui ont fucceflivement des bornes plus ou

moins étendues, ceux qui dépendent de la hauteur du terrein, Hif. 1776. B

10 HiSsTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE

de la direction des vallées, de la pofition des mers, &c. On fe plaint que l'étude de la Nature a fait peu de progrès, & lon oublie qu'il ny a qu'un fiècle & demi qu'on a commencé à l’obferver, qu'il n'y a pas un demi-fiècle que l'on fait conftruire de bons inftrumens ; & qu'enfin, les Obfervateurs commencent à peine à fe multiplier & à s'étendre. Si après avoir fait ces réflexions, on examine ce qui a été trouvé depuis ce fiècle & demi, au lieu de fe plaindre, on ne pourra plus qu'admirer. :

M. Meflier donne la lifle des grands hivers dont 'Hif- toire a fait mention: jufqu'en 1709, ils n'ont été connus que par l’obfervation vague de quelques-uns de leurs effets. Celui de 1709 a été oblervé avec un thermomètre; mais l'art de rendre ces inftrumens comparables n'étoit pas connu : il auroit fallu par conféquent pouvoir retrouver un inftrument qui eût fervi immédiatement aux obfervations de 1709, ou qui du moins eut été comparé avec un thermomètre qui eût fervi à ces. obfervations; & c’eft encore une queftion de favoir s'il exifte un feul inftrument bien authentique qui ait ces avantages. Le froid de 1709 eft déterminé dans ce Mémoire à 1$ degrés environ, d'après des hypothèles très- probables, & un milieu pris entre un très- grand nombre d’obfervations. Cette conclufion de M. Meïlier n'eft pas d'accord avec celle de tous les Phyficiens. Plufieurs au con- traire ont trouvé le froid de 1709 plus grand que celui de 1776; ce que les eflets de ces hivers femblent confirmer: mais M. Meffer, qui eft entré dans de grands détails fur les effets des hivers rigoureux, a montré que leur influence fur les rivières, fur la navigation, fur les animaux, ne dépendoit pas uniquement du degré de froid.

M. Meffier a rapporté dans {6n Mémoire, des obfervations très“curieufes, faites fur des froids extraordinaires reflentis à Senones. Cette ville eft fituée au fond d’une vallée entourée de montagnes élevées & expolée à l’action du vent de Nord-eft. En Novembre 1774, le froid y fut de plus de 15 degrés; en Janvier 1777, il fut auffi fort qu'en 1776,

D'Æ SNS "CIE NC ES. II tandis qu’à Paris, il n’étoit que de 6 degrés<. Mais en 1776, la neige n'étoit pas plus abondante à Senones qu’à Paris; & aux deux autres époques, elle y étoit très-confidérable. Il n'y a peut-être pas encore eu d'obfervations auffi propres à prouver quelle énorme différence de température, des caufes locales peuvent produire entre des lieux dont la différence, foit en latitude, foit en longitude, eft très-petite.

M. Meflier à fait auffi des obfervations fur la température des caves de lObfervatoire, température que l’on regarde généralement comme conftante. Mais n'y a-t-il réellement aucune différence entre leur température en hiver Îors des grands froids, & en été lors des grandes chaleurs! Et fi cette température eft la même pendant toute une année, le refte- t-elle pendant un long efpace de temps ? L'auteur de ce Mémoire y a joint encore des expériences fur l'effet de Taction directe du Soleil fur les thermomètres, à différentes hauteurs & pour diflérentes températures obfervées à l'ombre. Toutes ces queftions n’ont pas encore été réfolues d’une manière abfolument fatisfaifante, & leur -folution eft très- importante.

La différente pofition de notre hémifphère à l'égard du Soleil, eft la caufe de {a différence des hivers aux étés, mais jufqu’ici, nous avons eu peu de lumières far la manière dont cette caufe agifloit. Quel effet une caufe de chaleur double produit-elle, par exemple, fur {a dilatation d’un corps? Si une caufe le dilate d’un millième de fon volume, une caufe double le dilate-t-elle de deux millièmes? fi on trouve cette proportion pour un degré de chaleur, la même proportion at-elle lieu pour les autres? fi on triple, f: on quadruple la caufe, quelles font alors les loix des dilatations ? Quatre corps échauffans égaux, placés à une diftance double, dilatenit-ils plus ou moins qu'un corps placé à une diftance fimple? Les rayons perpendiculaires du Soleil, dilatent plus un corps foumis à leur ation, que les rayons obliques ; mais cette différence eft-elle proportionnelle à 1a différence du choc, à la quantité des rayons? Ces queftions n’ont jamais É examinées

1]

12 HisToiRE DE L'ACADÉMIE ROYALE avec le foin qu'elles exigeroient ; elles feroient cependant néceffaires, pour que le thermomètre nous indiquât autre chofe que le plus ou le moins des différentes forces de dilatation ue l’on compare entr’elles. En effet, il n’exifle ni froid ni chaud abfolu : prefque tous les corps de la Nature les moins altérables , peuvent étre fucceflivement fous la forme de folides , de liquides ou de fluides expanfbles ; mais leur volume, fous la forme folide, bien loin d’être le plus petit poflble, eft encore fufceptible de diminution par le froid, à un degré dont nous ne connoiffons point les bornes : leur volume, fous la forme expanfble, dépend du poids qui les preffe. Le point de congélation & celui d'expanfion , qu'on pourroit regarder pour les liquides comme les deux points extrêmes de dilatation & de condenfation, varient pour chaque efpèce de corps. Quand même nous connoîtrions, pour quelques corps de la Nature , le chaud ou le froid abfolu, ce qui, s’il eft poffible d’attacher quelque idée précife à ces expreflions, fignifieroit que nous connoiffons la plus grande condenfation poñlible & la plus grande dilatation poffible de ces corps : en divifant l'échelle qui fépare ces deux points en parties égales, nous ne faurions pas encore quels rapports ont entr'elles les forces qui, à ces points, pro- duifent des degrés de dilatation égaux ou proportionnels.

H y a dans l'examen de la caufe générale de l'hiver, un point effentiel à obferver; à chaque inftant, une moitié de la Terre eft échauffée par le Soleil, tandis que l’autre moitié, privée de fes rayons, perd de fa chaleur, & chaque année, chaque partie de la l'erre éprouve la même ation du Soleil. Suppofons done ün globe d’une certaine température qui tourne fur lui-même, de manière que chacune de fes parties foit expofée, pendant un demi-tour, à lation du Soleil, & en foit privée pendant un demi-tour ; felon la température qu’aura éprouvée ce globe à un inftant que nous le confidérons comme le premier, if pourra ou acquérir plus de chaleur, par la partie expofée à l'action du corps échauffant, qu'il n’en perdra parl’autre ou en perdre plus par celle-ci qu'il n'en gagne par l'autre, jufqu'à

D'Els -SCNE NC ES LT ENS ce qu'il parvienne au point il ne perde d'un côté qu’au- tant qu'il gagnera de l'autre ; il aura donc alors acquis une température moyenne qui fera conflante. Suppofons mainte- nant que la rapidité de fon mouvement foit-telle, que dans une feule révolution la différence entre la partie expolée à l'action du corps échauffant , & celle qui ne la reçoit pas, ne pénètre pas d’une manière fenfible au-delà d’une certaine profondeur : la température du noyau fera conftante , & au- deflous de cette profondeur la température fera variable ; mais cette variation ne confftera qu'en une addition ou une fouftraétion à cette température moyenne, & fera toujours moindre que la différence entre la température d’un corps expofé en entier à Vaétion du corps échauffant, & celle d’un corps qui n'éprouveroit aucun eflet de cette action.

La Terre eft préfentée fucceflivement par les difiérens points de fa furface au Soleil qui l'échauffe par fes rayons: ainfi , le rapport entre la température de lhiver & celle de l'été, ne doit point être proportionnel à l'effet dire du Soleil dans ces deux faifons. A mefure que lon confidère des parties de la Terre plus éloignées de fa furface, cette différence diminuera; il y aura un point elle deviendra infenfible. Si la Terre a acquis fa température moyenne, le point la différence de l'été à l'hiver eft infenfible, aura conftamment la même température; finon fa température variera mème à ce point: la chaleur augmentera fi la Terre eft au-deflous de la température moyenne; elle diminuera f1 la Terre eft au-deflus, & cela aura lieu jufqu'à ce que la Terre ait acquis cette température moyenne & conftante qu'elle confervera tant que faction du Soleil & la diftance à laquelle nous fommes de lui feront les mêmes. On pourroit croire que dans un de ces deux cas, la chaleur iroit toujours en augmentant, & toujours en diminuant dans l’autre ; mais quelle que foit la caufe de la chaleur, il paroït que le refroi- diffement des corps n'étant pas conftant dans des temps égaux & devenant moins rapide à mefure que le corps fe refroidit; il y a néceffairement un point l'effet d’une

14 HisSTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE

caufe aétive conftante fe trouve à peu-près en équilibre avec le refroidiflement, & doit y refter. L'expérience feule, & l'expérience continuée pendant long-temps & multipliée dans différens lieux, pourra nous éclairer fur cet objet: or, juf- qu'à ce que cette queftion foit réfolue, Jufqu’à ce que l'on ait faifi fuivant quelles loix les corps foumis à l'aétion des corps lumineux font dilatés, la théorie de la caufe générale du froid & du chaud, la loi des effets de gette caufe, refteront ignorées : nous ne ferons pas non plus en état de calculer avec exactitude l'effet des caufes locales; toutes les théories fur ces caufes refteront jufque-là hypothétiques & vagues, & les Phyficiens fages imiteront l’auteur du Mémoire dont nous venons de rendre compte, qui, en multipliant les obfer- vations ou les préfentant dans tous leurs détails, a cru devoir fe borner à préparer des matériaux qui deviendront utiles dans le temps quel qu’il foit l'édifice fera élevé,

ES

SMRRENENETS

VAISSEAUX DU CŒUR ET DU POUMON,

le. tentatives que plufieurs Géomètres ont faites pour appliquer le calcul aux mouvemens des corps animés, ont été infruétueufes jufqu'ici : l'imperfetion des méthodes ana- lytiques, & fur-tout l’infuffifance des données, ont empêché ces recherches de prouver autre chofe que le talent de ceux qui s’y font livrés; mais fi l'application du calcul des forces mécaniques aux mouvemens des animaux n'eft pas encore poffible , il n’en eft pas moins vrai, qu'il n'arrive rien dans ces mouvemens qui ne foit conforme aux loix de {a Méca- nique. Aïnfr, par exemple, a difpofition des vaiffeaux qui portent le fang dans Îles différentes parties du corps, doit être telle, que les fréquentes adhérences de ces vaiffeaux entreux n'occafionnent pas une preflion qui nuiroit à Îa circulation du fang, que fi des vaifleaux fanguins embraffent la trachée- artère ou {es bronches , ils ne puiflent pas, en les refferrant, gêner la relpiration ; qu'enfin, fi deux vai£ feaux portent le fang dans une même cavité, ces deux courans ne fe contrarient pas.

C'eft dans la vue d'examiner , fous ce rapport, les difié- rens vaifleaux du poumon & du cœur, que M. Sabatier a compolé le Mémoire qu’il a inféré dans ce volume.

H y obferve que les deux veines-caves qui portent le fang dans l'oreillette droite du cœur, & dont l’une va de haut en bas, & l'autre de bas en haut, ne portent pas cependant le

V. les Mém. Paris

16 HISTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE

fang dans deux directions contraires; qu'elles ont une incli< naifon qui change ces directions & leur fait former un angle; que le fang de la veine-cave inférieure eft dirigé naturellement vers la membrane qui bouche le trou ovale, en forte que je fang traverfe ce trou dans les fœtus; & qu'après avoir rencontré cette membrane dans les adultes , il paffe dans l'oreillette droite- il s’unit avec celui de la veine-cave fupérieure , dont, par cette difpofition, il ne peut plus gêner le mouvement: la croffe de faorte renferme dans fa concavité, l'artère pulmonaire droite, la trachée-artère, l’œfophage & la bronche gauche; mais l’action du fang fur cette crofle de l'aorte tendroit à l'étendre, ainfi il n’en peut réfulter aucune preflion fur les organes qu'elle embrafle. La même difpofition défend ès branches de la trachée-artère, après leur jonétion au poumon, de la compreflion des veines pulmonaires.

M. Sabatier obferve encore dans fon Mémoire, que la courbure de l'aorte produit dans l'épine du dos d’un grand nombre de fujets, une courbure femblable, dont par confé- quent la concavité eft à gauche; cette courbure eft quelquefois peu fenfible, d’autres fois elle n'exifte point. La courbure correfpondante de l'aorte en eft la caufe, foit par fa preflion, foit uniquement parce qu’elle empêche la croiffance égale de l'épine du dos.

Ce phénomène explique une obfervation fingulière de M. Sabatier, qui a vu que dans les rachitiques la courbure de lépine du dos étend fa convexité vers la droite. II eft rare qu'en examinant avec attention la taille de la plupart des hommes, on n’y découvre entre les deux côtés une petite différence , qui s'explique très-bien par l'obfervation que nous venons de rapporter ; cette différence eft beaucoup plus fenfible dans les hommes & fur-tout dans les femmes qui travaillent à des métiers un peu rudes: on pourroit l'expliquer aufli par l'habitude générale d'exécuter toujours de la même main tous les travaux qui ne demandent que l'emploi d'une feule. I ne feroit peut-être pas indigne des Anatomiftes de faire à cet égard quelques obfervations fur les hommes qui font

naturellement

* BJ 1 AMENT EN LCR S2 17 naturellement difpofés à fe fervir de la main gauche, pour voir fi la petite courbure de l’épine eft dans le même fens, ou fi la courbure de l'aorte n’eft pas chez eux dans un fens renverté.

OBSERVATIONS ANATOMIQUES.

CE Mémoire contient deux Obfervations, l’une d'une mafle de cheveux, ou du moins de poils de la fongueur des cheveux, trouvée dans la matrice d’une fille morte d’un fquirre dans cette partie. La maladie n'avoit commencé qu'après la ceflation des règles. De pareils corps ont été

trouvés dans d'autres organes que la matrice; ce qui prouve

que la formation de ces corps ne tient pas aux fonétions auxquelles cet organe eft deftiné , & que l'exiftence de ces corps informes, trouvés dans la matrice, ne peut ni être re- gardée comme {a preuve de n'avoir pas gardé une continence rigoureufe, ni même en donner le foupçon. Il faut, dans les conjectures qu'on forme fur ces objets, garder, autant qu'on peut, le milieu entre une crédulité exceflive & une incré- dulité qui peut devenir injufte : mais il y auroit plus d’efprit philofophique & moins de conféquences fâcheules, à pencher davantage vers l’indulgence, & vers l'opinion que les loïx de la Nature font encore trop peu connues pour donner des bornes à ce qu'elle peut faire.

La feconde Obfervation a pour objet une difpoñition fin- gulière des vaiffeaux du méfentère. Cette oblervation eft unique jufqu'ici: maïs on en connoît plufieurs du même genre, qui toutes tendent à prouver qu'il exifte une grande latitude dans les loix que fuit la Nature pour la reproduction des êtres, non-feulement depuis les êtres parfaits d’une efpèce, jufqu’aux maffes informes auxquelles manquent les parties effentielles à la vie, mais même dans la formation des individus d’une même efpèce, qui peuvent vivre & exercer

les mêmes fonétions, avec de grandes différences dans leur organifation.

Hif. 1776. | @

V. les Mém. p- 700.

V: les Mém. p. 697.

13 HisToirE DE L'ACADÉMIE ROYALE ES

DESCRIPTION D'UN FŒTUS DOUBLE. LE Monftre dont M. Bordenave donne ici la defcription,

fembloit compolé de deux fœtus unis enfemble par les , . A A L

épaules & le dos: il paroït être de l'efpèce de ces monftres qu'on ne peut guère s'empêcher de croire formés de deux individus unis par une efpèce de grefle, caufée par quelque accident. S'il y a des monftruofités qu'on ne peut regarder que comme une production faite fur un plan différent de celui que la Nature obferve dans chaque efpèce ; comme le même fel produit des criftaux de différentes formes; on

, A , L

ne peut s'empêcher auffr d'admettre de ces monfîres , par accident, formés de la réunion de plufieurs individus qu'on diftingue encore , comme on obferve également dans les criftallifations , des formes fingulières qui ne font que le réfultat de plufieurs criftaux unis.

DE 2 DSC) IMENNY GENS. 19

=

HISTOIRE NATURELLE.

OBISE R V AT T0 N

M. BARBOTEAU, Confeiller au Confeil fupérieur de Ia Guadeloupe, & Correfpondant de l'Académie, lui a envoyé lhiftoire d’une Mouche-maçonne, dont il a fuivi avec foin les procédés.

On connoït plufieurs efpèces de Mouches qui ont cette induftrie: M. du Hamel en a obfervé une à Denainvilliers, & M. de Reaumur en a donné l’hiftoire dans fes Mémoires fur les Infeétes. M. de Reaumur a encore décrit un Ichneumon-maçon de la Dominique.

La Mouche de M. Barboteau a de grands rapports avec cet Ichneumon, & doit être placée dans la même claffe ; mais elle diffère beaucoup de celle de Denainvilliers : celle-ci a une trompe, détrempe le fable qui forme fon nid, lui donne du corps avec une fubftance qu'elle tire de fon eftomac, & met dans le nid du miel deftiné à nourrir le ver qui doit fortir de fon œuf; la Mouche de la Guadeloupe, au contraire, n'a pas de trompe, deftine des araignées à la nourriture de fon ver, & a befoin d’eau pour bâtir fon logement.

La forme de leur corps eft auffi fort diférente : celle de leur-nid left également, & la Mouche de Denainvilliers n'attache jamais fes nids aux arbres: au refte, cette dernière différence peut tenir au peu de bâtimens de pierres qu'il y a dans le pays qu’habite celle de Ja Guadeloupe.

Elle a fix pattes, les deux dernières font terminées par

deux efpèces de fpatules dentelées : c'eft fur ces fpatules C ji

20 H1isToire DE L'ACADÉMIE ROYALE

qu'elle charge le mortier qu'elle a préparé ; elle les relève enfuite ces le long de fon ventre, les unit enfemble , les fou- tient avec les quatre pattes de devant, & vole avec fa charge, qui ne peut plus lincommoder.

La tête eft garnie de deux crochets dentelés ; lorfqu'elle veut bitir, elle prend avec ces crochets le mortier dépolé fur fes pattes, & l’arrange fous la forme d’un tube cylindrique ; élle y dépofe enfuite un œuf qu’elle couvre d'araignées, & ferme le haut du cylindre; cet œuf produit un ver qui, au bout de quelque temps, file, fe forme une coque; & refte dans l'état de nymphe: devenu mouche, il brife la prifon fa mère f’avoit renfermé.

Comme dans l'efpèce de Denainvilliers, les femelles feules travaillent à cet ouvrage.

Lorfque la Mouche de la Guadeloupe a bâti autant de nids qu'elle doit pondre d'œufs, ou pondu autant d'œufs que la faifon lui a permis de bâtir de nids, elle meurt: c’eft un fort commun à beaucoup d’infeétes qui paflent ainfi rapidement, du moment de leur plus grande force à celui de leur mort, & qui périflent d’épuilement, comme s'ils dédaignoient de ménager une exiflence devenue infipide pour eux & inutile à leur efpèce, ou qu’ils euffent prévu que la tempé- rance ne prolongeroit pas une vie dépendante des faïfons.

Mais quelle caufe fait prendre tant de peines à ces: Mouches, pour abriter & nourrir ce ver, que jamais elles ne doivent voir? fe tromperoïent-elles &c après avoir appris que cet œuf doit produire un ver qui fe wansformera un jour en mouche, ignorent-elles le fort qui les attend? ou l’idée d'un être vivant qui leur devra lexiftence, fon abri. La première nourriture eft-elle un fentiment affez doux pour leur faire fupporter toutes ces peines ?

Ces infectes, qui n’ont aucune communication avec Îa génération qui la précède, & qui, en fi peu de temps, acquièrent tant d’induftrie & de prévoyance, font également propres & à confondre les Métaphyficiens-fyftématiques , & à piquer la curiofité des Métaphyficiens - obfervateurs.

ER

D'AETSATSTCULE Nic ENS 21

MINÉRALOGIE.

Ox trouve dans les Caïlloux, dans les Agates, dans Îes V. les Mém,

Opales, dans les Criftaux de roche, dans les Géodes, des p- 681.

criftallifations, des gouttes d’eau avec une bulle d'air un vide , & même des corps étrangers ; jufqu'ici, ces corps étrangers au règne minéral, n'ont été que des corps marins, les corps terreflres qu'on a cru y voir n'étant que le fruit de l'imagination qui fe plaifoit à créer des merveilles, comme s'il n’y en avoit pas aflez dans la Nature pour l'étonner & la confondre : les Naturaliftes regardoïient même autrefois ces pierres comme des objets précieux ; ils fe gardoïent bien de les facrifier aux expériences néceflaires pour les mieux con- noître. M. Fougeroux , poflefleur de plufieurs opales des environs de Vicence, les a facrifiées fans peine; une d'elles renfermoit de l’eau furmontée par une bulle: cette eau s’eft trouvée limpide, fans odeur & fans faveur ; une autre opale avoit une cavité qui autrefois avoit contenu de l'eau, & cette eau avoit difparu. M. Fougeroux s’eft affuré que ce phéno- mène, qui arrive par l'effet du temps, ne venoit d'aucune fente qui fe füt formée dans la pierre : l'eau que renferment ces pierres y éprouve donc ce qu'on obferve dans les 1abo- ratoires, en foumettant de l’eau dans des vaïffeaux hermétique- ment fermés, à l’action d’une chaleur médiocre, l'eau difparoït, & l'on voit de la terre à la place, foit par une décompolition des principes de l’eau , foit par une combinaifon avec la fubftance des vaifleaux mème.

!

OO

Y. les Mém. 377:

22 HiSToIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE

GE TMITE:

OUR LE RUES ALT PDO NP

Lss Anciens connoifoient l'art de purifier les Métaux par la fufion avec le plomb; mais après leur avoir fait fubir cette purification , il paroît qu'ils soccupoient peu de féparer l'argent qui fe trouvoit uni en petite quantité avec l'or; qu'ils ignoroient même que c'eft à ce mélange feul qu'ils devoient attribuer les petites différences qu'ils obfervoient entre ce qu'ils regardoient comme des Or de différente efpèce. Chez les Modernes, au contraire, bien loin de regarder l'or allié d'argent comme de l'or pur, mais plus ou moins coloré, la petite portion d'argent qui refte unie à l'or, a été long-temps comptée pour rien: mais depuis que les méthodes d'eflayer fe font perfectionnées, que le commerce de l'or & de l'argent s'eft étendu , que partagé entre un plus grand nombre d'hommes, il eft devenu moins lucratif, on a voulu ne rien négliger.

Cependant, les méthodes d'effayer étoient encore impar- faites il n'y a pas long-temps , & c'eft aux travaux de M. Tillet que l’on doit la perfection qu’elles ont acquiles : après avoir donné d’abord une méthode certaine de féparer les métaux parfaits des métaux imparfaits, dans plufieurs Mémoires inférés dans le Recueil de l'Académie, années 1760,1762,1763 à 1769, il lui reftoit pour compléter fon Ouvrage, à en donner une de féparer les métaux parfaits l'un de l'autre. Indépendamment de l'intérêt que préfente ce phénomène phyfique de la féparation parfaite, & fans aucune

1

DLENSMISTEUTÉ NTCTEIS 23

perte, de deux fubftances intimément combinées , il réfulte de la perfection de ces travaux, une grande utilité politique. Plus le commerce des matières d'or & d'argent s’étendra, plus il fera public & à la portée de tous les hommes; plus aufli les opérations fifcales fur les monnoies deviendront impofñbles , plus les fpéculations de commerce fur les monnoies deviendront difficiles : or, l’un de ces commerces eft utile, puifqu'il tend à fatifaire un befoin plus ou moins réel, & l’autre eft nuifible parce qu'il fe borne à profiter de l'ignorance ou des préjugés des hommes.

Après avoir placé dans une coupelle un morceau de métal compofé d'argent & de métaux imparfaits, on y joint une certaine quantité de plomb ; lorfque le mélange eft en fufion, on attend le moment la furface du bouton métal-

dique ne produit plus de vapeurs, on a un bouton d'argent fm, qui eft fuppofé contenir tout argent renfermé dans le métal qu’on a voulu purifier, & par conféquent on connoît la quantité d'argent que contient une maffe quelconque d’un métal femblable à celui qu'on a effayé ; mais le plomb entraine une partie de l'argent avec lequel on la uni, & cette partie dépend de la proportion du plomb employé, de la quantité d'argent que le plomb contenoit lui-même, de Îà grandeur & de la matière de la coupelle : voilà pourquoi on prefcrit la grandeur & la conftruétion de 1a eoupelle, qu’on fixe la quantité de plomb, qu'on n'emploie qu'une efpèce de plomb, qu’on peut fuppofer, fans erreur, ne pas contenir d'argent. Avec ces précautions , un effai bien fait eft regardé jufqu'ici comme fuffifant dans l'ufage ordinaire ; cependant, il arrive qu'il refle une petite portion de litharge unie à l'argent, & que le plomb a entraîné dans la coupelle une petite partie d'argent : ces deux quantités peuvent ne pas fe compenfer. Si donc on veut une exactitude plus grande , il faut tenir l'argent plus long-temps en bain dans la coupelle, y ajouter du plomb à plufeurs reprifes ; alors le bouton d'argent eft auffr pur qu'il peut l'être : mais la quantité que fa litharge a entrainée, ne peut plus être négligée;

24 Hi1sToiRE DE L'ACADÉMIE ROYALE

il faut donc la revivifier , la purifier enfin, & tenir compte du petit bouton d'argent que donne cette nouvelle opération, il faut même en retrancher celui qui fe trouvoit dans le plomb qu'on a employé, puifqu'il eft très- difhicile de fe procurer du plomb parfaitement pur. Telle eft la méthode pour les effais d'argent, propofée par M. T'illet,

Il reftoit quelques nuages fur la méthode d’effayer l'or : dans cette méthode, après avoir féparé de leur alliage les deux métaux parfaits, on les fépare l'un de l'autre par l'opération du départ. Cette opération confifte à mêler à un morceau d'or & d'argent, une quantité d'argent pur, telle qu'après le mélange, le rapport de Targent à l'or foit à

eu-près 2 à 1: on réduit cette mafle en lame, on lui donne la forme d’un cornet, ce cornet fe place dans leau- forte, & lorfqu’elle ceffe d'agir, on fait recuire le cornet qui eft fuppolé alors d'or abfolument pur. Des eflais faits avec foin, par la même méthode, avec des eaux-fortes de la même force, donnoient des réfultats différens, & il falloit démêéler la caufe de ces variations & les corriger.

. M. Tillet imagina de mêler enfemble des quantités déter- minées d’or & d'argent, de la pureté defquelles il étoit affuré; d'y unir un peu de cuivre, de traiter ces alliages dont la proportion lui étoit connue, de chercher à féparer l'or & l'argent du cuivre, puis l'or de l'argent, & d’obferver dans quelles opérations les réfultats de l'expérience différeroient de la quantité réelle; il a foumis un grand nombre de fois, aux mêmes opérations répétées, un morceau ainfi allié, tenant compte à chaque fois de {a partie de métal parfait entrainé par des coupelles, & prefque toujours il a obtenu une quantité de métaux parfaits plus grande qu’elle ne devoit être; enfin, il a vu que dans cette opération, la purification n'étoit point parfaite, que ce défaut ne venoit pas d’une portion de cuivre retenue par l'or, puifqu'on retrouvoit cet excédant lorfqu'on ne traitoit qu'un mélange d’or & d'argent, qu'il falloit l'attribuer à une portion de litharge que lor retenoit, qu'on parvenoit à l'en féparer par une fimple fufon;

que

DEN SUMSNICNTAE NICE 6 25

que le-moyen de faire un eflai plus jufte étoit donc d'employer fucceflivement li quantité de plomb, afin d'entretenir le bouton dans une fufion plus longue; qu'alors, la quantité de fin abforbée par la coupelle, devoit entrer en confidération; qu'enfuite il falloit faire fondre enfemble ces deux produits; que cette nouvelle fufion augmenteroit la jufteffe de l'opération.

H peut y avoir une autre caufe d'erreur, le cornet d’or peut retenir une particule d'argent, & cette erreur feroit d’autant plus fâcheufe fi elle étoit confidérable, qu'il ne s'agit pas feulement ici d’avoir l'or abfolument pur, mais de l'avoir pur & tout entier; & les méthodes de féparation plus rigou- reufes que les Chimiftes connoiflent expoferoient à perdre un peu d’or. Heureufement que lorfque l'opération eft bien faite, cette particule d'argent qu'on reconnoît en faifant difloudre le cornet d’or dans l’eau régale, eft trop petite pour être comptée; on peut donc la négliger & regarder comme exact l'effai par l'opération du départ, fait d'après les principes que M, Tillet a expolés.

L'utilité de ces travaux n'en eft pas le feul mérite, ils intéreflent les Phyficiens en leur offrant le phénomène fingulier de fubflances qui, après avoir fubi l’action du feu, celle des agens chimiques, s'être mêlées avec d’autres fubftances, s'être combinées avec des acides, peuvent s'obtenir pures & fans aucune perte. I montre que la tranfmutation que l’augmen- tation de la quantité de métaux parfaits avoit fait foupçonner, n'eft pas réelle, qu'elle eft düe tantôt à l'argent qui refte dans le plomb & dont M. Tillet a montré qu'on pouvoit l'épuifer, tantôt à la litharge qui s’'unit opiniâtrément à l'or, mais dont M. Tillet donne dans la Méthode le moyen de la féparer.

L'auteur à joint à ce Mémoire la defcription des four- neaux qu'il a employés dans fon travail, des moyens dont il s'eft fervi pour augmenter ou pour régler l’activité du feu; travail utile aux Chimiftes parce que la connoïffance & la perfection des inftrumens eft, dans toutes les Sciences, une partie fondamentale, qui n’eft ni la moins importante ni la moins difficile.

Hif. 1770. D

V. les Mém. P- 563.

26 HisToiRE DE.L'ACADÉMIE ROYALE

SPIP" TE CANTINE

M. DE LASSONE examine dans ce Mémoire fur le Zinc, la combinaifon de ce demi-métal avec l'acide concret du tartre. Si après avoir diflout du tartre dans de l’eau bouillante on y projette, par petites parties, de la limaïlle de zinc, elle sy diflout avec effervefcence ; fept à huit parties d’acide peuvent en difloudre parfaitement une de zinc , la liqueur eft alors parfaitement claire ; en la foumettant à l’évaporation, elle prend une couleur citrine de plus en plus foncée, acquiert une faveur défagréable & métallique, & produit de petits criftaux, les uns diftinéts, les autres adhérens aux parois du verre & rangés fous la forme de barbes de plumes. Dans les criftäux, la combinaifon eft parfaite, & telle que les alkalis d'aucune efpèce ne peuvent féparer le zinc d'avec le tartre.

Si au lieu d'employer ce procédé, on tente d’unir enfemble le tartre & le zinc, par une longue digeftion, avec très- peu d’eau, on obtient une maffe gommeule, un peu tranfpa- rente , fortement gluante, qui (fi on cherche à Îa difloudre dans l'eau } produit une liqueur laiteufe. Si on prend des fleurs de zinc, au lieu du zinc en nature, il n'y a ni efler- vefcence ni magma gluant, mais on obtient également par la diflolution une liqueur laiteufe : en filtrant lune & l'autre de ces diffolutions, on a d’abord une liqueur claire qui eft la combinaifon du tartre avec le zinc ou avec les fleurs de zinc; mais dans le fecond cas, la quantité de tartre combiné eft très-petite : {1 on examine ce qui refte, on trouve que c’eft dans les deux cas une combinaifon très-imparfaite de fleurs de zinc & de tartre: fi on cherche à difloudre ce refte dans du vinaigre, on obtient, lorfqu'on a employé des fleurs de zinc, un tartre peu acide coloré, dont la couieur eff plus forte lorfqu'on a employé la limaille de zinc. La liqueur laiteufe, dont nous venons de parler, peut former un collyre, utile dans les mêmes cas que les préparations de tutie, & même plus efficace; M. de Laffone en a fait plufieurs effais heureux.

DE -Ss SCI E N'C ES 27

SORA" AOL IR CONTENU DANS L'ACIDE NITREUX.

ds fubftances aëriformes fur lefquelles nous n'avions que des obfervations ifolées, font devenues depuis quelques années, l'objet des recherches des Chimiftes; & elles ont jeté un grand défordre dans les théories les mieux établies & les plus fer- mement adoptées. En effet, on a reconnu que ces fubftances, qui au degré de chaleur de l’atmofphère font dans l’état de fluides expanfibles, entroïent dans la compoñition de la plupart des corps folides & fluides; c'étoit donc un nouvel ordre de fubftances auxquelles il falloit avoir égard dans f’analyfe de ces corps.

Ainfi lon a obfervé dans les calcinations des métaux, & leur réduction, que l'explication de Staal n'étoit pas fufhfante ; que les fublatiéés métalliques s’unifloient par la calcination, avec une efpèce d'air qui s'en dégageoit enfuite dans dut réduétion.

Maïs cette combinaïfon des métaux avec un air s'opère de deux manières, ou en expofant ces métaux à l'action du feu, ou en les fotirnettänt-à à l’action d’un acide; dans cette dernière opération , l'acide difparoït fouvent en grande partie ; lon avoit cru qu’il s'échappoit dans l'air en vapeurs: mais depuis que l’on a obfervé les fluides expanfibles, on a cru devoir examiner dans cette occafion avec plus de foin fi cet acide méprouvoit pas une forte de décompofition , d'autant plus que fr Yon voyoit alors le métal fe charger d’air, on voyoit aufli, pendant l'opération, de l'air s'échapper la difiolution.

La décompofition des acides minéraux, étoit un objet bien digne de la curiofité des Chimiftes; M. Lavoifier en a fait l'objet de fes recherches. Ce Mérñoire contient l'analyfe de l'acide nitreux.

Si on fait difloudre du mercure dans acide nitreux, il s'en dégage d’abord une grande quantité d'air, fi. on féparé

D à

V. les Mém, p- 671.

28 Hi1sToiRE DE L'ACADÉMIE ROYALE

cet air lorfque la fubftance qui refle & qui eft folide com- mence à jaunir, & qu'on continue à expoler le mélange au feu , il fe dégage encore de Fair, & le mercure reprend fa forme métallique. On a donc tout le mercure qu’on a employé aufli pur qu'après l'opération, & deux fluides aëriformes très- différens par leurs propriétés; lun très-propre à la combuftion & à la relpiration; l'autre qui n’y peut fervir : il y faut joindre l'eau qui s'eft féparée de l'acide nitreux, & qui fe mêle avec celle de l'appareil, mais fans laltérer. L’acide nitreux paroît donc compofé d’eau, & de ces deux fluides aëriformes. En effet, {1 on les mêle enfemble, ils fe pénètrent réciproquement, & il réfulte de leur combinaifon de véritable acide nitreux.

Celui des deux airs qui eft propre à la refpiration & à Îa combuftion, eft cet air à qui l'on a donné le nom d'Air déphlogifliqué; c'ett celui qui fe combine avec les métaux pour les changer en chaux. De quelque manière qu’on fe le foit procuré, & lors même qu’on n’a employé dans fa formation aucune matière qui contienne de F'acide nitreux, il eft propre à reformer cet acide ; mais l’autre air n’a encore été produit que par la décompofition de l'acide nitreux, & les Chimiftes lui ont donné le nom d’Aîr nitreux.

I! reftoit par conféquent une queftion effentielle à réfoudre, Vair nitreux diffère-t-il eflentiellement de facide nitreux, n’eft-il pas de l'acide nitreux réduit à la forme de vapeur, & qui par fon mélange avec l'air déphlogiftiqué , reprend la forme d’un liquide; mais l'air nitreux ne fe mêle point avec l'eau , n’attaque aucune des fubftances que l'acide nitreux attaque: il paroït donc qu'on ne peut le regarder que comme un ces principes conftitutifs l'acide nitreux.

Les expériences rapportées dans ce Mémoire, avoient été faites par M. Prieftley ; mais l’analyfe de ces expériences & les réfultats appartiennent à M. Lavoifier.

I n'a employé dans ces expériences que du mercure, de l'acide nitreux & de l’eau; il en réfulte de l’eau qui ne paroït pas altérée, du mercure femblable à celui qui a été employé, & qui n'a perdu que très-peu de fon poids, encore cette perte

arts heu E NICOLE 8 29 fe retrouve-t-elle dans de petits criflaux mercuriels qui fe fubliment à la voûte de la cornue ; deux fluides aëériformes qui combinés entr'eux reproduifent l'acide nitreux; enfin une petite quantité d’un troifième fluide aëriforme. Il paroît diffi- cile après cet expolé de fe défendre de tirer de cette expérience les conféquences que l’Auteur en à tirées.

LURAILESIGAS. AËR LIENS CE Mémoire de M. de Laflone renferme une fuite d’ex-

périences fur les fluides aëriformes qui fe dégagent de différens mélanges; ces expériences lui ont fait connoître un air inflam- mable différent de air à qui lon donne ce nom, cet air brule comme l'autre, mais il ne détone pas lorfqu’il eft mêlé avec l'air commun. C'eft la diftillation du bleu de Prufle, ou de la chaux de zinc mêlées avec de a poudre de charbon qui fournit cette efpèce d'air.

Ces Recherches ne contiennent d’ailleurs que des faits iolés, dont il faut lire les détails dans l'ouvrage même.

V. les Mém, p. 686.

30 HISTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE

ASTRONOMIE.

V: les Mém. La découverte des taches du Soleil eft dûe à Galilée &

Pare

à l’aftronome allemand Jean Fabricius. Tout homme qui obferve le Soleil avec une lunette, peut en découvrir les taches. Ce n'eft donc pas à celui qui les a vues le premier qu'on doit en attribuer la découverte, mais à celui qui a deviné le premier que ces taches, inhérentes au corps du Soleï, ne doivent leur mouvement apparent qu'à la rotation de'cet aftre, & donnent en même temps une preuve de ce mouve- ment & un moyen de déterminer la pofition de l'axe de rota- tion du Soleil & Îe temps de cette rotation : aïnfi, l’on doit accorder l'honneur de a découverte à Galilée qui a démontré ces vérités & à Fabricius qui les a foupçonnées, plutôt qu'au Jéfuite Scheiner qui les a niées pendant long-temps. C’eft ainfi que la découverte des fatellites de Jupiter appartient à Galilée, non pour avoir vu de petites Etoiles auprès de cette planète, ce que tout autre eût pu voir comme lui, mais pour avoir démontré que ces petites Etoiles en étoient les fatellites. Au contraire, la découverte de l’änneau de Saturne appartient à Huyghens & non à Galilée, parce que Galilée n’avoit fait que voir quelques apparences de cet anneau, & qu'Huyghens en a expliqué les phénomènes. A Ia vérité, Galilée OCcupÉ par d'autres objets, & fur-tout par la néceflité de combattre les perfécuteurs, n’a point déterminé la rotation du Soleil & la pofition de fon axe, c’eft Scheiner qui l'a fait le premier en abandonnant fa première hypothèfe pour adopter celle de Galilée : ainfr, Scheiner eût pu fe faire encore plus d'hon- neur par ce retour à [a vérité, que par fon travail, s'il eût eu le courage d'avouer avec franchife ce qu’il devoit à Galilée au lieu

DES SCIENCES. 31

de contefter à ce grand homme fes droits légitimes, dans {e temps même perfécuté par les confrères & les protecteurs de Scheiner, forcé par ces perfécuteurs à une rétratation humiliante pour fauver fa vie. Privé de 1a liberté & de Ja vue, il ne devoit attendre de tous ceux qui cultivent les Sciences, que de la pitié, de l'admiration & du refpect.

Depuis ce temps, l'opinion de Galiléé & de Fabricius a été admife par tous les Aftronomes: M. de la Lande rapporte dans ce Mémoire les obfervations des taches du Soleil qu'ils ont faites, les réfultats qu'ils en ont tirés pour déterminer le mouvement rotatoire de cet aftre , les méthodes qu'ils ont propofées pour rendre ces déterminations plus faciles & plus füres ; il propofe enfuite fa méthode qu'il regarde comme plus fimple & plus facile,

On fait que les taches du Soleil ne font pas conftantes, qu'elles changent de forme, qu'elles difparoiffent même, qu'il en paroït de nouvelles qui fubiffent les mêmes change- mens & difparoiffent enfuite : les obfervations de ces taches ont fufh cependant pour déterminer à très-peu-près la pofition de l'axe du Soleil & la durée de fa rotation. Mais cette rotation eft-elle conftante comme celle de notre globe ? Peut- on Îa rapporter à un axe conftant ou à un feul axe mobile dans l'efpace comme celui de la Terre? Nous ne pouvons attendre la folution de ces queftions que du temps, des travaux continués des Aftronomes, de la perfeétion des inftrumens, enfin des circonftances heureufes que la durée des fiècles pourra nous offrir.

M. de la Lande propofe dans fon Mémoire, une hypothèfe nouvelle fur la produétion des taches du Soleil ; il fuppofe que cet aftre eft formé d’un noyau folide recouvert par un fluide en fufion ; les pointes des éminences du noyau folide font tantôt recouvertes de ce fluide, tantôt font à découvert & moins lumineufes que la matière en fufion, & elles préfentent alors fur le Soleil l'apparence de taches obfcures : on avoit d’abord regardé ces taches comme des fcories dont la matière du Soleil en fufion fe débarrafloit, qui enfuite fe fondoient de

32 Hi1SToIRE DE L'ACADÉMIE RorALE nouveau ou fe précipitoient, elles reftoient immobiles comme un glaçon placé au milieu de la mer, ne feroit pas mu ar le mouvement de rotation de la Terre. L'action des Planètes & des Comètes fur le Soleil eft fi petite qu’elle ne peut produire fur le fluide, dont cet-aftre eft compolé recouvert, qu'une action infenfible; ainfi, la tache ne doit même avoir aucun mouvement apparent: on expliquoit aufli fort aifément dans cette hypothèfe, comment l'apparition des taches étoit prompte, comment leur difparition étoit lente.

M. de Ja Hire avoit propofé un fyflème qui {e rapproche beaucoup , quant à l'idée principale, de l’hypothèfe de M. de Ja Lande; les taches étoient, felon lui, les éminences d’un corps folide & permanent, nageant fur la mafle fluide dont le Soleil eft formé. Enfin M. Wilfon regarde les taches du Soleil, comme des cavités formées dans le corps de cet Aflre, par une explofion intérieure qui écarte la matière lumineule dont le corps de l’Aflre eft recouvert; cette matière remplit enfuite le gouffre, & la tache difparoît, Il eft vraifemblable que ces trois hypothèfes conferveront encore long-temps des partifans, & que nous ferons long-temps bornés à faire {ur cet objet des conjeétures plus ou moins ingénieules,

M. de la Lande termine fon Mémoire par des réflexions fur le déplacement du Soleil ; on fait que fi le mouvement de rotation lui a été communiqué par une feule impulfion, il n'a pu avoir ce mouvement fur lui-même, fans que fon centre de gravité ait reçu une impulfion qui le faffe mouvoir dans l’efpace. Mais cette hypothèfe eft purement mathéma- tique, & l’on peut trouver auffi des moyens d'expliquer le mouvement de rotation d'un corps fans qu'il y ait de dépla- cement de fon centre de gravité. II fuffroit que le coup qui a imprimé à l'Aftre ce mouvement de rotation, n’eût pas été donné à un feul point : hypothèfe auffi vraifemblable que l'hypothèfe contraire. Le mouvement du Soleil dans l’efpace eft donc, comme l’obferve M. _de la Lande, une fimple opi- nion que les obfervatiqns des Étoiles fixes pourront un jour

vérifier. j SUR

D'iess MS re UE Ni E s: 33 LS WUROL'AMPLITUDE DU SOLEIL,

M. LE MONNIER donne dans ce Mémoire, fe plan des obfervations qu'il fe propofe de faire pour déterminer amplitude du Soleil à fon coucher dans le temps des folftices; ces obfervations font très-diffciles, parce que Ia réfration horizontale empêche de voir immédiatement le point du coucher ; & qu'il faut de plus pouvoir déterminer l'horizon avec exactitude, M. le Monnier fe trouvera placé d’une manière très-favorable, en établiffant fes inftrumens fur {a grande Tour du portail de Saint-Sulpice; & il efpère pouvoir tirer alors de fes obfervations, une détermination plus exacte de l’obliquité actuelle de l'écliptique & de fes variations, élé- ment fondamental de l'Aftronomie, {ur lequel il importe beaucoup au progrès de cette Science de ne laiffer fubfifter aucun doute,

RL A CLR PAS ES DE. LU NCE, DU 30 JUILLET 1776.

CE Volume renferme des obfervations de l'Éclipfe de Lune, du 30 Juillet 1776, faites à Paris, par M." de Fouchy, le Monnier, Caffini de Thury, Pingré, Bailly, Jeaurat, Meffier ; & à Périnaldo, dans le comté de Nice, par M. Maraldi.

M. Jeaurat a joint à fon obfervation deux Mémoires relatifs à la même Ecliple; dans le premier, il compare aux Tables de Mayer & de Clairaut, des lieux de la Lune obfervés les jours qui ont précédé l'Éclip{e; il a aufi comparé aux mêmes Tables {es oblervations de l'Éclipfe. En général, les erreurs des Tables font très-petites , & celles de Mayer femblent répondre encore plus complètement aux okfervations; mais il faut obferver que M. Clairaut a déterminé par la théorie, toutes les équations qui ont fervi de fondement à fes Tables, & que

Hifl. 1776.

V.ïles Mém. P- 558.

Ÿ. Tes Mém. P.421,433;, 436, 438, 441 ; 553:

V.les Mém. P: 574.

V. les Mém. p. 583.

34 HisToiRE DE L'ACADÉMIE ROYALE

M. Mayer a employé des obfervations pour corriger les fiennes. Celles-ci doivent donc être plus exactes pour un temps voifin de celui elles ont été calculées, mais leur avantage pourroit aufli n'être qu'apparent & momentané.

Dans un autre Mémoire, M. Jeauratemploie les obfervations correfpondantes de la même éclipfe de Lune, à déterminer la diftance en longitude, de Paris à Gréenwich, Rouen & Marfeille.

M. le Monnier a joint à fon obfervation, Ia détermination des Étoiles voifines de la Lune dans le temps de l'Éclip{e, & des réflexions fur une Éclipfe de Lune, obfervée en 1668, à Paris par les Aftronomes de l'Académie , & à Ify par le célèbre Bouillaud.

On trouve dans le Mémoire de M. Meffer, un grand nombre d'obfervations faites en difiérens lieux, & qu'il a raflemblées : la détermination des Étoiles voifines dela Lune ; Jobfervation d’Occultations qui ont eu lieu les 25 & 28 Juillet; & celle d’Occultations vues pendant l'Éclipfe même.

FÜR LES I ATELLIMRES DE SUP ITE TS

M. MaARALDI a donné dans ce Mémoire, les obfervations des éclipfes des fatellites de Jupiter, faites à Périnaldo dans le comté de Nice, pendant l’année 1776.

SUROUN'E PB AN D'EMO BIC U'RE OBSERVÉE SUR SATURNE.

Eine bandes de Jupiter, font bien connues des Aflronomes; mais il eft rare de pouvoir en obferver de femblables fur Saturne. Jean-Dominique & Jacques Caffini ont cependant publié dans les Mémoires de l'Académie, un nombre affez grand de ces obfervations; maïs il faut d'excellentes lunettes & des circonftances favorables pour que ces bandes foient vifibles. |

M. Meffier qui en avoit aperçu une en 1762, a fuivi ces

D'ENS LISE NCE IS 35

obfervations plus long-temps en 1776. Cette année, il a vu une bande fituée dans la partie fupérieure du difque ; au lieu que celle de 1762 étoit dans l'inférieure, il a aperçu celle de 1776 la première fois le 14 Mai, & la dernière fois le 24 Juillet, alors elle étoit moins vifible, & paroïfloit s'être rapprochée du centre de la Planète.

Lorfque M. Meffier lut ces obfervations à l'Académie, M. l'Abbé Rochon dit que depuis plufieurs jours, il obfervoit la même bande. i

SUR LA COMÈTE DE 1770.

‘Ha Comète, la onzième de celles qui ont été obfervées par M. Meffier, a été vue à Paris depuis le 14 Juin jufqu’au 8 Oétobre, fans autre interruption que celle que le mauvais temps a occafionnée; nous avons parlé dans les Volumes précédens de la manière d'obferver les Comètes de M. Meflier ; ainf nous nous bornerons à parler ici de ce que cette Comète offre de particulier. Elle a été fuivie auffi dans d’autres lieux par d'habiles Obfervateurs, & les Aftronomes qui ont cherché à déterminer les élémens de la Comète, en fuppofant l'orbite parabolique, n'ont pu en trouver qui fatisffient aux obfer- vations, ni pour les différens pays, ni pour la durée de l'appa- rition; la première irrégularité indiquoit une parallaxe fenfible ; la feconde indiquoit une orbite qui n’étoit point parabolique. Aufli M. Lexell a cherché les élémens de cette orbite, en la fuppofant elliptique. M. Meffier rend compte ici, avec le plus grand détail, du travail exécuté par le favant Suédois. Si on fuppofe une période d'environ cinq ans à la Comète, -on fatisfait aux obfervations d’une manière très-précile ; &c M. Lexell prouve que ft on fuppofe la période plus longue que £x ans, plus elle augmente au-delà, plus les erreurs deviennent énormes. Une période entre cinq & fix ans, ef donc celle que les obfervations ne permettent pas de rejeter; cependant la Comète auroit reparu, ou à la fin de 1775, ou

au commencement de 1776, & elle n'a pas été vifible; on E ï

V. les Mém. P: 557:

V. les Mém. p.561.

36 HiSTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE

auroit également la voir cinq ou fix ans auparavant, & on ne l'a point découverte, Cette feconde objetion feroit bien foible, fi nous ne favions combien ïl eft difficile qu'une Comète échappe à M. Meflier. Au refle, M. Meflier plus {enfible au bien des Sciences qu’au plaifn de jouir de cette fingulière prérogative, a publié dans nos Mémoires fon fecret,

ui fe réduit à deux points fort fimples, parcourir le ciel avec exactitude & très-fouvent, & bien connoître les Nébuleufes ; aufli depuis ce temps quelques Aftronomes ont-ils précédé M. Meflier : mais c'eft parce qu'il a voulu l'être.

M. Lexell eflaye enfuite d'expliquer la marche irrégulière de la Comète , & il montre qu'avant fon apparition, fon orbite a être altérée par l'attraction de Jupiter, qui pen- dant une partie du cours de la Comète a eu une force pertur- batrice, égale à la $80.° partie de Ia force principale, & qu'après fon paflage au périhélïe, Ja même Comète ayant été encore plus voifine de Jupiter, a {ouflrir des dérangemens plus grands , puifque la force perturbatrice a été alors la 491. partie de la Planète principale. Il n'y a donc que le calcul de ces perturbations qui puiffe apprendre aux Aflro- nomes à quelles caufes on doit attribuer cette fingularité, que la Comète de 1770 a feule préfentée jufqu'ici.

SUR UNE NOUVELLE CONSTELLATION.

loss premières Conftellations ont été formées par des Aftronomes qui trouvèrent que ces dénominations données à certains groupes d'Ftoiles, étoient un moyen fimple & commode de les reconnoître ; ils ne clafsèrent d’abord que celles qu'ils avoient befoin de retrouver, c'eft-à-dire, les Étoiles voifines du Pôle & celles qui font placées dans une bande divifée en deux par l’Équateur , & l'on peut enfermer les orbites des Planètes : l'étendue de ces conftek ltions ne fut vraifemblablement réglée d'abord que par

DES. SIC IE NC Es 37

des vues aflronomiques ou d’après la difpofition des Étoiles entr'elles, mais lorfqu'on eut donné des noms à ces confiel- lations, & qu'on eut imaginé de les repréfenter par des figures analogues à ces noms , ces figures, fouvent très- bizarres, fervirent enfuite à marquer les limites des conitel- lations. L’efpace vide entre le Pôle & le Zodiaque fut divifé plus tard, & le caprice préfida encore davantage à cette difpofition. La plupart des Etoiles de notre hémilphère font claflées depuis un temps prefque immémorial; mais comme une Aftronomie très -imparfaite & dépourvue d’inftrumens d'Optique, ne pouvoit fe fervir utilement des petites Étoiles, plufieurs efpaces occupés uniquement par ces Éioiies, & dont les Deffinateurs n'avoient pas eu befoin pour placer leurs figures, font demeurés vides jufqu'ici. M. le Monnier a remarqué un vide fous le baffin de la Baleine, que perfonne n’avoit penfé à remplir : & cependant ce vide renferme des Étoiles fouvent éclipfées par la Lune, & qui peuvent fervir utilement, foit à déterminer les longitudes, foit à vérifier la théorie de a Lune. M. le Monnier a déterminé la pofition de vingt-deux de ces Etoiles, & les a réunies en une conftellation. Depuis les premières dénominations qui n'étoient que des figures allégoriques, relatives aux faifons ou aux phénomènes célefles, la fuperftition & la flatterie avoient rempli le ciel d’une foule d'Animaux, de Rois & de Dieux. M. le Monnier s’eft écarté de l'ancien ufage, il donne à la Conftellation nouvelle, fe nom de Solitaire, Oïfeau de la mer des Indes, dont le Père Pingré a eu occafion de parler dans la relation de fon Voyage; c'eft un hommage que M. le Monnier a voulu rendre à un fe & favant Solitaire, qui n’a pas cru que destravaux utiles à l'humanité & aux progrès de la raifon fuflent incompatibles avec la fainteté de fon état.

Le Mémoire de M. du Séjour, fur lInflexion des rayons folaires, n'étant pas encore terminé dans ce Volume, nous en renverrons l'extrait au Volume prochain,

V. les Mém, P: 573-

V.les Mém. p: 665.

38 H1STOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE

ren

G É.O:G:R A PAIE

SUR LE CAP DE LA CIRCONCISION.

M. BouverT, Navigateur célèbre, découvrit le 1.” Janvier 1739, une terre qu'il aperçut également les jours fuivans ; il lui donna le nom de Cap de la Circonciion, & en fixa la polition à $ $ degrés de latitude auftrale, & à 28 degrés + de longitude. M. Cook a parcouru depuis ces mêmes Mers dans fes voyages célèbres, il a montré à la fois tant d’habileté, d'humanité & de courage ; & fes foins pour fon équipage, fi: bien couronnés par le fuccès, & fa conduite envers les habitans des Ifles de la mer du Sud, ont fait voir un efprit de juftice & de refpect pour la Nature humaine, malheureu- fement trop peu connu jufqu'ici des Navigateurs. IL eft impoflible de lire la relation de fes voyages , & de la com- parer aux relations des voyages du feizième fiècle, fans être frappé de la différence de homme d'un fiècle à celui d’un autre, & fans convenir que la Nature humaine a gagné en Europe en bonté comme en lumières, & même que c'eft uniquement aux progrès des connoiflances qu'elle doit ce changement heureux.

Parmi le grand nombre d'obfervations géographiques, dont s’eft occupé M. Cook, il n’a pas négligé la recherche du Cap de la Circoncifion, & il ne la pas retrouvé. M. le Monnier fe croit fondé cependant à en foutenir l’exiftence ; il n’y a aucune raifon de foupçonner la bonne foi ou l'exactitude de M. Bouvet ; ainfr il paroït plus fimplg à M. le Monnier

DE SNL SLCHID ES NC SEE, 39

d'imäginer que M. Bouvet s'eft trompé fur la longitude; en effet, on fait que les méthodes qu'on employoit alors n'étoient as exactes; il y a plus, M. le Monnier examine quelle étoit la déclinaifon de l'Aiguille aimantée, obfervée au Cap de la Circoncifion par M. Bouvet, &c par la comparaifon d’un grand nombre d’oblervations de Aiguille, il cherche quelle a être depuis ce temps le changement de déclinaifon dans ces parages, & il conclut qu’au temps du pafflage de M. Cook, la déclinaifon devoit être au Cap de la Circoncifion, de 10 degrés vers l'Oueft ; mais le lieu M. Cook l'a cherché, avoit une déclinaifon de 13 degrés +, & cette diflérence de degrés + répond , fuivant les réfultats de M. le Monnier, à plus de 5 degrés de longitude. Il n'eft donc pas étonnant que M. Cook n'ait pas trouvé le Cap, puifque c’eft à 21 degrés + environ de longitude, à FEft de l'ile de Fer, & non à 28 dégrés qu'il faut le chercher.

V.les Mém.

de 1775; page 755 & 1776, pages 177 & 525.

40 HiIsSToiRE DE L’ACADÉMIE RoYALE

DR RE Re os Sraaereren mmamen ne

MÉCANIQUE RATIONNELLE.

SUR DIFFÉRENS POINTS DU SYSTEME DU MONDE,

M e DE LA PLACE seft propolé de déterminer dans ces trois Mémoires les ofcillations d’un fluide qui recouvre un fphéroïde.

IL fuppofe que Ile fphéroïde diffère très-peu d’une fphère, & que le fluide qui le recouvre n'a qu'une très - petite épailfeur par rapport au rayon du folide. Il fuppofe encore que ce fphéroïde a un mouvement de rotation uniforme autour d'un axe conftant, que Îa force centrifuge qui en réfulte pour toutes les parties du fluide, eft très-petite par rapport à la force de pefanteur; enfin, que ces parties obéiflent à d’autres forces, telle que l'attraction de différens Aftres, mais que ces forces font très-petites par rapport à {a pefanteur, & que le mouvement des Aftres eft beaucoup plus lent que celui de rotation du fphéroïde.

Les principes mécaniques néceffaires pour trouver les équations de ce Problème font connus des Mathématiciens, ils ont éié donnés par M. d’Alembert, à qui l'on eft redevable de la vraie méthode de calculer le mouvement des fluides, & on trouve ces équations réduites en formules dans les Ouvrages de M. Euler & de la Grange. Les favantes Recherches que les grands Géomètres de ce fiècle ont publiées fur le calcul des différences partielles, dont le même, M. d'Alembert, a encore enrichi l'analy{e, préfentent des moyens

de réfoudre

mL. C'est de. se

PERD OTEN CES. 4Y

de réfoudre ces équations, relativement à plufieurs des hypo- thèfes que l’on confidère dans ce Mémoire.

Tels font les fecours que M. de la Place a trouvés, comme il a foin d’en avertir lui-même, pour ces recherches impor- tantes qui ne font pas d'ailleurs de pure curiofité, elles peuvent fervir à nous faire connoître les loix des plus grands phénomènes de la Nature, tels que le flux & le reflux de la mer, la préceflion des équinoxes, les variations de Fat- mofphère caufées par l'attraction des corps céleftes, & c'eft aufli relativement à ces phénomènes que M. de Ia Place a envifagé le Problème qu'il s’eft propolé.

Le phénomène du flux & du reflux de la mer, dont Newton a découvert la véritable caufe, & fur lequel Maclaurin, Daniel Bernoulli & Euler avoient donné d’excellens Ouvrages en 1740, a été depuis cette époque l'objet des recherches de plufieurs grands Géomètres, mais aucun ne Favoit confi- déré dans toute fa généralité, en ayant égard à toutes les caufes qui peuvent l'altérer, & perfonne n’avoit pouflé affez loin les recherches fur l'influence de toutes ces caufes, pour être à portée de comparer les réfultats de la théorie avec les obfervations. C’eft ce que M. de la Place a exécuté.

Lorfque l’on fait entrer dans le calcul du flux & reflux, tous les élémens qui doivent influer fur ce phénomène , on eft conduit à des équations aux différences partielles qui ne font point intégrables par les méthodes connues ; mais en obfervant ces équations , M. de la Place a trouvé ou des hypothèfes qui les rendent plus faciles à traiter, & qui font d'actord avec la Nature, ou quelquefois des formules parti- culières qui fatisfont à ces équations. Cette dernière méthode de les réloudre, paroît aflez fimple au premier coup-d’œil, elle a cependant des difficultés particulières que M. de la Place a furmontées. En effet, la folution du Problème propolé, unique en elle-même , eft néceflairement contenue dans le nombre infini des folutions, dont l'équation différentielle eft fufceptible. Ainfi, toute folution particulière de cette équation ne fatisfait pas au Problème, & il ne s’agit pas de

Hif 1776, E

42 HISTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE

trouver feulement une formule qui, fubftituée dans l'équation, y fatisfafle, mais une formule qui fatisfafle à la fois & à l'équation & aux conditions particulières du Problème. On fent combien la néceflité de remplir ces deux condi- tions doit rendre l'application de cette méthode délicate, & même fujette à erreur fi elle n’étoit pas traitée par des mains habiles.

M. de la Place explique par fa théorie , non-feulement ceux des phénomènes des marées qui avoient déjà été expli- qués , mais encore Île phénomène fingulier de légalité prefque entière des marées d’un même jour, & il réfulte de la même théorie, ce fait confirmé par les obfervations, que plus les marées font fortes, plus la différence entre ces deux marées eft grande.

La profondeur des eaux de la mer entre dans ce calcul; M. de la Place trouve que pour fatisfaire aux phénomènes, cette profondeur doit être à peu-près conftante, qu'elle doit être de quatre lieues, au moins, mais qu'avec ces deux fuppoñitions on fatisfait aux obfervations.

Ïl examine enfuite ce qui doit arriver, fi on fait entrer l'effet des mouvemens de la mer dans le calcul de la précef- fion des équinoxes & du mouvement de l'axe de la Terre, c'eftà-dire, fi au lieu de regarder dans la folution de ce Problème le globe terreftre comme un folide , on le regarde comme un folide recouvert par un fluide. Il trouve, que fr on fuppoloit la profondeur de la mer très- variable, il y auroit des hypothèfes très-naturelles qui donneroient ou la préceflion des équinoxes nulle, en ayant égard à l'influence de la mer, ou réfultante toute entière de cette influence, ou dépendante à la fois de ces deux caufes: enfin, cette même conflance dans la profondeur de la mer, déjà prouvée par l'égalité des deux marées, rend le mouvement de l'axe de la l'erre indépendant de celui du fluide qui la couvre.

En fuppofant la denfité de air aux différentes hauteurs, proportionnelle au poids qui la preffe, on fuppofe que Fatmofphère eft infinie : mais M. de la Place obferve que

D'ES*SIcTENTCES 43 comme Îa denfité diminue très-rapidement dans cette hypo- thèle , on peut encore, en ladmettant, regarder la Terre comme recouverte d'une couche d'air très-petite par rapport au rayon du globe, & par conféquent y appliquer le calcul: il rélulte de fon analyfe, que le mouvement produit dans latmofphère, par l'attraction de la Lune & du Soleil, doit être infenfible, & ne peut fervir à expliquer les vents conftans.

M. Daniel Bernoulli avoit examiné les effets des changemens caufés par ces aftres fur les baromètres, & en avoit donné les loix pour le temps des grandes marées & les différens degrés de latitude ; mais il regardoit la Terre comme folide: M. de la Place réfout le même Problème en fuppofant la Terre recouverte par la-mer, & fes conclufions s'accordent avec celles de M. Daniel Bernoulli; il trouve de même les variations très-petites & décroiffantes de l'Équateur au Pôle, mais il les trouve plus petites ; & de plus, il montre que l'abaiflement du baromètre par cette caule répond à la plus grande élévation des marées, & réciproquement. Cette partie de fon Mémoire eft terminée par des détails fur la manière de conftater ce fait par des obfervations.

Nous n'avons point parlé de quelques digreffions intéref- fantes que M. de la Place a inférées dans fes trois Mémoires, digreffions qui ont pour objet les conditions de l'équilibre des fphéroïdes , la loi des forces à leur furface, loi qui fe trouve indépendante de leur figure, pourvu qu’on la fuppofe peu diffé- rente d’une fphère ; enfin , la figure de la Terre & 1e mou- vement des ondes. Tous ces objets font fmportans , & il n'y en a aucun fur lefquels M. de la Place n'ait ajouté des recherches & des obfervations nouvelles à ce qui étoit déjà connu.

SUR L'ÉQUILIBRE DES VOÜTES.

CE Mémoire de M. l'Abbé Boflut, eft la fuite de deux V.les __ autres qu'il a inferés dans le Volume de 1774. Fonte

F ïj

44 Histoire DE L'ACADÉMIE RoYALE

L'auteur avoit donné pour les Voütes en berceau, l’équa- tion de l'équilibre entre les forces perpendiculaires qui agifient fur une voûte, & la courbure de cette voûte; il donne ici la folution du même Problème, pour les voütes en dôme, L'équation différentielle de ce Problème , s'intègre pour le cas la pefanteur eft conftante, & l'équation de a courbe qui par fa révolution produit le dôme, eft ici fort différente de la chainette. i

Plufieurs Praticiens avoient cependant fuppofé , que puifque la chainette étoit la courbe d'équilibre pour les voûtes en berceau, elle l’étoit aufli dans les mêmes cas pour les voûtes en dôme? & cette faufle fuppofition, pouvoit avoir des con- féquences ficheufes. Le calcul a fouvent prouvé que des analogies qui paroifloient les plus fortes ne conduifoient qu’à des erreurs; c’eft une raïifon de conferver quelques doutes fur les réfultats des Sciences, de fimples analogies font prefque toujours regardées comme des preuves.

L'auteur a obfervé que l'objet des conftructions , des raifons de convenance ou d'agrément, ne permettent prefque jamais de conformer rigoureufement les voûtes à la condition de l'équilibre: d’ailleurs on le tenteroit en vain; des circon- tances phyfiques toujours inévitables altéreroient la précifion mathématique. M. l'Abbé Boflut a cru donc devoir confi- dérer la queftion de la folidité des voûtes, fous un point de vue moins abftrait; on a obfervé que lorfque les voûtes fe rompent par leur propre poids, elles fe partagent en trois parties, que la fupérieure fait alors une elpèce de coin qui tend à renverfer les #pieds-droits.

M. l'Abbé Boflut. a confidéré la force qu'il faut donner à un pied-droit, pour réfifter à cette action & dans le cas des voûtes en berceau, & dans celui des voûtes en dôme: mais il arrive auffi quelquefois, que non -feulement la voute fe fend ainfi en trois parties, mais que les aflifes des pieds-droits fe féparent par l'effet d’une force horizontale qui tend à les rompre.

M. l'Abbé Boflut n'avoit traité de ce cas que pour les

DES SCIENCES. 45

voûtes en berceau, il examine ici pour les voûtes en dôme ; ainfi ce Mémoire doit être regardé comme le complément du travail qu'il avoit entrepris fur cette matière. En eflet, ce Mémoire renferme ce qui manquoit au premier pour réfoudre fur les voûtes en dôme, les mêmes Problèmes, que pour les voûtes en berceau; l'on peut donc regarder cette théorie comme complète, il n’exifte en effet aucune efpèce de voûte, qui ne foit, ou d'une de ces efpèces, ou compofée de parties de voûtes de ces efpèces ; & les Problèmes qu'on pourroit fe propofer fur les autres voûtes, feroient inutiles dans la

pratique.

p- 156.

46 HisToiRE DE L'ACADÉMIE RoÿALE

MÉCANIQUE.

V. les Mém. A PRÈS avoir donné la defcription d’un nouveau Moulin

propre à organfiner la foie, c'eft-à-dire, à lui donner un apprèt qui la rende propre à former la chaîne des étoffes; après avoir examiné les moyens de tirer & de filer la foie, opération préliminaire à celle d’organfiner, M. de Vaucanfon traite dans un troifième Mémoire, du choix d'un emplacement propre à établir fes moulins.

Il préfère un emplacement l’on puiffe employer une roue à augets, mue par la chute de l'eau, parce que le mouve- : ment de ces roues eft plus uniforme que celui des roues mues par un courant d’eau, & que l'uniformité du mouvement eft néceffaire pour que lorganfin ait par-tout un même degré de tors, & pour qu'aucune fecoufle ne puifle en caflant les fils occafionner des déchets, & détériorer l’organfn en y multipliant les nœuds.

M. de Vaucanfon exige encore qu'il y ait beaucoup de jour dans les falles font placés les moulins, afin que le travail s'y fafle mieux, & qu'il fatigue moins la vue des Ouvriers; il veut qu'il règne continuellement dans le bâtiment ces moulins font placés, un air tempéré & humide, parce qu'un air fec & chaud pourroit faire caffer les fils.

Le bâtiment doit avoir deux étages, tant pour ménager l'efpace, que pour communiquer plus aifément le mouvement d’un feul moteur à un grand nombre de machines; mais il faut qu'une vote fépare ces deux étages , parce que le mou- vement fe communiquant d'un étage à l’autre par des verges fort longues, les changemens que fubit néceffairement un

DES SCIENCES. 47

plancher d’une certaine étendue, rendroient le mouvement régulier.

Enfin pour conferver la fraîcheur dans l'étage fupérieur , M. de Vaucanfon veut que cet étage ne foit pas immédia- tement fous le toit, & qu'il y ait entre deux un autre étage qui peut fervir de magafin pour mettre les cocons , mais qui feroit toujours néceflaire quand même il ne ferviroit dans Tétabliffement qu'à prévenir une trop grande chaleur dans Yétage font les moulins.

M. de Vaucanfon rend compte enfuite de quelques chan- gemens qu'il a faits à fes moulins, & dont l'objet eft de remédier d’une manière plus füre à l'irrégularité de la vitefle des moulins au commencement du mouvement.

La fin de fon Mémoire eft deftinée à répondre à des objections fur la trop grande cherté de l'organfin préparé par fa méthode, à des réflexions fur les défauts de l'emplacement propofé à Romans en Dauphiné; ces difcuffions font plus du reflort des Commerçans ou de lAdminiftration que du nôtre. Nous obferverons feulement qu'il n'eft pas étonnant qu'il ne règne point un parfait accord fur tous les points entre l'In- venteur d’une machine, qui n’a pour but que la plus grande perfection du produit, le Commercçant qui veut que cette perfection ne foit point achetée trop cher, & lAdminiftration qui cherche à économifer les fonds publics, & à placer l'em- ploi de ces fonds dans les pays qui ont befoin de fes fecours.

48. HiSToiRE DE L'ACADÉMIE ROYALE

ODA ER OTESS PR ÉSENTÉS À T'ACADÉMIE

P.R Xe L'Acanénre avoit propolé pour le fujet du Prix de 1776:

La théorie des perturbations que les Comètes peuvent éprouver par l'adtion des Planètes.

Mais aucune des Pièces préfentées n'ayant rempli fes vues, elle a cru devoir remettre le Prix, & propofer une feconde fois la même Queftion pour l'année 1778.

| 4 Aïts, dont l’Académie a publié la defcription , font au nombre de trois.

Le: premier eft l’art du Peignier ou faifeur de Peignes pour la fabrication des étofles, par M. Paulet, fervant de fixième partie à l'art de la Fabrique des étofles de foie, du même auteur. L’ufage de ces peignes eft de ferrer les fils de la trame, à melure qu’on les incorpore avec la chaîne, & de retenir pendant ce temps les fils de fa chaine dans lordre convenable ; ces peignes font de deux efpèces, les uns, compofés de lames de canne retenues entre des

jumelles ou tringles de bois auxquelles elles font aflujetties par des tours de fil poifé, dont la groffeur règle les intervalles des dents; les autres font compolés de lames d’acier, & ceux- ci font encore divilés en deux efpèces ; dans lesuns, les lames font aflujetties avec du fil poifié dans des jumelles, comme

pour

DIE SMISUCTIMEUNLE rs 49

pour les peignes de canne, & les autres font à jumelles de plomb fondues : ceux-ci, qui ont été inventés par les Anglois, fontles plus parfaits de tous. M. Paulet entre dans tous les détails néceflaires pour mettre fon Lecteur en état de fabriquer ces peignes avec la précifion convenable ; moyen für de contribuer à la*perfeétion des Étoffes, dont l'égalité du tiflu dépend beaucoup de la bonté de cette partie du métier.

Le fecond eft la première fection de 1a première partie de Tat du Tourneur-mécanicien , par M. Hullot père, T'ourneur- mécanicien, bréveté du Roi.

Cette première feétion contient quelques notions générales de Mathématiques , néceflaires pour l'intelligence de cet art; la connoiffance des bois & des autres différentes matières qui {e peuvent travailler fur le Tour, la manière de former les deflins des diverfes moulures dont on peut orner les ouvrages; Îa defcription des différens outils qui fervent à préparer les matières qu'on veut tourner, comme étaux, {cies, bèches, planes, compas de toutes efpèces, calibres, vilebrequins, des outils de tour, proprement dits, des meules & des pierres propres à les aiguifer : cette partie eft terminée par La defcription Tour fimple, de fon pied, de fes jumelles, de fes poupées, des différentes pointes qu'on emploie, des diflérentes manières de donner avec le pied le mouvement à la pièce qu'on tourne, foit au moyen d'une perche , d'un arc ou d’une roue : l'auteur ne laïfle rien à defirer fur cette partie de fon art, qui eft bien propre à faire fouhaiter qu'il en publie promptement la fuite.

* Le troifième eft la quatrième fection de la feconde partie de Tart d'exploiter les Mines de charbon-de-terre Effai de théorie-pratique fur Part d'exploiter ces mines ou carrières, par M. Morand. C’eft à cette partie que commence, à propre- ment parler, l’art du Æouilleur: Vauteur a préparé fon Lecteur dans ce qui a précédé, il a expolé tout ce qui concernoit lhiftoire naturelle & le phyfique de cette matière; il commence celle-ci par la manière de reconnoître {a préfence du charbon fous. un terrein, & de s’en aflurer; il décrit les inftrumens

Hifl 1776. G

so Histoire DE L'ACADÉMIE ROYALE

qui fervent à fe procurer la manière de fe conduire dans ces travaux fouterrains, & les inflrumens qui y font propres, les moyens de tranfporter le charbon dans la mine & de l'en tirer, le danger des vapeurs méphitiques qui attaquent fouvent les Ouvriers, les moyens d'éviter ces dangers, & ceux de rappeler à a vie ceux des Ouvriérs qui en ont éprouvé les eflets, les différentes machines qui ont été inven- tées pour épuifer les eaux qui fe trouvent au fond des mines; il donne même les loix & les règlemens auxquels ces travaux font aflujettis, & l'état des dépenfes auxquelles ceux qui veulent exploiter une mine de cette efpèce doivent s'attendre, Cette partie eft un guide fidèle qui ne permettra pas à ceux qui le confulteront de s’'égarer, & peut également fatisfaire la curiofité de l'Obfervateur, & conduire le Praticien dans {es recherches.

M. SABATIER a publié cette année un Traité complet d'Anatomie ; Ouvrage qui a le mérite fi rare de remplir véritablement fon titre.

Les ouvrages fur les Sciences ont eu pendant long-temps une forme plus propre à rebuter la curiofité qu'à la faire naître; il fembloit qu'on voulût éprouver ceux qui fe livroient à l'étude , & ne les admettre dans le fanétuaire qu'après avoir exigé d’eux des preuves d’un zèle & d’une patience que rien ne pouvoit lafler.

Les hommes lorfqu'’ils fe font écartés du vrai dans un fens, n'y reviennent prefque jamais qu'après s'en être écartés encore dans le fens oppolé, & c’eft ce qui eft arrivé ici ; la Science cachée autrefois fous des termes inintelligibles & des expref- fions barbares, a été étouffée depuis par des vains ornemens ; M. Sabatier a fu éviter ces deux écueils: if a eu la fagefle de profcrire les ornemens fuperflus, mais il a fenti que ce n’étoit pas même aflez d'être méthodique & clair ; que l'élégance & la correction étoient aufli des moyens d'augmenter la clarté, & de rendre la leéture d’un ouvrage moins pénible,

DÉRUSIVSNIC TE NC ENS Son Ouvrage eft divifé en fept parties; dans la première, il traite des os; dans la feconde, des mufcles; des vifcères, dans la troifième; des vaifleaux , dans la quatrième; la cinquième, a pour objet les nerfs; la fixième, les glandes, dont il avoit donné fa defcription en parlant des vifcères, mais dont il examine en particulier la ftruélure intérieure , & les différentes efpèces; enfin, dans la feptième, il parle des tégumens. Les defcriptions font faites avec beaucoup de détail & d’exaétitude; les explications phyfiologiques n'y font pas prodiguées. L'auteur n'a parlé que de celles que leur vraifemblance , le fuflrage général des Anatomiftes , ou les noms de quelques grands hommes, rendent dignes d'entrer dans le corps de la Science , & fon but, du moins à en juger par l'exécution, a été de raflembler beaucoup de faits’ & peu d'opinions, de ne point épargner les détails & les difcuffions fur ce qui eft vrai, fur ce qui eft fufceptible d’être prouvé, mais d’être très-court fur tout ce qui n'eft encore & ne fera long-temps qu'ingénieux &c vraifemblable.

PE EEE EC

La déclinaifon & l'inclinaifon de l’Aiguille aimantée varient & dans les différentes parties de la Terre & dans les diffé- rens temps : la loi de ces changemens n'a pu encore être affujettie au calcul ; mais l'utilité de la recherche de cette loi, l'intérêt de connoître des phénomènes fi extraordinaires, la difficulté même qui femble être le premier motif pour des hommes d'un véritable génie, ont engagé plufieurs hommes célèbres à s'occuper de cette matière : M. le Monnier rend compte de leurs recherches & en difcute les réfultats, dans un Ouvrage intitulé Loix du Magnétifme, dont la feconde partie a paru en 1778.

La manière d’aimanter les barreaux , la conftruétion des boufloles de déclinaifon & d’inclinaifon , les obfervations anciennes ou nouvelles faites dans des Voyages de long cours, la pofition des deux Pôles magnétiques dont on a fuppofé l'exiflence fur le globe pour expliquer les phénomènes, tels

Gi)

‘52 HisTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE

font les principaux objets de fon Ouvrage. II s'occupe fur-tout des changemens de pofition de la ligne fur laquelle les variations font nulles; cette ligne change avec le temps; & les variations de cette ligne font, en quelque forte, un point fixe auquel on peut rapporter les changemens que la force magnétique éprouve fur le globe; & ce feroit déjà un grand pas fi lon pouvoit, foit aflujettir au calcul les change- mens de cette ligne, {oit déduire de Ia pofition de cette ligne donnée, pour un inftant , la déclinaifon ou l’inclinaifon des autres lieux de la Terre.

A Mémoires préfentés à l'Académie, & qu'elle a deftinés à l'impreflion, font au nombre de dix: Obfervations thermométriques : Par M. Marcorelle, Sur la décompofition du Sel marin: Par M. Veillard, Sur la courbure des furfaces : Par M. Mufnier. Sur les Albätros: Par M. Forfter.

Sur quelques propriétés des iolides, renfermées par des furfaces compofées de lignes droites : Par M. de Tinfeau.

Obfervations aftronomiques, faites à Genève: Par M. Mallet,

Sur la mine de Huelgoat, en baffle Bretagne: Par M. du Hamel.

Sur la Météorologie : Par e P. Cotte.

Expériences fur l'air fixe: Par M. le Duc de Chaulnes.

Obfervations de léclipfe de Lune, du 30 au 31 Juillet:

Par M. Wallot.

M. LE MARQUIS DE VALLIÉRE.

“Ft FLORENT, Marquis DE VALLIÈRE, Lieutenant général des Armées du Roi, Gouverneur de Bergues-Saint- Vinox , Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de Saint- Louis, ancien Directeur général du Génie & de l’Artillerie, naquit à Paris, le 22 Juin 1717, de Jean Florent de Vallière, Lieutenant général des Armées du Roi, Directeur général des Bataillons & des Écoles d’Artillerie, Gouverneur de Bergues-Saint-Vinox, Grand-Croix de l'Ordre de Saint- Louis, & de Marguerite Martin.

H fit fes premières études au Collége de Louisle-Grand, tenu alors par les Jéfuites. Mais nous ne le fuivrons pas dans cette carrière qu'il ne parcourut pas même entièrement. Il en fortit à peine âgé de quatorze ans, pour aller aux Écoles d’Artillerie fe mettre en état de fuivre dignement les traces d’un père dont fa gloire, fi juftement méritée, étoit pour lui un puiflant motif d'émulation, l'exemple une leçon toujours préfente, & les inftruétions des moyens furs de s'élever aux mêmes honneurs.

Nous paflerons aufli rapidement fur tout ce qu'il fit à l'école d’Artillerie & dans les premiers poftes il fut employé , nous nous contenterons de dire qu'il en remplit les devoirs avec la plus grande exactitude. Il fe munifloit dans le filence des connoiffances néceffaires à fon état ; il obfervoit avec foin les différentes opérations & les différens effets de l’Artillerie, & jetoit, pour ainfi dire, les fondemens des fuccès brillans qui ont depuis couronné fon zèle & fes frayaux.

*“ W. Hi.

antée 1759» Page 2541

G4 HisToiRE DE L'ACADÉMIE RoYALE

La carrière militaire de M. de Vallière ne commença, à proprement parler ; qu'en 1734, en même temps que cette guerre qui acquit la Lorraine à la France : il fervit au fiége de Philifbourg en qualité de Commiflaire extraordinaire, C'étoit devant {a même Place que fon illuftre père avoit fait fes premières armes en 1688. Philifboug étoit devenu, pour ainfi dire, le berceau de leur gloire, comme Paris avoit été celui de leur famille.

H fut fait en 1736, Lieutenant provincial d’Aïtillerie au Duché de Bourgogne, & en 1739, Commiflaire provincial. Ce fut en cette dernière qualité que, la guerre éteinte par la paix de 1738, s'étant prefqu'auffitôt rallumée , il fervit en 1741, & fit la campagne de Prague. L’Artillerie n’y joua pas le principal rôle; mais la manière avec laquelle il travailla à vaincre les difficultés qui fe trouvèrent tant pour la conduire, que pour la ramener , la prudence & l'activité qu'il mit dans toutes les occafions délicates , qui ne fe préfentèrent pendant cette campagne, qu'en trop grand nombre, la fenfi- bilité qui pénétra plus d’une fois fon cœur, véritablement humain, à la vue des fatigues & des misères que nos Troupes eurent à efluyer dans cette expédition, lui firent le plus grand honneur, & méritent bien d’avoir place dans lon loge. Au retour de cette campagne, il fut fait Lieutenant du Grand- Maître, & fervit en cette qualité fous {es ordres de M. fon père. If fe trouva cette même année à la bataille de Dettinghen. Nous ne répéterons point ici ce que nous en avons dit * dans l'Éloge de ce dernier, nous dirons feulement qu'il y com- manda la batterie qui étoit à la droite de l'armée, fur le bord du Mein, & que cette batterie fut une de celles qui incom- modèrent le plus les Ennemis. Il avoit été, au commencement de la campagne, fait Chevalier de Saint-Louis. Après les preuves de valeur & de capacité qu'il avoit données, perfonne n'avoit certainement plus de droit que lui à un Ordre uni- quement inftitué pour être a récompenfe de ces mêmes qualités. L'année fuivante , il fervit dans l’armée du Rhin, avec le double titre de Lieutenant du Grand-Maitre & Brigadier

DES SCrENcESs. ss d'Infanterie ; ce grade lui avoit été conféré au commence- ment de cette campagne, qui fut terminée par une conquête importante à faquelle il eut la plus grande part.

Le fiége de Fribourg ayant été rélolu, on crut ne pouvoir mieux en aflurer le fuccès, qu’en y appelant M." de Vallière, Nous avons dit dans l'Éloge du père, que les pluies conti- nulles qui inondèrent , prefque pendant tout le fiége, les travaux , mirent bientôt ce refpectable vieillard hors d’état de fervir : fon fils le fuppléa pendant tout le refte du fiége, & malgré la longue & vigoureufe défenfe de la Place & de fes Châteaux, elle fut emportée.

En 1745, il commanda en fecond fAïtillerie à tous les fiéges de Flandre, & fur-tout à celui de Namur. Cette Place redoutable , qui avoit autrefois arrêté les armes viétorieufes de Louis XIV, ne put tenir contre notre Artillerie, & fe rendit très-promptement.

IL fit en 1746 tous les fiéges de la campagne, & feu M. le Maréchal de Lowendal avouoit hautement qu'il devoit, aux talens, aux foins & à l’aétivité de M. de Vallière, a rapidité avec laquelle fe firent ces conquêtes. Î1 fe trouva dans la même campagne à Ia bataille de Rocoux, il rendit les plus grands fervices.

Au commencement de 1747 , il fut encore nommé pour commander en fecond l’Artillerie de l’armée de Flandre : if venoit d’être nommé Maréchal-de-camp & de fuccéder à M. fon père dans la direction générale des Écoles & des Bataillons d’Artillerie ; & ce fut dans cette campagne qu’il eut la plus belle & la plus brillante occafion de fignaler fon zèle, en contribuant infiniment à 1a prife de Berg-op-zoom, afliégé par M. le Maréchal de Lowendal.

Nous avons dit dans l'Eloge de ce dernier , que toute Europe militaire s’étonna quand on le vit s'attacher à cette Place. Les commencemens de ce fiége furent en effet très- lents & très-meurtriers par la fupériorité du feu de la Place, que toutes les batteries qu’on avoit établies ne pouvoient éteindre. M, de Lowendal crut avoir une reflource aflurée

56 HisToiRE DE L'ACADÉMIE ROYALE dans M. de Vallière, & il obtint qu'il vint prendre la con: duite de lArtillerie du fiége. si

Dès qu'il y fut arrivé, tout changea de face ; il trouva qu'on avoit rendu le front de l'attaque beaucoup trop étroit, ce qui ne permettoit d'attaquer l'Artillerie de la Place que directement & avec peu d’eflet ; il lui donna plus d’étendue, & avec deux feules batteries à ricochet qu'il établit à fes extrémités, il rendit inutiles toutes les bouches à feu qui foudroyoient auparavant les Affiégeans. On dut même en grande partie la prife de cette importante Place, à la fermeté avec laquelle il {outint qu'on devoit attaquer le corps de la Place en même-temps que le ravelin, attaque qui trompa le Commandant Hollandois, parce qu'il ne la croyoit pas pof- fible : tant il eft vrai, & fur-tout à la guerre, que les démarches bien combinées, font d’autant plus proches du fuccès, qu'elles paroïflent plus éloignées de la poffibilité !

L'année fuivante, après plufieurs marches favamment combinées par M. le Maréchal de Saxe, pour donner le change à l'Ennemi, l'Armée fe rabattit fur Maëftrecht, dont on forma le fiége. M. de Vallière qui y commandoit en fecond 'Artillerie , difpofa fes batteries de manière que la réfiflance de la Place n'eût fürement. pas été longue , ‘fi la fufpenfion d'armes, qui {e fit prefqu'auffntôt, n'eût interrompu le fiége & ne lui eût, pour ainfi dire, arraché des mains la part qu’il auroit légitimement avoir à la gloire de cette conquête. Il fut élevé dans la même année au grade de Lieutenant général.

Le Roi ayant jugé à propos en 1755 de réunir en un feul les deux Corps de l’Aïtillerie & du Génie, Sa Majefté chargea M. de Vallière de la direction générale de ces deux Corps réunis. Le Miniftère étant changé, on propofa en 1758 une Ordonnance qui, outre la féparation des deux Corps, contenoit plufieurs autres objets fur lefquels on defroit avoir l'approbation de M. de Vallière; & pour l'y déter- miner , on lui offrit à cette condition le Cordon rouge qu'on -favoit qu'il defoit, avec l'affurance d’avoir inceflamment

la Grande-

DES SCIENCES. S7,

la Grande-Croix. Mais M. de Vallière répondit qu'aucune grâce ne pourroit jamais l'engager à approuver ce qu'il croyoit contraire au bien du fervice. Combien d'autres à fa place euflent faift l’occafion d'obtenir une diflinction qu'il defiroit & qu'il méritoit! mais il fut toujours inflexible , & jamais il ne s’en montra plus digne qu’en la refufant.

La guerre s'étant rallumée, M. le Maréchal de Richelieu pafla à Minorque pour faire la conquête de cette ile, & forma le fiége du Fort Saint-Philippe. La longue réfiftance qu'on craignoit , engagea Île Gouvernement à y envoyer M. de Vallière, qui, commeon a vu, poflédoit l'art d'abréger les fiéges. IL partit en effet pour s’y rendre ; mais il apprit à Lyon qu'une attaque audacieufe combinée & propolée par un Officier général *, que l'Académie fe fait honneur de compter au nombre de fes Membres, avoit häté la réduétion de la Place, & que M. le Maréchal en avoit pris poffeflion au nom du Roi.

La campagne fuivante, il commanda en chef l’Artillerie dans l’armée de M. le Maréchal d’Etrées. Ce fut fur-tout à , la journée d'Haftembeck qu'il rendit les plus grands fervices, par le choix réfléchi des divers poftes il établit fes batteries, & par l'activité avec laquelle elles furent fervies.

M. le Maréchal d'Etrées ayant quitté le commandement de Armée, ce commandement pafia fucceflivement à M. le Maréchal de Richelieu, à M. le Comte de Clermont & à M. le Maréchal de Contades. M. de Vallière commanda en chef l’Artillerie fous ces trois Généraux , & ce fut fous le commandement du dernier qu’il arriva une rencontre fingu- lière & trop honorable à M. de Vallière, pour la pañler fous filence. L'armée françoile étoit en marche : en approchant du bourg de Frauvillers , elle rencontra celle des Ennemis commandée par le Prince Ferdinand, qui n'eut pas plutôt aperçu les François, qu'il commença à ranger fes Troupes en bataille pour les venir attaquer. M. de Vallière mit une

+ M. le Comte de Maillebois, Hi. 1776. ñ H

58 HiSTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE

telle aétivité dans la difpofition de fes batteries, qu'en moins de deux heures , tout le front de l’armée fe trouva hérifié d’une nombreufe Artillerie. Cette difpofition ralentit l'ardeur du Prince; il craignit, & avec raïon, que cette Artillerie fi promptement raffemblée, ne portät encore plus prompte- ment dans fon armée un défordre irrémédiable ; il fe replia & pourluivit fa route, fans s'approcher davantage. Cette campagne fut la dernière de M. de Vallière; la Paix qui fa fui it mit des bornes à fon zèle, & le força de tenir fes talens dans l'inaétion. Ce fut à peu-près dans ce même temps que le Gouvernement de Bergues-Saint-Vinox étant venu à vaquer par la mort de M. fon père, le feu Roï le lui donna fur le champ.

I! eft aifé de voir combien les occupations de M. de Vallière fuppofoient chez lui de connoiffances de Mathéma- tique & de Phyfique, & combien elles avoient de rapport à celles de l’Académie. Il defiroit avec ardeur d’y venir puifer les principes qui devoient encore étendre fes lumières, & PAcadémie fouffroit impatiemment de voir fa lifte privée d'un nom qui lui étoit devenu f: cher. Elle trouva moyen de fe l’acquérir en 1761 en lui conférant une des nouvelles places dont le Roï venoit d'augmenter la clafle des Aflociés-Libyes.

Il ne jouit pas long-temps tranquillement de cette nouvelle dignité ; fa réputation avoit franchi es bornes du Royaume & paflé jufque dans les Cours étrangères. Dans la même année il fut admis à l’Académie, le Roi d'Efpagne, aétuel- lement régnant, le fit demander au feu Roi par fon Ambaffa- deur ; & le Roi permit à M. de Vallière de fe rendre auprès de ce Prince.

Son départ fut accompagné d’une circonftance fingulière. M. de Choifeul, alors Miniftre, lui offrit de lui faire compter par le Roi tout l'argent néceffaire pour faire ce voyage avec toute [a dignité convenable. M. de Vallière ne voulut point accepter cette offre; il répondit que les bienfaits du Roï & fon économie l'avoient mis en état de faire fon voyage fans

être à charge à Sa Majefté, & qu'il la fupplioit d'employer

D'AES SSD CHIEN NC.LE ?S, s9

l'argent qu'Elle vouloit lui donner au payement de ceux des Officiers qui en avoient le plus de befoin. Le Roi d'Efpagne n'eut qu'à s'applaudir de la démarche w’il avoit faite. Dans le court efpace de moins de deux ans que M. de Vallière pafla en Efpagne, il y rendit les fervices les plus confidérables ;; arfenaux , manufactures d'armes, poudre , artillerie , fortifications, tout fut examiné avec le plus grand foin; & ce ne fut qu'après avoir rempli parfaite- ment toutes les vues du Prince qui l'avoit appelé, & furpañlé même fon attente, qu'il fe prépara à revenir en France. On lui avoit fait en Efpagne les propoñitions les plus avantageules pour l’engager à s'y fixer; mais fon zèle & fon attachement pour fon Roi & pour fa Patrie les lui firent conftamment rejeter. I{ refufa de même les fommes confidérables dont le Roi d'Efpagne voulut reconnoiître fes fervices , & partit emportant avec lui le portrait de ce Prince enrichi de diamans dont il lui avoit fait préfent; une lettre au Roi, dans laquelle il faifoit la mention la plus honorable des fervices de M. de Vallière; un titre de Caflille fous le nom de Marquis de Vallière , dont le Roi lui fit expédier le diplome le plus flatteur : titre qui lui fut confirmé en France auffitôt après fon retour, & leftime & l’admiration générale de la Cour d Efpagne & de la Nation.

Le Roi d'Efpagne n'avoit pu vaincre la modeflie ni le défintéreflement de M. de Vallière. I crut pouvoir les éluder , & fit écrire à M. de Choifeul, par fon Sécretaire d’État, une lettre par laquelle ïl chargeoïit ce Minifre d'engager le Roi fon coufin à reconnoître en France , par des graces que M. de Vallière ne püt refufer, les fervices dont il n'avoit pas voulu recevoir la récompenfe en Efpagne ; cette lettre fuffroit feule pour faire de lui le plus parfait éloge. Don Ricardo Wal y dit formellement qu'il emportoit avec lui l’eflime du Roi & celle de toutes les perfonnes avec lefquelles il avoit eu à traiter, & qu'on avoit fur-tout regardé comme un prodige, qu'un homme püt réunir autant de talens militaires avec autant de modeflie. Cette lettre f1 flatteufe eut l'effet qu'on

H ji

6o HisToiRE DE L'ACADÉMIE ROYALE

en devoit aitendre. M. de Vallière qui avoit refufé des récompenles en Efpagne, n'en demanda point en France, & continua de ne les folliciter que par fes fervices. Son défintéreffement eut tout lieu d’être fatisfait; car malgré les preffantes recommandations du Roï d'Efpagne, ïl ne reçut aucune grâce.

Cette elpèce refus avoit cependant encore une autre caufe. Depuis environ foixante ans, M.° de Vallière père & fils avoient mis tous leurs foins à mettre le Corps-royal d’Artillerie dans le meïlleur ordre, & c’eft prefqu'entièrement à leur zèle que nous fommes redevables de la fupériorité de notre Artillerie fur toute celle de l’Europe. On juge aifément

ue ce changement fi avantageux n'avoit pu s'opérer qu’en aflujettiffant les Officiers de ce Corps à des règlemens qui ne leur permiflent pas de s’écarter du point de vue qu'ils devoient avoir, & qui puflent mettre obftacle aux abus qui s'y trouvoient établis. Ces règlemens fi fages ne plurent pas à tout le monde, & les mécontens marquèrent leur mauvaife humeur. M. de Vallière le père en avoit plus d’une fois éprouvé les effets; mais l'éclat de fa gloire leur en impofoit & on n'avoit jufque-là ofé agir qu'avec précaution. Ce feu caché plutôt qu'éteint fe ralluma dès qu'on vit le fils marcher. dignement fur les traces de fon père; & on travailla à le détruire dans fefprit des Miniftres ; il eft vrai qu'il donnoit beau jeu à fes ennemis; il n’avoit nullement l'art de fe faire valoir, & ne paroïfloit à la Cour que lorfque fon devoir exigeoit abfolument qu'il y parüt. On profita de fon abfence. La fermeté avec laquelle il refufa toujours de donner Ia moindre atteinte à ces fages règlemens qu'il regardoit comme ame du Corps de lArtillerie, fut traitée d’opiniâtreté, fon exactitude de rigorifme ; il refta long-temps fans pouvoir exercer {es fonctions de Directeur général de lArtillerie ; & ce qui le touchoit encore davantage , ceux qu'il avoit placés participoient à cette efpèce de difgrâce. On peut juger aifément du chagrin qu'elle lui caufoit : il ne rabattoit cependant rien de fon travail; il en fut la victime, il devint

DAF SIMS ICUTRENNIIC | EIrS. 61 fujet à de fréquens maux de tête, & fa fanté fe dérangea entièrement.

A fon retour d'Efpagne, fes amis & fa famille exigèrent de lui qu'il fe mariät; & il époufa en 176$, Marie-Louile- Victoire du Bouchet de Sourches, de laquelle il a eu deux enfans, un fils & une fille. Le Roi d'Elpagne voulut que

M. le Comte de Fuentes, alors fon Ambafladeur, tint en fon nom, fur les fonts de baptème, Mademoifelle de Vallière, & envoya à Madame la Marquife un magnifique bracelet étoit fon portrait : honneur qu'il n'accorde qu'à peu de perfonnes de fa Cour.

Ce même Prince lui donna peu après une nouvelle preuve de fon eftime & de la fatisfaétion qu'il avoit de fes fervices, en demandant à la Cour de France qu'il fe tranfportèt à Naples auprès du Roi des Deux-Siciles, qui defroit profiter de fes lumières. I fit ce voyage avec le même fuccès qu'il avoit fait celui d'Efpagne, & revint en France après avoir fatisfait à tout ce que ce Monarque exigeoit de lui.

A l'avènement de M. le Marquis de Monteynard au Miniftère, le Roi ordonna à M. de Vallière de reprendre fes fonétions de Directeur général de l'Aïtillerie. Îf s'excéda de travail pour éclairer le Miniflre fur cette partie : fes maux de tête devinrent prefque continuels, il s’y joignit un crache- ment de fang, & on le vit dépérir fenfiblement.

Malgré cet état ficheux, une difpute furvenue entre es Officiers d’Artillerie obligea M. de Vallière à reprendre la plume. IL s’'agifloit de favoir fi on devoit adopter les pièces courtes & légères à l'exemple de quelques Puiflances de TEurope. Ces pièces étoient, difoit-on, bien plus aifées à conduire que les autres; elles pouvoient par conféquent être multipliées fans augmenter la dépenfe, & le iervice en étoit plus prompt. M. de Vallière qui n'étoit nullement d'avis de les adopter, configna les motifs de fon refus dans un Mé- moire qu'il lut à l'Académie l’année dernière , peu avant les vacances, & que l'importance de la matière a engagé l'Aca- démie à publier dans la feconde Partie du volume de 1772:

62 HiSToIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE

H y fait voir par les calculs les plus exacts & les raifonnemens les plus forts, que ces pièces exigent, quoique plus légères, un plus grand nombre de chevaux, à caufe des accefloires, & beaucoup plus de munitions; qu'elles ne peuvent, comme les pièces ordinaires , être employées aux fiéges ; ce qui met- toit dans la néceflité d’avoir deux trains d’Artillerie, un pour les fiéges, & l’autre pour la campagne ; que leur peu de lon

ueur & leur légèreté mettent obftacle à la juiteile du tir, à la force du coup qui devient incapable de ricochets, & à l'étendue de la portée ; que leur recul eft infiniment plus grand que celui des pièces ordinaires, & peut fouvent caufer des accidens ficheux. En un mot tout ce qui a rapport à cet important objet y eft foigneufement difcuté ; & on y reconnoît par-tout le zèle & la fupériorité de lumières de l Auteur.

C'eft par ce dernier travail qu'il a fini fa carrière , & l'Académie fe glorifiera toujours d’avoir reçu les dernières étinceiles de fon génie. Il vécut encore quelques mois, fouf- frant & dépériffant toujours, fans cependant garder le lit ni Ja chambre. Le 6 Janvier dernier , ayant foupé très-légèrement à fon ordinaire, il fut frappé d’un coup de fang qui lui Ôta fur le champ la connoïffance, la parole, & 1e mouvement de tout un côté du corps. On tenta, pour le foulager, tout ce qu’on connoît de plus puiflant en pareil cas; mais tous les fecours furent inutiles; & après avoir langui plus de trois jours fans reprendre la connoïflance ni la parole, il mourut le 10 du même mois, âgé d’un peu moins de 59 ans, emportant avec lui les regrets de tous ceux qui le connoïïloient.

On trouva à l'ouverture du corps beaucoup de fang épanché dans la tête, & les vaifleaux du cerveau émincés & variqueux. C’eft ainfi qu'un homme précieux, que les périls & les fatigues de la guerre avoient toujours épargné, a été enlevé à fa patrie dans un âge qui permettoit d'en efpérer encore une longue fuite de fervices; & il y a tout lieu de croire que s'il eût vécu plus long-temps , il feroit parvenu aux plus grands honneurs militaires.

me s:1SIG HEIN) Ce ES 6;

M. de Vallière étoit grand & bien fait; fon abord étoit férieux & froid en apparence ; mais il n’en étoit ni moins fenfible, ni même moins gai lorfqu'il fe trouvoit avec fes amis ; il étoit compatiflant & généreux , fans la moindre prétention, pas même à la reconnoiïflance. [1 avoit eu pour Monfieur fon père & Madame fa mère l'amour le plus tendre & le plus foumis. Depuis fon mariage il a toujours vécu dans la plus grande union avec la digne époufe que le Ciel lui avoit donnée, & faifoit fon unique amufement de l'éducation des deux enfans qu’il en avoit eus. I eût été bien à defirer

u’il eût pu la leur continuer plus long-temps; mais il leur a Jaiflé fon fang , fes exemples , & une mère capable de les animer à les fuivre.

I étoit extrêmement doux & humain avec fes domeitiques, aufli en étoit-il tendrement chéri. Le héros , à la tête des armées, ne fe démentoit point avec fon valet-de-chambre ; jamais perfonne n’a été plus ennemi du fafte & de l'often- tation. Cet homme couvert, aux yeux de toute l'Europe, de la gloire la plus éclatante, fembloit étre le feul à l'ignorer: il étoit toujours vêtu fimplement, alloit le plus fouvent à pied, & ne recherchoit aucune diftinétion. Cette fimplicité fi pré- cieufe, & cette modeftie qui avoit étonné la Cour d’Efpagne, avoient leur fource dans une vertu encore plus eftimable, dans l'humilité chrétienne.

Il poffédoit fouverainement ce qu'on nomme à la guerre le coup-d'œil ; toutes les circonftances accefloires fe combi- noient avec rapidité dans fa tête; & il favoit en tirer des condlufions fi certaines, qu'on la vu fouvent combattre des reconnoiflances faites, à ce qu'on croyoit, avec foin, par des conjectures tirées de fes obfervations, & avoir raïlon. Ce talent {1 précieux lui épargnoit les tentatives inutiles, & on pouvoit étre affuré que les routes qu'il prenoit, les poftes qu'il occupoit, & l'emplacement de {es batteries étoient tou- jours les plus avantageux qu'on eût pu choifir.

1 ne connoifloit pas l'oifiveté du camp : jamais occupé de plaïfirs, ni d'intrigues, fon amufement ordinaire étoit de

64 HIsToiRE DE L'ACADÉMIE ROYALE, &c

fe promener avec quelques Officiers d’Artillerie dans les environs. {| examinoit, dans ces promenades, par l’Artil- lerie pourroit aller, de quelque côté qu'on voulüt diriger fa marche ; par l'ennemi pouvoit venir, & l'on pouvoit placer le plus avantageufement {es batteries pour l'en empé- cher : c'étoit par ce moyen qu'il étoit toujours prêt à tout évènement, & qu'on ne l’a jamais vu réduit à délibérer quand il falloit agir.

Dans l'action la plus vive, il confervoit un fang-froid inaltérable , il fembloit ne voir le péril que pour prendre le meilleur parti qui reftoit à prendre. Jamais il n’évita d’aller dans les endroits les plus dangereux quand fon devoir Fy appela; mais jamais auffi il n’affeéta la ridicule bravoure de s'expofer fans néceffité; il favoit que fi le véritable brave ne doit jamais craindre de perdre fa vie, il doit toujours appré- hender de perdre fa mort.

Perfonne ne fut jamais plus éloigné que lui d’abufer de fa

lace pour s'enrichir; il pouvoit difpofer de gros fonds; il jouifloit de bienfaits du Roï très-confidérables, & cependant il n'a laiflé en mourant qu'une fortune médiocre.

Sérieufement occupé dès fa jeuneffe, il n’a pas eu le temps de fe déranger ; il aimoit la vertu pour elle-même, & il la voyoit avec autant de plaifir dans les autres, qu'il en avoit à la pratiquer lui-même: aufi y en a-t-il peu dont il n'ait donné des exemples.

La place d'Affocié-Libre que M. de Vallière occupoit parmi nous a été remplie par M. le Comte de Milly, Colonel de Dragons.

MÉMOIRES

MÉMOIRES MATHÉMATIQUE

DE cPeEd, VS OEURTE PRES. D Este REGloSE RS de l’Académie Royale des Sciences.

Année M. DCCLXXVIL.

MÉMOIRE SUR LE FROID EXTRAORDINAIRE QUE L’ON RESSENTIT À PARIS,

DANS LES PROVINCES DU ROYAUME, ET DANS UNE PARTIE DE L'EUROPE,

Au commencement de cette année 1776. Par M MESSIER. j EFroid de cette année 1776, a été Jong & très-grand; dans

: A / : è ,. les Affemblées il peut être comparé aux plus grands froïds qui ont été depuis le

obfervés à Paris jufqu'à préfent : fa durée a été depuis le 9 11 Déc. 1776

j jufqu’au Mém, 1776, 39 Mars 1777e

2 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

de Janvier jufqu'au 2 du mois de Février matin, ce qui fait vingt-quatre jours fans que le thermomètre ait remonté au-

deflus de zéro dans les degrés de dilatation. H geloit à toutes

les heures du jour & de la nuit; le froid alloit en augmentant ;

mes thermomètres, au nombre de huit, étoient placés dans

différens endroits & à différentes poftions: j'en parlerai dans

le compte que je rendrai du degré de froid que j'ai obfervé,

après avoir expolé ici le détail & {es recherches que contient

ce Mémoire.

Ce Mémoire contiendra les Articles fuivans :

ARTICLE L.® La conftruction & la divifion des échelles de mes thermomètres qui ont fervi à connoître le froid de cette année.

Art. I. Les obfervations du froid, faites à Paris à lObfervatoire de la Marine, hôtel de Clugny, & à une des croifées de mon appartement.

Arr. IL Des oblervations fur la chaleur du Soleil, comparées aux degrés de froid obfervé.

ArT. IV. Des obfervations fur le refroidiflement des appartemens avec le froid extérieur.

ArT. V. Des obfervations fur l'inégalité du froid à différentes hauteurs.

ART. VI. La mefure de mes thermomètres, rapportée àune melure connue, au moyen de laquelle on pourra reconnoître ces inftrumens & les reconftruire à l'avenir, pour ne pas perdre le degré de froid obfervé cette année, comme celui de 1709 la été au thermomètre de M. de la Hire.

ART. VIL Détails d'expériences & de comparaifons de. plufieurs thermomètres, pour connoître leur bonté ,, & ce qu'ils devoient donner pour le degré de froid de 1776, avec des obfervations fur le'froid prématuré & extraordinaire , reflenti dans les Vofges , au mois de Novembre 1774. ART. VIII Un examen & des obfervations fur la tempé-

raluré des caves de l'Obfervatoire royal, & de celles de: l'hôtel de Clugny. ù

Art. IX. Des obférvations-& remarques fur la difficulté

D'æÆ1S1HS CAT EN CIEIS

a eu la rivière de Seine, de charier & de fe geler ; fur la durée de fes glaces, des vapeurs & fumées qui {urtoient de fes eaux pendant la gelée.

ArT. X. Les effets du froid de 1776.

ArT. XI. Recherches des froids, moins confidérables que celui de cette année, & pendant lefquels la rivière de Seine charia des glaçons & fe gela, ayant égard à la hauteur des eaux de la rivière.

ART. XII. Recueil des obfervations du froid de 1776, obfervé dans différentes Provinces, extrait des lettres de ma Correfpondance & des papiers publics.

Art. XIII. Recherches fur le froid de 1709.

Et deux Pianches ; la première repréfente la rivière de Seine, fes parties gelées, avec celles qui ne l'ont pas été,

La feconde, le deilin de deux de mes thermomètres, mn.” { © II, au mercure, deffinés exaélement de grandeur naturelle, avec une boite qui les contient.

Ce Mémoire contiendra beaucoup de détails fur les objets que je viens d'expoler; mais confidérant qu’un jour, un hiver femblable, & même plus rigoureux encore peut arriver, alors on recherchera avec foin tout ce qui aura été obfervé, & lon fera peut-être bien aile de trouver dans ce Mémoire les détails qu'il contiendra, pour pouvoir les rapprocher & les comparer enfemble , alors rien n’y paroîtra inutile, parce que ces oblervations feront comme le feul terme de compa- railon, pour déterminer le plus ou le moins de degré de froid, les caufes & les accidens qu'un hiver auffi rigoureux peut occafionner, & c'eft ce qui m'a déterminé à entrer dans tous ces détails, pour mettre à l'avenir les Obfervateurs à portée de pouvoir juger du froid du commencement de cette année, avec les froïds à venir. J'ai fenti, en compofant ce Mémoire, combien j'avois befoin de détails & de circonf£ tances fur l’hiver mémorable de 1709, pour le comparer à celui de cette année, & même avec celui de 1 740. Tout ce qui en a été publié, ne m'a point fatisfai:, & c'eft ce qui m'a engagé à étendre ce Mémoire & entrer dans beaucoup de détails. A ij

4 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoYaLeE DV: Ms ef Sn M ire

Conffrudtion à divifion des échelles de mes Thermomèrres , qui ont été employés à connoître le froid de cette année 1776.

Je défignerai ces différens thermomètres, dans les Tables & dans le difcours de ce Mémoire, par les 7, L], I I, de,

En O&tobre 1775, je fis conftruire par Affie-Périca quatre thermomètres; deux au mercure, les deux autres à l'elprit-de-vin; au lieu de boules, je fis faire des fpirales qui ont l'avantage fur les boules de diviler la liqueur, & de les endre extrêmement fenfibles au moindre changement de l'atmofphère & du vent. Je pris un foin particulier de ces quatre inftrumens, je calibrai moi-même les tubes, choïfis dans un grand nombre d'autres tubes, & j'en trouvai les calibres parfaits ; j'en fis remplir deux de mercure revivifié du cinabre, & les deux autres à l'efprit-de-vin redtifié, de couleur rouge, & de 38 degrés, fuivant le pèfe-liqueur de M. Baumé; je mis à la glace fondante ces quatre thermo- mètres enfemble, pour en bien déterminer le point de zéro, ou celui de la première congélation a) ; après cette opération, je mis les deux thermomètres au mercure à l'eau bouillante, le baromètre étant à 28 pouces, j'y donnai tous mes foins, & je marquai le point de l’eau bouillante, que je fixai à 8 s degrés, j'avois préféré cette divifion à celle de So, comme s’accordant mieux avec la marche des thermomètres à l'efprit-de-vin redifié, & qu'en Angleterre ; cette divifion eft aujourd’hui fort en ufage. Ces deux points, celle de la glace & de l'eau bouillante, me donnèrent la divifion des échelles de ces deux thermomètres en degrés égaux, que je divifai moi-même : leurs échelles étoient fr

(a) I faut avoir attention que quand l’on met un thermomètre à Ja glace fondante, de le faire defcendre dans la glace jufqu'au zéro, & dans l'eau bouillante jufqu'à 80 degrés.

MN EUSLES ICT EE NTCUE TS. égales que de zéro à 85 degrés, il n'y avoit entr'elles qu'un degré de différence, de manière que l'échelle de Fun de ces thermomètres pouvoit être remplacée par l'échelle de Fautre, ou devenir commune aux deux; l'un de ces thermomètres avoit pour échelle de chaque côté du tube, celle de M. de Reaumur ; le fecond pour échelle, d’un côté, celle de M. de Reaumur, & de l’autre côté celle de Fahrenheit; ces deux thermomètres au mercure bien gradués, fervirent d'Étalon pour régler les deux autres thermomètres à l'efprit-de-vin rectifié, qui ne portoient ni l’un ni Fautre l'eau bouillante ; le point de zéro ou de la congélation y fut déterminé, en les mettant à fa glace pilée & fondante avec les deux autres au mercure. Pour avoir d’autres points pour la divifion des échelles de ces deux thermomètres, je pris un bain d’eau tiède, dans lequel je plongeai les quatre thermomètres, ce bain ayant fait monter les deux thermomètres au mercure au-delà de 40 degrés de difatation, j'attendis que les colonnes defcendiffent à 40 degrés jufte, ce qui fe fit lentement par le refroidiffement du bain, S& je marquai par le moyen d'un fi, fur les thermomètres à l'efprit-de-vin, le point de 40 degrés que donnoient alors ceux au mercure; j'opérai de Ha même manière pour 20 degrés. Les trois points déterminés, favoir le zéro, ou la congélation, 20 & 40 degrés de dilatation, me donnèrent la divifion des échelles de ces deux thermomètres en parties égales.

Les quatre autres thermomètres que j'avois employés aux

obfervations du froid, étoient à l’efprit-de-vin.

Détails des huit Thermomètres défignés par des Numéros.

I. Thermomètre au mercure fpirale, portant Yéclielle de M. de Reaumur de chaque côté du tube; de la glace à l'eau bouillante 8 5 degrés; les degrés de dilatation s’étendoient jufqu'à 100, & ceux de condenfation jufqu'à 50.

II. Au mercure fpirale, avec l'échelle de M. de Reaumur d'un côté du tube, portant comme le 7.” 1, 100 degrés de dilatation, & 50 de condenfation. La marche de ces deux

6

MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYaALE

thermomètres eft affez remarquable par leurs échelles qui ne différent entr'elles que d'un degré de la glace à l’eau bouillante, & de deux degrés feulement fur la totalité qui eft de 150 degrés; c'elt l'échelle du thermomètre ».° Z, qui s'étend plus que celle du thermomètre 2.° 11; de l'autre coté du tube du ZZ, étoit l'échelle de Fabrenheit, le

2.7 degré répondoit à la glace ou à zéro de l'échelle de M. de Reaumur; 272 pour l'eau bouillante, & le zéro de Fahrenbheit, ou fon froid artificiel répondoit à 45 degrés de condenfation de l'échelle de M. de Reaumur: cette échelle de Fabrenheit, s'étendoit jufqu'a 245 degrés, & 75 au- deflous de zéro, de fon froid artificiel.

.N." III À l'efprit-de-vin rectifié, fpirale, le tube calibré, mis à Ja

glace fondante , & réglé dans les degrés de dilatation fur les deux thermomètres au mercure, par le moyen d'un bain d’eau tiède, comme je l'ai déja rapporté ; ce thet- momètre portoit d'un côté du tube, l'échelle de M. de Reaumur, divifée de demi-degré en demi-degré, elle s’étendoit depuis zéro ou la congélation jufqu'à 46 degrés de dilatation , & dans les degrés de condenfation jufqu'à 18; de l'autre côté du tube étoit l'échelle de M. de l'Ifle; 153 degrés répondoient au zéro de M. de Reaumur, cette échelle commençoit à 70 degrés, & s'étendoit jufqu'à 185, l'échelle divifce de degré en degré.

NN.’ IV. A l'efprit-de-vin rectifié, fpirale, calibré, mis à Ja glace

fondante, & réglé comme le précédent, portant d'un côté du tube l'échelle de M. de Reaumur, divifce de demi-degré en demi-degré, elle s’étendoit dans les degrés de dilatation jufqu'a 50 degrés, & jufqu'a 22 dans ceux de condenfation; de l’autre côté du tube étoit l'échelle de Fahrenheit, divifée de degré en degré, le 32.”° répondoit au zéro de l'échelle de M. de Reaumur, elle s’étendoit jufqu'a 1 39 degrés au-deflus du zéro ou du froid artificiel, & 13 degrés au- deflous. Le zéro répondoit à 15 degrés + de l'échelle de M. de Reaumur, dans les degrés de condenfation.

Ces quatre thermomètres étoient contenus, chacun dans

une boite particulière , ouverte par-derrière, pour laiffer apercevoir la fpirale de chacun, & pour que l'air ou le vent les frappe & les traverfe dans le pourtour, moyens fürs de rendre Ja liqueur plus fenfible aux différentes tempéries de l'air & aux vents.

| DES SCrENCESs. 7 N.® VW. A lefprit-de-vin, conftruit en 1767, par Gafu, la boule plate, portant l'échelle de M. de Reaumur, qui s'étendoit dans les degrés de dilatation jufqu'a 94 degrés, & jufqu'a 38 dans ceux de condenfation. MN." VI A l'efpritde-vin, conftruit en 1768 , par André Bourbon, la boule en olive, avec l'échelle de M. de Reaumur , portant 56 degrés de dilatation, & 29 de condenfation.

N." VII. A l'efprit-de-vin, conftruit par Louis-Clovis Potier, renfermé : dans un cylindre de verre, avec l'échelle de M. de Reaumur, 42 degrés de dilatation, & 28 de condenfation.

VIII. À Tefprit-de-vin, confhruit en 1775, par Affe-Périca, divifé & réglé par moï, fur les deux thermomètres au mercure 7." 1 à IT, portant l'échelle de M. de Reaumur, so degrés de dilatation, & 16 de condenfation; renfermé comme le precédent, dans un cylindre de verre ; le cylindre n'avoit que 2 pouces & demi de longueur, fur $ lignes de diamètre extérieur, le verre épais d’un quart de ligne.

. Un fait affez intéreffant qui concerne ce dernier thermo- mètre, mérite d'être rapporté ici; ce thermomètre étant placé dans le cylindre de verre, pour le fceller par le. bout, ül fallut le mettre au feu de la lampe, comme il étoit fort court , il s’échauffoit de manière qu'on ne pouvoit le tenir à la main; l’Artifte l'enveloppa. d'un linge mouillé ; quand il fut foudé, le linge ôté, une humidité parut dans l'intérieur du tube contre les parois; la même chofe eut lieu dans une feconde expérience ; & à cette occafion, je rapporterai les faits fuivans.: on lit dans les nouvelles de la république des Lettres; & M. l'abbé Nollet citoit tous les ans ce fait dans fes Cours au Collége de Navarre :

. Qu'on trouva.au fond d'un puits, qu'on: écuroit dans un couvent de, Religieufes à Turin, la tige creufe d’un verre à boire. remplie d’une liqueur tranfparente comme de l'eau, qui paroifloit ne pouvoir y être entrée que par les pores. Voyez Mémoires de cette Académie, année 1749 , page 4602, & la planche XIIL

On lit dans le Journal de Trévoux /1742) qu'en 1740, au mois de Juillet, on jeta en mer de deflus un Vaifleau ,.

nommé la Sageffe, une bouteille de gros verre; portée à

8 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALr

trente brafles, elle en revint dans le même état; rejetée à quarante brafles, on la retira pleine d’eau ; mais le bouchon étoit en dedans.

Nouvellement bouchée avec un bouchon neuf, affujetti avec un fil de fer, de la même manière qu'on ficelle en Angleterre les bouteilles de bière & de cidre, & rejetée à la même profondeur, on la retira pleine d’eau jufqu’à quatre doigts au-deffous de fon goulot, & le bouchon étoit dans le mème état on lavoit mis.

ARTICLE CI le

Contenant les OBSERVATIONS DU FROID, faites à Paris , à l'Obférvatoire de la Marine, hôtel de Clugny, & à

une des croifées de mon appartement.

Froid obfervé au thermomètre au mercure, ».° Z Ce ther- momètre étoit placé à la croifée d’une de mes chambres, élevé de 20 pieds au-deffus du rez-de-chauflée, expolé à VEf, donnant fur la cour de l'hôtel de Clugny, mafqué par la feconde aile de cet Hôtel, à la diftance de 96 pieds, & le Nord-eft par mon Obfervatoire à 66; cette pofition du thermomètre n'étoit pas favorable à pouvoir y oblerver le plus grand degré de froid; d’autres pofitions auroient été plus avantageules ; ce thermomètre commença à defcendre à la glace, le 9 Janvier au foir, & je continuai d’obferver, dans fa pofition que je viens de décrire, les degrés de froids jufqu'au 20 Janvier, que je le déplaçai, pour le mettre à une pofition plus avantageufe, en le plaçant à mon Obler- vatoire; j'en rendrai compte, & en attendant, je rapporterai ici les obfervations faites à ce thermomètre, depuis le 9 Janvier jufqu'au 20 du même mois, dans fa polition à la croifée d’une de mes chambres à Et, & donnant fur Îa cour de l'hôtel de Clugny.

TABLE IL

D'ES SCTENC£2Ss. D

TaBLe L Ofervations du Froid au Thermomètre, n.° 1, à la croifée d'une de mes chambres.

HEURES fuerm.|HAUT.

1776. | |, | du venrsl ÉTAT DU CIEL ] Jour. [METRE * ‘* | Rivière, D eee ce ——— se ER A na Heur. | Fouc. Ligne, Deg. | Pieds Po. Janv. o|foir 102127. 9,5 | o 5. 6 | N. E. [ciel couvert; l'après-midi de même. rofmat. 8 |27. 9,lo0 1=| s. 9 | N. E. |couvert; de même la nuit dernière,

foir 1 |27. 10,0 | 1-+|..,...| N. E. |couvert; la matinée de même.

loir 10+|27. 10,0 | 2 |:....,.|......|couvert toute la journée. 1u|mat. 8 |27. 9,0 | 1=| s. 9 S, E. {couvert & la nuit dernière. Cette nuit, le feu brûle Le Palais.

midi 27 8,6 | 1=|......| S. E+ |couvert, & du brouillard Ja matinée. foir 9+127. 6,6 | —131......1......\neige, & laprès- midi pour la première, 1 pouce 8 lignes de tombée, 12/mat, 71127. 3,8 | o se 6 S. E. |neige, & le nuit dernière 1 pouc. 10 lign. * loir 1 |27. 3,0 | 0o+|......| S. E. |couv. un peu de pluie la matinée & neige. foir 11 |27. 2,2 | o |......|.......|pluie, neïve l'après-midi, 6 lignes; point de fo!eil pendant la journée, 13[mat. 7127. 1,7 | o=+| $. s | N. E. |couvert; la nuit pluie fine & neige 6lignes. midi 2702.04 En... N. E. |couv. également de brouillard élevé; petite

pluie de brouillard. foix 51 27. 3,11] 111,.,...1......|couvert & l'après-midi; neige le foir, du brouillard ; point de foleil, taimat, 7-27. 4,11 3 5. 4 | N. E. |couvert également de brouillard élevé, neige fine la nuit 6 lignes, sl N. E. [couvert, & 12 matinée. ....... couv. de brouill. élevé; de même l'apr. midi N. E. |ciel fe découvre de brouillard; brouillard la nuit dernière. N. Æ, |en grande partie ferein, & la matinée. Rétasiare couvert’ également de brouillard élevé; partie ferein après-midi,

+| 5. 2 | N..E, |couv. en grande partie, & la nuit dernière. ......| N. E. |couvert, de même la matinée,

midi +27. 5,6 | foi ro | 27 6,au |,

rs|mat. 8 |27. 8,4

Li

3

Fi midi, +27. 9,0 À —4 |... foir 10 |27. 9,6 | 6

16|mat. 8 |27. 0,2 | 5

midi 2127. 9,5 | 3

{oir 10À Le Ne 0e) lon Pl SEE couv. peu de foleil l'après-midi & peu de v. 17|mar. B \27. 9,7 | 8 | 4. 9 | N. E. |couvert en grande partie; couvert la nuit

dernière & peu de vent.

N. E. |couvert en partie, & la matinée.

+... . couvert en partie l'après-midi; la rivière ne charie pas encore.

+... [ferein depuis demi-heure.

.... .. [couvert également dans le moment, & le thermomètre remonté de 14+,

midi +27. .09,7

5 A foir 102127. 9,10] 7+]. foir 15 1127- 10,0 {oir 114,27. 10,0

18|mat. 8 |27. 10,8 | 5 4. 5 | N. E, |couv, également de brouillard élevé, & la puit dernière depuis 11h2, N. EF, |couv, de méme, & la matinée.

midi SAR MECS RSS ON PARTONS foir r04|27. 11:37 | 3 |...... ...../couv. de même & l’après-midi ; la rivière : ne charie pas encore. 19fmat, 8 |27: 11,3 | 4-=| 4. o | N. E. |couv.de même, & la nuit der, brouill. élevé. midi +127. 11,2 | 42|......! N. E. [icrein, & depuis oh mat, lariv. com. à char. foir 11 27. 10,4 | 811,..,..1.... .. nuages rares, ciel gris, de même l'apr. midi. foir 11 |27. 10,4 | 9:1......1......[therm. »,° V, placé à mon Oblerv. au nord.

Mn. 1776, B

10 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

Ayant reconnu, par ces obfervations, que le froid alloit en augmentant, & que la différence du froid obfervé au thermomètre 1." 1, placé à la fenêtre d’une de mes chambres, & un fecond thermomètre ».” W, placé à mon Obiervatoire au nord, donnoit 1 degré + de diflérence pour la pofition de ces deux inflrumens, comme on peut le voir par les deux obfervations du 19 de la Zable ; je me déterminai à placer à mon Obfervatoire plufieurs thermomètres dans la pofition la plus avantageule à y recevoir le plus grand degré de froid. J'en parlerai après avoir rapporté ici une feconde Table du froid obiervé à plufieurs thermomètres qui étoient reftés àla même croifée d’une de mes chambres, favoir, les thermomètres 7.” // & 111, depuis le 20 Janvier jufqu'au 28 matin, & le ».” VI jufqu'au 30 à 9 heures du foir.

TasLe IL Obfervations du Froid aux Thermomètres, I, II & VI, à /a croifee d'une de mes chambres.

HEURES THERMOMÈTRE THERMOMÈTRE THERMO-

du NS 2TT IN UTIE, MÈTRE nt 7

No vins TT NET

Reaumur. | Fahrenh.| Reaumur,

Heures, Deg, | Des, Des. Deg. mat. 72] 11 81] 10 | 170 12; ; 1 Li ï foir 11 9 13 ES : æ ï mat, 72] 9 112 9 105 fo MMONINEMRE 153| 8 9 minuit | 9! 12 | 8 10 mat. 71: 9- 12 9 —" o= foit II 22] 261] 2: 34 ï mat. 8 | 3] 242 3 =) 4 maiP IN 6 191] si _ vo È 1 foir 11 —-6 195 NC mat. 72] 9 13 | 8: —\10 i L 3 foir 11 8=+ 14 | 8 8

D'ETS 1970 TE NN CES IT COTES SE PEN T ETES DIRE SNTEAIE. 777 à RS TRE E L'ÉCRAN CET LEON ETCERER CLBENNE LA TETE TER 9 \ | à HEURES|/THERMOMETRE THERMOMETRE|THERMO- NIET, IN OTTT. MÈTRE LL, | PS À VI.

1776.

Jour. Reaumur. | Fahrenb.| Reaumur. | De l'Ifle.

Hewres Deg. Drg. Deg. Des. Des. Janv. 26|mat. il il 1124] 9 | 169 | 10! foir Il 9 13 | 8: 1671] 0! 27|mat. SMEar ES 451 115] 174 | 13: foir Il 13 4 115] 174 | 132 28|mat. 7: 14% 15] 13%] 1762] 152 [6 Le PP ES OS Pre ES SE ssl... 14 2gfmat. 71:1......,1.....1.......1..... 16: [CT AOC 1) PEN) CCE PRES ÉER PACE 12 NUE EE etele sels ci] ete fais le soso... | 135 3ofmat. 7:|.......|..... ssscsrslosse. | 13: foot SAR RIT. A ES EM LR ELA 2

La hauteur du baromètre, aux heures de a Table de ces obfervations, le vent & l'état du ciel, fe trouveront dans

la Table V qui fuit.

Je plaçai folidement, àune descroifées de mon Obfervatoire, dirigée au Nord-eft, une planche affez large pour y recevoir les thermomètres ».°" /, IVe VIIL. Les 17 IV étoient dans des boîtes qui fe fermoient à charnières : j’avois attaché, par le haut & par le bas, un des couvercles ; l’autre qui portoit le thermomètre étoit libre, & par le moyer de la charnière, on pouvoit aifément le diriger au vent qui régnoit, & j y avois eu attention dans mes obfervations: ces thermomètres étoient élevés au-deflus du fol de 9 toiles ou s4 pieds, à un air libre. Voici la Table des obfervations du froid , faites à ces rois thermomètres, à cette expofition,

B ïj

12 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

TagLe IIL. Obfervations du Froid à mon Obfervatoire aux Thermometres , 1, IV & VIII. PR RTL ED 2 7 ED SERRE TL EE IL PE AE DE DEEP RER à LEE TR A APP CESR ET 7 THERMO- THERMOMÈTRE Turnno. HAUT. MÈTRE N'APLE MÈTRE | dela ÎVENTS. NL | Rs | VIII

HEURES 1776. du BAROMÈTRE

sous Reaumur. | Fahrenh. RRIRtES PRET Heur, | Pouc. Lign. Deg. | Des. Deg. Deg. | l’ieds Po, Janv. zolmat, 72/27. 10,0 | 12 | 11: £ 114] 3 3[NE

for ri let on ob =NSOoS NT LION VIE RU

2rimat. 71127. 9,11] 101] 107] 10€ | 1] 3 N.E foir ro |27. 8,10] il 81] 13: |— 8 : N. E, minuit 2/27 8,6 | 10 | 9+ 115 | 9...

22}mat ler 0752 ONNES pl 115 | —1.9.| 3 o|S.E foir tin l27. 00:42 25] 262 | 1:|.....

23lmtiBitler. rio tale lit za Me Nz2) 30) oi) 25 fonte; 008; 0rN ENS IEEE 252 |— 2i1.....|....

zalmat. 71/27. 10,0 | 1 6:l 185 | 6 | 3 o| N.E Loir re 27. 10,9 | 6il— 6%] 185 | 6}.....}..…

25 1mat ail. dima Door Te AR /LO N.E for 27 no IIS ONE 13 8:].. “te

261mat. 72/27. 9,9 | 10 | 9] 1121 9/|5s. 21N.E for NO | 277-N0, TT RO) EEE 0) 13 8;|... “LOI

z7|mat 72127. 70,6 | res SO) re) 4 0e l'INSNUE: BAM RE le 2 Si | 133l.....|....

28|mat. 75127. 11,3 À 151] 14 1 | —115-| 4 o| N.E

RC EEE Le 28 Janvier à midi, je plaçai fur la même planche à

mon Obfervatoire, trois autres thermomètres qui étoient à la

croifée d'une de mes chambres (j'en ai rapporté les obfer-

vations dans la Table 11), favoir les thermomiètres 7.” 11 &

III, & un troifième plus grand, à l'efprit-de-vin, réglé dans

les degrés de dilatation fur les deux thermoimètres au mer-

cure, #.°° { © 11, & que je ne plaçois à mon Obfervatoire

que pour le régler dans les degrés de condenfation : je ne

DE S VS CUT ELN CES. 13

rapporterai aucune obfervation faite fur lui, n'ayant fervi qu'à cet ufage; je le nomme thermomètre, n. IX,

Le 30 Janvier, à 9 heures du foir , je plaçai encore fur la mème planche le thermomètre .” VW, qui étoit refté jufqu'à ce jour à une de mes croilées.

Le 31 à 6 heures du matin, je mis fur cette planche le thermomètre 1.” V7, qui étoit refté jufqu'à ce jour dans la boîte qui contient la Pendule de mon obfervatoire. Voici [a Table des obfervations du froid, faites à ces thermomètres, à mon obfervatoire, à une même expoñtion & à la même heure.

TABLE IV. Obfervations du Froid à mon Olfervatoire, aux Thermometres expofes au Nord-eff, favoir, les DOMMRUEL, MAI VEN INT MeS VIE

aie THERMOMÈTRE| THERMOMÈTRE | THERMOMÈTRE -

M N°11 111 1V. THERM. | THERM. | THERM. PET Sun Jour SA NE PE NO Re

Rerumur| Fahrenh. | Reaumur | de l'Ifle | Reaumur | Fabhrenh. LL g | nl

Heur. » _ "Des Des. __ Deg: LUE PE Deg, LE? Deg. Des. Pieds p. mat. 6 —11 83|—10o1|171|—101 Amelie eme 10z | 4000 |A foir 11 —13+ 4 |—122l175 | —12>7 = Roadon lo ere) ar PE EME m. 7+ —1 Gi 25—igifr8or|—15s5]— 1 |..... SOLAN er D IN EP foir 8128. o,1|—10i —11+ 8 |—101|171+|—1027 rl : AE À min. 2128. 0,5 |—121|—13 AA UN sata al cerise m. 73128. 0,8|—12:|—13 4tl—i25l175 |—12z = RIT AO NE EE foir 928. 2,2|—101—11+ 7il—ioili7isl—rot Dale $ . RAS m7. |28- 2,7|—13-|—13+ 3 |—124/176 |—12} $ |—155|—12:|—13 |3. 3 Loir 11128. 2,8|—122)—122 s2|—ritlr735|—vie 7£l—i3il—iiil—is m7 +128. 2,5|—14t|—15 | o |—142l178+]—14 22/—165—15 |—1 513. 3 for 11128. 1,6| fa) |— 5:l 21 | (6) |... |—-5 2120 (ce) |— 55 5 m, 7+l27.11,81.....l— $ | 212]. SR 7 NE PE PEER 4 |— 4514 2|$ loir nr|27.10,5 | 1... +-3i| 40 |.....|....[+ 35] 40 ; (4) |+ 4 |...

(a &b) Le 1 Février, à S heures du matin, je déplaçai ces deux Thermomètres zsméros 1 &7 IUT, pour les porter aux caves de lObfervar, royal avec le grand dont j'ai déjà parlé auméro IX; ils y reflérent jufqu'au lendemain 2, à 10 heures du mat, que je fes retirai. Je rendraï compte de ces Oblervations & de Ja température de ces caves dans un article féparé de ce Mémoire,

(€) Le 1.“ Février, après avoir obfervé le degré du froid à 7 heures 20 min. du mat. au Thermomètre numéro VI, je le déplaçai pour le remettre à Ja croifée d'une de mes chambres, il avoit déjà été depuis le 20 jufqu'au 30 de Janvier.

(d) Ce Thermomètre suméro VII, fat ôté le 2 Février à midi pour le remeitre dans fa boîte de la Pendule de mon Oblfervatgire, à avoit déjà éié pendant les premiers froïds, J'en rapporterai les Obfervations dans la Table fuivantes

14 MÉMoIREs DE L’ACADÉMIE ROYALE Les Tables TITI & IV , que je viens de rapporter, ne

contiennent que les obfervations qui ont été faites à mon Obfervatoire, aux thermomètres ».”° 7, 17, 11, IV, VI, VII à VIIL, placés fur la même planche, & dirigés au Nord-eft; partie du ciel d’où venoit le plus grand froïd. Ces obfervations furent faites le matin & le foir, depuis le 20 Janvier jufqu'au 2 de Février : comme le Soleil, quelques minutes après fon lever, donnoit fur ces thermomètres, je ne pouvois y obferver les degrés de froid dans le milieu du jour. Je les obfervai au thermomètre 1.” F, ainfi que le matin & le foir, aux mêmes heures que les Tables 7/7 & 7°: ce thermomètre étoit placé à mon Obfervatoire en dehors, à la croifée du nord & entièrement à l'abri du Soleil. Je rapporterai aufli les obfervations qui furent faites au ther- momètre #.” VI, qui étoit placé dans la boîte qui contenoit la Pendule de mon Obfervatoire, depuis le 22 Janvier matin jufqu'au 30 à 9 heures du foir.

DIENS STE NME NTE Es 15

TABLE V. Olfervations du Froid à mon Obfervatoire au Thermomètre, V, placé au Nord; à au Thermomètre, VIT, placé dans la boîte de la Pendule.

a | HEURES | Ha ur. | k 1776. % LES O- RTE Se des VENTS. É DAC TMD OU) CIE re MER LE EAN #0 NV, [N° VII. | Rivière, CS RRPELENUUF, SRE

Manv.zo|mat. %1]27. 1o,o |— 11+1..,.... 3: 3 | NE. | nuages rar, ciel gris, ferein la nuit dern. de même ciel gris. 6 |......)] NE, [ciel gris, brouill. élevé, le foleil pâle & rouge ;

midi +/27. 10,0 |[— 7 de même {a matinée.

brtrraz mo ol Nos] te: *...{....../brouillard; foleil & brouillard l'après-midi. 21fmat 7127 grrl— 10 |......] 3. 3 | N-E. |couvertde brouill. élevé & léger, & la nuit, riv. continue à charier, midi +27. o,to[— S+— 5 |......| N.E. |ferein, brouill. la matinée, le foleil rouge. (oir rotl27. 8,10[— . 8+|...... s...../....../ferein, & l'après-midi avec un brouillard léger, minuit, = 270486 lilas à le © «2 à Sika AS 5 ferein, brouillard diflipé, peu de vent. 22|mat. 7427 72 |— 9il— 85] 3. o | S. E. |nuages rar. & fépar. peu de vent, frein la nuit, midi 2127. 6,8 |— RMS le ep S. E. {ciel comm. à fe découv. couv. égalem, la matinée.

-..../......{couv. de brouilf. & l'après-midi en grande partie. 3e 0 E. |couv.éval. de br.élevé, & la nuit dern. peu de vent.

{oir 11 |27.

an EN [2

Heur. | Pouc. Lig, | Deg, | Pi Pour,

2] sel feu à

Len

23lmat, 8 [27 70 |— A EAN QU OI PRG E. {couv. égal. de brouill. élevé; de mêmela matinée. One ls7 ere | ../......1.....: couv. de br. élevé & l'après-midi; point de foleil. 24lmat, 72127. 10,0 |— 6i— 4 | 3. o | N.E. |couv. en partie de nuages rar. couv. la nuit dern. midi +|27. 10,4 |—..2+ 2 |......[ NE. |ferein, & la matinée; la riv. charioit beaucoup.

for 11 |27. 10,9 |— 6E|— 3 |......1..,...{ferein & une partie de l'après-midi, à 6 heures ciel couvert de brouillard.

$+! 4. 10 | N.E. |fer. & la nuit, peu de vent; la riv. prife de la nuit.

4 |......] NE. |fer. & le matin ; la neige tombée exifte toujours. 55l......1....../ferein, & l'après midi, vent foible, mais fenfible.

7 | 2 | NE, |ferein, & la nuit dernière, mème vent fenfibié, $ |......| E. {ferein, & la matinée,

(4

2$imat. 7=l27. 11,2 |— 9+|— midi | Æ}27. v1,3 | foir, r1 |27. 10,8 |— 26 |mat.

TE midi +27. 9,9 |—

foir 92127 or1— 8-— c1l......[......|ferein, & l'après-midi. 27mat. 7127. 0,6 |— 122]— 91] 4 3 | N.E. |ferein, & la nuit dernière, le vent fenfible. midi +127 9,8 |— 10 |— 6:|...... N.E. |icrein, & la matinée, le vent fenfible & piquant, foir g+|217. 10,4 |— 121— %il..,... N.E. |ferein, & l'après-midi, vent piquant, 28|mat, 7 |27. 11,3 |— 14 |— 114] 4 o | N.E. |fcrein, & la nuit dernière , vent fenfb. & piquant. midt +128. 0,3 [— o2— 7 |......| N.E. |frein, nuages rares à midi; ferein la matinée, for G 28. o,ro|— : le FE POS PO . | fer. nuag. rar. l'apr.-midi; riv. fum, beauc, le mat. Ori 28e0 ro | RAS nD IE ne ele nee lerein, & depuis 6 heures. 29|mat 74127. 11,6 |— 15 |— 13 | 3. 6 E. |fcrein, & la nuit, moins d'air, mais piquant. midi AUS 10 | MON E.S. E.!ferein, & la matinée, peu de vent.

Loir 8 |28. or |— 103|......1....,.1....,.|ferein, & l'après midi; un peu de brouillard le foir ; mat. la rivière fumoit,

minuit +[28. 0,5 [— 121/......[....,./...,,.{Crein, & depuis 8 heures,

136 Mémoires DE L'ACADÉM1E RoYALE mm

HEURES HAUT: 5 1776 fn BARO- |THERM' THERM.| de Ja VENTS, É P'ASTEUD UN CIEL , Too ÈTRE.) {V0 V, | IV VIL Rivière. names | mens 1 Heur. |Pouc, Lig. Deg. | Des. Pieds pou, ÉJanv.so!mat. 71/28 CNE ETES E. ferein, & la nuit, peu de vent, maïs fenfible. midi 28. 1,5 [— 8 |— 5:l....,.| S. E. |ferein, & la matinée, peu de vent. foir 9 |28. 2,3 [— 10,[— 811......1...... {erein, brouillard ferfible l'après-midi. 31]mat. 75128 2,7 |— 13 |......| 3 E. |ferein, peu de brouiliard, & Ja nuit depuis hier foir vers les 10 heures, midi 28.203,01 MORE T IEC rer ES frein , un peu de brouillard , beaucoup la matin. rivière fumoit le matin. Doir 11 128. 2,8 |— p15....,.l+e.eee ......[ferein, & l'après-midi, br. léver , peu de vent. BFévr, 1mat, 71128. 2,5 |— 14 |......| 3 E. [ferein, nuages rares & féparés ; ferein la nuit, peu de vent. midi +28, 2,2 | sss..fee.e|S.S. E. nuages rares & la mat. mais beau temps; riv. fum. foi r1 |28-01,6 | su...) +... couv. de brouillard élevé ; à 9h, halos à la Lune; nuages rares l'après-midi, 2/mat, 54127, 1158 |— 4+l...... 4. 2 | S.E. couv. de nuages rares, & la nuit de brouill. élevé. midi 2127. 10,10 l,.,..../......1S.8, E. couvert de brouill. élevé & la matinée ; le foleil paroifloit foiblement. foir 11 |27: 10,5 3£1....,.,/eeee.el...... couv. quelques gouttes de pluie ; couv. de brouill. l'apres-midi. 3[mat. 71/27. 10,10 ot! ..,5...| 4 6 |S.S.O .{couv. de nuages rares & la nuit ; peu de vent qui eft chaud. midi 1127. lo,11 GEl..a...l..e...| S. couv. peu de fol. la mat. quelq. gouttes de pluie, déoele lentement, fox 11 |27. 9,6 LE PONS DOCOOE POOOOE ciel Iégèrem, couvert; la Lune paroïfloit, couv. l'après midi. 4mat. 71/27. 8,0 24|......| 4 8 |S.S O.lcouv. & la nuit; il dégèle lentement. midi +27 8,3 surscslee.see|S.S. O.{couv. de brouillard élevé, & la matinée, foir 10 |27. 7,4 stl......fee...el.4.... {quelques gouttes de pluie, couv. l'après-midi , la rivière, foir $ heures, toujours gelée. Sima. 71127 7,4 SAlOnanod SOS S.O. [couv. & la nuit dernière. midi 27072 8 |......1--....[S.8. O.lpeu de foleil & la matinée; ‘il refte peu de neige. foir 11 27. 5,0 CI ONE 0 LC ES Aloe couv. & l'après-midi, du vent & un peu de pluie. 6Îmar. 72|27 \s,0 = £ 8. 6 | S.O. [couvert & la nuit dernière. Loir 1 |27 6,4 ATEN EE esse] S.O. |ferein, nuagesrar. la matin. quel. goutt. de pluie, foir 101127. 4,6 6 |......1.....4..,.../lorandepluie depuis 7 heures; grand vent; débacle de la rivière vers $ heures & demie. 7|mat. 8 |27. 6,1 4 |......[11e 3 | S. O. |ferein, couvert fa nuit avec pluie ; il ne refte plus de neige. midi +}27. 6,9 Al ee ....| S. O. [partie couvert, beau la matinée ; rivière charie. foir 104127, 10,6 ser AREA ES 00 couv. pluie une partie de après-midi & du vent, 8imat. 8 [28. 0,6 AA c2ello-9 S. O. {couv, en grande partie & la nuit. midi +28, o,6 D'resleceee S. O. |peu de foleil, & la matinée avec un peu de pluie, foir #1 |28. o,0 ét). RE A PA pluie & une partie de l'après-midi , avec du vent.

D'ENSIASNOM E NT C ETS, T7

Le thermomètre ».” W/7, dont les degrés font rapportés dans la Table précédente, étoit placé, comme je l'ai déjà dit, dans la boîte de ma pendule. Je faifois porter dans mon obfervatoire de la braife allumée , toutes les fois que j'y allois ; malgré cette précaution, je n’aï pu conferver le mou- vement à ma pendule , qui ne s'arrête jamais que Îorfque le poids eft defcendu; je la trouvai arrêtée le 27 Janvier, pour la première fois , quand j'allai obferver le Soleil au Méridien ; je la remis en mouvement avant de faire mon obfervation ; mais le lendemain, à la même heure, je la trouvai encore arrêtée, ainfi que les 29, 30 & 31, & le 1. Février; le froid alors commençant à diminuer , la pen- dule continua d’aller.

APT CP Evul LL Obfervations fur la chaleur du Soleil, comparée aux degrés

de Froid obfervé.

Le froid étoit confidérable les 29, 30 & 31 Janvier; je fis des expériences pour connoître la différence de tempé- rature ou du froid qui régnoit à l'ombre , & du degré qu'avoit la chaleur du Soleil. Je plaçai à l'ombre 1e thermo- mètre ”.” VI, à la croifée d’une de mes chambres, dirigée à VEft, & un fecond thermomètre ».” Z11, que je mis au montant d'une des croifées du fecond étage de l'hôtel de Clugny, donnant fur une petite galerie, en face du Midi, le Nord & le Nord-eft maïqué par la couverture du toit de cet hôtel, & le thermomètre élevé de 35 pieds au-deflus du fol ; ce thermomètre »,° ZZ7, étoit contenu dans une boîte, comme je l'ai dit ailleurs: j’avois attaché fixement à un des montans de la croifée, un des couvercles de la boîte, l'autre, qui portoit le thermomètre, étoit mobile par le moyen de la charnière, & l'on pouvoit lui faire prendre toutes fortes de pofitions , de manière qu'il étoit aifé de le diriger aux rayons du Soleil. Dans les obfervations que je vais rapporter, & qui furent faites d'heure en heure, le thermomètre a toujours reçu directement les rayons du Soleil,

Mém, 1776, C

18 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE

TagBze VE Contenant des Obfervations "fur deux Thermo- mètres : le VIE expofé à l'ombre à dirigé à l’Eff, le III expofé aux rayons du Soleil, les recevant dire“tement aux heures de chaque Obfervation de cette Table.

HEURES 1776.| du BARO-|THERM.ITHERMpexrs| ÉTAT DU CIEL. / MÈTRE.|m° LIN III

JOUR,

Heur, \Pouc, Ligne, Deg,

Janv.zo|mat. 10/27. 11,6 |— 12,4 2 ciel pur, comme il eft rare de le voir.

mat, 11/27 11,6 |— 11 | 44 même ciel, midi 27. 11,6 |— 95|—+ 6 .|même ciel, un peu de vent, for 1]27. 11,5 |— 9 | 9+ même ciel. foir 2/27. 11,2 |— 85] 104 idem foir 327. 11,2 |— 81l+ 9 idem,

3o|mat. 10 2080 0 EE DE ferein , pas fi beau qu'hier , un peu de br. mat, 11/28. 1,4 |— 81l+ 7 .|ferein , plus beau qu’à 10 heures. midi 28 1,5 |— 75l+ 9+ ferein. foir 128. 1,8 |— 74] 82 idem foir 2128. 1,8 |[— 7+l+ 4 brouillard , le Soleil ne donne que foiblem, loir 328. 1,8 |— 8 |+— ‘34 le Soleil donne très-bien,

31 |mat. 10 28. 3,0 |— 10: o beau , mais brouillard; les objets fe perdent

à 300 toiles, le Soleil foible.

mat.11/28 3,0 [— 9 |— *: brouill. augmente; obj. fe perdent à 200 toif. midi 28. 3,0 |— 7 [+ 8 -| moins de br, le Sol, eft clair depuis + heure.} foir 1128. 2,11|— 6 |+ 94 .| brouillard très-léger.

foir 2128, 2,9 |[— 4+|+ 12 ciel parfaitement beau.

foir 3128. 2,8 [— $s |+ ro . L.| même ciel.

À BRUT CHERE NN RENE Obfervations fur le Refroidiffement des appartemens avec le

Froid extérieur.

Je plaçai à la fenêtre d'une de mes chambres, au premier , : £. EL À 4 4 étage , donnant fur la cour de Fhôtel de Clugny, élevé de 20 pieds, le thermomètre ».” V7; & dans un cabinet, au même étage, donnant fur la rue des Mathurins , ayant une

DiEssLSnC:I E INUCLE :S 19 feule croifée qui avoit été fermée pendant les froids, expolée au Midi, le Soleil ne donne pas pendant plufieurs mois de l'hiver, & ne tenant à aucune chambre à feu, j'y plaçai le thermomètre ».” ///; de ces deux inftrumens & de leurs pofitions, j'obtins les obfervations fuivantes.

TaBce VII Contenant des Obfervations Jur le Refroidif-

Jement des appartemens avec celui de l'air extérieur.

HEURES THERMO- 1770. du BAROMÈTRE.| MÈTRE Jour. VI

Février 2[foir 6 | 27. 10,0 | + 07 6 fonenr | 27-0105 [No 6 3 |mat, 7. 27. 10,10] 1 S+ midi +] 27. 10,11| + 4 5% foir 7: 27. 10,4 | + 3 4 foir 11 | 27. 9,6 | +1 34 4lmat. 71] 27 8,0 | + 1: 3 midi 1] 27. 8,3 | + 4 on noL 277,4 )te s |mat. 1127 74 | +5 foi UE IN2 7 NS 0 IMEUE 1 Gimat. 75] 27. 5,0 | + 5+ 12 foir 101| 27 4,6 | + 6 3 init, 8027 006;1 + 4 3

J'avois mis un vafe rempli d’eau dans ce cabinet, pendant ces obfervations, eau fe gela & ne commença à fe dégeler que le 6, vers midi.

PUR RUILCG IE EUUW: Obférvarions fur l'inégaliré du Froid à différentes hauteurs.

Au dégel, latmofphère fupérieure étoit beaucoup plus

chaude que celle qui étoit à une moyenne diflance au-

Ci

20 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE deffus de terre, le froïd avoit pénétré, & qui fe confer- voit en terre par la gelée, les neiges & la glace : pour con- noître cette différence de température , à deux hauteurs différentes , je plaçai à mon oblervatoire ; au Nord-eft, le thermomètre 1.” 1W, élevé de 54 pieds au-deflus du rez- de-chaufiée, & un fecond thermomètre ».” W7, à la croifée d'une de mes chambres, élevé de 20 pieds; différence de hauteur, 34 pieds : ces deux inftrumens me donnèrent les obfervations fuivantes , pour la température de ces deux pofitions.

Tage VIII. Ofervations Jur l'inégalité du Froid à différentes

hauteurs. HEURES THERMO-| THERMO- 1776. du BAROMÈTRE.| MÈTRE | MÈTRE Joux. N,° IVI\N,° VI

Heur. | Pouc. Lign. Deg. Deg. |

Février 1foir 11 | 28 1,6 | $s | 7 2|mat. 21 27. 11,8 | 42] 7 foir 11 | 27. 10,5 | + 35]

3|mat. F1 27- 10,10| + Oo] 1:

foir 11 | 27. 9,6 | + 15] + 7 4|mat. 1127. 8,0 | + 2i] + 15

Voilà toutes les obfervations que j'ai faites fur le grand froid du commencement de cette année 1776, remarquable, tant par fa durée que par fa violence, qui peut être comparé, comme je l'ai déjà dit au commencement de ce Mémoire, aux plus grands hivers que l’on connoïfle à Paris.

Après les obfervations du froid, le $ Février à ro heures du matin , je mis dans de la neige fondante les thermo- mètres qui avoient fervi à mefurer le froid, je les Jaïffai jufqu’au iendemain 6 heures du matin; ils donnèrent tous, le terme de la glace: j'étois curieux de faire cette vérifica-

DES ScrENCcCEs. 21

tion pour m'aflurer de plus en plus de la bonté de ces inftrumens & de mes oblervations.

Dans les Tables que je viens de rapporter, & dans celles qui fuivront, la ou le moins, qui précède le chiffre, indique les degrés de froïd au-deflous du zéro, ou de la première congélation : la - ou les plus, les degrés de dilatation au-deflus du zéro : les décimales des Tables font des douzièmes.

Dans les Tables d'obfervations que je viens de rapporter, & dans la fuite de ce Mémoire, je cite mes quatre thermo- mètres, #.° /, 11, II] à IV, comme ayant l'échelle de Reaumur : ce n'eft pas exactement la fienne qui eft de 80 degrés entre la glace & l’eau bouillante; cet efpace, fur mes thermomètres, je l'ai divilé en 85 degrés, & j'ai nommé cette échelle de Reaumur, pour plus grande facilité à la citer dans ce Mémoire.

AUROT TI CID'Er VE

Mes Thermomièrres rapportés à une mefure connue, au moyen de laquelle on pourra les reconnoître àr les reconflruire à l'avenir, pour ne pas perdre le degré de Froid obfervé cette année, comme celui de 1709 l'a éié au thermomètre de ML. de la Hire.

Pour ne pas perdre le degré de froïd que j'ai obfervé cette année, je vais rapporter ici, à une mefure connue, le rapport de quatre de mes thermomètres, favoir, les ».”° Z, 11, HI © IV, par le moyen de laquelle on pourra toujours avoir la conflruétion de ces quatre inftrumens, qui pourroient * un jour ou fe caffer ou fe perdre : trois points déterminés fur les deux premiers de ces thermomètres #.* 7 & 11, peuvent en tout temps fe connoître , favoir, le zéro ou de la congélation , la température des caves de l'Obfervatoire royal, & le point de l'eau bouillante; ces diftances ou ces intervalles pourront fe déterminer, en ce que je les rapporte en pouces & lignes du pied de roi, ainfi que la diftance du point de zéro ou de a congélation au degré du plus grand

22 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoyALE

froid que j'ai obfervé le 29 Janvier à 1 5 du matin, fur chacun de ces quatre thermomètres : & pour rendre encore plus conftant la conftruétion de mes thermomètres, je rap- porte une planche à la fin de ce Mémoire, j'ai deffmé exactement de grandeur naturelle , les deux thermomètres au Mercure #.”* 1 © 11, avec une des boites qui les con- tient. Si ces moyens avoient été employés par M. de la Hire, pour le thermomètre auquel il obferva le froid de 1709, on auroit été à même cette année de reconflruire, par täton- nement, le même thermomètre, en choififfant un tube, dont Ja liqueur auroit donné les quatre points connus de cet ancien inftrument ; favoir, le degré de froid obfervé à ce thermo- mètre en 1709 , celui de la congélation, celui de [a tem- pérature des caves de lObfervatoire royal, & celui de l'eau bouillante , s’il en avoit été fufceptible,

Mefures de mes thermomètres, rapportés à une mefure connue, qui eff le pied de roi. à N.° I. Au mercure, avec l'échelle de M. de Reaumur, les degrés égaux , le tube ayant été calibré, mis à la glace fondante, à l’eau bouillante & aux caves de l'Obfervatoire royal; le froid de cette année y ayant été obfervé le 29 Janvier à 7h 15" du matin, jour du plus grand froid, de 16 degrés au-deflous de zéro. De zéro ou de Ia congélation à l’eau bouillante , il y a 8 5 degrés, contenant 5 pouces s lignes + du pied de roi. S De zéro à la température des caves de l'Obfervatoire royal, 10 degrés juites, bien déterminés, comme je le dirai dans la fuite: ces 10 degrés contiennent 7 lignes £ du pied de roi De zéro au froid de 16 degrés, obfervé le 29 Janvier, donne 1 pouce o ligne =: l'échelle de ce thermometre offre en tout 150 degrés; favoir, 100 degrés de dilatation, & so de condenfation, & donne 9 pouces 7 lignes<. AN." II. De même au mercure, & réglé comme le précédent, portant Îles échelles de M. de Reaumur & de Fahrenheit ; le froid de ceite année y fut obfervé le 29 Janvierà 7* r 5! du matin, à 16 degrés? au-deflous de zéro , à l'échelle de M. de Reaumur , & de 2 degrés + à celle de Fahrenheït au-deffous de zéro, ou 34 degrés+ au-deffous de 32. De zéro ou de a congélation à l’eau bouillante, ä ya 8$ degrés, ce qui répond à $ pouces 4 lignes 2 du pied de roi.

DE St SC IE C Es. 23

De zéro à la température des caves de 1'Obfervatoire royal, obfervée à 10 degrés jufles , donne 7 lignes #.

De zéro au froid de 16 degrés?, obfervé le 29 Janvier, 1 pouce o ligne. |

La totalité de l'échelle de M. de Reaumur, contient 1 so degrés , comme le précédent, 100 degrés de dilatation, & so de condenfation: ces 1 50 degrés répondent à 9 pouces 5 lignes i.

III A l'efprit-de-vin rectifié, avec les deux échelles, celle de M. de Reaumur d’un côté du tube, & celle de M. de l’Ifle de l'autre , les degrés égaux au moyen du calibre des tubes ; le froid y fut obfervé cette année, le 29 Janvier à 7h 15° du matin, à 15 degrés? au-deffous de zéro ; ce thermomètre ne fupportoit pas l’eau bouillante ; il avoit été réglé, ainfi que le fuivant, en Oétobre 1775, fur les deux au mercure , comme je l'ai dit dans ce Mémoire.

De zéro ou de Ia congélation à Ia température des caves de l'Obfervatoire royal, déterminée avec foin, comme je le dirai ailleurs, ro degrést, ce qui répond à 1 pouce 10 lignes du pied de roi.

De Ia congélation au degré de froid, obfervé le 29 Janvier, de 15 degrés?, 2 pouces 9 lignes.

L'écheile de M. de Reaumur ne s'étend qu'à 46 degrés de dilatation , & 18 de condenfation ; les 46 degrés répondent à 7o degrés + de l'échelle de M. de flfe, égaux à 8 pouces 4 lignes; Îes 18 degrés répondent à 18 5 degrés +, qui donnent 3 pouces 2 lignes 3, & la totalité de l'échelle de M. de Reaumur, 64 degrés faifant 17 pouces 6 lignes i.

N. IV. Comme le précédent , réglé de même, avec les échelles de M.” de Reaumur & Fahrenheït ; Îe grand froid du 29 Janvier y fut obfervé de 1$ degrés =, qui répondent À k à & de degré au-deflous du zéro de Fahrenheit, ou 32 degrés a £ au-deffous de 32. | De Ia congélation à Ia température des caves de l’'Obfer- | toire royal, comme le précédent, 10 degrés +, quirépon- dent à 1 pouce 8 lignes Fe

De zéro au degré de froid obfervé le 29 Janvier, de 15 degrés=, 2 pouces 6 lignes ?,

L’échelle de M. de Reaumur s'étend dans les degrés de dilatation jufqu'a so , qui répondent à 137 degrés + de

24 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE

l'échelle de Fahrenheiït, & jufqu'a 22 degrés au -deflous de zéro, égaux à 14 degrés + au-deffous du froid artificiel de Fahrenheit: les 50 degrés donnent 8 pouces 3 lignes, & les 22 degrés de condenfation 3 pouces 7 lignesi, & la totalité 72 degrés, 11 pouces ro lignes,

Je ne parlerai pas des autres thermomètres : les quatre premiers, que je viens de décrire, fufhfent pour connoître, à l'avenir, les degrés de froid qui ont été obfervés , cette année, à ces quatre inflrumens.

CARTE UNE ON IAE Détails d'expériences à de comparaifons de plufieurs

Thermomètres , pour connoître leur bonté, à ce qu'ils devoient donner pour le degré de Froid de 1776, avec des Obfervations fur le Froid prématuré à" extraordinaire,

reffenti dans les Vofges, au mois de Novembre 1774.

L'Académie ayant reçu, tant de fes Membres que de différens particuliers de Paris & de la Province, les degrés de froid obfervés cette année, la difparité des obfervations la détermina à nommer quatre Commiffaires pour recevoir les thermomètres qui avoient fervi à connoiître le froïd :; ils en reçurent une quarantaine, chargés de les examiner à la glace fondante, à la température des caves de l'Obfervatoire royal, & au degré du plus grand froid obfervé , obtenu par un : froid artificiel. De ces expériences, il eft réfulté un rapport de comparaifon entre tous ces thermomètres, dont ils rendront compte à l’Académie. Je leur en avois remis deux des miens, less." 1 & IT au mercure, connu par les Commif£ faires, le #.° Z fous le r.” 26, & le II fous le 37.

Voici les expériences fes de ces deux thermomètres par les Commilfaires.

Le 9 Février 1776, chez M. Baumé l'après-midi, tous les ther« momètres furent mis à la glace fondante dans une grande bafline; mes deux thermomètres defcendirent l’un & l’autre exactement au point de zcro ou de Ia congélation de l'échelle de M. de Reaumur.

Le

DES SCFENCES, 2$

Le 12 Février, les thermométres furent mis à un froid artificiel depuis 11 heures ? du matin jufqu’à 4 heures du foir, qu'on les marqua ; les deux miens donnèrent le J ou 36, 13 degrés 2, & Île ».° II

12? 10

ou 37, 1 3 degrés + au-deflous de zéro, ou de la première congélation.

Le 13 Février l'après-midi, les thermomètres furent portés par Îles Commiffaires aux çaves de l'Obfervatoire royal, & plongés dans ur Pain d’eau qui avoit pris la température de ces caves; ils reflèrent dans le bain jufqu'au 16; entre 7 & 8 heures du foir, les Commiffaires marquerent à chacun ce qu'ils donnoient pour la température: Îles deux miens, 73° Z & IT, donnérent exactement l'un & l’autre, 10 degrés juftes pour la température de ces caves,

Du réfultat de ces trois expériences, on reconnoît dans mes deux thermomètres une marche régulière : j'ai été préfent à toutes ces expériences. Je ne dirai rien de celles je n'ai pas été, quiontété faites par les Commiflaires pour connoître le vrai des obfervations du froïd obfervé, en le rapportant à celui de 1709; ils en ont déjà rendu compte à l'Académie dans fon Affemblée publique de Pâques 1776, en annonçant que le froid de cette année avoit été moindre de + de degré qu'en 1709; & dans la Gazette de France, 2.34: « I réfulte que le froid de 1776 a été un peu moindre que celui « de 1709. » Je ferai voir dans ce Mémoire qu'il n’eft pas poflible de connoître exactement le degré de froid de cet hiver mémorable, =

Je rapporterai encore ici une expérience faite par M. Baumé le 17 Février 1776 , jour il avoit retiré les thermomètres des caves de l'Obfervatoire : il remit à un froid artificiel mes deux thermomètres y. 7 & I, avec un grand thermomètre au mercure purgé d'air qu'il avoit fait confiruire il y avoit peu de jours & auquel le grand froid du 29 ne fut pas obfervé; ce thermomètre de la glace à l'eau bouillante étoit divifé en $o degrés; il me remit {e même jour une note du réfultat de fon expérience, que voici ;

Le thermomètre 7.° J donna 0 le bain artificiel 16 degrés, & le n" IT 16 degiés !; celui de M. Baume donna dans le même bain Es degrés £,

Men. 1776 D

26 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE ROYALE

Les Commiffaires nommés par Académie ayant bien voulu m'admettre aux expériences des thermomètres que je. viens de rapporter, favoir à celle de {a glace fondante je 9 Février, à un froid artificiel le 12 du même mois, & à ieurs vérifications à la température des caves de l'Obfervatoire royal, ils reftèrent depuis le 13 jufqu'au 16 plongés dans un bain d’eau qui avoit pris la température de ces caves ; moyen beaucoup plus für pour avoir exactemen? cette température, & préférable à l'ufage lon a toujours été de porter les thermomètres aux caves, & de les fufpendre à un clou, ainfi que je le dirai ailleurs. Comme j'ai été pré- fent à toutes ces expériences, & que j'ai examiné moi-même: ce que donnoit chaque thermomètre, je rapporterai ici en table le réfultat de ces expériences, & ce que chacun auroit donner pour le froid de cette année, en fuppofant que: le degré de froïd ait été le même dans tout Paris, & que le: froïd ait été obfervé à la même heure que le mien ».° 11, qui donna 16 degrés + le 29 Janvier à 7h15" du matin par un vent d'Ef. à é

DES SCIENCES 27 Table du Réjultat des Expériences.

Fro1D$ obfervé 1

Vrai du Froln,|F RotD

bain artificiel.

Conttruéteurs des THERMOM,

Efpèce de . |[THERMO MÈY.

Propriétaires des THERMOM.

THERM. à un bain arificiel,

THERM.

à la glace fondante.

en

1776. À

Des. À

efprit-de-vin] Caffini Capi e‘prit-de-vin| Daubenton| Capi-Neveu efprit-de-vin Périca Périca efprit-de-vin] Borda Capi mercure | la Place Capi mercure la Lande | de Mairan mercure | Lavoifier Périca |—149 cfprit-de-vin| au même Capi 14,10 cfprit-de-vin| au même Périca —1410]—14,1f mercure | au même | Goubert efprit-de-vin| Jeaurat Capi efprit de-vin|,....... Périca efprit-de-vin| Lieutaud | Cicery efprit-de-vin| Tillet |Capi-Neveu mercure Wallot Goubert mercure | au même mercure | aumême |...,...,. efprit-de-vin| ,.......] Berhaly efprit-de-vin| Anthelmy | Larcaly efprit-de-vin| au mème Périca mercure Périca Périca mercure | au même Périca mercure | au même Périca mercure | au même Périca efprit-de-vin| Périca Périca

ER au même

efprit-de-vin| Bezout Briffon efprit-de-vin| D. d'Aum'{ Périca mercure Meffer Périca mercure Mefier Périca —0,0

efprit-de-vin| Briffon Étal. 3732|—0,1|+- 9,6

+

28 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE

La Table que je viens de rapporter eft intéreffante ; elle contient, comme l'on voit, le réfultat des expériences qui ont été faites par les Commiffaires, pour connoître le degré de bonté de chaque thermomètre, & ce que chacun de ces inftrumens devoit donner pour le froid de 1776, en fuppos fant que le froid a été dans Paris le même, & que chaque Obfervateur ait veillé à l'oblervation du plus grand froid, le 29 Janvier, à 7" 15’ du matin. Plus tôt ou plus tard que ce moment, l'obfervation devenoit différente, & en fuppofant qu'elle ait été faite au moment du plus grand froid, il falloit encore que la pofition fût telle, que les thermomètres puffent reffentir limpreflion du vent d'Eft qui régnoit alors, fans cela ils devoient donner un degré de froid moins que les miens,

La colonne V de cette Table , repréfente par les + & es ce qu'ont donné les thermomètres au-deflus & au- deflous du point de zéro de leurs échelles, en les mettant dans une grande bafline, remplie de glace fondante, le 9 Février 1776.

La colonne VI repréfente ce qu'ont donné les thermo- mètres aux caves de l'Obfervatoire royal, plongés dans un bain d'eau, y étant reftés depuis le 13 Février jufqu'au 16, auquel jour entre 7 & 8 heures du foir les Commiflaires les marquèrent. Le thermomètre, #.° 38, de M. Briflon, n'y avoit été porté que le 15, & fufpendu à un clou feu- lement; le degré de température y fut marqué le 16, comme les autres; & le 17, entre 9 & 10 heures du matin, nous allames M. Baumé & moi, reprendre les thermomètres aux caves, pour les tranfporter chez lui.

La colonne VII contient la vraie température des caves qu'a donnée chacun des thermomètres, ayant ôté ou ajouté de la température obfervée, ce qu’avoit donné ces thermo mètre: en -+- & en dans la glace fondante, colonne V.

La colonne VIT repréfente ce qu'ont donné les thermo- mètres dans Îe bain de fel & de glace, chez M. Baumé, le 12 Févrie:, en prélence des Commiflaires, moi préfent.

DES ISICR'E NiciE ns, 29

La colonne IX contient le réfultat du vrai baïn artificiel, de fel & de glace; ayant ôté & ajouté à {a colonne VIII ce que les thermomètres avoient donné en + & en à la glace fondante, colonne V.

* La colonne X contient fe furplus du froid, obfervé le 29 Janvier, à 7} 15’ du matin, au-delà de ce que le bain artificiel de fel & de glace a donné à mon thermomètre ».° 11 37 ; dans le bain artificiel, il a donné 13 degrés 22 à 16 degrés 3

2, froid obfervé: différence 2 degrés, qui étant ajoutée au réfultat de la colonne IX , donnera celui de la colonne XI, laquelle marque le degré de froid qui devoit être obfervé à chacun des thermomètres, le 2 9 Janvier matin. Exemple : le plus grand froid de 1776 , fut obfervé à l'Obfervatoire royal, le 29 Janvier fa), au thermomètre 1 3 (b) de la Fable précédente, à 14 degrés 2; ce thermo- mètre a donné dans le bain de fel & de glace, 1 3 degrés À, en y ajoutant 2 degrés furplus du froid, obfervé à mon thermomètre ».” 17, il donne 16 degrés = pour le froit qui devoit être obfervé à l'Oblervatoire royal, le 29 Janvier, jour du plus grand froid.

La colonne XII contient les degrés de froid , obfervés en 1776.

Les Commiffaires dans la fuite, remirent quelques -uns des thermomètres à un fecond bain de fel & de glace, en procurant un froid plus confidérable que le premier; comme je n'étois pas préfent à ce fecond bain, je n’en parlerai pas dans ce Mémoire, les Commiflaires en rendront compte ; je ne parle que de ce que j'ai vu, & dont j'ai été témoin oculaire,

Le n.” 38 de la Table précédente, repréfente le réfultat d'un gros & grand thermomètre à efprit-de-vin blanc ; qui

(a) Gazette de France 1776, 11 ; & Conn. des Temps 1777, P:2571 (b) Ce thermomètre portoit $5 degrés de dilatation & 16 feulement de condenfation ; l'échelle aflez mal divifée.

39 Mémoires DE L’ACADÉMIE ROYALE

a été confiruit par M. de Reaumur & l'Abbé Nollet, er 1732, comme je le dirai dans les recherches que j'ai faites du froid de 1709; je n'ai trouvé nulle part que cet inftru- ment füt conftaté être l'Etalon de M. de Reaumur; qu'il ait été mis à côté de celui de M. de la Hire, dans la tour de 'Obfervatoire royal; que l'on ait des obfervations immédia- tement correfpondantes avec Île thermomètre ancien : if eft à préfumer que‘fi lon a quelques obfervations à ce thermo- mètre, elles ont été faites rue Saint-Thomas du Louvre, a demeuré M. de Reaumur /c). Voici une note écrite fur ce thermomètre, de la main de M. l'abbé Nollet : ce rher- momètre a été fait en 1732, vérifié en 1748, par l'abbé Nollet, Cette vérification ne doit s'entendre que pour Îa vérification du point de zéro, ou de la première congé- lation, comme je le dirai dans F’articie des recherches fur le froid de 1709, d’après lui-même; le froïd de cette année n'a pas été oblervé à ce thermomètre, & cet inflrument ne me paroit être d'aucune utilité pour la recherche du froid de 1709, & pour y rapporter celui de cette année 1776. En rapportant à cet ancien thermomètre les froïds obfervés cette année 1776, il ne peut en réfulter qu'une grande incer- titude ; cet inftrument qui s'échaufle & fe refroidit très-len- tement, à caufe de fa grande mafle, n’a pu donner dans les expériences auxquelles il a été foumis que des quantités appro- chantes. En voici une preuve évidente; le 1 s Février, à 11 heures du matin, je defcendis avec M. Baumé, aux caves de FObfervatoire royal, pour y placer cet ancien thermo- mètre , il fut fufpendu à un clou, ne pouvant être mis dans le bain d’eau avec les autres thermomètres, à caufe de fon volume ; le 16, entre 7 & 8 heures du foir, les Commil- faires fe rendirent aux caves, j'étois préfent; ils marquèrent par un point rouge, la hauteur de chacun des thermomètres, lon commença par l'ancien, dans la crainte que la bougie allumée n’échauffit la température de ces caves, & ne fit

(6) Mémoires de l'Académie, année 1733, page 430,

MRErS2 SCIE N/CUE 31

remonter la liqueur de l'ancien thermomètre au-deflus de Ia vraie température ; on refla dans ces caves avec plufieurs bougies allumées, l’efpace de trois quarts d'heure, & les Com- miflaires reconnurent que {a liqueur de cet ancien thermo- mètre, par la chaleur des bougies, étoit remontée d’un demi- degré. Le 17, entre 9 & ro heures du matin, M. Baumé & moi, nous nous rendimes aux caves pour enlever tous les thermomètres qui avoient été marqués la veille ; l’ancien navoit pas encore repris, au bout de 14 heures, la vraie température qu'on lui avoit marquée ; ce qui fait voir par cette expérience , combien cet ancien thermomètre étoit difficile à fe fixer, & combien il refte d'incertitude fur les expériences, auquel il a été foumis, pour ÿ déterminer le froid de 1709, & pour y rapporter celui de cette année 1776. Je ferai voir à la fuite de ce Mémoire, que pour déterminer le froid de x 709, ou le connoitre, il faudroit employer des obfervations directes, correfpondantes à celles faites au thermomètre de M. de la Hire, & les Mémoires de notre Académie nous offrent ces obfervations, faites. pendant un grand nombre d’années; ce font les feules qui peuvent nous faire connoitre, le plus près qu'il eft poflible, le rapport du froid, mefuré en 1709 au thermomètre de M. de Hire, à celui de M. de Reaumur, placé à côté de Vancien, dans la tour de 1'Obfervatoire. Suivant moi, c'eft- le feul thermomètre de comparaifon (s'il exifle encore } qu'on auroit prendre pour les expériences, préférable en tout point à celui que l’on à employé.

M. Briflon, de cette Académie, m'a communiqué fa note’ füivante (le 6 Juillet 1776), concernant fon grand ther- momètre qui a fervi aux Commiffaires, pour y rapporter le froid de cette année 1776, & pour connoître celui de 1 709. Cette note contient des expériences, faites par M. Briflon: fur cet ancien inftrument. Les voici : «le 1.° Mai 1776, jai mêlé enfemble trois livres de glace & une livre de fel « marin; dans ce mélange, j'ai plongé mon gros thermomètre, «

fait par M. de Reaumur en 1732, & vérifié par M. l'abbé «

32 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

x

Nollet en 1748 ; il étoit alors à 12 degrés au - deffus du zéro , dans l'intervalle d’une demi-heure, if eft defcendu à environ 10 degrés au-deflous de la congélation; j'ai plongé alors dans le même mélange un petit thermomètre , fait par moi en 1770 ( qui eft à l'efprit-de-vin coloré), & qui a été expolé au froid de cette année, au faubourg Montmartre, chez M. Allaire, Receveur général des Domaines & Bois, qui l'a obfervé avec le plus grand foin &1a plus grande exac- titude; ce thermomètre eft defcendu, en peu de temps, à 12 degrés & demi au-deflous de la congélation; le gros n'étoit alors qu'à 1 1 degrés au-deffous du même terme; peu de temps après le petit a commencé à remonter, ce qui prouve que le mélange commençoit à fe réchauffer ; ceper- dant le gros continuoit de defcendre; preuve certaine qu'il mavoit pas encore pris la vraie température du mélange. Cette afcenfion du petit & cette defcente du gros, ont encore duré un quart d'heure, après quoi le gros à commencé à remonter, c'eft alors que j'ai marqué exactement le point chacun étoit fixé, & les ai retirés du mélange. Le gros s'eft trouvé à 11 degrés & demi au-deflous de {a congélation, & le petit à 11 degrés feulement. Il n’eft pas étonnant que la marche du gros ait été plus lente que celle du petit; Ia boule du gros a 3 pouces ç lignes de diamètre, & celle du petit na que 10 lignes; ce que je viens de rapporter, prouve que le vrai moment il a fallu comparer ces ther- momètres, étoit celui le gros a commencé à remonter, & que fi on les prend au plus bas terme chacun eft defcendu, on ne peut avoir que des réfultats très-défetueux. Tout ceci prouve que fi mon gros thermomètre eût été placé pendant le froid de cet hiver, à l’endroit a été placé le petit, il feroit defcendu au moins à 16 degrés au- deffous de la congélation; puifque le petit y eft defcendu à ce terme. Si l'on veut maintenant comparer le froid de cet hiver à celui de 1709, il faudroit favoir à quel decré du thermomètwe de M, de Reaumur répond le froid de

709 » Je

Diris MSYEITE N_C-E-s 33 Je rapporterai encore ici quelques expériences qui ont été faites chez M. Baumé. J'avois reçu de Picardie des obfer- vations fur le froïd de cette année 1776, faites au château d'Hargicourt près de Montdidier, par M. le marquis d’Har- gicourt ; je rapporterai ces obfervations aïlleurs. I me man- doit que le 1.” Février, fon thermomètre defcendit à 20 degrés au-deffous de zéro ; je lui répondis que j'avois quel- ques doutes fur cette obfervation, en conféquence il m'envoya fon thermomètre, pour le comparer aux miens, en le mettant à un froid artificiel: ce thermomètre étoit d’efprit-de-vin coloré, conftruit par Capi en 1774; il portoit 49 degrés de dilatation, & 19 de condenfation; 1 s degrés de ce thermomètre répondent à 2 pouces du pied-de-roi. Comme toutes les expériences des thermomètres étoient faites par les Commiffaires , lorfque ce thermomètre m'eft parvenu, je priai M. Baumé de vouloir bien en faire expérience avec trois des miens. Nous primes jour au 27 Avril matin.

Ayant mis dans une bafline 15 divres de glace pilée,

on y mit les quatre thermomètres, pour y déterminer le zéro de la congélation ; favoir :

Mon thermomètre au mercure, ».” //, qui avoit fervi à mefurer le froid de cette année, de 16 degrés £,

Le fecond, ».° 111, à l'efprit de-vin, auquel le froid du 29 Janvier avoit été obfervé dans mon Oblervatoire, de 1 s degrés +.

Le troifième à l’efprit-de-vin, ».” V7, conflruit par André Bourbon, auquel j'avois obfervé le froid le 29 Janvier à 16 degrés+, placé à la fenêtre d’une de mes chambres, & à 16 degrés + dans mon Obfervatoire le 1.” Février; ce ther- momètre auroit donné davantage le 29 au matin, s’il avoit été placé dans mon Obfervatoire, comme je le dirai dans la fuite.

Et le quatrième étoit celui de M. le marquis d'Hargicourt: le froid obfervé à ce thermomètre avoit fait rentrer la liqueur dans la boule, & l’on eftima 20 degrés de froid.

Mém. 1776. E

34 MÉMofrEs DE L'ACADÉMIE ROYALE

Ces quatre thermomètres donnèrent à la glace fondante le degré zéro pour la première congélation.

Pour le froid artificiel, nous mimes 15 livres de glace, pilée & égouttée, avec 7 livres de [el marin que on avoit mélées enfemble. Nous enfonçames au milieu du bain un vafe de fer-blanc mince, de 2 pouces de diamètre, $ de profondeur, & rempli aux + d’efprit-de- vin, dans lequel les quatre thermomètres étoient plongés : l'expérience commença à 11"20'. À 11F 30", un thermo- mètre de M. Baumé, plongé immédiatement dans le bain de fel & de glace, defcendit à 20 degrés ; à 1 140", nous l'avions couché prefque horizontalement à la fuperficie du bain ; ilrefla & fe fixa à 20 degrés; plongé enfuite verti- calement dans la baffine jufqu'au fond , le fel fe rafflemble ordinairement en forme de bouillie, il remonta de 8 degrés + dans lefpace de deux minutes de temps, tandis que mon thermomètre ».” /7, dans le bain , donnoïit 14 degrés au- deffous de zéro : le vafe de fer-blanc touchoit le fond de 1a bafline.

A midi, on ôta la glace de la bafline avec une écumoire, pour la remettre dans une feconde bafline avec autant de {el marin qu’il y avoit de glace; ce changement fit defcendre le thermomètre de M. Baumé, prefque couché à la fuperficie du bain, de 4 degrés plus bas que dans a première expé- rience : il donnoiït 24 degrés.

À midi trois quarts, les thermomètres dans le bain, étoient defcendus au-deffous du degré de froid que j'avois obfervé cette année, de 16 deg.+. Nous attendimes au thermomètre n.° 11, auquel ce froid avoit été oblervé, que le mercure remontât au degré de froid de 16 degrés + qui étoit indiqué par un fil; il y parvint lentement par la diminution du froid du bain, & je marquai à ce moment la hauteur des trois autres thermomètres, qui étoit le degré de-froïd correfpondant à celui de 16 degrés + obfervé. Voici le réfultat de ces quatre thermomètres dans le bain de fel & de glace.

D'ESSMASNCRIE Wact Ets. 35

Degrés, Thermomètre n.® II, donnoit le degré de froid obfervé le 2 9 Janv. 16 £, Thermomètre III, au même inflant . snisaehee dia hredtale, ste daTIS! 2e rermamerre}n nl 1eimarquoiteRr te 22. 20e desole 17 à

Grniduihateanidi AG iCOURE EL eee mieleleie cite cle eue 14 à

Le thermomètre #.° //1, dans le bain marquoit 1 $ degrés +, qui eft précifément le même froid que j'ai obfervé à ce ther- momètre placé dans mon Oblervatoire à côté du ».° ZZ, le 29 Janvier matin.

Le thermomètre 2.” V7 dans le bain, donna 17 degrés à, & le froid obfervé à ce thermomètre, placé à la croifée d’une de mes chambres, y avoit été obfervé de 16 degrés + le 29 Janvier : ce thermomètre placé enfuite à mon Obfervatoire, marqua, le 1.” Février à 7 heures 20 minutes du matin, 16 degrés + Si ce thermomètre avoit été mis le 29 Janvier au matin, à côté des 77 & IJ1, à mon Obfervatoire, le froid étoit plus confidérable de 1 degré + qu’à la fenêtre de la chambre il étoit placé, comme on peut le voir par les deux dernières obfervations correfpondantes de la Table 1", il auroit donné 16 degrés, plus 1 degré+, c'eftà-dire, 17 degrés +; un quart de degré de moins que ce qu'il avoit donné dans le bain de fel & de glacé. Ces obfervations faites au froid du bain artificiel, comparé au froid naturel ob- {ervé à ces thermomètres, donnent une correfpondance bien exacte : ces expériences font voir avec évidence, que le degré marqué dans la colonne X1 de la Table des expé- riences faites par les Commifläires, fur les thermomètres, eft le vrai froid qui devoit être obfervé à chacun de ces inf- trumens, en fuppofant un froid égal dans tout Paris, & généralement ïl étoit à peu de chofe près le même. La mau- waife-pofition des thermomètres, heure à laquelle on a obfervé, n'ont pu que produire les diflérences que l’on trouve dans les obfervations du froid le 29 Janvier. Mes obferva- tions faites au milieu de Paris, devoient même donner quelque chofe de moins que celles qui ont été faites ‘aux extrémités ou aux environs de cette grande ville, fi les

s|

36 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

Obfervateurs ont eu foin de faifir l'heure du plus grand froid, & de tenir leurs thermomètres à un air libre, dirigé à l'Eft, qui étoit le vent qui régnoit au moment du plus grand froid le 29 Janvier.

Le thermomètre du château d'Hargicourt, donna dans le bain artificiel 14 degrés +, qui répondent à 16 degrés + de mon thermomètre ».° 1: le froid fut obfervé à cet inflrument le 1. Février à 20 degrés. Il rélulte, d’après l'expérience du bain de fel & de glace, que le froïd obfervé ne devoit être que de 18 degrés À, au lieu de 20.

D'après cette expérience, je ne prétends pas dire que fe froid obfervé au château d'Hargicourt de 20 degrés, n'a être que de 18 degrés; bien des caufes que lon ne connoît pas encore, peuvent concourir à rendre le froid plus ou moins confidérable. Le thermomètre de M. le marquis d'Hargicourt, étoit placé avantageufement, expofé au Nord, d'où le vent venoit par une vallée affez large & aflez longue, formant une efpèce d’entonnoir, ce qui étoit bien capable d'augmenter le degré de froid. Pour le prouver, j'en rappor- terai ici un exemple.

Obférvarion d'un Froid prématuré à” bien extraordinaire.

Au mois de Juillet 1774, je fis faire par Aflié Périca, deux thermomètres en fpirale, lun au mercure & l'autre à l'efprit-de-vin; les tubes calibrés, l'un & l’autre avoient l'échelle de M. de Reaumur, celui de mercure portoit l'eau bouillante 80 degrés; j'avois été témoin de la graduation de leurs échelles, & la marche des deux étoit égale dans les degrés de dila- tation : ces deux thermomètres qui appartenoient à Shi ARS le Prince Louis régnant de Salm-Salm, furent portés à Senones, chef-lieu de fa Principauté dans les Volges : M, l'abbé Chaligny, Aumônier du Prince, & ancien Pro- fefleur de Mathématiques à Metz, prit foin de ces deux thermomètres, & me manda; « J'ai voulu m'aflurer de la

» marche de vos deux thermomtres, j'ai mis l'un & l'autre

DéRSoNSTCUTUE Ni cuiErs. 37 à la glace pilée; celui au mercure marquoit un demi-degré « au-deflus de zéro ; le fecond, à l’efprit-de-vin, un demi-degré « au-deflous : ayant placé avantageufement ces deux thermo- « mètres, au mois de Novembre 1774, j'obfervai les froids « rapportés dans la Table qui fuit ».

HEURES BARo- |[THERMITHERM.

IAA dy song) ve L

Jour. mercure. | efprit-de-vin.

VENT.}ÉTAT DU CIEL,

, |Pouc, Lig. Deg.

Nov.22|mat, 71127. 11]— 91 + . Incige,

IE TAUPE TPE CE £

23[mat. 61/27. o1l— 9 mat. 7:1......|— 9 Hire 80 Also ==

24|mat. 7:126. 8il— 4: ++. neige. brraliae th) aR ES .

26|mat. 52126. 9 |— s: .. foir 8+ ….|— 61.....,/....

27|mat. 6:27. o?|— 14 |— xs |N. E.lciel ferein. mat. 7e... 15 |— 152|.. matalOiN ss 153l— 16 mr

28|mat. 6-|26. 3 |— 11:1|— 1221}.... {ciel nébuleux. mat. 8 c.— 115l— 125...

29/mat, 7 |26. 9 |— 3 |— 411....

3a|mat 26. 7:l— o |— oil....

Les moins dans cette Table avant les chiffres, indiquent les degrés de froids obfervés au-deffous de la première con- gélation. On voit par cette Table, que le plus grand froid fut obfervé le 27 Novembre à 8 heures du matin, par un ciel ferein, le vent Nord-eft: le thermomètre au mercure defcendit à 1 s degrés +, & celui à l'efprit-de-vin à 1 6 degrés au-deilous de zéro : la terre étoit couverte d’un pied de neige. À Paris, le même jour 27 Novembre, à 7 heures & demie

8 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE 3

du matin, j'obfervai de mon Obfervatoire, le froid à 7 degrés au-deflous de zéro: le ciel étoit, de même qu'à Senones ,: ferein, le vent aufli le même, Nord-eft: le baromètre étoit à 28 pouces o lignes +: les trois Jours avant le 27, il étoit: tombé à Paris 1 5 lignes de neige, qui exiftoient le 27. On. voit que le même jour, à la même heure, & les circonftances étant les mêmes, pour le ciel, pour le vent & la neige, à Paris comme à Senones, le froid fut plus confidérable à Senones qu’à Paris, de 9 degrés : cependant Senones & Paris font fous la même latitude. Latitude de Senones 48123" 7", & Senones eft à 18” 30" de temps à l'orient de Paris. Le fol de Senones eft plus élevé que la Seine à Paris, lorfque la rivière eft à 4 pieds de l'échelle tracée à une des arches du Pont-royal, de 825 pieds {d). Sa pofition eft dans un fond, -environné de montagnes qui tiennent à Îa ville, élevées de 12 à 1500 pieds. La plus grande artie des pentes de ces montagnes qui regardent Senones font {kériles & fablonneufes ; les fommets font couverts de fapins; une colline laifle le vent du Nord-eft libre, pour fe faire fentir à Senones, & c’eft à cette pofition que les ther- momètres étoient placés. M. l'abbé Chaligny termine fa Lettre, en difant : « Perfonne à Senones & dans les environs, » ne fe fouvient d’avoir éprouvé un froid auffi vif & auf prématuré que celui du 27 Novembre 1774.»

D'après ce que je viens de rapporter, ce froid paroît bien extraordinaire, vu les circonftances & les rapports qui fe trouvent à peu de chofe près les mêmes; les caules d’une fi grande difproportion, paroiflent extrêmement difficiles à expliquer : c'eft aux Phyficiens à en tirer les conféquences. Ce fait eft conftaté par l'obfervation, & ne peut être révoqué en doute.

Je rapporte ici les obfervations correfpondantes à celles de Senones, que j'ai faites à Paris, L2

(d) Mémoires de l’Académie, année 1772, 1.* Partie, page 472:

Nov. 22

23

LE

26

27

28

29

D'ELSMISRONTIE Nic !Es, 39

HEURES| BAR o- du Jour.

= ÉTAT DU CIEL. MÈTRE,

mat. 7+ couvert, en partie la nuit dernière.

loir 1: couvert, & nuages rares [a matinée.

for 70 couvert, & l'après-midi, neige le foir, la terre couverte.

mat. 7 couvert, & la nuit dernière, neige 3 lignes.

midi + - E. fferein, & une partie de la nuit.

foir 10 couvert , ferein l'après-midi,

Pi

mat. 7 couvert, & la nuit dernière avec neige 3 lignes,

foir 1 ferein, en partie la matinée.

foir 10 (erein , peu de {oleil l'après-midi.

mat, 8 couvert en grande partie, ferein la nuit derniére,

midi + N. {couvert & la matinée, neige 2 lignes.

4 é a 43

foir 10 -Jcouvert, neige lapres- midi 2 lignes,

mat. 7+ ferein & une partie de la nuit; rivière charte,

midi +|28. ferein, la matinée quelques nuages.

couvert-également depuis $ heures & demie; ferein l'après-midi.

couvert & Ja nuit Gernière.

midi + couvert & la matinée.

l couvert , neige l'après-midi 4 lignes, & grand vent.

couvert , & la nuit dernière.

pluie fine, peu de foleil la matinée.

+ fcouvert, pluie & neige l'après-midi.

couvert, & la nuit dernière,

J'ai reçu depuis la compofition de ce Mémoire, de nou- velles oblervations faites à Senones, au mois de Janvier

4777;

qui font encore plus extraordinaires que celles que je

wiens de rapporter du mois de Novembre 1774. Les voici:

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40 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

Lerre de M. l'abbé Chaligny , datée de Senones, le 37 Janvier 1777.

« J'avois autrefois gradué un thermomètre au mercure & à grand point, je l'ai comparé au vôtre, qui eft à l’efprit-de- vin, & j'ai. eu la fatisfaction de voir leur accord, dans un terme aflez important, celui du grand froid de l'an paflé. Je crois pouvoir aflurer que nous avons eu cette année 1777, un demi-degré de plus. Voici quelques obfervations : elles ne font pas complettes, parce que je ne me fuis foucié que de ce qui peut faire époque. »

LE SCIE PIE PS ED RE SES

HEURES Tuermon. THERMOM.

1777: du 2 au J o u r. | efprit-de-vin. mercure. Janv. 2 [matin 10 + 3 [matin 115 9 [matin 6E | 15 À matin 75 | 16:

« Les jours fuivans, le froid n’a plus été que de 8 à 9 degrés. Je puis ajouter que j'ai porté un thermomètre der- rière le château, au plus haut étage, pour le comparer avec les autres, & que là, ïl fe tenoit plus bas, de plus d’un demi- degré : nous avions 4 pieds de hauteur moyenne de neige, & dans des vallons ou précipices, 10 à 12 pieds. »

Je rapporterai ici les Obfervations correfpondantes äcelles de Senones, faites à Paris à mon Obfervatoire ; on les t'ou- vera bien différentes.

1777

DEssN STE E Nac:E:s 41

HEURES THERM,

BARo- À laut tr lou IVENTS|] EMA DUICTE L

Jour. ©] Mercure

Eee ——————…—_——nnee Heur, |po. hgne. Deg.

mat. 73/28. o,4| 31] ON. {couvert également, neige la nuit

dernière, 2 lignes. Mal. 75127. 10,9| 2 |N.N.E./ couvert de même, neige la nuit

dernière, r pouce 8 lignes.

mat, 73/27. 9,1| 6%] S. O. |couvert de même, plus grand froid de l'hiver à Paris.

mat. 72/27, 11,5] 421] S. O. |beau temps, & en grande partie couvert les jours précédens.

mat, 8 |27. 11,0] o | S. O. |couv. également de brouillard élevé. EP ER EP EE RER

Le 3, dans la journée, il étoit tombé 2 lignes de neige; le 4, 3 lignes; le $, 1 ligne; le 6, 1 ligne; le 7, 4 lignes; & le 8, 4 lignes; avec celle tombée pendant la nuit, 1 pouce 10 lignes: en tout, 3 pouces 1 ligne, qui exifloit le 10.

En comparant les obfervations de Senones avec celles faites à Paris, que je viens de rapporter, la différence eft confi- dérable pour le froid : elle va à 1 2 degrés, & il y a 3 degrés de plus en 1777 qu'au mois de Novembre 1774. Ce qui eft encore remarquable, c’eft qu'au mois de Janvier 1776, le froïd étoit, à peu de chofe près, le même à Senones & à Paris, & il y avoit également de la neige fur terre dans l'un & autre endroit.

AR ST CN Ep NUIT:

Température des Caves de l'Obfervatoire Royal.

Querques Aftronomes foupçonnent que la température des caves de l'Obfervatoire royal a changé, & qu'elle varie, fuivant les différentes températures du chaud & du froid, on a dit s'en être affuré par des obfervations. Cependant l’auteur anonyme d'un thermomètre univerfel, rapporte dans les Aa Helvetica, volumen 111. Balfileæ, 17 fi #, page 27, « que la température de la niche des caves de l'Obfervaioire royal, «

Mém. 1 7764

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42 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE

qui eft à 84 pieds, ne reçoit jamais la moindre variation, dans quelque temps que ce foit. C’eft ce que j'ai vérifié bien des fois, tant en été qu’en hiver, avec les mêmes inftrumens. »

Et page 30: « Par une obfervation faite le 17 Juillet 1741, avec deux de mes thermomètres, dans une mine, fituée à Ardinghem, entre Calais & Boulogne , dont la profondeur étoit de 447 pieds de roi, on a trouvé que la température de cette mine à cette profondeur, étoit précifément la même que celle de la cave de lOblervatoire. Cette expérience fut faite avec foin & intelligence. »

Même page : « Par une autre obfervation, faite à Su/elle près de Carcaffonne, en 1741, & plufieurs fois réitérée en 1742, dans une grotte enfoncée fous plus de 60 toiles’ de marbre ou de terre, au-deffus, & jufqu'à $00 pas en avant, & dans les diverfes places de cette grotte, on a trouvé pré- cifement le même degré de température que le précédent. »

Mais onlit dans les Leçons de phyfique de M. l'abbé Nollet, tome ÎV, page 134: « Sur le témoignage de M. Caffini, les caves même de l'Obfervatoire changent fenfiblement. » (Page 399): « Nous favons préfentement, à n’en plus douter, que cette température fouterraine n'eft point fixe, comme il faudroit qu'elle le fût, & comme on l'a fuppofé long-temps. » / Page 38 5): « Savoit-on que dans les caves profondes & dans les autres fouterrains, il ne fait ni plus chaud en hiver, ni plus froid en été que dans les autres faifons de l'année, ou que, s'il y a des différences, elles font très-peu confidérables. Pour moi, j'eftime que cette température eft toujours la même, ou très-peu s'en faut. Pour décider la queftion, il faudroit avoir d'anciennes obferva- tions, & les mêmes inftrumens fur lefquels elles auroïent été faites, & le degré de la température qui auroit été pris & conftaté alors avec toutes les précautions néceflaires ; mais jufqu'à préfent, on ne s’eft fervi pour cette opération, que de moyens très-infuffifans ; on fe contentoit de porter dans les caves, & de fufpendre à un clou, les inflrumens, & de les laifler du matin jufqu’au foir, & même quelques heures

D'EUSMSÉC ENEL NC ES: 43

feulement ; encore y defcendoit-on avec un flambeau que lon laïfloit fouvent , à la vérité, au bas de l'efcalier qui eft très-étroit, & qui eft la feule ouverture; mais qui doit infail- liblement changer de quelque chofe la température des caves, felon le temps qu'il y féjourne ; l'expérience faite au mois de Février dernier, fur le thermomètre de M. de Reaumur , aujourd’hui de M. Briflon, en ef la preuve. Le moyen le plus für pour faire cette obfervation avec exactitude, ef d'y porter d’abord de l'eau dans un vafe, & de l'y laïffer plufieurs jours pour lui donner le temps d'être pénétrée par la température de la cave, enfuite d'y plonger les thermomètres, & d'aller vingt-quatre heures après , tout au plus tôt, faïfnr promptement, à l’aide d’une fimple bougie , le point fe trouvera alors la liqueur de l'inftrument; c'eft fe moyen que M. Baumé a employé pour vérifier ce degré de température, fur les ther- momètres avec lefquels on avoit obfervé le froid de cette année.

OBSERVATIONS fur la Température de ces Caves, à de celles qui font à l'Hôrel de Clugny.

Le 9 Novembre 1775, à 7 heures + du foir, le baromètre étant à 28 pouces o ligne À, & le thermomètre à l'ombre & à l'air libre, à 6 degrés de dilatation ; je portai dans les caves de l'hôtel de Clugny, à 16.pieds de profondeur, à compter du niveau de la cour, quatre thermomètres déjà cités dans ce Mémoire; favoir, les V.°* 1, ZI au mercure, III & IV à lefprit-de-vin; ils y pañèrent la nuit, & le lendemain 10, à 8 heures du matin, je trouvai que les quatre thermomètres marquoient 9 degrés + de dilatation pour la température de ces caves; le baromètre étoit à 28 pouces 1 ligne £, & le thermomètre à l'air libre, à 4 degrés ! au- deflus de zéro.

Le grand froid du mois de Janvier 1776, m'ayant fait conjecturer que la température des caves de l'hôtel de Clugny ‘pouvoit être changée confidérablement; le 30 - anvier, après

1

44 MÉMoiRes DE L'ACADÉMIE ROYALE

avoir obfervé le degré de froid, à mon Obfervatoire, au thermomètre ».° Z1], je le portai à 9 heures + du foir aux caves, pour connoître le changement de température que le froid pouvoit y occafionner; je le mis au même clou, il avoit été le 9 Novembre dernier, il y pafla la nuit, & le lendemain 31, à 6 heures + du matin, il marquoit feu- lement 4 degrés au-deflus de zéro, $ degrés À de moins qu'au mois de Novembre; la nuit du 30 au 31 Janvier, le thermomètre à mon Obfervatoire avoit marqué 12 degrés defroid, & le 31, à 7" 20 du matin, il y avoit 1 3 degrés au thermomètre »,° ZZ,

Le 31 Janvier, à 1 1 heures du {oir, je remis aux mêmes caves le thermomètre ».° 7/7, en le plaçant au même endroit il avoit été la veille: le lendemain 1.” Février, à46 heures du matin, je le trouvai au même degré, 4 degrés au-deflus de zéro.

D'après ces obfervations, qui donnoient une fi grande difté- rence pour ja température de ces caves, occafionnée par le froid; je fus curieux de favoir, fi les caves de l'Obfervatoire royal fubiroient aufi quelque changement de température, comme celles de hôtel de Clugny. Le 1. Février 1776, à 10 heures Z du matin, je defcendis dans les caves, accom- pagné du Suifle de l'Obfervatoire, qui portoit un flambeau allumé, & le dépofa au pied de lefcalier ; je plaçai à des clous, dans Fendroit l'on met ordinairement les thermo- mètres, le thermomètre au mercure #.° Z; un fecond à l’ef- prit-de-vin ».° 111; & un troifième plus grand à l'efprit-de- vin, la boule en olive, réglé dans les degrés de condenfation fur le froid obfervé cette année au thermomètre //; ce grand thermomètre eft numéroté ZX: je laïffai ces trois inftru- mens aux caves. jufqu'au lendemain à ro heures du matin, que j'y defcendis avec une petite bougie allumée, & mile dans une lanterne, précaution qui étoit néceflaire pour ne pas changer la température de ces caves, ce qui feroit arrivé fi jy étois defcendu avec un flambeau. Je trouvai que les irois thermomètres marquoient, favoir, Le 7.” Z au mercure,

DNEMSMLS NC. L'EVNAC'E:S. 45 10 degrés juite; le ZT, 10 degrés +; & le grand ZW,

10 degrés = +: La veille, en dépofant ces trois thermomèires aux caves, j'avois recommandé au Suifle de tenir les caves fermées, dans la crainte qu'on n'en changeit la température en y Fier avec un flambeau ; quand j j'allai les reprendre, le Suifle m'aflura que perfonne n'y étoit defcendu.

Le 2 Février, à 8 heures 2 du foir, je mis aux caves de l'hôtel de Clugny, le thermomètre //7; le lendemain 3, à 8 heures du matin, il marquoit $ degrés + au-deflus de zéro.

Le 4 Février, à 8 heures + du Loir, Je remis encore aux caves le mème thermomètre 7.” ///; be lendemain 5 , à 8 heures du matin, il étoit à $ degrés +.

Le 13 Février, les thermomètres qui avoient été employés à mefurer le froid, furent portés aux caves de l'Obfervatoire royal, par les Commiffaires; ils y reftèrent jufqu'au 16. J'y avois porté mes thermomètres, &c ils donnèrent pour la tem-

érature des caves, favoir, le ».” Z dans le bain, 10 degrés; de 17 également 10 degrés jufte ; les autres thermomètres, que j'avois fufpendus à des clous, donnèrent, le ».° UT, :10 degrés & +, comme Ja nuit du r5Ÿ aù! 2 QUES. le ».° de mème, 10 degrés 7 +: le n.” VI, 10 degrés +; le ».° F, 10 degrés ; & le ». VIII également 10 degrés.

Dans le Journal de Phyfique, rome 1V, partie VI, page 480, mois de Décembre 1774. On lit : « II vient de s'élever un doute fur un changement arrivé dans la température des caves de l'Obfervatoire royal de Paris; on a obfervé à trente années de diftance /e), avec le même thermomètre à l'efprit- de-vin, le degré de a température de ces caves, dont la profondeur depuis le rez-de-chaufiée eft de 85 pieds; cette température, en Mars 1733, étoit de 10 degrés :; en Mars 1773, elle étoit de 8 degrés; c'eft-à-dire, 1 degré À -plus froideen 1773 qu’en 1733, ce qui répond à une diffé-

rence de 7 lignes fur le thermomètre dont on s’eft également

{e) On auroit dire quarante années.

»

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»

46 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

fervi dans les deux différentes obfervations: maïs cette variation de température a befoin d'être vérifiée de nouveau, l'efprit- de-vin du thermomètre eft devenu prelque blanc, & peut- être fa graduation ne répond -elle plus à 100 + dans l'eau bouillante, à 32 degrés + de la chaleur naturelle du corps humain, à zéro dans l'eau qui gèle, & à 15 au-deflous de la congélation, dans un mélange de deux parties de glace qui fond, & d’une partie de fel marin, ce qui produit à-peu- près le plus grand froid qu'on ait à Paris.»

Dans ce que je viens de rapporter, on a eu raifon de dire que cette variation de température des caves de l'Oblferva- toire royal, demandoit d'être vérifiée de nouveau. Le thermo- mètre dont il eit parlé, fut envoyé chez M. Baumé, le 9 Février 1776, pour être foumis avec les autres thermomètres aux expériences des Commiflaires; j'étois préfent, & je recon- nus cet inftrument par le détail que je viens de rapporter; je pris un foin particulier de ce thermomètre; la divifion de la planche était gravée, l'échelle portoit 65 degrés de dilata- tion, & 30 degrés de condenfation. Il avoit pour titre : Thermomètre conftruit fur les principes de M. de Reaumur, de l'Académie Royale des Sciences, 1734. Le grand chaud des années 1706, 1707 & 1724, y eft rapporté à 29 degrés +;

la température des caves, 10 degrés +; le froid de 1709,

14 degrés À, toutes ces quantités font gravées; vis-à-vis la température de 10 degrés, il étoit écrit au crayon, M. 1734; & à 8 degrés+, un trait à l'encre & au crayon, M. 1773: la boule de ce thermomètre avoit 17 lignes de diamètre, & 10 degrés de dilatation à compter de zéro, occupoient 3 pouces 2 lignes + du pied-de-roi. Je mis ce thermomètre, le o Février, dans la grande baffine remplie de glace fon- dante pour bien connoitre le commencement de a divifion de zéro; il fut long-temps à fe fixer; à ce point je mis un fil ciré ; cet inftrument fut porté aux caves de l’Obferva- toire le 13, mis avec les autres thermomètres dans le bain, y refta jufqu'au 16, & le 16, je trouvai qu'il donnoit pour la température des caves, 10 degrés =, = de degré

DES SCIENCES. 47 de moins qu'en 1734, & 1 degré 7 de plus qu'au mois de Mars 1773. I y a lieu de préfumer que la différence de température annoncée , eft provenue du thermomètre qui aura defcendu de fa planche, n’y ayant rien fous la boule

our le contenir.

M. le Gentil, de cette Académie, qui a fait également des obfervations fur le changement de température des caves de T'Oblervatoire royal, en a rendu compte à l'Académie dans un Mémoire, le 14 Février 1776.

TABLE contenant les obfervations fur la Température des Caves de l'Obfervatoire royal, à de celles de l'hôtel de Clugny ; à mes Thermomtres.

MR

JOURS [|Gaves|lC a v E sINumÉRoSs

de de de des THERMOM. 1 Ce Clugny. | l'Obfervat. | THERMOM.

| Des, 12, Deg,

1775. Novembre.| 9 au 10 | 9,9 GE I. oorereisrarele ls ITS 9,9 NEA LITE 9,9 CE Tv 1776. Janvier. ..| 30 au 31 | 4,0 AE e 1 I Février....| 31 au 1°] 4,0 TE DIVX 1 San or late 10,0 I sens 10,0 + ATRTE : 10,05 I X. 2 au 3 MON NIUE ITE au $ 5,3 scie 117 TETE IAE 10,0 LE er 10,0 UE PE 10,0% III. Bot 10,0+ AVE Ets tete 10,0% V I. das je 10,0 V. ='3fr 10,0 VIII.

48 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

A URUT IACYLUE UE

Obfervarions fur la difficulré qu'a eu la rivière de Seine de. charier à de fe geler, fur la durée de [es glaces, àr les vapeurs d fumées qui fortoient de [es eaux pendant la gelée.

Les grands froids qui font de Jongue durée, peuvent être précédés par des circonftances que l'on ne connoït pas encore, & je rapporterai ici un petit détail de ce qui avoit précédé le froid extraordinaire du commencement de cette année 1776: ces détails pourront peut-être, dans la fuite des temps, être de quelque utilité. Le printemps, l'été & l'automne de 12745 furent très-beaux ; & généralement par toute la France, la chaleur fut grande & conftante, ce qui occafionna une très-prande fécherefie, & depuis un grand nombre d'années, on navoit pas vu une année femblable à celle de 1775. Vers la fin de l'année, on eut des brouillards confidérables & conftans ; le mois de Novembre en offrit 2 1 jours, le mois de Décembre autant ; il y en eut en Janvier 1776, les 1,2, 3, 6,8, 9, & la fuite eft rapportée dans les Tables qui font au commencement de ce Mémoire: la plupart de ces brouillards étoient élevés; ils occafionnèrent des rhumes dans les provinces du royaume & dans une grande partie de l'Europe; peu de monde en fut exempt, & beaucoup de gens en périrent: cette efpèce de rhume fut nommée la grippe, & cette dénomination devint générale.

Le 30 Odobre 1775, on reflentit à Paris, & dans les en= virons, dans le Maine & dans la Normandie, un tremblement de terre, vers les ro heures À du matin, très-fenfible dans cette dernière province. Je rendrai compte à l'Académie de ce tremblement de terre dans un autré Mémoire, l'ayant reflenti mofmëême à Corbeil, 7 lieues au-defflus de Paris, à 10" 42 du matin. Je ne cite ce tremblement de terre, que parce que plufieurs perfonnes prétendoient qu'il pouvoit avoir contribué, en pañlant par des fouterrains, à empêcher la rivière de Seine de fe geler pendant les grands froids du mois de Janvier,

Depuis

D'ETSAASAOUUENN CiE's, 49

Depuis le 9 Janvier, que la gelée commença, & que le froid alla en augmentant, paflant 9 degrés de glace, comme on peut le voir dans la première Table de ce Mémoire, la rivière ne charia de glaçons que le 19, continua de charier jufqu'au 24, & ne fut prife & gelée que la nuit du 24 au 25, au-delà des Ponts, après avoir eu des froids der1où71 degrés : phénomène affez remarquable ; & l'Académie invita les Phyfr- ciens à faire des recherches fur cet objet. Le froid de 1709 fe trouva dans la même circonftance; la rivière de Seine ne gela pas totalement ; le milieu de fon courant refta toujours libre à Paris /f): Et M. l'abbé Nollet rapporte /#), après avoir parlé de la formation de la glace: « C'eft ainfi qu'on peut expliquer un fait qui parut fort fingulier dans le temps qu'on l'obferva, & qui le paroit encore tellement aujourd’hui, que bien des gens refufent de le croire, quoiqu'il foit bien attefté. Pendant l'hiver de 1709, la Seine ne fut point entièrement prife; il y eut toujours un courant découvert entre le Pont-neuf & le Pont-royal, & l'on fait cependant que cette rivière fe gèle communément par un froid de 8 ou ro degrés, plus foible par conféquent que celui de 1709, qui fut de r$ degrés & demi. I eft fingulier, de pouvoir dire en pareil cas : /a rivière ne fe glace point tout- ä-fait, parce qu'il fait trop froid. » La circonftance de 1709 ne fut pas exactement la même que celle de cette année: En 1709, le froid fut très-fubit, très-âpre dans fon com- mencement, & moins long dans fa plus grande rigueur. M. de la Hire rapporte dans les Mémoires de l'Académie /k) : « Le froïd du commencement de cette année (1709) a été exceflif, avec beaucoup de neige; mon thermomètre def- cendit jufqu'à $ parties le 13 & le 14 de Janvier; les jours fuivans, étant un peu remonté, il revint à 6 parties le 20, & le 21, à $ +; enfuite, le froid diminua peu-à-peu : Ce

(f) Hiftoire de l’Académie, année 1709, page 9. (g) Leçons de Phyfique , rome IV, page r27. (h) Mémoires de l'Académie , année 1710 , page 140.

Mém. 1776,

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so MÉMoIiRESs DE L'ACADÉMIE ROYALE

grand froid fut fort fenfible; car le 4 Janvier, le thermo- mètre étoit à 42 parties, fort près du moyen que jai déterminé à 48 ; le 6, il vint à 30, le 7, à 22, le ro, à 9, & enfin le 13 à $. Ce fut fans doute ce changement fubit qui parut fi extraordinaire; & ce qui furprit encore, c'eft que ce grand froid furvint fans aucun vent confidérable, ou il n'y en avoit qu'un très-foible vers le Sud ; & lorfque le vent augmentoit & tournoit vers le Nord, le froid dimi- nuoit. L'hiver de 1709 a duré long-temps, car le 13 Mars, il geloit encore très-fort, le thermomètre étant à 24 parties ».

L'eau tombée & melurée à l'Obfervatoire royal , par M. de la Hire, en 1709, fut de 21 pouces 9 lignes +

Le froid ayant commencé à Paris, le o Janvier 1776, par un vent de Nord-eft & le ciel couvert, du 9 au 19; la gelée alla en augmentant, à geloit à toutes les heures du jour & de la nuit avec des degrés de froid, de 6, 7, 8 & 9 degrés +, comme on peut le voir à la première Table de ce Mémoire; le thermomètre qui marquoit ces froids, n'étoit pas placé encore avantageufement pour les recevoir, il étoit à la fenêtre d'une de mes chambres; & cette polition avec celle de mon Obfervatoire, donnoit une différence de 1 degré +, comme je le vérifiai, le 19 Janvier, à 1 1 heures du foir; ainfi en ajoutant 1 degré +, aux degrés de froids que je viens de rapporter , il donneroit 7 degrés +, 8 degrés +, 9 degrés+, & 10 degrés; malgré des froids aufli grands, depuis le 9 jufqu'au 19 Janvier , la rivière de Seine ne charia aucuns glaçons; le ciel pendant ce temps avoit été prefque continuellement couvert de brouillards élevés; le vent, excepté le 11 & le 12, fut au Nord-eft; le 11, l'après-midi, ib tomba 1 pouce 8 lignes de neige; la nuit du 11 au 12, x pouce 10 lignes ; le 12 l'après-midi, 6 lignes; le 13, 6 lignes ; la nuit du 13 au 14, 6 lignes; ce qui donnoit S pouces de neige; elle étoit très-fine, & provenoit des brouil- lards élevés : cette neige refta en totalité, pendant toute la gelée, la terre qui étoit gelée par les premiers froids l'enx- péchoit de fondre.

DE ss à S'rc AE: NIIC €: s: s1

La nuit du 24 au 25, la rivière fe gela au-deffus & au- deflous du pont de la Tournelle & du Pont-royal vers Sèves & Choifi. Ne pourroit-on pas conjeéturer que la rivière de Seine n’a charié & n’a été prife difficilement, qu’à caufe que le ciel étoit continuellement couvert de brouillards élevés ; qu'un ciel ferein, contribueroit beaucoup à la faire prendre, & qu’enfin les eflets du Soleil, avant fon lever & à linftant qu'il fe lève, peuvent y contribuer ; c'eft ce que j'examinerai dansce Mémoire, en rapportant des froids moins confidérables que celui de cette année, & perdant lefquels la rivière de Seine a charié; j'aurai égard en même temps aux différentes hauteurs des eaux de la rivière, qui doivent y entrer pour beaucoup, ainfi qu'à la direétion du vent.

Le 25 Janvier, l’eau couloit dans le milieu des baffins de la Seine entre les ponts; les bords étoient feulement gelés, & la glace augmentoit chaque jour ; un grand nombre d'Ouvriers la rompoit ; le 27, plus de cinquante hommes y étoient occupés entre le Pont-neuf & le Pont-royal, la moitié de ce baflin étoit gelée fur les bords ; la glace la plus forte étoit du côté du quai des Théatins, & l’eau couloit librement au milieu de fon lit. Malgré le travail de ce grand nombre d'hommes, ce bain fut totalement gelé le 30 : pour les autres parties de la rivière , entre les Ponts, lon obtint un courant.

Le 31 Janvier, entre 4 & 6 heures du foir, je parcourus les bords de la rivière; depuis le Pont-royal jufqu'au pont de Sève, ce n'étoit qu'une glace unie; à 3 heures de l'après- midi, plus de deux mille perfonnes étoient fur la rivière; plufieurs alloient en patinant jufqu’au pont de Sève; on pañloit la rivière fans crainte & fans danger, hommes & femmes, vis-à-vis Je Bureau des voitures de Verfailles, le palais Bourbon, les Invalides, l'École militaire, les Bons-Hommes; & entre le Pont-royal & le Pont-neuf, vis-à-vis le premier guichet du Louvre & le guichet neuf. Du Pont-neuf au Pont-au-change, il n'y avoit que les bords de la rivière de gelés ; du Pont-au-change au Pont-notre-Dame, de même; du Pont-notre-Dame au Pont-Marie, une grande partie de

s2 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

gelée; depuis le Pont-Marie & le Pont de la Fournelle, en: remontant vers Choïfi elle étoit entièrement prife depuis EU jours; du Pont de la Tournelle au Pont-rouge, & de ce dernier au Pont de l'Hôtel-Dieu, entièrement gelée, excepté vis-à-vis le jardin de l’Archevèché, il reftoit un courant; du Pont de lhôtel-Dieu au Pont-Saint-Charles; & du Pont-Saint- Charles au Pont-Saint-Michel, il reftoit un courant; ainfi que du Pont-Saint-Michel au Pont-neuf. En général, tout auroit été gelé, {1 l'on n'avoit pas eu foin de rompre les glaces au Pont-rouge, au Pont-Marie, au Pont-notre-Dame, & entre le Pont Saint-Charles & le petit Pont.

Je donnerai à la fin de ce Mémoire, une Carte de la rivière, qui fera voir les parties glacées & celles qui ne lont pas été.

Le 3 Février, je parcourus de nouveau la rivière, je la trouvai encore dans le même état je l'avois vue le 37. Le 2 Février, on la pafloit encore fans crainte, malgré le dégel, entre le Pont-neuf & le Pont-royal, ainfi que le 3 dans la matinée; mais des ordres étant furvenus, plufieurs Sentinelles placés le long de la rivière en défendirent le paflage l’après-midi.

Le 27 Janvier au matin, la glace répondoit à l'échelle du Pont-royal, à 9 pieds + Z, Que s’affaifla enfuite; car le 31, elle ne répondoit plus qu'à 8 pieds: Le 3 Février, les eaux qui avoient augmenté par la fonte des neiges, LGicet CET la glace fans la rompre, elle répondoit à 9 pieds de la même échelle, à 3 heures de Faprès-midi.

Le 4, à $ heures du foir, la rivière étoit encore dans le même état malgré le dégel; au Pont-royal, la glace répondoit à. 9 pieds + de l'échelle.

Le 5 l'après -midi, la rivière encore gelée, une partie de la glace étoit couverte d’eau.

e 6, à xx heures du matin au Pont-royal, la glace en: totalité exifloit encore, l’eau l’avoit foulevée confidérablement,. elle répondoit à 13 pieds de l'échelle, la furface étoit couverte: dune nappe d'eau. Le même jour, entre $ heures + & 6

DAEASM'IOTENT EL N UC Æ16: 53

heures, la débacle des glaces fe fit au Pont-royal; les effets n'en furent pas aufli violens qu’on lavoit craint; ce qui fe détacha d’abord fut ce qui tenoit entre le Pont-royal & le Pont-neuf; la débacle difcontinua enfuite, elle reprit le 7, à 3 heures de l'après-midi; au Pont-royal la rivière charioit, & étoit totalement couverte de glaçons; ce fpeétacle étoit intéreflant & curieux à voir; ce n’étoit pas des mafles confi- dérables, les glaçons étoient entraïnés, en préfentant hors de l'eau le champ de leur épaiffeur , de manière que ces glaçons. reflembloient à une carrière de pierres placée horizontale- ment, on ne voyoit point d’eau, & elle charioit à la hauteur de 16 pieds de l'échelle.

Le même jour 7, à $ heures du foir, je parcourus a rivière ; au Pont-notre-Dame les glaçons étoient arrêtés juf- qu’au Pont-Marie, du Pont-Marie jufqu'au de-là du Pont-de- Grammont; du Pont-ouse jufqu'à la ligne en points que J'ai tracée fur le plan de la rivière; au Pont de la Tournelle la rivière charioit avec une très-grande vitefle, on voyoit l’eau & les glaçons féparés ; elle charioit de même du Pont de la Tournelle au petit Pont de l'Hôtel-Dieu, & dans toute cette partie de la rivière, jufqu’au Pont-royal & au-delà vers Sèves.

La débacle recommença la nuit du 7 au 8. Le 8 à midi, la rivière étoit prefque totalement debarraffée, elle ne charioit plus qué quelques glaçons; mais il y en avoit encore beau- coup d’amaflés contre le parapet du Quai Pelletier, qui y avoient été portés par la violence du courant, & à une affez grande hauteur; des hommes étoient occupés à les détacher. Malgré les précautions prifes pour empêcher les accidens , les glaçons entraînèrent plufieurs bateaux que l’on avoit mis à l'écart, & amarrés à de gros pieux.

Le dégel avoit fait craindre une inondation confidérable ;: & s’il étoit venu fubitement, il y avoit de quoi l'occafionner;; la glace de la rivière avoit 10 pouces d’épaifleur, & la cam-- pagne étoit couverte de neige; il pouvoit en refulter les mêmes accidens que ceux arrivés par la débacle des glaces de l'hiver:

de 1767 à 1768 (voyez le Mémoire de M. de Parcieux.,,

s& MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE dans nos volumes, année 1768, page 54.) Mais le dégel

vint par degrés, & la plus grande hauteur foient parvenues les eaux de la rivière, n’a été que de 16 pieds : à l'échelle du Pont-royal, ou 14 à celle du Pont de la Tournelle, le 21 Février; pendant le dégel, larivière augmentoit & diminuoit.

Pendant les jours des plus grands froids, on remarquoit que la rivière fumoit confidérablement, ce qui peut - être n’avoit pas encore été obfervé à Paris, ou rarement (i). Je rap- porterai ici les jours j'ai vu cette fumée, ou vapeurs qui s’élevoient des eaux, &que lon apercevoit entre Îes glaçons qui flottoient du Pont-neuf au Pont-royal; il en étoit de même ailleurs. On voyoit diftinétement les finuofités que formoit cette vapeur, qui étoit condenfée au point d'être vifible fous a forme de fumée; elle fuivoit le courant inégal de l'eau occafionné par les glaces qui couvroïient une partie de la rivière, dans les temps qu'elle a charié.

Le 20 Janvier au matin, larivière fumoit entreles glaçons, la vapeur rafoit la rivière en remontant contre le courant ; cependant le vent étoit Nord-eft, & cette vapeur auroit être chaffée , fuivant le courant de l’eau, par le vent qui régnoit.

Le 21 au matin, {a rivière fumoit.

Le 27 au matin, de même; les vapeurs étoient bien plus confidérables que le 20 & le 271; elles rafoient l’eau, en fuivant le courant de la rivière, direction contrairé à celle qu'elle avoit prife le 20; le vent étoit le même Nord-eft. Le même jour, à $ heures + du foir, il s'élevoit de la rivière un brouillard très-épais & inégal, à plufieurs degrés au-deflus de l’horizon ; ce brouillard étoit extrémement fenfible du côté du couchant, en le regardant du Pont-nêuf.

Le 28 au matin, la rivière fumoit confidérablement.

Le 29 au matin, de même.

Le 31 au matin, elle fumoit beaucoup vis-à-vis le quai des

(4) Un de mes amis, qui demeure fur le bord de la rivière, a remarqué, que lorfque le thermomètre pafle 10 degrés de froid, & qu'il y a du foleil, les eaux de la rivière fument, & c’eft ce qu’il a obfervéen175 3, 1767 & 1768.

D E:Ss:S CT EN C Es. 55

Auguftins, étant prife du 30, entre le Pont-neuf & le Pont- royal.

Le 1.” Février au matin, elle fumoit encore comme les jours précedens.

M." le Roy & Defmareft, de cette Académie, qui ont fait des obfervations fur ces vapeurs ou brouillards, ainfi que fur la débacle des glaces, fe propofent d'en rendre compte à 1 Académie,

Je rapporterai ici ce que Henry Ellis obferva à la baye de Hudfon, pendant fon voyage en 1746 & 1747, au fujet de ces vapeurs ou fumées / 4).

« L'air de ce pays n’eft jamais ferein, ou du moins il left fort rarement. Dans le Printemps & l’Automne, ïl y a con- tinuellement des brouillards fort épais & humides, & air eft rempli, pendant l'hiver, d’une infinité de petites flèches, qui font vifibles à l'œil, principalement quand le vent vient du Nord ou de l'Eft, & que la gelée eft très-forte ; ces petites flèches fe forment fur l'eau qui n’eft pas gelée; car on obferve que par-tout il y a en hiver de l’eau fans glace, il s’en élève une vapeur fort épaifle, qu’on appelle fumée de gelée, & c'eft cette vapeur qui en fe gelant eft tranfportée de tous côtés par les vents, fous la forme vifible de ces flèches, ou

icula. Pendant tout le commencement de l’hiver, la rivière du Port-de-Nelfon n'étoit pas gelée du côté du courant de l'eau; cette rivière étoit fituée au Nord de nos quartiers d'hiver, & nous obfervames pendant tout ce temps que le vent venant de ce côté nous amenoit continuellement des nuées entières de ces particules glaciales, qui difparurent auflitôt que la rivière fut tout-à-fait prile. »

La rivière du Port-de-Neljon, efl de 11 degrés environ plus nord que Quebec, le degré de froid fut obfervé en 1743 de'33 degrés, rapportés au thermomètre de M. de Reaumur //). Pur

(4) Voyage à la baÿe de Hudfon, par Henry Ellis, traduit de l'Angloës, 1749, in-12, tome 11, page 79.

(2) Mémoires de Académie, année 1744; page 179; ÊT r749; page 10%

56 MÉMoirEs DE L'ACADÉMIE ROYALE A RUT TT LEA Les effèrs du Froid de 1776. Les froids du 9, du ro & du 11 Janvier avoient gelé &

raffermi la terre ; la neige qui tomba depuis le 1 r fe conferva en totalité jufqu'au dégel , foit à la campagne, loit à Paris : elle fe durcit par les grands froids qui fuccéuèrent. Dans les rues de Paris, elle n'avoit pas été entièrement enlevée, elle fut foulée aux pieds, & durcit de manière que la fuperficie n'offroit qu'une glace unie dans la plupart des rues: les hommes & les chevaux ne pouvoient les parcourir fans danger , & il arriva un grand nombre d’accidens; on ne rencontroit à chaque pas que des embarras de voitures arrè- tées, des chevaux par terre & bleflés. Un grand nombre d'hommes & de femmes ne marchoient plus dans les rues qu'avec des chauffons de laine, de lifières, d'étofle & de chapeau. Il n'y avoit que ce moyen pour pouvoir marcher en füreté. Sur les Ponts qui étoient extrèmement fréquentés, comme le Pont-neuf & le Pont-royal, la neige qui y devint opaque & en glace, à la fuperficie, dans les commencemens, fe pulvérifa les jours fuivans, en devenant pouflière de glace, de manière que le vent l'entrainoit, & qu'en y pañlant, les {ouliers fe blanchifloient comme de pouflière dans le fort de l'été.

Les voitures bourgeoifes ne fortoient plus, ainfi qu'un grand nombre de celles qui étoient publiques.

Les perfonnes qui furent obligées d’avoir du bois pendant les jours des plus grands froids, payoïent les voitures fort cher ; je me trouvai dans cette circonftance, le 30 Janvier, je donnai trois livres, prix convenu fur le chantier, au lieu de vingt fous que je payois dans les autres temps de l'année : c'étoit la grande difficulté du charroi dans les rues de Paris, qui en avoit augmenté la différence du prix.

La confommation du bois à Paris, en 1776 , fut confi- dérable : elle alla à fix cents douze mille huit cents cinq voies

pour

D'ES SCIENCE S. 57 pour l’année ; plus forte de foixante-trois mille fept cents fept voies, que l'année précédente TEST

Il y eut auffi pour la confommation du charbon, comme pour fe bois, une très-grande diférence.

Les Fruitiers ne pouvoient rien garantir du froid, tout geloit dans leurs caves & leurs boutiques; on payoit. le quarteron d'œuf un prix exorbitant.

Un de mes amis avoit laifé de l’eau dans une terrine au fond de fa cave. dans laquelle on ne pouvoit parvenir que par plufieurs détours de l'efcalier, ÿ ayant quarante marches pour y defcendre, il la trouva entièrement gelée pendant les grands froids. A cette cave répondoit un foupirail qui y defcndoit perpendiculairement & qui prenoit fon ouverture dans la rue des Francs-bourgeois » prefque vis-à-vis la rue de Vaugirard ; Ja rue des Francs-bourgeois a fa direction prefque du Nord au Sud, & celle de Vaugirard de l’'Eft à l'Oueft. Plufieurs perfonnes de ma connoiffance eurent également du vin gelé dans leurs caves.

On vit pendant plufieurs jours dans les rues de Paris & fur les boulevarts des courfes en traîneaux , c’étoit la Reine, les Princes de la Maifon royale qui prenoient ce divertifle- ment, & plufieurs particuliers.

La violence du froid avoit gelé une partie des vins qui étoient expolés fur les quais S.-Paul & S.'-Bernard, les tonneaux s'étoient entr'ouverts, & la perte en fut confidérable; le pavé ne préfentoit qu'une couleur rouge.

On voyoit fur Ia glace de la rivière, vis-à-vis les Tuileries À entre Île Pont-neuf & le Pont-royal, un grand nombre de Corneilles, que le befoin de vivres y avoit attirées.

Le froid étoit fi violent qu'il avoit pénétré vivement dans les appartemens, même ceux il y avoit continuellement du feu, une pendule à fecondes, à roue de rencontre , placée dans mon cabinet, qui étoit échauflé par un poële j'avois continuellement du feu, excepté quelques heures de la nuit, fut arrêtée pendant plufieurs jours , quoique je la remifle de temps en temps en mouvement. Dans les chambres il ny

Mém, 1776. H

58 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

avoit pas de feu, une autre pendule à fecondes de M. du Fay fut également arrêtée par le froid , ainfi qu'une troifième , à fonnerie: ma montre à fecondes & à échappement de Graham ou à cylindre, s’arrétoit la nuit au chevet de mon lit.

Le 17 Janvier, à 11 heures du foir, le ciel ferein; le thermomètre marquoit alors o degrés+, un quart- d'heure après le ciel fe couvrit fubitement & également, auffitôt le même thermomètre remonta à 8 degrés. Différence 1 degré + d’un ciel ferein à un ciel couvert. nm

La nuit du 27 au 28 Janvier, mon thermomètre ».” Z, étant le 28 à 7" 20’ du matin, à 1$ degrés + au-deflous de zéro, un de mes amis mit fur fa fenêtre, expofée à l'Eft & à l'air libre, de l’eau-de-vie dans une foucoupe, & il la trouva gelée en forme de neige.

Le 28, je pris de la neige & j'en formai une boule de trois pouces de diamètre, que j'expofai à la flamme d'une bougie ; elle fe diflipa fans fe rélouare en gouttes d’eau.

Le 29 au matin, l'eau que je jetois (environ une pinte) de mon Obfervatoire dans la cour de l'hôtel de Clugny, à la hauteur de cinquante- quatre pieds, fe trouvoit gelée à fon arrivée fur le pavé.

Dans les latrines de l'hôtel de Clugny , fermées d'un enclos de quatre pieds en quarré, & placées dans une petite cour au rez-de-chaufiée, tenant au mur des bains de Julien & au Nord, la gelée avoit pénétré vivement ; la matière s'étoit gelée & gonflée de manière qu’elle fortoit de plus d’un pied au-deffus de l'ouverture de Ja lunette.

Pendant les grands froids, plufieurs cloches fe caflèrent en les fonnant: celle du collége de Clugny, place de Sorbonne, fut du nombre.

Des arbres fe fendirent & des puits gelèrent. On me manda de Corbeil, le 29 Janvier, que des tilleuls de 3 pieds 10 pouces , & de 2 pieds 10 pouces de diamètre, s’étoient fendus pendant la forte gelée, à la hauteur de 6 pieds; que tous les figuiers étoient péris ; à Étiolle, des puits de 6 pieds de profondeur, la margelle de 2 pieds 2, gelèrent de 2 pouces;

DIENSIMSIGIALE NN CES. s9

.chaque jour on avoit eu foin de caffer la glace, fans cela elle feroit devenue très-épaifle. Aux Bordes dans le voifi- nage, un puits de 9 pieds de profondeur, la margelle de 3 fut gelé; la glace avoit 2 pouces + + d'épaifleur. La rivière d'Eflone, qui entre dans la Seine à CobEt & dont les eaux font extrêmement limpides, & qui ne fe gèle pas ordinai- rement, étoit gelée comme la Seine.

Le grand froid occafionna beaucoup d’accidens à Paris & à la Campagne; les Courriers, les Voyageurs foufirirent beau- coup, plufieurs d'entre eux eurentune partie de leur corps gelé, & d’autres y perdirent la vie. On me manda de Montdidier en Picardie,le 1 1 Février « Nous avons eu quelques perfonnes mortes de froïd, entr'autres le Courrier de Paris pour a Picardie; fa carriole arriva à Clermont en Beauvoifis, le Courrier étant dedans abfolument gelé, le cheval abandonné à lui-même fut long-temps en chemin, & l'on eftima qu’il y avoit deux heures au moins que ce Courrier étoit mort. Nous avonsädes Vieïllards, de près de cent ans, qui con- viennent que le froid étoit bien plus grand qu’en 1709.»

A Montmorenci, le P. Cotte, Correfpondant de lAca- démie, me manda le 31 Janvier; «Le 26, on trouva dans dla neige deux hommes, dont l’un avoit les poignets gelés & couverts d'ampoules, comme s'ils euflent été brülés ; l'autre homme fut trouvé mort & entièrement gelé. Mon encre gèle dans ma plume, à mefure que j'écris, quoiqu'à côté d'un bon feu. Des ormes , à une demi-lieue d'ici, de $o ou 60 ans, fe font fendus par la gelée dans une longueur de 12 pieds. »

Un Boulanger de la rue Saint-Honoré, nommé Pierre Hennequin, à âgé de 38 ans, partit de Paris à pied, le Lundi 29 Janvier , jour du plus grand froid, à 11 heures du matin, en bonne fanté, pour fe rendre à Pontoife; il dina à Neuilly, vers les 3 heures, il continua fon chemin jufqu'à un quart de lieue au-delà FR Herblay, & à deux de Pontoife ; il ne put aller plus loin, le froid le faifit, & le lendemain matin 30, on le trouva gelé auprès d’une croix. Je tiens ces détails de fa veuve.

H ij

60 MÉMoIRESs DE L'ACADÉMIE RoYaALr

« Un Chauderonnier trouva à quelque diftance de Hal-

» berftadt /), un Juif étendu fur le grand chemin, le froid

» Javoit furpris, & il paroïfloit comme mort ; il le porta

» jufqu'au premier village, le lava d'eau-de-vie, le frotta par-

« tout le corps pour le dégeler par degrés ; après quelques heures

» de peine & de foins, le Juif donna des fignes de vie, &c fe rétablit. »

Des hommes & des femmes pris de boiffon, ne pouvant marcher aflez vite pour conferver leur chaleur naturelle , furent trouvés morts dans les rues de Paris, plufieurs à la campagne & fur les chemins.

Les bontés & l'humanité du Roi, portèrent Sa Majefté à fupprimer les Sentinelles à Verfailles, il n’y eut plus de parade ; Elle permit que les pauvres entraffent dans les cui- fines du Château, ils fe chaufloient, ils en emportoïent de la braife, & on leur donnoit de la foupe. Dans les quartiers de la ville, l’on avoit allumé de grands feux, & Sa Majefté fe promenoit fouvent dans les rues, pour y faite donner des fecours aux malheureux. Sa Majefté ne perdit pas de vue fa Capitale, qui avoit befoin d’un fecours preflant; Elle y envoya dix mille écus, confacrés au foulagement des pauvres nécefliteux. Le Prévôt des Marchands fit donner du bois aux Cochers de Places, aux Broueteurs, Porteurs de chaiïfes & autres. Les Curés firent donner d’abondantes aumônes aux pauvres ; la feule paroifle de Saint-Euftache fit diftribuer plus de deux cents voies de bois; M5 le Duc d'Orléans en fit donner une très-grande quantité ; le Prince de Tingry, nourrit & chauffa dans fon hôtel, quarante indigens; & un riche Particulier du faubourg Saint-Denys, ouvrit fa maifon aux pauvres, par de grands poêles continuellement allumés, il en chauffoit alternativement cent cinquante ; plufieurs autres perfonnes charitables, excitées par l'humanité, donnèrent éga- lement des fecours à l’indigence, en argent, en bois ou en pain; & l'on voyoit de grands feux allumés pendant les plus

{n) Journal de Bouillon, 1776, Supplément, page 26,

DHERSAISACRIEUNEC: ES: 61

grands froids, dans les places & carrefours de cette Capitale, J'ai extrait la plupart de ces détails, du Journal politique, première quinzaine de Mars 1776, article de Paris, page ÿ4-

IL périt une quantité prodigieufe de gibier par le froid, & fur-tout par la faim ; ne trouvant nulle part de quoi fe nourrir, le gibier fuivoit les grands chemins pour amafler ce que les paflans , qui portoient des vivres à la Capitale, pouvoient laiffer tomber ; ces animaux fe réfugioient dans les cours & jardins, ou ils fe laifloient prendre ou tuer; ils entroient jufque dans les extrémités des faubourgs de Paris; on voyoit fréquemment des Perdrix venir aux Tuileries, j'en ai été moi- même témoin. Les Gardes-chaffes pour conferver leur gibier avoient foin de leur porter de quoi fe nourrir , le gibier fembloit être apprivoilé, le beloin le faifoit accourir, & ïl fuivoit fouvent le Garde.

À Chätillon près de Paris, le 11 & le 12 Avril,je vis dans un jardin fruitier, fermé d’un côté d’une haie vive, donnant fur un grand chemin, les arbres attaqués par le gibier , & l'écorce mangée à deux pieds de terre, & même à quatre lorfque l'arbre étoit taillé de façon à leur donner la facilité de monter fur le tronc; aucun arbre ne fut épargné, & plufieurs en moururent.

Le 2 Février, le dégel commença à fe manifefter ; le 3 au matin , il fut bien décidé ; malgré le dégel , la terre ou le pavé geloit encore fur le champ l'eau qu’on y jetoit ; le 3 au matin, il y avoit du verglas, & mes croifées étoient cou- vertes de givre. Par le dégel, ce givre fur mes croifées fe convertit en eau, & couloit le long des fenêtres; j'en ouvris une pour échauffer la chambre par l'air extérieur qui étoit doux, le dégel du givre couloit le long de la croïlée, & tomboit enfuite fur les carreaux de la chambre à la hauteur d'un pied, dans l'inftant elle fe trouvoit gelée par le grand froid que confervoit encore le carreau du plancher, fur lequel elle tomboit.

La fenêtre de ma cuifne qui donnoit au Levant, & qui avoit été fermée pendant le temps des grands froids, ayant

62 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

été ouverte le 3 Février vers midi : la communication de l'air extérieur avec celui de ma cuifine il y avoit toujours eu du feu, produifit au moment même une détente des parties de toute la vaiflelle de fayence, avec un bruit affez fort pour craindre qu’elle ne fe caflät. Deux gobelets de verre, vides & fans être couverts fe caffèrent ; le bruit fut confidérable au moment de l'explofion.

Le ; & le 4, les bâtimens confidérables, & fur-tout les anciens édifices , étoient couverts de givre qui blanchifloit les murs jufqu'à la hauteur de fept à huit pieds: je vis ces effets à la Sorbonne, à l'hôtel de Clugny, au collége de Clugny, aux bains de Julien, & généralement les murs de tous les bâtimens anciens, bâtis de pierres de taille, en étoient recou- verts : malgré Îe Soleil qui donnoit fur une partie de ces murs, l'effet n'en exiftoit pas moins: ces couches de givre avoient plus de deux lignes d’épaifleur. M. de Mairan, dans fa Diferta- tion fur la glace, en explique les caufes, page 338.

Le 4 Février après-midi, je paffai aux Tuileries, le jardin ne préfentoit qu'une nappe d’eau fur la neige qui étoit devenue dure & compacte, ayant été foulée aux pieds & durcie pendant tout le temps de la gelée : c'étoit la furface qui fe dégeloit; la terre encore trop froide confervoit la neige.

Le dégel avoit rendu les rues de Paris prefque impraticables , par les neiges & les glaces qui n'avoient pas été entière- ment enlevées. Le premier jour du dégel je vis afficher une Ordonnance de da Police, qui ordonnoit de tenir Paris propre, & engageoit les artifans & gens fans ouvrage, munis d'outils néceflaires, de venir travailler à déblayer les rues, moyennant vingt fous par jour: le 3 & le 4 Février on rencontroit dans les grandes rues un grand nombre de ces ouvriers qui y étoient occupés.

Le grand froid intérefloit généralement les habitans de la Capitale. Les matins, un grand nombre de perfonnes fe ren- doient chez moi pour avoir le degré de froid, & je fus obligé de mettre chez le Portier de l'hôtel de Clugny, un bulletin qui contenoitle degré de froïd obfervé:on y venoit

D'FSMSUEMIEN CES. 6}

en foule pour le copier & le répandre enfuite dans la Capitale.

Au printemps, Avril & Mai 1776, les arbres commen- cèrent à prendre leurs feuilles, féchèrent enfuite, & plus de la moitié des feuilles tombèrent comme dans l'automne : ces effets étoient très-fenfibles dans le jardin du Luxembourg, aux Tuileries & fur les Boulevarts: ce qui ne pouvoit provenir que du grand froid du mois de Janvier, qui avoit influé fur eux. Je n'avois pas encore vu ces eflets : le printemps de 1777 ne préfenta rien de femblable.

Au mois de Mai 1776, un homme entra de grand matin dans l'emplacement de l'hôtel de Condé, l’on avoit com- mencé à bâtir pour la Comédie françoife, il aperçut dans ce grand enclos un lièvre qui fe retiroit dans les mafures. On foupçonna qu'il y étoit venu de 1 campagne, au mois de Janvier, chafé par le froid & par la faim : il fut tué le même jour qu’il fut aperçu.

RCE ANG TL FAO

Recherches des Froids moins confidérables que celui de cette année 1770, à pendant lefquels la rivière de Seine à charié des glaçons à s’eft gelée ; avec la hauteur des eaux de la rivière qui doivent y influer beaucoup (2).

Extraits des Mémoires de l’Académie,

Année 1743, page 63: « On a vu plufieurs fois la Seïne tout-ä-fait prile par un froid qui n'excédoit pas 8 ou 10 degrés de glace, & l'on fe rappelle encore avec une efpèce de furprife, que pendant le rigoureux hiver de 1709, le milieu de fon courant demeura libre, à cela près qu'elle charioit des glaçons,

(2) Depuis 1732 jufqu’à préfent, | du Roi & de la Ville, a bien voulu la ville de Paris a fait tenir un Journal | me communiquer ce Journal, duquel de la hauteur des eaux de la rivière, | j'ai extrait les hauteurs des eaux de la jour par jour ;, mefurée à l'échelle qui | rivière , & qu’on trouvera dans çe eft tracée à une des arches du Pont de | Mémoire à la fuite des Tables d’ob- la Tournelle. M, Moreau, Architecte | fervations,

64 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

» comme elle a coutume de faire pendant une gelée beaucoup

L2

22

2

2

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La

ÿ

moins àpre ».

Année 1768, page 72: M. l'abbé Nollet a obfervé plu- fieurs fois « que la rivière ne commence à charier que quand le thermomètre de M. de Reaumur eft entre 6 & 7 degrés au-deflous de la congélation. »

Hiver de 1733 à 1734.

Année 1768, page 76: « M. de Parcieux rapporte; « il me femble me rappeler qu'en 1733, la rivière charia le 14 ou le 15 de Décembre. » Le P. Cotte rapporte dans fon grand Traité de Météorologie, que le plus grand froid de cette année fut de 2 degrés £ au-defious de la congélation, & dans les Mémoires de l'Académie, année 1733, page $09, de 1 degré À. Le 14 Décembre, la rivière, à l'échelle d'une des arches du pont de la Tournelle, répondoità 1 1 pouces, & le 1$ à 11 pouces-.

Hiver de 1740.

Je n'ai trouvé aucun détail dans nos Mémoires fur le temps & la durée que la rivière de Seine fut gelée en 1740. Le plus grand froid fut obfervé à l'Obfervatoire royal le ro Janvier, à deux thermomètres, de ro & de 11 degrés au-

deflous de zéro (0). Hiver de 1742 à 1743.

Année 1742, page 392: « La rivière a gelé [a nuit du 26 au 27 Décembre 1742 ; le thermomètre, le 27, étoit à 8 degrés + au-deflous de la congélation; le temps étoit ferein & un petit vent d'Eft. » Le 26, la rivière étoit à 1 pied 8 pouces de la même échelle du pont de la Tournelle. Le 27 à 1 pied 4 pouces.

(o) Mémoires de l'Académie, année 1740; page 614, Hiver

D'ES*S CIE N CES. 6$

Hiver de 1743 à 1744.

Année 1744, page $ 07 : « La rivière entièrement prie, le 11 Janvier au matin, entre le Pont-neuf & le Pont-royal; le ciel étoit ferein, le vent Nord -eft, foible ;: le thermo-

mètre le même jour étoit à 7 degrés au-deffous de zéro ». La rivière étoit le 1 1 Janvier, à 2 pieds 7 pouces de l'échelle.

Hiver de 1 740.

Obfervations manufcrites de feu M. Gravetde Livry, Sécretaire du Roi. Le 14 Février au matin, la rivière de Seine com- mença à charier des glaçons; elle continua de charier le 1 s: le 16 &le 17, elle ceffa

Le 13 Mars au matin, la rivière de Seine commença à charier des glaçons fur le bras de fa rivière du côté des Auguftins ; les eaux étoient très-hautes. Le lendemain 14, le dégel commença fur les dix heures du matin; & l'après- midi fur les cinq heures, le bras de la Seine du côté des Auguftins ne charioit plus; mais celui du côté de la Sama- ritaine charioit.

TABLE des Obfervations.

BAro- | THERMo- 174 > du À È e la MÈTRE. | MÈTRE. Rives 1viere.

ns nel os) r. | pouc. lign. Deg. |pieds, po.

ÉTAT DU CIEL.

Févr. 13|mat. 7 |28, >| 4 | 8. 9

N. |froïd très-fec & foleil. r4lmat. 7 |28, 41 4 | 7 10] N. |froid fec & foleil. 15/mat. 7 |28. 3| 6 À 8 o| N, |froid très-fec & (oleil, 16|mat. 71128 3| 43] 7. 10] N. [froid fec & foleil. 17]mat75l27.10 1 | 7 3| N, temps couvert,

Mars 1 1 | mat, G+l27e 11] 2 9- o| N. |violent, foleil & nuages. 12|mat, 7 |28. 1] 4 | 8 6] N. luif& piquant, fr. fec & nuag. im 7 la, 2) 7 SUN très-piquant. fr, fec& foleil. tglmat 7 128. 4 4 | 7 2! N. temps couvert.

ropÿfmats 7 |28, 2] + 2 | 6. 11 - [petite pluie,

Mém. 1776 I

66 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

Hiver de 1748. Du même Recueil des obfervations de feu M. Graver de Livry.

Le 13 Janvier, la rivière de Seine charioit très-fort à 9 heures du matin.

Le 14, elle a été prefque entièrement arrêtée. Le 15, la rivière a été totalement gelée.

Le > Mars, la rivière charioit fortement.

TABLE des Obfervations.

HEURES po Tnt Hauteur L du . : dela IVENTS.| ETAT DU CIEL. jour. [MÈTRE)MOMÈTRE| pi Heur |Pouc. Lig, Deég: |pi: pour,

Janv. 7|mat. 8 |28: 6 |—— o | 4.9 N. |heau temps. 8mat.8 {28, 1 |— 2 | 4. 6] N.E. ffoleil & nuages gfmat. 8 |28. 1 |— 311 4. 4 | N.E. |foleil & nuages.

1ofmat, 7 |28 2 |— 3:|40 N. {froid fec.

rifmat. 8 |28: 4 |— 51} 3-10] ON. {froid fec.

1afmat, 8 [28 4 [— 5 | 3.3 N. {froid fec.

13 mat. 71128. 3 |— 9 3110 N. froid fec; foleïl.

14]mät. 7128 :o |— ro | 2.5 N. {froid fec.

15|mat, 71128. o |— 9 | 2.3 N. [un peulde néige. r6|mat, 71128 o |— $ | 2.7 | N.O. |foleil & nuages. 17fmat, 7127. 10 [+ x | 3.3 | S.O. |pluie, neige, & verglas.

Mars °3|mat, 7 |27. 10 |— 111 2.7 O. |neige. a]mat. 7 {27 8 |— pr 2006 O neige.

Sfmat. 7 125. 9 |— s | 2.6 | N.O. |temps couvert. Gmat. 62127. 11 |— 8 | 2.5 | N.E. |froid fec. 7|mat. 61127. 11 |— 10 | 2. $ | N.E. |foid fec; foleil. 8/mat. 62/28. o |— 11 | 2. 0 | N.E. [froid fec. gfmat, 62127. o92|— 32! 1. 9 | N.E, temps couvert. tofmat, 7 [27 9 |— o21| 1.9 | N.E. folei & nuages.

D 'ÉGAS CNE N CEE 67

EXTRAITS de mes Journaux d’'Obfervations.

Hiver de 17ÿ4 à 175.

Le 6 Janvier 1755, la rivière de Seine charioit beaucoup de glaçons ; elle étoit gelée vers l'ile Louvier ; & le 8, elle fut prile.

TABLE des Obfervations.

Janv.

HEURES | Titres Hauteur FH VENTS.| ÉTAT DU CIEL. Jour. : Heur. |

mat. 8 ciel couvert,

mat. 8 ferein, brouill. le 3 tombé en pluie,

mat. couvert, beaucoup deneige, 3 pouc.

mat. 8 . [ferein ; obfervation faite chez M. de Reaumur.

mat. 8 couvert, beaucoup de neige matin & foir.

mat. 9 | ferein le matin , brouill. l'après-midi.

mat, 7 | couvert, le foir beaucoup de brouill.

mat. 8 |. couvert,

mat EE ferein.

foin Mo 2] sulor sale Lt à ferein.

mat. 8 |— $ | 2.6 |:...... ferein.

mat. S | s |=- 6 ferein.

Ci ue! eut a LE Au ferein,

mat, 5 |[— 7 | 1.4 ferein.

mat. 5 | | 1.2 . E. |ferein, en partie.

mat. 8 22", li 4 N. {couvert jufqu'a 9 heures, grand vent.

mat. 8 |__ ©1| 2.8 N. |ferein en partie.

mat. 80] 4 3e © O. {couvert, un peu de pluie le foir,

mat. 8 |__ 3 | 3-0 N. |couvert en grande partie.

mat. 8 | , | 3-0 O. {|couvert.

mat. 12] _ s 133 E. ferein le 2, couvert le 3 avec pluie & neige.

mat. 7 [— 8 | 1.2 E. |ferein.

mat. 8 |[— 3 |:1.9 S. {partie couvert, à midi grand dégel,

mat. 8 + 3 | 2.4 O. couvert ; beaucoup de pluie la nuit

du 6 au 7.

Li

638 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE

Le 1 5 Janvier 175 5, la rivière étoit encore prife à bien des endroits; elle ne fut totalement dégelée que le 20.

La rivière gela pour la feconde fois au mois de Janvier 1755; le 26, elle étoit gelée en grande partie; entre le Pont- neuf & le Pont-royal, il n’y avoit plus qu'un courant d’eau qui charioit beaucoup de glaçons; le 28, elle étoit encore gelée; le lendemain 29, elle commença à dégeler dans plufieurs endroits; la nuit du 30 au 31, la rivière, entre le Pont-neuf & le Pont-royal, fe trouva encore prile par des glaçons qui s'étoient arrêtés aux arches du Pont-royal.

Le 5 Février, la rivière gela encore dans bien des endroits, pour la troifième fois; & le lendemain 6, elle dégela.

Hiver 1756 à 1757.

Le 1.° Janvier 1757, la rivière commença à charier des glaçons, qui augmentèrent de jour en jour ; le $ au matin, les glaçons ne s'écouloient plus que dans le milieu de la rivière, les bords étant gelés fort avant dans la Seine ; Le 6 au matin, elle fe trouva entièrement gelée entre le Pont- neuf & le Pont-royal, & du Pont-royal vers Sèves; le 7, tout fut gelé en remontant la rivière; & le 9 au matin, on la pañoit fur la glace, entre le Pont-neuf & le Pont-royal, ainfi qu'ailleurs.

EE POUCES PEL LEE CUVE EN EE SP SA LE SRE SR RE EMEA HEURES! en IHaur.| Net 1757] du dci [VENTS.| ÉTAT DU CIEL.

MOMÈTRE Rivière

Jour. [ane DaeL pe y Heur, Deg, |pi. pouce Janv. 7|matin 9|— 911. 10| N. E. |ferein, plus gr. froid depuis le 1°" Janvier.

8 | matin 10/2. 1| N.E. |ferein.

Le 26 Décembre, ciel couvert ; le 27 de même, neige

l'après-midi; le 28, couvert, & le 29; le 30, en grande cr

partie, le vent Nord-ef ; le 3 1 ferein, vent Nord-eft; le

D'ÉSMOIC MEN: CE ES 69 Janvier, ferein en partie, vent Nord; le 2 de même, vent Eft ; le 3 ferein, vent Eft-fud-efl; le 4 ferein, même vent; le s ferein, vent Eft ; le 6 ferein, grand vent Nord-eft; le 9 couvert, vent Sud; le 10 & le 11 couvert ; les jours fuivans dégel; le 20, la débacle des glaces de la rivière commença à fe faire. Hiver de 1757 à 1754. Le 21 Janvier 1758, la rivière commença à charier des glaçons; le 22, elle en charia beaucoup; & le 26, elle n'étoit plus gelée.

OPRÉSCENROAËT CINONNES:

HEURES HAUT. L 1758. du rues | dela [VENTS. ETAT DU CIEL.

Jour. |MOMÈTRE| Rivière.

Heur, Deg. [pi pou. Jan. 20|matin 718. 6|N.N.E.ferein le matin, nuages rares l'après-midi. 22|matin |— 11/7. 3| N. {ferein.

Hiver de 1762 à 17623,

La rivière étoit gelée depuis le 29 Décembre 1762; on la traverfoit le 1. & le 2 Janvier, vis-à-vis le premier guichet du Louvre; il n'eft pas parlé du temps elle com- mença à charier. Ayant mis de l'eau dans un vafe, les 12, a3, 15 & 17 Mars 1763, elle s’eft gelée, la glace épaiffe de 8 lignes le 12, enfuite de 12 lignes+, de 9 +, & de 3 ; d'après ces obfervations, il y a lieu de conjeäurer que la rivière étoit près de charier des glaçons, fi elle n’en charioit pas ençore ; le froid n'étoit pas confidérable,

70

MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

TABLE des Obfervations.

HEURES Biso rene HAUTEUR ; 1762.| du | icnel mèrar, | 4 |Venrs. | ÉTAT DU CIEL. Jour. Rivière, Heur, Deg. | pieds, pouce {oir. 14 0 HORS SES ferein. mat. 6 12] 1. 8 |S.S.F./ferein. for. 6 © |......./,...../frein. mat. 6 MAO MURS ferein, , {oir. 7 : SE ..... |fcrein. mat. 6 3+| 1. ro |[S.S. E.|ferein. foir. 6+ 3 | ere ets eisfsle ferein. mat. 6 $+| 2 3 | S.E. |ferein, (oir. 6 4 le -r=-plass ec ferein. mat, 7 |28. fo 75| 2 E. |ferein. mat. 6. |28, 2,3] .6+| 2. 10 | S,E..|ferein. foir. 6128. 1,0] 4 |...2..41,60... fre. mat, 8 |27.10,6| 64] 3. 3 |S.S.E.|ferein. foir. 7 27+ 99 Bale e-me .... |couvert. mat. 6+|27.10,9 23| 1. 12]N.N.O.fcouvert & neige. foir. 6 128. 0,6| o%|....... O. |couvert. mat. 5 |28. 0,3 4+l 1 1 ©; ferein. mat. ÿ |28. 0,0 6 | 1. o+|N.N.E.|ferein, Mars r2|imat, 7 |27.11,9 ASIN 0e E. |ferein, vent violent, glace 8 lignes d’épaifieur. loir. 10+|27.1 1,6 14 | N. E. [couvert, vent toujours violent, 13[mat. 6 |27.11,9| 3 | 4 10 | N.E. |ferein en partie, vent viol. glace r2 lien. & demie, Loir. 16 |27.11,6| o |....... ...... |ferein, vent foible, 14|mat. 7<1]27.11,6| 3 | 4 4 N. |ferem, peu de vent. foir.1o |27.11,6| o |.....,.|...... ferein. 15fmat, 7 |28. 0,0[ 1 | 4 oo | N.E. |ecuvert en partie. 17|mat, 7 |28. 2,0] 3 3, 8 | N.E. [fercin, la glace 3 lignes.

Hiver de 176$ à 1766.

Le 1." Janvier 1766, la rivière fut prife entre les deux

Ponts, le Pont-neuf & le Pont-royal; le lendemain 2, elle fut entièrement gelée; le 1.° Janvier, à 7 heures du matin, le thermomètre étoit à 7 degrés + au-deffous de zéro; & le

DEN SCT UE NICLES TT 2, à 7 heures du matin, même degré de froid; le ciel parfaitement ferein pendant ces deux jours.

ORES TERRE A TT 0 NS

VENTS.|. ÉTAT DU CIEL.

ferein. ferein , & Ia matinée.

. [ferein, & l'après-midi.

ferein, & toute la nuit.

b ASUE, ferein le matin & l'après midi, P

couvert, & la nuit dernicre,

E.|couvert, & la matinée.

F0 A SAS ferein, & l'après-midi.

loir. 101128. 2,3] 5

mat. 72128. 2,3] 5 2. 2 {erein, & la nuit dernière. midi. +128. 2,3] 2+ frein , & Ja matinée, loir, 104128. 1,3] 521l....1,,..,.. {erein, & l'après-midi,

ferein, & la nuit dernière, {erein, & la matinée.

3 EX +1à [01 Q C a a+ NN

ER D ET ferem, & l'après-midi, \ferein, & la nuit derniere. feréin, & la matinée, ferein , & l'après-midi. ferein , & la nuit dernière.

loir. lo |27. 9,6]

DENNEE

MS Pl ele Ge 5 we +1 LP]

3 E œlu »| m J o

SJ dB NI

mat. 6 |27, 9,0|

Hiver de 1766 à 1767.

Je n'ai rien trouvé dans mes Journaux, qui annonce Île temps que la rivière a charié & qu'elle s’eft gelée; je trouve fulement , que le 26 Janvier 1767, à midi & demi, les glaces enire le Pont-neuf & le Pont-royal fe font détachées, que la débacle a occafionné beaucoup d’accidens fur la rivière ; des bateaux de charbon & de blanchiffeufes ont été entrainés avec beaucoup de dégâts ; que la glace de la rivière avoit 7 pouces d'épaifleur, & que la terre étoit gelée de $. Le dégel s'étoit manifefté le 22 Janv. & les jours fuiv. le thermomètre Étant remonté au-deffus de zéro dans les degrés de dilatation.

A

12

21

HEURES

72 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

ONBSSPENRNT AUTMIONONTS:

HAUT,

BARO- THER- ,

! 5-1 RENE so VENTS. ÉTAT DU CILCL:

a mm Heur, | pieds -pouc. Deg. |pieds pa mat. 6 |27. 5,0 | © | o* 1| N. O. |neige, & la nuit dernière. foir, 10 |27. 72 | 1 |......|....../couvert, & la journée. mat. 7 |27- 0010) Ir o* 2| N.E, couvert, & la nuit dernière. foir. 10427. 11,0 | 2:3|......1..... .[couvert, & la journée avec neige. mat, 02200000 |E2025 o* 2|N.N.E.lcouvert, & la nuit dernière. foir. to+l27. rar 53:l......1......1]couverten partie, couv. l'après-midi. mat. 7 |27. 9,5 | 44%| o. 2|0.S.O.|couvert, & la nuit avec neige, foir. 10 |27. 10,2 | 2+|......|......|couvert, & la journée. mat. 6 |27. 10,8 | 94! ot 1| N.E. |fercin, & une partie de la nuit. Loir. 112127. 10,4 | 13 |......|...... ferein en partie ; il eft tombé un verglas. mat. ÿ |27e 9,1 112] © :1| N, O. |couvert, & une partie de Ia nuit. foir. ro |27. Sr | 2:1..:...1...., couvert; l'après-midi neige fine. mat. 74127 9,0 | 31] 0. 9| O. |couvert, & la nuit dernière. foir. no |27. 10,2 | 7 |......|......{|ferein en partie, & l'après-midi. mat. 6127 9,8 | Si| 1. 2 S. |couvert, & la nuit dernière. foir. 10+ 27: gg | 4 |....../......|couvert, & fa journée. mat. 7027200 ee NES LEZ S. couvert, & la nuit dernière. foir. 10227. 7,5, lt ol eeet .. [ferein en partie, & la journée, mat. 6 |27, G,1o| 12 1. 8|S.S.E. |ferein, & depuis deux heures du mat. Loir, 10 |27+ 6,7 | 911......1......{|ferein, le ciel n'eft pas clair. mat. 7 |27 54 | y#lt2e Lo S couvert, & une partie de la nuit. mat. 7427. 43 | 1 | 1 S. couvert, pluie le 13 après-midi. mat. 7127. 6,8 | 2 1, 10 S. couvert en partie la nuit. mat. 72 27 10,4 | 22| 1. ro E. couvert, & le 16 avec brouillard. loir, 102127. 10,7 | 41|......1......|couvert, & la journée un peu dei brouillard.

mat. 7427, 10,4 | 51] 1. 9| N.E. |couvert, & la nuit derniere, 4 foir. 102 27. 10,5 | 8:l......1......|ferein, couvert la journée. mat. 7 [27 10,11] 91 1.6 | N.E, [fcrein, & la nuit dernière, foir. 102 27. 11,2 | 71il.....1...... ferein en partie, & la journée. mat, 6227. 11,9 | 104] 1. 4] ON. |ferein, & la nuit, peu de vent. foir. 10 |28. 2,1 | 63|.....1.,.... ferein, & la journée. mat. 6 |28. 2,9 | Gil 1. 2 S, couvert entièrement.

# indique que les gaux de la rivière répondojent au-deflous de zéro de l'échelle du pont de la Tournelle.

Hiver

DMEE SOUCI ÆUNNIC: ESS.

N LU)

Hiver de 1767 à 1766.

Le 23 Décembre, jour la Seine commença à charier, le thermomètre à 7 heures + du matin, étoit à 6 degrés .au- deflous de zéro, le vent Nord-nord-eft , le ciel ferein; la rivière au Pont de la Tournelle étoit à 2 pieds 9 pouces de l'échelle.

ONBNSSENR VIA TI O0 Ne S.

HEURES Baro. | Tuer. | Pauteur ; 1767.| du É SRERAIIMENTS.|, DÉSI-AT LD,UMC\ILE L. Bou EAARIE) MOMET, STE Dég, |pouc lignes. Deg. |pied. peuc

foir 81/27. 9,2 | o| 2: 11/.......|ferein, & depuis plufieurs jours. mat, 7+:/27.10,5 | 21] 2. 10] N.E. |ferein & la nuit, un peu de vent. loir... 14127. 10,9 | o |......] N.E. |ferein & Ia matinée. loir 8 |27 01,8 | 2:1......| N.E. |ferein & la journée, un peu de vent. mat. 71/28. 0,0 | 6 2. 9[N.N.E.|/ferein & la nuit dernière. midi. +#|28. oo: | 321... N.E. |ferein & la matinée, un peu de vent. foir. 81128. 0,6 | s+1......1..:.... [frein & depuis midi. FRE 2 et | me 1. 7] N.E. |ferein & la nuit dernière. loir «14128. 1,0 | 41)... E, ferein & la matinée. foir. . 82128 1,0 | 6:|...... ....., [ferein & l'après-midi. mat. 74/28 0,6 | 8:| 1. 10] N.E. |(erein, & la nuit dernière. mat. 10 |28.° 0,4 | 72 .|E. N. E.|ferein & la matinée, midi +27. 11,7 | 511... Ë. N. E. [ferein. foir 5 |27. 10,11] > ...[E. N. E. |ferein. foir «0 |27- 10,1 | 8 |......1.: +... [lerein, & la journée fans nuages, mat. 722% 8,0 | 81| 2. 4|E. N.E. {couvert en partie, ferein la nuit, midi 274 90 | 4 |...... N.E. {couvert en partie, & du vent, for 7 |27. 9,0 À 63|...….. N.E. {couvert.

27lmat. 71127. 9,4 | 921 3. 1] S. O. |ierein, & la nuit couvert avec neige.

2 TETE FRET RE A UE EE ET ONE KDE RQ ER RE 2 ST EAP PE À LEEUTE NE PUT LATEST RU QT CS

Le froid continua jufqu'au 8 de Janvier 1768. Le 5, à 8 heures = du matin, vent Nord-eft, ciel ferein, le thermo: mètre, au Collége royal de France, marquoit 14 degrés + : au-deflous de la congélation, & ce fut le jour du plus grand Mém. 1776,

74 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE froid ; le 2, il fut de o degrés+; le 3, de 11 degrés+; le 4, de 13 degrés; le 6, de 13 degrés+; & le 7, il n’étoit plus qu'à 6 degrés au-deflous de zéro.

M. de Parcieux, a publié un Mémoire intéreffant fur le froid & la débacle des glaces de cet hiver de 1767 à 1768, qu'on pourra encore confulter. Mémoires de 1 Académie ,

année 17068, page $4. Hiver de 1770 à 1771.

Le 13 Février 1771, la rivière étoit couverte de glaçons; le thermomètre, ce jour-là, à 7 heures + du matin, étoit à 11 degrés + au-deffous de la congélation ; le ciel ferein : le vent Nord-eft & le baromètre à 27 pouces 1 1 lignes

Les eaux de la rivière étoient à 7 pieds 6 pouces de l'échelle.

OMBOUELUR V'ANFIMOONNES

EUR F : DEMAUES BARO- |THERMO- LAUT

À ; ÉTAT, DIÜ CPE. METRE.| METRE

Rivière, Pouc. Lrg, Deg. | Pivé Pour, Févr. 6foir 9+128. 2,5 | o |13. 1|........ ferein en partie. 7lmat. 75128. 1,6 | 2+|12. 7| N.E. [couvert en grande partie, du vent. foir 92128. 1,3 | 21|.... ferein, en grande partie la journée, 8|mat. 64128. 5,3 | 4+luu. 11 ferein, & la nuit dernière, foir 10 |28. 1,6 | 4 QE SPA couvert, grand vent. ofmat. 75/28. 2,1 | 7:10. 7| N.E. |ferein, grand vent, & la nuit. foir 10 |28. o,10| 41|,..... . [couvert, moins de vent, tofmat. 7 |27. 11,4 | 62| 9. 3 couvert, & la nuit avec neige, foir +27 000 NU. ete . |couvert, & ja journée avec neige, 11fmat, 7 |27. 910| 8 | 8 3 1couvert, & la nuit dernière, foir 10 |27. 8,0 | 8+|,...., ls. [couvert en partie, & la journée avec neige. tafmat 7 [27 6,4 | 42] 7. 11 N. {couvert en grande partie, & a nuit beaucoup de neige. {oi ro 27 10,10! 6+ |... <.. [ferein, & la journée, s3]mat. 72127. 11,5 | 111] 7. 6| 4.E. |ferein, & la nuit dernière. forro 28 6 37/--....{,....../couvert, & en parte l'après-midi. t4lmat 7 127 7,5 | 2 | 7. 4| N.E. |couvert, & la nuit dernière,

DRE SHC AR UC ES “5

Le mois précédent ( Janvier ) il avoit gelé affez fort ; la gelée commença le 7 & continua jufqu'au 19 : le froid augnenta jufqu'à 7 degrés+ au-deflous de la congélation , les 13,15 & 17. Je n'ai rien trouvé dans mon Journal qui concerne la rivière ; le 7, elle étoit à 13 pieds 6 pouces;

le 19, à 8 pieds-6 pouces de l'échelle. Hiver de 1772 à 1773.

Le 6 Février au matin, la rivière charioit des glaçons : le thermomètre étoit à 6 degrés + au-deflous de la congélation; le ciel étoit ferein, le vent Nord-eft; le baromètre à 28 pouces 3 lignes À : les eaux de la rivière à 7 pieds r1

pouces : il y avoit de la neige.

OBSERVATIONS.

AO HAUT. L THERM.| dela | VENTS. ÉTAT DU, GHE:L. MÈTRE, LE Rivière QE, 2 Pour. Lig, 28. 3,0 couvert, ferein l'après-midi. 232 5,2 fercin , en partie la nuit dernière, 28. 7,4 . |ferein, neige l'après-midi. 1128. 8,0 ferein, & la nuit derniere. CO ferein , peu de nuages l'après-midi. 28. 6,1 ferein. 28. 4,3 couvert & l'après-midi, neige à 6 heures du foir. 74128. 3,3 ferein, la neige exifte, 10 |28, 2,0 ferein & la journée. 8 |28. 11 ferein , & la nuit dernière, HOME ET fercin , & la journée, 7, \a7- Jus nuages rares & la nuit derniere, 10 |27. 9,0 ferein , & l'après-midi. 7+|27. 8,2 .| couvert, neige beaucoup la nuit. 10 |27. 10,2 . |ferein, couvert l'après-midi. 28. o,1 ferein , & la nuit derniére. 28. 2,3 . [ferein, & la journée. 28. 2,r -|couvert, la nuit en partie. 28. 3,0 couvert de brouillard épais. 28. 3,4 couvert de brouillird épais & la nuit. 107128. 4,4 . couvert de même & la journée,

K i

76 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

à Hiver de 1773 à 1774.

Le 4 Février 1774, la rivière charioit des glaçons, par un froid médiocre, Île thermomètre n'étant ce jour-là qua 6 degrés au-deflous de la congélation ; le ciel ferein , le vent Nord-eft, &‘la rivière fort haute : les eaux étoient à 1 3 pieds 11 pouces de l'échelle, au pont de la Tournelle. :

OMRES TES RP IAB IONNINSE

HEURES| Baro- HAUT. j THERM k ÉTAT DU CIEL 1774: a MÈTRE, 2Bie Jour. Rivière, Heur. Pouc. Lig, Deg. | Pieds Po. Févr. 2/mat. 10 | 28. 2,8 | 3:|16. 6 .-E. |ferein, grand vent. .J3|mat. 7 | 28. 2,6 6 15. 11 e ferein & la nuit, grand vent, foir 114] 28. 4,0 4+1...../......./{erein & la journée, moins de vent. 4|mat. 7 | 28. 4,9 | 6 |13. 11 . E. {ferein & la nuit, moins de vent. loir 9+| 28. $,o | 12|......|.......|un peu de brouillard; ferein la journée. simat. 721] 28.4,6 | 3 |12. 6 *E. |ferein, & la nuit dernière. foir ro+| 28. 4,6 RE LE RE IÉRENE couvert, peu de nuages la journée. 6fmart. 7 || 28. 40 | 1 |r2, 0 . [couvert, & la nuit dernière. RE MELLE CEE PO EEE 1 tie 0 PRIE ferein, & une partie de la journée. 7fmat. 7+| 28, 2,8 | o1!11. 8| O. couvert de brouillard élevé.

Fiver de 1774 à 1775.

Le 27 Novembre au matin, la rivière étoit couverte de glaçons : le thermomètre à 7 degrés au-deflous de a congélation; le baromètre à 28 pouces 1 ligne ; le vent

Nord-eft, & le ciel ferein.

DE HSM SRG: LAES Nue HirSeu - TH

OMR ES UE RUB PAT AT NO ENS:

HEURES Bree HAUT. > S 1774:| du ; THERM.| dela |VENTS. ÉUAT eDU NC I E L. Jour. | 'AURE Rivière. E__ tt Heurs Pouc: Lig. Dés... | Pieds pou. à

Nov.zo}foir 9 |28, 1,0 | o+1| 4. couvert en partie, pluie & neige l'apres-

N midi. 21/mat,. 72128, 2,0 | 4 | 3. 11] ON. |fercin, & la nuit dernière. loir 10 |28. 2,4 | 31:|...... N. {quelques nuages l'après-midi. 22|mat. 21128. 2,0 | 42| 3. 8| N.E. |couvert, & en partie la nuit dernière. foir 10 27. 1157 | 3 ....... [couvert, & la journée avec neige. 23|mat. 7127. 11,10| 4 3. 6 S. E. {couvert, & la nuit avec neige 3 lignes. : foir 10 |27. 11,9 | 4 |......1....... ferein, & l'après-midi. 24|mat, 74127. 6,6 | 11} 3. -5| S. O. {couvert, & la nuit avec neige 3 lignes, foir 10 |a7. 4,8 | 1 |......1......./|ferein, peu de foleil l'après-midi. 25]mat 72l27. 6,5 | 2 | 3. 4| NE. |couvert, & la nuit avec neige 3 lignes. foir 92127. 0,8 | 3 |...... N.E. |ferein, couvertlaprès-midi, vent fenfible. 26]mat. 8 27. 010,3 35] 3: 1 N. couvert en partie , ferein la nuit dern. foir 10 |28. 0,2 | 311......1....,.,1couvert, & l'apres-midi avec neige 2 lignes.

27|mat. 71128. 1,8

7 | 3- o| N.E. |fercin, en partie la nuit dernière. foir 1o |28. 2,6 uns les... couvert évalement; ferein l'après-midi. 9 8 ; P

6

3

28|mat. 8 |28. 2,0 | 3. o| S. {couvert & la nuit derniere.

foir 10 |27. 9,0 | ..|......./couvert, neige l'après-midi 4 lignes,

Hiver de 177$ à 1776.

Au mois de Décembre 1775, il gela peu, & cependant la rivière de Seine charia des glaçons & en aflez grande quantité pour empècher le coche de Sens d'arriver à fa deftination; je fis partir fur ce coche, pour Sens, un jeune homme, & par une Lettre que je reçus de Sens, le 20 Décembre , on me mandoiït. « Je ne croyois pas que Île coche de Sens, fût parti de Paris, attendu les glaces dont « la rivière eft couverte ; aufli le coche n’a-t-il fait que la « moitié .du chemin ; on a été obligé de débarquer les Voya- «

78 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoyaALr » geurs, à dix lieues de Sens, à deux heures du matin (la nuit du 18 au 19.)»

A Paris, le 19, on vit des glaçons flotter fur la rivière, & le 20, elle charioit beaucoup; le degré de froid n'étoit pas cependant confidérable. Le 19, à huit heures du matin, le thermomètre n'étoit qu'à 1 degré au-deffous de zéro: le ciel avoit été ferein la nuit du 18 au 19 ; le vent Nord-eft. Le 20, à la même heure, le thermomètre à 2 degrés +; ciel férein.

OBSERVATIONS des plus grands Froids du mois de Décembre.

HEURES! BiRo- HAUT. du À THErRM.| dela |VENTS. ÉTAT D EX, CMET: Jour. IMETRE. PE Rivicre. dis a Heur. Fouc. Lis, Deg. |pieds pou. foir 112}28, 8,0 | 2. 4 |....../{ferein, peu de nuages l'après-midi.

28., 7yux

o

8 æUll25 72 N.E,. |[ferein, & la nuit dernière. {oir 101128. 7,6 2

9

o

SE . [ferein, & la journée,

+] 2. o | S.E. |ferein, & la nuit dernière. o2|.,....1..,... couvert; ferein la journée.

21 2. o | S. E. |ferein; couvert prefque toute la nuït. 2 |......|......{brouillard; ferein la journée.

28 7,0 28. 6,2 mat. 8 |28, 5,8 fcit 10 |28. 5$,; {oi ro |28. 6,3 ï 1. 9 |......{/ferein, en partie l'après-midi avec du brouillard. mat. 8, |28. 7,6 1. 8 | N,E, {ferein, & la nuit dernière. foir 10 |28. 7,3 mat, 8 |28. 6.6 foir 10 |28. 5,0

mat. 8 |28. 4,2

2 ; ARE Er ferein & la journée, du vent, +2] 1. 8 | N.E. |ferein, & la nuit dernière. 2f....../....../{ferein, & la journée,

+

= © & À w

1. 6 | N.E. nuages rares; ferein la nuit; 4 rivière charies

ses. |...... [ferein, brouillard l'après-midi,

1. $ | S. E. [ferein, & la nuit dernière; /a riviere chariés 141....,./.....,/ferein, & la journée.

DÉEMSINS UC AVE NI (C: Et 8: 79

RÉSULTAT des Tables précédentes, contenant le détail d.s jours que la rivière de Skine a charié des glaçons,

d quelle a été gelée.

MOIS & JOURS.

ÉTAT DU CIEL ET DE LA RIVIÈRE.

RS VE Mois Jours, a

| Déc. 14ou15

.[Janvier..,. 10

. [la rivière charioit des glaçons.

couvert ; Îa rivière gelée pendant un grand nombre de jours.

Déc. 26au27l .......|— 82529 6 ferein ; la rivière gelée.

Fe L'ONU CNE TT TER 7 | 2 7 ferein ; la rivière gelée.

.| Février... 14/28. 4,0|— ANNE ferein ; froïd fec ; la rivière charioit le matin, -[Mars..... 13/28. 2,0[— 1] 7 8 frein; froid fec; Ja rivière charioit le matin. .[Janvier, .. 13/28. 3,0| | 3- o ferein ; froïd fec; la riv. charioit très-fort.

| Mars... 7127. 11,0[— 10 COR ferein ; froid fec ; da riv. charioit très-fort. .|Décemb... 29/28. 1,o| 75| 2: 6 ferein ; la rivière gelée.

«| Mars. .,.. 13/27. 11,9|— 3 | 4 10 ferein en partie, la glace a 12 lignes

d'épaiffeur.

,[Janvier. .. 1 Janvier, . 1 7

ferein ; la rivière gelée entre les deux Ponts.

ferein en partie ; la rivière a été gelée ; glace 7 pouces d’épaileur.

2. 9]N.N.E |{ferein; la rivière commence à charier,

.| Décemb,. ; 2

3

Février... 13/27. 11,5]— 112] 7 6] NE. ferein ; la rivière couverte de glaçons. .[ Février... 6128. 3,3|— 6=| 7-11] N.E. [ferein; la rivière charioit. .| Février... , 4128 4091— 6 |13. 11] NE ferein ; la rivière chatioit, :INovemb.…. 27128. 1,8] > | 3. o| N.E. |fercin; la rivière couverte de glaçons, -|Décemb..… 19/28. 42l— 11| 1. 6| NE. nuages rares; la rivière charioit. -[Janvier... 19/27. 11,3]— 41| 4 o| N.E. |ferein; la riv. a commencéà charier; avant

le 19 , le therm. avoit été à 10 deg. 1.

«[Janv. 24au2s/27. 11,2]— 92| 4, 10] N,E. [ferein; la rivière gelée au-deffus & au-deffous

des Ponts, vers Sèves & Choïly. E: ferein ; la rivière prife entre les deux Ponts.

.[Janvier.,. 30/28. o,8|— 1;

Nota. Cette dernière Table fait voir à quel degré de froid la rivière de Seine à Paris a commencé à charier. En 1733, le thermomètre à Paris, n’étoit qu'à 2 degrés + au-deflous de la glace; en 1775, 1 deg. + feulement; ce n’étoit pas fans doute ce froïd médiocre qui failoit charier a rivière ; mais un plus grand froid qu'on reffentoit plus haut, & dont on na point les obfervations. Il’ feroit intéreffant pour parvenir à cette conüoiflance , de faire des obfervations correfpondantes à celles qui feroient faites à Paris, à Châlons-fur-Marne, à Troyes & à Auxerre,

80 MÉMoIRESs DE L'ACADÉMIE RoYALE

En confultant les Tables que je viens de rapporter, qui contiennent les froids pendant lefquels la rivière de Seine a charié des glaçons & s'eft gelée ; on reconoiîtra aifément que ce n'eft pas toujours un grand froid qui fait charier la rivière, ni la hauteur plus ou moins grande de fes eaux : il fembleroit qu'il y a quelqu'autre caufe qui en eft indépen- dante : qu'un ciel ferein, par des froids moins grands que ceux qui arrivent par un ciel couvert, y contribue beau- coup ; le froid de cette année en offre un exémple, aïnft que les Tables précédentes. Le ciel fut couvert depuis Île 9 Janvier 1776 jufqu'au 19, de beaucoup de brouillards élevés : le vent preique toujours Nord-efl, peu fenfible;: la terre couverte de neige. Le 19, vers les neuf heures du matin, le ciel étant devenu ferein , les eaux de la rivière commencèrent à charier des glaçons après avoir eu des froids confidérables, pendant plufieurs jours: le ciel {e couvritenfuite & continua de l'être, en grande partie, de brouillards, depuis le 19 jufqu'à la nuit du 24 au 2 $ qu'il devint ferein; les eaux de la rivière fe gelèrent cette nuit au-deflus & au-defious des Ponts, vers Sèves & Choily ; le beau temps continua ,- & la gelée aïla en augmentant : les eaux de fa rivière étant gelées aux deux extrémités de la Ville, ïl ne pafloit plus de glaçons, & la moitié du courant de la rivière couloit librement dans fon milieu,entre le Pont-neuf & le Pont-royal, jufqu'au 29 Janvier, comme on peut le voir marqué fur le deflin de la rivière, entre les deux lignes qui y font tracées en points. Le 30, ce courant fe trouva gelé & réuni aux glaçons des bords : il falloit un froid bien confidérable pour glacer cette partie de la rivière, qui, ordinairement, ne fe gèie que par les glaçons qui s'accumulent aux arches des Ponts, & qui fe fuccèdent; cette circonftance, qui eft remarquable, femble- roit prouver que le froid de cette année a été bien plus grand que celui de 1709; puifqu'en 1709, cette partie de [a rivière refta libre & à découvert pendant le plus grand froid /p}+

{p) Leçons de Phyfique, tome IV, page 227, M. de

DES M STÉNRELNNE LENS. 8

- M. de Parcieux rapporte /g). «Il y a néanmoins dans le froid de cette année (l'hiver de 1767 à 1768) une fingu- Jarité bien digne d’être remarquée , parce qu'on ne trouve nulle part que le froid de 1709 ait produit rien de femblable; des puits de trente, cinquante, cinquante-cinq pieds de pro- fondeur gelèrent : cette fingularité tendroit à faire croire le froid de cette année plus fort que celui de 1709, fi les thermo- mètres n'afluroient pas le contraire. » I faut voir les effets de ce froid, décrits dans le Mémoire de M. de Parcieux:; il y rapporte le froid de l'hiver de 1767 à 1768, à 13 degrés?, obfervéà lObfervatoire royal, par M. l'abbé Chappe : je l'obfervai au Collége royal de France, je demeurois alors, à 14 degrés+, le $ Janvier, à 8 heures + du matin; le vent étoit Nord-eft & le ciel ferein. Je laïfle aux Phyficiens la recherche des caufes de ce que je viens de rapporter; c'eft à eux à tirer les conféquences, d’après les Tables d'obfervations que je viens de rapporter dans ce Mémoire.

Je rapporterai ici le fentiment de quelques Phyficiens, fur les caufes de la formation de la glace dans les grandes rivières.

«M. Homberg /r) croit que, du moins dans notre climat, de grofles rivières, comme la Seine, ne doivent point geler d'elles-mêmes, fi ce n’eft vers les bords, parce que le courant eft toujours trop fort vers le milieu; qu'ainfi, fi lon ne cafloit point la glace des bords, ce que lon ne manque jamais de faire pour différentes raifons, le milieu couleroit toujours à l'ordinaire & ne charieroit point de glaçons, fuppolé d'ailleurs qu'il ne tombât point de petites rivières dans la grofle; mais que, comme il y en tombe, les glaçons qu'elle charie dans fon milieu, viennent, pour la plus grande patie, des petites rivières qui ont gelé facilement, & dont on a caflé la glace; que ces glaçons, arrêtés ou par un Pont ou par un coude de la rivière, ou par quelques obftacles

/4) Mémoires de l’Académie, année 1768, page 55" (”) Hiftoire de l'Académie, année 1709, page 9, Mém. 1776, L

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82 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

que ce foit, fe prennent & fe collent les uns aux autres par le froid, & forment enfuite une elpèce de croûte qui couvre toute la furface de la rivière; & qu'enfin, comme le froid de 1709 fut & trèsfubit & très-âpre, dès fon premier commencement, les petites rivières qui tombent dans la Seine, au-deflus de Paris, gelèrent tout-à-coup & entièrement, de forte que leurs glaçons qui fe feroient pris fur da fuperficie de la Seine ne purent y être portés, du moins, en aflez grande quantité. Il eft aflez remarquable que la violence méme du froid de 1709 ait été en partie caufe de ce que la Seine ne gela point. »

M. l'abbé Nollet dit à ce fujet /f), « Je fuis d'accord avec M. Homberg, fur la manière dont fe fait l'engorgement , & que la glace qui couvre une grande rivière n'eft jamais toute d'une pièce ; qu ‘elle n'eft qu'un affemblage de plufeurs morceaux arrêtés par quelque obflacle, & foudés , pour

» » ainfi dire, les uns fur les autres ; qu'un froid fubit & fort » äpre rend dE glaçons flottans, moins nombreux qu'ils n'ont

»

coutume d’être, lorfque l'hiver eft plus modéré: mais quelle eft l’origine des glaçons, & pourquoi leur quantité dépend- elle de la force & des progrès plus ou moins précipités de la gelée? « ( Voilà le point qui fépare ces deux Phyficiens } & M. l'abbé Nollet dit dans le même Mémoire , « Je crois être en état de prouver que les glaçons que l'on voit flotter, quand la rivière charie, ont été formés, pour la plupart, d’une eau qui n’a point ceflé de fe mouvoir, car je ne crois pas qu'on doive les regarder, au moins pour fa plus grande partie, comme des fragmens détachés des bords ou qui viennent des petites rivières l’on a pris foin de rompre les glaces, comme l'ont penfé quelques Phyfciens. Les glaçons flottans font autant & plus nombreux le matin

ue le foir: Ettil vrailemblable qu'on ait travaillé à les détacher pendant la nuit, ou s'ils viennent d’aflez loin pour être partis du jour précédent? Commeni le plus grand nombre ns À

({) Mémoires de l'Académie, année 1747, page 64, \

PINS SICAME N°C ES. 83 n'at-il pas été arrêté en chemin par la glace des bords & par mille autres obftacles qui fe rencontrent fur une rivière à moitié prile! D'ailleurs, s'ils ont détachés à force de bras , quel travail ne faut-il pas fuppoler pour en produire une aufir grande quantité, & d'où fait-on que les gens de la campagne agiflent ainfr de concert pour dégager les rivières? Enün, pour peu que l'on compare ces glaçons avec ceux qui tiennent au rivage, quelle différence n'y trouve-t-on pas? Ces derniers font prefque toujours plus unis, plus épais, plus durs & plus tranfparens : les premiers ne font donc pas de la même efpèce, & voici comme on peut concevoir qu'ils ont été formés.

Quand on jette les yeux fur une grande rivière, fur-tout dans la campagne, & par un temps calme, on remarque quantité d'endroits la fuperficie de Feau coule d’une manière fenfiblement uniforme, les parties par conféquent n'ont qu'une vitefle commune, & font comme en repos, refpeétivement les unes aux autres ; qu'un tel mouvement fe foutienne quelques inftans, pendant un froid âpre, il fe forme un glaçon qui a plus ou moins détendue, felon celle fe borne l’uniformité du mouvement que nous fuppofons, & cette égalité de viteffe, qui fürement n'eft jamais exadte à la rigueur, mais qui le plus fouvent fufht pour donner prife à la gelée. Si ce premier glaçon, tendre & mince, flotte quelque temps fur une eau qui continue de couler de cette manière, bien loin de fe rompre, il fe durcit davantage & augmente en épaifleur, parce que le degré de froid qu'il a, croïffant de plus en plus, fes parties fe condenfent, & il devient lui-même capable de geler l'eau qui le touche immédiatement; & quand bien même il pafleroit enfuite par des endroits le courant eft ondé, ou qu'il iroit heurter contre d’autres glaces, fa dureté & fes dimenfions peuvent être telles qu'il réfifte au choc & aux fecoulles ; ou bien s’il fe rompt, les morceaux demeurent encore aflez grands pour en compofer un autre, par leur union , avec de femblables fragmens. »

Les eflets qui font arrivés cette année , par la force de

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84 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE

la gelée, en gelant le courant de la rivière, le 30 Janvier 1776, entre le Pont-neuf & le Pont-royal, comme je l'ai rapporté dans ce Mémoire, femblent prouver ce qu’avance M. l'abbé Nollet fur la formation d'une partie des glaçons fur les eaux d’une grande rivière , & je fuis bien de fon avis à cet égard.

Dans le Mémoire déjà cité, M. Fabbé Nollet détruit, par des expériences, ce que M. Hales a rapporté dans l Appendice qui eft à la fin de fa Sratique des végétaux , fur la formation de la glace au fond des rivières. M. Hales fit, pendant deux ans, des expériences fur la Tamile, voici ce qu'il en dit : « La fuperficie de l'eau étoit gelée d'un tiers de pouce

» d'épaifleur ; à travers cette glace, j'en apercevois un autre » lit au-deflous ; je rompis la glace du deflus avec une rame, » & ayant pêché de la glace du deflous, je vis qu'elle avoit » près d’un demi-pouce d’épaifleur , mais elle avoit plus de » cavités, & elle étoit plus fpongieufe & moins folide que la » première : cette glace du deflous fe joignoit à celle du deflus, » au bord de l'eau, & ces deux lits de glace s’éloignoient lun » de l'autre, à mefure que l’eau étoit plus profonde, & réelle- » ment le fecond lit fuivoit la profondeur de la rivière, car ül » étoit adhérent au fond, & même mêlé de fable & de pierres que les glaçons emmenoient quelquefois avec eux. »

Je rapporterai dans une ‘Fable, avant d'avoir parlé des principaux phénomènes des granis hivers, les années des froids les plus confidérables, qui ont été obfervés à Paris, jufqu'à celui de cette année 1776.

FAS MSLCUIUE NLCLES. RE Ga énonnr 9

een ANNÉES, CITATIONS DES ANNÉES D'OBSERVATIONS. et PTE, REIDR TR tres sie Mémoires pour fervir à l'Hiftoire de France, ;»- 4 Paris, LISE P- 91, année 1422, 173 AB D IOTE cité dans le même Ouvrage. ANR OEM ... [Chroniques de Saint- Denys, tome III de l'édition de Guil- laume Euflache, /-fo1. Paris, 1514 1468 ... [Philippe de Commines, tome I, édit. in-4." Paris ( fous le nom de Londres), | 1594 + [Journal de Henri 1V, in-8,° à la Haie, Vaillant, IEP page 201. 1608 - [Zdem, tome III, page 451, édition de la Haie, 1670 ; 1684 , Res I 695 5 .…. 1709 \— 14,8 |Thermometre de Reaumur placé à à côte de l'ancien de Hire, milieu pris entre 355 déter minations. 1709 | 15,0 [même Thermomètre; milieu entre 331 déterminations. 1709 f— 15,2 |Thermométre de Reaumur hors de Ja tour à l'air libre ; milieu entie 105 déterminations. 1709 )— 14,11 3|milieu entre les trois refultats de 9x déterminations, 1716 | 15,9 [Traité de Météorologique du P. Cotte, 1729 | 12,3 |du même Traité.

1740 | 10,0 Mémoires de l'Académie 1740, page 614, & à un fecond thermomètre 11 degrés.

1742 | 14,6 |Mémoires de l'Académie, 1742, PARE. 391Te

174$ | 10,3 |ldem, 1745, page 549.

1747 | 11,9 |dem, 1747, page 697.

1748 | 10,2 |Jdem, 1748, page 600.

1751 | 10,0 |ldem, 1751, page 480.

1753 | 9,3 Idem, 175 3, page 589.

1754 | 12,0 |ldem, 1754, page 68 5.

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ver) ace tiré de mes Journaux d'obfervations. * U 10,0

1767 | 13,0

1768 | 14,6

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1776 | 16,3 29 Janvier, 7FE du mat: tiré de mes Journaux d’obfervat.

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86 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE

Voici le détail de ce que j'ai pu recueillir fur les anciennes obfervations des années rapportées au commencement de cette Table.

L'hiver de 1422, deux cents quatre-vingt- -fept ans avant celui de 1709, fe trouve décrit dans un Ouvrage qui a pour titre, Mémoires pour fervir à l'Hifloire de France & de Bourgogne, contenant un Journal de Paris, fous les règnes de Charles VE & de Charles VIE, n-g Paris, 1729, page gr.« 1422, Janvier, douziefme jour, fit le plus afpre froit que homme euft veu faire ; car il gela fi terriblement , qu'en mains de trois jours le vinaigre, le vergus geloïent de dans les celiers, & pendoient les glaçons ès voultes des caves, & fut la rivière de Saine, qui grande eftoit, toute prinfe, & les puiz gelez en mains de quatre jours, & d'une celle afpre gelée dite jours entiers; & fi avoit tant negé avant que celle afpre gelée commençait environ ung jour ou deux devant, comme on avoit veu trente ans devant (enr 392), & pour l'afpreté de cette gelée, & de la neige, il failoit {1 très-froit, que perfonne ne faïloit quelque labour , que foulter, crocer, jouer à la pelote ou autres jeux pour {oy efchaufier, & vray eft qu elle fut ft forte, qu'elle dura en glaçons, en cours, en rües, près des fon- taines jufques la Noftre-Dame en Mars. Et vray fl que les coqs & gelines avoient les creftes gelées juiques à la tefle. »

L'hiver de 1458 fut très-rude à Paris, c'eft ce qu’on lit dans les Chroniques de S.-Denys, tome Il de l'édition de Guillaume Euftache, én-folio, Paris, 1$14; mais il le fut bien plus en Allemagne, puifqu'Æneas Sylrius, qui fut depuis Pape, fous le nom de Pie fecond , rapporte que le Danube s'étant glacé de Fun à l'autre bord , une armée de quarante mille hommes y campa fur la glace. Marcel nous a appris le même fait, d'après Sylvius , rome 1/1 de fon Hiftoire de l'origine & des progrès de la Monarchie françoile, in-12, page 62

L'hiver de 1468 fut fi violent, qu'en Flandre on fut obligé de rompre, à coups de hache, le vin qu'on y diftri- buoit aux Soldats, Philippe de Comines nous l'attefle,

DES, S\C:FEUN.C Er 87 c'eft de lui que M. Duclos a emprunté ce fait dans fon

Hiftoire de Louis XI, rome 11, page 158.

L'hiver de 1 594, caufa beaucoup de morts fubites à Paris ; elles arrivèrent principalementaux petits enfans & aux femmes. Le grand froid de cette année commença le 23 Décembre, il reprit le 13 Avril de a fuivante, & il gela aufli forte- ment en ce jour, que le jour de Noël de 1 594. Journal de Henri IV, in-6,° à la Haye, Vaillant, 1741, page201.

On ne connoit de grands hivers du fiècle dernier, que ceux de 1608,1670, 1684 & 1695, il paroït que le premier fut le plus violent de tous, &ileutlieu, un fiècle avant celui de 1709, c'eit celui que cite Cyrano de Bergerac, en 1620, mort en 1655, dans fa Comédie du Pédant joué, voici ce qu'on lit:« Va prendre dans mes armoires ce pour-point découpé, que quitta feu mon père l'année du grand hiver. » II y a lieu de prélumer que ce grand hiver arriva l’année 1608. Voici ce que Pierre de l'Etoile rapporte dans fon Journal du règne de Henri IV, tome 11, page 4$1, édition de la Haye. « 1608, Mars, la rigueur du froïd, dans le commen- cement de ce mois, eft aufir grande qu'elle fa été les deux mois précédens ; en forte que le gibier, les oifeaux , le betail meurent de froid dans les campagnes ; plufeurs perfonnes, hommes & femmes , en font mortes, & un plus grand nombre font demeurés perclus, & d’autres ont les pieds & les mains fi gelés, qu'on ne peut pas les réchauffer, pour faciliter la circulation du fang dans ces parties. »

Dans le Mercure françois , année 1 6 0 # : « Cette année fut appelée l'année du grand hiver. En Allemagne & dans les Pays {eptentrionaux , les fleuves les plus rapides & les plus profonds, furent tellement glacés, que les chariots chargés pañloient par-deflus. Plufieurs perlonnes moururent de ce froïd ; d’autres-demeurerent perdus, & beaucoup eurent les pieds & les mains gelés. Ceux d'Anvers, voyant la rivière de l'Æfcau toute glacée, comme elle l’avoit été l'an 1 563, drefsèrent .déffus des tentes , & allèrent banqueter {ur la glace. L'Angleterre qui avoit perdu, fan pañlé , beaucoup

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88 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

de bétail, par le débordement de la mer, s’en trouva prefque” délerte par la rigueur de ce froid. En France , toutes les: rivières furent glacées : plufieurs perfonnes moururent de cette froidure , & dans les villes & dans les campagnes : ce froid gela des vignes jufqu’à la racine ; tous les cyprès & grand nombre de noyers en devinrent fecs ; il fit beaucoup de mal: mais le dégel occafionna de grands accidens, fur- tout à la rivière de Loire. L’ltalie n'en fut pas exempte; il furvint du commencement un fr grand débordement de rivières, que Rome fe vit prefque en un déluge, par les eaux du libre qui defcendirent avec une telle violence des monts Appennin, que plufieurs maifons en furent renverfées. »

Ce grand hiver commença le 1.” Janvier : Henri IV, dit, en s'éveillant , à ceux qui étoient autour de fon lit, que le froid de ce jour lui rappeloit celui du fiége de Landau, & celui de l'année de fon mariage, qui fit mourir plufieurs perfonnes au retour de Lyon: le froid alla toujours en aug- mentant, jufqu'au 23 du même mois: ce fut le 20, que Henri IV dit, que Ja mouflache s'efloit gelée au lit, & auprès de la Royne (t), felon Pierre Mathieu, dans fon Hiftoire de France, il dit aufli, que trois jours après, le pain qu'on fervit à Henri IV fut gelé, & qu'il ne voulut pas qu’on le dégelàt. M. de Saint-Foix ajoute, que le 20, cinq hommes qui amenoient des provifions aux Halles, furent trouvés morts de froid au coin de la rue ‘Tirechape.

« L'hiver de 1709 fut un des plus rudes que l’on eût eu depuis un fiècle. On trouva, tant à la ville qu’à la campagne, plufieurs perfonnes mortes de froid, & ce qui acheva de plonger le royaume dans la misère, c'eft qu'une forte gelée, qui fuccéda à un prompt dégel, fit périr tous les blés qui avoient été jufqu'alors couverts de neige : on fut contraint de labourer de nouveau les terres au printemps , & d'y femer de l'orge & de l'avoine; mais ces grains ne purent

(t), Cette anecdote a été omife par M.de Thou, par Sully, par PAuteui du Mercure françois & par celui du Journal de Henri IV ; & Pierre Mathie n’en parle que fur la ff de ceux qui la lui ont racontée,

réparet

DA ES 8 CAME NC ES. 89 réparer la difette de blé, & la force étant Ôtée au pain , le plus grand nombre fe reffentit du changement de nourriture.» Tiré de lAbrégé de l'Hiftoire de France, pour fervir de

fuite à celui de Mézeray , tome XII. Amflerdam, 1722, in-douze, page ÿ ÿ2.

ALRORN SC ELE SIC Recueil des Olfervarions du froid de 1776, obftrvé

dans différentes Provinces, Extrait des Lettres de mes correfpondans à des Papiers publics.

Obfervations faites a Paris.

JE rapporterai ici la note que j'ai publiée, & celle des Oblervations faites à l'Obfervatoire royal, publiée peu de temps après la mienne, qui annonçoit un froid différent de celui que j'avois obfervé ; cela laifoit le Public & F Académie dans l'incertitude : fur cette différence, l'Académie nomma quatre Commiflaires pour examiner les obfervations & les thermomètres , en les mettant à un froid artificiel : ce fut aufii cette différence dans les obfervations qui me détermina à la compoñition de ce Mémoire, pour mettre l'Académie & le Public à même de comparer mes obfervations avec celles que l’on a faites à l'Oblervatoire royal, & tranfmettre les effets de ce grand froid, de manière qu'on puiffe à l'avenir le reconnoître & le comparer aux froïds qu'on éprouvera.

Voici la note publiée par moi /4) que je mets la première, à caufe de la date. «Les 11, 12 & 13 du mois dernier (Janvier) il tomba dans cette ville cinq pouces de neige; la gelée commença le 14, & eft allée jufqu'ici, en augmen- tant, par un vent d'Eft & de Nord-eft. Le 27, le froid, à 7"27/ du matin, fut très-vif. Plufieurs thermomètres, que le fieur Meflier, Aflronome de la Marine , avoit placés à fon Obfervatoire, marquèrent le degré de froid à 13 degrés ?

(2) Gazette de France, 1776, 10, Mém. 1776. M

«

90 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE » & 13 degrést, par un vent de Nord-eft piquant, le ciel étant ferein : fe lendemain 28 , à 7" 20” du matin, le froid avoit augmenté de 2 degrés : les thermomètres du même » Obfervatoire marquèrent 1 $ degrés+ & 1 5 degrés+, le ciel » également ferein & avec le même vent Nord-eft; ce froid » étoit le même qui fut obfervé en 1709, & qui a été fixé » à 15 degrés & 15 degrési. Le 29 , à 7h15" du matin, le froid étoit encore plus vif : le thermomètre étoit defcendu » 1 degré au-deffous de 1709, & 6 degrés+ de plus qu'en » 1740 , c'eft-à-dire, à 16 degrés &:16 degrés} ; le ciel toujours ferein, le vent à Î’'Eft, & le baromètre à 27 pouces 11 lignes+. Le 30, à 7" 1 s’ du matin, le froïd avoit diminué » de 2 degrés+. La nuit du 24 au 25, la rivière s’eft gelée au-deflus & au-deflous des Ponts de cette ville, après n'avoir commencé à charier que le 19.»

« Extrait de la feconde note publiée (x). Le thermomètre fut fuivi exactement à l'Oblervatoire royal, par les fieurs le Gentil & Jeaurat; il fut le 17 Janvier, à 11 degrés de condenfation ; le 25, à 10 ; le 26, à 9; de 27, a 12; le 28, à: r4; de 20, à n4%5 le 30,218 ;4le 3 T4 as & le 1.” Février, à 13 +; d'où il fuit, que le froid de cette année eft à peu-près égal à celui de l'année 1768 , & qu'il eft moindre de 1 degré + que celui de l'année 1709 , qui fut de 15 degrés +. »

Le $ Juin fuivant, M. le Gentil rendit compte à l’Aca- démie de fes obfervations fur le froid.

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Les obfervations froid qui vont être rapportées dans cet article / 7/7), & celles qui font dans le précédent /X7), ont été faites à des thermomètres de M. de Reaumur ; l’échelie eft divifée entre la glace & l’eau bouillante, en 80 degrés, & c'eft fur cette même échelle de 80 degrés, que j'ai rapporté dans les Tables qui fuivent & qui précèdent (article X1) la fuite des degrés oblervés au thermomètre de Fahrenheit.

(x) Gazette de France, 1776, n,° 11,

DES SC LE N:C ES. 91

J'avois chargé une perfonne de la rue de Tournon à Paris,

d'obferver le froid à un thermomètre à l’efprit-de-vin, conf

truit par Dom Viétor, Chartreux, placé dans le jardin de la

mailon, fous des arbres, élevé à cinq pieds de terre, & expolé au Nord. Voici la Table de ces obfervations.

6 ms THERMO- Dee : MÈTRE. Jour.

A. 5} 4 Janv. 26| mat. 7 :| ro 27| mat. 7 i] 12 27| midi. 10+ 28| mat. 7 2| 142 281u{oir.416 |! ro. 29| mat, 7 5] 15- 30! mat. 7 2| r2 31| ma 7 5 132 Févr. 1| mat. 7 1] 141

Dom Arsène , Dom Barthélemy & Dom Michel,

Chartreux, m'ont dit l'avoir obfervé à 16 degrés.

Dom Germain m'a communiqué fes obfervations: j'ai vu le thermomètre dont ïl s'eft fervi, il étoit à l’efprit-de-vin ; placé dans {on jardin, à quatre pieds de terre, expolé au Nord-oueft, pofition qui n'étoit pas celle d'où venoit le vent, qui pendant le froid fut Nord-eft & Eft: ces deux vents étoient arrêtés par les arbres du Luxembourg & de l'hôtel de Vendôme. L'heure des obfervations fut à 7 heures du matin, excepté celle du 27, qui fut faite à 2h9°,

92 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

OBSERVATIONS de Dom Germain.

, THERMO- ANNÉE 1776. MÈTRE. e Deg.

Janvier 17, 18 & 19] 8 20| 122

21| 11

22] 112

23/32

24| 6

259

26| ro

27|F— 128

28| 14

29| 143

30| 12

pue e

Février PCM IAE

À Paris, fur les combles de l'hôtel de la Monnoie, le 29 Janvier au matin, M. Tillet obferva le degré de froid à 16 degrés au-deflous de la congélation, à un thermomètre au mercure, conftruit par Capy.

M. Briflon, qui n'étoit pas placé avantageufemont pour obferver le degré de froid, pria un de fes amis de Fobferver au faubourg Montmartre, à un thermomètre à l'efprit-de-vin qu'il avoit conftruit en 1770: & le 29 Janvier au matin, ce thermomètre marquoit 16 degrés au-deflous de zéro.

Un grand nombte de perfonnes, à Paris, qui n'étoient pas placées avantageufement , ont obferyé 15 & 16 degrés au-deflous de la congélation.

DES SCIENCES. +.

À VERSAILLES. Épaifeur de la glace au milieu du grand Canal de Ve failles 672

HEURESI|ÉPAISS. du de la Jour. GLACE.

Hs M. Pouc.. Lig.

Janv. 26[4. so: foir.| 8. 3 717. 20 mal| 8. 10 28/7. 27% mat.| 10. 5 29/7 25tmat.| 12.

30/7. 25° mat.| 12. 11 31/7. 21: mat| 13. o 1/7. 7 o$mat| 13.1 #7 215. offoir.| 13- o 318. 30 mat.| 12. 10:

À SAINT-DENYS.

Dom Bedos, Correfpondant de l’Académie , obferva Le degré de froid le 29 Janvier matin à 16 degrés au-deflous de la congélation. Son thermomètre étoit à l'elprit-de-vin.

À MONTMORENCY.

Le P. Cotte, Prêtre de l'Oratoire , Curé de Montmo- rency & Correfpondant de l’Académie, me manda dans fa Lettre du 31 Janvier 1776 , « Je vous envoie mes obfer- vations fur le froid, & vous obferverai que mes thermo- mètres font parfaitement ifolés, en forte qu'ils ne touchent que par les deux extrémités aux planches qui portent les graduätions ; ils font à l'efprit-de-vin, excellens , & fortent des mains de Dom Bedos. »

(>) Gazette de France; 1776, 71,

24 Mémoires DE L'ACADÉMIE Royare

TABLE des Obfervations.

THERMO- HEURES

THERMO- : 1776. al k MÈTRE. MÈTRE. JOUR. Deg. F Heur. Deg. UN7E Lanvs 23m re = = JE: foir 9 2% Le x 62 + A 24| mat 725 | Ë 6 for = | —"2 —, 1+ foir 9 $= 3 RL 25| mat. 75 | 9 0. iQ FN M ds i La & 6 foir 9+ 8: 95 26| mat. 71 | —. $+ foir 12 si 0: foir 185 | 9 3 1 ER AENE 277 | 13% EL [5% foir 1+| 9 1 | 4i foir 9 12> 1|— 8% 28/|lmat, 72 | rs Lz [— 72 foi ur Et —-.29 74 brins) foir 9 125 = |— 10 29| mat. 72 15 He foir 12] 87 L [— 34 foix 82 | 10i 8: 30| mat. 72 | 125 EL [= 94 foir 1E2| 62 1 |-— 2 foir,, 95 | 102 23 32 matos | —;rrx

À FEUILLENCOURT près de Saint-Germain-en-Laye.

Lettre de M. Trochereau de la Berlière, de l'Académie de Rouen, datée de Feuilencourt, le 14 Février, à l'auteur

DES SCIENCES 95 de la Gazette /7), «Je vous envoie les obfervations météo- rologiques que j'ai faites, avec foin, fur deux thermomètres de Reaumur , à lefprit-de-vin, expofés au plein nord de ma maifon, & placés à côté lun de l'autre : j'obfervai que de ces deux thermomètres, placés à côté l’un de l’autre, un fut conflamment à peu-près d’un degré moins fenfible que celui dont les obfervations vont être rapportées. Le dégât que le froid exceflif a occafionné, ne peut pas encore être apprécié: les abricotiers , les péchers paroïfioient avoir beaucoup fouffert, quoique j'euffe pris la précaution de les abriter avec des rames. Les a/aterrnies, phillirea , quelques pins même, entr'autres, le pinus fativa, les ifs, ilex, piracantha , les lierres même ont leurs feuilles endommagées & flétries. J'ai remarqué dans la forêt de Saint Germain, que les houx, les geners ont prodigieufement fouffert. »

oo (x) Gazette d'Agriculture, r9,

96 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALF TABLE des Obfervations.

1756. # pa dd THER M O- JOUR. st out JB00r Pre Janv. 20] mat 6 foir 10 | 134 mat. 9 mat. 7 155 foir 9 mat. 9 | 13: 21| mat 6- midi 115 mat. 9 foir 9 | 13- foir 10 mat. 61: 152 22) maf,:7 midi .12È mat. 9 foir 9 15 - midi mat. 6 | 18- (OMS midi 12 23], math m7: 0 .S foir 9 | r6 midi 4 30! mat 6: 17-+ foire Lo | mat. 9 | 16 24| mat 6 | 8 midi ns 2 mat NO LUN lon. 9 | ne LTMMON EN 31] mat 6: 19 25 Mme édit mat. 9 | 16 mat. 9 11+ foir 9 | 16 midi JAN EC 1| mat 6 | 195 foir 10 14 mat. 9 17 26| mat 7 | 16 midi L mat. 9 | 154 foi 9 | 9 midi 9 21m 6 || 42

À DENAINVILLIERS en Gätinois.

Le 29 Janvier, à fept heures du matin, le thermomètre defcendit à 14 degrés au-deffous de la congélation ; le 30

& le 31,à 13 degrés+ fa).

(a) Communiquée à l'Académie par M. du Hamel, le 7 Février 1776. A Nancy.

DES SCIENCES 07

x

À NANCY.

Dans une Lettre de Nancy, en date du s Février, M. Muillette, Profeffeur royal de Géographie en l'Univerfité de cette ville, me manda, « Je vous envoie des obferva- tions que j'ai faites à Nancy, fur le froid exceflif qui s'eft « fait fentir , en cette ville, ces jours derniers ; il a commencé « le 15 Janvier, & a duré jufqu'au 2 Février ; je l'ai obfervé « à un thermomètre au mercure de M. de Reaumur, qui €ft « très-fenfible , & que j'ai divilé : chaque degré a deux lignes « d'étendue que j'ai fubdivifées en quatre parties; par-là, je « vois aifément un douzième de degré: les obfervations furent « faites à peu-près au lever du Soleil : depuis le r$ Janvier « jufqu'au 24, le vent fut Nord & aflez calme, le ciel peu « couvert. Depuis le 24 jufqu'au 1. Février, il régna un « grand vent de Nord-eft qui étoit très-piquant. Les 27, 28 « & 29, le ciel étoit ferein, fans nuages pendant tout ce temps. »

TABLE des Obfervations faites à Nancy.

: €: BARO- THERMO- s 6. BARO- THERMO- 77 MÈTRE,.| MÈTRE. 77 MÈTRE.| MÈTRE, M lac Deg. fr IQE.U} Deg.. Janv. 15/26. 11,0 | 4,4 Janv. 25/27. 2,4 | 8,6 1627. 0,4 | 9,2 26127. 1,4 | 9,6 17127 0,5 | 7,3 27127. 1,0 | 15,4 18/2770 5;31 1e 3,6 DEN r2 2 16,3 19/27. 2,8 | 8,6 29/27. 3,3 | 17,0 20|27. 1,3 | 11,7, 30127. 4,0 | 14,6 21/27 1,1 | = 11,7 31127. 5,9 | 13,6 22/26. 11,9 | 13,1 Février 1/27. 6,6 | 17,9 23/26. 10,7 | = 9,2 2127. 4,6 | 8,0 24/27. ‘1,0 | 4,1

« À Nancy /b), le 29 Janvier, au lever du Soleil, un DR A

(B) Gazette de France, 1776, 15. Mém. 1776. N

98 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE » thermomètre au mercure, defcendit à 17 degrés au-deffous de la congélation, & le 1.” Février, à 17 degrés &. »

Dhs à Les AT AE

Extrait d'une Lettre de Dijon, du 6 Février 1776, « Nous » avons éprouvé ici, comme à Paris, des froids très-vifs. Le » jour le plus froida étéle 31 Janvier : le temps le thermo= » mètre eft defcendu au plus bas, a été le matin du 1.” Février; » j'avois alors trois thermomètres en expérience ; un, dans le » fond d’un jardin, fufpendu à de la charmille dont lexpofi- » tion étoit Nord-eft; un autre, dans un endroit au Nord, qui » étoit d’une température femblable à celle j'obferve depuis quatorze ans, & qui eft le montant d’une fenêtre qui a fon » afpect fur une cour, & le Soleil ne donne jamais ; le » troifième , étoit placé auffi en dehors à une fenêtre dont » Fafpeét étoit au Sud-eft; dans ce dernier , le mercure n’eft » defcendu qu'à 14 degrés au-deflous de zéro; dans celui de » la cour, à 1 $ degrés ; & dans celui du jardin, à 1 6 degrés. Le 11 Janvier 1767, j'oblervai 14 degrés au-deflous

» de zéro.

Les s & 6 Janvier 1768, 13 degrés. »

Le2

»

À TROYE ën Champagne.

« Le 31 Janvier /c), dans deux endroits difiérens de Ia

ville , le thermomètre defcendit à 16 degrés + & à 172. » À "SIT R AS 5 OUR GE.

Dans le Journal de Phyfique, Juin 1776, page 478,

M. le Baron de Dietrich, Correfpondant de l'Académie, s'exprime ainfi: « Mes thermomètres font au mercure, avec » l'échelle de M. de Reaumur , je réunis plufieurs de mes ther- » momètres que je trouvai parfaitement d'accord; je les féparai » & les plaçai tous au Nord, mais en différens endroits; lun,

{c) Gazette de France , 1776, 75.

D'ENSIC SAC AE NICE. 99

fufpendu hors de la croifée d’un premier étage, dans l’inté- rieur d’une cour, marqua, le 29 Janvier, 1 5 degrés de con- denfation; l’autre, expofé dans la même cour, au fecond étage, indiqua 15 degrés +; un troifième thermomètre, placé de manière que l'activité du vent du Nord n'étoit gènée que par un feul côté , defcendit à 16 degrés+. J'eus beau mettre mes thermomètres les uns à la place des autres, j’eus toujours les mêmes différences, relativement à l'expofition. Les ther- momètres pareils aux miens, & dont la diflérence de conden- fation m'avoit engagé à faire l'expérience que je viens de détailler, indiquèrent , le même jour, 16 degrés + & même 17 dégrés de condenfation : ceux qui étoient à 16 degrés + étoient à la vérité expolés au vent du Nord; mais ce vent n'étoit pas entièrement libre, tandis que les thermomètres, dont le mercure a defcendu jufqu'à 17 degrés, étoient expolés fur de grandes places le vent a toute fa force, & l'air eft agité dans les temps les plus calmes. Le 29 Janvier, les eaux de FIIT, rivière qui traverfe notre ville, fumoient très-fort dans les endroits elle n’étoit pas gelée ; ces vapeurs étoient condenfées, au point d’être vifibles, fous la forme de fumée : au moment du dégel , l'humidité contenue dans l'air, ayant frappé les murs des maifons , les avoit enduits d'une forte de gelée blanche qui s'eft foutenue près de deux jours. »

Extrait d'une Lettre de M. Spielmann, Coxrefpondant de l'Académie, datée de Strafbourg, le 7 Mars 1776, qui m'a été communiquée par M. Briflon. « Je joins à la fin de celle-ci, les Obfervations météorologiques que j'ai faites fur le grand froid de cet hiver, à Strafbourg : plufieurs arbres fe font fendus du haut en bas; le Rhin fut entièrement pris par la glace; quelques puits fe font gelés: dans des rivières, la glace étoit épaifle de 20 pouces; les pêchers ont fouffert aïnfr que la vigne; la terre étoit bien couverte de neige.»

100 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE TABLE des Obfervations.

BARO- |THERMO

177 6: MÈTRE.] MÈTRE. XANTS:

Pouc. Lign. Des.

Janv Crs M27 03 MID RNE 16] 27 5 | 7 N. RUN 10 N DIRE UE 6 19] 27. 6 | 8: 20h42 À = re 21| 27 $ | 101 [SO 22| 27 4 | 8 23| 27. 3 | 10 N. 24] 27 5 | 8 25| 2 6 | 11 DORA EE 11% 27| 2 145 28| 27 15 29| 27. 16

Février 1| 27. 1

2 2

2 2

3| 27:

À COURLON-fur-Yonne. M. de Champ-Miïlon , Officier des Gendarmes de Ia Garde,

y obferva le froid à un thermomètre de M. de Reaumur, au mercure; ce thermomètre étoit fufpendu en plein air, entre cour & jardin, à une grille expofée au Nord. Voici la Table des obfervations.

DE S:: SCIRE N CE S JO1

LXRETECEAT

BARO- |THERMO- 1776. du : À

Jour, [MÈTRE.| MÈTRE,

Æ. Pouc. Lign. Deg.

Janv. 28| matin 7 | 27% 9 | xs.

29| matin 7 | 28. o | 16

30| matin 7 | 28. 2 | 14

31| matin 7 | 28. 2 | 15 Février 1| matin 6 | 27. 11 151

2| matin 7 STE 3

= Les froids que Von a éprouvés à Lyon /4), dans le mois de Janvier dernier, ont furpaflé de beaucoup , en inten- fité, celui de 1709 : la gelée a duré dix-fept jours; elle commença le 16; depuis ce jour jufqu'au 27, Îe thermo- mètre de Reaumur fe maintint entre 6 & 7 degrés de congélation.

Le 29, à 7 heures du matin, il defcendit à.,... 9 degrés,

Le 30,18 minuit, il fut astres nee ro

Le 31, avant 7 heures du matin, à......... 142 - Etninuitsn: SE abc DIS a de pes 2 El Se Sr Nen dot noel elie delete he gro efotonuil 7e

Dans d’autres expoñtions, à 17+, & mêmeà... 172

Un vent de Sud très-froid, décida le dégel le 2 Février au matin. Le Rhône a charié beaucoup de glaçons ; fa furface a été prefqu'entièrement prife au-deffous de la ville près de la Mulatière : la Saône Y'a été entièrement , excepté entre les deux Ponts, l’on foupçonne des fources. Les gens de la campagne entendirent, dans les forêts, les arbres éclater avec bruit : Je Soleil ne fit point fondre le givre attaché aux

(4) Gazette de France, 1776, 18,

02 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE » arbres, & la terre étoit couverte d’un pied de neige: Le dégel, » avec le vent de Sud, accompagné de petites pluies chaudes, facilita le départ des glaces, fans aucun dommage. » Le P. Cotte, dans fa Lettre du 21 Février, m'envoya lobfervation faite à Lyon, le 1.” de Février : plufieurs thermomètres defcendirent à 15 degrés, 16+ & 17 +.

AU PONT DE BEAUVOISIN.

Du Pont de Beauvoifin, le 21 Février (e), « Nos thermo-" » mètres font defcendus à 15 degrés , froid de 1709. La » terre étoit couverte de neige : les pommes de terre & les » autres racines ont été gelées jufque dans les ferres les plus » Chaudes : on compte ici huit puits, au moins, il y eut » de la glace. Pendant le froid exceflif de la dernière quinzaine » de Janvier, il parut dans nos champs une prodigieufe quan- n tité d’alouettes, qui, chaffées par la neige, cherchoiïent des

abris jufque dans les habitations. »

À LA FERTÉ-BERNARD.

Du Mans, le 27 Février (f), «Suivant les obfervations » faites avec exactitude à la Ferté-Bernard , la dernière gelée » a duré vingt-quatre jours, à commencer du 10 Janvier: du » 11 au 15, il tomba 6 pouces de neige: dès le 26, le froid » fut plus violent qu'en 1740 : le 31 , le thermomètre defcendit » à 1$ degrés; pendant tout ce temps, le thermomètre fe » tint affez bas. La rivière d’'Huine fut gelée à 8 pouces de » profondeur ; la terre le fut à 20 pouces, & à 1 2 feulement » dans des lieux moins élevés. On trouva dans les campagnes

de très-gros chênes fendus de bas en haut. »

AU HAVRE-DE-GRÂCE,

Obfervations faites au Havre (g) avec un thermomètre

——

(e) Gazette d'Agriculture, 1776, n.° 19.

(f) Idem, (g) Journal de Phyfique, Février 1776,

DJE:S, SC IE N°CE S. 103

di en 1701, felon les principes de M. de Reaumur , d dont la Fe, étoit totalement ifolée.

HEURES

RE mer El tr Téce MÈTRE. A. Deg. Janv. 27| loir 7 | 13: foir 11 13 28|minuit + 14 matin 4 14 matin 7 | 15 loir 7 | 13 foir 10 121 29| matin 6 132 foir 1x1 102 30] matin 4 | 112 matin 6 112 foir 7% =UTO foir ro 11 31] matin 6 12 foir 8 —%ro foir 101] 101 Février 1| matin 7 | 115 foir 10 | 17

« L’embouchure de Îa Seine (rapporte l’auteur de ces Obfervations) que j'ai trouvée vers le Havre, de quatre mille cinq cents toiles de largeur , étoit, le 29 Janvier & jours fuivans, toute couverte de glace, ve à que toute cette partie de mer qui eft comprife entre la baie de Caen & Îe cap de la Héve, en forte, que du Havre, la mer paroïfloit couverte de glace jufqu'à l'horizon; toute cette glace étoit rompue par le flux & reflux. On ne fe fouvient pas d’avoir jamais vu au Havre un pareil fpectacle , qui donnoit à notre mer l'air de la

104, MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

» Baltique. H a paru un grand nombre d'oifeaux étrangers, fr

» excédés de fatigue, que plufieurs fe font laïffé prendre à la

» Main. on trouva aufli beaucoup de poiflons morts fur les rivages. »

À DOUAI en Flandre.

M. le Chevalier d’Angos, Officier au régiment de Navarre, de l’Académie de Rouen, m'écrivit de Douai, le 19 Mars, qu'il avoit obfervé le froïd dans cette Ville, au thermomètre au mercure en fpirale que je lui avois procuré, expolé direéte- ment au vent qui régnoit; il étoit ifolé, ce qui fait une grande différence, «Ayant d'abord placé, dit-il, mon ther-

, momètre à une fenêtre, & l'ayant enfuite avancé en plein » air, je le vis defcendre un demi-degré plus bas dans cette » dernière pofition : Fayant remis énfuite à la fenêtre, il remonta » prefque au même point ïl étoit d’abord; j'ai répété cette » expérience plufieurs fois, & j'ai toujours eu le même réfultat. » J'ai remarqué tous ‘ces jours-là, que le thermomètre baïfloit » conflamment jufque vers 8 heures +. Les obfervations font faites à 8h 15’ du matin.»

TABLE des Obfervations de DOUA1.

1776. THERMOM 1776. THERMOM.

Janv. 20

LUN T EAU EUR:

Le Père Cotte, me mande dans fa lettre du 26 Février; « Je vous énvoie des obfervations très-intéreffantes , faites fur

DIE AS NS) C ILE NC 2 180 10$ fur le froid à Nieuport, par Dom Mann, qui m'ont été envoyées par M. le Baron de Poëderlé, dans fa lettre du 20 Février.

Les thermomètres de Dom Mann, Prieur des Chartreux Anglois, font au mercure ; il en a quatre de Reaumur, & quatre de Fahrenheiït, depuis 10 jufqu'à 20 pouces de lon- gueur, dont l'exactitude eft conftatée.

Le grand froid commença à Nieuport, dans la nuit du 8 au 9 Janvier, & finit le 2 Février. Dès le 11, la neige tomba, & ne ceffa que le 16. Le 19, la gelée fut forte fans vent, & Île temps beau; à 2 heures du foir, le thermomètre marquoit $ degrés + de condenfation, le baromètre 28 pouc. 2 lignes +, le vent à l'Eft. Le 20 même temps; à 2 heures & demie du foir le thermomètre marquoit $ degrés + de condenfation , le baromètre 28 pouces o ligne +, & le vent Oueft. »

TABLE des plus grands Froids.

‘[rHerm.|vewrs| É TAT DU CIEL.

Heur, |pouc. lg.

Janv.25 * |très-beau , très-froid , vent très-piquant. 26 - [même temps, 27|mat. 8 |...... . E.| idem, le vent fort, excefif& piquant. 28 .| beau, extraordinair. froid & piquant, 29 .|beau, vent moins piquant. 59 beau, vent encore moins piquant. 3! .|idem, vent plus doux.

Fév. 1 .| couvert, vent très-froid & piquant.

« Il eft à remarquer que la gelée devoit être moins forte au niveau de la mer; cependant dans la nuit du 27 au 28,

Dom Mann trouva quatre fortes de vins gelés, l'eau-de-«

Métm, 1 776 O

u ÿ

506 MÉMOIRES L'ACADÉMIE ROYALE

vie © le taffia étoient même gelés ferme, il y avoit des glaçons dans l'efprit-de-vin rectifié de Londres; l'eau de la mer à gelé, en ayant mis dans un vale, lorfque le thermomètre étoit à 6 degrés de condenfation; ce qui refta de cette eau ne fut gelé que lorfque le thermometre defcendit à 10 degrés; & ce qui refta encore de cette eau dans le vale, ne gela que lorfque le thermomètre fut à 14 degrés; le 29, le taffia & l’eau-de-vie n'étoient plus fi fortement gelés que le 28.

Le 1.” Février, Dom Mann fe rendit à la côte pour y examiner Îes monceaux de glace d’eau falée (le thermo- mètre y reftoit à 7 degrés de condenfation à 4 heures du foir ) ; il trouva de la glace de mer tout le long de la côte depuis 6 jufqu'à 8 pieds anglois d’épaifleur, & très-falée ; à une demi-lieue de fa côte, il y avoit un autre rang de glace, & à la diftance de 2, 3 & 4 lieues de la côte, flottoient de très-grandes mafles de glace, D. Mann vit nombre d’oifeaux du cercle polaire, comme herons dela baie d'Hudfon, Cygnes & Strund-jagers chaffe-merde, efpèce de mor:tté qui fe trouve fur les côtes du Spitzberg 4). » I eft à préfumer que ces mafles de glace étoient formées de plu- fieurs glaçons réunis les uns fur les autres.

AU CHÂTEAU D HARGICOURT en Picardie.

Par une Lettre de M.le Marquis d'Hargicourt , datée de fon château, le 9 Février, il me manda : «J'ai depuis long-temps un thermomètre de Capi en obfervation : au moment le dernier froid devint très-vif, j'en mis un fecond, ils étoient expolés au Nord, à Pouverture d'une vallée aflez large & aflez longue : ici, les puits ont gelé, comme à Gratibuft, à Pierre-Pont & à la Neuville, villages fitués dans la vallée du Don ; celui de la Neuville, qui eft le plus élevé fur le penchant de la côte orientale de la rivière du

(l) Depuis la lecture de ce Mémoire, D. Mann a publié fes Obfervationss Voyez Mémoires de l'Académie de Bruxelles | tome T1, pages 305 7 551:

ES VOS CALIESN CHE. £ 107 Don, ne fut pas gelé en 1740 nien 1768, comme il l'a été cette année,

Les obfervations de la Table fuivante furent faites à 7 heures du matin, »

« Au château de Files-Camp, à un quart de lieue d'Har- gicourt, dans une plaine, je plaçai avantageufement un ther- momètre de Capi; le 31 Janvier, il defcendit à 19 degrés, & le 1.” Février, à 20. L'Intendant de M. Pellerin, au village de Plainville, fitué dans a plaine entre Saint-Juft, Mont- didier & Breteuil, obferva le froid à deux thermomètres, a 20 degrés, le 29 Janvier matin. »

Ayant fait quelques obje“tions à M. le Marquis d'Har- icourt , fur le froid qu'il avoit obfervé ; il m'écrivit, le 2.6 Février, « Je vous envoie le thermomètre qui m'a fervi à connoître le froid de cette année, pour le foumettre aux expériences que vous defirez : la liqueur du tube rentra entièrement dans la boule, il y avoit même un vide affez fenfible , j'eftimai le froid à 20 degrés. »

J'ai rendu compte, dans ce Mémoire, de ce thermomètre & des expériences qui ont été faites chez M. Baumé, le 27 Avril, en mettant ce thermomètre avec les miens, à la

0 ÿ

LA

«

ce

108 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE glace fondante, à un froid artificiel qui donnoit le degré de cette année , obfervé à mon thermomètre ».” Z7, de 16 degrés+.

À MONT D I DUNER,

Par une Lettre de Montdidier , datée du 11 Février, on me marquoit : « [| a commencé à geler ici, le 8 de » Janvier ; le froid eft allé en augmentant : Îes 11, 12 & » 13, il tomba une grande quantité de neige, que je mefurai, » & j'en trouvai 18 pouces dans les moindres endroits. Le » froid augmenta: les 14, 15, 16 & 17, à près de 8 heures » du matin, mon thermomètre marquoit 1 $ degrés+ au-deflous » de zéro: le 20, il fut à 17, & ne varia que très-peu » jufqu'au 29: le 29, à 7 heures + du matin , il étoit au » 18." degré ; le lendemain à 17, ainfi que le 1.” de » Février. Ce même jour, fur les 10 heures, le ciel fe couvrit; » il tomba un peu de neige; le vent tourna au Sud & nous » amena le dégel. Le thermomètre qui m'a fervi, étoit connu » de M. l'abbé Nollet, qui l'avoit comparé aux fiens ; il étoit » expolé dans une cour , en face du Nord. Un Avocat d'ici, » qui en a un, n’a obfervé que 17 degrés?; mais la boule » du thermomètre , qui eft à l’efprit-de-vin, étoit couverte » d’une planche jufqu'à la hauteur de 3 pouces. Le froïd étoit » fr grand, que le vin du Languedoc fe geloit dans les bou- » teilles, étant dans une chambre à feu ; l’eau-de-vie étant » expofée à l'air, il s’y formoit une crême de glace à la fuper- ficie. » C’eft d’après cette Lettre, que j'ai rapporté, à l'article des Effets du froid, Ja mort du Courrier de Picardie, qu'on trouva gelé dans fa cariolle,

«A Montdidier en Picardie /i), le 29, à 7 heures? du » matin, plufieurs thermomètres, à l’efprit-de-vin, defcendi- » rent à 17 degrés + & à 18 : la terre étoit alors couverte de

18 pouces de neige. »

(i) Gazeue de France, 1776, 15.

DIESSMAMICTIE NICE S 109

x

À AMIENS.

D'Amiens, le 27 Février (k), «Suivant les Obfervations météorologiques, faites dans cette ville : le froid y a été exactement le même qu'à Paris (16 degrés +.) »

(4

À CHÉPr près d'Albeville.

Extrait d'une Lettre de M. le Marquis de Chépi, datée de fon château de Chépi, à deux lieues d’Abbeville, le 3 Février : « Les obfervations du froid, que j'ai faites ici fur le thermomètre de M. de Reaumur , reviennent à peu- « près à celles qu'a faites M. Meffier ; mon thermomètre eft « defcendu un peu plus bas que le fien, 1e 28 Janvier matin.»

(J'ai obfervé à Paris, 16 degrés +.)

À FONTENAI-LE-COMTE en Poitou.

M. Briflon, de cette Académie , m'a communiqué les obfervations de la Table fuivante, faites à Fontenai-le-Comte en Poitou, à un thermomètre à l'efprit-de-vin qu'il avoit conftruit.

(4) Gazette d'Agriculture, 1776, 19,

tio MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RorALE

SorRrISOIR

ÉCLARAD'U: © INA,

couvert pendantla journée, vent l'aprèsmidi, couvert pendant la journée, vent le matin.

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neige le matin , couyertile refte du jour.

couvert la matinée , ferein le foir à ro heur.

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brouillard la matinée, ferein le {oir à 10-heur. brouillard toute la journée, brouillard la matinée , couvert le {oir.

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pluie le matin, & couvert l'après-midi. brouillard le matin, & couvert l'après-midi.

ferein; couvert. vers les 10 heures du foir & du vent,

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ferein , toute la journée, du vent,

nuages le matin ; ferein l'après-midi,

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couvert -toute-la journée avec du vent,

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neige le matin & Ie foir,

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AO LEE neige le matin , & couvert l'après-midi. 30k— 122 couvert le matin , nuages l'après-midi. 31|— 12 ferein le matin, nuages à 1 heure; ferein à

0 heures du {oir.

À Bou LOGNE-fur-mer.

_ Par une Lettre de Boulogne , le 6 Février, M. Homy,

Employé aux Ponts & Chauflées, me manda: « J'ai obfervé

p?à Boulogne, à deux thermomètres, conftruits fur les prin- çipes de M. de Reaumur, les froids fuivans : » |

Janvier 27 28

25)

Di 15 MIST EN Et NC 2E1 Sa Tr AMAR SS PUR EULVNE.

M. de Saint-Jacques y obferva le froid du commencement de cette année 1776 : le thermomètre étoit placé à l'Obfer- vatoire, élevé de 24 toiles au-déflus du niveau de la mer. M. Pifton obferva le froid hors Fenceinte de la ville, près les Réformés : fon thermomètre donna 4 degrés au-defious de zéro,

1 HEURES

du THERM, Jour. a Her, Des: mat. 95] 0% foir 91] o+ mat. 8 I foir ro 15 e Li Li foir 9: o+

Nota. M. de Saint-Jacques m’a dit, que ces obfervations n’avoient pas été faites au moment du plus grand froid.

ALU CES Te

Extrait d'une Lettre de M. Blondean , datée de Bref, Ze 6 Décembre 1776. « Un thermomètre de Reaumur , à l'efprit-de-vin , fait par Magny, & expolé en dehors d’une fenêtre, au fecond étage & au Nord-eft, a marqué le plus grand froid le 27 Janvier, à 7 heures du matin, 4 degrés au-deffous de zéro : le baromètre étoit à 27 pouces 7,6 lignes: le vent Sud-eft médiocre.

Le 29, à 8 heures du matin, 4 degrés au-deflous de zéro : le baromètre à :7 pouces 8,7 lignes, temps calme. H eft à remarquer que le vent de Sud-eft, qui, en hiver, annonce ici toujours de la neige fondue ou en nature, y eft auffi toujours le vent du froid »

LL 4

3

12 MÉMoiRes DE L'ACADÉMIE ROYALE

À AIX en Provence. Extrait d'une Lettre du P. Cotte à M. Tillet, du 23 Février,

«Je viens de recevoir des Lettres de Bordeaux & d'Aix en Provence; il paroit par ces Lettres, que la température du mois de Janvier a été bien différente de celle que nous avons éprouvée ici. Voici ce que M. Morin, Profeffeur de Phyfique à Aix, me mande: II s’en faut de beaucoup que, nous éprouvions ici le froïd rigoureux qui règne à Paris; fe plus grand degré de froid n'a été que de $ degrés au-deffous de zéro, le 18 Janvier: il eft tombé de la neige, les 16 & 17, qui fe fondoit en tombant, aufli-bien que le 29 & le

o. Le 7 & le 23, nous eumes des pluies d'orage mêlées de grêle, & le tonnerre fe fit entendre. »

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A VPt0 R DE AU. X.

M. Guyot me mande de Bordeaux: « Ce qu'il y a de - fingulier, ceft la douceur de la température dont nous » jouifions, tandis qu'on éprouve des froids rigoureux, non- » feulement dans vos cantons, mais jufque dans la Saintonge » & à l'embouchure de la Garonne , la gelée étoit très- » forte à la fin de Janvier. Quant à nous, nous n'avons eu » le thermomètre au-deffous du terme de la congélation, que » les 16, 17, 18, 19 & 25 au matin; le plus grand degré de » condenfation a été de $ degrés le 19 Janvier; nous eumes » près de 4 pouces de neige le 17, il n'en reftoit plus le 23; » alors les vents furent fort variables, le thermomètre étant » ordinairement entre midi & 3 heures du foir à 4, 6, 8 & » même jufqu'à 10 degrés au-deffus de zéro. Il paroït qu'il y » à eu comme une ligne de démarcation, formant les limites du froid & du chaud. » La neige tombée le 17 dans mon nétomètre, formoit une épaifleur de 3 pouges 9 lignes; je la fis fondre fur le champ, elle ne donna que 2 pouces 4 lignes d’eau. Je préfentai » à la neige qui tomba ici le 17, un gros tube de criftal » d'Angleterre, élerilé par le frottement; les fleurons furent conftamment

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DIR SNS LG E rc ENS. 11 conftamment repouflés avant que d'atteindre {a furface du tube. »

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TEMPÉRATURE qui a fuccédé aux grands Froids.

Le P. Cotte me manda: « La température que nous avons eue depuis les grands froids n’eft pas moins fingulière par les « vents & les pluies continuelles, que celle du mois de Janvier « l'a été par le froid; depuis le 1. Février jufqu'au 16 Mars, « dernier jour de pluie, j'ai mefuré foixante-une lignes d’eau ; « tandis qu'année commune il ne devroit y. En avoir par mois « que 13 lignes +: il y a eu vingt-trois jours de pluie en « Février & neuf en Mars, le vent Sud-oueft a prefque toujours « régné & avec violence pendant le mois de Février ».

Obférvations du Froid dans une partie de l’Europe. 5 A BRUXELLENS

LE P. Cotte, dans fa lettre du 12 Février, m'envoya Îles obfervations fuivantes. «Voici les obfervations du froid, faites à Bruxelles dans Ia partie baffle de la Ville, par M. le Baron « de Poëderlé, à un thermomètre à elprit-de- vin: & dans Ta « partie haute au Nord, à un air bien libre, par un de fes « amis, avec un thermomètre à mercure. « . Dès le 9 Janvier, le froid fe décida & les vents fe fixèrent « au Nord-eft ou Eft-nord-eft , il neiga beaucoup ; le 12 & « le 13, la neige fut des plus abondantes, le vent violent & « variable du Nord-eft à l'Eft, »

Mém. 1776. P

114 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

BARO- | VILLE bafle,

ÉTAT DU CIEL. MÈTRE.

Pouc, Lig.

ciel ferein. .| brouillard,

28 o 2711 9% 27 11 27e 10 -|28. o+

#2 Sato ciel ferein:

M. l'abbé Chevalier, Correfpondant de l'Académie , obferva le froïd, à Bruxelles, de $ degrés au -deffous de zéro , au thermomètre de Farhenheït, qui répond à 16 degrés + du thermomètre de M. de Reaumur.

À Bruxelles (1), le 28 Janvier, «Un thermomètre à l’efprit de-vin, placé dans la partie bafle de la ville, defcendit à 16 degrés, & un autre au mercure, placé dans la partie haute, expofé au Nord, defcendit à 17.

À LOUvV AIN, À TOURNAY à près de Tournay.

Le P. Cotte, dans fa Lettre du 21 Février, me manda: «M. le Baron de Poëderlé m'a encore envoyé les obferva- tions fuivantes fur le froid, faites à Louvain, à Tournay & à une lieue de cette dernière ville, à la campagne. »

(1) Gazette de France, 1776, n°15.

DLE,Sx9-C TL EN CES. 115

PRÈS 1776. LouvaAIN,| TourNvay de

TOURNAY.

(Janvier | 20|— 25|— 26 27]

28|—

29|— si 54

AVE A UT AY El

« De la Haye, le 26° Janvier (m). Les Courriers retenus par les neiges & les glaces, ont enfin apporté le 23 de ce mois, des lettres d'Angleterre qu'on attendoit ici depuis le 2. Le thermomètre. de Farhenheit { divifé jufqu'à l'eau bouillante en 212 degrés, dont les 32 premiers font comptés au-def- fous de zéro du thermomètre de Réaumur), expolé à l'air & obfervé avec foin après la geléé qui commença ici.dès le 3; marquoit les degrés de froid rapportés dans la Table qui fuit. » EE

* Ce froid de 16 degrés, à Louvain, eft rapporté au 1°" Février, Mémoires. de l'Académie dei Bruxelles » vol, 1, page $ 574

fr) Gazette de France, 17763 m% 12 €7 13:

116 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

2 Pa ARS 2 Eau La à 0 CNRS CAT SEPT ESPRIT PA SRE SEE ENCE TS LETEREEEER HEURES] THERM. | THERM.

770. du de de JOUR. |FARHENHEIT.| R EAU MUR.

H. Deg. Des. Janv. 17| foir. 28 18| matin. 20% MEN 18| foir. 14 8 19| foir, LUZ II 20| matin, 33 | 124 20| foir. 10 97 21| matin. 24 3% 23/4... 2353| 3i Lloret 247 | —. 3; 25| matin 13: 8: 25| foir. 14 8 26| matin. 9 —: 107 26| foir. 10 _ 95 27| matin 7 22 | 15% 27| matin 75l 3 15+ 27| mat 105] o 14% 28|........ | «— 2 15% 20) die ARE 9 1107 30| matin 10 95 31] matin 6 111

Les obfervations de cette Table font faites au thermomètre de Farhenheit; je les ai réduites dans la colonne voifine, aw thermomètre de M. de Reaumur.

« Les 14, 15, 16 & 21, il tomba une neige étoilée ,

» de grandeur & de figures différentes; ce météore annonce » ordinairement un froid rigoureux, fuivant les obfervations » du célèbre Muffchenbroëck ; cette obfervation du froid prouve » qu'il ny a point eu, dans cette partie de la Hollande, » d'exemple d'un froid aufli rigoureux depuis qu'on fait ufage

DES SCIENCES. 117

de thermomètres exacts /#). Le baromètre s’eft maintenu

conftamment à 28 pouces #, »

« De la Haye, le 9 Février (0) : le Texel a été tellement rempli de glaces, que l’// ne pouvoit plus communiquer avec le ÆHelder en Hollande. D'aufir loin qu'on pouvoit obferver la mer du Nord du haut des Dunes, elle ne pré- fentoit à la vue qu’une furface gelée; la plupart des anfes ou bras de mer qui coupent ie Pays, tels que ceux entre £r4- huyfen dans la HoMande , & Staveren en Frife, ont éprouvé le même effet du froid; & les rivages de Zélande ont été inaccefibles aux Vaifleaux ; le paflage du Moërdyk, fréquenté comme celui de Calais, a été très-dangereux pendant quel- ques jours, parce que les glaces qu'on brifoit fe reprenoient {1 fubitement autour des bateaux, qu'ils rifquoient d’y être enfermés. »

De la Haye, le 23 Février (p): «La glace de la Meufe, mefurée, avoit 11 pouces d’épaifieur. »

De la Haye, le 29 Mars (q): «M n’y a guëre plus de quinze jours que le Swrd étoit encore rempli de glaçons, apportés de la mer Baltique dans ce détroit par les vents & le courant. »

AA M ST ER D À 41.

À Amflerdam (r), «Le thermomètre de Farhenheit mar: quoit , le 27 Janvier, 2 degrés au-deflous de zéro ( ou

15 degrés de l'échelle de Reaumur) : le 28, 4 degrés, (ou 15 degrés ? de Reaumur.) 5

(m) Il eft cependant rapporté dans les Mémoires de l’Académie, année- 1740, page 567, que le 11 Janvier 1740 , à Leyde, le thermomètre y defcendit à 1 6 degrés + au-deflous de la congélation : la glace avoit 26 pouces d’épaifleur.

(co) Gazette de France, 1776, n.° 16.

{p) Îbidem, 19,

(9) lbidem, n°27, (r) Gazeue dUecht, 770% Hs 10e

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113 Mémoires L'ACADÉMIE ROYALE

À ROTTERDA M. (f)

« Le thermomètre de Farhenheit defcendit à 4 degrés au- deflous de zéro (quirépondent à 15 degrés# de l'échelle de » M. de Reaumur); & le 29 au matin, il étoit à $ degrés

(ou 16 degrés? de M. de Reaumur.) »

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À NORTHAMPTON , à 18 lieues Nord-ouefl de Londres, *

Par M. Fothergill , Médecin. « La grande quantité de » neige, qui mavoit ceflé de tomber prefque tous les jours, » depuis trois femaines, avoit rendu, depuis cinq ou fix jours, » les chemins impraticables : Îa pofte au-defius & au-deflous » de cette ville étoit arrêtée : la neige avoit 6 à 7 pieds de » hauteur fur les chemins. » Le froid devint tout-à-coup très-vif dans la matinée du » 27 (Janvier), le vent Eft, & il tomboit de la neige : le » baromètre fe foutenoit à 29 pouces à : le thermomètre. » de Farhenheït, fufpendu dans ma falle de compagnie, il ».y avoit bon feu, ne marquoit que.33 degrés un degré au- » deflus de 32; à, $ heures du foir, il marquoit 16 degrés » (ou 7 degrés de Reaumur) ; durant ce froid, les œufs qui. » étoient dans les corbeilles ou paniers des femmes qui tenoient » de marché , fe fendoient & paroifloient comme coagulés, » &. avoir la confiftance de la cire, » Le 28, à 8 heures du matin, fe-baromètre à 30 pouces: » Je thermomètre à 12 degrés ou 20 .au-deflous du point de » la glace (ou 8 degrés £ de Reaumur): le vent à l'Eft : ciel » clair, ferein : le froid aigu. » Le 29, le baromètre à 29 pouces-2-: fe thermomètre à » 11 degrés, c'eft-à-dire, 21 au-deffous de la glace (ou » 9 degrés + de Reaumur ) : le vent,à l'EÂt, exceflivement, » froid & piquant,

(f) Gazette d'Utrecht, 1776, 10. * Tranfactions philofophiques, vol. LXVI, parie 11, &rt. XL, page, $ 87:

DES SCIENCES 119

Le 30 matin, le ciel étoit très-ferein, & le froïd fe faifoit vivement fentir : le vent étoit Sud-eft : le baromètre à 30 pouces =: le thermomètre defcendit à 9 degrés, c'eft-à-dire, à 2 3 au-deflous de la glace (ou 10 degrés + de Reaumur.)

Le 3 1 Janvier &le 1. Février , le baromètre à 29 pouces; le thermomètre à 16 degrés, c'efkà-dire, 17 au-deflous du point de la congélation (ou 7 degrés de Reaumur) : ciel {erein & agréable.

Le 2 Février, le vent au Sud : le baromètre à 29 pouces: la matinée fut chaude avec brouillard, fuivi d’un beau jour, comme un jour de printemps, qui amena un dégel très-doux: le thermomètre de Farhenheït monta du neuvième degré au quarantième. Rhümes épidémiques avant & après 1e grand froid.»

Ces obfervations font accompagnées de beaucoup d’expé- riences faites fur la congélation de différentes liqueurs & acides.

À WaiTE-KINGATS , 15 lieues Nord- oucft de Londres. Lettre de M. le Chevalier Engleñeld, datée de Wäite-Kinghrs

near Reading Berks, du 1.7 Février, «J'ai obfervé le froid à un thermomètre au mercure , gradué fur l'échelle de Farhenheit. » Voici les obfervations que j'ai réduites au thermomètre de M. de Reaumur.

HEURES] THERM. THERM. de de FARHEN HEIT | R E AUMUR.

matin 1 foir 11

matin 2 matin }

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.

120 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE

ACHATHAM , comté de KENT, 13 lieues Sudeff de Londres.

Le 29 Mars, je reçus de M. de Magellan, Correfpondant de Académie , les obfervations du froid, faites à Chatham près de Rochefler, comté de Kent, à 13 lieues Sud-eft de Londres, imprimées fur une feuille volante : «les obfervations

» furent faites à deux thermomètres , conftruits par Nairne, » bons tous deux, gradués felon le calibre des tubes, & fuivant » l'échelle de Farhenheit ; non-feulement ils étoient d'accord » entreux, mais encore avec d’autres de la meilleure efpèce. » Les obfervations furent faites dans un jardin près de la Place » publique, par M. Simmons, Chirurgien : lorfque le thermo- » mètre defcendit à 4 degrés, qui étoit le plus grand degré » de froid naturel qu'il {e fouvient d'avoir été obfervé en » Angleterre, il s’aflura de deux amis curieux & intelligens pour en ëtre témoins, »

Les deux Tables fuivantes, contiennent les obfervations

de M. Simmons, faites à Chatham.

1776

HEURES|THERM. | THERM. HEURES TuERM.ITUERM. de de du de de

Fahrenheit. | Reaumur, JOUR. Fahrenheit, | Reaumur,

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Men. 1776 Q

L 122 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE RoYALE

- TAaBzE des Obfervations du Baromètre à du Vent, pendant le froid.

HEURES

1276: | du PAROISSE Tour A MÉTTUIRIES

Heur, Pouc, Déc.

Janvier 20

foir 2 29,72 IN. N. ©.

26| foir z 29,84. FE,

27| foirz | 29,87 E.

28| foir z 30,04 E

z9| foir 2 29,92 E.

30| foir 2 | 30,07 E.

31| foir 2 30,10 Calme. Février r1| foir 2 29,91 S:

Les obfervations furent faîtes au thermomètre de Farhenheit; je les ai réduites, comme lon voit dans la colonne voifine, à l'échelle du thermomètre de M. de Reaumur.

I! eft rapporté dans limprimé, outre les obfervations : «les 13,14 & 15 Janvier, il tomba une grande quantité de neige, de manière que Îe grand chemin entre Londres & Douvres, fut totalement impraticable, même pour les gens à cheval, pendant plufieurs jours. Le 28 , la rivière Medway (dont l’eau eft falée) fut prife depuis Rochefter-bridge, jufqu'à GillinghaM; plufieurs centaines de perfonnes la tra- versèrent d’un bord à lautre, & Von roula par-deflus des tonneaux d’eau qu'on nomme butts en Angleterre, & qui contiennent cinq cents quarante pintes de Paris, depuis le chantier du Roi jufqu'à des vaifleaux de guerre qui étoient dans le Havre; haleine de quantité de perfonnes fe condenfa & fe gela à leurs draps près leur bouche, dans le lit, & cela dans des chambres qui en tout autre temps pourroient palier pourchaudes. |

_Les 29, 30 & 31 Janvier, furent très-fereins ; on ne vit aucuns nuages.

: mens SACHET NICE NS: 123

Un thermomètre conftamment expolé au Soleil, ne put « dans aucun temps faire monter le mercure plus haut qu'un « degré au-deflus de la congélation ».

À PÉTERSEOU RC.

M. le comte de Strogonoff ayant reçu de Péterfbourg les Obfervations météorologiques du froid obfervé pendant l'hiver de 1775 à 1776, & les ayant communiquées à feu M. Roux, Docteur en Médecine ; ce dernier voulut bien me les remettre pour en prendre communication. Elles s'étendoient depuis le 1.” Oétobre 1775 jufqu'au 18 Février 1776. Je ne rapporterai ici que les obfervations faites pendant les mois de Décembre & de Janvier, pendant lefquels le thermomètre eft defcendu le plus bas. Les jours des obfervations rapportées dans cette Table étoient fuivant le vieux ftyle, qui diffère comme l'on fait de onze jours d'avec le nouveau. J'ai ajouté ces onze jours aux jours de la Table des obfervations qui m'a été remile, pour avoir les jours comme nous les comptons, afin de pouvoir comparer ces obfervations avec celles qui feront rapportées dans ce Mémoire.

Le thermomètre qui a fervi à ces obfervations, étoit au mercure, avec l'échelle de M. de Reaumur, expolé au Nord; ces obfervations étoient accompagnées de celles du baromètre qui étoit élevé de 20 pieds au-deffus de lhorizon de 1a grande Newa, à environ 6000 pieds de fon embouchure : l'échelle du baromètre divifée en pouces & en vingtième partie de pouce, dont douze font un pied-de-roi, mefure de France, & fur cette échelle, il étoit aifé d’eftimer les centiè- mes parties de pouce, ce qui eft employé dans les obfervations.

Les obfervations furent faites au thermomètre, le matin, entre 6 & 7 heures , à midi & le foir vers les ro heures.

Avant le 1.” Décembre, les froids ne furent pas confi- dérables ; le plus grand abaïflement du thermomètre fut le 14 Novembre matin, à 12 degrésÆ-; & depuis le 6 Février jufqu'à la fin du mois, le thermomètre ne pafla pas 4 degrés &

au-deffous de zéro. j: Q ij

124 MÉMoIRes DE L'ACADÉMIE ROYALE Tasze des Objervations de PÉTERSBOURG.

DÉCEMBRE 1775. JANVIER 1776.

THERMO MÈTREÏBAROMÈT. THERMOMÈTRE.IBAROMÈT.

Minuit.

SION np sunof

Midi. Soir. Midi. | Minuit.

nca | + Re es

' > te tce| P. Déc,

1 [+ o,5|+ 11 28,26 22,1] + 0212 27,94 3 [+ 2,7|+ 3,2 ARTE 4 + 2,1|+ 1,1 27,69 $ |— 2,1|— 3,2 28,13 6 |— 5,3 43 28,22 7 |— 60|— 3,7 27,80 8 + o,5|+ 1,1 27 AE) 9 |— 1,6|— 1,1

DEAN 2 IEETONT CO le 4 te) IN Me 0er Ve 24 4,8|— 8,0 25 Η10,7|— 4,3 26 }— 3,7|— 1;6 27 Η 3,2|— 3,2 —144|—17,1/28,42|28,08 28 3,2|— 2;,r 9,1|—11,2/28,03|28,r2 29 |— 3,7|— 4,8 —13,0|—11,2/28,27|28,21 30 |— 4,8|— 4,8 53|— 43/27:96/27,78 31 |— 6,4|— 6,4 2,7|—14,4127,61128,08

Minuit.

P. Dé.

Le plus grand froid eft arrivé à Péterfbourg, comme on le voit dans cette Table: le 18 Janvier matin: Île thermo- mètre defcendit à 26 degrés au-deffous de la congélation.

Ce degré de froid n "fe pas le plus grand qui ait été obfervé dans cette ville : on trouve, qu'en 1733» le ther- momètre de M. de Reaumur y defcendit à 26 degrés ! ; en 1749; à 305 en 1759,à27 +; & le 6 Janvier 1760! à 31 degrés +

De Peéterfbourg , le 10 Avril (t), «La Newa eft encore prile par les glaces ; comme au mois de Février dernier : les voitures la traverfent, fans rique , dans tous les fens. »

De Péterlbourg , le 28 Avril [u). « Le 25, la glace de la Newa a commencé à fe difloudre , & le lendemain, Île & libre paflage des batelets a été rétabli: x ce prompt écou- « lement des glaces eit regardé ici comme une chofe « extraordinaire. »

À HAMBOURG.

De Hambourg (x), « Quoïqu’il ait gelé, fans interruption;

(t) Gazette de France , 4776 , 39. (u) Ibidem, 44 {x) Ibidem, 13 7 14

‘126 MÉMoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

» depuis le commencement de ce mois (Janvier) ; le froid » étoit néanmoins fupportable. Le 18, la terre étoit couverte » de neige & Île temps fombre, ainfi qu'il avoit prefque » toujours été depuis les premiers froids : fur les 4 heures du foir, le ciel s'éclaircit par un vent d'Ef. » Voici la Table des obfervations du froid.

HEURES THErRmo-| BARO- k 1776. du VENTS.|[ÉTAT DU CIEL.

mÊÈTRE. [MÈTRE.

Jour. H. D. P. /L, Janv. 18| for 4|—ro minuit, 12 | 28,4 201 or e lt 4 toute jour| 12 | 28,6 ciel ferein. Sida etat 06028, ciel un peu couv. : L Oil Lt 09 22] matin 7 | $ midi o | 28,0 ciel couvert. 26| foi 2 | 12 fo ON Meme minuit. 15 27| matin 7 | 17 | 28,8

« Le froid étoit fi vif le 21, que le feu ayant pris chez » un Diflillateur , vers les cinq heures du matin , l’eau qué » jetoient les pompes retomboit en glaçons ;le même loir , il » parut une aurore boréale, & da veille, fur les 8 heures du

foir.» En 1759, le thermomètre, à Hambourg, defcendii à 18 degrés. À, VAR SON. ILE *

« À Varfovie /y) un froid extraordinaire s’y fit fentir au mois de Décembre 1775: le 16 deice mois, avant le lever

(7) Gazette de France, 1776 , 2,

DES SecitEeNceEes Y27 du Soleil , le thermomètre de Reaumur defcendit à 10 degrés au-deffous de zéro; le 17 à 15, & le 20 il revintà 3 degrés au-deffous de la congélation : ce froid, dans une {eule nuit gela la Viflule,

Varfovie, le 6€ Janvier (7): Le thermomètre de Reaumur étoit à 11 degrés + au-deflous de zéro , & l'on à fu que dans le Pérugin, en ltalie, dès le 3, le Tibre étoit gelé, ce qui n'étoit pas arrivé depuis long -temps.

Varfovie, le 31 Janvier (a): Le froid eft toujours ici des plus pres ; le thermomètre, le 26 Janvier, étoit defcendu à 18 degrés au-deflous de zéro, & le 27 à 20 degrés 4

Un grand nombre de perfonnes eurent des parties de leur corps, fu-tout le vifage, gelées. »

D:

AUNÉ E TP OIT IC K:

« On aflure qu’à Leipfck /&) le thermomètre de Reaumur a été le 20 Janvier à 21 degrés au-deflous du point de la congélation, & que le 27 il étoit à 23 degrés, »

À COPENHAGUE. De Copenhague le 27 Janvier /c): « Le 23 au foir, on

a vu ici des éclairs dans la partie du Sud-eft; ce qui, dans cette faifon, eft un phénomène pour notre climat : l'air étoit fort doux ; mais quelques inftans après, le vent tourna au Nord & la gelée prit avec une force extraordinaire: hier au matin, 26, à l'Obfervatoire royal, le thermomètre étoit à 6 degrés + au-deffous du point de la congélation : c’eft le froid le plus rigoureux que nous ayons éprouvé dans cet hiver. Dès le 22, il étoit arrivé fur la glace, de Landicron à Elfeneur, cinq traïneaux qui étoient partis le même jour pour cette première ville; depuis, on voyage, foit à pied, foit en traïneaux,

17) Gazette de France, 1776, 72. {a) Gazette d'Utrecht, 1776, 14, (?) Journal politique, Æévrier 17764

dc) Gazette de France, 1776, 18

128 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE » fur la glace qui couvre le Sund, jufque près de Cronen- » bourg. Le maitre de la malle du Nord a été obligé d’aban- donner fa chaloupe dans les glaces. »

D'après les eflets de la gelée, rapportés ci-deflus, il y a lieu de croire que 6 degrés + au-deflous du point de Ia congélation , doit s'entendre au-deflous de zéro: du froid artificiel de Farhenheit, qui répondroit au thermomètre de M.-de Reaumur à 17 deurés.

De Copenhague (d): « Le dégel a rendu très-difficile Ja

» communication entre. les différentes îles du Danemarck. Tant

» que le froïd a duré, on pañloit les bras de mer qui les féparent

» avec des chariots chargés, avec autant de facilité que fur les

» grands chemins. Les traîneaux venoient de Malmoë à Hel:

» fingor, ce qui fait un trajet de plus de {ept lieues en pleine mer, »

y

y

»

À VIENNE.

« À Vienne {e) le Février, à fept heures du matin,

» Je thermomètre de-M. de Reaumur à 14 degrés +; le 2 à 16;

» le 3 à 10; & à ce jour le dégel a commencé. On aflure que la glace du Danube a plus de fix pieds d’'épaifleur ».

De Francfort, le 14 Février (f) : « On a obfervé à Vienne » & autres villes principales d'Allemagne, que le froid de cette » année a furpañié celui de 1709. On remarque que les hivers »'dÉU7 3, 1740, 17495. 1758 & 1767, ont été notés » pour leur rigueur : ainfi l'année préfente feroit la fixième » époque d'un” retour périodique de grand froid de neuf en

neuf ans ». À SIT AONCEIR Hi02 L1M5

Extrait d’une Lettre de M. Wargentin, datée de Stockholm, le $ Mars 170

«Le froid aété ici, au mois de Pier 1776, continuel,

(4) Journal politique, Mars 1776, (e) Ibidem. (J) Gazeue d'Agriculture, 1776, 194 fans

Des ScrenNces 129

fans aucun dégel ,:mais pas fort rigoureux pour Îe climat, & point du tout extraordinaire : le plus violent, les 26 & 27 Janvier, n’étoit que de 16 à 18 degrés au thermo- mètre de Reaumur. Par trois obfervations journalières, faites avant le lever du Soleil, à midi & vers minuit, le degré

moyen du thermomètre de Reaumur a été ici 4

JAVICr TI au Sa ste nieliiete de au VAN 3e G'AUPEON Lt 1 eee soso. 5,5. Do ln nerfs ve FE RENE 9,0. 16jau 20: :,,,.......... \7,5 21 au 2 yat serre 8,4 AGP DT lfete PEN à EN 7,$. PémRErs nana bin nee ÉRLITO IN. ere. el VOB: II AU IS... soso. + O,3e HORS OL. 2-4 0te rh cle ... + 0,6. ZiPaua re UE store ee . 2,2 ROMA Oe ors totale hate « sn... + 0,4

LES ET PE pattes LU 23°

« Je fuis donc furpris du violent froid qu'on a efluyé en Allemagne, en Angleterre, & même en France & en italie: « nous avons eu aufit fort peu de neige: en revanche ; l'hiver « dure ici encore , & vous avez apparemment déjà un beau « printemps. »

«ll eft tombé dans les parties feptentrionales du royaume de Suède, une fi grande quantité de neige, que plufieurs « perfonnes qui s’acheminoient vers la capitale (Stockholm) « ont eu le malheur de périr (g).»

De Stockholm, le ro Mai (h), «On écrit de Grifelhamn, que la mer y eft dégagée des glaces depuis quelques jours; « mais la mer de Finlande eft encore dangereufe à parcourir , «

x

à caufe de l'amas des glaçons que les venis y ont réunis. »

(8) Gazette de France, 1770: e (1) Gazette d'Agriculture, ATOUT Er 9e Men. 1776, R

130 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE AUS TIR ADS GANOD, De Stockholm, le 7 Février (i). « Les lettres de Stralfund

» marquent que le froid y a été plus fort de 2 degrés qu'en 1709. » Si l'on fuppofe le froïd de 1709, comme à Paris de 1 5%, en y ajoutant 2 degrés, cela donneroit i7 degrés + pour le froid de cette année à Stralfund.

AUBAOÎN IN: De Bonn, le 3 Février (A). « Le froid que l'on a éprouvé

» dans ce pays-ci depuis trois femaines , a été des plus rigoureux. » Selon le thermomètre de Farhenheit, ïl étoit le 19 Janvier » à 1 degré au-deflous de celui de 1709: il s'eft foutenu, à » peu de diflérence près, au même point de congélation juf- » qu'au 30: ce jour-là, le Rhin, couvert de glaçons, fe prit » à Cologne dans toute fa largeur, à 2 heures du matin: il létoit déjà depuis deux jours à Wefel & à Dufeldorp. »

ANCIENNE Te De Gênes, le 29 Janvier (1). « Depuis plufieurs jours, if

» tombe beaucoup de neige, & le froid exceflif fait craindre que les orangers & les limons ne foient entièrement gelés. »

AP RG USE De Rome, le 3 Janvier (m). «Le Tibre a été gelé à Péroufe

» d'un bord à l'autre, ce qui arrive très-rarement. Les beftiaux » expolés à l'air, & particulièrement les moutons, ont beau- coup fouffert du froid exceffif qu'on vient d'éprouver. >

À CONSTANTINOPLE. Conflantinople, le 3 Février {n): « Pendant plufieurs jours,

i) Gazette de France, 1776, 14,

WA Ibidem. ds

(} Idem, 9,

{) Journal de Bouillon, Mars 17774

(n) Gazettes de Leyde & d’Amiterdam, 1776, 23+

DES SCIENCES 137

Ton a reffenti ici un froid très-vif, & enfuite une abondance de neige; phénomène peu ordinaire en ce climat ».

AT EC ANT RES, Afrique. Du Caire le 27 Avril (0): « Nous n'avons point reflenti,

Yhiver dernier, un froid proportionné à celui dont on seft plaint en Europe: le thermomètre de M. de Reaumur , expolé au grand air, n’a jamais été qu'au huitième degré au- deflus de la glace, & Îes chaleurs de l’Été n’ont pas fait monter le thermomètre au - delà du 2 9. degré: ce qui eft beaucoup moindre que les grandes chaleurs obfervées à

Lyon ». FLEUVE S'-LAURENT, Amérique feptentrionale.

Londres le 11 Juin (p): «Par des lettres du Capitaine Douglas, commandant l’/s, on a appris que ce Capitaine fit voile de Portland le 11 Mars 1776 pour Québec, qu'il fit la route la plus pénible”: il touchaà l'ile Saint-Pierre le 1 r Avril, & ne parvint qu'avec une peine infinie à faire le trajet de cinquante ou foixante lieues, à travers d'énormes glaçons; que le 21 du même mois, ayant dépañié ces glaces, il arriva le lendemain à l'ile d’Anticofti, dans le golfe du fleuve Saint- Laurent. Que le 30, une neige confidérable lui fit jeter l'ancre aux iles du Pélerin, & qu'enfin après tant d’obflacles, contrarié toujours par les brouillards, les calmes & les vents oppolés , il étoit arrivé le 3 de Mai près de l'ile aux Centres ».

En 1743, le froid fut obfervé à Québec de 33 degrés au-deflous du zéro de la première congélation, au thermo- mètre de Reaumur /g).

22 SSSR CORTE RETIENS LARSOE À 2008 PRE PIE Re MP CT RÉTRERONNES 0

(0) Gazette de France, 1776, 52.

(P) Idem, ° 57, (4) Mém. de l'Acad. année 1744, p: 179; r année 1749 » Pr10,

R ÿ

132 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

TABLE des plus grands degrés de Froids, obférvés am

commencement de cette année 1776.

7

Extrait des Tables d'Obfervations précédentes.

LONGIT. os ANDIDEG. ; JAN v.|G R ni É NOMS DES ENDROITS, des FROID de compter « À 4 Le ar HUE % le plus grand FROID a été obfervé. OBS, . . PARIS.

Deg. 12m | Des. Min | Des, Min.

I . 700 44 46| 4, 20 E. |Briançon, en Dauphiné. Connoiffgance

des Temps, 1779.

b |

ss

a + de LA NA

.[S.Jean-d’Angely. Lettre du P. Cotte.

3 26,92 |59. 56128. o!E. |Péterfbourg. Voyez le Mémoire.

4 7,01 44400 Jo Lo. à x lieue 2 de Bordeaux. Zdem.

s 5,0 |42. 32| 3. -7|E.|Aix, en Provence. Zdem.

6 14010) 40-008 2,E. |Marfeille. Zdem.

7 0,5 |21.42| o. 34/E. | Perpignan. Con. des Temps, 1779:

«| Barry, près Clairac. Ouvrage de Van- Swinden: *

9 5,0 |44 so] 2.55 0. Bordeaux. voy. le Mém. 10 5,0 s8. 13| o. 54/O.|Touloufe. Conn. des Temps, 1777. IT 05 |43:23| 4 oO

.|Saint-Jean-de-Luz. Jdem, 1779.

. |Bergen, près Magdebourg. O£fervar. Jur le froid. *

1442 26|— 17,0 |$5. 41/10. 15 |E. |Copenhague. voy. le Mém. 14 —16—:18159.20|15. 43|E. Stockholm. Zem. 15 27|— 23,0 |51.19|r10. o|E.|Léipfck. Idem 16 27|— 20,6 |52. 14118. 41|E. |Varfovie. Idem. 17 27|— 19,6 5220] 8. 45[E, [Helmftatt. Olféryar, fur le froid, *

DHEMSTUISIGCNLIEr NLCEENS: 133

à LONGIT. DA RM DID EL NOMS DES ENDROITS, GA 177 SEA de FE RE A le plus grand FROID 2 été obfervé, PARIS, os Jours. re Diner eg. Min.| Dez. Mm, Lu 22 be mas 8 cd 18 27 Le 17:11 4152 IT G\E.]Berlin. Obferv. fur le froid. * 19 27|— 17,6 53: 15| 3- o|E.|Francker en Frife. Idem.* 20 27|— 17,0 53: 43|.7. 30|E, [Hambourg. voy. le Mém. 21 2 ANT O7 $3- 10| 4 o!|E.|Eelde ,en Drenthe, Of. fur Le froid.* 22 27|— 16,6 5216 3117)E. Leuwarden. Zdem. * : 27|— 16,35 |53.16| 4 o|E.|Groningue. Zdem. * 2 27|— 15,6 See ÆlN 2 sultE: la Haye. voy. 2 Mém. 25 27|— 15,6 se. 2/3 58lE. Zutphen. Obfervar. fur le froid, * 26 27|—105:6 Mis2Ut9| L2.116|E. |Leyde. Zem.* 27 27|— 15,5 52. $| 2. 409|E.|Utrecht. Zdem.* 28 27|— 15,1 52. o| 1. 58|E.|Delft. Zdem. * 29 27|— 15,1 sr..37|1:2.126/E Breda. Zdem. * 30 27|— 15,0 51. 35| 2. 29|O.|Hampflead, en Angleterre. dem. * 31 27|— 14,6 52. 24| 2. 21|E.|Haarlem. Zm. 32 27|— 14,32 |52. 24| 2. 29|E. |Zwanenburg, près de Haarlem. Zéem. 3e 27|— 13,9 |52.26| 2. 33|E. |Sparendam, près Haarlem. Zdem. 34 27|— 13,6 st. 45| 2. 46|t. Bois-le-Duc. J4em. 35 28|— 30,0 50. 45| 9. 16|E. [Rudolflatt, en Swartzbourg, * 36 28|— 26,6 50. 46/10. 41{E. |Chemniétz, en Saxe, * 37 28|— 25,0 sr. 12/10. 26|E. |Drefde. * 38 28|— 24,95 |5r. 16| 9. 35|E-|Muska, en Saxe. * 39 28=—"%;7,0 50. 51| 2. 2|E./|Bruxelles. Voyez le Mémoire. 40 28|— 17,0 50. 6| 6. 15|E. | Francfort, fur le Mein. Journal de

Phyfique. 50. 4| o. 41 O.|Chäteau de Chepy, près d’Abbeville. voy. le Mem. s0:22|10. 45 E. Douay. Ldem. E

49. 51| o. s7|E. |Saint-Quentin. Journal de Phyfique. 44 28|— 16,0 50: 44] 7 18|E. |Bonn. voy. le Mém. 45 28|— 15,10 [52:23] 2. 39|E. |Amfterdam. Zéem. 46 28]— 15,6 |48. 58] o. 33|E. | Meaux. Connoiff des Temps, 1777:

134 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

ui | LONGIT. DANS AND) DE G à NOMS DES ENDROITS, FAN ORS nl ve TERRE à le plus grand FRo1D à été cbfetvé obfervé. Î[LATIT. de RU PRIP ES à : ke PARIS. Jours Deg._ Min, DOUÉ reg; CN ENS APN E |< lieue de Tournay. voy. l Mém. 28 17|E.| Laon, Picardie. Conn. des T. 1777. 28 0. 1|O.| Montmorency. voy. le Mém. 28 2G|E, | Maftricht. * 28 1. 3|E. |Tournay. y. le Méim. 2,8 2. 14|O.|Havre-de-Grace. Zdem. 28 0. 25/E, |[Nieuport. Zdm. 28|— 14,6 |49. 31|..... O.|{Saint-Paul-aux-Bois, en Picardie. Conn. des Temps, 1777. 2. 0. 26|O.|Orléans. Zdem. 281 114,0 1 DIRAIT ASE O.|White-Kinghts. voy. le /Meëm. 0. 44|E. | Lille, * 29 13. 40|E. |Telch, en Moravie. * 29 17. 30|E. | Mirow, près de Cracovie, * 29 17- 30jE. |Cracovie, Lettre du P. Corte. 29 9. 48 /E. | Ratifbonne. * 9 15: 14|/E, |Prefbourg, en Hongrie, * 29 o. 14|E. | Montdidier. voy. le Mém. 29 5: 26/E, |Strafbourg, Zdem. 29 24 8|E. Rotterdam. Zem. 29 o. o!|...|Paris, Obfervat. de la Marine. Zéem. 29|— 16,0 |.....1.....1.,, Paris, à la Monnoïie. Zdem. 29 ..|Paris, faubourg Montmartre. dem. 29 +. |...]Paris, Obfervatoire royal. Zdem. 2 o. 1|E./|Saint-Denys, en France. dem. 2 o. 50|E. |Courlon-fur-Yonne. fdem. 2 6, 56/E. l'Zurich. * 2 o. 6|O.|Denainvilliers, Gatinois. voy. le Mëmi 27.29 6. 51/0. Preft. Zdem,

DES, $C I:E NC.E Ss. 135

LONGIT.

É NOMS DES ENDROITS, Fate le plus grand FROID à été obfervé. PARIS.

-| Deg,

.| Chinon , en Touraine. Connoiffance des Temps, 1779.

+ [Gorgier, près Neuch, *

. [Genève. *

:. une lieue de Genève. *

.| Fontenay-le-Comte, en Poitou. voy. le Mém.

. [Neuchätel, en Suiffe. * .| Valognes, en Normandie. Conn. des Temps, 1779.

+ [Northampton, en Angleterre, yoy. Le Mém.

. |Gotha, * .|Troye, en Champagne. voy. le Mém. «|Chatam, en Amgleterre. Zdem.

«la Ferté-Bernard , au Maine, Zdem:

. [Clermont , en Auvergne. Lettre du P. Coite.

- [ Auray, en Bretagne. Conn. des Temps, TZ 7

.|Poitiers. Conn. des Temps, 1779. .[Nantes. Zdem,

.[S. Maurice-le-Girard, en Poitou.Zem. .| Londres, *

. [Montpellier. Conn, des Temps, 1777.

31 30.31 31 31 | Février

+ | Wirtemberg. *

. [Château d'Hargicourt, en Picardie. voy. le Mém.

-|Feuillencourt , près Saint-Germain- cn-Laye, Zdem,

136 Mémoires DE L'ACADÉMIE RovarE

LONGIT. NEA OMR DE. à NOMS DES ENDROITS, FROID de compter 5 ; 4 : Hobealn e A A a le plus grand FKO1D a été obfervé. PARIS.

T De, ram F4 Min. D RS

17,9 |48. 42] 3. 52|E. |Nancy. voyez l Mémoire.

17,6 |45.46| 2. 30|E./|Lyon. Jdem.

17,3 |45,12| 3.24/E. |Grenoble. Conn. des Temps, 1777.

17,0. |[49.25| 6. 6|E.|Manheim.*

16,0 |47. 19| 2. 42|E. | Dijon. voy. le Mém.

16,0 |50o.53| 2. 17|/E.|Louvain. Jdem.

15,0. |[46. o| 2.23|E.| Villefranche, en Beaujolois. Con. des

Temps, 1779.

8,5 |48.22| 6. 8|E.|Molsheim, en Alface. Zdem.

16,0 |48.13|14. 3|E.| Vienne ,en Autriche, yoy. /: Mem.

10,6 |45.22| 9. 36|E. | Padoue. *

17,0 |54. 23/11. 12|/E. |Stralfund, en Poméranie, yoy. le Mém.

16,3 |49. 54! o 2|O.|Amiens. dem

16,0 |47. 14] 3. 43[E.|Befançon. Conn. des Temps, 1779.

15,9 45. 31| 3. 16/E.|Pont-de-Beauvoifin. voy. le Mém.

5,9 |[46. o| 3. 40|O./Iled'Oléron.Conn.des Temps,1779.

....|44 25| 6. 16|E.|Gènes. voy. le Mém.

ses..|43-. 6|10. 1|E.|Péroufe. Idem. se... 41. 1126. 36/E. |Conflantinople. Zéem.

de aere 30. 3/29. 10|E.|au Caire. Zdem.

sono... 1%, :1..5] Fleuve Saïnt-Laurent. Jr

(A SR LR EE OPEN Depuis la Tecture de mon Mémoire à l’Académie, en 1776

& 1777, M.J. H. van Swinden, Profeffeur de Philofophie

en l'Univerfité de Franeker en Frife, a publié un Ouvrage

intéreflant fur le grand froid de 1776 : en voici le titre. Obfervations

pirlsMiSe mm É NICE AS ©27

Oëfervations [ur le froid rigoureux du mois de Janvier 1776, Imprimé à Amflerdam en 1778, volume in-8.° de 324 pages.

J'ai pris de cet Ouvrage les obfervations des lieux qui manquoient dans ma Table : on les reconnoïitra par les afté- rifques que j'ai ajoutés. M. van Swinden rapporte ces obfer- vations au thermomètre de mercure de Reaumur, en ajoutant environ 8 dixièmes de degré aux obfervations, fuivant la

règle de M. de Luc.

ExempPLe. Le froid de Briançon, obfervé de 7 degrés au thermomètre à l’efprit-de-vin de Reaumur; il le rappor- teroit dans fon ouvrage à 7 degrés 8 dixièmes : excepté ces remarques , les autres obfervations font rapportées dans ma Table, comme elles ont été faites.

Dans le même ouvrage de M. van Swinden, il y a plufieurs dates d’obfervations du plus grand froid, qui ne s'accordent pas avec celles de ma Table : comme Saint-Jean-de-Luz qu'il rapporte au 28; Copenhague au 24; Léipfick au 29; Tournay au 30; Louvain au 28; Rotterdam au 27; Nancy au 29; Vienne au 29; & celui d'Amiens au 31 Janvier.

Les longitudes & les latitudes des lieux des obfervations, rapportées dans ma Table, ont été priles dans la Connoiffance des Temps & les Cartes de Géographie. Les longitudes font comptées de Paris, & j'ai rapporté les lieux à l'Eft de Paris par un Æ, & ceux placés à l'Oueft par un ©.

ARR TIGE LE À IRL Recherches fur Le Froid de 1709.

Le froid de 1709 n'eft pas exatement connu & ne Île fera jamais ; le thermomètre qui avoit {ervi à connoître le froid de cet hiver mémorable, n'exiftant plus depuis plufieurs . années, comme je l'ai déjà dit dans ce Mémoire. Cet inftru- ment étoit devenu précieux, & aucun Phyficien, ni Aftro- nome, que je fache, n'avoit ofé le détacher de fa planche ou de fon cadre, poux le mettre à un froid artificiel avec

Mém. 1776, S

138% MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

d’autres thermomètres, en faifant defcendre la liqueur au degré elle étoit defcendue en 1709 par le froid naturel. Si ce moyen avoit été employé, l’on connoîtroit exactement le degré de ce froid au thermomètre de M. de Reaumur /r). Tout ce que lon en peut connoître aujourd'hui, c'eft par des obfervations correfpondantes. Le thermomètre de feu M. de la Hire étoit placé dans le même endroit il étoit en 1709, dans la tour orientale de l'Oblervatoire royal, laquelle tour étoit découverte, de manière que Îe thermomètre fe trouvoit à l'abri du vent, & que le Soleil ne donnoit

jamais fur la boule, ni fur le tube. Dans les Mémoires de

l’Académie , on trouve qu'en 173 1, ce thermomètre exiftoit depuis foixante ans. M. de Reaumur, en 1730, imagina fon thermomètre; il en publia la defcription dans deux Mémoires imprimés dans les volumes de l'Académie, année 1730, page 452; © 1731, page 250. Depuis ce temps, ce thermomètre a prévalu fur les autres, & c'eit celui qui eft devenu, en France, le plus général, le plus répandu & le plus connu pour les obfervations. H étoit de l'intérêt de M. de Reaumur de rapporter à fon thermomètre le degré de froid qui avoit été obfervé en 1709 au thermomètre de M. de la Hire: mais il ne fe fervit pas du froid artificiel pour en connoître le rapport la correfpondance; il fe contenta, en 1732, de mettre un de fes thermomètres à côté de celui de M. de la Hire, dans la même tour de l'Obfer- vatoire, à l'abri des vents & des rayons du Soleil. En 1737, on en plaça un fecond entre le mur de Îa fenêtre fepten- trionale de la même tour, à l'air extérieur. On trouve dans

(x) Cependant, M. PAbbe Nollet rapporte (Art des Expériences , tome Î11, page 165), « Enfin ( M. de Reaumur) en tenant fon thermo- mètre dans un froid artificiel, avec un ancien thermomètre de M. de la Hire, eft marqué le froid de 1709, il avoit trouvé qu’il falloit le rapporter au quinzième du fien , au-deflous du terme de la congélation, »

Il faut cependant remarquer quecette expérience, dont l’année n’eft pas citée, n'a pu avoir lieu avant 1740, car M. de Reaumur rapporte dans les Mémoires de l’Académie de cette année, page 548, qu'il n’avoit ofé Ja faire, craïnte de mettre le thermo- mètre de M. de la Hire en danger d’être café en le détachant de fon cadre, &cs

DES SCTENCES. ‘139 Jes Mémoires de l’Académie les obfervations correfpondanies du thermomètre de M. de la Hire, de celui de M. de Reaumur, qui fut placé à côté de l'ancien depuis 17 32 jufqu'en 1754, pendant vingt-deux ans, & du fecond placé en dehors de la même tour, depuis 1737 jufqu’en 1744. C'eft d’après ces obfervations correfpondantes que M. de Reaumur a recherché le froid de 1709 ; c'eft-à-dire le degré il devoit répondre à fon thermomètre. Maïs ces obferva- tions n'étoient pas fuffifantes pour connoître ce rapport: depuis 1732 jufqu’en 1754, le froid naturel n’a jamais été aflez violent pour faire defcendre la liqueur jufqu’au degré elle étoit delcendue en 1709 : en conféquence, il reftera toujours des incertitudes fur ce fujet. Dans le temps de la conftruétion du thermomètre de M. de la Hire, on ne connoïfloit pas le calibre des tubes, ni {a qualité de l’efprit-de-vin, qui, comme Yon fait, fe dilate ou fe condenfe plus ou moins. Le moyen de calibrer les tubes ne fut connu que lorfque feu M. de YIfle, de cette Académie, publia la defcription de fon ther-

momètre //); fon moyen étoit de promener dans l’intérieur .

du tube un cylindre de mercure , & de le mefurer après l'avoir fait paffer fucceflivement d’un bout du tube à l'autre: les perfonnes qui ont calibré des tubes de cette manière, qui eft la feule que l’on connoïffe aujourd’hui, ont re- connoître combien il eft difficile dans un grand nombre de tubes, d’en trouver qui foient parfaitement cylindriques.

Je rappoïterai ici les recherches que M. de Reaumur a faites pour Je rapport du froid de 1709 à fon thermomètre : elles.font imprimées dans hos Mémoires que Je citerai.

…. Mémoires de l’Académie, 1730, page. $0 3: « Un des premiers ufages qu'on a cru devoir faire dés thermomètres conitruits fur les principes que nous avons donnés, a été de reconnoître la température des caves de l'Obférvaioire royal;

(7 Mémoiresipour fervir 4 l’hiftoirel & au progrès \de l’Aftronomie, &c.

imprimés à Péterfbourg, dn-yi page 270, S i

140 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE

‘on a trouvé que le degré de chaleur de ces caves étoit à 10 degrés + au-deflus du terme de fa congélation. »

J'aientre les mains un des premiers thermomètres, conftruit en 1730 fur les principes de M. de Reaumur, par feu M. Pitot, alors de cette Académie; l'elprit - der vin qui le compole eft coloré en rouge; ceux que j'ai vus de cette ancienne conftruétion, n’étoient qu'a l’efprit-de-vin blanc. Cet ancien thermomètre fut conftruit avec foin par M. Pitot, pour feu M. Gravet de Livry fon ami, Secrétaire du Roi, qui s'en fervoit pour un ouvrage cofidérable auquel il lv HO fur les poids & melures At royaume, Ses manufcrits, Life que les poids & mefures qu'il fit conflruire , m'ont été dus par Madame la marquife de Gouvernet fa reel le 1.” Avril 1776. J'ai trouvé dans les papiers de M. Gravet la note fuivante qui conftate l’origine de ce thermomètre, la voici écrite de la main de feu M. Gravet, mort en 1749.

« Un très-grand thermomètre de $ pieds 2 pouces de lon- gueur, fur 8 pouces de largeur, y compris le cadre de bois doré : la boule de ce thermomètre a 3 pouces 4 lignes de diamètre ; & le tuyau eft de $ lignes de diamètre: ce ther- momètre eft des premiers de cette efpèce qui aient été faits fur les principes de M. de Reaumur: c'eft M. Pitot, de l’Académie royale des Sciences, qui a bien voulu prendre la peine de le faire en 1730. »

J'ai encore trouvé dans fes papiers une feconde note écrite de la main de M. Pitot: « que ce thermomètre avoit été comparé à l'Obfervatoire avec celui de M. de la Hire. »

Je rapporterai ici différentes expériences que j'ai faites à cet ancien thermomètre. Quatre mois après .qu'il eut pañlé entre mes mains, je l'expolai dans mon obfervatoire aux rayons du Soleil; la chaleur étoit très-grande ; ce fut les 3, 4 & $ Août 1776. Je mis à côté mon thermomètre au mercure, NV." 11; voici la Table correfpondante des de dilatation que donnèrent ces deux inftrumens,

HS

DES SCIENCES. 142

EEE CREER EPS FEEDS 2 TORRES TS ER ET HEURES|THERMO-|THERMO-

1776. du MÈTRE. MÈTRE Jour. HALL ancien, J28 Deg. Deg. Août. 3| mat. 10 | + 401 | + 40 3| mat. r1 45 46 + 3| midi. 45 47 3|foir 34 35 342 3| foir 62 31 312 3| foir 10+ 2r1+ 23 4| mar 4 18 18 s| mat. 4 18 18

Les trois dernières obfervations de cette Table furent faites à l'ombre. On voit que la marche des deux ther- momètres étoit aflez égale, & que depuis quarante- fix ans, lefprit-de-vin n’avoit pas été fenfiblement altéré; ce qui confirme l'expérience de M. l'abbé Nollet, que je rappor- terai, & détruit ce qu'a avancé Mufichenbroëk, que l'efprit- de-vin, par fucceflion de temps, perdoit une partie de fa dilatabilité.

Au mois de Septembre 1776, je détachai cet ancien ther- momètre de fa planche & il y arriva un accident : l'extrémité du tube fe cafla de manière à y daïffer entrer de l'air, l’ouver- ture étoit imperceptible : pour m'aflurer qu’il y avoit commu- nication d'air, je pris de l'encre fort liquide que je mis à Textrémité du tube, & je reconnus qu'elle filtroit dans Tintérieur.

Le thermomètre reftant dans cet état : le 10 Janvier BETA à 10 heures du matin, je le mis dans de la glace fondante avec mon thermomètre au mercure, A." /, pour déterminer le zéro ou la première congélation: à midi je trouvai que le thermomètre M.’ Z, étoit à zéro, & que l’ancien en différoit de 1 degré moins que ce qu'il donnoit en 17 30 : je

à4> MéÉmofrés DE L'AcADÉMIE ROYALE les Jaiffai dans la glace jufqu’au lendemain dix heures du matin, ni l'un ni l'autre n'avoient changé. Cette différence de 1 degré + répondoit à o lignes du pied-de-roi. Je répétai encore l'expérience le même jour à 10" 40’ du foir, & je trouvai la même différence : je mis un fil ciré pour conftater ce nouveau point de glace à cet ancien thermomètre. L'hiver de 1777 à 1778, j'expofai l'ancien thermomètre à une des croifées de mon appartement, & je mis à côté un de mes thermomètres 7.” //7, j'obfervai pendant fhiver les degrés correfpondans entre ces deux inftrumens ; les obfer- vations me donnèrent encore à l’ancien thermomètre une nouvelle différence de 1 degré +, dont l’efprit-de-vin s'étoit évaporé : cette différence ajoutée à ce que j'avois déjà trouvé au mois de Janvier 1777, donnoit une évaporation de l’ef prit-de-vin de 3 degrés+ qui répondoient à 18 lignes du pied-de-roi. Une fi grande différence & en fi peu de temps, me détermina encore à eméttre dans de da glace pilée cet ancien thermomètre avec mon thermomètre ».” //; l'expé- rience fut faite le 16 Février 1778; elle donna la méme différence 3 degrés +: je mis encore un fil ciré àd’endroit du tube ainfi déterminé, qui fe trouvoît éloigné de la partie fupé- ‘rieure de la boule de 1 1 pouces o lignes + du pied-de-roi. Malgré toutes ces expériences, il me refloit encore une ‘incertitude, je craignoïs de m'être trompé; pour Ôter cette incertitude, je marquai fur le tube de l’ancien thermomètre, par un point rouge, le degré le plus bas de la Table précédente, 18 dégrés +; l'inftrument alors, étoit danse même état qu'en 1730. Les 10 & 11 Mars 1778, je mis dans un bain d'eau’ tiède le thérimomètre ancien, avecimon thermomètre au mercure #.° //, qui avoit fervi de comparaifon-aux obfer- ‘vatiohs de la Table: ayant fait monter fa liqueur beaucoup au-delà de 18 degrés? (comme à so), j'attendis le refroi- diffément du bain jufqu'au degré 18 du thermomètre ».° 77: Tancien aloïs ne marquoit que 15 degrés: l'expérience faite une feconde foïs, donna la mème différence; d’après toutes écs expériences , il ne refte ‘aucun doute fur l'évaporation

ps: $.C1E NC.E,S. 143

de lefprit-de-vin de cet ancien thermomètre, depuis fon accident arrivé au mois de Septembre 1776.

Ces expériences font voir que pendant quarante-fix ans, l'efprit-de-vin eff refté dans le même état; que depuis l'accident, en trois mois de temps , l'efprit-de-vin s'étoit évaporé d’un degré; que dans treize mois enfuite, il s’'étoit encore éva- poré d'un degré +: en tout 3 degrés +, qui répondent à 18 lignes du pied-de-roi, ce qui eft confidérable; ces expériences m'ont paru curieufes & dignes d’être rapportées, elles font voir que l’elprit-de-vin renfermé dans un tube, fcellé par les deux bouts, ne perd pas de fa dilatabilité pendant un grand nombre d'années ( quarante-fix ans), & que l'efprit- de-vin venant enfuite à avoir communication avec l'air extérieur , s'évapore avec une très-grande rapidité.

Un femblable thermomètre à l'eprit-de-vin blanc, de la même année 1730, exifte à l'hôtel de feu M. le Duc de Chaulnes, rue d’Enfer.

Un troifième à efprit-de-vin blanc, dans le cabinet des Machines de feu M. d'Ons-en-Bray, qui eft à l’Académie.

Un quatrième, de la même année 1730, eft entre les mains de M. Briflon; cet Académicien en a un fecond qui a appartenu à M. l'abbé Nollet, conflruit en 1732; ceft celui qui a été employé par les Commiflaires pour la recherche du froid de 1709; la température des caves de lObferva- toire, y eft marquée à 10 degrési. La nuit du 14 au 15 Février 1776, cet inftrument fut remis aux caves de l'Ob- fervatoire, il donna pour la température de ces caves, 9 degrés Z; le froid de 1709, y eft rapporté à 15 degrés & 15 degrési; celui de 1740, à 10 degrési; & celui de æ742, à 13 degrés<. Il étoit écrit au bas de ce thermo- mètre, fous {a boule : ce thermomètre a été fait en 1732, vérifié en 1748, par l'abbé Noller. M paroït par la note fuivante , que cette vérification ne doit s'entendre que pour le point de zéro, ou de la première congélation déterminé par la glace fondante. |

Art des expériences (tome Il], page 1 86 ). M. abbé Nollet

144 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE ROYALE

rapporte, d’après ce que Muffchenbroek a dit / Æffai de Phy- Jique, tome 1, page 46 1 ), que l'efprit-de-vin par fucceflion de temps perdoit une partie de fa dilatabilité. « Je puis répondre » (dit M. l'abbé Nollet) que cet effet n’a pas lieu au bout de » trente-cinq ans; car je garde avec foin un grand thermomètre » que j'ai conftruit avec M. de Reaumur, en 1732, & que » je remets de temps en temps à l'épreuve de la glace; la » liqueur revient toujours au terme de la congélation, & le » refroidiflement artificiel, produit par trois parties de glace » pilée, avec un peu plus d'une partie de {el marin, la ramène auffi à 1$ degrés au-deflous du terme précédent, » Ménoires de l'Académie, 17 3 3, page 4 3 0. M. de Reaumur rapporte : «nous devons avertir qu'on ne doit pas s'attendre » à trouver un certain accord entre les obfervations faites fur » notre thermomètre, rue Saint-T'homas du Louvre, & celles » qui font faites à l'Obfervatoire. M. Maraldi a laïflé le ther- » momètre, dont M. de la Hire fe fervoit dans l'endroit il » l'avoit placé, & M. Maraldi a mis le nôtre auprès de l'autre: » ils font tous deux dans le bas & l'intérieur d’une haute tour; » quoique cette tour ne {oit pas couverte, les changemens de » l'état de Vair n’y font ni fi confidérables , ni fi fubits qu'en dehors, eft le thermomètre dont nous obfervons la marche, rue Saint-Thomas du Louvre,» Mémoires de l'Académie, 1734, page 171. « Par des » obfervations comparées , faites en différens temps fur 1e » thermomètre del'Obfervatoire, le plus violent degré de froid » de cette année 1709, eût fait defcendre la liqueur de nos thermomètres , à 14 degrés + environ. » Mémoires de l'Académie, 1735, page 549. « Le ther- » momètre de M. de la Hire, dans la tour découverte, ne » reçoit pas le vrai degré de froid; aufli M. Maraldi fe propofe- » t-il de plus de tenir un de nos thermomètres en dehors de cette même tour.» Mémoires de l'Académie, 1740, page 547. « Nous ne » favons pas aflez précifément quel fut le degré de froid de # 1709, fi mémorable; le {eul thermomètre connu, qui exifte encore

D'E S "SC 1 EN 6 Er 145

encore , & fur lequel le plus grand froid de 1709 ait été oblervé, eft à l'Oblervatoire, & a appartenu à M. de da Hire; on le conferve comme un inftrumernit précieux, & il l’eft devenu principalement par rapport à l'époque dont nous par- Jons. La comparaifon qu'on avoit faite il y a plufieurs années de fa marche avec celle du thermomètre conftruit fur nos principes, avoit fait eftimer le plus grand froid qui fe fit fentir à Paris, en 1709, égal à celui qui peut faire defcendre la liqueur de notre thermomètre, à F4 degrés zo OA degrés L au-deffous de la congélation ; mais ayant eu depuis occafion de comparer la marche de cet ancien thermomètre, & celle du nouveau dans des degrés qui étoient plus au- deffous de celui de la congélation, que seux qui avoient {ervi à faire la première comparaifon, on a jugé que le froid de Tannée 1709, eût fait defcendre la liqueur de notre ther- momètre, à 15 degrés+, ou à 15 degrés? au-deflous de la congélation.

On pourroit avoir ce terme avec une toute autre précifion que celle que donne une eflime toujours fujette à quelqu’erreur: il n'y auroit qu'à tenir les boules de lun & de l'autre ther- momètre dans un même vafe rempli de glace pilée, & faire naître dans cette glace, par les moyens que nous avons enfei- gnés ailleurs, un froid qui fit defcendre la liqueur du ther- momètre de M. de la Hire, au terme elle defcendit en 1709; celui la liqueur du nôtre feroit defcendue alors, feroit pareillement celui elle feroit defcendue en 17009. Si cette expérience n’a pas encore été faite, ce n'eft pas parce qu'elle eft difhcile à faire ; mais on a craint d’expofer à quelque rifque le thermomètre de M, de la Hire, en l’ôtant de deffus fon cadre, & en le maniant & remaniant autant de fois que l'expérience le demanderoit ; &un'inftrument quinous donne de fi anciennes mefures ne fauroit être confervé avec trop de foin : d’ailleurs, il y a apparence qu'on ne fe trompe que de très-peu , foit par excès, foit par défaut, lorfque par les der- nières obfervations qui ont été faites, on a conclu que la liqueur de notre thermomètre fût defcendue pendant le plus

Men. 1776.

146 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE » grand froid de 1709 à 1 5 degrés +, ou 1 5 degrés+; ce froid » fut confidérablement fupérieur à celui de 1740, puifque » dans cette dernière année la liqueur n'a pas été plus bas qu'à 10 degrés +. »

Méin. de l'Académie, 1749 , page 2 : M. de F'Ifle rapporte

un détail du thermomètre de M. de la Hire: « L'un des » plus anciens thermomètres que l'on puifle comparer avec ceux » dont on fe fert préfentement, eft celui que M. de la Hire fit » faire par le fieur Lubin ïl y a plus de foixante-dix ans: il eft » rempli d’efprit-de-vin coloré & fcellé hermétiquement: Ia » boule aenviron deux pouces de diamètre, & le tuyau près » de quatre pieds de longueur , fur une ligne à peu-près de

diamètre intérieur. »

J'ai extrait de même des Mémoires de l’Académie les obfervations qui ont été faites au-deffous du terme de la pre- mière congélation au thermomètre de M. de fa Hire, depuis 1732 jufqu'en 1754, avec les obfervations correfpondantes au thermomètre de M. de Reaumur, qui étoit placé dans fa tour , à côté de l’ancien & de celui qui étoit en dehors : d'après ces obfervations correfpondantes & comparées, je recher- cherai le degré de froid au thermomètre de M. de Reaumur. J'ai extrait également de nos Mémoires tout ce qui concernoit le thermomèire de M, de la Hire, pour le terme de fa glace & pour la température des caves de l'Obfervatoire royal, depuis 1700 jufqu'en 1745.

DES ISNC IE NrCUE:S 147 TABLE des OBSERVATIONS recueillies des Mémoires de l’Académie.

M Mois [Jours Rs Fans ange ARE | LAS TERMEl Caves 3e on ne des. des de de de on De de de lVAcd. ANNÉES.| Mois. | LA HIRE. | REaumur. REAUMUR. de l'Acad. la Glace.| l'Obferv. Années. Mois. Jours Des. Deg. Deg. Années, Deg. Deg. 1732 |Janvier…..| 2 19,9 | 6,0 - 1732 [Janvier 2 21,6 | 5,0 1733 |[Janvier.…| 31 26,61|"— 1,9 1734 |[Janvier…..| 23 | 23,6 | 4,0 1700 |. 38 1734 |Janvier.…….| 25 | 24,6 | 3,6 1707 48 1734 |Janvier.…| 28 | 28,0 | 1,0 1702 |! 30 1734 |Janvier…| 29 | 24,6 | 30 Eole 4211148 1734 |Novemb.| 30 | 22,6 | 5.6 1704 | 32 | 48 1735. |Février…. AE 70 MES EC 1705 32 | 48 1735 |Décembre| 23 | 26,6 | 1,8 1706 | 32 | 48 1735 |Décembre| 24 | 28,6 | 1,3 1707 3201) 46 1736 |Janvier…l 3 | 25,6 | 3,3 1706 b32 | 48 1736 |Février.….| 24 | 24,0 | 3,6 170032 | 48 273 24 |DECEMbDIEM ON 250115 ou 40) rot 48 1738 [|Janvier.….| 8 | 21,6 | 5,8 | 6,0 | 1711 | 32 | 48 1739 INovemb..| 24 | 27,6 | = 3,6 | 171210): 32 | 48 1739 [Novemb.| 25 | 26,6,1.......| 40 À 1713 DM PAC 22200 INovempe 26 26:01:55 4260 4,0 | 1714 | 32 | 48 A0 Naemb.|2271125,01l 4-00 5,0 | 1715 |.. 48 1740 |Janvier….| 10 14,0 | —10,0 | —11,0 pd KO VA 48 1741 |Janvier.…| 26 | 18.0 | 7,0 | 8,0 | 1717 | 32 | 48 1742 |Janvier…| 10 8,10] —12,1:| —14,6 À 1718 | 32 | 48 1743 |Janvier.…| 7 | 22.0 | 4,0 | 5,6 17 TOME. 48 1743 |Février…..| 4 | 28,0 | 0,6 | 2,0 | 1720 48 1743 |Décembre| 2 27,4 | 1,8 | 2,6 HE El ONE 48 1744 |lanvier.…. | 11 | 21,6 | 5,1] 7,0 | 1722 48 1744 |janvier….| 14) 20,0.|...... «| 8,0 À 1723 48 1745 [Janvier….| 14 | 11,6 —10,3 1724 48 1746 |révrier.….| 15 | 18,8 | 7,3 1727 | 31 | 48 1747 |Janvier.… 14 12, —11,9 EX 31 48 1748 |Janvier….|l r 3 12,6 | —ro,12 1736 39 1749 |Février… 9 180 | 6,9 1737 32 1750, Janvier! 6 | r19,9:| 5,6 1739 30 1751 |[lévrier…| 10 | 11,3 | —10,0 1745 | 292] 45 1752 |lanvier.….| r6 20,0 | —"15;3 1753 Manvier.….| 27 | 11,0 | 9,3 1754 [Janvier.…| 8 NO BCE | CCD ET TE AL TRE PIE RER ET RENE ZE OC

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148 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE

Les obfervations du froid, depuis 1732 jufqu'à 1743, furent faites par M. Maraldi, excepté celle de 1738 faite par M. Caffini. Depuis 1743 à 17 54, ellesle furent par M. de Fouchy.

Depuis 1700 jufqu'en 1719, les obfervations du terme de la glace & de la température des caves de l'Obfervatoire font rapportées dans les Mémoires par M. de la Hire; depuis 1719 jufqu'en 1739, par M. Maraldi; & l'année 1745, par M. de Fouchy, qui dit: «il eft à oblerver que dans cet ancien thermomètre, la température moyenne des caves de l'Obfervatoire répond à 45 degrés, & la congélation à 2 9di, »

M. de la Hire, dans les Mémoires de l Académie de 1700, page 7, parlant de fon thermomètre, rapporte: « Le thermo- mètre dont je me fers pour les obfervations du chaud & du froid, eft placé dans la tour orientale de l'Obfervatoire, laquelle eft découverte; en forte qu'il eft à l'abri du vent, & que le Soleil ne donne jamais fur la boule, ni fur le tuyau. Après lavoir laiflé quelques jours dans le fond de la cave de l'Obfervatoire, j'ai trouvé que l'efprit-de-vin y étoit demeuré à la hauteur de trente-huit parties. » Il a voulu dire, fans doute quarante-huit.

J'ai calculé d’après ces obfervations, qui font les feules, que je fache, qui puilfent fervir à déterminer & à faire connoïtre à peu-près le froid de l'hiver de 1709 au thermomètre de M. de Reaumur; je dis à peu-près, parce que l'on ne con- noifloit pas le calibre du tube du thermomètrede M. de Ja Hire, ni da qualité de l'efprit-de-vin dont il étoit compofé. On trouve aufli dans cette Table des obfervations correfpondantes qui varient beaucoup entrelles : quoique les deux thermo- mètres fuffent mis à côté l’un de l’autre, ils ne donnoïent pas toujours également même degré de froid; par exemple, le 10 Janvier 1742, le thermomètre de M. de Ja Hire, donna 8 degrés 22; & celui de M. de Reaumur, placé à côté, 12 degrés 1 douzième +. En 1754, celui de M. de la Hire

1

donna r 1 degrés £, & celui de M. de Reaumur r 2. Pour rendre gres +,

plus fenfibles les inégalités de ces obfervations , j'en rapporterai ici quelques-unes fur les plus grands froids obfervés.

D'ENSA SICILE Nic Es: 149 RS SE CE RE ROUE ES PEER Ci y SNS

ANNÉES Fu MOIS MOURSTHERMITHERM. MÉMOIRES des des de fa de de ANNÉES.| Mois. | H1RE=. REAUMUR, l'Académ. Années, caler Mie Mi Degré. Degrés. 1740 Janvier... . 10 14,0 10,0 1742 À Janvier... 10 8,102 | 12,12 1745 Janvier. :. 14 11,6 10,3 1747 | Janvier... 14 12,0 11,9 1748 Janvier... 13 11226 10,12 1751 Février. .. 10 11,4 10,0 DONS RNTANVIÉE 2 11,0 —. 7 913 1754 Janvier. .. 8 11,6 12,0

Comme la colonne de la Table qui contient le terme de la congélation ou de {a glace, varie, qu'elle eft rapportée au thermomètre de M. de la Hire de 32 & de 29 degrés À, j'ai fuppofé que ce point étoit 32, & j'ai comparé à ce degré tous les degrés de froïd obfervés fur le thermomètre de M. de la Hire, avec les obfervations correfpondantes, faites au thermomètre de M. de Reaumur, ce qui m'a donné, pour le froid de 1709, le réfultat de la colonne VII de la Table I qui eft à la fm de ce Mémoire.

La colonne VIII, eft le réfultat du froid de 1709, ayant fuppofé le terme de la congélation du thermomètre de M. de ka Hire, à 29 degrés À.

Pour la température des caves de l'Obfervatoire, elle eft rapportée dans fa Table précédente, de 48 & de 45 degrés. J'ai fuppofé dans mes calculs 48 degrés, & j'ai comparé à ce degré toutes les obfervations, ce qui a donné beaucoup d'inégalité dans les réfultats pour le degré de froid de 1709, repréfenté dans la colonne IX.

La colonne X repréfente le froid de 170 9 au thermo- mètre de M. de Reaumur, d'après la fuppofñtion de la tem-

150 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE pérature des caves, de 45 degrés, au thermomètre de M. de la Hire: l'on voit dans cette colonne beaucoup d'inégalités , comme dans la précédente IX. 1

J'ai enfuite comparé chaque obfervation des plus grands froids obfervés, avec le degré de froïd marqué en 1709, de s degrés au thermomètre de M. de la Hire. J'ai trouvé des quantités fort approchantes. Le froid du 78, comparé aux obfervations, a donné, pour lefroïd de 1709, le réfultat de la colonne XI. /

Le froid du N.° 32, comparé de même, a donné le réfultat du froid de 1709, au thermomètre de M. de Reaumur colonne XII.

Le froid du 25, celui de la colonne XIIL Le froid du 24, celui de la colonne XIV. Le froid du 26, celui de Îa colonne XV. Le froid du r6, celui de la colonne XVI. Le froid du 29, celui de la colonne XVI. Le froid du 37, celui de la colonne X VITE

Le froid des 18, 25 à 32, ayant donné, par um terme moyen, des degrés de froïd prefqu'égaux au thermo- mètre de M. de Reaumur, il en a réfulté la colonne XI1X pour le froid de 1709 , au thermomètre de M. de Reäumur.

J'ai employé de même les froids obfervés des 14, 23, 26 © 29, & il en a réfulté, pour le froid de 1709, la colonne X X.

J'ai de même pris un milieu entre les deux obfervations des 25 © 32, ce milieu comparé à toutes les obferva- tions du froid correfpondant, a donné, pour le froid de 1709, au thermomètre de M. de Reaumur, le réfultat de fa colonne XXI.

Et enfin, ayant pris un milieu entre les obfervations des 23 à 29, comparés à chacune des autres obfervations, jai trouvé le réfultat de la colonne XXII qui exprime le froid de 1709, au thermomètre de M. de Reaumur.

DES SCtrENCESs. 151

RÉSULTAT de la Table I, qui détermine le Froid de 1 709, au thermomètre de M. de Reaumur, placé à côté de celui de M. de la Hire; par un milieu pris, de ce que donne

chaque colonne,

de chaque

COLONNE,

ne Degrés.

ayant rejeté les 2°’ 3, 6,9, 10,11,20Ù 21.

en rejetant le 7.° 20.

à rejeter comme s’éloignant trop.

à rejeter pour la même raifon.

En rejetant le réfultat des deux colonnes IX & X, & prenant un milieu entre les autres réfultats, on trouve pour le froid de 1709, au thermomètre de M. de Reaumur, 14 degrés =, milieu pris entre trois cents cinquante-cinq déterminations pour le froid de 1709.

Si l'on rejette encore le réfultat de la colonne X VIII, qui donne 11 degrés 2, comme trop difproportionné avec

II.

ANNÉES des MÉMOIRES de l'Académie,

Années, TE 1738 1739

1

S2

MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE

les autres, il rélultera pour le froid de 1709 au thermomètre de M. de Reaumur, placé à côté de celui de M. de la Hire, - J 5, milieu pris entre trois cents trente-une déterminations.

J'ai enfuite recherché le degré de froid de 1709 au fecond thermomètre de M. de Reaumur, qui étoit placé à l'air libre hors de la tour de lObfervatoire, depuis 1737 jufqu'en 1744, & dont les obfervations étoient correfpondantes à celles faites en même temps au thermomètre de M. de Ia Hire, placé dans la tour. Voici ce que j'ai trouvé, rapporté. dans la ‘Table 11.

TaBLe IL. Contenant les recherches du Froid de- 170 9, par les Obfervations correfpondantes du fecond Thermomètre de M. de Reaumur, placé à l'air libre depuis 1737 jufqu'en 1744.

FTAS

MOIS des ANNÉES.

Mois,

Déc. # Janv... Nov...

JOURS des

Mors.

FROID

obferve au THERM. de la HIRE.

FROID vbiervé au THERM. de

REAUMUR

1 I X. X. NE RIT FROID|FROID|FROID/IFROID de de de de 1709r 1709, 1709 1709, d'aprés d'après |d'aprés: les [d'après les le le 4 M" 7; N'14 | N°8, | 8 14 | 4 à 5.

Des. Deg,

UT 19,2 LEE) 15,6

16,0

DVENSN SCIE E NrCAE:S, 53

Pour la colonne VIT de cette Table, j'ai employé l’ober- vation du 10 Janvier 1742, ».° 9 , que j'ai comparée aux autres obfervations, en partant du degré de froid obfervé en 1709 au thermomètre de M. de la Hire, ce qui a donné le réfultat que contient cette colonne.

J'ai employé de même l’obfervation #.° 7, ce qui a donné la colonne VIII.

L'obfervation du ».° 14 a donné Ia colonne IX.

L'oblervation du 7.” # la colonne X ; ayant rejeté de cette colonne, la détermination de 1x 1,9, comme trop diffé- rente des autres, pour pouvoir prendre un milieu.

Pour la colonne XI, je fuis parti de deux obfervations correfpondantes qui donnèrent, dans des années diffé- rentes, 8 degrés de froid au thermomètre de M. de Reaumur : ayant pris un milieu entr'elles & entre les obfervations au thermomètre de M. de la Hire, j'ai comparé ce degré au moyen avec les autres degrés de froids obfervés, correfpon- dans, & il en a réfulté ce que contient cette colonne XI, pour le froid de 1709.

J'ai employé de même, pour la colonne XII, les trois obfervations des #.* 1, 4 d $, qui donnoient, dans des années différentes, le même degré de froid , 4 degrés au thermomètre de M. de Reaumur.

J'ai recherché aufli le degré de froid de 1709 au fecond thermomètre de M. de Reaumur, d’après le terme de la glace: F'ayant fuppolé à l’ancien de 32 degrés, j'ai trouvé ( comme je le rapporte dans la Table ci-après, fous le 1.” 1) 16 degrés 7 douzièmes, par treize combinaifons ; ayant rejeté le 1.° 3 des oblervations, comme trop différent.

J'ai enfuite fuppofé le terme de la glace de 29 degrés 3, &jai trouvé, ».° 2, 17 degrés 6 douzièmes, par fix combi- naïons, ayant rejeté les n°7, a rue Te O7 14 des obfervations, qui étoient trop difiérens.

J'ai recherché enfuite le degré de froid de 1709 au ther- momètre de M. de Reaumur, en fuppofant que l’ancien donnoit la température des caves de l'Obfervatoire royal, de

Mém, 1776. U

254 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE 48 degrés; j'ai trouvé par quatorze combinailons, #,° 37 9 degrés 7 douzièmes.

Ayant fuppofé encore à l'ancien thermomètre, 4 degrés pour la température de ces caves, il efl réfulté des calculs uatorze combinaifons, qui ont donné, #.” 4, 10 degrés.

Voici la Table de ces réfultats & ceux de la feconde Table, qui détermine le froid de 1709 au fecond thermomètre de M. de Reaumur, placé en dehors de la tour de FObferva- toire, à Fair libre.

NUMÉROS|RÉSULTAT|NOMBREN des des des COLONNES. | COLONNES. | DÉTERM.

VII. ML Te I, X X. X I. XII.

Bb W pb »

En prenant un milieu entre les réfultats de cette Table, ï en réfulte, pour le froid de 1709, 1 5 degrés 2 douzièmes; milieu de cent cinq déterminations.

RÉCAPITULATION du Froid de 1709.

Au premier thermomètre de M. de Reaumur qui étoit placé à côté de l’ancien. 14 degrés Æ, milieu pris entre trois cents cinquante-cinq déterminations. 15 degrés +, milieu pris entre trois cents trente-une déterminations, 14 degrés +, milieu pour le froid de 1709.

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Mém. Acad. Royale des Sciences, année 1776, p. 154, 1732 j {qu'en 1754.

CET

D ; = EVIL EXVIL XVIII XI X. | XX. | XXL

FRroiïiDp|Froip|FRo1D|Froïp de 1709, | der709, | de1709, | de1700, de1709, | déduit déduit déduit déduit d'aprés des des des des LZs os yos nl os » le N°31. RT UNE 239, | IN." 2Y N°0 27 25 32.| 26029.

FROID

D. Dé. ë (7 D. Dé.

11,6 14,1

11,8 14,2 12,2 14,5 11,9 14,1 11,10 14,1 1222 14,4 12,0 14,4 11,3 135 12,2 14,3 12,2 14,5 12,0 14,1 11,9

Fi 4 à

1 O OO ΩN Our UW ND m

Det D

11,11

11,4

13 14 15 | 16 "7 | 18 | pa 20

D b D =

D D ND ND D ND N VO ON ou BB ww

Y WU LU D = O

on SSSR

LL: Aumspx - +

Mém. Acad. Royale des Sciences, année 17705 ps 154

TABLE I, repréfentant les réfultats du Froid de 1709, au Thermomètre de M. de Reaumur, qui avoit été placé à côté de celui de M. de la Hire, depuis 1732 ji [qu'en 1754.

IE INIAT MOV V. VI. NATION VA LINTA|| TES x XI DOTE) PRAIRIES EX X V. MINI: EIRE EX N EXT ANNÉES MOIS [JOURS Frotp|Froïip |FRoiD|Froiïib|Froip|Fro1iv|Froin|Froip|Froïib|Froiïiv|Froïv|Froip|EF FrRo1D oo RSR FR OR ee obfervé, | obervé, | 41709: | de 1709, | de 1309, | derzop, | deiyos, | deiyop, | de 1709, | de1709, | de 170 éciE SGEN Et Ee EEAE Ménelre des Er terme nue 709» 709» 799» 7294 e 1709; déduit déduit déduit ra Therm. Therm. | jeja glace , | dela glace | "emPérate températ, d'après d'après d'après d'après d'après d'aprés des des des L'ACAD ANNÉES |MO1S.]la HIRE.|REAUMUR. 324 : La caves 484 | caves 454 Je es 7e ° ° 5 N°18, |N°16,23,| 25 ; 291 45% |leN° r8,|leN° 32, |leN°25, |leN°23.|leN°26. le N°31. 2e ere & 32 32: ge : Arnées. Mois Jours. D. Dé. D. | D. D. Déc, |,e D, Désr, D. D. Dé. D. Déc. D, Dé. D. Dé. D. [Do D. Dk D. Déc, D. Dé. D De. D. Dé. 1 1732. | Janvierer. 26 19,9 6,0 | 13,3 | 14,10] 9,1 oo TRE To nr 13,7 14,4 16,3 rennes oi ET) 2 1732. | Janvier... | 27 21,6 550 | 12,10[ 15,0 | 8;r 8,6 | 14,8 | 16,7 | 16,9 | 13,8 | 14,4 |— 16,0 | 13,1 | 11,8 | 15:81 1452 16,7 3 1733- 3 26,6 19 |— 8,7 | 13,4 | 3,6 | 3,9 | 14,9 | 16,5 | 16,7 |— 13,11] 14,7 |— 15,8 | 13,5 | 12,2 | 15,8 | 14,5 | 16,5 HRIEL7S A: : 23 23,6 4,0 | 12,9 | 15,10] 7,0 | 8,5 | 14,3 | 16,4 16,6 13,8 14,3 15,8 | 13,1 | 11,9 | 15,7 | 14,1 | 16,4 ; 2 Tee e ee LE er _ PE 6,5 qu 14,3 | LR ne 13,8 LE 15,7 13,1 11,10] 15,6 | 14,1 | 2 . Cine) 25, = 6, 14,2 2,2 2; 14, 16, 16,0 HE}, 14, 15, 13, 12,2 415,7 | 14,4 | 16, z 1734. Janvier... | 29 24,6 3,0 | 10,10 ÉFEE 00 | ce = ne _ ee se Le De en 12,0 a ne me ; ; 17 > 34 > 3 + ; 8 1734: Novembre.| 30 22,6 5,6 15,8 18,9 9,3 9,9 |— 140 |— 15,10) rés 13,7 | = 83,7 | = 9 = u2; 6 | us 3 ENS 9 1735: | Février... $ 27,0 Te 8,1 13,6 3,1 3,4 |— 14,5 | 16,5 |— 16,7 |— 13,11] 14,6 |— 15,11] 13,5 | —12:2 | 15,8 | 14,3 | 16,5 | 137 10 1735. | Décembre.| 23 26,6 1,8 | 8,2 |— 12,8 |— 3,4 | 3,7 |— 14,5 | 16,6 |— 16,7 | 14,0 | 1147 | =, 9 2,2 9 4 | 16,6 | 13,8. II 1735- | Décembre 24 28,6 1,3 | 9,8 | 14,9 2,6 3,1 14,3 16,1 16,2 14,0 eu 6; 137$ 12 1736. | Janvier... 3 25,6 3,3 | 11,6 | 18,11] 6,3 6,8 |— 14,2 | 16,1 | 16,2 13,11] 16,1 | 13,2 13 1736. | Février.….| 24 24,0 3,6 | 11,10! 15,1 | 6,3 | 6,8 | 14,4 | 16,5 | 16,7 14,3 16,6 | 13,5 14 1737. | Décembre.| 29 25,0 3,0 | 11,7 | —u5,8 | 5,7 | 6,0 | r4,4 | 16,4 | 16,6 14,2 | 16,4 | 13,5 15 1738. | Janvier... 8 21,6 5,8 | 14,7 | 17,0 | 9,2 | 9,8 | 14,1 | 16,1 | 16,3 13,7 | 16,2 | —12;11 16 1740. | Janvier... 10 14,0 10,0 15,0 15,8 12,8 12,11 13,9 17,2 OS CnAlona collec. coloc tounoo) | Ent CS ESS 17,5 17 1741. | Janvier... 26 18,0 17,0 | 17,4 14,1 | —u7,1 NE 18 1742. | Janvier...| 10 8,102 19 | 1743. | Janvier. 7 22,0 16,11| 17,2 14,8 | 17,0 | 13,9 20 | 1743. | Février 4 28,0 16,6 |—"16,8 14,7 | 16,7 | 13,9 21 1743. | Décembre.| 2 27,4 16,3 | 16,4 14,2 | —16,3 | 13,5 22 | 1744. | Janvier...| 11 21,6 16,6 | 16,7 14,0 | 16,6 | 1333 23 1745. | Janvier. ..| 14 11,6 $ f 24 | 1746. | Féviüer...| 15 18,8 16,4 | 16,6 13,4 | 16,4 | 12,8 2 1747. | Janvier...| 14 12,0 15,3 { 26 | 1748. | Janvier... | 13 12,6 | 2 1749. | Février... 9 18,0 17,3 | 17,7 4 SN Eu 7 40 one | 28 1750. | Janvier... 6 19,9 17,1 | 17,5 14:74) 7 AN) SR 29 1751. | Févricr.., 10 11,3 17,3 30 | 1752. | Janvier. ..| 16 | 20,0 17,2 | 17,5 148 |—173 | —13,8 31 1753- | Janvier... | 27 11,0 2 | 1754. | Janvier... 8 11,6 { | ———— | À ——— ——_—. T MILIEU, 16,6 | 16,8 14,2 | 16,7 | 13,4

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des Jt , Ann. 2776 Fag154 21 71.

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Echelles celle de Réumur “divisé de & Glzce à de, me Ban en 8e. degrés: et ne de med 2, premuëns vu Ton L mème espaw doi en 85. La correspondance ou Le rapport der. Echelles poura servir à rapporter sur LEchelle de Reaumur, son L destre, mes obrerva

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© Echelle divise de la Glace à l'Eau boullante en 85. degres .

Grave par F4 Couaz d'apres le de/$en de A1. Mejster

D'EUS ST LE NI C Es. rÿ5

Au fecond thermomètre de M. de Reaumur, placé hors de Ja tour.

15 degrés =, milieu pris entre cent cinq déterminations.

Froid de 1709. Au thermomètre de M. de Reaumur.

14 degrés 11 douzièmes+, milieu pris entre fept cents quatre-vingt« onze déterminations.

Si on compare Îa première Table, qui contient le réfultat des calculs du froid de 1709, au premier thermomètre de M. de Reaumur, qui étoit placé dans la tour, à côté de celui de M. de la Hire, avec la feconde Table qui détermine le même froid au fecond thermomètre, placé en dehors de la même tour à l'air libre: on trouvera un rapport plus exact des déterminations au premier thermomètre qu'au fecond. En général, toutes ces déterminations ne font qu'appro- chanies, & proviennent des fnppoñitions que j'ai été obligé de faire. Au {urplus, on ne connoît point le calibre du tube du thermomètre de M. de la Hire, ni la qualité de fon efprit-de-vin, qui pouvoit être fufcefptible de plus ou moins de dilatation ; ainfr, il reftera toujours une incertitude, bien légère, à la vérité, fur la connoiffance vraie du degré de froid de r7nn .:

a l’Afiemblée publique du 17 Avril 1776, & relü le 12 Avril 1777.

156 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE RoYALE

M É MOIRE

Sur le choix de l'Emplacement à fur la forme qu'il faut donner au Bâtiment d’une fabrique d'Organfin, à l’ufage des nouveaux Moulins que j'ai imaginés à cet effer. Pa M DE VAUCANSON.

Li de montrer quelle eft la forme du bâtiment qui convient à une fabrique d'Organfin, il eft à propos de donner une notion fuccincte du travail qui y eff fait, afin de mieux faire connoître les avantages qui doivent réfulter de fa conftruction.

Ce travail confifte dans quatre opérations principales. Par a première, on devide fur des bobines la foie des écheveaux faits dans le tirage, ce que l'on nomme opération du devidage. Par la feconde, on tord féparément chaque fi de foie devidé, en le faifant monter fur une feconde bobine, ce que lon nomme donner le premier tors ou le premier apprét. Par la troifième, on joint deux ou trois de ces fils tordus, qu'on redevide fur une nouvelle bobine, ce que l’on nomme opération du doublage, Pax la quatrième, on retord enfemble les fils réunis à deux ou à trois bouts, en les faifant monter fur un guindre pour en former un nouvel écheveau, ce que Jon nomme donner le fecond tors ou le fecond apprét. C'eft après cette dernière opération que la foie reçoit le nom d'organfin.

Comme il eût fallu employer beaucoup de monde .& beaucoup de temps à un ouvrage aufli long, on a trouvé le moyen de l’abréger par différentes machines propres à faire le travail de chaque opération : on a donné à ces machines le nom de Moulins à foie, parce qu'on les fait mouvoir par le fecours de l’eau,

DU ENS MISNCITIENNLCNENS:, 157

Une fabrique d'organfin eft donc compolée de quatre fortes de moulins différens, de moulins de devidage, de moulins de tors en premier apprêt, de moulins de doublage, & de moulins de tors en fecond apprêt.

Comme c'eft par le jeu de ces différens moulins que tout l'ouvrage s'opère, on conçoit aifément que c’eft de Punifor- mité de leur mouvement & de la füreté de leur effet que dépend la régularité des différens appréts que Îa foie y reçoit.

Je ne parlerai point ici des avantages que doivent avoir en cela mes nouveaux moulins fur tous ceux qui font en ufage ; l'expérience qui en a été faite pendant vingt ans dans une Manufaéture érigée exprès à Aubenas, le haut prix auquel les fabricans de Lyon ont toujours acheté les organfins qui en font provenus, fourniffent la preuve la moins équi- voque de leur bonté, de leur fupériorité. Mon objet, dans ce Mémoire, eft de faire. voir combien il eft important pour le fuccès d'une fabrique femblable, de faire choix d'un local avantageux, & de donner au bâtiment qui doit contenir ces moulins la forme Îa plus favorable pour en obtenir le plus grand eflet.

On voit déjà que l'emplacement de Ia fabrique doit être à portée d’un courant d'une chute d’eau fuffifante pour faire mouvoir tous les moulins: 30 pouces d’eau tombante fur une roue à augets, de 12 pieds de diamètre, fufffent pour en faire tourner quarante-huit, dont vingt-quatre de tors en premier ou en fecond apprêt, & vingt-quatre de devidage ou de doublage: fi la chute d’eau avoit moins de 12 pieds, il faudroit que le volume d’eau füt proportionnellement plus grand; tout comme le volume pourroit être moindre, fi la chute fe trouvoit plus élevée : mais dans tous les cas, il fera toujours plus à propos de préférer une chute d’eau quelconque , au courant d'un ruiffeau ou d’une rivière afin de fe mettre à l'abri des crûües & des débordemens qui donneroient aux moulins des mou- vemens très-variés , & qui les mettroient dans le cas de chômer fouvent , au lieu que le foi de la fabrique fe trouvant à la même hauteur que la chute, on ne craindra point d’inon-

L2

158 MÉNMorRes DE L'ACADÉMIE ROYALE

dations ; & au moyen d’une vanne bien faite, on aura Ta facilité de donner à la roue une quantité d’eau toujours égale pour la faire tourner d’une vitefle uniforme.

Le bâtiment de la fabrique doit être compolé d’un rez-de- chauffée & de deux étages fupérieurs; fa longueur fera de 24 toifes & demie fur 24 pieds 6 pouces de largeur dans œuvre: les vingt-quatre moulins à tordre feront placés dans le rez-de- chauffée, à 6 pieds de diftance les uns des autres; ces moulins ayant 18 pieds & demi de longueur fur 9 pieds de hauteur & 2 pieds environ de largeur, äl refle à chacune de leurs extrémités, un pañlage de 3 pieds, abfolument nécefaire à leur fervice, & on aura un intervalle de 4 pieds entre chaque moulin , pour la courfe du marche-pied dont ouvrier a continuellement befoin pour fontravail:les autres vingt-quatre moulins à devider & à doubler, feront placés dans l'étage au- deflus, & arrangés de manière que chacun d'eux fe trouve pré- cifément fur un de ceux d’en bas, de qui il reçoit fon mouve- ment, au moyen d'une verge de fer qui traverle la voûte.

Autant il faut chercher à introduire l'air dans le lieu Von tire la foie des cocons , autant il faut avoir foin d’en garantir ceux elle reçoit les fecondes préparations qui la convertifent en organfin; dans chacune de ces préparations,

da foie eft toujours devidée ou d’un guindre fur une bobine, ou d’une bobine fur un guindre, ou d’une bobine fur une autre bobine ; elle y eft donc continuellement expolée aux influences de l'air environnant : l'expérience a montré que Fair fec & brülant, rend la foie caffante, & l'empêche de réfifter aux efforts des moulins, & principalement de celui du premier apprêt , chaque fl y monte fimple, du fufeau fur la bobine, avec une tenfion proportionnée à la rapidité de mouvement du fufeau, & à la pefanteur de fa coronnelle qui en facilite le développement.

Pour entretenir l'air de ce lieu dans une efpèce de moiteur, je l'ai fait conflruire comme une cave , avec une voûte très-furbaiflée : la porte d'entrée n'a que 3 pieds de large fur 7 pieds de haut; elleeft précédée d'une pièce partie -

B'EUSIIS © 1'E Noer-s 159 ment voütée, afin que l'air du dehors y change de tempé- rature, avant de pénétrer dans la falle des moulins : il y a une femblable porte de fortie à l'autre coin du même mur, qui communique dans un magafin, voûté de même, l’on fait le pliage des matteaux de la foie organfinée, qui y reftent enfermés dans des cofires jufqu'à leur expédition.

Ce rez-de-chauflée eft éclairé par vingt-quatre petites fenêtres, en forme de foupiraux , dont douze de chaque côté, & diftribuées de manière que chacune réponde au milieu de l'intervalle qu'il y a entre chaque moulin : on tient ces fenêtres exaétement fermées avec des chañlis, dont les carreaux font de papier huilé, afin d’avoir un jour doux & tranquille , très-favorable au travail de la foie ; mais plus ces fenêtres font petites, plus elles doivent recevoir la lumière du dehors; ainfi, ce bâtiment doit étre ifolé ou fufffamment éloigné de toute conftruétion qui pourroit lui ôter le grand jour dont il a befoin,

Si la voûte cft néceflaire pour pivcurer de Îa fraicheur au rez-de-chauflée, font placés les moulins de premier & de fecond apprèt, elle devient indifpenfable pour former un plancher folide aux moulins de devidage & de doublage, qui font dans l'étage av-deflus. Le mécanifme de ces moulins exige qu'ils foient étlis fur un plan de niveau & invariable: or , il eft impoñlihie de conftruire un plancher qui ait un niveau conftant, avec des poutres de 24 pieds & demi de longueur , puïqu’une poutre de moindre portée , quelque grofle qu’elle foit, plie dans fon milieu par fon propre poids; la moindre courbure dans le plan empêcheroit le jeu de ces moulins , parce que leur moteur principal confifte dans une verge de fer de 19 pieds de longueur, garnie de quarante cylindres qui font tourner les bobines par un fimple mouve- ment tangentiel , & que cette verge , contenue dans une fituation horizontale , par fix collets diftribués dans fa longueur, ne pourroit plus tourner, fi fon centre de rotation s'écartoit de la ligne droite, par quelque variation dans le plancher,

60 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

Ce fecond atelier auroit exigé une température d'air à peu-près égale à celle du rez-de-chauflée, puifque la foie eft auffi devidée à un feul bout, des écheveaux fur les bobines; mais la crainte d'augmenter la dépenfe par une feconde voüte, m'a déterminé à y faire un plancher ordinaire, auquel on a donné plus d’épaiffeur, au moyen d’un fort maflif de torchis, recouvert d’un bon carrelage. Ce n'eft pas que la conftruétion de la voûte eût été plus difpendieufe que celle du plancher; la toile carrée de l’une ne coûte guère plus dans ces pays-là que la toile carrée de l'autre; mais c'eft parce qu'il eût fallu donner beaucoup plus d’épaifleur aux deux grands murs de face, pour réfifter à la pouflée de deux voûtes placées Pune fur l’autre ; ce qui auroit augmenté confidérablement les frais de conftruction.

Dans la vue d’intercepter la chaleur qui auroit pénétré par le toit dans le devidage , f1 le comble eut été immédiatement

ofé fur ce plancher, j'ai ajouté un fecond étage de dix pieds d'élévation, ouvert de tous côtés, qui fert de coconnière ; c'eft-à-dire d'entrepôt à fept ou huit cents quintaux de cocons, qui doivent refter étendus fur des étagères jufqu'à la fin du tirage.

Si la filature fe trouvoit éloignée du bâtiment des moulins, ce fecond étage n'en feroit pas moins néreflaire pour modérer la chaleur qui fe communiqueroit dans le devidage. Tout Entrepreneur qui voudroit éviter cette &‘penfe en feroit chèrement puni, par le déchet qu'il efluiero* au devidage de fes foies.

C'eit moyennant cette nouvelle forme de conftruétion ; qui a été obiervée dans la fabrique d’Aubenas, qu'on eft parvenu à y organfiner les {oies les plus fines, avec beaucoup moins de déchet que dans les fabriques de Piémont , l'on travaille des organfins de même qualité.

Ceux qui regardent toutes ces précautions comme de petits moyens minutieux dont on peut fort bien fe patler dans fa fabrication des organfins , ignorent, fans doute, que dans beaucoup d'Arts, le fuccès du travail dépend eflentiellement

du li eu

MISES CAE Nec Es, 161 du lieu fe fait l'ouvrage : qu'ils entrent dans les ateliers l'on file le lin & le coton les plus fins, ils les trouveront placés dans des lieux bas & humides : qu'ils vifitent les endroits l’on fabrique les Toiles un peu fines, ils y éprouveront une fraicheur qu'ils jugeront être plutôt favorable aux matières qu'on y travaille, qu'agréable aux ouvriers qui la fupportent : qu'ils s’informent des moyens que l'on emploie aux Indes pour la fabrication des Mouffelines les plus fmes, ils appren- dront qu'on les y travaille fur la furface d’un réfervoir rempli d'eau , afin de donner aux fils de {a chaîne une humidité qui les rendent capables de réfifter à l'effort du métier, & de remédier par-là à la féchereffe de l'air, qui, fans cette pré- caution, les feroit rompre à chaque inftant.

Qu'ils aillent chez les différens ouvriers de Lyon, l'on emploie les organfins les plus fins à la fabrication des Satins & des Taffetas;: ils verront les ouvriers arrofer fréquemment le deflous de leur métier, y placer des vales remplis d’eau, mouiller même leur chaîne dans Îes temps de hale & de fécherefle, pour venir à bout de travailler leur étofle. Lorfqu'ils feront inftruits de ces divers procédés, ils ne regarderont plus les précautions que j'ai prifes de procurer un air légère- ment humide dans les ateliers l’on doit fabriquer des organfins fuperfins, comme des moyens frivoles & indifié- rens au fuccès du travail.

I ne faut pas confidérer le déchet que fouffre la foie dans ces différentes préparations, comme une fimple perte de matière, uniquement préjudiciable à l'Entrepreneur, mais comme une imperfeétion dans l'ouvrage qui en diminue le prix. Le déchet ne provient que de la fréquente rupture des fils de foie : à chaque rupture il faut renouer les deux bouts, & plus il y a de nœuds, moins l'organfin a de valeur, parce qu'avec un organfin rempli de nœuds on ne fauroit jamais faire une belle étoffe,

. Les obfervations que j'ai faites pendant les dix premières années d'exploitation de la fabrique d'Aubenas, m'ont fait connoître qu'il y avoit plufieurs chofes à fimplifier dans mes

Mén, 1776. X

LA

162 MÉMoires DE L'ACADÉMIE ROYALE moulins, & quelques-unes à y corriger. Il eft diffcile d'at- teindre à la perfection dans un premier effai; ceux que je viens de faire exécuter aux frais du Gouvernement, pour une Fabrique femblable, contiennent tous les changemens que j'ai crus néceffaires pour en approcher.

Je n'ai prefque rien changé à la forme intérieure du bâti- ment; j'ai feulement donné une pofition différente aux feconds mobiles qui communiquent le mouvement de la roue à eau jufqu'aux moulins ; la manière dont j'avois difpolé ceux d’Au- benas toit défectueufe, par l'inconvénient qui en rélultoit, loxfqu'on fichoit l'eau fur fa roue.

Comme les augets fupérieurs fe rempliflent les premiers, jufqu’à ce qu'une portion de la circonférence de la roue foit affez chargée, pour vaincre la réfiftance des moulins; il arrive que cette charge, qui, dans le premier inftant, ne fait effort que vers le milieu du rayon, devient beaucoup trop forte, lorfque par la defcente des augets , elle fe trouve portée jufqu'à l'extrémité de ce rayon; la roue prend alors un mouvement accéléré qui feroit rompre les chaines, dont les maillons engrènent avec le pignon de chaque fufeau; parce qu'elles ne peuvent pas avoir affez de force pour donner fubitement une viteffe précipitée à deux cents fufeaux à la fois.

On évite à Aubenas cet accident, au moyen d’un levier qu'on pañle au travers de Farbre vertical : avant qu'on lâche l'eau fur la roue, deux hommes appliqués a chaque bras de ce levier, font un effort oppolé au mouvement de Ia roue, & la contiennent jufqu'à ce qu'elle ait pris une vitefle uni- forme; mais comme ce levier ne peut agir que dans l’efpace qui fe trouve entre deux moulins, & qu'il faut le retirer pendant que l'arbre vertical eft en mouvement; il en réfulte des accidens fâcheux, quand on n’a pas l’adrefle de le fortir avec aflez de promptitude , dans le moment qu'il fe trouve précifément dans le milieu des deux moulins.

J'ai remédié à cet inconvénient dans ma feconde conftruc- tion, en plaçant larbre vertical en dehors du bâtiment, & dans un efpace fufhfant pour y avoir un plus grand levier

DÉS SHC LE NXC .E «SG 163 qui y refle fixé à demeure. Par cette nouvelle difpofition, on mettra les moulins en mouvement, fans courir aucun danger, & on aura de plus Îa facilité de les faire tourner à bras, lorfqu'il y a des réparations à faire, foit à la roue à eau, foit aux conduites. Il eft important à un Entrepreneur de ne pas laiffer chômer long-temps fes moulins, & de n’étre pas obligé de payer pendant plufieurs jours une trentaine d'Ouwvriers fans rien faire.

Je n'entrerai pas dans un plus long détail fur la conftruétion du bâtiment de cette Fabrique; les diflérens plans qu'on trou- vera à la fin de ce Mémoire, avec une explication raïfonnée des changemens que j'y ai faits, la feront mieux connoître qu'une delcription plus étendue qui pafféroit les bornes pref- crites à ce Mémoire. Je me contenterai d’en faire voir l'uti- lité & la néceflité, en répondant aux principales objetions que l'on fait contre ce nouvel établifiement.

Chaque objeétion efl ordinaïement relative à J'intérét particulier de celui qui la fait. Les Proprictaires de fabri- ques, à J'ufage des anciens moulins, prétendent que les organfins d’Aubenas font, à la vérité, plus parfaits, & d'un plus haut prix que ceux qui fortent de leur fabrique ; mais

ue cet avantage tourne en perte pour l'Entrepreneur, par La à des opérations; «avec feize de nos moulins, difent- ils, nous faïfons chaque année, fix milliers d’organfins, tandis qu'avec vingt-quatre des nouveaux, on n’en peut faire que quatre milliers, qui ne font certainement pas vendus à un prix double des nôtres; voilà donc une dépenfe employée à un plus grand nombre de moulins, à plus d'ouvriers, & à des bâtimens par conféquent plus étendus, pour ne faire que moitié de l'ouvrage que produifent nos moulins. Ce moyen feroit ruineux pour nous, & deviendroit à charge à Etat, {1 on le déterminoit à les encourager. »

Je conçois qu'un raifonnement auffi fpécieux a pu féduire beaucoup de monde : j'ai même vu des perfonnes en place chez. qui il avoit fait une forte impreflion ; mais il eft aifé

j 4

164 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE

de faire voir combien ce raifonnement eft vicieux , en montrant la faufleté des allégations. L

Premièrement , la grandeur d’un moulin ne fe melure pas par fon étendue, mais par le nombre de fes fufeaux : les vingt-quatre moulins à tordre, qui font dans {a fabrique d'Aubenas, n'en contiennent pas un plus grand nombre qu'if n'y en a dans feize moulins ordinaires: j'ai fait ces moulins plus petits, pour la facilité du travail, & j'en ai augmenté le nombre, afin que lorfqu'on eft obligé d’en arrêter un pour le dégarnir de fa foie, le fuperflu de la force motrice fe trouvant réparti fur un plus grand nombre de ceux qui reftent en mouvement, leur viteffe en fût moins accélérée: le produit de ces vingt-quatre moulins ne doit donc pas. être.eftimé plus fort que celui de feize moulins ordinaires.

Secondement, le travail d’un moulin eft toujours relatif à la qualité de Forganfin qui y eft fait; cette qualité eft défignée par le poids d’une portée de chaîne, compofée de quatre-vingts fils d’organfin à deux bouts, de cent vingt aunes de longueur chacun, qui font enfemble neuf mille fix cents: aunes; lorfque la portée pèfe une once, le titre de l'organfin eft de 24 deniers, parce que l’once eft divifée en vingt- quatre parties ; fi la portée ne pèle que trois quarts d'once, l'organfin eft de 18 deniers ; fi elle pèle une once & un quart, Forganfin eft de 30 deniers; il y en a de 40, de 60, de 8o deniers, parce que la portée ou neuf mille fix cents aunes de cet organfin pèfent jufqu'à trois onces & demi.

L'organfin le plus fin fe fait avec une foie filée à trois brins de cocon; fon poids n’eft alors que de 16.à 18 deniers: la foie filée à quatre cocons, donne un organfin de 22 à 24 deniers; celle qui eft filée de quatre à cinq cocons, produit un organfin de 2$ à 27 deniers; fi elle eft flée de s à 6, lorganfin eft de 28 à 30 deniers, & proportionnellement en augmentant le nombre des cocons, jufqu'à lorganfn de So deniers, qui eft fait avec une foie filée de dix à douze cocons.

Le peu d'organfin qui fe fabrique dans le royaume , eft

nes Se AE NC Es. 165 prefque tout de grofle qualité. Il y a quelques fabriques

l'on en travaille de qualité moyenne, dont les plus fins font faits avec une foie filée de fix à fept cocons , tandis que les organfins fabriqués à Aubenas, font tous de première qualité : on y en a fait avec une foie filée à trois cocons, le plus communément avec une foie de quatre à cinq cocons, & les plus forts avec une foie filée de cinq à fix.

Si l'on compare le produit d’un moulin ancien, qui a été garni d'une foie de dix à douze cocons, avec le produit d’un moulin nouveau, de même grandeur & garni d’une foie de cinq à fix cocons, le produit de l'ancien fera certainement double de celui du nouveau, c'eft-à-dire, qu’il aura organ- finé vingt livres de foie, pendant le temps que l'autre n’en n'aura organfiné que dix livres. Mais la quantité d'ouvrage ne fe mefure pas ici par la différence du poids, c’eft par le différent degré de finefle que les fils de foie ont entr'eux. Le fil d’une livre de foie flée à fix cocons , a le double de longueur de celui qui eft filé à douze cocons; il faut par conféquent une fois plus de temps pour devider lun , que pour devider l'autre : c'eft donc contre toute vérité ; qu'on avance que les moulins d’Aubenas font la moitié moins d'ouvrage que n'en font les moulins ordinaires. <

On n'eft pas moins inconféquent lorfque l’on dit: « nous avons monté fur nos moulins des foies de cinq à fix cocons, & par conféquent auffi fines que celles d'Aubenas: le produit y a toujours été d'un tiers en fus de celui de cette fabrique; donc les nouveaux moulins ont un tiers de vitefle de moins que les anciens, puifqu’ils font un tiers moins d'ouvrage, » Il falloit ajouter : mais comme nous avons efluyé fur ces foies fines un déchet de huit à dix pour cent avec nos moulins, c'eft pour éviter une perte aufi confidérable que nous n'y travaillons plus que des organfins de baffe qualité,

Si les moulins anciens produifent, avec la même foie, un tiers d'ouvrage de plus que les nouveaux, ce n’eft pas qu'ils aient un tiers plus de viteffe; elle n’eft, & ne peut être, que d'un fixième au plus, mais on y gagne un fixième du temps,

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166 MÉMoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

parce que le travail y eft moindre d’un fixième. Suivant fe mécanifme de ces moulins, les bobines qui tirent fa {oie de deffus les fufeaux, font des révolutions conftantes, pendant que les fufeaux en font un nombre déterminé : fi la bobine, qui a 2 pouces de diamètre, fait un tour pendant que fon fu- feau en fait foixante, elle tire dans chaçune de fes premières révolutions, une longueur de foie d'environ 6 pouces qui contient foixante hélices, ou qui eft tordue fur elle-même foixante fois. Mais comme {a circonférence de cette bobine augmente à mefure qu'elle fe charge de foie, il arrive que dans fes dernières révolutions, elle tire une longueur de foie de 9 pouces, fur laquelle il n’y a pas un plus grand nombre d'hélices que fur les premières longueurs de 6 pouces, & qui par conféquent eft d’un tiers moins tordue : ce qui fait au total un fixième de moins d’apprêt dans les organfins fabriqués avec les anciens moulins, qu'avec ceux d’Aubenas, les bobines quitirent la foie des fufeaux diminuent leur viteffe à proportion qu'elles fe rempliflent.

L'ouvrage fur les anciens moulins n'y eft donc plus tôt fait que parce qu'il y eft moins travaillé, c’eft-à-dire que l'organfin n'y reçoit qu'un apprèt inégal, & moindre d'un fixième de celui qu'il devroit avoir; & c’eft cette imperfec- tion inévitable dans les moulins anciens que l’on préfente comme un avantage fur les nouveaux.

I eft vrai que la vitefle dans ces derniers, y eft diminuée d'environ un fixième ; mais au lieu d’occafionner un déchet de fix, huit & dix pour cent, dans la matière, ils n’en font pas un qui aille à plus de deux pour cent; fur cent livres d’organfin, du poids de 30 deniers, fabriquées avec les moulins ordinaires, la plus petite différence de quatre pour cent, forme une perte de cent foixante livres, fi le prix de cet organfin eft de quarante francs ; tandis que dans les nouveaux, la perte qu'on effuye fur la façon, par un fixième moins de vitefle, n'eft que de vingt-une livres pour ces mêmes cent livres d'organfin.

Ainfi les moulins d’Aubenas, à qui l'on reproche de faire

DIEMSC ES GARE NC YVES 167

un tiers moins d'ouvrage, à caufe de leur trop de lenteur, donnent cependant fur cent livres d’organfin, fait avec la même foie, un bénéfice de cent trente-neuf livres par le déchet qu'ils font de moins, & un de trois cents livres par la perfection qu'ils ont de plus, puifqu'ils font toujours vendus un écu par livre plus que les organfins de même qualité, foit de France, foit de Piémont: leur, produit eft donc réellement d'environ dix pour cent plus confidérable, que celui des moulins ordinaires ; quoique ces derniers paroifient faire un tiers plus d'ouvrage, dans le mème efpace de temps,

Le nombre d'Ouvriers qu'on fuppofe devoir être plus grand, pour le travail de vingt-quatre moulins nouveaux, que pour celui de feize moulins ordinaires, eft au .contraire plus petit d’un cinquième; un Ouvrier eft très-occupé au fervice d’un feul moulin ancien, tandis qu'il en entretient deux nouveaux fort à fin aile.

C'eft encore mal-à-propos, qu'on fait craindre [a dépenfe d'un bâtiment plus étendu; un efpace de 24 toiles & demie de longueur, & de 24 pieds & demi de largeur, fuffit aux vingt-quatre moulins nouveaux, tandis qu'il faut un efpace de 5 3 toiles de longueur, fur 24 pieds de largeur, pour contenir feize moulins de forme ronde ordinaire.

La réponfe à chacune de ces objections, fait voir au contraire que tous les avantages fe réuniffent en faveur des nouveaux moulins, & qu'avec les anciens, jamais on ne parviendra à faire des organfins d’une certaine finefle, fans y éprouver des déchets, qui rebuteront toujours {es Entre- preneurs , & fans y laiffer des imperfections qui en rendront la vente défavorable.

La grande confommation qui fe fait à Lyon des organfins de première qualité, que nous tirons tous les ans de l'Étran- ger, pour une fomme de dix-huit à vingt millions, exigeroit cependant que ces moulins fuflent confidérablement multipliés.

La fabrique d’Aubenas a montré, par une expérience de vingt années confécutives, qu'avec les nouveaux tours & les

168 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

nouveaux moulins, nos foies nationales pouvoient étre converties en des organfins d'une qualité encore fupérieure à ceux du Piémont; mais ils n'ont opéré un fi grand effet, que parce qu'ils ont été placés dans un lieu avantageux, dans des bâtimens favorablement difpofés, & qu'ils ont été confiés à un Entrepreneur parfaitement inftruit de fon métier.

Si ceux que je viens de faire exécuter & que j'ai beaucoup perfeétionnés, font établis dans des endroits totalement diffé- rens, leur effet fera certainement manqué; fi comme on le propole, ils font placés à Romans en Dauphiné, dans un lieu trop reflerré, & par conféquent obfcur, l'on foit obligé de travailler la moitié du temps, à la lueur d’une lampe, l'ouvrage en deviendra beaucoup plus fong , il coûtera plus cher, & n’en fortira que très-imparfait. |

Si la filature eft établie fous des anciens hangards, mal conçus & mal difpolés, jamais on ne réuflira à y faire de la foie comme celle d'Aubenas. *

Si avec ces vices dans le local & dans les conftruétions, on confie encore ces moulins à des gens qui ne foient pas du métier ; l’entreprile, loin de leur être avantageufe, ne fera qu’accélérer leur ruine, parce que les moulins feront infailli- blement mal conduits, mal entretenus & mal réparés. I eft bien difhcile de diriger des Ouvriers dans la pratique d’un art que l’on n’a jamais exercé foi-même, & qui confifte dans des opérations manuelles, auxquelles il faut néceffairement avoir été formé de bonne heure.

Ceux qui, contre mon fentiment & malgré mes repréfen- tations les plus fortes, auront voulu que ces moulins foient placés dans des lieux fi peu convenables , & remis dans des mains auffi peu exercées, ne manqueront pas, lorfque l'évè- nement les aura convaincus de leur erreur, d’en rejeter la faute fur les moulins, & de dire que je les ai gâtés en voulant les perfeétionner; c’eft pourquoi je ne faurois trop infifter, tandis qu'il eft encore temps, fur la néceflité de

* Voyez mon troïfième Mémoire fur la filature des Soies, Mémoires de l'Académie, année 1773: Ù prendre

HPEUSIN SRG PME Nic nt s r69

prendre toutes les mefures & toutes Les précautions qui peuvent concourir à aflurer le fuccès d’un établiffement qui doit fervir d'exemple & de modèle à toutes les Fabriques d'Organfms du Royaume.

Lorfqu'on verra l'entreprife échouée, perfonne ne voudra avoir tort; perfonne ne fe donnera la peine d'en déméler la vraie caufe, les Moulins tomberont dans le difcrédit ; & les elprits une fois prévenus reviendront difficilement.

Le Gouvernement veut bien favorifer ces établifiemens, en donnant tous les encouragemens qui font néceffaires poux indemnifer les Entrepreneurs des frais qu'ils doivent faire pour f'acquifition d’un local convenable, & pour la conftruc- tion des bâtimens conformes à ceux d’Aubenas, d’après mes dernières corrections : Mais fi ceux qui ont obtenu ces encou- ragemens fous cette condition, viennent à bout par des protections, ou par d’autres moyens quelconques, d’être difpenfés de remplir leurs engagemens à cet égard; je déclare de la manière la plus formelle & la plus authentique, que mes moulins n’auront aucun fuccès, & qu’on perdra le fruit de vingt années d’études & de recherches que j'ai employées à les perfectionner. On regrettera d’avoir dépenfé beaucoup d'argent inutilement, & on aura le défagrément de refter encore long-temps dans {a dure néceffité de tirer de l'Etranger à grands frais les matières les plus effentielles à l'entretien

de nos belles fabriques de Lyon. EXPLICATION DES FIGURES

PLMAENT CHE EU NE

Figure repréfente le plan géométral de la Fabrique. £ P plan g q

AA , les deux pavillons , dont l'un fert de logement aux Ouvriers , & l’autre de logement au Maître.

BB, la falle du rez-de-chauffée, de 2 $ toifes de longueur fur 24 pieds 6 pouces de largeur, dans laquelle font placés vingt-quatre moulins ; favoir, quinze de premier apprêt, & neuf de fécond apprêt, parallèle- ment les uns aux autres, & à 6 pieds de diftance du milieu d'un moulin à celui d’un autre.

Mém, 1776 y

170 MÉMOIRES DE L’ACADÉMIE ROYALE

Cette {alle doit étre voutée en brique, ou en pierre légère, & pavée en dalles de pierre dure, de 3 à 4 pouces d’épaifleur, pofées bien de niveau fur un terrein folide, ou fur un maffif de maçonnerie de 12 à 15 pouces d'épailleur: du pavé au milieu de la voûte, il ne doit y avoir que 12 pieds d'élévation.

Cette falle doit recevoir le jour des deux côtés par vingt-cinq fenêtres ou foupiraux, dont treize d'un côté & douze de l’autre, de manière que chaque fenêtre fe frouve entre deux moulins: elles ne doivent avoir que 2 pieds & demi de largeur, fur 3 pieds & demi de hauteur, & l'appui doit être à 6 picids du fol.

L'épaiffeur des murs de cette pièce, doit être fuffifante pour réfifter à Ja pouifée de la voûte : c’eft la nature des matériaux qu'on y emploira qui doit régler cette épaiffeur.

CC, eft une excavation dans laquelle eft Ia roue à augets, fur laquelle le courfier D verfe l’eau. 1

E, eft un mur de féparation traverfé par Farbre de a roue à eau, dont l’extrémité porte le rouet placé fous le plancher F, lequel rouet engrène avec la lanterne de l'arbre vertical, qu'on verra dansla Planche II.

g, eft le levier qui traverfe cet arbre vertical. & dont-on fe fert pous contretenir l'effort de Ia roue à eau lorfquon met les moulins en

mouvement.

h, eft l'arbre horizontal qui eft mené par Îa roue fupérieure de Farbre vertical, & qui communique avec la roue 7 des menärs mm, qui fait #ourner tous les moulins.

Au pavillon à droite, 1 efñt l'entrée d’un corridor qui communique dans la pièce G, qui fert de cuifine aux Ouvriers ; dans celle A, lon domne la brève aux foies après le premier apprêt; dans la pièce K, lon décave les guindres & l’on plie la foie en matteaux; cette pièce doit être voütée, ainfi que la pièce ZL, qui fert de magafin aux foies grèfes & aux foies ouvrées ; cette dernière pièce doit être au nord,

IN, cft l'efcalier dont les marches doivent avoir 4 pieds & demi

de longueur, pour que les Ouvrières chargées de paniers, puiffent monter & defcendre fans fe nuire.

Le fecond pavillon à gauche, fert de logement au Maître & aux Gar- sons mouliniers; les Femmes ou Filles ouvrières couchent dans le pavillon à droite.

Figure 2 , eft a façade extérieure de tout le bâtiment, l'on voit une coupe de l'excavation & l’appentis extérieur qui contient les pre- miers mobiles : ce bâtiment doit être conftruit fans ornement, & dans da plus grande fimplicité ; il n’y a de néceflaire que la folidité.

miEss SERRE NuC'E is 171

PUR ANNIIC-HTE IT

Figure 7, eft la coupe de Ia falle des moulins au rez-de-chauffée ; on y voit la forme du ceintre de la voûte, la face d’un moulin de premier apprêt, & la tige de fer xx qui traverfe la voûte pour communiquer mouvement à chaque moulin du dévidage.

Au premier étage, on voit la face longitudinale d'un moulin de dévidage.

Au fecond étage, on voit Ja forme d’un bâtis portant des étagères, fur lefquelles on étend les cocons fournoyés pendant Île temps du tirage, & les deux tirans rr qui foutiennent Îes poutres du plancher, crainte qu'elles ne plient.

Figure 4, eft la coupe de l'excavation & de l’appentis adoffé au mur de face, l’on voit la roue à eau, fon arbre traverfant le mur ee, le rouet 2 qui engrène avec la lanterne de l'arbre vertical, qui porte à fon extrémité fupérieure une roue à chevilles , laquelle mène l'arbre horizontal À qui communique Île mouvement à tous les moulins : cet arbre eft brifé dans fon milieu, il a un tourillon porté par des collets fixés [ur la furface intérieure du mur, afin d'éviter le paflage de l'air extérieur dans Ja falle.

p, eft un petit efcalier par on defcend de 1a falle fur le plancher f, pour faire agir le levier g lorfqu'on lâche l’eau fur la roue; 49, eit un autre efcalier par l’on defcend du palier dans le fouterrain eft le rouet & la lanterne de l'arbre vertical.

Figure ÿ, repréfente les mêmes chofes que la figure 4, mais elles y font plus à découvert; & on y voit de plus la potence S', placée en dedans de la falle, pour foutenir l'extrémité de l'arbre horizontal 4.

Figure 6, eft la face intérieure du mur à droite de l’excavation ,

Ton voit l'efcalier par on defcend du plancher f fur le palier #,

our venir graifler le pivot de la roue à eau; y, eft un aqueduc par P 5 q P

x

s'échappe l’eau de la roue à augets.

On voit qu'une feule roue à eau a été employée ici pour faire tourner vingt-quatre moulins à tordre au rez-de-chauflée, & vingt-quatre moulins à dévider au premier étage; mais ce ne doit être que dans le cas le volume d’eau dont on pourroit difpofer, fuffroit feulement à vaincre la réfiflance des moulins & celle des frottemens des premiers mobiles, ou bien dans le cas l'on auroïit une moindre quantité de moulins à faire mouvoir : fi au contraire, on a un volume d'eau plus abondant , il faudra divifer la puiffance motrice & employer deux roues au lieu d’une; les pre- miers rouages en feront moins fatigués, & dureront plus long-temps: on fuivra pour lors le plan de la Planche III. Y ïj

572 MÉMotrrEs DE L'ÂCADÉMIE RoYyaALe

PLANCHE CUITE

Figure 7; ce plan eft exactement femblable à celui de la Planche:1." relativement à la (alle des moulins ; la feule différence eft dans les pavillons ,. dans chacun defquels il y a une roue à eau avec les premiers-mobiles, dont chacune communique le mouvement à douze moulins ; lorfqu'il y a quel- que réparation à faire à l'un ou l'autre des premiers mobiles, on recule le verrou x, placé dansle milieu des menärs, & les douze moulins reflans continuent de tourner par le manége qui eft en bon état : ainf ke travail ne cefle jamais en totalité. NL

PC A NSC HE Le

Figure 8; cette Planche eft une coupe longitudinale de tout le bätimert en élévation, l'on voit le profil: des moulins. du rez-de-chauffée ; Ja tringle de fer qui part du haut de chacun de ces, moulins pour commu- niquer le mouvement à ceux du dévidage au-deflus, en: traverfant la voûte, & les étagères de la coconnière au fecond étage.

On voit aux pavillons de chaque côté l’intérieur des excavations, qui montre fuffifamment la fituation des premiers mobiles & leur communi-- cation avec les moulins, pour qu'il 1e foit pas befoïn d'une nouvelle- explication.

PDA N NI COENEVe

Les Figures de cette Planche ne font que le développement de Ia précédente.

Figure 9, eft le plan des fouterrains du pavillon à gauche, l'on voit la pofition de la roue à eau, dont un des pivots porte fur le contre-. fort du:mur de refend en 4, & l'autre fur la traverfe 4; la traverfe: fupérieure & porte le pivot de l'arbre vertical ; ee eft le mur de fépa- ration entre la roue à eau & le rouet 2; ce qui forme deux fouterrams: l’on arrive par la continuation du grand efcalier.

£, eft un palier de niveau au, corridor du rez-de-chauffée, d’où l’on. defcend par les marches ff jufqu’au repos p; Île long du mur de ce repos font des lieux d'aifance, fous Icfquels paffe le canal qui fert de décharge à l'eau de la roue, & qui s’écouie hors du pavillon en g.

Du repos.p, on defcend par les. marches À fur un fecond repos z, où: eft une porte en + par l’on va. graifler. le pivot de la roue à eau ;. du repos Z, on defcend par les marches fuivantes 4 dans le fouterrain /,. qui communique dans les caves g & 7, ainfi que dans le caveau. du rouet 0, l'on entre par la porte # en defcendant deux marches, &. duquel caveau on defcend dans l’excavation de la roue à eau par les, marches 74

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Mem. de l'Acad.R. des Se .Ar. 277 6, Pag1;a , PLAT.

; | 4 . | \ 11]

DES S CYEINCE S. 7e

xx, font les foupiraux néceffaires pour.donner du jour à ces fouter- rains, & principalement à celui du rouet, dans lequel il faut que l'air rcule continuellement, crainte que les bois ne fe pourriffent,

Figure 10, eft la coupe latérale du même pavillon fur la ligne de l'efcalrer qui eft vu de profil.

g, eft le palier de niveau au corridor par où» l’on defcend par les marches ff fur le repos p, font les lieux d’aifance, & leur tuyau £ qui tombe dans l’eau du canal 9gg; du repos p, on defcend fur le fecond repos i, eft la porte & par l'on va graifler le pivot de la roue, & d'où l'on continue de defcendre par les marches À dans les caves fouterraines..

Figure 11, eft l'élévation du plan de Ia figure 9 , l'on voit en face, Ja roue à eau fur laquelle le courfer D verfe l’eau; ee le mur de féparation; # la porte de ce mur, & les marches par l'on defcend dans l’exca- vation de la roue; / le corridor fouterrain ; la cave g; M le corridor du rez-de-chaufiée ; Æ la porte par on entre dans la falle des moulins ; G Féchancrure faite dans le mur pour le jeu du levier qui traverfe l'arbre vertical; À la petite fenêtre vitrée, pour que ceux qui font agir le levier puiffent voir le mouvement des moulins; À la porte par l'on entre dans la falle du dévidage.

Figure 72, eft une coupe totale du pavillon prife fur la ligne 77 du plan figure 9, lon voit l'intérieur du caveau eft le rouet 0, la traverfe à qui porte le pivot de l'arbre de la roue à eau, & la traverfe e qui porte celui de arbre vertical; le plancher F, fur lequel mar- chent ceux qui tournent le levier g , une traverfe fupérieure au-devant de laquelle appuie le tourillon de l'arbre vertical, & en deflus, celui de Farbre horizontal qui traverfe le mur pour fe joindre aux menars des moulins.

On voit auffi en G l'échancrure du mur pour Îe jeu du cabeftan ; Ja petite fenêtre vitrée À qui donne dans la faille des moulins; la porte Æ qui eft dans la pièce voûtée l'on plie les matteaux de foie, &

ar l’on entre dans la falle des moulins ; la porte À qui donne

dans la falle du dévidage au premier étage ; & la porte F par on entre du corridor dans la coconnière au fecond étage : les autres pièces fervent de logement aux Ouvrières:

Notre intention n’a point été de faire connoître ici le mécanifme des moulins, ni des machines qui les font mouvoir : nous n'avons montré leur pofition , que pour faire voir plus fenfiblement quelle doit étre La forme du bâtiment qui eft defliné à leur ufage.

GO

174 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

OBSERVATION DE L'ÉCLIPSE TOTALE DE LUNE, FAITE À L'OPSERVATOIRE DE 5. GENEVIÈVE, . Le 30 Juillet 1776.

Par M PIN GR É.

er LS Pendule à été réglée fur des hauteurs correfpondantes 1776. du Soleil; les temps marqués ci-après font tous vrais ou apparens. Dès 9" 46", une pénombre légère paroiïfloit ternir l'éclat du bord oriental de la Lune.

À ro r7° 26”, je foupsonne que l'éclipfe cummence. 10. 18. 1, je me crois plus affuré du commencement. 10. 18. 21, je ne crois plus pouvoir endouter, 10. 19. 36, l'ombre à Ricciol. 10. 20. 54, l'ombre au 1." bord de Grimaldï. 10. 21. 31, l'ombre au 2.1 bord de 11 même tache. ro. 22. 24, Galilée entre dans l'ombre, 10. 28. 26, Ariflarque de même. 10. 30. 26, l'ombre au milieu de Képler. 10. 30. 41, l'ombre touche Gaffendi & la mer des Hümeurs, 10. 37- 56, 1." bord de Copernic dans l'ombre. 10. 38. 34, Ératofthène entre. 10. 39. 16, Bouillaud dans l'ombre: 10. 40. 11, l'ombre au mont Hélicon. 10. 46. 56, l'ombre au milieu de Platon, 10. 48. 11, 1. bord de Tycho. 10. 49. 36, 2. bord. 10. $1. 34, l'ombre rafe la mer de Sérénité, ro. 52. 51, Manilius difparoît. 10, 56. 4, Meénelaüs pareillement.

À t+0* 10. 11. T1, 11. 11. 11, 11.

Je petite

DES SCIENCES, s7' 13”, Dionyhus-entre dans l'ombre, 59. 4, je ceffe de voir Pline. 8. S, Proclus ne paroît plus. 9. 29, l'ombre touche Mare crifiur. 11. 52, Sxellius entre dans l'ombre,

FA,

13. 25, Mare crifum en entier, & Furnerius dans l'ombre,

13. $$, l'ombre au bord oriental de Langrenus.

16. 5°, immerfion totale.

me difpofois enfuite à obferver l'occultation d'une

étoile de la tête du Capricorne; je fuivis cette Étoile

jufqu'à à une minute environ de diftance du difque de la Lune; mais un nuage déroba la Lune & l'Étoile à ma vue. D’autres nuages couvrirent pareillement la Lune durant le temps de lobicurité totale : ils difparurent avant l'émerfion, & le ciel redevint auffi ferein qu'il lavoit été jufqu'au moment de Yimmerfion.

À 12" 12. 12. 12. 13. F3. 50 mai 13. 19. 13. ER 13. "E 73. F3: LEA 24

Pour toutes ces obfervations, je me fuis fervi,

32’ 20", commencement de l'émerfon, $5- 17, Riccioli fort de l'ombre, $5+ 57, Grimaldi commence à fortir. s7+ 2, il eft entièrement dehors. 1. 26, Galilée fort. 6. 47, émerfron d’Arifiarque. 7. 34, émerfon de Képler, 17. 18, tout Copernic hors de l'ombre. 19. 58, l'ombre à l'Hélicon. 25. 22, au milieu de Platon. o9. 36, au 1. bord de Tycho. 11. 8, tout 7ycho paroit. 31. 12, l'ombre à Manilius. 33. 56, Menelaüs fort. 37° 325 Émerfon de Pline. 47. 32, Mare crifium commence à fortir. so. 30, j'eflime la fin de l'Éclipfe. 51. 22, elle eft certainement finie.

d

LA

ure

176 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE lunette achromatique de $ pieds, à deux verres objectifs feulement, faite par M. de l'Etang. ;

M. de Viallon, mon Confrère, a obfervé les principales phafes de cette Éclipfe, avec une lunette ordinaire de 2 pieds feulement; il a déterminé

Le commencement de l'éclipfe à............. 1oh 19° 30". L'IMMEr ON as EEE Le ee te tecete ere TTC, 45e L'ÉMEROnR ER SCENE MN) RENE EToS LA NM SR El el ee +. 13e SO. 43e Fin de la forte pénombre ä....,.......:.... 13: 52e 404

nn

SUITE

DES SCIENCES. NZ,

SUITE DES RECHERCHES

SERAPIEUSTEU.R SYPOMUIN TS DU SYSTEME DU MONDE. Par M DE LA PLACE.

Es Recherches qui font l’objet de ce Mémoire, étantune Remis fuite de celles que j'ai données dans le Volume précé- Je Le dent /pages 7$ © Juiv.) & que leur longueur ne m'avoit pas permis d'y inférer en entier, je conferverai ici l'ordre des articles & Îles dénominations de mon premier Mémoire; & comme il eft néceffaire pour l'intelligence de ce qui fuit, d'en rappeler les principaux réfultats, je faifirai cette occafion pour les prélenter d’une maniére plus fimple à quelques égards, que celle dont j'ai fait ufage, & pour les développer avec plus détendue. PAIE

Consipérons une molécule fluide 47, placée à Ia furface de la mer, & dont à l'origine du mouvement, 8 foit le complément de la latitude, & la longitude par rapport à un premier Méridien fixe , ou qui ne participe point au mouvement de rotation de [a Terre; fuppoions qu'après fe temps r, 6fe change en 8 + au, en æ + nt + av, ñ 1 repréflentant le mouvement de rotation de la Terre, & & étant un coëflicient extrêmement petit ; foit « y l'élévation de la molécule au - deflus de la furface de la mer confidérée dans l'état d'équilibre auquel elle feroit parvenue depuis long-temps, fans lation du Soleil & de la Lune. Repré- fentons para d.B, & a 9, Yattraction d’un fphéroïde aqueux dont le rayon @ft 1 + «y, fur la molécule 7, & décom- polée perpendiculairéement au rayon du fphéroïde , dans le plan du Méridien & dans celui du parallèle , À exprimant

Mém, 1776. Z

178 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYyALE

la denfité des eaux de la mer. Soit encore S mafle de Vaftre attirant; », le complément de fa déclinaifon ; @, fa longitude comptée fur l’équateur depuis le premier Méridien; À, fa diftance au centre de la Terre, que nous fuppofons très- confilérable relativement au rayon du fphéroïde terreftre dont nous prenons le demi-petit axe pour unité : que l'on faffe . ak, & que l'on défigne par g la pefanteur, & par /,, la profondeur de la mer, / étant très-petit, & étant une fonction quelconque de 6; cela pofé, nous fommes parvenus (article VI) aux trois équations fuivantes dont dépend la détermination des ofcillations de la mer,

[A d.{uy.fim.f) du, Diet por le re 52 èdu èu

ù dR (rent afin Bo = 3/5) + I B + RAA (7)

du

Ca

- # R , ) fin. 8 + 2n(2 fin bcot= g(2)+-9 Cefinb + (5 }; (9) R étant égal à Æ.[cof.8. cof.v —+- fin P. fin. v.cof, (@—ut—œ)]".

Nous obferverons d’abord fur ces équations , qu’elles fuppofent immobile le centre de gravité du fphéroïde recou- vert par le fluide, & cette fuppofition eft légitime , comme nous Favons prouvé dans l'article V, toutes les fois que le fluide eft dérangé de l’état d'équilibre, par l’attraétion. d'un aftre quelconque éloigné ; mais le fluide peut à l'origine du mouvement, avoir reçu un ébranlement tel que ce centre ne reite pas immobile, & qu'il faffe des ofcillations autour du centre de gravité du fyftème entier du fphéroïde & du fluide, que l'on peut toujours regarder comme immobile : pour être en droit de confidérer alors le centre de gravité du fphéroïde comme étant en repos, il faut tranfporter continuellement en fens contraire aux molécules fluides, les forces qui l’agi- tent. Maintenant, il eft clair que ce centre ne peut faire que des elcillations de l'ordre «y; d'où il fuit que la force qui

PIE TR ONLUE NN, C'E $ 179

. , ddy ? à 9 tre que de l’ordr ne Lantme à chaque inftant ne peut être que de ea( JL en tranfportant en fens contraire , cette force à la molécule 47, il en réfultera dans les équations précédentes, des termes de

; ddy ; , l'ordre à / Eu ), que lon peut rejeter comme étant de

l’ordre 15 (= #1) Ces équations expriment donc générale-

ment les cflltons d’un fluide qui recouvre un fphéroïde dont le centre eft fuppolé immobile, quelqu'ait été d’ailleurs la nature de lébranlement primitif, pourvu qu'on le fuppole de lordre «,

Nous obferverons enfuite que l’on a par l'article I, en ÿ changeant # en y, & en y fuppofant à = 1,

nn à À , dy 3 PL NE ie RE ES

Cfa 2 er + far. (2);

* . æ exprimant le rapport de fa En enconirence au rayon ; donc

BB + Cd®.fnÿ SL UE (L) de] tar. [(2-)o0 + (del Soit aD = 24 Êx + $an.y, & l'on aura AB (2); D Cid = (5

La valeur de D eft facile à déterminer, lorfquon connoît le rayon 1 + «y du fphéroïde, car on a par l’article 1,

A—[[0p04q.[2fn.p. fin. g‘ (1 ay) +a(ÿ —y) .fin.p] —$r— San) + affdp .0q .finp VA æ qui donne D 2/fdpd0q.ÿ fn p.

180 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE XI ENT

S1 l'on fuppofe » o & y 1, les équations (6). (7) & (9) de Particle précédent, deviendront

V'Æ Ga. (1).

ddu

(ss 7=— 8: (lp Cr "ITS mr =, ddy

(= mg () + (EE) + (2).

La feconde de ces équations donne

p - (afin. 8 op) dy

dr, Rd) 1 ge): fin 0 +-/g . C ) .cof. 8

nu F2. EEE à pe

ae" e . fn.B— 7 . (2) scor8.

La troifièmie donne

» > LEGS inl= lg) —N. y Fe 1%), fin.g "fn.9 ] ET 8 en ajoutant ces deux équations membre à membre, & obfervant que M 12

donne te M LE ]—2. de _— fin. À on aura RE + lg (2) lg. (+ ing g: d . DD D cof.f MOULE Gr ut der Le -«t EM] Mr) : (9 GULTATNE

>2R >R cof.ÿ YR ed eue ra

fn, 9?

DEN NONCER E N.C ES 18x C'eft à l'intégration de cette équation aux différences par- tielles, que fe réduit alors fa détermination des ofcillations du fluide.

Il paroïît extrêmement difficile de l'intégrer généralement en y fuppofant A o , & à plus forte raifon en fuppofant A quelconque; car quoiqu'il foit facile de conclure la valeur de D de celle de y, cependant la première ne dépend pas, à proprement parler, de la feconde, fuivant un rapport analy- tique; tout ce que l’on peut faire dans f'état actuel de l’analye, eft donc de fatisfaire à cette équation dans les cas particuliers dont aucun ne mérite plus d'attention, que celui dans lequel on confidère le fluide, comme ayant été primitivement en équilibre.

Pour déterminer dans ce cas, les ofcillations du fluide, nous oblerverons que lon a par des réduétions fort fimples,

20R dR cof.ÿ 00 fee der NE

fin. K.{1 + 3co.28)./{cof. Tin.) CK.fn.28.fn.r.cof.r. co. nt T) 3 Kfin.Ë fin. cof. (29 2n1t 2%); l'équation {S) deviendra donc, en y fuppofant d’abord \ 0,

a

dy LE dy dy cof. 4 20 57) = 18.(-5) Gi l8.(=2. Goo Rs) fin,

+ JK.(1 + 360128). (of fin”) >(S2 + OTK .fin. 20 .fin.v.cof.r.cof. nt T) —+ 3/K.fin.6. fin.» . cof. (29 21 2 &) Il eft affez naturel de penfer que la forme x ./1 + 3 cof. 2 8) + x. fin.20 + x. fin.b*, peut fatisfaire pour J à cette équation, x étant fonétion de # feul, & x & x'' étant fonctions

de # & de #; en effet, fi l'on fuppole (=) = *,

182 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE 2) Ê J Pr ss ——— ) 4x", on parviendra facilement aux trois am équations fuivantes,

ddx

LE =?) + 61gx —= IK. (col. fin), "ir ) —+- Glgx' == GIK. fin. v .cof.v , cof. nt œ),

) + 618x" 31K.finv.cof(2® 2n6 2%),

Ces trois équations font faciles à intégrer par Îles méthodes connues, & l’on déterminera les conftantes arbitraires de

RE TR me a dx : dx° leurs intégrales, par ces conditions que x, (= AA ARTE X' (3), doivent être zéro, lorfque 1 o; il réfulte de

ces méme» euuditions, que les fuppotitions de 12 J=—x*, 20 x'° & de (———) 4x", font légitimes; car en différen-

tiant région, en x' deux fois de fuite par rapport à æ,

& faifant os

= = Je s', On aura

(= ) + Glgs'— 6IK. fin.y 2 co Ve cof, (0 AE EU

Or cette équation eft la même que l'équation en x’; de plus, les deux conftantes arbitraires de fon intégrale font les ne car Ho, l'origine du mouvement on a * 0,

» il eft clair que l’on a à cette origine, tr

nes & (=) = 0: partant s —104 E 03 donc s'— x", ou (FE) = 4

Si l'on difiérentie pareillement Lo en x deux fois de

fuite par rapport à æ, & que l'on fafle Fe = =) = 400 on aura

MES NSNCUR EN CE <. 183 (-— He ) + 6185" 31K fin .cof(29 201 2),

équation qui eft la même que celle en x”; & comme on a q q

à l’origine du mouvement, hs 0, Ef— di =,

4x", Lorfqu’on aura déterminé par ce La HE la valeur de y,

on aura celles de 4 & de v, en intégrant es équations )R

(5) = 85) + (2 Ra In) D ET EE Eos

& en' déterminant les conftantes arbitraires, de mure que

17 LL DU aura X— 15,

lon ait à l’origine du mouvement, # = o, Re —) = 0,

| ERNST ER

Suppofons maintenant S\ quelconque, & voyons fi la forme précédente de y peut fubfifter, & fi l'on peut toujours faire Li x AE + 3 cof. 2 8) —— X'. fin, 2 Ê —— x". fin.0?, ou , 3 = 2X.(3cof 8 1) + 2x". fin.0.cof0 + x". fin.05

x' & x” étant des fonctions de æ & de ft, telles que

d x" dx"! F £ ; lier Lt ; En Iniéprant

do" ces deux équations, on aura 6 8, fn æ) + b . cof. (@ œ), M d.fin2(p &) + d'.cof2(e x); donc f = 2%x.(3cof 0 x) —+ 2 fin. 8. cof. 8. [a. fin. ) + b.cof. (p x)| + fin. F, [a.fin.(20 2%) H 8, co. (22 22], Suppofons pour plus de généralité,

184 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Ve 4 = HOPPER + À®, co.

ei a .fin ©) a PA aN VE NE nr à

B.cor (g + f°. fin 6"

Ca a'.fin. (29 29%) AE p + p.fin.f...... + b'.cof.(2® 2%)

l'équation À, (2=)=5C. fin.0, donnera AD A /Cd@ .fin.f;

on aura donc par l'art. IY,

DC An a fin x) À + A, fin. Fr... fin. à. cof. à. "T2 B.cof. gs à trot + ÀŸ. in. &" AD 2 O2, « ee AG ps Des 5e 2: A AN AE ue fi B'.cof. Re » + 47. Br

À, AM, XP, ec, L, AU, A, &cc. étant des Coëfficiens faciles à détermi ati ité: XP Lit - HOT déterminer par l'article cité; A étant égal à ee si Pie , 1 8 d e . * & égal à RAS p°: G eft une conflante arbitraire TRS

qui peut étre fonction quelconque de 6; or, il eft clair que cette fonction n’eft autre chofe que la valeur de 4 D, lorf- qu'on fuppofe Y —= Roth eff. Vas + 47, cof V;

& comme on a SD 24/f0p0q.fn.p.y, on aura par l'art, °° pour G, une expreffion de cette forme

G—= © + 0, cof.8 4 a, cof. P.. . . . + 0, cof. #'} o, of”, &c. étant faciles à déterminer , & 0? étant égal à

PÉMLEN po. ss Hu, ?

partant

D'E sS'CH E N,.CLE S 185 partant DD 0 + 61°. cof. 0 + a, of. P...... + 07. cof. B'

a) 6 . a a.fn.(® w) jimbet. PT à fo i

+ b.cof.(® © + À, fin. 8 19 a'.fn{g æ) É LEA, fin. be. . voile _ £ [. fin, (] . «) gr F)+ bec. (eg %) + 49. fin. Did lei pret == "24, A7 —= 6 2, ME, Ti 0; 02; p "1; d'où il eft aifé de conclure, ; 8 8 a ox, CUE—VOLLA = td, A 7 Ta partant

SD md. (3 cof.O—— 1) dx in. 8 coû À _— max". Le ax d\x RE nr, + rx; léquation /S) fe changera ainfi dans la fuivante, D ee er ts]

fin. ç*

dd R >R cof. : dR br at nn Epter E (es /v

fin. $*

qui ne diffère de l'équation (S’), qu'en ce que g fe change

en g 2 æd\; d'où l'on voit qu'a ce changement près,

le cas de A quelconque, rentre dans celui de À 0, ce qui s'accorde avec ce que nous avons trouvé dans Part. IX, XXI V.

Confidérons maintenant le cas de 4a Nature, dans lequel n neft pas nul; au lieu de chercher à ramener, comme dans le cas précédent, la détermination des ofcillations du fluide

Mém. 1776, A a

186 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE à une feule équation différentielle, il eft plus fimple de confi-

dérer les équations (6), (7) & (9) de l'art. XX7Z, dont

elles dépenient, fous cette Fe.

AR = LT) ue) Lt Ge pu 0 De x fin, ÿ.cof. 4 ME d y" À (=) «fin. 8 em y' étant égal ane z étant égal ày.fin.8,

& y étant égal à 27. Pour fatisfaire à ces équations, (EE j'a rcn (ir pt 58 4e Y = acof.({it + + À), TR B.cof. (it + ST + A), V— C.fin. (it + + À), 3 & s tant des coëfficiens conftans quelconques, &a,a!,

b, c étant des fonctions de 8 feul: les trois équations précé- die donneront, cela polé, les FRET

Ce n Luigi ) set

7 DS AA == su) ; (Z)

) 2n1b .fin. ÿ.cof.f Feed tro gsa on tirera des deux dernières, *, cof. 4] b ifin.g. {5 4n° cof.f”) ? UE PC er 2 MM Ds Le mere EC: OR INA Li ifin. f. (— 4m cof, g*) 4

en forte que l'on SAONE b & c, & par conféquent les

vitefles horizontales / 2 PP: OT 6 E } . fin. 8, du fluide

D'E2 81 IS CRE NT CE NS: 187 Jorfqu’on aura déterminé a’. Silon fubftitue préfentement ces D 2 & que lon fafle fin. 0— x, & dx conftant, on aura

valeurs de ? & de c, dans l'équation ain /( 5 )—Isee,

2

ixa.(f 4n + 4n x dda"

= —lgçif.(i—xx) (f— a+ an x). (=) d & À IE +ilgr ir. (=). + 4 4n x) : (T) + lgsya"$(is+2n).(f—4n + anx) +16mx/1—xx)} Ig(E)x(axx) (Pan + 4x) (ix (SE) + 2054)

Cette équation renferme toute la théorie des ofcillations de la mer; il n'eft même pas néceffaire de l'intégrer , il fuffit d'y fatisfaire, car nous n'avons befoin que de connoître la partie des ofcillations du fluide, qui dépend de l'aétion du Soleil & de la Lune, & nullement celle qui eft relative à l'état primitif du fluide, puifqu'il eft évident qu'elle doit s'anéantir à la longue, en vertu des frottemens, & généra- lement des réfiftances que le fluide éprouve, & qui depuis long-temps l'auroient fait parvenir à d'état d'équilibre , fans les attractions du Soleil & de la Lune qui l'en dérangent fans ceffe. Pour fatisfaire à l'équation /T) , il eft néceflaite de connoître à & s ; il faut de plus, connoître en a; or, fi l’on fuppofe que le coëfficient de cof. {it + se + A}, dans À, foit N, & que celui du même cofinus dans AD, foite, on aura, a a . Le N'; on déterminera e par l'article XXIIT, Torfqu'on connoîtra la forme de 4, & pour y parvenir, on cherchera d’abord la valeur de à dans la fuppoñtion de A o; on fuppolera enfuite à lexpreflion de a , la même forme dans le cas de À quelconque, avec des coëfficiens indéterminés, & l’on en tirera la valeur de e, & partant celle de 4'; en fubftituant enfuite ces valeurs de a, & de dans l'équation /77), on déterminera les

À a ij

188 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

coëfficiens indéterminés de l’expreflion de 4. Cette méthode fuppole à la vérité, que la valeur de a eft de [a même forme dans les deux cas de ? 0, & de J quelconque ; mais ül eft facile de s'affurer par les articles IX & XXII, que cette fuppofition eft légitime, toutes les fois que la valeur de a peut être exprimée par une fonction rationnelle & entière

de fin. 8, & de cof. 0. »

Confidérons, cela pofé, les différens termes de lexpreffion |

de R;'on a par l'article XXI,

R = K.[cofÿ.cofy + fin.ÿ-fin.v.cof/p nt &) = K.cofy +5 King. [fin 2cofv°]

+ 2 K.fin.ge col. fin.v. cof.v« cof, (21 + æ )

+ EL. finf.fin..cot({2 nt + 2 29).

K, » & @ font donnés par la loi du mouvement de l'aftre en fonétions du temps 4; & fi l'on développe par la méthode de l'article XXT, la valeur précédente de À, on aura, 1. au lieu de Æ.cof. + + .tin.d. Lin.” 12 cof “] > une fuite de termes de la forme /X + K°°.fin.®) . cof.(it + A); 2.” au lieu de 2 À. fin. 8 . cof. 8. fin.» .cof.v.cof. 21 + m —@), une fuite de termes de Ja forme Æ”.fin.0.cof. Becof. (+2 + À); get au lieu de +X. fin.” . fin.” . cof. (an + 2m 2@), üme fuite de termes de la forme X”.fin. 0. cof. (it + 22 + A); K', K'° & À étant des coëfhiciens conftans quelconques. La valeur de à fera peu confidérable par rapport à #, dans les termes de la première forme ; car on auroit 0, fi Yaftre attirant n’avoit aucun mouvement dans fon orbite, auquel cas, Æ, » & @ feroient conftans ; donc les mouve- mens du Soleil & de la Lune dans leurs orbites, étant beaucoup moindres que le mouvement de rotation de Ia Terre, 4 eft très-petit par rapport à #, & il réfulte de l'article XXI, que fi l'on confidère l'orbite de Faftre, comme circulaire , À eft égal à zéro, ou à 2m, mt exprimant fon. moyen mouvement. Dans les termes de la feconde forme, i diffère très-peu de 7, & cette différence eft par l'article

DES S CIE N'C'E,S, 189 XXI, zéro, ou 2m, dans le cas de la circularité de l'orbite ; enfin, dans les termes de la troifième forme , z eft peu différent de 21, & cette différence eft encore zéro, ou 2», dans le cas l'orbite de l’aftre eft circulaire. Nous pouvons donc ranger dans trois clafles différentes , les termes de l’expreffion de R, & par conféquent ceux de y; la première comprend les termes de la forme /X° + K°.fin.8").cof. (it + A); ces termes font indépendans de æ , & la longueur de leur période eft proportionnelle au temps de la révolution de l’aftre dans fon orbite ; la feconde clafle comprend les termes de ta forme K°.fn.8.cof. 8.cof. {it + æ + A), dont la période eft d’un jour à peu-près; fa troifième comprend les termes de la forme À” .fin.® .cof.{it + + À), dont la période eft d'environ un demi-jour. Nous allons difcuter féparément ces termes & leur influence fur le flux & le reflux de la mer,

AhAEFYe Examen des termes de la première Claffe.

Les termes de cette claffe que renferme l’expreffion de À, & qui, comme nous venons de le voir, réfultent du déve- loppement de Æ.cof.& .cof.” + +Æ.fn.8fin.y", À’, cof.s + 3 À.fin.. [fn.v* > cof. “] , font vifiblement de {a forme /£° + K'"fin.8°).cof. {it + À); en repréfentant donc comme ci-deflus, par a, a &e, les coëfliciens de cof.(it + À) dans y, y & 2D, on aura par l'article précédent ,

PT IEEE ANS + KTxT. I £& £ De plus, il faudra fuppofer s o dans l'équation (7), & comme ? eft très- petit par rapport à #, on pourra négliger # eu égard à #°. Si l’on confidère enfuite Le fphé- roïde terreftre comme un ellipfoïde de révolution, la pro- fondeur de la mer fera / + g fin. 8”, en forte que l’on

aray = 1 + . fin. &, ce qui donne 7 x + _ 5,

190 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE g étant un coëfhcient conftant quelconque très-petit & du même ordre que /; l'équation /7) deviendra ainfr

Vs dda'

«ax [ri xx] = x. due [x 14 (ii) 4] Es 4 TT

{

pour y fatifaire, Pa ah 4 RO RU ER xt DE A0, 6 _ &c. Nous aurons par l'article XXTIT,

= ni Lo + 007 x +0 xt 067 ,x6 + &c.]

partant G)

De a en ee - Ci ë £ & €) RE entiers en fubftituant ces valeurs de a & de dans l'équation (7"}),

& comparant les coëfhciens des différentes puiffances de x, nous aurons une fuite d'équations dont la {r + 3°" fera

CN ET ue [ces 207 EN EP] = ar 6j [RP EU

q GATE pales Dis Mn ne es + +5) —(2r+2).(er+ 3). + [4 15 ]. , x A () 3 Si l'on A. que Îa fuite À + RE: «+ &c. . \ (r +) 2r +2 fe termine après le terme 4 M , ON aura non- (+2) G+3) : G+32) feulement # —10,# ©; mais encore « ==, (T + 32 ù , : e o, &c. de plus, on a par l'article XXII, : (r +1) (+3) Ca RS 4 d\r.h

ë TO G@r+5s).8

D'EIS SIC EE N C-E 19H

équation précédente donnera ainfi 4 q 4 d\r

== (| (ET A 2).{(2r OA] NE EN D Le Gr+2).(2r+ 3), + -0-ze] or fi l’on nomme 4” la denfité moyenne du fphéroïde ter-

reftre, on a à très-peu-près g +74”; on aura donc

2H

PE TT F DCR NT D) Je 2 + Sr + ( rt St) ( 5 3) On déterminera enfuite 4, 4°, 4°, AU #7, au moyen des r + 2 équations que donne la comparaïfon des coët- ficiens des puiffances de x.

Si l'on prend un grand nombre de termes dans la fuite PRES 3 RO, 5 ..Grc. OU, ce qui revient au même, fi lon fuppofe r confidérable, on aura à très-peu près 9 0, en forte que la valeur de a, que l'on déter- minera par la méthode précédente, fera la même à très-peu près que fi la profondeur de la mer étoit conftante; cette méthode peut donc fervir à trouver des valeurs approchées de a, dans cette hypothèfe de profondeur, qui, comme nous le verrons dans l'article fuivant, eft à peu-près celle de la Nature : il n’eft pas même néceffaire de prendre pour r un très-grand nombre, car en faifant par exemple, r 10, ona

FLE 1 ñ ; HE ET Eee nt

or cette valeur de 7 étant du mème ordre que / Nu ), peut

fans erreur fenfible, être fuppofée égale à zéro.

Il eft effentiel de prévenir ici une difficulté fondée fur ce que la mafle entière du fluide doit refter conftamment la même, ce qui exige, ainfi que nous l'avons remarqué dans l'article XII, que la double intégrale /fy04 . . fin. 8 {oithulle, en la prenant depuis 8 © juiqu'à 0 1804,

r92 MÉmotres DE L'ACADÉMIE RoYALE & depuis # o jufqu'à æ 3601; or il eft néceffaire pour cela que lon ait dans les mêmes limites,

o fadl . Dm . fin. Ü . cof. {ir + À), & par conféquent o fab . fin. À;

en fubftituant au lieu de a fa valeur que nous venons de trouver, il femble qu'il doit en rélulter une nouvelle équa- tion entre les coëfficiens #4, 4”, h°, &c. & comme on a déjà entre.ces mêmes coëfficiens, un nombre d'équations fuffifant pour les déterminer; en fubftituant dans la nouvelle équation leurs valeurs connues, on aura une équation de condition entre les quantités #, /, A & 4°, en forte que la folution précédente ne paroit pas s'étendre au cas général ces quantités font quelconques.

Cette difficulté ceflera d’en être une, fi nous faifons voir que lorfqu'on aura déterminé 4 par la méthode précédente, la quantité fa08 . fin. 8 s'évanouira. d'elle-même; pour cela, reprenons fa première des équations (Z) de larticle précédent, & obfervons que dans le cas préfent, elle devient

25 din —7/.(). Partant,

Jad8.fin8—=—7.1+H—=— Fire +,

H étant une conftante arbitraire qui doit être telle que fa08 . fin. 8 foit nulle lorfque 8 0, & comme on a dans

Ve

ce cas Îgz. (sy 2 —=10, {on aura 7 0; de

plus l'intégrale fa08 . fin. Ô devant fe terminer lorfque è Li

ÿ 180od, on a encore dans ce cas, —/g7 . (CE 0:

partant, on aura /a08 . fin. Ô o, pourvu que Ja valeur de a foit telle qu'elle fatisfaffe à l'équation / 7°‘); d'eù if fuit

DE VSNESNC PE NC ES. 193 fait que la condition d’une quantité de fluide toujours con£

tante, eft remplie par la nature même des équations qui nous fervent à déterminer les coéfficiens 4, 4, n°... &c.

L’analyfe précédente fuppofe que dans cof. {it + À), i n'eft pas exactement nul; mais il eft facile de s’aflurer que l'expreiison de À renferme des termes de la forme

(K° —— Ke x) - cof. À; pour déterminer la partie de l'expreflion de y, qui répond à ces termes, il faut recourir aux équations /Z) de l'article précédent, & Y fuppofer i o & s 0; elles fe réduifent alors, quel que foit 7, aux deux fuivantes,

db da° a fn 0—= ]. Er & o = 8 (5 /: d’où l’on tirera facilement comme dans Varticle XIE, re ; Eee ee Crete ce PE HE RSEU tan 5 AA?

en forte que la partie de l'expreflion de y, qui répond aux

termes de la forme /X° + K'"x). cor. À dans À, eft K°' cof. À n CS SN VE PSE V METE . [1 + 3 cof. 286]. Œ sd?

On voit par-à que les fuppofitions de ? o & de très- petit, donnent pour a des rélultats entièrement différens, & que ces réfuitats font fenfiblement les mêmes pour toutes les valeurs de i, quelle que foit leur petitefle, pourvu qu'elles ne foient pas nulles; mais il eft très-effentiel d’obferver ici que . les ofcillations du fluide qui dépendent des termes de a forme cof. “it —- À), étant extrêmement lentes, les réfif- tances en tout genre que le fluide éprouve, doivent les dénaturer d'autant plus que leurs périodes font plus longues, de manière que l'on peut fuppofer à à une fi petite valeur que fans être exactement nulle, elle donne cependant pour

Mém. 1776, Bb

194 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

a la même quantité que la fuppoñition de à 0. Nous fommes déjà parvenus à ce réfultat dans l'article X XI, en fuppofant que le fluide éprouve une légère réfiflance pro- portionnelle à la viteffe; on peut s’en aflurer encore à priori de la manière fuivante.

La partie de l’expreffion de y qui répond aux termes K cof. 8. cof. Ÿ + + À. fin. fin. » de l’expreffion de À, repréfente les ofcillations de la mer dans le cas elle feroit attirée par quatre Aflres dont les mafes feroient chacune le quart de la mafle de l'aftre S', & qui placés aux mêmes diflances que lui de l’Équateur & du centre de la Terre, auroient des mouvemens entièrement femblables, le premier fe confondant avec l’aftre S même, le fecond en étant conflamment à 90 de diflance en longitude, le troifième à 1804, & le quatrième à 2701; en effet, fi dans l'expreffion K. [ cof 8. cof.y + fin. Ô .fin.v . cof. nt— a )] de À, on change S'en +. S, ou, ce qui revient au même, # en + - À; que l'on y faffe fucceflivement @ égal à, çg +- 904, ® + 1804, g + 270, & que lon ajoute les quatre valeurs de À qui en réfultent, il eft vifible que leur fomme fera Æ cof. & . cof. —+ + K . fin . fin. v. H fuit de-à que fi les quatre Aftres dont il s’agit ne changeoïent ni de parallèle, ni de diflance au centre de la Terre, quel que füt d’ailleurs leur mouvement, le fluide foumis à leur attraétion finiroit à Îa longue par prendre l'état d'équilibre, & comme alors Æ & y feroient conftans, on auroit par ce qui précède,

K, fe p— + fin, = . (1 4 3 cof. 28). à

6g. (1 ——

Suppofons maintenant que foit le temps nêceffaire au fluide pour fe mettre en équilibre, en vertu des réfiflances qu'il éprouve & en partant d’un état donné, & que dans cet intervalle, Æ & y changent extrêmement peu; il eft clair que lorlqu'après un temps confidérable, # & » auront

DES VS IC EN, GE Ss. 195 éprouvé un changement fenfible & feront devenus'Æ &'», le fluide prendra l’état d'équilibre qui convient aux nouvelles quantités À & ‘v, & qu'ainfi l’on aura

Æ, [cof 'y* + fin, ‘*] a a A nn s JA on peut donc employer alors généralement lexpreffion

_…. Ke. [cof fin. r] RE TT 6g. (1 A CA

K & y étant confidérés comme des fonctions du temps #, qui varient très-peu durant le temps 7°: l'exactitude du réfultat précédent dépend de la petiteffe de ces variations & de F'in- tenfité de la réfiftance ; le moyen le plus fimple de juger de ceite exactitude dans un cas donné, eft d'imaginer d'abord les quatre aftres précédens müs dans le plan de l’Équateur, & le fluide en équilibre; de tranfporter enfuite par la penfée ces aftres fur le parallèle le plus éloigné de l'Équateur auquel ils puiffent parvenir , & de Îes faire mouvoir fur ce parallèle jufqu'à ce que le fluide ait pris l’état d'équilibre qui convient à ces nouvelles pofitions ; fi le temps néceffaire au fluide pour prendre ce nouvel état d'équilibre, eft beaucoup moindre que celui que les aftres emploient à parvenir de l'Équateur à leur plus grande déclinaifon, on pourra fans erreur fenfible, faire ufage de la valeur précédente de y.

Quoique nous ignorions la loi des réfiftances que la mer FES il eft cependant très-vraifemblable que ce temps eroit confidérablement plus petit que trois mois, & quil n'excéderoit peut-être pas douze ou quinze jours: on peut donc fuppofer relativement au Soleil, que la partie de l'exprele fon de y, qui répond aux termes Æ , cof. 8* . cof. »° + + K fin 8°. fin. y, eft

2 : 2 fi + 3e co 20].

PTT Bb ij

. (1 + 3 cof. 28).

6g. (1

196 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoyaALe

Cette fuppoñition eft moins exacte pour fa Lune à caufe la rapidité de fon mouvement, mais vu ignorance nous fommes fur {a nature & la loi de réfiflance qu'éprouvent les eaux de la mer, il paroît impofhble de fixer par la théorie la valeur de y correfpondante à ces termes; nous nous en tiendrons conféquemment à Îa précédente, l'erreur qui en rfulte étant de peu d'importance dans {a théorie du flux & du reflux, puifqu'elle ne peut influer fenfiblement que fur les hauteurs abfolues des eaux, relativement aux différentes déclinaifons de la Lune, & nullement fur les différences de la haute à la bafle mer.

ORNE Examen des termes de la feconde claffe.

Les termes de la feconde claffe que renferme l’expreffion de R, & qui, comme nous l'avons vu, réfultent du déve- loppement de 2X°.fin.y.cof.r .fin.0 . cof.8 . cof. (nt + a —®), font de la forme Æ".fin, 8 .cof. 8. cof. (it + © + A); il faut donc fuppofer 5 1, dans l'équation /7) de Far- ticle X XIV, que l'on pourra mettre ainfr fous cette forme,

SNS °2 LS 2 2 2)2 2% .a.(1 4n H 4n X/

DL) vf xx)] = leg VO NX) ——

dx dx d a da" + 4n leg ix (a xx). ( = ) + an lgr ii -xx) (=) + lgga' [(i2n) (fan + ax) +i6n x. (1—xx)]

te, sat (a—axx) (Ë—'an + aqn x) [ixe en + 2#a'f;

-or fi l'on y fuppofe, comme dans l'article précédent, 7 = x

LL , x, & que l'on fafle

a == fin. 8 .cof. à. Lf + FA “not MES AanDS et eee Fiés fin. &”]-

il eft aifé de s’affurer par un calcul analogue à celui de l'article

PEMS LISTE "N CHE: s. 197 précédent, & par quelques confidérations fort fimples fur la formation de l'équation /7), qu'elle fera fatisfaite, pourvu que l'on ait

7 ( 3d\ # 4 3) A mr (SN SMS he ü ar+s) A? 1 $

ce qui s'accorde avec ce que nous avons trouvé par une autre méthode, dans Varticle XV1; quant à la condition d'une quantité de fluide toujours conftante, ou, ce qui revient au même, à l'équation o /fy0æ.06 fin. 0, elle eft évidemment fatisfaite, parce que l’on a Jdæ.cof. (it + æ + À) 0;

mais pour ne pas nous embarraffer ici dans des calculs inutiles, nous fuppoferons, conformément à ce qui a lieu dans la Nature, que à eft à peu-près égal à », en forte qu'en cherchant à fatisfaire à l'équation (7), nous négligerons la différence i n; cette équation deviendra aïnfi,

x .a.(3 4xx) LE " 2 2 dd = gra xx). (3 AK Jar)

3 da’ u NET ME) (5 rat) Æ Jgra" [165 (x xx) 3(3 4*)] d7 2 2 d

+ les Xx).(3 4x). [x de À) + 2xa"];

or on peut y fatisfaire en fuppofant d f.fin.B.cof. 0 fx {1 xx);

car alors, on a par l'article X XIII,

À d\ pe == tr ei fs V(i— xx) = ——— XVI xx); K* de l'équation a « A SALE - fin. 0 . cof. 6,

donnera donc, ? 3 À

a [A PTE av xx).

198 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE En fuppofant donc dans léqnation difiérentielle précé-

dente, 7 —= x + + x, & en y fubftituant ces valeurs

de a & de a', on trouvera facilement qu'elles y fatisfont, pourvu que lon ait SW g

Re DID TA A

Il fuit de-là que Ia partie de l'expreffion de y qui répond au terme À .fin. 8 . cof. 8.cof. {it + æ + À) de l'expreffion de R, eft à très-peu près,

29

31 2 GENS ve )—% s

. K'fin.3. cof. 8. cof. (it + + A),

& ce réfultat eft d'autant plus exa@ que ? diffère moins de ».

Si lon défigne par Z. À” fin. 8 .cof. 8. cof. (it + æ + À), la fomme de tous les termes de la forme

fin. 8.cof. 8 . cof. (ét D | A), .

que donne Îe développement de R, & par F, la partie de l'expreffion de y, correfpondante à cetie fomme, on aura

Y— == Fi ZE." .fin.8.cof.8. cof. (it + + À);

3 2 248 (1 D ) 8 s À

or tous les termes de 1a forme K' fin. 8.cof. 0 .cof. (if + æ + À) dans À, venant du développement de 2. K..fin. v .cof. v.fin. 8 .cof. 8 .cof. (nt + æ CJA on a SUMUE "lin, D Meof HAE (it + = + À) 2X .finv. cof. v.fin 0. cof.® . cof. (nt + æ @);

Est} SCIENCE Ss. 199

4 Kg . fin. v . cof. y . fm. 6. cof.ÿ af à 29g + (1 MT Rp

.cof. (ntm —@),

équation à laquelle on feroit directement arrivé, en n'ayant point égard aux variations de Æ, » & @, & qui par cette raifon, eft d’autant plus exacte que ces variations font moindres dans un temps donné.

La valeur de Y eft la plus grande poffible, lorfque nt © et égal à zéro, ou à 180od, & par conféquent lorfque Faftre attirant pafle au Méridien de l'endroit on obferve, & f1 la plus grande valeur pofitive de Ÿ a lieu lors du pañlage de aftre dans la partie fupérieure du Méri- dien, fa plus grande valeur négative aura lieu lors du paffage de laftre dans la partie inférieure du Méridien, & récipro- quement. La difiérence de la plus grande valeur pofitive de Ÿ, à fa plus grande valeur négative, ou, ce qui revient au même, le double de la plus grande valeur pofitive, donne conféquemment la différence des deux marées d’un même jour , qui fera d'autant plus grande que le coëfficient

Kg . fin. v. cof. v . fin. ÿ . cof. e ET Et hr der res ha PASSES plus confidérable ; or les

3 À ; 2q9g(1 ne FU rit s

obfervations ayant fait voir que cette différence eft extré- mement petite, on doit en conclure que ce coëfficient efk très-petit lui-même, ce qui fuppofe à 4 une valeur nulle ou prefque nulle, & comme la profondeur de la mer eft égale à 7 + g.fin. 8, il en réfulte que pour fatisfaire aux phénomènes du flux & du reflux, cette profondeur doit être à très-peu-près conftante , ce qui s'accorde avec ce que nous avons trouvé dans l'art, XIX.

I réfuite des obfervations faites dans nos Ports, que dans les fyzygies, la marée de deflus eft un peu plus grande en Été, & un peu moindre en Hiver, que celle de deflous, ce

200 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

qui demande que e F foit une DIQ DT) = Re 248 ( T D de, ; > c d\ quantité pofitive; or le dénominateur 2 A mere 3,1

étant néceffairement négatif à caufe de la petiteñle de 7, Je numérateur doit être pareïllement négatif, ce qui femble indiquer , comme nous l'avons déjà obfervé dans l'ar. XX, que la mer eft un peu plus profonde aux Pôles qu'à l'Équa- teur; mais la difiérence des deux mar“es d’un même jour n'étant tout au plus que + de leur hauteur abfolue, eft du méme ordre que la difiérence à », que nous avons négligée dans l'équation (1) ; il pourroit donc arriver qu'elle fut le réfultat de la petite correction qu'exige la fuppofition de i— », dans le cas la profondeur de la mer eft conf- tante. Un moyen très-fimple de s'en affurer, eft de calculer les diflérens termes de la valeur de Ÿ, en fuppofant dans léqua-

tion /Z), i quelconque par rapport à #, & 7 x + _ #5

car nous avons vu que l'on pouvoit toujours avoir une expreflion finie de ces termes, dans le cas zn q 3 À s 7 ; De(2r + sr +3 F4

fe ar + 5) or pour peu que r foit confidérable, cette valeur de 4 fe réduit à très-peu-près à zéro, &. l'on a le cas d’une profon- : deur conftante; mais il feroit inutile d'entreprendre ce calcul qui n’a d'autre difculté que fa longueur, parce que les petites corrections qui en réfulteroient, font du même ordre que celles qui font dûües au frottement & à la ténacité du fluide, auxquels il n’eft pas poflible d’avoir égard, vu limpoffbi- lité de connoiître la loi de ces réfiftances. Nous pourrons donc confidérer dans la fuite, fans craindre aucune erreur fenfible, la profondeur de la mer comme conftante & égale! à J}; dans ce cas, on aura à très-peu-près Ÿ = o, &

1 (>

DUEMSMNSNCUIEUN CES 207

K RD 2 fin, ». cof.» . fin. à. cof. 9; d'où fou conclura

a’ ==

par l'art, XXIV,

K B— 5. fin.v.cofr.fin.8, z K cof, f C— —: “fin. 7. cop. ss

il fuit de-Rà que fi l’on nomme % & U, les parties de z & dev, qui correfpondent aux termes de la feconde clafle de lexpreflion de À, on aura

2 À DIR .fin.v.cofr.cof (nt + ® ?), K {. D _ «fin cor. RE «fin (fm 0).

En confidérant avec attention ces expreflions de 7, & de U, ïl eft aïfé de voir qu'en n'ayant égard qu'au terme 2 À. fin. ». cof. y .fin. 8. cof. 8.cof. (nt + æ ®) de l'expreffion de R, & à la force que ce terme repréfente, les molécules fluides fe mouvent à très-peu-près comme fr elles étoient ifolées, en forte qu'elles n'ont aucune réaction fenfible les unes fur les autres. Imaginons en effet, une tranche de fluide comprile entre deux Méridiens & deux parallèles infiniment proches; il eft clair que la valeur de 4 étant la même pour toutes les molécules fituées fous le même Méridien , la largeur de la tranche dans ce fens reftera tou- jours la même; mais à mefure que le fluide coule vers l'Equa- teur, l’efpace compris entre les deux Méridiens augmente, d'où il fuit que la largeur de [a tranche augmentant dans le fens du parallèle, le fluide devroit s’abaifier, fi en vertu de la vitefle des molécules de cette tranche dans le fens du parallèle, les deux Méridiens qui la renferment ne tendoient pas à fe rapprocher, & à diminuer fa largeur dans le fens de la longitude ; or ïl eft facile de saflurer que la dimi- nution que reçoit cette largeur par la valeur de U/, eft égale à l'augmentation qu'elle reçoit par le mouvement de la tranche vers l’Équateur; d’où il fuit qu'elle eft toujours conflante

Mém, 1776. Cc

202 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE

dans le fens du parallèle, & qu'ainfi la hauteur de la tranche n’eft point fenfiblement altérée par le mouvement du fluide; c'eft la raifon pour laquelle, dans le cas la profondeur de la mer eft conftante, la différence des deux marées d’un même jour eft prefque infenfible, Je me fuis un peu étendu fur ce phénomène, parce qu'il eft très-important dans la théorie des marées, & que d’ailleurs il eft entièrement contraire à la théorie connue du flux & du reflux de la mer; pour le faire fentir d’ane manière frappante, déterminons d’après cette théorie, pour la latitude de Breft, qui eft de 481 22{

”, la différence des deux marées d’un même jour, lorfque le Soleil & la Lune ont 20 degrés de déclinailon méridio- nale , & font en oppolition ou en conjonction.

Si l'on prend pour unité la différence de la marée de deflus à la baffle mer, on aura par Particle XLX, fuivarit fin. 40, fin. 834 14 10"

(cof. 6842255")?

différence de la marée de deffous à la baffle mer : or, cette quantité étant égale à 5,703, il en réfulte que la différence de la marée de deffous à la baffle mer, eft près de fix fois plus grande que celle de la marée de deflus à la bafle mer, & cette différence feroit plus confidérable encore, fi le Soleil & la Lune avoient une plus grande déclinaifon méridionale : cependant, une fuite d'obfervations faites avec foin pendant plufieurs années, donnent ces différences prefque égales pour les deux marées (Voyez les Mémoires de l'Aca- démie pour l'année 1714). M. Daniel Bernoulli, dans l'article XI de fon excellente Pièce fur le Flux & le Reflux de la Mer, cherche à rendre raifon de cette égalité des deux marées d’un même jour, par le mouvement de rotation de la Terre, qui, fuivant ce grand Géomètre, eft trop rapide pour que les marées puifent s’accommoder aux réfultats de la théorie, Mais il fuit de ce que nous avons dit dans l'article XIX, que malgré la rapidité du mouvement de rotation de la Terre, les deux marées d’un même jour pourroient

la théorie ordinaire, 1 —- , pour la

nt Esisu Se CURE Nr CES 203 être fort inégales, fi la mer n'avoit point par-tout la même profondeur ; 2.” que dans le cas elle a une profondeur conftante, ces marées pourroient être encore très-inégales , fi l'on fuppoloit la Terre immobile, en tranfportant en fens contraire, au Soleil & à Ja Lune, fon mouvement angulaire de rotation ; on pourroit cependant dire alors avec M. Ber- noulli, que la rapidité du mouvement de ces deux aftres empêche les marées de s’accommoder aux conclufions de la théorie : il me paroit rélulter de ces confidérations, qu'il n’y avoit qu'une explication fondée fur un calcul rigoureux tel que celui que nous avons donné dans l'article XINX & dans celui-ci, qui pût mettre à l'abri de toute objection à cet égard, le principe de la gravitation univerfelle.

ROC VOLE,

Examen des termes de la trojfième claffé , à conjeétures fur la profondeur moyenne de la mer.

Les termes de cette claffe que renferme l’exprefion de R, & qui, comme nous l'avons vu, réfultent du développement de +Æ°. fin. ® .fin.”.cof. (ant +- 29), font dela forme Æ°.fn.8& .cof. {it + 2 + À); il faut donc fuppofer s 2 dans l'équation /7) de l'article X XIV; or, fi lon y fuppofe comme dans les articles précédens,

D x + -- x, & que l’on fafle

a— fin.&. [p + p°.fin.8 + p©. fin. 88, + po fine]; il eft aifé de s'aflurer par un calcul analogue à celui de l'article XAV, qu'elle fera fatisfaite, pourvu que l’on ait

= 27

3 À

@) (ar+ 5) A ® Lu 4 , ce qui s'accorde avec ce que nous avons trouvé d’une autre manière dans l'article X V1, & comme on a ete (iis im AILE 0: Cci

gli

[2 + sr + Sr un ]

f 204 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoYALE Ia condition d’une quantité de fluide toujours la même, eft néceflairement remplie.

En fuppofant r un nombre un peu confidérable, on aura à très-peu-près, le cas d’une profondeur conftante; ce dernier cas étant celui de la Nature, on peut donc déterminer d’une manière très-approchée, par la méthode précédente, les ofcilia- tions de la mer dépendantes des termes de cette troifième clafle, quelles que foient la denfité 4 & a profondeur /.

i différant très-peu de 2 », on peut, comme nous l'avons fait dans l'artick précédent, relativement aux termes de la feconde claffe, n'avoir aucun égard aux variations de #, » & @ dans le terme + Æ.fin. É.fin.v”.cof. (2 nt + 2 29); on n'aura ainf qu'une feule valeur de a à calculer, & l’expreflion de y, correfpondante à ce terme, fera a. cof. (znt+-22@ 29); elle fera à fon maximum lorlque 271 + 2æ® 29 fera égal à zéro, ou à 1804; d'ou il fuit que fi la plus grande valeur politive a lieu lors du paflage de l'aftre par le Méri- dien, fa plus grande valeur négative aura lieu environ fix heures après: le double 2 4 de la plus grande valeur pofitive de cette expreffion, donnera donc la différence de la haute à la balle mer. Or, fi la profondeur / influoit d'une manière fenfible fur la valeur de 4, on pourroit par des obfervations exactes fur les marées , faites dans les mers iibres & loin des continens, déterminer avec affez de précifion, la profon- deur moyenne de la mer fur laquelle on n'a formé jufqu'ict que des conjettures vagues & incertaines: cette confidération mérite d’autant plus d'attention, que nous n'avons peut-être que ce feul moyen pour connoître un élément aufii impor- tant de la théorie de la Terre; c’eft ce qui me détermine à donner ici le calcul des hauteurs des marées pour différentes profondeurs ; je ferai, pour plus de fimplicité, abflration de la denfité de la mer, parce qu'elle n’eft pas bien connue, & que d’ailleurs, d’après les obfervations faites fur les attractions des montagnes, eile paroït être beaucoup moindre que a denfité moyenne de la Terre, en forte qu'en la regardant

DIEMSMISLCLUIE NICE S, 205$

comme nulle, nos réfultats s’'éloigneront moins de Ia vérité,

ue les obfervations auxquelles on pourra les comparer, & qui dans les mers les plus libres, font modifiées par un grand nombre de circonftances étrangères. Pour déterminer préfen- tement le terme à. cof. /2 nt +- 2 29) de l'expreflion de y, qui correfpond au terme

Le : 2 = «fin.#". fin.bcof. . {2nt + 2m 2)

de l'expreffion de À, on pourra faire ufage de la méthode que nous avons indiquée ci-deflus; mais on peut le trouver plus fimplement de manière fuivante. Pour cela, nous obfer- verons que la fuppoñition de À o, donne par l'article

UXXIV, à a #

pothèfe d’une profondeur conftante revient à faire TR dans l'équation / 7) du même article; fi Yon y fuppofe enfuite s 2 & i 2n, & que pour abréger l'on fafle

+ fin. Ÿ . fin. &; de plus, l’hy-

an KE * fin. PE =) 27 & £ © 6, elle deviendra 2 2 dda À da Dix (a #9) 0e) x (=

x) + 46%"; [R)

pour fatisfaire à cette équation, fuppofons

24a,.(4 *x°

a A + À°. x + A7. tp A0, XSL &e, nous aurons généralement entre les coëfficiens AC+V,, A0 & AM), l'équation © AT". (ar +2r—4)— A0. (ar 1-1) +uA?, Cette équation eft aux différences finies du fecond ordre,

& Ton déterminera les deux conftantes arbitraires de fon antégrale, au moyen des valeurs de À & de 4”; or, la

s.

206 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE ROYALE

fubftitution de lexpreflion de 4 dans l'équation /R), donne

= o, & A 1 6C; il refte préfentement à intégrer l'équation précédente, ce qui paroît wès-difhcile; nous nous bornerons ainfi à déterminer fucceflivement , au moyen de cette équation, les valeurs de 4°, 4°, &c.

En y faïifant r— 1, A o & A 16, ontrouye l'équation identique o 0; en y faifant r 2,0ona o 8 AY $ + u A, équation au moyen de laquelle on détermineroit 4°, fi l'on connoifloit 4°; fi lon fait r 3, on aura o 20 A* _— 54 49 + L AP, équation au moyen de laquelle on détermineroit 4“, fi l'on connoifloit A°; on verra de la même manière que la connoif- fance de A dépend de celle de 4%, & ainfi de fuite à l'infini, d'où il femble impoffible d’avoir la valeur de À; voici comme on peut réfoudre ce cas fingulier qui peut fe préfenter dans d’autres circonftances.

Suppofons que la fuite À + A .x° + A x 1 407, x6 + &c. fe termine après le terme A°+°,x#7+3, ou ce qui

revient au même, fuppofons A°+*? o, A+? 0, ATT# o, &c. nous aurons les équations

o— BAY —— $ 4% + p A,

o 20 A 14 A9 + u A”,

0 36 A 27 + p A,

EN : E ss pe ; La :(P)

Dr

d A. [2.(r—1) +3 .(r—1)]+ AT o —— At [2 + 371] + u.AÀ°,

D p ACTE;

en faifant abftraction de la dernière de ces équations, on aura un nombre 7 d'équations au moyen defquelles on pourra déterminer les 7 quantités 4°, 4°, 4%,....Af+?, & {1 l'on fuppole

DES SCIENCES. 207

ROUTE 37, me L nes po 2.(r— 1) + 3.(r )—2p. lv st], : # = (t— 2) + 3(r— 3 ef) 2; ra) aire) ap ere, 2 LE 5 L—3) + 3(r —3)] D en SC Rs ] &c. par peste fete (Je AD mm (= TAG =œ3), PO A À [2 | 72 ST PE ET TE (13), «; RESE2E h pourris 24 ï A = PSS) , À! pr = 7) . À ms a? 2h on aura donc, eh PRG GOT te AUD He À A COUPART AP TRIO ES 2 jp 24 pm pe EEE + NT AN TR NE SRE MES a Gt HLVOL MO) ENS A Le Une ie 2H 4m oh .h qe) #7, Ces valeurs d Fr ———. APE TT 6 iseues aan sue RIT SR ET AMEN MATE m

A”, A°, A®, &c. fatisfont aux équations /f), fi lon

excepte la dernière de ces équations; mais fi l’on ajoutoit au T+ 1 2r7+60

»7 . —/ Ce fecond membre de l'équation /R) le terme CCC EL

il eft vifible que cette dernière équation {e changeroit dans

la fuivante, SRE e DEN) 7) CRAN AT ENS

+ mu ATT?,

Dr

ce qui donneroit pour A+” la même valeur que précé- demment; d’où il fuit que l'équation finie

a 1 CA tt AD x pe dd CE ES

208 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoyALE fatisfait exactement à l'équation différentielle

p = xx (Sr) x)

TH e ar+6 À .* £ X UYX .X 2a.[4 mx] + 46.x @) @) m) r+r 2r+6 Si le ter ea toit extré 1 le terme 0 me 0 ctoit exirémement petit;

on pourroit fans erreur fenfible, employer l'équation précé-

dente au lieu de léquation /R), & l'erreur feroit d’autant

moindre que ce terme feroit plus petit; or, quel que foit u,

il eft facile de s’aflurer que l’on peut toujours fuppofer à r

une telle valeur que ce terme foit moindre qu'aucune gran- r+:

deur donnée, en forte que devient

@) @) @) NUS Es stats à 12

infiniment petit, lorfque r eft infini.

Pour appliquer la théorie précédente à des profondeurs déterminées, nous choïfirons celles qui répondent àu 20,

2n°

ee. RER pu rre SY4 / 3 N = 6}, ti ES SE iétaitégalta Fe ie rofondeur / de la mer fera dans ces quatre hypothèfes, Ë q YP

2 2 Phi 2 , Ÿ TE on on-aslicommet Janus 10g Rs | ra 1

= & le rayon de la Terre que nous avons 2

pris jufqu'ici pour unité, eft de 1445 lieues, à raifon de 13573 pieds, ou d'environ 2262 toiles par lieue; d’où il fuit que la profondeur de la mer relative aux quatre valeurs précédentes de u, eft de 1 lieue, de 1 lieue, de 2 lieues & de 4 lieues; confidérons d’abord le cas de uw 20, ou d’une demi-lieue de profondeur.

Si l'on fuppofe r 12, ou ce qui revient au même, f4 l'on confidère treize termes de la fuite re + A°. x* + x + [CA on

DES SCIENCES. 209 on trouvera 00,5 :C: AE 000 T .C; AS) 50582.6, A ——6,;523.6;

AM = 724486; AM ——> 52290706: AT 1,0987.6:., AM——0,22$1.0; A®/—— 0,03434.6; A7 —— 0,004078 .6; A —— 0,0003889.6; A? 0,00003039.6 A 0,000001876 .C.

ri ep +6 = =] - 77» qu'il faudroit ajouter à l'équa- su EAU

tion différentielle /R), pour que l'équation

D ARE APE re ART AG, 6, y fatisfit exactement, étant égal à 2 pu AT, 7% CA eft conféquemment égal à 0,000075046.x°; or, ce terme étant exceflivement petit par rapport à 46 .x°, peut fans erreur fenfible, être ajouté à l’équation /R), en forte que l'on doit regarder comme très-approchée, la valeur fui-

vante de 4,

Le terme

0,5 + 10,0931.fin. & + 5,0582 . fin. 0* —— 6,5523 . fin. 737 244:.fin. 3,7290 .fin. 1,0987.fin. 0,22$1 .fin 8*— 0,03434.fin. 0,004078 .finB®— 0,00038809 .fin. 0,00003039.fin.—0,000001876 . fin, &*

a C.fn.d.

On peut même négliger dans les coëfficiens numériques des dernières puiflances de fin. 8, les chiffres qui occupent après la virgule, la cinquième place & les fuivantes, parce que dans le calcul des coëfficiens des premières puiflances de fin. 0, nous n'avons porté l'exactitude, que jufqu'aux dix millièmes inclufivement, ce qui eft plus que fufhfant dans ces recherches. 4

Men. 1 7764 D d

ah

210 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Si l'on fe rappelle maintenant ce que nous avons dit dans

les articles X XV & XXVI, ïl eft aifé d'en conclure, que

lon a généralement dans la fuppofition de 4 = o, K f.

BY ms «(co fn). LE nt RS LE = z —+ aa, cof. (2nF + 2 209);

or, en fuppofant que les quantités Æ, » & @ font relatives au Soleil, & que 2 exprime fa moyenne diftance à la Terre, & mr fon moyen mouvement, on a par la théorie des

£ . nt if . S _—_— Zi # orces centriluges, pe ÿ partant 37 LEMRT 3 88 : Ï Des Len : FF CET TU Ga 000000003889

Cette quantité eft une fraction du rayon de la Terre que nous avons pris pour unité; pour la réduire en pieds, il faut donc la multiplier par le nombre de pieds que renferme ce rayon, c'eftà-dire, par 1445 x 13573 pieds; on aura . S a K ainfi = 28.g £ cette quantité réciproquement comme le cube de la diftance: actuelle du Soleil à la Terre, au cube de fa moyenne diftance.

0?,7620; & il faudra faire varier:

Si lon nomme enfuite e, le rapport de la mafle de la Lune divifée par le cube de fa moyenne diftance à la Terre, à la mafle du Soleil divifée par le cube de fa moyenne dif-

a KE : tance, on aura pour la Lune —— e.0°,7629, quantité 2

qu'il faudra faire varier encore réciproquement comme le. cube de la diftance actuelle de la Lune, au cube de fa moyenne diflance; il fuit de-là, que fi l’on défigne par » & @ pour la Lune, les quantités que nous avons nommées y & @ pour le Soleil, aura en vertu des actions. réunies: de ces, deux aflres, dans eas la mer n'a qu’une demi- lieue de profondeur , & par conféquent 4 = 20+

DE SIDE EN CES, 21F 1 + 3.cof. 20

ay == A CN drain D 1 dons 2 fin + [LES (con *—+finv)] 0,5 —+ 10,0931 .fin. 6

= 50582 . fin. 6%

6,5523 . fin.

7:7244 + fin.6

3,7290 . fin."

+ 07,7 620.fin.°. 1,0987 . fin.0* 0,2251 .fin.8 *

0,034 . fin.0'°

0,00408 .fin. 8'S

eraim. v? .cof. (2 n1+27—29) Éodir, .cof. (2nt+2%—2%

0,00039.fn. 0,00003 fin.

Si l’on fuppole le Soleil & la Lune dans leurs moyennes diftances à la Terre, & en oppolition, ou en conjonétion dans le plan de l'Équateur; f1 de plus, on fait avec M. Daniel Bernoulli, e 5, on trouve 19,85, pour Îa différence de la haute à la baffle mer à lEquateur ; mais une - fingularité très-remarquable , eft que Îa baffle mer a lieu lorfque les deux aftres font dans le Méridien, & la haute mer lorfqu'ils font à l'horizon, en forte que l'Océan s’abaiffe à l'Équateur, fous l'aftre qui l’attire: en avançant de l'Equa- teur vers les Pôles, on trouve que vers le feizième degré de latitude tant boréale qu'auftrale, la différence de la haute à la baffle mer eft nulle; d’où il fuit que dans toute la zone comprile entre les deux parallèles de 16 degrés, la baffle mer a lieu lors du paflage des aflres par le Méridien, & qu'au-delà de ces parallèles, la haute mer a lieu à ce même inftant.

En comparant ces rélultats aux obfervations, on voit qu'il eft impoflible de les admettre: car d’un côté, la diflérence entre la haute & la baffle mer dans les fyzygies , eft moindre que 19°,85, dans les mers libres fituées fous l'Équateur ;

Dd i

212 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

& d’un autre côté, le moment de la haute mer approche beaucoup plus de 'inflant du midi, que de celui le Soleil eft à l'horizon. Nous pouvons détie aflurer que la profondeur moyenne de la mer, n'eft pas d’une demi-lieue.

Dans le cas de 10, & par conféquent d’une licue de profondeur, on trouvera par un calcul analogue au précédent,

1+3.cof.2f renal

ay 0°,7629.( cof. fin + e. (cof.v*—<fin.y*)]

0,5 0,1245S . fin.b 0,7028 . fin.b*

0,4297 . fin.bf e. fin. ”* £ : 0,1270 . fin.b° cof. (2u1+2m—29")[ L P : | + © ,7629 .fin. ê . His 0,02} ; fast iot $ RUE fin.

0,00288 .fin. 0 -cof. (2n1+2m—29))

0,00026 .fin.ÿ'# 0,00002 fin. 06

En fuppofant le Soleil & la Lune dans leurs moyennes diftances, & en oppofition ou en conjonétion dans le plan de Équateur, & faifant comme ci-deflus, e— À, on trouve: 4,86, pour la différence de la haute à fa bafle mer à l'É- quateur. L'inflant de la bafle mer, eft celui du midi, depuis TEquateur jufqu'au trente -feptième degré de latitude, tant boréale qu'auftrale la différence de la haute à la ba mer eft nulle, & au-delà duquel l’inflant de la haute mer arrive à midi; or ces réfultats étant contraires aux obfervations, om

eut en conclure que la profondeur moyenne de la mer, u'eft pas d'une lieue..

Dans le cas de # 5, ou d'une profondeur de deux lieues, on trouvera.

DES" SICME NC EE 217 #y —0"?,7629 HE 3 [cof.” Lin. + (4Ë (co. Ve Lfn.v”)] 0,5 + 3,0980 . fin.® + 1,6237 . fin. MUR. re 6 + 0/,7629.fin.0. 54 0,3619 - fin. .Cof.(2nt+2am— 29) ; —- 0,04596 . fin. LATE 0,00379 .finf"°

“h O,000211.fin0

Et lon aura dans les mêmes fuppoñitions que ci-deflus, o?,o9, pour la différence de la haute à la baffle mer à lEquateur; mais ici l'inftant de fa haute mer, eft pour tous les climats celui du pañlage des aftres par le Méridien, La différence 30?,09 , étant beaucoup plus grande que fuivant les oblervations, on ne peut fuppoler à la mer une profon- deur moyenne de deux lieues. D:

Enfin dans le cas de w À, ou d’une profondeur de quatre lieues, on trouvera

1+3.cof.2f

.cof.(27nt+2m—29)

ay 0},7629 .(——

». $ [cof. P— in. + es (co. Mit zfinv”)]

0,5 + 0,3752 . fin. b 4 2e nav + 0,0783 . fin.b & © .cof. (2nt+2@—2 <+-o?, 62 fin. 8°. —+ 0,00 8 . fin. 06 L ( 211+2 ?, à k < . 4 == fin as —+ 0,00047 .fin.b5 DEN —— 0,00002.fin.0 ° OP REERe—2p,

L'inftant de la haute mer eft ici comme dans le cas précé: dent, celui du pafage des aftres par le Méridien, & lon trouve dans les mêmes fuppofitions que ci-defius, FR, pour da différence de la haute à la baffle mer à l'Equateur. Ces rélultats étant aflez conformes à ce que l’on obferve, nous n'avons. aucune raifon de rejeter une profondeur moyenne de quatre lieues; mais fi la différence SF r27, paroifloit trop confidérable , il faudroit admettre alors une

214 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE ROYALE

profondeur plus grande que quatre lieues; car en augmentant la profondeur de la mer, ou ce qui revient au même, en diminuant la valeur de , on a de plus petites marées. Pour le faire voir, confidérons la loi des valeurs de u°, "7", au”, &c; il eft facile d'en conclure que fi dans le cas de um à, toutes ces valeurs font pofitives, jufqu'à a? inclufivement ; dans le cas de y i f, elles feront encore politives & plus grandes que dans le premier cas, fi l'on excepte cependant la valeur de n°”, qui dans ces deux cas eft égale à 2r + 37; car u°7"”, par exemple, étant

Lo 36 1)] @ L H

x

égal à 2/r—1) + 3.(r—1)—2h.

augmente lorfque x diminue, puifque Îa partie négative CO 1} 3.fr 1)] ; se

D eft d'autant moindre que w

eft plus petit; il fuit de-là que les valeurs de y?, uf", p°T?,

&c. ayant été trouvées pofitives dans le cas de u 5;

lorfque x fera moindre que $, ces valeurs feront encore

politives, & deviendront d’autant plus confidérables que w

{era plus petit, & comme ona A°— 16; A°— _ de: 24 : 1 2 AC DE SE 6, &c'&'a ANSE APTE 24 pm

+ À, x6 + &c. il eft clair que tant que u fera égal, ou au- deffous de 5 ,ou ce qui eft Ia même chofe, tant quela profondeur moyenne de la mer fera égale ou au-deflus de deux lieues, la valeur de a, dont dépend Îa différence de la hauteur des marées, fera pofitive, & deviendra plus petite lorfque cette profondeur fera plus grande; mais cette diminution de la valeur de a, a des limites; car dans le cas de # infiniment petit, on auroit a +6 .x*, ce qui donneroit à l'Equateur dans les pleines & nouvelles Lunes des équinoxes, 27,67, pour la diflérence de la haute à la bafle mer : or cette différence

UE ISAMLOULE NC 'E S 215$ eft far. XIX) celle que donne la théorie ordinaire. I réfulte des calculs précédens, que Ia profondeur de a mer influe d'une manière très-fenfible fur la hauteur des marées, & qu'elles font fufceptibles à l'Équateur de toutes les variétés poflibles, par la feule variation de cette profon- deur; nous allons déterminer ici ces variétés pour toutes les valeurs de w comprifes entre u 20, & u —0o, ou ce qui revient au même, pour toutes les profondeurs de la mer , égales ou plus grandes qu'une demi-lieue.

Pour cela, nous obferverons d’abord que fi l'on nomme f da 4 è B & B°, les valeurs de a & de Lou à Equateur, ou

Torfque x 1 , l'équation /R) donnera en faïfant x— 1, BV— 2B.{/3 v) + 46 o; (i) Nous obferverons enfuite que dans le cas u 20,

toutes les valeurs de font pofitives, excepté celles de 1°,

& c'eft pour cela que les valeurs de font toutes négatives

lorfque r eft plus grand que 3; donc fi u 20 Fa

toutes les valeurs de u°, au-deflus de y”, feront pofitives

& plus grandes que lorfque # 20; or ona

ME. 36.(20 —f) EN SRE. Till it à

A

À 20,/20 f) u®? = 14 5 air

RE 148 (20 es ut 8 j BH —= 5$ Le = NES USE RRIETE

20 f ea cela pofé, fi lorfque # 20 f, n°’ eit négatif, il fera moindre que dans le cas de 20, car u% étant pofitif & plus grand dans le premier de ces deux cas que dans fe fecond, la partie négative 36. Gen {era moindre , ; (#

dans le premier cas La valeur de fera alors évidemment politive dans les deuk cas; celle de x” fera pareillement

8 À À À

II

L]= toje Le Nm

216 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE sg

ofitive, ca rla quantité névative P ? q £ mn 112 eft EN, Li G) L 20 J a vifiblement moindre dans le cas de # 20 f, que

dans le cas de u = 20; donc la valeur de x” étant pofitive dans ce dernier cas, elle le fera à plus forte raïifon dans le premier.

Si lorfque # 20 f, eft pofitif, & négatif, il eft clair que u°° fera politif, d’où il fuit généralement que p étant égal ou au-deffous de 20, il ne peut y avoir qu'une feule des valeurs de y” négative, & cette valeur ne peut être que uw, u®, ou x; l'expreffion de a ne peut donc être alors que de l’une des quatre formes fuivantes,

Ca fort FO oué 2 FO 38 fx &c. Gex + f.xt fx FO xs —— FO x &c. Cox f.xt ee fa 26 fu Pix &c GX FA 7 RE PONS PO) ATEN Ce ML 2). f°, &c. étant des quantités pofitives.

Dans tout l'intervalle compris entre u 20 & x 10; les trois premières formes peuvent avoir lieu ; lorfque km = 10, toutes les valeurs de u°? font pofitives, excepté a”, & par cette raifon l’expreflion de 4 eft dans ce cas de 1a troifième forme; les expreffions de a correfpondantes aux valeurs de w comprifes entre 10 & 5, ne peuvent donc être que de la troifième ou de la quatrième forme, & comme dans le cas de 5, toutes les valeurs de °° font pofr- tives, elles le feront encore dans tout l'intervalle compris entre w $ & uw 0, & l'expreflion de à fera de la quatrième forme.

Préfentement, il eft vifible que fi l'on fuppofe 6B. 2D, D fera néceflairement négatif dans le cas des deux premières formes; en fubflituant cett valeur de 2°,

a D FLN É =; d'où at

que

dans l'équation fi), on aura B

DAEMSOIS" CHE UN- CELS 217

que Jorfque dans intervalle compris entre u 20 & m 6, la valeur de a eft fufceptible de l’une des deux premières formes, B eft négatif; mais dans ce cas l'Océan s'abaifle à l'Équateur fous laftre qui l'attire, en forte que l'inftant de la baffle mer eft celui du paflage de l'aftre au Méridien; on doit donc exclure toutes les valeurs de w com- prifes entre 20 & 6, qui donneroïient pour 4 une valeur de la première ou de la feconde forme.

Si l'on fuppofe 2B— 2D, D fera néceffai- rement négatif dans le cas de la troifième forme; en fubiti- tuant cette valeur de dans l'équation fi), on aura pis AGE

Fque compris entre 20 & 4, a eft de la troifième forme, Z eft négatif, & qu’ainfi on doit exclure tous ces cas; x étant plus grand que 5, fi la valeur de a eft de la quatrième forme, elle fera, par ce qui précède, plus grande que dans le cas de w $, qui, comme nous l'avons vu, donne des marées beaucoup trop fortes ; on doit donc généralement exclure toutes les valeurs de w comprifes entre 20 & & par conféquent rejeter toutes les profondeurs intermédiaires entre une demi-lieue & deux lieues ; au-deffus de deux lieues, toutes les valeurs de à font pofitives, & les hauteurs des marées vont en diminuant à mefure que l’on fait croître la profondeur; en forte que dans la fuppotition de quatre lieues de profondeur moyenne, on na plus qu'environ cinq pieds de différence à l'Équateur entre la haute & la baffle mer. Je n'ai point examiné le cas x eft plus grand que 20, & par conféquent, l'Océan a moins d’une demi-lieue de profondeur, parce qu'il me paroïît vraifemblable que la mer ayant recouvert autrefois des montagnes fort élevées au- deflus defquelles elle a laïflé des marques inconteftables de fon féjour, on ne peut lui fuppofer moins d’une demi-lieue de profondeur moyenne.

Suivant les obfervations faites dans les mers libres & loin des continens aux environs de l'Equateur, la hauteur des

Mém. 1 776% | Ee

; d'où il fuit que dans tous les cas x étant

2183 MÉMorrEs DE L'ACADÉMIE ROYALE

marées n'excède pas cinq pieds; il y a même tout lieu de croire que fans la réaétion des continens, la pente des riv ges & mille autres caufes dont l'effet eft très-fenfible fur nos côtes, cette hauteur feroit moindre. On peut donc regarder au moins comme très-probable, que la profondeur moyenne de la mer n'eft pas au-deffous de quatre lieues; nous pour- rions prononcer avec plus de certitude fur cet objet important, fi nous connoiffions exaétement le rapport de la denfité de la mer à la denfité moyenne de la Terre, & fi nous avions un plus grand nombre d’obfervations faites avec foin dans Ja mer du Sud, & le plus loin qu'il eft poflible des continens; indépendamment de l'utilité dont elles nous feroient dans la difcuflion préfente, elles ferviroient encore à nous éclairer fur un phénomène des marées, dont la théorie ne peut rendre raïon, & qui me paroît être l'effet des obflacles que la mer éprouve dans fes ofcillationse H réfulte des formules précé- dentes, que dans les nouvelles & pleines Eunes, la haute mer doit arriver à midi, & que le temps des fyzygies eft celui la différence de la haute à la baffle mer eft à fon maximum; or on obferve aflez généralement que la haute mer n'arrive dans les fyzygies qu'une heure ou deux après midi, & que les plus hautes marées n'ont lieu qu'un jour ou deux après les fyzygies; on pourroit cependant juitifier la théorie, en confidérant que nos formules ne repréfentent que la partie des ofcillations de la mer qui eft düe à l'action du Soleil & de la Lune, & qu'il feroit poffible en ayant égard aux ofcillations qui dépendent de l'état primitif de la mer, d'expliquer les retards que l’on obferve dans les marées; mais en réfléchiffant de nouveau fur les raifons qui m'ont déiter- miné à négliger ces ofcillations, il me paroît de plus en plus indubitable, que fans l'aétion continue du Soleil & de la Lune, les eaux de la mer feroient depuis long-temps parve- nues à l’état d'équilibre, en vertu des frottemens & des réfiffances en tout genre qu'elles éprouvent : il eft donc extrèmement probable que ces retards font l'effet des obftacles que les continens & les îles oppofent aux olcillations de la

DENTS SCALE cris. 219

mer, puilque fur nos côtes l'influence de ces obflacles eft plus fenfible, les retards des marées font très- variables d'un Port à l'autre, & qu’en générai la théorie fe rapproche d'autant plus des obfervations , qu'elles ont été faites dans des mers plus libres; d'ailleurs , des intervalles obfervés des marées ont à très-peu près avec les mouvemens du Soleil & de la Lune, le rapport que donne la théorie, ce quiferoit impofhble, fi la caufe de ces retards étoit indépendante des mouvemens de ces Aftres, & fi elle n’étoit pas une modification de leur aclion fur {a mer.

Nan VTT, De l'équilibre ferme des Planères.

JE terminerai ces recherches fur le flux & le reflux de la mer, par quelques réflexions qu'elles m'ont donné lieu de faire fur fétat d'équilibre que les Géomètres ont nommé ferme, dans la Théorie de la Figure de la Terre. Un fyftème de corps étant fuppolé en équilibre, f on le dérange infr- niment peu de cet état d’une manière quelconque, l'état d'équilibre fera ferme, toutes les fois que les différens corps du fyftème ne feront que des ofcillations infiniment petites autour de leurs points d'équilibre ; d'où ïl fuit que fr l'on repréfente par x, y, z, x', y, , &c. les coordonnées qui repréfentent la pofition de ces corps par rapport à ces points, eurs expreffions doivent être dans le cas d’un équilibre ferme, des fonctions périodiques du temps #, ou au moins des fonc- tions de ce temps, telles qu’elles n’aillent pas en croiffant à l'infini, & fi l'une d'elles, par exemple 7, renfermoit un terme proportionnel au temps, l'équilibre ne feroit ferme que par rapport aux autres variables. En partant de cette définition, déterminons quelles font les conditions qui rendent ferme, l'équilibre d'un fluide qui recouvre un fphéroïde de révolution tournant fur fon axe.

Pour confidérer cet objet avec toute Ha généralité dont il eft fufceptible, il feroit -néceffaire de reprendre les équations

Ee ï

220 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoÿaLe (6), (7) & (9) de l’article XXII, & de les intégrer géné- ralement en .y fuppofant À o, & en déterminant les fonétions arbitraires de leurs intégrales, de manière qu’elles fatisfafflent aux conditions de l'ébrantement primitif du fluide : mais l'intégration générale de ces équations étant impoflible, au moins dans l'état actuel de l’analyfe; nous nous bornerons ici à examiner quelques cas particuliers fort étendus.

En faifant R o, dans les équations (6), (7) & (9), elles deviendront

Je fin0 1.( ce) I. (=2).fn.8,

ddu °) à D (=) 2 (=) fin. 8 .cof 8 re + À (sr,

1) be 20 (7) fin. eco 8 g() AN ER

pour Les fimplifier, nous fuppoferons l’ébranlement primitif tel que le fluide conferve toujours Îa figure d'un folide de

, . - dy dv révolution, ce qui donne ER) CHA A o, D . : & (-—) 0; nous fuppoferons enfuite que le folide

recouvert par la mer eft un ellipfoide de révolution; la pro- fondeur /+7 du fluide eft alors égale à / + q . fin. b;, g pouvant être pofitif ou négatif, mais devant être dans ce dernier cas, moindre que /, autrement le fluide ne recouvriroit pas le fphéroïde à l'Équateur ; les trois équations précédentes fe changeront ainfi dans les fuivantes,

3 d.(1 + À fini) &.fin.0 paie em TE re à ddu à à D (Sr) an) Gb ot = g( 5) NE,

(=) . fins Pop 2y (=) + fin cor. 8 HE

Il eft aifé de s’afurer par l'article II], que ces équations fubfifieroient encore dans le cas v renfermeroit un terme

MESA ICT NE N CE, S. 221 ol 7 x ù proportionnel au temps r, & par conféquent f ) renfermeroit un terme indépendant de #, mais que pour leur ; ; , : dy y da exactitude, il eft néceffaire que (a Es 7 aelren

ferment aucun terme femblable. Pour fatisfaire préfentement à ces équations , fuppofons

Ja ds D'E'fe" pr 4 CEE EN 2e du ir 1 = CN LEE e étant le nombre dont le logarithme hyperbolique eft l'unité,

&a,a',f, f', b, b', c, c' étant des fondions de 4 feul ; on formera les cinq équations

I

D . [E"fing {1 + fin. 47)]

a . fin. 8 he jh 5 s —— 27100 fins Ben —g.( ) +9 ea È [td 2g L 29 /?

D . fins fr + + «fin. 4?)]

ET ONE" à » Th—2nc.fin0 co —g./( =) HA dÿ F dg 7?

ch die 072 001. in, 0, cof. Ê o.

Au moyen des deux premières équations, on déterminera deux des trois quantités 4’, 4 &c, lorfqu'on connoîtra la pres : a Ê f. troïfième ; la cinquième équation donnee 26, ;

in, ÿ la troifième & la quatrième deviendront ainfr,

D [5 . fin 8 - (1 + 2 6.87]

Cid INA —— 7:

cz

28

(+ an ont) =. (2 +0. (L

22 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Suppofons que l'on ait déterminé a & de manière à fatis- faire à ces équations, on aura pour un temps quelconque £,

dv x 2 les valeurs de y, 4 & ({—), dans le cas l’ébranlement

primitif a été tel qu'à l'origine du mouvement, on ait eu,

ù d L r du ; J= a+ a", (=) = ia, u—=b+-d,{ de dv rene ONE,

Les équations précédentes ne renfermant que le carré de 7, il eft clair que lon peut prendre ; en +, ou en —, en forte que l'on peut fuppoler

y aie Ge) Lu, u b.(fét+ Ge!) + b, 1 cf + Ge) + cd;

G'étant un coëfficient quelconque indépendant de 8 & de 7}

Il ||

Î

d v : . ce font les valeurs de y, 4, ri qui conviennent au t

fluide dans le cas l'on a à l'origine du mouvement, ia.(1 6), ib.(1 €),

y=a.f{1 + 0) + a, (2)

b.(i + 6 + b, ( 57) re = c.(1 + €) + c'; fi Jon vouloit qu'à cette origine, (-2-), (=) & (=) fuffent zéro, il faudroit fuppoler: ==, ic ic

4

I Il

La flabilité de l'équilibre exige en général que foit une quantité négative; car il eft aïfé de s'aflurer par da théorie connue des exponentielles, que les valeurs précédentes de y,

dv u & ( = ) nerenfermeront alors que des fmus & des cofinus

ENS IS CRE N:C Es 223 du temps #, & feront par conféquent des fonétions pério- diques de ce temps, au lieu que étant pofitif, ces valeurs renfermeront des quantités exponentielles qui peuvent croître à l'infini, & les ofcillations du fluide cefferont d’être infini- ment petites; il faut cependant excepter le cas 5 étant poñitif, on fuppoleroit négatif, & 6 o; car alors la quantité exponentielle e* iroit toujours en diminuant, & le fluide approcheroït fans cefle de l'état d'équilibre.

Lorfque # eft négatif, les valeurs précédentes de y & de # font à la vérité périodiques, & l'équilibre eft fermé rela- tivement à ces valeurs, mais il ne left par rapport à v, que dans le cas «'— 0, ce qui fuppole à l'origine du mou- vement, LE) c.{1 + 6), en forte que [a ftabilité de l'équilibre par rapport à vw, exige une certaine vitefle initiale aux molécules fluides , dans le fens de la longitude. Au refte, on peut dans la recherche de la figure des Planètes, fe contenter d’un équilibre ferme relativement à Y, 4 & ( —- ), parce que la ftabilité de l'équilibre par rapport à la figure, ne dépend que de y. Appliquons maintenant l’analyfe précédente à quelques cas particuliers.

Le plus fimple de tous eft celui dans lequel on fuppofe a .co8; on trouvera facilement dans ce cas par

» ñ l'art, XXII, 2f—= £a 9 .h.cof.8 —=g. ST h . cof.8, g étant, comme on a vu précédemment, égal à $£#.4d";

l'équation {7 4n.cof.®) .b g( de ) +3) ,

EE 2

À gi FT ) -h.fin.e donn SEC NP LIL PE REC EE OS . l era donc, à Meg D & léqua D.[6.fin.p.çr +2. fin. p)] tion 4 ,fin0 = /.

28

224 MÉmotrEs DE L'ACADÉMIE RoyaLE donnera

CA Ce RO ) fin.&. (x + À. fin. f) fin.B,cof 0 = = 0 ———— ÉLE à Mi ns pi + 4 28

Cette équation ne peut vifiblement avoir lieu que dans

x 4 le cas 2 —— Ÿ" , & alors elle donnera l! Ê + 4n

17

A 2lg. (1 ep

, d'où l'on tire 9

PE

d' L]

BALE FU

Fur 4n

& ce n’eft que dans le cas g a cette valeur, que l'ex- preflion de a eft fufceptible de la forme 4. cof.6; fi l'on veut que l'équilibre foit ferme relativement à v, on fera c'— 0, partant a o, & L'— o; on aura ainft Vo À. cof. 8. (e° 1 Ge‘), gt ee ne

ae à | (He

I

4 (+ a). + + . fin. #)

dv 4 ; : Pl Er ee 7 nt Léa +4). (1 + 2. int)

nec He COÏ-A 2ARO.(I «1. COI. (6 A?

La füuppofition de À négatif entraine néceffairement celle de

4n°l : Ts NE

d moindre que 4; car alors l'équation 9 = -— LH 4n

peut avoir lieu qu'en fuppofant # plus grand que 4°,

autrement on auroit g plus grand que /, ce qui eft impoflble ;

D EMSAS ICE NUCLENS. 225$

impoñhble ; foit donc À 4n° j®, j'* étant néce. d\ 21g.{r PT) ) n . 7 . ù fairement pofitif, l'équation 1: = - , f + 4%, 21g.{x Tr Lan ) donnera 1 = ; or cette équation ne

peut fubfifter que lorfque l’on a À < N°; dans ce cas, eft négatif, & l'équilibre du fluide eft ferme; mais ft eft plus grand que d\Ÿ, # fera pofitif, & l'équilibre ne fera ferme qu'en fuppofant 5 négatif & 6 o dans les formules précédentes.

Dans le cas que nous venons de difcuter , le fluide conferve toujours la même figure elliptique & le même axe de révo- lution que lorfqu'il eft en équilibre , avec cette feule diffé- rence que le centre du fphéroïde fluide, au lieu de coïncider comme dans l'état d'équilibre, avec celui du fphéroïde qu'il recouvre, en eft éloigné de la quantité à #.{e*+ Cet}; d’où il fuit que dans la fuppoñition de # négatif, ou ce qui revient au même, de d moindre que 4”, le centre du fphé- roïde fluide fait des ofcillations continuelles autour du centre du fphéroïde recouvert par le fluide, & qu'il s’en approche fans cefle, lorfque lon a A > 4°, pourvu que l'on fuppofe alors À négatif, & 6 o.

Confidérons préfentement le cas général l'on a ni hécol0 1 A oo 4 cofl 7 = | ci & pour avoir un équilibre ferme par rapport à &, fuppofons Mo D 0,.& == .0:; nous auronsypar l'arñple

XXII pour 4\f, une expreflion de cette forme,

Nf c.cof.d + a. co dr + &c 47 d\.h AIN

)

(Hana) 6 = g(5) + A), Mén. 1776: Ff

« étant égal à ; l'équation

226 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE donnera donc P=fa. Lé=o)r. core men ep p— ieotg apr y. ie &c.],

Ê + 4n 47. fin. f* 4

4 Va 4 fuppofons, comme précédemment, + “ARTE 7 : b.fin.4./r + fin. f l'équation afin 8 7/0. C d 7] OP) donnera À .fin. O.cof. # + A fin. B.cof. NT + Ec. Fe Z.fin.ÿ r.(r+1).(gh 0) .cof.W NE Po +4 + re(r—r) [eh —g h 0% +0 ].cof + &cc. 3 en comparant les différentes puiflances de cof. 8, on aura d’abord JR Et (ie) re BERIENE FRE 3 A = 14; CAGE Le PEN SATA Gr+ikd ce qui donne g F- mp ; on

. 2 NE SU TOI ZNA r.(ræ+1):8 Cr parer déterminera enfuite le rapport des coëfficiens 4°, 4°, &c. au coëfhcient #, au moyen des autres équations que donne la comparaifon des puiffances de cof. 8, & 4 reftera arbitraire.

On prouvera facilement comme ci- deflus, que la fuppo- ftion de j* négatif, entraîne celle de 34 moindre que dr + 1/9, & dans ce cas l'équilibre fera ferme; mais fi Yon a 3 > /2r + 1) 9°, fera pofitif, & Féquilibre

ne fera ferme qu’en faifant négatif & 6 0. Si lon fuppofe 7 1, on aura le cas que nous avons difcuté précédemment; en fuppofant r 2, on aura celui

dans lequel la figure du fphéroïde refte elliptique durant lofcillation, & s’aplatit plus ou moins que dans l'état d'équi- libre qui ne fera ferme alors que dans la fuppofition de 34 moindre que $ 4°, à moins que dans la fuppofition contraire, on ne fafle i négatif & 6 o.

DMENSTIÉ ENT P NCIS 227

Examinons d’après ces calculs, les conditions que quelques

Géomètres ont exigées dans la recherche de la figure des Planètes, & les railons fur lefquelles ils fe font fondés.

Si l’on conçoit que le.fluide fuppolé en équilibre fur un fphéroïde elliptique, prend inftantanément une figure de révolution infiniment peu différente de la première, de manière que le rayon du fphéroïde fluide foit augmenté de la quantité y; il eft aifé de voir par les articles XXIL,

qu'il en réfultera dans le fens du Méridien, une force tan- : s dy D gentielle égaleà— g . / GTX ) + À.( FA ); cette force tend

à éloigner le fluide du pôle fi elle eft poñitive, ou à l'en rapprocher ff elle eft négative. Imaginons maintenant que la figure du fluide refte elliptique, & que fon centre coïncide toujours avec celui du fphéroïde ; l’expreffion de y fera de cette forme p + p .fin.b°, & cette figure fera plus ou moins aplatie que dans le cas de l'équilibre, fuïvant que p‘” fera pofitif ou négatif; or on a par l'article XXII, SD © + 06 fin. #, af” étant égal à$ 7 d.p, ce qui donne

? D A 4 I) +) = 28. —_ eo dep? fi 8 co.

cela pofé, on a exigé pour Ia ftabilité de l'équilibre, que la

d\ . EU 0 ) :p° fin. 8 .cof. 8 foit dirigée

vers les pôles ou vers l'Équateur, fuivant que la figure du fluide eft plus ou moins aplatie que dans le cas de l'équi- libre, afin d'alonger cette figure dans le premier cas, & de laplatir dans le fecond ; or cette condition fuppofe vifible-

force 2g.{1

3 a) , me ment que 2g.f1 0 )-p" eft d'un figne diffé- rent de p®”, & par conféquent que 1

- quantité pofitive, ou, ce qui revient au même, que l'on 4 à & + Un PT

eft une

SA

228 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

II eft aïfé de voir que ce raïifonnement ne s'étend qu’au cas particulier l’ébranlement primitif a confervé au fluide Ja figure d'un ellipfoïde de révolution dont le centre coïncide avec celui de la Planète, & que dans ce cas même, ïl fuppofe que durant les ofcillations du fluide, cette figure refle conftam- ment elliptique, ce qui n'a lieu, par ce qui précède, que dans la fuppofition la profondeur du fluide eft telle que

21

q Ent. 3 d

3 I 1 ) ( SA

; on ne peut donc en conclure

généralement que l'équilibre fera ferme toutes les fois que l'on aura 3 d< $ M, & qu'il ne fera ferme que dans cette hypothèfe de denfité. Ce n’eft qu’en ayant égard au mouve- ment du fluide, & non point à la nature de la force tan- gentielle qui l'anime à l’origine du mouvement, que l'on peut prononcer fur la ftabilité de l'équilibre. Un état d'équilibre ferme abfolu eft celui dans lequel le fluide ne pourroit faire que des ofcillations infiniment petites, en le fuppofant infini- ment peu dérangé de cet état d’une manière quelconque; cela pofé, la condition de3 # < $ eft bien éloignée de donner un équilibre ferme; car il réfulte de ce que nous avons fait voir ci-deflus, que dans la fuppofition de 9 > 4°, il y a une infinité de manières d’ébranler le fluide, dans lefquelles il ceffera de faire des ofcillations infiniment petites, quoique la condition de 3 A < $ 2 puifle être remplie. Au lieu de la condition de 3 N< sd, on pourroit-choifir celle de A < 4°, & alors la condition générale de 3 A</2r + 1) que nous avons trouvée précédemment, feroit fatisfaite ; mais comme cette condition elle-même ne s'étend qu'à ure efpèce parti- culière d'ébranlemens primitifs, if ne fuit pas de ce qu'elle eft remplie, que l'équilibre eft ferme dans tous les ças poflibles. Il paroït même extrêmement vraifemblable que quelques hypothèles que lon fafle fur la profondeur &csfur la denfité du fluide, il y a toujours une infinité de manières de l'ébranler infiniment peu, dans lefquelles il ceffera de faire des ofcillations

BEST ES NCA EE rc Es: 229 infiniment petites ; de-là on peut, ce me femble, conclure que la condition de 3 d'< $ eft illufoire dans la recherche de la figure des Planètes; on peut même dire généralement

“que dans cette recherche, la confidération de la ftabilité de l'équilibre eft inutile, puifqu’il n’y a point vraifemblablement d'équilibre ferme abfolu, & que la ftabilité eft toujours rela- tive à la nature de l’ébranlement primitif.

Aux X

De la préceffion des Equinoxes à de la nutation de l'axe de la Terre, qui réfulient de l’adtion du Soleil à de la Lune fur le fphéroide terreflre à fur les eaux qui le

TECOUVTENT,

J'a1 déjà remarqué farticle 11) qu'il ne fuffifoit pas dans les recherches fur la préceflion des équinoxes, d’avoir égard à l'action du Soleil & de la Lune fur la partie folide de la Terre, & que les eaux qui la recouvrent, agitées par les attractions de ces deux Aftres, pouvoient influer très-fenfi- blement fur ce phénomène : je me propofe ici de foumettre cette influence à un calcul rigoureux, & de donner ainfi à la théorie de la préceffion des équinoxes, un nouveau degré d’exactitude d'autant plus néceflaire, que tous ceux qui jufqu'à prélent fe {ont occupés de cet objet, ont penfé que {a réaction des eaux ne peut occafionner aucun changement dans la polition de l'axe terreftre. En fuppofant que la f'erre eft un folide quelconque de révolution recouvert par fa mer, & divifé en deux parties égales & femblabies par l'équateur; je fais voir que les loix de la préceflion & de la nütation font conftamment les mêmes, quelques hypothèfes que l’on. fafle d’ailleurs fur-la figure & la denfité des couches du fphéroïde terreftre, & {ur la profondeur & la denfité de la mer, en forie que ces différentes hypothèfes ne peuvent que changer les quantités abfolues de la préceflion & de la autation, En confidérant enfuite l'hypothèfe adoptée jufqu'ici

230 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE ROYALE

fur la figure de la Terre, & fuivant laquelle cette Planète et un elliploïde de révolution, je parviens à reprélenter la préceflion des équinoxes & la nutation de l'axe terreftre, par deux formules très-fimples, qui en y faifant évanouir certaines quantités, rentrent dans les formules connues, mais qui lorfque ces mêmes quantités ne font pas nulles, en peuvent tellement diflérer, qu’elles ne donnent ni préceffion ni nutation, dans une infinité de cas l’une & f'autre feroient très-confidérables fi lon n’avoit aucun égard à la réaction de la mer. J'obferve enfuite que dans la fuppofition fa mer a par-tout la même profondeur, fuppofition qui comme nous l'avons vu précédemment, a lieu à très-peu près dans la Nature, la réaction de fes eaux n’a aucune influence fur le phénomène de la préceffion; mais je fais voir en même temps que cette réaction feroit très -fenfible dans la théorie ordinaire du flux & du reflux, en forte que fi la denfité de la mer étoit égale à la denfité du fphéroïde terreftre fuppofé homogène, il n'y auroit alors ni préceflion ni nutations d'où je tire cette conféquence fingulière, favoir que fr Newton eut adopté dans fa Solution du Problème de Ia préceflion des Équinoxes, les réfultats de fa Théorie du Flux & du Reflux de Ja mer & de la Figure de la Terre, ce grand Géomètre auroit trouvé la préceflion nulle en réfol- vant exactement ce Problème. Enfm je démontre qu'il eft impoffible de concilier les obfervations de {a préceflion des équinoxes & de la nutation de l'axe terreftre, avec l’hypothèfe le fphéroïde recouvert par les eaux eft un elliploïde de révolution, M. d’Alembert a déjà fait une remarque fem- blable pour le cas la Terre eft entièrement folide /voyez le chapitre 1X° de [es excellentes Recherches fur la préceffion des équinoxes ) ; il croit cependant que l’on peut concilier ces deux chofes, en fuppofant le fphéroïde terreftre recouvert d’un fluide de profondeur variable, & cela feroit poffble, fr comme Île prétend cet illuftre auteur, dans la détermination des mouvemens de l'axe de la Terre, il ne falloit point avoir égard à la réaction de la partie fluide; mais en la faifant

DÉFIS NOLCULIE LNAC ESS 23144

entrer, comme cela eft indifpenfable, dans le calcul de a préceflion des équinoxes, il arrive que l'équation qui montre l'impoffibilité de concilier les obfervations de ce phénomène avec les mefures des degrés terreftres, eft précifément la même lorfque la Terre eft entièrement folide ou lorfqu'elle eft recouverte d'un fluide. Si l'on joint à cette impoflibilité, celle l'on eft d’affujettir à une même figure elliptique les degrés du Méridien mefurés à différentes latitudes; f: de lus on confidère que fuivant les obfervations faites nou- vellement dans les montagnes d'Ecofle, les eaux de l'Océan dont la plus grande partie de la furface du globe eft recou- verte, font d’une denfité moindre que fa denfité moyenne, & que certaines parties des continens font fort élevées au- deflus du niveau de la mer; il eft impoñlible de fe refufer à croire que fi la Terre a été primitivement elliptique, comme il eft naturel de le fuppofer, elle a éprouver de grandes révolutions qui ont très-fenfiblement altéré fa figure, ce qui d’ailleurs eft indiqué par un grand nombre d'obfervations d'hiftoire naturelle : mais à travers de toutes les irrégularités que ces révolutions ont occafionnées à fa furface, on déméle encore, fi je puis m'exprimer ainfr, les traits d’une figure régulière & conforme à la théorie; car les points équinoxiaux ont un mouvement rétrograde tel que l'exige l'aplatiflement du fphéroïde terreftre, & les degrés du Méridien vont en augmentant, ainfr que la pefanteur, de l’équateur aux pôles. Soit C le centre de la Terre; CA un de fes princi- paux axes de rotation autour duquel elle tourne à très- peu près, & que nous regarderons comme l'axe commun à tous les Méridiens ; CF la projection de cet axe fur un plan fixe que nous fuppoferons être celui de lécliptique; À le pôle boréal; T'C Z la ligne des équinoxes ou l'interfeétion du plan de léquateur terreftre avec celui de l'écliptique ; Z l'équinoxe du printemps, & celui d'automne; CO une droite invariable prile fur le plan de l'écliptique; que lon nomme l'angle ACF qui eft vifiblement le complément

de lobliquité de d'écliptique; @* l'angle OCZ & pla

Fig. 1.

o—+./

0 —+.(

D +6

232 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

diftance à léquinoxe du printemps, d'un Méridien pris à volonté, & que nous regarderons comme premier Méridien, cette diftance étant comptée fur l'équateur fuivant l'ordre des fignes; que lon nomme enfuite 4, L', L'', &c. les difié- rentes forces dont le fphéroïde terreftre eft animé, & DA, dn', OA", &c. les petits efpaces que les différens points auxquels elles font appliquées parcourent dans les direétions de ces forces, en vertu des variations de 6, @' &p; que l'on défigne enfm par À la denfité de la couche du fphéroïde terreftre dont le demi-petit axe, ou ce qui revient au même, le demi-axe perpendiculaire au plan de l'équateur eft 7, R étant une fonétion quelconque de 7; & par 74 l'intégrale

8 L é . m.f/RÉDdr, æ exprimant toujours le rapport de Ia

3 demi-circonférence au rayon, & l'intégrale f Rr*0r étant prife depuis r o jufqu'à r r, le demi-petit axe du

fphéroïde terreftre étant fuppofé égal à l'unité. Cela pofé, fi dans les équations générales du mouvement d’un corps de figure quelconque, auxquelles M. de la Grange eft parvenu dans fon excellente pièce fur la libration de la Lune, on fuppole, comme cela a lieu pour la Terre, que ce corps eft très-peu différent d’une fphère, on en tirera facilement les trois fuivantes,

d A : ES 12 da" :

pet aura dore et LA J + &ec. Er d.(dp EF? ;

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n) =. LES 2e d a'°

—) HV) +4 ) + &e.

d®'.ù ra

_ H (cote. EE),

l'élément 05 du temps étant fuppofé conftant, La recherche des

D'IENS NS 40oh EUNUCRERS. 233

des mouvemens du fphéroïde terreftre autour de fon centre d'inertie, fe réduit donc à déterminer exaétement & fans rien omettre, les forces 4, L", 4", &c. & à intégrer enfuite les trois équations précédentes.

A XXE

Toures les forces dont {a partie folide de la Terre eft animée, peuvent fe réduire aux attractions du Soleil & de la Lune, & à {a réaction du fluide qui la recouvre; or le fluide qui recouvre un fphéroïde, ne peut en déranger Îa pofition, que par f'attraction de fes molécules, & par fa preffion fur fa furface ; c’eft dans la détermination de ces deux forces que confifte la principale difficulté du Problème; mais elle peut être extrêmement fimplifiée par la confidération fuivante.

L'objet que nous nous propofons ici, eft de connoître les mouvemens du fphéroïde autour de fon centre d'inertie; nous ne devons donc confidérer que les forces dont la direc- tion ne paie pas par ce centre, en forte que dans Le calcul de l'attraction & de la preffion du fluide, il fuffit d’avoir égard au petit changement que produit dans fa figure, l’ac- tion de l’aftre qui l’attire, puifque fans cette aétion, le fluide auroit été en équilibre fur le fphéroïde, & n'auroit dans cet état occafionné aucun mouvement dans fon axe. Il fuit de-là que cette attraction & cette preffion font à très-peu-près les mêmes que celles d'un fphéroïde fluide dont le rayon eft 1 + «y, moins celles d’une fphère de mème denfité, & dont le rayon eft 1, ce qui réduit la queftion à déter- miner Fattraétion & la preffion d'un fphéroïde dont le rayon eft 1 + ay, en ne confervant dans le réfultat que les termes multipliés par à; il n’eft pas même néceflaire de confidérer ici tous les termes de lexpreffion de y ; il n'y a d'utile que Ia partie Ÿ de cette expreflion qui dépend des termes de Ia feconde clafle, que nous avons difcutée dans l'art. X XVI, & que nous fommes parvenus à déterminer dans le cas la Terre eft un ellipfoïde de révolution. Pour le faire voir, reprenons les équations (6), (7) & (9) de

Mén, 1776. G

el o

234 MÉMOIRES DE L'ACADEMIE ROYALE

Var. XXII, & nommons F, u, U, B' & C”, les parties des expreffions de y, u, v, B & C, qui répondent au terme 2 Æ. fin.» . cof. » . fin. 8 .cof. 0. cof. (nt + T @}, de l'expreflion de R, & Y' u', U”, B'* & C', les parties des expreflions de ces mêmes quantités qui répondent aux termes À. cof. . cof. + + K.fin. É .fin.r + + K.fin. 6” fin. .cof.f2nt + 2 24), de l'expreffion de R; nous aurons les deux Syftèmes fuivans d'équations.

PRIE UM DER :0) FO IT EE

Fc ? Dour .fin.4) > U

M ct pu ti MC tom JU

(==) = 2n.(——) :fin.8 . of .8

TT

Fe gl dÿ oU a d (see ) find + 2n.(—) .fin.8 . cof.d

7] yes 2 K.cof.28 . fin. .cof.v . cof. (nt + Lo 9),

Y ï —— g (22) +8 C'fin0+ À fin 28 fin. .cofr fin. (E— nt—œ).

Srere du) AJ Y SIT EME,

u d/u'.y.fin.ÿ) d U' = y (5),

fin. 8 dÿ dy"

(ur À LOUE 2 (2) «find . co. 8

1 2 +fin cof.v

+ sfn.cof. {2n1+2m —2ç)

»

= 8) + PE" K.in20.)

dd U* : d 4" (ame ie ŒLTA 2n.(-2) - fin.® . cof. À

LE LE 2 2 =—g( =) + À C.fin. 0 Æ.fin.#'.fin.8. fin. (29 2 n1— 2).

L’'attraction & la preffion d’un fphéroïde dont le’ rayon et 1 + ay, font en ne confervant que les termes mul- tipliés par «, les mémes que celles de deux fphéroïdes de

D'ENS TOROUVIIEMMICTEUS. 235 même denfité, dont les rayons font 1 + a Ÿ & 1 4-a7". Cela pol, imaginons deux aftres dont les mafles foient chacune fa moitié de celle de l'aftré S, & qui fe meuvent de la même manière que cet aftre, des deux côtés oppolés de l'axe de la Terre , aux mêmes diftances que lui du centre de cette Planète & du plan de l'Équateur, mais dont le premier foit conftamment à 180 degrés de diftance en longitude du fecond; il eft clair que l’on aura pour déter- miner les ofcillations du fluide qui réfultent de faction de ces deux aflres, le fecond Syftème d'équations; parce que le terme Æ.fn.y.cof. .fin. 8 . cof. 8 . cof. (at + T ®) de lexpreflion de À, que produit l'attraétion de l’un de ces aftres, étant détruit par un terme femblable, mais affecté d'un figne contraire que l'attraction de l'autre produit, le premier Syftème d'équations devient inutile; or ces deux aftres étant femblablement placés des deux côtés oppofés de l'axe terreflre, agiront de la même manière fur l'Océan, & lui donneront une figure telle que la réfultante de fon atirac- tion & de fa preffion paflera par le centre de la Terre, & ne caufera aucun dérangement dans la pofition de fon axe. I! fuit de-là que nous pouvons négliger ici la preflion & l'attraction du fphéroïde dont le rayon eft 1 + a}, & ne confidérer que celles du fphéroïde dont le rayon eft 1 +—af.

JL réfulte de l’art. X'XVT, que dans le cas de Ia Nature, le mouvement de laftre dans fon orbite eft très-lent relativement au mouvement de rotation de la Terre, la ‘valeur de Ÿ eft de cette forme

= K.u .fin.B.cof.8 . fin.» . cof. y .cof. {nt + æ ).

Si lon fuppofe, comme nous le ferons dans la fuite, que le fphéroïde terreftre eft partagé en deux parties égales & femblables par le plan de l’Équateur, x fera fonction de cof.?, c'eft-à-dire une fonction telle qu'elle refte la même, quels que foient les fignes de fin. 8 & de cof.ÿ; car il eft clair que la valeur de Y relative à une molécule fituée fembla-

Ggi

236 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE blement que la molécule A7 de l’autre côté de l'équateur, eft égale à ce que devient cette même valeur pour la moié- cule AZ, lorfque la déclinaïfon de l'Aftre change de figne, & de boréale, par exemple, devient auftrale; d’où il fuit que Fexpreflion de Y doit refter la même, foit que l’on y change y en 180 y, 8 en 180 8; le premier de ces deux changemens fe réduit à conferver le figne de fin.» & à changer celui de cof. »; le fecond fe réduit à conferver le figne de fn. 9 & à changer celui de cof. 0; foit ce que devient w par ce dernier changement, on aura donc

Ku . fin. ».cof. y .fin. Ô. cof. 8. cof. {nt + TD ®) = Kw fin. v.cof. » fin. 8. cof. 8. cof. (ut + © 9},

ce qui donne x y", en forte que x ne change point en y changeant le figne de cof. 6; pareillement, la valeur de Y relative à une molécule fituée fur le même parallèle que la molécule 4Z mais diftante de celle-ci de 180 degrés en longitude , eft égale à ce que devient cette même valeur pour la molécule 47 lorfque la longitude de ? Aftre eft augmentée de 180 degrés? d'où il fuit que fexpreffion de F doit refter la même, foit que l'on y change ç en 180 + ©, ou Ben 8; le premier de ces deux changemens fe réduit à changer le figne de cof. (nt + —@), le fecond fe réduit à conferver le figne de cof.8, & à changer celui de fin.B; foit y, ce que devient & par ce changement, on aura K . fin. v.cof.v .fin. 8.cof. 8. cof. (nt —+ æ q)

= Ka, . fin. Y.cof, y . fin. Ô , cof. 8. cof, (at æ £}> ce qui donne x y,, en forte que x ne change point en y changeant le figne de fin. 8; cette fonction refte donc conftamment {a même, quels que foient les fignes, de fin. 0 & de cof. À.

I s’agit préfentement de déterminer l'attraction & la pref- fion d'un fphéroïde fluide dont la denfité eft 4, & le rayon 1 + au .fin.b. cof. 0 .fin.v.cof. ».cof. (nt + æ @}), en ne confervant que Îles termes multipliés par a. La preflion

DHERSNOSTEMME NICE :S 237 eft facilé à conclure de ce que nous avons démontré dans l'article XX; car fi l'on nomme &p' cette preffion, il réfulte de l'article cité, que ap —ad\g. K.fin.0 .cof. à . fin. » . cof. » .cof. {nt + æ —— @).

Pour déterminer enfuite l’attraétion du même fphéroïde, regardons pour un moment comme premier Méridien celui dans lequel lAflre fe trouve; il eft clair que dans ce cas, l'angle #4 + æ o exprimera la {ongitude de la molécule fluide A7; doit ALB le plan de ce Méridien qui partage Fig. 2. évidemment le fphéroïde en deux parties égales & femblables; foit encore AC B l'axe du fphéroïde, & C fon centre d'inertie ; le rayon mené de ce centre à un point quelconque À de la furface, dont la longitude eft &”, & pour lequel l'angle RCA— fera 1 au fin. 8 .cof. 9 .fin. .cof. .cofs , m' étant pareille fonction de #', que u left de 8; cherchons maintenant l'attraction du fphéroïde fur un point quelconque N pris dans fon intérieur, dont la longitude eft æ, & pour lequel l'angle NCA 8, & le rayon CN 5.

Soit tirée la droite CL perpendiculairement à CA dans Îe méridien de l’Aftre, & par le point A foit mené le plan aNB parallèle au plan ALB; du point © foit élevée la perpendiculaire Ce à ces deux plans, & par les points c & NN foient menées la droite c V7, la droite ca parallèlle à CA, & les deux droites «7, & » NK, parallèles à CL; foit encore Z la projeétion du point À fur le plan a V6, & ayant élevé NQ perpendiculairement à ce plan, foit nommé p l'angle RNQ, q angle ZNK, r la droite NR, & r' le prolongement de cette droite jufqu’à fon autre point Æ° de fortie du fphéroïde. Cela pofé, confidérons les deux pyra- mides infiniment petites oppolées, qui ont leurs fommets au point V, & dont les bafes fituées aux points À & À' de la furface du fphéroïde, font formées par les variations infi- niment petites de p & de 4; il eft aifé de voir par l'article Z, que les feclions de ces pyramides faites en À & R' per- pendiculairement aux droites 7 & 7’, font .0p .0g.fin.p, & r‘0p.0q. fin p; & comme ces pyramides agiflent

Fig.

238 MéÉMoires DE L'ACADÉMIE ROYALE en fens contraire, il en rélulte article 1) une feule aétion

de N vers R, égale à {r—r')0p0q.fn.p. Si lon décom- pofe cette action en trois autres, la première fuivant NX ou parallèlement à CL, la feconde fuivant Nc, & la troifième fuivant NQ ou perpendiculairement au plan ALB; on aura

- NURENS é r ini ZA VIT

pour la première, {r—r).0p0g.fn.p den: OUR fin. ZN1

a fin, LIN = fin. (KENI q); partant

; co KNI . Nr

CON 10.7 ENT cof.g fin. g ex Ÿ mais on a cy —= 5.cof. 0, Ny s5s.fin. 0 .cof. a; donc Nr fin.ÿ.cof. æ fin. Z NI LES cof.f.cof.g— fin.ÿ.cof.ex.fin.g mo icon LM Sn VER cof. ÿ 4

on aura ainfi pour la force, fuivant NK, ; 2 cof. ÿ .cof.q fin. ÿ.cof. & . fin.

{t —r)0pdg.fin.p HE quant aux -deux autres forces, il eft inutile d'y avoir égard, car 1.” l'action du fphéroiïde entier fur le point AV fuivant NQ, eft détruite par lation du même fphéroïde fur un point V' femblablement placé que le point A de l’autre côté du plan ALB; 2.° la réfultante des deux actions réunies du fphéroïde fur les points V & parallèlement à Me, c'elt- à-dire parallèlement à la projection de NC fur le plan ALB, pafle par le centre C, & n'influe par conféquent en aucune manière fur les mouvemens du fphéroïde autour de fon centre d'inertie.

L’aétion entière du fphéroïde fur le point V parallèlement

à CL, et ; 3 [cof.8.cof. g fin.ÿ.cof. &..fin. 7]

JT ( r) 2p0q.fin.p TR TT la double intégrale étant prife depuis p & q égaux à zéro, jufqu’à p & g égaux à 180 degrés. Pour exécuter cette double intégration, il faut connoître r & r' en fonétions de p & de gi nous obferverons pour cela que Îa diftance RZ du point R au plan a NB, eft r.cof.p, & que la diftance du plan a Nb, ou, ce qui revient au même, du point }V, au plan ALB,

DHEUSN SACIILE, N+C'LE 18: 239

eft s.fn. 8.fin. &; partant, la diftance RZ' du point au plan ALB, eft 5.fin.0.fin. & + r.cof. p; la diftance du point Z à la droite ca eft r.fin.p.cof. g + 5.fin.8.cof æ'; . & fa diftance à la droite «/ eft s.cof.0 + rin.p.fin.q; ce font aufli les diftances du point Z' aux droites CA & CL é on aura ainfi ;

CR (5.n.0.fin.e + r.cof.p}* + (5 .fin.0 .cof. æ + r.fin.p »cof. g)* + (5 . cof. À —+- T.fin.p. fin. g)° fin. . fin. & + cof, p + fin, 8 . col. &

fin. p .cof. 4 + cf. ê «fin. p . fin. ge Or on a, en négligeant les quantités de l'ordre 4°, CR 1 + 2a Kw .fin.v.cof.r.fin.8". cof.ÿ'. cof.æ'; en comparant donc ces deux valeurs de CR°, & faifant pour abréver, M = fin.0.fin. & .cof. p + fin, 8. cof.æ. fin. p . cof.g —+- cof. Ê . fin. p .fin.q, on aura T——5sM VOS + SM +-2a Ku'fin.v.cof.v.fin. b', cof. d'.cof. mr"),

partant

FARMER PET 74 TN AE SM) dE a Xp Or AE “of ri + SAN)

cof. 8" eft, en négligeant les quantités de l'ordre «, égal à

la diflance du point Z'à la droite CL, & fin. 8. cof. æ*

eft égal à la diftance de ce même point à l'axe C A, ce qui

donne *

= POS" + 257.)

cof, P— 5.cof.0+-r.fin.p.fin.g —s.cof. 8 5 A.fin.p .fin.q ZE fin. p.fin. g,V(1 + SM),

HO COL.® ts S fin, Do tof, —+- T «fin. P . cof. q

St Deco @ À s M. fin. p . cof. q

Æ finp. cof.g.V{1 + SM°).

En fubftituant ces valeurs dans les quantités multipliées par &

de lexpreffion précédente de 7, on obfervera que {1 lon prend le radical avec le figne -+, on aura la valeur de 7,

240 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE & que fi on le prend avec le figne —, on aura la valeur de 7‘; d'où l’on tirera facilement : 5 . cof. Ÿ - fin. p . cof. q riz 25Mek. (u+-"u)finr.cofr.{ + 5 fin. 8. cof. æ .fin.p .fin. g 21e fin. p°. fin. 4 . cof. 7 .fin.®.cof. 8 .cof.æ—5" M. fin. 8. cof. æ , fin. p fin. g 5 M, cof. À . fin. p . cof. q fin.p'fin. gecof. {1 +25 M?) ‘a étant ce que devient ' lorfqu'on y fubftitue ScOf.0— 5 AZ. fin. p .fin. 9 + fin.p .fin. gW (1 + SM),

aK/‘u—"'uw).fin.v,cof.r YO —ÿ$+s. M)

au feu de cof. 8, & ‘x étant ce que devient cette même quantité, lorfqu'on y fubftitue

S 200.0 SA fin. p fin. g —fin.p «fin. g.W{1—s$+ SM"),

au lieu de cof. 0.

On peut extrêmement fimplifier le calcul de la double intégration de Ja différentielle

{r r).0p.904q. np".

par les confidérations fuivantes :

(cof.g.cof.g fin. ÿ.cof.&:. fin.) cof. 8

1." On peut rejeter fes termes de a forme P' 0p .2 q.cof. p, P' étant fonction de fin. g, cof. q, fin. p & cof. p’; parce que ces termes étant les mêmes avec des fignes contraires lorfque p fe change en 1809 p, il eft clair que l'inté- grale entière / P'.0p . cof. p doit être nulle, en la prenant depuis p o jufqu'à p 1804; par la même raifon, on peut rejeter les termes de la forme Q0p.0g.cof. g, Q étant “ee de fin. P, cof. p, fin. q & cof. g' ° L’attration du fphéroïde fur le point fembla- lenent placé que le point W, de l'autre côté du plan ALB, décompolée

DONS IS CU E NC E s. 241

décompofée parallèlement à CL, eft la même que fur le point V; en forte que fi l'on abaifle NF” perpendicuiairement fur CA, la réfultante de ces deux aétions peut être cenfée appliquée au point V; cette réfultante eft le double de a force dont le point V eft animé parallèlement à CL ; mais fi, comme nous le ferons dans la fuite, au lieu de la force parallèle à CL, on confidère cette réfultante, ce qui revient à doubler l'intégrale précédente, il faudra ne faire varier 0 & æ , que depuis zéro jufqu'à 180 degrés, dans le calcul de lattraétion du fphéroïde {ur la couche entière qui paie par le point NW. H fuit de-là que dans la double intégrale, : 1 2 (cof. cof.g fin.f.cof. æ.fin. g) Sfr r)0p0q .fnp ET D SU 7e on peut rejeter les termes de la forme P".cof. æ, P" étant fonétion de fin., cof. 9, fin. æ, cof. æ&” ; car les forces que

ces, termes repréfentent, font les mêmes avec des fignes contraires , pour les deux points de la couche qui pafle par le point N, pour lefquels s & 4 font les mêmes, & dont les longitudes font æ & 1801— #. On peut encore rejeter les termes de la forme Q'', Q'' étant fonttion de fin. #, cof. ®æ, fin. 8, cof.6”, parce que les forces repréfentées par ces termes, étant les mêmes pour les deux points pour lefquels s & = font les mêmes, & les angles 0, font 8 pour l'un, & 1804 0 pour l'autre ; il eft clair que leur réfultante projetée fur le plan du Méridien de l'aftre pafle par le centre du fphéroïde; on aura donc en ne confervant que les termes multipliés par «,

2ff(r—r)dp0q x Gn.p'e (cof. 8. cof. g fin.f.cof. &.fin. g) ___ æ XP. fin. v.cof.v L

T7 3

cof. ÿ * cof, à

P étant une fonction de 5, fin. 8, cof. &, fin. æ & cof. æ';

c'eftà-dire, une fonétion telle qu’elle refte la même, quels

que foient les fignes de cof. 0 & de cof. 7. La quantité précé-

dente multipliée par la denfité À du fluide, exprimera Îa

réfultante de l'attraction du fphéroïde parallèlement à CL, Men. 1776. Hh

242 MÉMOIRES DE L’ACADÉMIE RoYALE fur les deux points V & de la couche qui pañle par le point 4.

Si lon confidère pareïllement la réfultante de lation de Yaftre S, fur les deux points N & N', parallèlement à la droite CL, en tranfportant en fens contraire à ces points, fon action fur le centre C, & en décompofant ces actions parallèlement aux droites cN], CL, & perpéndiculairement au plan ALB ; on trouvera facilement en rejetant tout ce qu'il eft permis de rejeter d’après les confidérations précé- dentes,

4a Ks.fin.v.cof.r 4 3 s #3 Ces TUNER Te Nr . (cof. 6 metre fin. 8 . cof. &°), pour cette réfultante que l'on pourra concevoir encore appli quée au point }; en l'ajoutant à la force précédente, on aura a K. fin. y . cof. y 2 ë > mes (NP + 45.cof.& 45 fin. f”. cof &°), pour la force entière dont le point W eft animé parallèle- ment à CL, en vertu des attractions de l’aftre & du fluide fur les deux points V & AN. P Suppofons, par exemple, u conftant, c’efl-à-dire, indé-

pendant de 8, on aura y ‘uw ‘uw; partant (of. 8. cof.g fin. ÿ. cof. & . fin. q)

2ff(r r)dp0q.fn.p. Ds UN ae = 42 ka. TE -[f0 p .0q .fin.p”. (cor. . cof. g fin. 8 .cof.æ fn. g) s.cof. 8 .fin.p icof. g 25 M.fin. p°. fin.g .cof. 4 É + s.fin. 0. cof.@ . fin. p . fin. g ;

d'où l'on tirera aifément Pl 5 me Te (cof.& fin. Fcof.æ), en forte que dans ce cas, la force entière appliquée en F, en vertu des attraétions de 'aftre & du fluide fur les points N & NN, eft AS PURE | (Rrdu + 1).(cof.8— fin. P,cof. a).

col.

DES SCIENCES. 243 Reprenons maintenant les équations / V) de l'article XXIX :

nous pourrons y fuppoler .(2P —- 45.cof.&° 4 5.fin. É.cof.æ*}.

a K.fin.y.cof.v # QUE cof. ÿ

11 nous refte préfentement à déterminer :es petits efpaces ry dA da t LES « FA .dp, (En 0", (=) .06, que le point auquel

Ja force -Left appliquée, parcoure dans la direction de cette force, en*vertu des variations de p, @' & 6. D'abord ül eft vifible qu'en vertu de la variation de p, ce point refte immobile, puifque par hypothèle le fphéroïde tourne autour de l'axe CA, en vertu de la variation de p ; on aura donc

dA , . . cs ) = 0; fi lon nomme enfuite © Ia diftance du dr

méridien de 'Aftre à l'Équinoxe d'automne, cette diflance étant comptée fur l’Équateur fuivant l'ordre des fignes, on aura 90 TU, pour l'angle que forme ce Méridien avec celui qui eft perpendiculaire au plan de lécliptique ; cela pofé, fi l’on fuppole à la projeétion de l'axe AC fur lécliptique, un mouvement angulaire autour du centre €, & égal à 0 @', le mouvement du point l {era vifiblement égal à 5 .cof. 8.cof. «.0@', & ce mouvement décompolé fuivant la direction de la force 4, fera 5. cof. 8. cof.e.0@'cof. U/;

LES : on aura donc { De ) = 5:cof.8.cof.e.cof.U; pareillement,

fi Von fuppole axe AC décrire autour du centre C, dans le plan du Méridien perpendiculaire à ‘écliptique , l'angle différentiel 2; le mouvement du point F fera 5. cof.8.0e, & ce mouvement décompofé dans la direction de la

puiffance 4 , fera s.cof8.06.finU ; on aura ainfi

à (5) = 5.cof.8. fin. U/; partant

LES CS, er

(ce

: DE LT

da ER TI

244 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoyYaALe

a Ks.finv.cofy:eof U.cofe.(NP+ 45.coff 45.fin.f. cfæ],

= a Ks.fin.r.cofv.fin.U.(NP + 45.coff 45.fin.f. co =).

Suppofons maintenant que Îe rayon s de a couche du fphéroïde terreftre qui pañle par le point MW, foit r + y, r étant le demi-axe de cette couche perpendiculaire au plan de l'Équateur, & y étant une très-petite fonétion de r & de cof. à ; foit encore, comme dans l'article XXIX, R la denfité de cette couche, À étant fonétion de r; on mulsipliera les

valeurs précédentes de 4 / _. ) & deL/ _ ), par la quantité

R.{r y} :08.08.(n0.0r[1 + (2 )] qui repréfente a mafle de la particule du fphéroïde fituée au point ÆV, & après avoir fubftitué dans ces valeurs r +: au lieu de 5, on intégrera fucceffivement ces produits par rapport à 8, æ & r; {oit donc 1 A

F= JffR.(r + yP:0r.08.00.fn.0.[r1 + (<)}

(AP + 4s.coff 45.fn.0 .cofæ); la triple intégrale étant prife depuis 8 & æ égaux à zéro, jufqu'à 8 & & égaux à 1804, & depuisr o, jufqu'àr 1; on aura pour la fomme des termes L. (5) NAS Feu &c, qui réfultent des attraétions de l’Aftre & du fluide,

a KF. fin.». cof.» - cof. - cof. U,

è da da", y & pour [a fomme des termes 4 ne À rt MA 5e qui réfultent de ces mêmes attractions, on aura

a K F'.fin.v . eof. » . fin. L/.

On peut fimplifier le calcul de F, en obfervant que fi le {phéroïde étoit une fphère, ce qui revient au même, fi lon avoit y o, on auroit F o, puifque la rélul-

tante des attraélions du fluide & de l'Aftre, pafleroit alors

D HAS AESECUIX EVN°CLE:S. - 245 -par le centre C du fphéroïde ; on peut donc rejeter tous les termes qui ne font point multipliés par y‘ ou par fa diffé- rence ; de plus, cette quantité étant extrèmement petite, on peut négliger les termes de l'ordre y”,

I! faut préfentement ajouter aux quantités précédentes, celles qui réluitent de Ia preflion de la mer fur la furface du fphéroïde qu’elle recouvre ; nous avons vu ci-deflus que cette preflion eft égale à aigu . K . fin.® . cof. 0 . fin. y. cof.v. cof. (nt + TO ®); Fig. de foit donc + y’ le rayon CM du fphéroïde terreftre, y" étant une très-petite fonétion de 86; la preflion en 44 étant perpendiculaire à la furface de ce fphéroïde, fa direc- tion va rencontrer l'axe C À dans un point W” tel que fi l'on néplige les quantités de l’ordre y", on aura CV —— ie ; en concevant donc cette preflion immédiatement appliquée au point V*, on la décompolera en trois autres, la première perpendiculaire au plan À L B du méridien de Y'Aftre, & à laquelle il eft inutile d'avoir égard, parce qu’elle eft détruite par une force femblable qui réfulte de la preffion du fphéroïde fur un point A1' femblablement placé que le point /7, de l'autre côté du plan À L B ; la feconde fuivant axe CA, & que lon peut négliger, parce qu’elle pañle par le centre C du fphéroïde; la troifième enfin, parallèle- ment à C L, & qui eft à très-peu-près égale à a dg Ku fin. .cof. 8. fin. y. cof.y .cof. (nt + TO @)'; nous lui donnons le figne —— , parce qu'elle eft dirigée vers l'axe C A du fphéroïde; en repréfentant donc cette force par 4, on trouvera fort aifément par ce qui précède,

DEN #5) =; da PAL + (gr? = ad\gu K:fin,9- cofg- (=) +fin.r: cofir: cofe » cof. U. cof. (rnt+ æ 0)

DEN dy NS #5) = 2284 K find .colp: (——) »fin,re col «fin, U cof (a: + œ pl:

246 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE pour étendre ces valeurs à toute la furface du fphéroïde , on les multipliera par Da .08.fn.9, & on en prendra l'intégrale, depuis # o jufqu'à = 3604, & depuis 0 a jufqu'à 9 180“; foit donc

dy"

== a. d\g.fu08 .fin.b.cof.8./ OM 7,

» } da F2 DA & lon aura pour {a fomme des termes 4 Érern À (ah &c, qui réfultent de la preflion du fluide fur la furface du fphéroïde terreftre, a KF'.fin.v.cof.v.cof.€. cof. U; da PS

& pour la fomme des termes 4 /=—), 4'{——), &ec, qui réfultent de cette même preflion, on aura

a KF .fin.v. cof.v. fin. U;

foit Hu Ë, les équations /W) de l'arr. XXIX,

donneront D.(0p + fne.0®), a KE.DP.fin.rscof.v. cof. e.cof. U + 0.(09"+-fin.e0p),) ; (WE) a KE.df.fin.v.cof.v.fin. U + cofe.0p".Dp —— de, X X XI. LA première des équations {7 ‘), donne en F'intégrant ,

dp aùdt D@'.fint; (31)

a étant une conflante arbitraire; cette équation fervira à déterminer p, lorfqu'on connoîtra @* & «, en fonctions du

+ ns temps 7; pour cela nous obferverons que /——) ne diffère

de »#, que de quantités de l'ordre «, puifque nous fuppofons ici que la Terre tourne à très-peu-près uniformément autour de

de Faxe AC; de plus LEE & ——, font de l’ordre &; la

de

Di SAS CO) À E NC: ES. 247

troifième des équations /P/*) devient donc en négligeant les quantités de l'ordre «°,

© a KE .0f.fin.y.cof.s.fin. U + n0t.0@'. cof. é De;

d’où l’on tire en intégrant ù 1 = = 1. cofe + faKEDt.fin.v.cof. v.fin U, (32) équation au moyen de laquelle on aura e, Jorfqu'on aura déterminé g'. La feconde des équations /F*), donne O0 a KE.0r .fin.v.cof. y.cof.£.cof. LU + dd@* + HOT0E.cof. —+- fin. €.00p; & la première donne 00" .finé d0p.fin.e: partant O— a À E.OP. fin.v.cof. vscof. ecof. U + 00". cof. + 196.07. cof. €;

en fubftituant dans cette équation, au lieu de De, fa valeur que donne l'équation (32), on aura

dg" KD1 OH a. Q + anE.[—— . fin. ».cof..fin.

cof, £ a KE . . fin.s.col.r. cof. Ü; cof,

cette équation donnera en l'intégrant, Ja valeur de @'; l'équation (32) donnera enfuite celle de t, & l'équation (31) donnera celle de p. I eft aifé de voir que les inté- grales de ces équations renfermeront en tout fix conflantes arbitraires que l’on déterminera par les conditions primitives du mouvement du fphéroïde. Pour intégrer ces équations,

il faut connoître X, fin. y. cof. fin. U, & fin. ».cof. » .cof, Ü, . S en fonctions du temps ?; or onaaX =, & A eft 2

connu en fonétion de 1, par la loi du mouvement de l'aftre; de plus, il eft vifible que 1804 + {/ exprime fon afcen- fion droite, & 904 y, fa déclinaifon : fit donc z fa

248 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoYALE

longitude & g' fa latitude rapportées à l'écliptique, on tirera

facilement des formules connues de la Trigonométrie pour

réduire l'afcenfion droite & la déclinaifon d’un aftre, en . longitude & latitude rapportées à l’écliptique,

Cofyt ==#%fin; €. lin, q + cof. €. cof. q'- fin. 7, nec cof.g . cof. 7,

fin.» . fin. WU cof,€.fin, q' —— fin.£.cof. q' a (red

partant

fin.v.cof.». cof U—= cof. q' cof.Z: (fin. er fin.q —+- cof. . cof. q'- fin. Z/» pal : £ fin.€.fin. q

fin.v.cof.r fin U—(coft.fin.g —fin.t.cof.q'efin.7). ps nn Nous fuppoferons ici, pour plus de fimplicité, que l'orbite de l'aftre projetée fur le plan de lécliptique eft circulaire , & que fon inclinaifon eft très-petite, en forte que parmi les termes multipliés par la tangente de cette inclinaifon , nous ne conferverons que ceux qui peuvent devenir fort grands par les intégrations; il fera facile d’avoir égard fi Ton veut, aux différentes inégalités du mouvement de l'aftre. Suppofons conféquemment 7 mt À, & tang. g —=c fin.{m't+- À"), c repréfentant la tangente de l'inclinaifon moyenne de lor- bite; {m— m').1t+ À À' exprimera a diftance moyenne du nœud afcendant de lorbite lunaire a léquinoxe du Printemps; & comme le moyen mouvement du nœud eft très-lent relativement à celui de la Lune, #1 m' eft très-peu confidérable par rapport à m; on a enfuite à très- peu-près, fin. g' == tang. g', & cof. g 1; cela polé, fi l'on néglige les quantités de l'ordre «, & que parmi les termes de l'ordre «, on ne conferve que les finus & les cofinus de l'angle /m m°).t + À A", parce qu'ils deviennent tr'ès-

BEN AS /E NEC. Exs. 249 très-confidérables par les intégrations, on aura

a KE f = Er Lt a KE © fin.e. in. [fm m')t + 44] . Can «7 . COI. —— ,, fe CR <: —— cof. €. fin. (2 m4 += 2 À)

fin.c.cofe. [cof.f2mr+ 2 4)—:1] = ar 2 fin. €” ) *cof. [ {mr m)t+ À A']

KE a KE . fin.» . cof. y. fin. U = .

on aura ainfr

Em?

0 + E fe fine + 1) fin. (2mt + 24) + H°— nt fine ak. 2 , nr .(i—2finé)—c.fin.e re cof. «fin. Lm—m')t+A— A

H" étant une conftante arbitraire qui réfulte de l'intégrale JÆ.0t.fin.v.cof. v.fin. VU; on aura donc en intégrant & obfervant que m étant très-petit par rapport à #, on peut négliger vis-à-vis de »°,

® N.fin. nt += N'.cf.nf

#

JEUNE ft .fin. + [

Tr cfnetil].fn (ame + 2 À)

aXK,E

2

LEA

.(1—2fin.) —c.fine

ae fin. [(m—m") .2+ 4 41]

M—

+

ou à très-peu près,

g N.fnnt + N°.cof. ut

> '#k.E = 'niituse —+ —— fin. «fin. (2m —+ 2 À)

27 nc cof. 2€

He re fe [fm mn )8 + À À]

IN & étant deux conftantes arbitraires; l'équation (32) donnera enfuite

Mém. 1776, Ji

250 MéÉmMoirEs DE L'ACADÉMIE ROYALE e— N.cof.t.cof. nt + N'.cof.e.fin. nt

aK.E —- . cof. €. cof. (2mt —— 2 A) FT —— fin. 6. cof. [ {mr mm") .t + À À]

H°'" étant une nouvelle conftante arbitraire; en fubftituant ces valeurs dans l'équation (31), on en tirera facilement la valeur de h en fonction du temps £.

Suppofons que les valeurs précédentes de @',e & p foient celles qui réfultent de l’aétion de Ja Lune; on aura celles qui réfultent de ation du Soleil, en y fuppofantc— 0, & en y changeant les quantités relatives à la Lune, dans celles qui {ont relatives au Soleil; foit Æ° ce qu’eft pour le Soleil, la quantité Xrelative à la Lune; la préceflion moyenne des Équi- noxes fera en vertu des actions réunies du Soleil & de la Lune,

22 in (Ki 4 K')nf,

Péquation la plus fenfible de Ia préceflion, fera a K.E nc. cof. 2€

RS TON [ém— m').1+ A—A']

2n° * (m—m').cof.e

& l'équation la plus fenfible de la nutation de l'axe de la Terre, fera

a K.E De À | M TT Da me .fin.€.cof. [(m— m°) .t + À A L

an: m

XX X HE

EN comparant les réfultats précédens aux obfervations, x nous feroit aifé de faire voir leur accord avec les phénomènes de la préceffion & de la nutation; mais cette comparaifon ayant été faite avec foin dans plufieurs excellens Ouvrages, & principalement dans les belles Recherches de M. d'Alem- bert fur cette matière ; nous nous bornerons ici à faire fur nos réfultats quelques remarques nouvelles, & qui auront principalement pour objet leur différence de ceux qui font déjà eonnus.

SDUELSIMSNCAILE IN UC ME ISL 25:

Nous obferverons d’abord que la précefiion moyenne des équinoxes, rélultante de faction du Soleil & defa Lune, n'eft pas la même dans les différens fiècles, puifqu'elle eft proportionnelle au cofinus de l’obliquité de f'Écliptique, qui comme l'on fait, n’eft pas conftante; füppofons par exemple, que dans ce fiècle cette préceflion foit de so" + par année, & qu'au temps d'Hipparque, l'obliquité de l'Ecliptique ait été de r minutes plus grande qu'aujourd'hui ,-on trouvera facilement qu’en vertu de Paétion du Soleil & de la Lune, la préceffion moyenne des équinoxes étoit alors égale à $0"+ r.0",00635 5 ; la longueur de l'année tropique étoit donc, par cette feule confidération, plus grande au temps d'Hipparque que de nos jours, d'environ r.0",155; en forte que fi lon fuppole, conformément aux anciennes obfervations, r 23, on aura 3" + à peu-près pour la difiérence qui en réfulte entre l'année tropique moderne &c celle du temps d'Hipparque: or cette diflérence n'eft point à négliser dans une détermination exacte de la durée de l'année tropique.

Nous obferverons enfuite que quelle que foit la loi de Ja profondeur de la mer, pourvu que le fphéroïde qu'elle recouvre foit un folide de révolution divilé en deux parties égales & femblables par l’Équateur, les loix de la préceffion des équinoxes feront les mêmes; c’eft-à-dire que la préceffion des équinoxes fera toujours repréfentée par un terme qui croît uniformément , & par un autre terme proportionnel au finus de la diftance du nœud de la Lune à l’équinoxe, & que la nutation fera toujours repréfentée par un terme proportionnel au cofinus de cette même diftance. Tous ces termes augmen- térônt ou diminueront proportionnellement dans les diffé rentes fuppofitions fur la loi de la profondeur de la mer, & fur celle de la denfité des couches du fphéroïde qu'elle recouvre; elles ne peuvent donc influer que fur la valeur abfolue des coëfficiens de ces termes: nous allons déterminer ces coëfhciens dans le cas te fphéroïde que la mer recouvre eft un elliploïde de révolution,

li ij

252 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE Dans ce cas, la loi de la profondeur de la mer peut étre repréfentée par / +- g fin. #, & l’on a par l'art. X XWH,

4 Kg .fin. v.cof. y .fin.ÿ.cof. ÿ

M .cof. (nt + æ @),

A 2qg+(1 NT At

en forte que la quantité que nous avons nommée x dans

Vart. XAN, eft ici conftante & égale à AUS ; 248 (LE rod sA\

on aura donc par le même article XXX, & en obfervant

quérg'e—= æ NN, 24 ALES q ; L à 7 v Te Ga Cr [ cor. 8 fin, .cof. a |; [29.(x rte £ Ja

partant, fi l'on fuppofe y" = 76 .fin. 8°, 6 étant une fonc- tion quelconque très-petite de 7, qui repréfente l’ellipticité de la couche du fphéroïde dont le demi-petit axe eft 7,

on aura x 16 8 7 a £ HE. "ue $ F = CU m = - JR.0. ("6 ga) - J £ Si lon nomme enfuite Ia valeur de 6 lorfque 7 +,

ou ce qui revient au mème, l'ellipticité du fphéroïde que la mer recouvre, on aura y‘ g'. fin. 8°; partant

327

. \gg FA ni A à ge (= sde ET %

DES SCIE. Nc Es 25 on aura donc

Tr EURE è z 5 PA : Dole © ui (CN ne Di (er)

= => à, 5 A 3 A 2 I = | SR .D.7r [ af An. al J 7

Si lon fuppofe 3 ©, on aura le cas dans lequel la réac- tion de la mer n’a aucune influence fur le phénomène de la

pete 2 4 0 _ __ SRE") préceffion des équinoxes; dans ce cas, E TIRER ee

d'où il fuit que Îa préceffion moyenne des équinoxes & Ja nutation de l'axe de Îa Terre, lorfqu'on a égard à la réaction des eaux de la mer, font à cette préceffion & à cette nutation lorfqu'on n’y a aucun égard, dans le rapport de

(23 Z).[R.d.(Er) 29.qq reg 2 I.SRO (Er);

me on voit par-là que fi g & A ont un rapport fenfible à l'ellipticité & à la denfité du fphéroïde terreftre, da pré- ceflion des équinoxes fera très-fenfiblement différente dans ces deux cas; mais pour mettre cette différence dans un plus grand jour, nous allons confidérer ici quelques exemples particuliers.

21) (27:21 =

Soit 9 5 = Lea on aura À o, quelle que foit {a denfité ? de Ia mer ; & comme cette quantité exprime l'effet des attractions de l'Océan, du Soleil & de la Lune fur le fphéroïde terreftre, il en réfulte que ces attractions n'ont alors aucune influence fur la préceffion des équinoxes, & que ce phénomène eft uniquement à la preflion de la mer fur la furface du fphéroïde qu'elle recouvre ; il eft vrai que dans ce cas, l'effet de cette preflion eft indépendant de la denfité de la mer, Car On &

254 MÉMmorres DE L'ACADÉMIE ROYALE FRE NO GR MERE red AR DE ride 3fRd.5

Dans cet exemple, la préceflion & la nutation font à ce qu'elles feroient fi l'on n'avoit aucun égard à {a réaction de la mer, comme 5°. get à 3fR.0. (Gr), & par conféquent comme $ eft à 3 fi le fphéroïde terreftre eft homogène, parce qu'alors fR .0. (Or) = a

En général, dans {a fuppofition de l'homogénéité du fphé- roïde terreftre, on a quel que foit 7,

A4 Dee ELU 0 )] EE = pa HUE A È 25 4% SH Île = 2 2, on à E— 0; d'où il fit que

dans ce cas, il n’y a ni préceflion ni nutation dans l'axe de la Terre, quoique l'une & l’autre puiflent être très-fenfibles lorfqu'on néglige la réaction de la mer.

Ces deux exemples fuffifent pour faire voir combien if feroit néceffaire d’avoir égard à cette réaction dans la théorie de la préceflion des Equinoxes, fi la valeur de 7 étoit un.

eu confidérable : mais nous avons obfervé dans l'article AVI, que pour fatisfaire aux obfervations fur le peu de différence qui exifte entre les deux marées d’un même jour, il falloit fuppofer 7 extrêmement petit eu égard à l'ellipticité du fphéroïde terreftre; en forte que dans la Nature, la réaction des eaux de la mer fur le fphéroïde terreftre , n’a qu'une très- petite influence fur la préceflion des Équinoxes & fur la nutation de Faxe de la Terre. I men eft pas ainfi

dans la théorie ordinaire dans laquelle on: fuppole d’après Newton, que les eaux de la mer prennent inftantanément l'état elles feroient en équilibre , fi l'aftre qui les attire

D'E S\2S CIE C.E,.S. 25$ étoit immobile, & fi la Terre n'avoit point de mouvement de rotation; dans ce cas, on a par l'article XIX,

2 K

M . fin. v.cof. » fin. 8 .cof. B.cof. (n1+æ —@),

SAT me

en forte que u —= , ce qui revient

En AE) S s A

à faire » o dans l'expreflion précédente de u, & par conféquent aufli dans celle de Æ ; on aura donc dans cette hypothèfe,

Sr 2d\g 2/[R.d/6r5)

CA ec RE IFR A

Si l'on fuppoloit le fphéroïde terreftre homogène, on auroit

d'A EUR 104 . d})

Partant, fi la denfité A de la mer étoit égale à la denfité J du fphéroïde, on auroit £ o; il n’y auroit con- féquemment ni préceflion ni nutation , quelle que fût d’ailleurs l’ellipticité du fphéroïde terreftre.

Ces fuppofitions de ? 4 & de l'homogénéité du fphéroïde terreftre, font précifément celles dont Newton a fait ufage dans fa Théorie du flux & du reflux de la mer, & dans celle de la Figure de la Terre; d’où il fuit que fr ce grand Géomètre eùt adopté les réfu!tats de ces théories dans fa Solution du problème de la Préceflion des équinoxes, il auroit trouvé la” préceilion nulle en réfolvant exaétement ce Problème.

Xe XX EE

SurvaAnT les obfervations, la préceflion moyenne. des équinoxes eft contre l'ordre des fignes égale à 50" +, & la

256 MÉmoires DE L'ACADÉMIE RoYaLE nutation de l'axe de la Terre eft de 18"; en repréfentant donc par 7'une année, & par s'r le moyen mouvement du Soleil, on aura

À Li AT Ti Eh) 3601; 1/1 (41 partant on aura a E .fin.e 1 me d “1 ——— . (K+ K) : + 2 3608 $0o"!: 2h n 3 or —— 26 à peu-près, & fin. cof, 23128! 16": 77 3953 4 PEU-Pres, col. 23 à d'où l'on tirera K+K) mp 2 = CNE "Ram ot = 0,000000115$9;

on aura enfuite, (4 KE nc G 9" LD AE AR in = Si Bot

or on a Log.7 —0,4971499, & les obfervations donnent

27 M m

1 M M

jh 43m a 7 ; —= tang. 5%9/, & . —0,0040189; de-à on tirera a KE = Tr == 10,0000 0007764 ETS k' partant —"— = 1,4929; donc 0,4929 = +

à peu-près, en forte que l'effet de la Lune fur la préceffion des équinoxes & fur le flux & le reflux de la mer, eft double de celui du Soleïl.

Si lon défigne par S la maffe du Soleil, & par 4 fa moyenne diflance à la Terre, on aura par la théorie des

: S QUE 1 S

forces centrifuges, ra CR = €: TsTajoù | & CE sn 3

aura donc a on McPaenr mem

ÉLE 4% 41(3653 À

DWASNSACIULE NICE S NT K 3 = = ———\, ce qui donne E£——0,0068 x 22 4049290653)? OA x

Ex, . , à peu-près; or on a par l'art. précédent, 4h gg (49 —-——).[R.D.(Er) _ NMRRS ER Sor [24 x ) TS R 0: donc Bg———)SRD(GN) 2999 3 À ue 0,003405./R,0r; (35) 24r(1 ——) sa £

Il faut préfentement combiner cette équation avec celle de Féquilibre du fluide. En fuppofant, comme nous l'avons fait jufqu’ici, la profondeur de la mer très-petite relativement au rayon du fphéroïde terreftre, on tirera facilement l'équation fuivante des formules que donneM. Clairaut dans fa théorie de la Figure de la Terre ( Voyez l'art. XXIX de la feconde Partie de cet excellent Ouvrage).

{4 +g).(hofR.dP— 69) CfR.d(FC) 63

5 # 2} @

Le: RE en .[R .07 \ Nous obferverons ici que fR.07, eft égal à 9 ; foit donc 93 + qg = gq'',q"" reprélentant l'ellipticité de la Terre qui réfulte de la mefure des degrés du Méridien ; les équa-

tions (35) & (36) donneront en éliminant fR.0/{6r'),

(36)

11 L SRd.n : : 4 1E —+- 0,002043 . "JR ete

Ca : à ZE . a AB 0,001730; partant R.dn

4 0,001730 + 0,002043 EE (37) I eft très-remarquable que rien de ce qui a rapport au Mén, 1776: k

258 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE

fluide n'entre dans cette équation, en forte que les confé- quences auxquelles elle va donner lieu, font les mêmes dans l'hypothèfe la Terre eft entièrement {olide, & dans celle elle eft recouverte d'un fluide d’une profondeur variable & d’une denfité quelconque.

Suppofons que la denfité des couches du fphéroïde terreftre aille en diminuant du centre à la furface, fR .0r’ fera moindre que f/RO.r; car on a généralement

[RO [Rd = f[(1 r).r0R; or r étant moindre que 1, & OR étant par hypothèfe uné quantité négative, //1 —- r).0 R eft négatif; d'où il fuit que l'on a fR.Or <fR.0r. Lorfque fR.0r = fR.dr,

l'équation (37) donne g'"— EPL partant on a g''< :

265

lorfque les denfités vont en diminuant du centre à la furface;

fi elles vont en augmentant, on RD r>fRO -r}, parce 5 nofiti PV.

que dans ce cas D À étantuné quantité pofitive, /{1—r)r.d R

J è R.dr ; eft pofitif; mais TE eft moindre que a car on a SROB _ $ SRAd

SE D DESIRE LATE : 3 FR IP UE JE EU Rr* étant moindre que R7 SR dr

JRr dr eft moindre que 1; il eft facile de s’affurer par un raifon- P

nement analogue, que fi l’on fuppofe les denfités croître & . diminuer alternativement du centre à la furface, on aura

tant que 7 eft moindre que l'unité , il eft clair que

: JS'R.dr s A CN toujours = < = Dans le cas cette quantité eft égale à PA on trouve _"_; cette fradion doit

195

donc être regardée comme Ia plus grande valeur dont q” foit fufceptible, & il eft à remarquer que cette valeur feroit encore moindre, fi l’on fuppoloit le rapport de l'effet de la

Lune à celui du Soleil plus grand que 2 & égal à . , comme

DR NSHEQMC IE NICE s. 259

M. Daniel Bernoulli l'a conclu de 1a comparaifon des obfer- vations fur les marées; fi l'on confidère d’ailleurs que Îes hypothèfes les plus naturelles que l’on puifle admettre fur la loi des denfités des différentes couches du fphéroïde terreftre, font celle de l'homogénéité, ou celles des denfités croiffantes de la furface au centre, & qu'elles font néceflaires fr la Terre a été primitivement fluide; on peut en conclure que phyfiquement parlant, les obfervations de la préceflion des équinoxes & de la nutation de l'axe de la Terre, ne per- mettent pas de fuppofer g'° plus grand que net cette valeur de 7" eft bien différente de celle qui réfulte de Ia mefure des degrés de France & du Nord, & qui, comme lon fait, eft égale à ——; il paroïît donc impoffible de 17

concilier ces mefures avec les obfervations du phénomène de la préceffion des équinoxes, dans l’hypothèfe la Terre eft un elliploïde de révolution recouvert par un fluide d’une. profondeur variable ou conftante.

X X XI V.

Nous avons vu (art. X XV) que dans Île cas l'on fuppofe une figure elliptique au fphéroïde que la mer recouvre, on a

4 Kg.fin.v.cof. v.fin.ÿ.cof.ÿ 4 RTE NTM OT TS

NE reon(ut He 9); AR Pa Pere de ur s À

cette valeur de Y eft d'autant plus exacte que l’'aftre fe meut avec plus de lenteur; nous en avons déduit les loix de Ia préceflion des équinoxes & de la nutation de l'axe de la Terre, & comme nos réfultats font indépendans de la rapi- dité du mouvement de l'aftre dans fon orbite, & qu'il n'y entre que Îes feuls mouvemens du nœud & de la rotation de fa Terre; il femble que lon peut en conclure que ces loix fubfifteroient encore dans le cas le mouvement de

Kk ij

260 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

la Lune feroit comparable à celui de la rotation de la Terre, pourvu que le mouvement de fes nœuds fût extrêmement lent; on s’en aflurera d’ailleurs de la manière fuivante.

Pour cela, nous obferverons que parmi les termes de la feconde clafle qui farticle X X V1) forment l'exprefion de F, il n’y a que ceux de la forme A .cof. (it + æ + A), dans lefquels ; eft égal à #, ou en diffère extrêmement peu, qui puiflent influer fenfiblement fur la préceflion des équinoxes & fur la nutation de J'axe de la Terre, parce que dans les calculs auxquels conduit fa détermination de ce phénomène,

ces termes deviennent d'autant plus grands que à x eft plus petit; on peut donc négliger dans l'expreflion de F, les termes de la forme précédente, dans lefquels {5 n) .4

eft égal, par exemple, au double du moyen mouvement de la Lune dans fon orbite, & ne conferver que ceux dans lefquels /i— n) .t eft égal au moyen mouvement du nœud de l'orbite Lunaire; il fuit de-là que dans le développement de 2 K.fin. v.cof. v.cof. (nt + æ @), il fufüt de conferver les termes de [a forme Æ°.cof. {nt + æ + À); & de celle-ci ÆK°.cof. {nt E mt + æ + À), mt repréfentant le moyen mouvement du nœud , & lon aura par l'article X XVI, pour Ÿ, une fuite de termes de la forme Se NE EE ER & de celle-ci,

24 (1 ———

5

2 K'q .fin. 0. cof. f

.cof. (nt mt + + À),

CA 29g.(1 ee Pl

& cette valeur de fera d'autant plus exacte que # fera plus petit par rapport à »; or il eft clair que l'on trouvera la même fuite en développant l’expreffion

4 Kg. fin. y . cof. v . fin.ÿ . cof. ÿ Len ERA SEE VER TES cf. (nt + æ 9)

2qg.{1 ae )-#

DU STISNCALENN"C ES. 261

de Ÿ, dont nous avons fait ufage, pourvu que dans ce développement on ne conferve que les termes de la forme H.cof. (nt + æ + À), & H.cof. (nt Emi + æ + A); donc, quelle que foit la rapidité du moyen mouvement de Ja Lune dans fon orbite, les réfultats relatifs à la préceflion des équinoxes & à la nutation de l'axe de la Terre, que nous avons tirés précédemment de l'équation pe 4 Kg .fin.v. cof. v. fin. 8. cof.ÿ EE or EI EN FIN 2gg.(1 ) À A feront toujours vrais , fi le moyen mouvement du nœud de l'orbite eft très-lent par rapport au mouvement de rotation

. cof. (ut + © 9)

. , 1 de la Terre, & comme il n'en eft que , on peut 70

regarder ces réfultats comme très-approchés, quand bien même la rapidité du mouvement de la Lune dans fon orbite produiroit une erreur fenfible fur la valeur précédente de F.

ADbDp1iTIoN à l'Arice

Lorsqu'on cherche à priori la figure d'un fphéroïde homogène de révolution infiniment peu différent de la fphère, dans le cas de Féquilibre; on eft conduit à une équation différentielle d’un degré infini qui indique conféquemment que le probléme eft fufceptible d’une infinité de folutions, {Voyez Mém. Acad. ann. 1772, IL: Partie, page $ 36 © Juiv.); & quoique je fois parvenu à exclure un grand nombre de figures, il me paroït cependant extrèmement vraifemblable qu'il y ena une infinité d’autres que la fphère, qui fatisfont à l'équilibre. Si lon en connoifloit une feule, on pourroit en conclure une infinité qui ne feroient pas même de révo- lution, & cela par la confidération fuivante qui, plus appro- fondie, pourra fervir peut-être à déterminer ces figures. Que Ton prenne à volonté fur le fphéroïde un point que l'on regardera comme pôle, & auquel on fixera l'origine de Yangle 8, 8 étant ainfi le complément de la latitude des

262 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE RoYALE

différens points du fphéroïde dont nous défignerons par & la longitude ; fuppofons enfuite que 1 + &y foit le rayon d’un fphéroïde homogène en équilibre, & étant infiniment petit, & y étant fonction de 8 & de a; en nommant & Z l'attraction tangentielle des fphéroïdes homogènes infiniment peu diffé- rens de la fphère, Z étant fonction quelconque de 8 & de &, on aura dans le cas de l'équilibre, « 8 o. Cette équation ayant lieu, quels que {oient 8 & , ileft clair qu'elle fubfifteroit encore, en changeant 8 en 0 + 4, & æ en a + b, a, b étant des conftantes quelconques; foit ce que devient y, en vertu de ces changemens, le rayon 1 + ay" fatisfera donc à l'équilibre, & par conféquent aufli le rayon I + ay + any, n étant une conftante quelconque ; or a & b étant arbitraires, il eft clair que l’on aura ainfi une infinité de figures qui fatisferont à l’équilibre. Mais un rapport fingulier qui exifte entre l'attraction des fphéroïdes homogènes, fuivant la tangente, & leur attraction verticale

. ou perpendiculaire à a tangente, détermine la loi de Ja

pefanteur à la furface de ceux qui font en équilibre, & la rend unique, malgré la multiplicité infinie de figures dont ils paroiïflent fufceptibles. Ce rapport confifte en ce que l’attrac- tion d’un fphéroïde homogène quelconque infiniment peu différent d’une fphère, parallèlement à la tangente, & mul- tipliée par le petit côté du fphéroïde, eft le double de Ia différence des attractions verticales du fphéroïde , aux deux extrémités de ce côté. J'ai démontré ce théorème dans l'art. 1, mais il peut l'être plus fimplement par la méthode fuivante, qui de plus a l'avantage de s'étendre au cas l'attraction eft comme une puiflance quelconque z de la diflance. Imaginons un point À placé fur une fphère AR B dont le rayon eft 1, & Cle centre; nommons À, la mafle de ce point ; f, fa diftance au point A7; f', {a diftance au point quelconque #7 pris fur la furface de la fphère, infini- ment près de 7; en abaïffant du point À, la perpendiculaire RH fur MC, & du point #, la perpendiculaire "1 k fur RM, & décompofant l'atraétion R.f" du point À fur le

DELS VOACUNE NICE 263 point M, en trois autres ; dont la première que nous Fig. 4 nommerons », foit dirigée fuivant le rayon A7C ; dont la feconde que nous nommerons b, foit dirigée fuivant le côté Mm; & dont la troifième foit perpendiculaire au plan

Mk MCm; on aura b R.f".:, partant 0. Mm R.f. M}; : MH , on aura enfuite » À a NE Er be CE RM étant par la propriété connue du cercie, moyenne proportionnelle entre dal: ' MI MH & le diamètre entier AB, on a r LP £ 2 : R à ANS : s donc —= ——.f"+"; foit »', l'attration du point R 2 , ; R k fur le point, fuivant lerayon mC, on aura = —.f"*"; donc

>’ fe PTE) Es NS MR

2 ce qui donne

V— = (——).8. Mn

H fuit de-là, que fi lon fuppofe une infinité de points diftribués d'une manière quelconque fur la furface de Ia fphère, & que lon nomme & la fomme de leurs attractions fur les points 47 & m, dirigées vers le centre C,

& B la fomme de leurs attraétions fur le point 47 paral- lèlement à Am, on aura

V°— VV (—=—).B . Mn.

Confidérons maintenant un fphéroïde quelconque AAZB Fig, 5: dont le rayon mené du centre C d'inertie, à fa furface, * foit 1 + ay, & étant infiniment petit, & y étant une fonétion quelconque continue ou difcontinue de 8 & de = ;

f l’on imagine une fphère dont le rayon foit 1, & qui foit tangente intérieurement à la furface du fphéroïde au point A,

il eft clair que le centre de cette fphère fera infiniment peu

Fig. 5.

264 MÉmorïres DE L'ACADÉMIE ROYALE

diftant du point C, & que le rayon mené de fon centre à la furface du fphéroïde , ne difiérera de l'unité que d’une quantité de l’ordre « ; cela polé , lattraion du {phéroïde eft égale à l'attraction de Ia fphère, plus à l'attraction de l'excès du fphéroïde fur la fphère; or, on peut concevoir cet excès comme compofé d'une infinité de petites mafles placées aux extrémités des rayons de fa fphère , ces mafles devant être fuppofées négatives, par-tout le rayon de Ia fphère excède celui du fphéroïde ; d'où il fuit que fi l'on nomme S l'attraction de la fphère fur le point M, à F & a V', les attractions verticales de l'excès du fphéroïde fur la fphère fur les points A7 & m, & a B fon attraction hori- zontale, on aura par ce qui précède,

PRE TRES) 220710

2

Si l'on nomme À l'attraction verticale du fphéroïde fur fe point A7, & À fon attraction verticale fur le point », on AU A MON Et a PV, Co A0—19% Na dou

A À = (=——) .aB.Mnm.

L'attraétion du fphéroïde fur le point A7, décompolte fuivant le rayon A2C, ou fuivant toute autre direction qui ne fait avec MC qu'un angle de l'ordre à, ne diffère de À, que d'une quantité de l'ordre «&°, ce qui fuit évidemment de ce que lattraétion entière du fphéroïde fur le point 47, eft dirigée fuivant une droite A7 K qui ne fait avec A/C qu'un angle de l'ordre & ; A peut donc également repréfenter, & la pefanteur à la furface du fphéroïde, & cette pefanteur décompolée fuivant le rayon AC

De-l réfulte cette conféquence fingulière , favoir, que fr l'attraction fuivoit la raifon réciproque de la fimple diftance, la pefanteur feroit conftante à la furface de tout fphéroïde homogène infiniment peu différent d'une fphère, puifque

Jon auroit alors / ).B.Mm 0, partant 4 = 4, Confidérons

Pers SR el E NUC-E)S; 265 Confidérons À B comme l'axe commun à tous les méri- Fig. 5e diens du fphéroïde, & nommons 8 l'angle A/C'A; en fup- pofant le point m placé fur le méridien AMB, nous aurons aux quantités près de l’ordre «, Mm 08; partant en népligeant les quantités de l’ordre &*, nous aurons

AE AE [Ja B où,

2

d À n 1 ou he ( RUES

2

Nommons enfuite #, l'angle que forme le méridien AB, avec un premier méridien : fi l'on prend fur la furface du fphéroïde un point #”' infiniment voifm de A1, & tel que l'angle » CA MCA, nous aurons aux quantités près de l'ordre à, Mm' d®.fin.8; foit de plus 4€, l'attraction du fphéroïde fur le point 47, décompolée fuivant la tangente Mm', nous aurons

DA = ()aC.da .fin.0, ® étant regardé comme conflant dans la différentielle d À; partant ? ee = (==) à C. fin.8. Si l'on fuppofe x 2, ce quieftle cas de la Nature,

on aura les deux équations dA dA ir = jaB; = = +aC.fin.b;

or on s'aflurera facilement que ces équations répondent aux équations /a) & (a') de l'article

Si lon fuppofe que le fphéroïde tourne autour de l'axe AB, de manière qu'à l'équateur la force centrifuge foit à f; il eft aifé de voir que cette force au point 4A fera a f.fin.d, que décompolée fuivant Am, elle fera æf.fin.8.cof.d, & que décompofée fuivant "AC, elle fera af.fin.&,; fi l'on fuppofe de plus, que le point 47 du fphéroïde foit animé fuivant les droites A/m, Mm' & MC, des forces quelconques

«M,aN&aR, on aura aB + a M + af.fin.f.cof.8, Mém. 1776, A

Fig. te

266 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

pour la force tangentielle fuivant Am; « C + a N, pour la force tangentielle fuivant Mm', & A+ a R af fin.b, pour la force fuivant AC, & qui ne diffère de la pefanteur au point {, ou ce qui revient au même, de la réfultante des trois forces fuivant MC, Mm & Mm', que des quan-

tités de l'ordre «°; foit donc P la pefanteur, on aura = A + a R af.fn.b;

dans le cas de l'équilibre, les forces tangentielles font nulles, ce qui donne les deux équations

CIN METRE af . fin. . cof.b, GE &N, Si l'on différentie l'équation P = À + à R af. fin.b* en faifant varier 8 & æ, on aura DP— (EJB (508 + ad R 2afobfin.b.cof8: en fubftituant dans cette équation , au lieu de / _ ), & (2) leurs valeurs, (==) aB, &— (= .a C.fin.ô, on aura

DP— (-———).a[B08 + Cdw.fn.f]

NN qe 2af.08 fin. 0 . cof. 8;

fi l'on fubftitue encore au lieu de Z & de C, leurs valeurs M f.fn.8.cof 0, & AN, on aura

D2P {(“—).a.[Md8 + Now.fn.f]

2

+ ad0R + —<+ .af.0 8. fin. 8. cof. 8.

Pour que cette équation, & par conféquent pour que léqui- libre foit poflible, 104 + Noæ.fn.8 doit être une différence exacte , & c’eft ce qui a toujours lieu , lorfque les forces « A1 & «a N font le réfultat des attraétions; foit

_Mem. de l'Acad.R. des Se. An 1776 Page 266. PL, FAT,

DES SCIENCES. 267

donc dZ cette différence, & l'on aura en intégrant l'équation précédente,

P— P' + ("= ).aZ HV QE Pas .&f.fin. 8°,

P' étant une conftante arbitraire.

Si le fphéroïde n’eft animé d’aucune force étrangère, on O0, AC A0; Data,

PNR De nas fin. 8”, exprimant alors la pefanteur au pôle; dans le cas de Ia Mature 25%) ‘on ke LP PIE af. fin. 6”,

ce qui eft conforme à ce que l’on fait d’ailleurs; mais il eft très-remarquable que dans le cas #— 3, on ait P— P'; d’où il fuit que fi l'attraction étoit en raifon compofée de 1a mafle & du cube de la diftance, la pefanteur à la furface des fphéroïdes homogènes en équilibre feroit conftante aux quantités près de l’ordre 4°, quel que füt le mouvement de rotation des fphéroïdes.

Je réferve pour un autre Mémoire les Recherches {er les ofcillations de 1 ‘atmofphire,

Li ÿ

268 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoYALE RTE TI CR PP 2 EP SERRES

DESERT ATIONSEDENLA LUNE,

FAITES AVANT L'ÉCLIPSE TOTALE DE LUNE

DU 30 JUILLET 1776.

Æt comparaifons des Lieux obférvés aux Lieux calculés avec les Tables de M." Clairaut 7 Mayer.

Par M: JEAUR AT. 14 Août 1e mois de Juillet 1776 a été fi favorable aux Obfer-

HE vations aflronomiques, qu'excepté le 29 & le 30 la Lune n'a pu être obfervée dans fon pañage au Méridien, je n'ai été aucunement empêché pendant ce mois de faire les obfervations que je me fuis propofé de faire.

Le 30, la Lune étoit plongée dans ombre lors de fon pafflage par le Méridien, & comme javois d'avance calculé avec les Tables de M. Mayer le paflage au Méridien, ainfi que la hauteur apparente de la Lune, il eft évident que fi un nuage léger ne m'avoit empéché de faire cette obfervation, que j'aurois pu dans l’inftant même de l’obfer- vation déterminer de la manière la plus directe l'erreur des Tables, tant en longitude qu'en latitude; c’eft donc pour fuppléer au manque de cette obfervation, que je donne ici les lieux de la Lune obfervés & calculés les 26026, 27 & 28 Juillet 1776 : or de la comparaifon que je fais de mes obfervations avec mes calculs, il réfulte ce qui fuit.

ANOMALIEÏ ERREURS DES TABLES | ERREURS DES TABLES

DATES DES OBSERV.

EN LONGITUDE. EN LATITUDE, ; 2 moyenne

ANNÉE 17764 CN ANS M, CLaiRAUT.| M. Mayer. [ M. CLaiRAUT.| M. MAYER. 25 Juillet à 7h 18° 42" |2f 108 55° sa] "| of 39"] + o 11] + 0 3” 26 Juillet à 8. 8. $2 |2. 24 27. 1 | 0. 43 | o. 14 | + o. 12 | + o. 4 277iJuillet 479. 2-3 08 009, io. nat le re 15, | 0. 46 | 0. 7 | 0 1: 28 Juillet à 9. 59. 43 2

DES SCIENCES. 269 Au refte, je donne comme il fuit, les obfervations même; elles font les plus récentes que j'aie faites au mural de M. Caffini à l'Obfervatoire royal, elles ont été faites par un très beau temps : d’ailleurs ces obfervations font faites dans des circonftances favorables, puifque pendant quatre jours de fuite la Lune a été comparée au Méridien avec la même étoile du Serpent; & que le 28, cette étoile w# du Serpent n'étoit éloignée du parallèle de 1a Lune que de 15/25". Voici donc les obfervations même, ainfi que leurs calculs.

OBSERVATIONS faites au grand Mural de l'Obfervatvire Royal de Paris.

Du 25 Juillet 1776,

Midi vrai à la Pendule.. . oh 20° $s1”. Hauteur de L'Infhumenr. 1." bord de la Lune... 7. 39. 33....bord fupér. 264 12° 20”, du Serpent........ De 58. Srorse sors 20e 16 25.

Retour des Étoiles fixes

au Méridien...:. 23. 56. 9. Temps vrai de l’obfervat.

dela ilune ar 7e 18e 42e

A. 214 5 41”. Déclinaifon apparente de 4 du Serpent.

$. $5. 55. Différence des déclinaifons.

À. 15. 9. 46. Déclinaifon apparente du bord fupérieur.

o. 50. 30. Parallaxe de hauteur, Ia parakaxe horizontale étant de 56° 57”.

À. 14. 19. 16. Déclinaifon vraie du bord fupérieur.

+ o. 15. 22. Demi-diamètre apparent de la Lune.

A. 14. 34. 38. Déclinaifon vraie du centre de la Lune.

270. 5. 57. Afcenfion droite apparente de y du Serpent. 34. 55. 53. Différence des afcenfons droites.

235. 10. 4. Afcenfion droite du premier bord de Ja Lune, + 0. 15.52. Demi-diamètre en afcenfion droite,

235 25: 56. Afcenfion droite vraie du centre.

270 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE RoYyALE

Longitude obfervée.. .........:......... 726230 Longitude calculée... ................ nes 7e 26. 31. 5621 Erreur des Tables de M. Carat. se ie z Mir Hatitudeboreue OPIENNÉE- <a tieleteleie É 4: 57: 28. Latitude boréale calculée. ...........,... 5 . 4s 57. 49e Erreur des Tables de M. Clairaut, ....,.... HLONTTrs

OBS ,ECRIVTANT SE TON Du 26 Juillet 1776.

Midi vrai à la Pendule. ..... o" 20" 54" Hanteur de l'Iufrument, Premier bord de Ia Lune. .... 8. 29. 46. bord fupér. 234 10". u » du Serpent MRCÉLE AOL LEUR DPERTES 20, 16. 25e Retour des Étoiles fixes au Mér. 23. 56. 8.

Temps vrai de l'obferv. de la €. 8. 8. 52.

A. 214 41" Déclinaifon apparente de x du Serpent. 2. $2. 45. Différence des déclinaifons. 18. 12. 56. Déclinaifon apparente du bord fupérieur. o. 52. 31. Parallaxe de hauteur, la parallaxe horizontale étant dems;72080

> |

A. 17. 20. 25. Déclinaifon vraie du bord fupérieur. Æ oo 15e 36. Demi - diamètre apparent de 1a Lune. A. 17. 36. 1, Déclinaifon vraie du centre de Ia Lune.

270. 5$. 57. Afcenfion droite apparente de & du Serpent. 21. 22. 41. Différence des afcenfions droites.

248. 43. 16. Afcenfion droite du premier bord de Ia Lune. + o. 16. 22. Demi-diamètre en afcenfon droite,

248. 59. 38. Afcenfon droite vraie du centre.

Longitude obfervée....... Sneninlss tools 157 Longitude calculée. . JOIE des efiete 8. 9. 56. 54

Erreur des Tables FA M. CÉirie" AREA 04 te 0.43 Latitude boréale obfervée. ..,........ - 4 24. 43e Lattudehboréalelcalculée ee EE Ste 4e 24e Se

Erreur des Tables de M. Clairaut. ....... + O0 12.

mn RU NSIENÉIE NACLES. 271

ON SRE NAN PU MED Ar Es Du 27 Juillet 1776.

Midi vrai à la Pendule. ..... o!20° 56”. Hauteur de l'Infirument, Premier bord de la Lune..... + 23. 34. bord fupér. 204 59° 50”, Id SCrpenteleisieis ciao GORE ONE MTE NT 20, 16.25.

Retour des Étoiles fixes au Mér. 2 3415608: Temps vrai de l’obferv. dela C. 9.23. 8.

À. 214 41". Déclinaifon apparente de y du Serpent. 0. 43. 25. Différence des déclinaifons.

Pa]

20:,22. 16. Déclinaifon apparente du bord fupérieur.

©. ÿ4. 10. Parallaxe de hauteur, la parallaxe horizontale étant de 58° 1”.

À. 19. 28. 6. Déclinaifon vraie du bord fupérieur.

NO. F5: 50: Demi - diamètre apparent de la Lune.

À

+ 19. 43. 56. Déclinaifon vraie du centre de la Lune,

270. S$. 57. Afcenfion droite apparente de y du Serpent. 6. 55. 22. Différence des afcenfons droites.

263. 10. 35. Afcenfon droite du premier bord de la Lune, + ©. 16. 50. Demi-diamètre en afcenfon droite.

263. 27. 25. Afcenfion droite vraie du centre de Ia Lune.

Longitude obfervée...... PALIER S RENTRER A 23149 47". Longitude calculée... .,...... “iii 118. 23-04 B.0324 Erreur des Tables de M. Clairaut., ...... Ie I$e. Latitude boréale obfervée. . ..,...,.....:. 3: 315 203 Eatitude boréale calculée. . ......., Fe ESA nous Erreur des Tables de M. Clairaut....,... © 7:

OBSERVATIONS Du 28 Juillet 1770:

Midi vrai à la Pendule... .., + oM20° 57". Hauteur de l'Inffrument, Premier bord de 1a Lune. .... 10. 20. 40.bordfupér. 204 o”. per URSS EDEN Te cratotaials 94e 7e TDresees.e 20e 16, 25.

Retour des Étoiles fixes au Mér. 2 DAS ON Temps vrai de l'obferv. de la Ç. 954 9. 43.

Mémoires DE L'ACADÉMIE RoYALr

72

A. 218 5’ 41". Déclinaifon apparente de # du Serpent.

+ o. 15.25. Différence des déclinaifons.

A. 21.21. 6. Déclinaifon apparente du bord fupérieur.

0.55. 21. Parallaxe de hauteur, la parallaxe horizontale étant de 58° 54”.

À. 20.25.45. Déclinaifon vraie du bord fupérieur.

o. 16. 5. Demi-diamètre apparent de la Lune.

A. 20.41. 50. Déclinaïfon vraie du centre de la Lune.

270. 5. 57. Afcenfon droite apparente de 4 du Serpent. 8. 21. 36. Différence des afcenfions droites.

278. 27. 33. Afcenfion droite du premier bord de la Lune. o. 17. 12. Demi-diamètre en afcenfion droite.

278. 44. 45. Afcenfion droite vraie du centre de [a Lune.

+

+

Longitude obfervée..................... 98111" 8%

Longitude calculée... ......... sole lise 2010 QE S2e

Erreur des Tables de M. Clairaut......,.. tre NI0S Latitude boréale obfervée................. 2. 31. 58 Latitude boréals calculée. ..,...... ARTE 47! 2. 32. 38.

Erreur des Tables de M. Clairaut.......... + I. 40.

Des obfervations & calculs que je viens de donner, il fuit naturellement que l'erreur moyenne en longitude eft de 1” 5" pour les Tables de M. Clairaut, & de 0’ 36" pour les Tables de M. Mayer. D'ailleurs, il paroit qu'il conviendroit, pour les Tables de M. Clairaut, d'avancer l'apogée d'environ 25 minutes, ou, ce qui revient au même, qu'il faudroit retrancher 2 $ minutes de l’anomalie moyenne argument À; mais comme cette conjecture n’a de fondement que les quatre obfervations que je viens de donner, & que fes oblervations font toutes dans la circonftance d’une équation fouftractive du centre, je n’ofe efpérer en faveur des Tables de feu M. Clairaut, que cette correction que j'indique puifle être conf tante, Cette queftion mériteroit peut-être d'être examinée.

Le GEIDESEREES

NOUVELLES

Der stiSt cr Et N/c ES: hi" :250

NOUVELLES MÉTHODES ANALYTIQUES

PY'OVUR CALCULER LES ÉCLIPSES DE SOLEIL,

LES OCCULTATIONS DES ÉTOILES FIXES ET DES PLANÉTES PAR LA LUNE:

Et en général pour réduire les Obfervations de cer Aflre, faies à la firface de la Terre, au lieu vu du centre.

Suite du DOUZIÈME MÉMOIRE. Par M DH ONNCL' SM DBULSSÉ. I. OU :R, ART AC LE IV DDR

Expofirion d'une méthode particulière pour déterminer l'inflexion des rayons qui rafent le limbe de la Lune.

& remis

(156.) Ï ES méthodes que nous avons données précé- en 1775,

demment pour déterminer l'inflexion des rayons de lumière qui rafent le bord de Ia Lune, fuppofent la connoiflance d'un grand nombre d’élémens, dont l'incertitude peut influer fur la quantité de cette inflexion. On a pu remarquer que par la comparaifon d'un grand nombre d'ob- fervations que j'ai difcutées, il ne peut refter d'incertitude que fur {e diamètre de la Lune, qu'il faut néceflairement diminuer fi l’on veut fe refufer à reconnoître une inflexion dans les rayons folaires qui pañlent près de Ia Lune. J'ai fait voir comment on peut fever cette incertitude, au moyen des obfervations des diftances des cornes; & que celles que M. Short a mefurées, lors de l'Éclipfe du 1.” Avril 1764, font très- favorables au fyftème de l'inflexion. Voici pour déterminer cette inflexion , un nouveau moyen fimple & qui ne dépend de la connoïffance d'aucun élément.

* Comme cette partie du Mémoire eft une fuite de celle inférée dans le volume de 1775, on a fuivi l’ordre des articles & des paragraphes.

Mém. 1776. M m

le 28Oétobre

1778. :

Arïée 17724

274 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE RoYALE

Lorfque de deux Étoiles voifines, l’une doit être éclipfée par la Lune, on aflujettira les deux Étoiles entre deux fils d’un micromètre filaire, ou on les fuperpofera au moyen du micro- mètre obiedif, en ayant foin de placer la lunette fur une machine parallaétique ; on obfervera fi à l'inftant de foccul- tation de l'Étoile, fa diftance à l'autre Étoile comprife entre les fils, eft altérée; ou fi cette Etoile ceffe d’être fuperpolée. Cette altération donnera a quantité de l'inflexion des rayons qui rafent le difque de la Lune. Je vais donner les for- mules qui ferviront à calculer l'inflexion, d'après ce genre d’obfervations.

(157-) On pourroit craindre que durant l'obfervation du phénomène , la différence des réfraétions des deux Etoiles ne faffe varier leur diftance refpetive ; mais il efl aifé de s'aflurer qué cette variation doit être infenfible dans un efpace de temps aufli peu confidérable.

Des principes fur lefquels les C font fondés.

158.) Pour entendre les principes fur efquels font fondés Jes calculs de la méthode que je propofe, on fe rappellera que dans l'erticle VI de mon X* Mémoire, Jai donné les changemens qu’il faut faire aux formules générales de cet Ouvrage, pour les appliquer aux appulfes & aux occulta- tions des Étoiles par la Lune. On pourra donc calculer, relativement à une des Étoiles, celle, par exemple, qui s'en- age dans l'atmofphère Lunaire, Ia diftance des centres de l'Etoile & de la Lune, & l'angle que fait avec l'orbite relative de la Lune, la droite qui joint fes centres de la Lune & de l'Étoile, à l'inftant de l’obfervation; & comme 'angle de lorbite relative de la Lune, avec le fil parallèle ou équa- torial, eft pareïllement connu, d’après nos méthodes, on conclura l'angle que fait avec le fil parallèle, la droite qui joint les centres de l'Étoile & de la Lune. Je fuppoferai donc ces élémens connus. Au refle, j'entends par fil parallèle ou fil équatorial, ce que tous les Aflronomes entendent par cette définition ;

DES ScIENCES. 275 c'eft-à-dire le fil mené par le centre de l'Étoile dans le fens du mouvement horaire, & que l'Etoile fuit lorfque la lunette eft montée fur une machine parallaGtique,

(159. Les différences connues d’afcenfion droite & de déclinaifon des deux Étoiles, feront pareillement conclure la diftance apparente de ces deux Étoiles, ainfi que l'angle que fait avec le fil parallèle, la droite qui joint les centres de ces Étoiles, comme je le ferai voir dans le £. 1 66.

Solution du Problème , dorfque l'on a fiperpofe les deux Etoiles.

(160.) Pour entendre la folution du Problème, dans le cas ayant fuperpolé les deux Etoiles, au moyen du micromètre objectif, elles viennent à fe féparer.

Soit £ l'Étoile qui s'engage dans f'atmofphère de la Lune, L le centre de la Lune, « l'Étoile à laquelle on compare l'Etoile Æ, Pp le fil parallèle. Dans le triangle rectiligne £E L, on connoît le côté £EL, diftance apparente du centre de la Lune au centre de l'Étoile Æ. On connoît le côté Æc diftlance des deux Étoiles; on connoît enfin l'angle «EL, formé par les deux rayons menés un de l'Étoile £ au centre Z de la Lune, & l'autre de l'étoile £ à l'étoile e; puifqu'en effet, cet angle eft la fomme ou {a différence des angles formés par les rayons dont nous venons de parler, avec le fil parallèle Pp. Dans le triangle rectiligne «EL, on connoit donc les côtés EL, Ee, & l'angle e E L. Soit

À la difiance EL, x Ja diflance Eë, e l'angle «EL,

r le finus total,

Suppofons d’ailleurs que par l'effet de l'inflexion, l'Étoile Æ

ait pañlé en £”, dans la direétion LE de la droite qui joint

les centres de la Lune & de l'Étoile. D'après cette conftruc-

tion, Ja diftance Le, non plus que l'angle <LÆ, ne feront M m ij

Fig1o.

Fig. 9.

276 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE point altérés; mais au lieu du triangle 6ÆL, on aura le

triangle 6£' L, dans lequel le côté « Z fera égal au côté 6 L

du triangle primitif, & le point £/ fera dans le prolonge- ment de la droite LE, Soit maintenant

x + dx le nouveau côté LE,

x + dx le nouveau côté £ E,

& du point e comme centre, & du rayon «Æ”, abaïffons fur

« E le petit arc £a. H eft évident que dans le petit triangle

E'Ea que l'on peut regarder comme rectiligne, on aura Fa EEE) cafe AE rer

mais £a eft le décroiflement de [a diflance des deux

Étoiles, £Æ" eft l'intlexion, & l'angle 6 EE" eft te fupplé-

ment de l'angle @; donc ran

col.

(161.) On doit conclure de Ia forme de l'équation (1) du paragraphe précédent, que les obfervations les plus favo- rables à la détermination de l'inflexion, font celles les lignes qui joignent les centres des Étoiles HV, & de Îa

(1) Iiflexion =

Lune Z, font le plus petit angle sata entr’elles ; en effet,

on approche alors d’avoir cof@ 7, & par conféquent Terreur fur la quantité /A' influe le moins poflible fur le réfultat: lors donc que lon voudra faire ces obfervations, il faudra choifir de préférence l'Étoile qui approchera le plus d'être dans la direétion de la droite qui joint les centres de la Lune & de l'Étoile occultée.

Solution du Problème , lorfque l'on a affijeti les deux Etoiles

entre les fils du micromètre filaire.

(162.) La folution du Problème, dans le cas l'on a aflujetti les deux Étoiles entre les fils du micromètre filaire, ne préfente pas plus de difficultés. Pour ne pas multiplier les folutions qui, au fond, rentreroient les unes dans les autres, je fuppoferai que les fils du micromètre, entre lefquels

DES SCtENCES. 277

les Étoiles ont été aflujetties, font perpendiculaires au fi paral- Ièle. On fentira facilement que la folution que je vais donner, s’appliqueroit également aux cas ces fils feroient un autre angle, & qu'il ne s’agiroit que de fubftituer un angle connu à un autre angle pareïllement connu.

(163-) Puique Pp repréfente le fil parallèle auquel les fils du micromètre font perpendiculaires , que d'ailleurs par l'effet de l'inflexion, l'Étoile £ a pañié de Æ & Æ7 dans la diretion LE du rayon qui joint l'Étoile £ & la Lune; que de plus l'inflexion n’a point altéré la pofition de l'Étoile £; il eft évident que f £E B reprélente la diftance des fils du micromètre lors du premier inftant, B2B repréfentera la diftance des mêmes fils au ECO inflant; de forte que £ B 2 exprimera l'altération de Ia diflance dan le fens Pp: Soit donc

D Ia difance E B obfervée dans le fens du fil parallele, avant que l'Etoile s'engage dans l’atmofphère de la Lune,

4D l'accroiflement de cette diftance,

9 l'angle que fait avec Îe fil parallèle, Ia droite qui joint Îes

centres de l'Etoile E & de la Lune. À caufe du triangle EE’ B2, on aura évidemment rd D cof. g” $ (164) Dans la fofution des Problèmes dont il s’agit,

(1) Inflexion =

hous avons prefcrit d'emprunter du calcul, la connoiïflance P P

des angles ®, g'; c'eft-à-dire, dans le premier Cas), l'angle e forment entreux les rayons menés de l'Étoile Æ à TÉtoile « & au centre de la Lune; & dans le fecond cas, Fangle que forme avec le fil parallèle, le rayon mené de l'Étoile Æ au centre de la Lune. Quoique ces angles puiflent être donnés immédiatement par l'obfervation, ül eft évident que le calcul qui fera fait d’après les élémens tirés de bonnes Tables aftronomiques, les déterminera avec: une exactitude fuffifante & d’une manière plus commode.

(165.) Nous remarquerons que les formules de cet

Fig. 9.

278 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALr

ouvrage, ne donnent pas immédiatement l'angle que fait avec le fil parallèle, la droite qui joint les centres de l'Étoile & de a Lune; l'angle donné par ces calculs, eft celui qui fait cette droite avec l'orbite relative de la Lune; mais on

Année 1774: connoît d'ailleurs / XZ° Mémoire, article VII) Yangle que fait l'orbite relative de a Lune avec le fil parallèle ; on con- clura donc facilement l'angle de la droite qui joint les centres de l'Etoile & de la Lune, avec le fil parallèle.

(166.) On conclura auffi facilement fa diflance des Étoiles E, «, & l'angle que fait la droite qui les joint, avec le fil parallèle ; d’après les différences connues d’afcenfion droite & de déclinaïfon des deux Etoiles. En effet, attendu le peu de diftance de ces Etoiles, on aura (1) difl. des Étoiles Cie Y{ir2 FI APE différ.® afcenf. dr. x cof.? declin. étoile £ k,

r

r diff, déclin,

(2) fin. (angle de Ia droite qui joint les étoiles Æ, #, avec Ie fil parall.) = HG

A RO TAC MENÉS VIOLE

Application des principes de cer Ouvrage, à la détermination de la route des taches du Soleil.

(167.) Je vais donner dans cet Article, Fapplication des formules développées dans mon Ouvrage , à Îa déter- mination de la route des taches du Soleil.

Pour déterminer la route de ces taches, je fuppofe un obfervateur au centre de la Terre, qui voit pañler les taches du Soleil, Il eft évident que, relativement à cet obfervateur, les phénomènes font abfolument les mêmes que le feroient, pour un obfervateur placé au centre du Soleil, es phéno- mènes qui réfultent du mouvement d’un point quelconque d'un parallèle terreftre. H eft également évident, que fi lobfervateur dans le Soleil, vouloit mefurer da diftance d'un point d'un parallèle au centre de la Terre, il pourroit

Ù fe fervir des formules démontrées dans mon Ouvrage; &

\A

DES CCE DiC.E 5, 279

s'il fuppofoit mené, par le point du parallèle terreftre dont il s’agit, un plan parallèle au plan que j'ai défini, l'horizon abfola, & par conféquent, perpendiculaire au rayon veéteur de la Terre, & qu'il nomma, comme pour les Écliples,

r le petit axe de la Terre, qu'il fuppoñferoit d'ailleurs égal au rayon des Tables.

# le demi- grand axe,

s le finus L + #5 À ee de la latitude corrigée du point du parallèie. « le cofinus

le fi Ë * mir Î de l'élévation de l'axe de a Terre fur le plan de l'horiz. abfolu.

Ltbus de l'angle du cercle hor. du point du parall. terreflre avec le # .Mérid. univerfel, c'eft-à-dire, avec le grand cercle mené par k le cofinus l'axe de la Terre perpendiculairement à l'horizon abfolu.

‘le finus de Ia parallaxe horizontale polaire. II auroit évidemment pour expreflion de la diftance ST du centre du Soleil à l’hoxizon abfolu, ; pour expreffion

de la diftance 27° de horizon abfolu au plan parallèle, Ps cpg tance du centre du Soleil au plan parallèle à horizon abfolu,

T VE era

; & par conféquent, pour l’expreffion de Ja dif-

de la diftance perpendiculaire PA du point du parallèle au plan du Méridien univerfel, _— ; pour expreffion de la diftance

1 M du rayon vecteur de la Terre , au point le plan du Méridien univerfel eft rencontré par cette perpendiculaire, gs ss ?

; & par conféquent, pour exprefion de Ha

diftance :P du point du parallèle aurayon vecteur dela Terre,

prife fur le plan dont il s’agit, Are 2) “2 ] ;

Fig. 1a,

. H auroit de plus, pour expreflion

Fig. 10

280 MÉMOIRES DE L’ACADÉMIE ROYALE & comme d’ailleurs, 4 eft à : P, comme le finus total eft * à la tangente de la diftance apparente du point du parallèle au centre de la Terre vue du Soleil : que de plus,

s chpp gp Cal Ps cpqh 1P= VIE + LS= -——--— 152

#3 r* T! r me]

il auroit Tang. (diflance apparente du point du parallèle au centre de la Terre)

Î gs chpp x gp LA vLC AUS ) ce 54 ] #e 1, PS cpqh L HAT. ES = 7 }

Ces propofitions font évidentes pour quiconque fe rappelle les conftructions de cet Ouvrage.

(168.) Tranfportons maintenant, au Soleil, les conftruc- tions de cet Ouvrage, & fuppolons qu'un obfervateur fur la Terre regarde le mouvement des taches ; il eft évident, que, relativement à cet obfervateur, a tache repréfentera le point du parallèle. Je remarque d'abord, que le globe du Soleil étant fphérique, fon grand axe & fon petit axe font égaux. Je remarque enfuite, que fi par les centres du Soleil & de la Terre, l'on mène le rayon vecteur du Soleil, auquel aftre l’obfervateur attribuera fon mouvement annuel; & que d’ailleurs, par le centre du Soleil on mène un plan perpendiculaire à ce rayon vecteur, ce plan pourra s'appeler V'Horizon des taches ; Yélévation de l'axe de la Terre, fur le plan de l'horizon abfolu, deviendra l'Élévation de l'axe de rotation des taches [ur le plan de l'horizon des taches. L'on pourra nommer Zénith des taches, le point le globe folaire eft rencontré par le rayon vecteur du Soleil ; le plan mené par l'axe de rotation des taches, perpendiculairement à Jhorizon des taches, pourra être défini Méridien des taches ; l'angle du cercle horaire du point du parallèle, avec le Méridien univerfel, s’appellera Angle du plan des taches avec le plan du Méridien des taches. On pourra aufli appeler ÆEgquaseur folaire, le grand cercle du Soleil perpendiculaire à

l'axe

DES SCIENCES. 28r

Vaxe de rotation des taches: & la diflance des taches à cet

Équateur , fera mefurée fur un grand cercle perpendiculaire à

cet Équateur. Quant à la parallaxe horizontale, comme cet

élément n’eft autre chofe que l'angle fous lequel le demi-

diamètre de l’Aflre eft vu par l'obfervateur, nous lui fubiti-

tuerons la définition qu'elle doit avoir dans le cas dont il

s’agit, & nous l’appellerons demi-diamètre du Soleil. (169.) D'après ces conftrudions, fi l’on nomme

r le rayon du difque folaire que nous fuppoferons d'ailleurs égal au rayon des Tables,

s le finus

c le cofinus

? le finus te l'élévation de l'axe de rotation des taches fur le plan

g le cofinus de l’horizon des taches,

£ le finus

k le cofinus

Ale finus du demi-diamètre du Soleil,

& que l'on mène, comme ci-deflus, par fa tache, un plan

parallèle à l'horizon des taches, on aura pour expreflion de

Î de Ja diftance de Ia tache à l'Équateur folaire,

} del’angle du plan de la tacheavec le plan du Mérid. des taches,

la diftance de la Terre , à l'horizon des taches, —— pour

expreflion de 1a diftance de {horizon des taches au plan s z k

parallèle, dont nous venons de parler , 1 + < ; pour

expreffion de la diftance du centre de la Terre à ce plan

ke ra Ps cg À Ë parallèle, TA 5 —— 5; pour expreffion de la

diflance perpendiculaire de Ja tache au rayon vecteur du

: gs CHR QE, CF { Soleil, Vl(<— Rate PU ri M ét): par conféquent, (1) Tangente (diflance apparente de Ja tache au centre du Soleil) gs chp Le Êg° AyT( RS a ENT 01] ———— . Ps ch GS Su Ta

Mém, 1 776 À Nn

282 MÉMoIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE

(170.) Si l’on confidère une feconde obfervation, on aura une équation de même forme que l'équation (1) & paragraphe précédent : mais dans cette feconde équation, ‘les valeurs de Ps QE REA) tangente ( diftance de la tache au centre du Soleil) ne feront pas les mêmes que dans la première. Les valeurs de Tang. (diftance apparente de la tache au centre du Soleil) & de A feront différentes, parce que la diftance de la tache au centre du Soleil, & le demi-diamètre de cet Aftre, auront varié; p & 4 feront diflérens, parce qu’en vertu

du mouvement du Soleil dans fon orbite, lhorizon des

taches & l'élévation de l'axe de rotation des taches fur cet horizon auront changé; g & # feront difiérens, parce que l'angle du plan des taches avec le Méridien aura varié; & parce que d’ailleurs, ce Méridien aura changé. Il feroit poffible de faire entrer toutes ces confidérations dans le Problème ; lon parviendroit alors à des réfultats compliqués. I m'a paru plus commode de ne point changer la forme des équations, mais d’affeéter les obfervations, avant de les foumettre au calcul, de tout ce qui eft relatif au changement d'horizon & de Méridien des taches ; par ce moyen, les valeurs de p,gq, c,s feront les mêmes pour toutes les obfervations, & les valeurs de g & ne varieront qu'à raifon du mouvement de rotation de la tache.

Obfervarions que nous fuppoferons dans la fuite de cer Arricle.

(171.) Nous fuppoferons dans la fuite, que l’on a obfervé la diftance de la tache au centre du Soleil: cette diftance fe conclut de la diftance de la tache au limbe de cet Aftre. Nous fuppoferons auffi, que lon connoît le nombre de degrés du limbe du Soleil, compris entre le prolongement de la droite qui joint les centres du Soleil & de la tache, & le fommet de l'axe autour duquel le mouvement annuel du Soleil paroît fe faire; nous appellerons ce fommet, P6/e de rotation des horiçons des taches. Par la nature du Problème, ce fommet eft, fur le limbe du Soleil, dans le plan du cercle de latitude de cet Aftre; il eft très-facile à déterminer.

DIE SUIS ICE Nc E’s. 288 Quant au nombre de degrés, fur le limbe du Soleil, compris entre ce pôle & le prolongement de la droite , paflant par la tache, il eft facile à déterminer, & ne demande que les abfervations que l’on a coutume de faire. Nous nommerons

A l'angle au centre du Soleil qui mefure le nombre de degrés du Jimbe compris entre le pôle de rotation des horizons des taches & le prolongement de la droite qui joint les centres du Soleil & de la tache.

(172.) Les obfervations dont nous venons de parler, feront facilement connoître la diftance de la tache à l'horizon des taches. En effet, il eft évident que la diftance apparente de la tache au centre du Soleil n’eft autre chofe que l'angle fous 1equel le finus de la diftance de la tache au zénith des taches, paroït à nos yeux; mais l'angle fous lequel eft vu le demi-diamètre du Soleil, n'eft également que l'angle que paroïit foutendre le rayon de la fphère dans laquelle eft pris le finus de la diftance au zénith; on a donc la proportion fuivante.

A: fin. (dift. appar. de Ja tache au centre du ©) ::7: fin. (diflance de la tache au zénith), A: fin. (dift. appar. de la tache au centre du ©) :: r : cof. (diflance de la tache à l'horiz.}.

Donc,

> fin. (diff. appar. de la tache au centre du Soleil)

(1) fin, (dift. tache au zénith) TA ET OT ON UE IPN 4 h à fin. (dift. appar. de la tache au centre du Soleil) (2) cof. (dift. tache à l'horiz.) EE

(173-) L'équation (2) du paragraphe précédent, ne donne pas avec toute la rigueur poffible la diftance de fa tache à l'horizon. En effet, le demi-diamètre du Soleil & le finus de Ia diftance de Îa tache au zénith des taches, ne font pas vus dans le même plan; le demi-diamètre du Soleil eft toujours dans l'horizon des taches, & le finus de la diftance de la tache au zénith, eft dans le plan parallèle à cet horizon. Ces deux quantités n'étant donc pas vues à la même dif tance, la proportion du f. :72n'eft pas rigoureufement vraie; il eft facile de parer à cet inconvénient, il ne s'agit que de ramener Ja diftance obfervée de a tache au centre du

Nn i]

, 284 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE Soleil, à l'angle fous lequel elle feroit vue dans l'horizon des

taches. Pour y parvenir , nous remarquerons que la diftance de à

Vobfervateur à l'horizon des taches -—, ainfi que nous À ? q avons déjà dit; que la diftance de lobfervateur au plan Ê Fe ñ = FR parallèle EU a T . I fuit d'ailleurs

à s cqh # de nos conftruttions, que —- are L eft l'expreffion du

finus de la diftance de {a tache à lhorizon des taches; que par conféquent la diftance de l’obfervateur au plan parallèle

LA = A fin. (diftance de la tache à Phorizon) ; on aura donc

pour expreffron du finus de Îa diftance de la tache au centre du Soleil dont il faut faire ufage dans les calculs,

Afin. (dift.tac. al'hor.)

- fin. (diff, corr. tac.au cent. ©) = = - x fin, (difl.app. tac.aucent.©O),

la diftance de [a tache à l'horizon des taches étant d’ailleurs celle trouvée par l’équation (2) du $. 172. L'on aura alors r°— Afin. (dift. tache à l’hor.)

(r) cof. (diff, vr. tac. &'hor.) MANN L A MEUCOE x fin. (diff. app. tac. au cent, ©).

Nous nommerons

B T'angle déterminé par Îe calcul précédent ; c'eft-à-dire , la diftance vraie de la tache à l'horizon.

(174) Imaginons maintenant un triangle fphérique FEP, Fig, 11. rectangle en Æ, formé par un grand cercle de {a fphère du Soleil paffant par la tache & par le pôle P de rotation des horizons des taches, par la portion du limbe du Soleil interceptée entre le pôle P & le point Æ ce limbe eft rencontré par le grand cercle mené par Îa tache & par le zénith des taches, & enfin par le grand cercle mené par la tache perpendiculairement à l'horizon des taches. Dans ce triangle, on connoiït le côté TE égal à l'angle 2, ie côté EP égal à l'angle À, on connoîtra donc le côté TP & l'angle

en P, par le moyen des équations fuivantes, r tang. B

fin, À

1 CTP = cof. B cof. À ; (2) cof. ——, :

(x) tang. VU

D'ErsN SCIE NICE is. 285 Ces quantités devront être déterminées pour chacune des obfervations. :

Méthode pour affééter les obfervations de ce qui eff relatif au

changement d'horizon à de méridien des taches.

(175-) Si l'horizon & le méridien des taches ne varioient pas dans l'intervalle des obfervations, les diftances de la tache au centre du Soleil, ainfi que les angles À & B, trouvés précédemment, devroient être employés dans les calculs; mais ce changement affecte toutes ces quantités, il faut donc avoir égard à ce changement. Pour y parvenir, je remarque que dans l'intervalle de la première obfervation à celle qué Yon calcule, dans le triangle TE P, l'angle en P a varié d’une quantité égale au mouvement du Soleil dans fon orbite; c’eft-à- dire, par exemple, que fi l’on eût eu le triangle TPE, fans la rotation des horizons, on aura véritablement le triangle PE" en vertu de cette rotation. Si donc l’on veut ramener les angles À, B, & la diftance de la tache au centre du Soleil, à ce que l’on auroit obfervé fi l'horizon des taches n'eût pas changé, il faudra faire varier l'angle P d’une quantité égale au mouvement du Soleil dans fon orbite; on aura alors, au lieu du triangle 7 P£" conclu des obfervations, un nouveau triangle fphérique TPE, reétangle en £, dans lequel le côté TP fera le même que le côté TP du triangle TPE, puit que le mouvement de rotation de l'horizon des taches ne change point la diftance de a tache au pôle de rotation; mais dans lequel on aura

(1) angle TPE TPE’ + mouvement du Soleil. H s'agira donc, au lieu des côtés PE’ & TE condus récédemment des obfervations affectées de Îa rotation de l'horizon des taches, de déterminer les nouveaux côtés PE, TE qui mefureront les nouveaux angles À & B, & la nouvelle diftance de la tache au centre du Soleil qu'il conviendra d'employer dans le calcul.

(176:) Les confidératiops précédentes ne préfentent aucune

Fig.

286 MÉMoiRes DE L'ACADÉMIE ROYALE Fig: 11. difficulté; en effet, par la Trigonométrie fphérique , on aura

| tang. TP cof. /T PE’ + mouvem. du Soleil)

(x) tang. (angle À corrigé) =

r fin. TP fin. (TPE! + mouvem. du Soleil) 7

(2) finus (angle B corrigé) 4 Comme Île mouvement des taches fe fait d'Orient en Occident, ainfr que le mouvement des horizons des taches, puifque ce dernier mouvement eft en fens contraire du mouvement apparent du Soleil ; fi lon fuppofe le .difque du Soleil partagé en deux hémifphères par la droite paffant par le centre du Soleil & par le pôle de rotation des taches, on emploira dans la formule précédente, angle TPE’ + mouv. © lorfqu’à l'inftant de l’obfervation, la tache fera vue dans lhémifphère le plus avancé fuivant l'ordre des fignes. On em- ploïra l'angle TPE’ mouv. du Soleil, dans le cas contraire.

(177.) Quant à la diftance de a tache au centre du Soleil qu'il faut employer pour avoir égard au changement d'ho= rizon , je remarque que fi l'on fait la proportion fuivante,

r : cof. (angle_B corrigé) :: AT: 2 cette valeur de y fera l'angle fous lequel la diftance de la tache au centre du Soleil auroit été vue, fi la grandeur qui Ja foutend

étoit dans l'horizon des taches ; mais comme ceite grandeur eft dans un plan, dont la diftance à l'Obervateur eft à Ja diftance

» UE 0 . r de l’obfervateur à l'horizon des taches, comme ee fn B

eft à x On aura

(5) fn. ( diftance de la tache au centre du Soleil) cr À

(178.) Avant que d’affecler les obfervations, de la correc- tion relative au mouvement de l’horizon des taches, il ne fera pas inutile d'affleéter la diftance obfervée de la tache au centre du Soleil, de la correction réfultante de la variation du diamètre du Soleil pendant l'intervalle dés obfervations.

DES SCIENCES. 287 Cette correction ne préfente aucune difficulté ; il eft évident en effet que l'on a la proportion fuivante,

Le demi-diamétre du Soleil lors de la feconde obfervation, eff au demi-diamètre du Soleil lors de la première obf{ervarion, comme la feconde difflance obfervée de la rache au centre du Soleil, eft à la diflance que l’on eût obfervée Ji le demi-diamèrre du Soleil n'eit point varié.

H faudra employer cette feconde diftance dans les calculs.

(179.) Dans la fuite de cet article, Jorfque je parlerai des angles À, B, & de Ia diftance de la tache au centre du Soleil, j'entendrai toujours les quantités affectées des cor- rections précédentes.

Suite de l'analyfe du Problème.

(180.) D'après ce qui vient d’être démontré, il eft évident que l’on a pour chaque obfervation une équation de la forme fuivante,

(1) Tangente ( diflance apparente de la tache au centre du Soleil)

AYL(LE Ep + Tr r à = ps cqh ? r— A( RL } ; cah ou fi l'on veut, attendu que = __ —= fo D,

(2) Tangente ( diflance apparente de Ia tache au centre du Soleil) 5 Chpll: 1 AvT( + Ts note CE TEST

ES A fin. B ——

LA

Dans la fuite de cet article, nous fuppoferons

Tang, (dift. app. de la tache aucentreG)x(7— : À fin. B )

(G3ja= | - :

#

283 MÉMoIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE & nous aurons en général,

| à MESSE QT EEE ES

(18r.) Si l'on fuppofe un nombre quelconque d’obfer- vations, il eft évident que pour chacune de ces obfervations, on aura une équation de la forme de l'équation (4) du paragr. précéd. Si donc l’angle du plan de a tache avec le Méridien univerfel G lors de la première obfervation, & qu'il ait varié de la quantité « pendant l'intervalle de la première à la feconde obfervation; de la quantité 8 dans l'intervalle de la première à la troifième obfervation; de fa quantité y dans l'intervalle de la première à la quatrième oblervation, & ainfi de fuite; on aura des équations de a forme fuivante,

Ve a. Hdi st fin G 1) AI = l A Es à SE 2) Voeses sie Poe ne UT ni) see nee FO Rene ii App —PSENS) pe Eme(CE) à A3—

3) A3 MAÉ Op CE à (4) n4= |

r

& ainfi de fuite Et fi l'on fuppofoit que le mouvement de rotation de Ia tache eft uniforme, on auroit d’ailleurs 2— ma; y m'a; #m étant à 1, dans le rapport du temps écoulé entre 1a première & la troifième obfervation, au temps écoulé entre la première & la feconde obfervation; & "! étant à 1, dans le rapport du temps écoulé entre la première & la quatrième obfervation, au temps écoulé entre la première &. la feconde obfervation. 6 (182.) Si l'on ne vouloit employer dans le calcul que Les diftances obfervées de la tache au centre du Soleil, en

fuppofant

DES SCtr1ENCES. 289

fuppofant même le mouvement de rotation uniforme , ül feroit néceflaire d'employer quatre obfervations. Fn effet, l'on a quatre inconnues: la diftance de la tache à l'Équateur folaire; l'angle du plan de la tache avec Îe plan du Méridien, lors de l'une quelconque des obfervations; la quantité de Ia rotation dans un temps donné, & l'élévation de l'axe de rotation fur horizon des taches; mais f l'on fait ufage des angles À, on pourra n'employer que trois obfervations. Nous allons développer cette analyle.

(183.) Pour entendre cette analyfe, je fuppofe tracée fur Fhorizon des taches l'interfection S 47 de cet horizon & du Méridien des taches, interfeétion que j'appellerai Méridienne des taches, Je nommerai

H l'angle ES M que fait avec la Méridienne S M des taches fur le plan de Fhorizon, la ligne STE qui joint la tache & le centre du Soleil.

Je remarque en général, que eft l'hypothénuke ST d'un triangle rectangle SFR, dont les côtés SR, TR pris fur la Méridienne des taches & fur la perpendiculaire à cette

PA À . 7 x Ss £ 26 Méridienne, font refpectivement égaux à “— = 5 & à

LES

. AT [a on aura donc évidemment ART Are nl H;

LA

h en + » + : _ mn: < :: r: cof. À; d'où fon conclura pour les trois obfervations, | f, G 1 Ces _ = À cfin. G () Du 7 cof. H1 ù (2) NUE r fin, A 1 cp cof. (G + a) { ) A n- SE a ] x "ELA A c'fin. {G +4) 837 1 r cof. H 2 & (4) ARE r fin, H 2 , cp cof. (G + ) ! ÀATgs - r se ] A cfin.{G + f) = ——_—————— ——— Ne ee (5) 3 rcof, H3 : Ê (6) (EN r fn, H3 j

Min, 1776 Oo

Fig. 124

290 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

(184) Puifqu'en général /f.173) fin. B NES y el

on a encore les équations fuivantes,

PS cg cof. G A (+ 5 fn. Br = o, ) s cg cof. (G + & (2) . + NE se fn Di20— 00),

of. /G ] (3) Le + DE EE Are fin. B 3 ==) 0.

(185-) Si lon combine entr'elles les équations (1), (3) & (5) du $. 83, on aura

1 (cof. Htrat cof.H2n2) + 4cp [cof. G cof. (G + a)] = 0. (2) (cf. Hiar cof.H3n3) + 4cp [ceof.G cof.(G + 8)] = 0. ) (cof. Hz x2 cof.H313) + Acp [cof. (G + a) cof.(G + B)] = 0. )r [co Hzazcof.G cof. Hrarcof. (G + 4)] + Ags[cof. (G + a) cof.G] =

(5) 7 [cof H 3a3 cof. G cof. Hrarcof. (G + R)]

+ ags[cof.(G + 8) cof.G] = (6) r [cof. H 33 cof. (G + a) cof. H2n2cof{ G +R)]

+ Ags[cof. (G + B) cof. (G + a) {7) (cof. H3a3 cof. H2 12 )cof.G + (cof. Hiar cof. H 3a 3)cof.{G + à)

+ (cof. Hanx2 cof Hrar)cof (G + B) =

G (4

(186.) Si l'on combine pareillement les équations (2), (4) & (6) du S. 183, on aura (t)aïfn Hifn.(G + a) a2fn H2fnG = 0. (2) aïfin Hrifn.{G +8) 13fn H3fnG o. {3) a2fn. H 2 fin. (G + B) a3 fin. A 3fin. (G+ a) =

(187.) Si lon combine enfin les équations (1), (2) & (3) du $. 184, l'on aura

D'ESSTCTENCE S 291 (1) (fin. Br fin. B2) + cg[cof. (G+ a) cof.G] = 0. (2) 7 (fin. Br fin. B3) + cg[cof. (G + 8) CoGIN— 0 (LIMera TN ES fn. B3) + cg[cof. (G + &) col. (G+a)]—=o. (4) r [fin.B2cof.G fin, B 1 cof. (G + 4)] + Ps[cof.(G + a) cof.G] = 0. (5) r [fin.B3cof.G fin.B 1 cof.(G + L)] + ps[cof.(G + B) cof.G] = 0. (6) r [fin.B 3cof. (G + a) fin. B2cof (G + B)] + pscof. (G + B) cof. (G + a)] = 0. (7) (in.B2 fin. Br) cof. (GG + 8) + (in Br fin. B3) cof. (G + 4) + (fn B3 fin. B2) cof. G o. (188.) Soit STE Ia ligne qui joint Ia tache & le centre Fig. #2. du Soleil; SA Vinterfection du Méridien & de l'horizon des taches, & que j'ai appelée Méridienne des taches ; SP la droite qui joint le centre S du Soleil & le Pôle P de rotation des horizons. Si l’on nomme Æ l'angle MS P que fait au centre du Soleil, Ia droite SP qui joint le centre de cet Aftre & le Pôle de rotation de l'horizon des taches, avec la Méridienne S M des taches. I eft évident que l'angle ESP, eft l'angle que nous avons nommé À; & que l'angle ESM, eft l'angle Æ; on aura donc en général, H A -_ % ; donc

LT Er A p + Jorion. (EREE TEEN FAR (3) 43 = A3 X. De plus, fi l’on nomme m2 la quantité dont l'angle À x eft augmenté pendant l'intervalle de la première à Îa feconde obiervation; "3 ia quantité dont l'angle Ar eft augmenté pendant l'intervalle de la première obfervation à la troifième; a valeur de Æ1 croîtra de la même quantité, & l’on aura (4) SERRE ENTER

(5) HER TE TE 43 (927 (Ojeétrs —— Mhmate Me fur aot Ar,

Tr

cof.m2 cof. H1 fin.m2fin. H1 (71 Re. LETRCE Peer nn EL

r

Oo ïj

292. MÉMoIRESs DE L’'ACADÉMIE ROYALE

cof.m 3 fin, Ar + fin.m 3 cof. Hr (EPL ANS 2 ES MES RR es At

cof.m 3 cof. Hi fin.m3fin.

CO) oc

r Nous verrons l'ufage que lon peut faire de ces équations. (180.) Lorfque l'on aura déterminé l'angle Y, ainfr que l'élévation de l'axe de rotation des taches fur l'horizon des taches, on conclura facilement Vinclinaifon de lEquateur folaire fur l'écliptique, & le lieu de l'interfe“tion de ces deux grands cercles. En effet, fi l'on imagine le triangle Fig. 13. fphérique R P M reétangle en M, dans lequel À eft le Pôle de rotation des taches, P le Pôle de rotation des horizons des taches, ou ce qui revient au même, le Pôle de l'éclip- tique; PM eft l'angle X; RM eft l'élévation de axe des taches fur l'horizon des taches: il eft évident que dans ce triangle, le côté RP fera égal à F'inclinaïfon de l’Équateur folaire fur l'écliptique, puifqu'il mefure angle formé par les axes de rotation des taches & des horizons. De plus, l'angle en P mefurera la diftance du lieu du Soleil au lieu du nœud, En effet, l'arc P A1 étant portion du grand cercle PM E perpendiculaire à l’écliptique, mené par le centre S'de la fphère folaire, perpendiculairement au lieu de la Terre vue du Soleïl, & l'arc À P étant portion du grand cercle qui melure la plus grande diftance de l'équateur folaire à l'écliptiqué, l'angle P mefure fur l’écliptique, la diftance £'e du point éloigné de 90. degrés du lieu de la Terre vue du Soleil, au point correfpondant à la plus grande diftance de l’écliptique à l'é- quateur folaire ; or cette diftance eft évidemment égale à a diftance N du lieu de la Terre vue du Soleil, au nœud de l'équateur folaire & de l'écliptique ; & par conféquent à la diftance du lieu du Soleil vu de la Terre, au nœud oppolé de l'équateur folaire & de l'écliptique. On aura donc (Trigonométrie fphérique ),

A (élév. h (tr) cçof. (incl, de l'équat. fol. fur'éclipt.) = RES 0) Een Re otre F

r 7 tang. ( élév. axe des taches)

(2) tang. (diflance du Solcil au nœud ) = EX .

DEs' SiCcTEN CES | 29%

Solution du Problème par les méthodes différenrielles.

190.) Au lieu d'employer les formules qui réfulteroient de l'élimination des variables, on peut vouloir prendre un certain nombre d'équations de la forme de celles du $. 787, les comparer aux obfervations, en partant d'élémens déjà connus d’une manière approchée, & calculer par les méthodes différentielles, quels élémens fatisfont rigoureufement aux oBfervations. Je ne fais même fi dans l'état actuel de l'Aftro- nomie, cette méthode n'eft point préférable à la méthode ablolument direéte; on pourra dans ce cas, fuppofer que les taches ne font pas précifément à la furface du Soleil; on verra alors, f1 en faïfant varier A, les obfervations cadre- ront mieux entr'elles. Pour faciliter cet examen, voici ce qui réfulte de la différentiation des équations du $. 181 ; nous fuppoferons dans ces recherches, que la rotation eft uniforme.

(191.) Si l'on différencie les équations (1), (2), (3) & (4) du $. 787, & que l'on fuppofe

cfin, G

q5 cp cof, G Dr —= = TN ; LE r 7 | Chi ac 25 cof. G sfin.G Pr SE = PUQR = : Ps cg cof. G cp fin. G Ri=——+ = Pi ES . r r F T ce cof. G TT ? LA s cpcof. /G + à c fin. /G Mi = + ER Rte Amel 21 & À. Na SR, f Ro ca r ge pscof. /G + à s fin. /G a) : PRES : Pnatnrd AS (NE RE eh ! Ps gcof. (G + à cpfin. /G + à Ra AC ET, Sa 07,

ccof.{G + a) RE

r ?

294 MÉMoires DE L'ACADÉMIE RovyaLe

5 cpcof.(G + ma) MISERERE ER ERE Em) r r c »s cof. (G + ma) Pa == (86 qe, PARU RE , r r ps cacof.(G + ma) R;3 = HET ri gs cpcof.(G + n'a) M4 r RE r? ge pscof./G + n'a) Pa= + —., ps cgcol.(G + n'a) R4 = BF TAPANT QUE

& ainfi de fuite. On a vu ls.

No cfin. ma) ù bai CNE ma) £; pe + ma) ; EEE ses ma) ; Nes cfin. (G + w/a) À

r s fin. (G + n'a) —_—————— ,

C4 è

es RESPEES j Ta CE ccof.{G + m'a) +

r

18r) comment on doit

évaluer les a m & m'; on aura

(1) dxi cd x (—— AR A Fa HR rAT pe

M3 S1 LE ee M2 P2

(2) da = dA + x

ne En ail rAZ

AS M2 Sa LT

r M2 S2

nr NN UE

M3 P3

(3) dA3 << dA + _

A? M3R3 NAT —— fe EN RP CTTR m3 53 TA3 More +

rA2 À Û n F4

(Ru “NE

we es ——) d (dif. tache)

d (élévation de l'axe des taches)

a Fe ) d{angle tache),

nie:

- )d(dift. tache )

d ne de l'axe des taches)

nee ne ) d(angle tache)

mar:

0e}

LS 2 jatue tache)

d (élévation de l’axédes taches )

RAR PA ) d( angle tache) LA

N3T3 ——) mn da,

DIE S SC 1EN CE Ss 295

hors Ag M4 P4 N4Q4 à (4) da4 EE; LA dA + Tra4 X pee mn tache) Ye M 4 R TE. x _— d (élévation de l'axe des taches) FANS MaS4 N4aTz4 Ps x Fe ne RE d (angle tache) MaSa4

/ NaT x (—— + ——) m'da, & aïinfr de fuite,

(192.) On voit maintenant la forme & Ia loi de ces équations. I eft facile d'en avoir autant que l’on voudra; on égalera leur nombre à celui des inconnues du Problème. On n'oubliera pas que dans ces recherches,

d), dA, da, d(dif. de la tache), d' (élévation de l'axe des taches), d (angle du plan de Ja tache avec le Méridien } TC

expriment les différences entre les quantités employées dans le calcul & celles qui ont véritablement lieu. On fe rap- pellera auffi que dans l’ufage des formules, p deviendroit négatif f1 l'axe de rotation des taches étoit au - deffous de lhorizon des taches; que 5 deviendroit négatif, f la diftance de la tache à l'équateur folaire étoit auftrale; & qu'enfin le figne de fin. G, cof. GC, fin. {G + a), cof. (G + a), fim(G +-ma), cof. (G + ma), &c. dépend de l'angle du plan de Ia tache avec le méridien des taches lors des obfervations.

(193-) Comme la méthode précédente fuppofe Ia connoif-

ce approchée des élémens des taches, voici ce que l'on fait fur,ce fujet.

Suivant M. Caffini, la durée de la rotation du Soleil, par rapport aux points équinoxiaux (c'eft celle que lon doit employer dans nos calculs) eft de 25) 14P 8”. Dans cette rotation, on fait abftraction du mouvement de la Terre, qui augmente la durée de la rotation apparente d'environ deux jours.

296 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

L'Équateur folaire, fuivant les anciennes obfervations de M. Caflini, eft incliné de 714 3 o' fur l’Écliptique. Le P. Scheiner fuppoloit cette inclinaifon de 7 degrés, & M. de ffle de 6135

M. Caffini fuppofoit le nœud de l’Équateur folaire fur lÉcliptique, dans 2{ 8d; M. Cafini fils dans 2f rod, M. de Tifle dans 1 264.

194) Nous avons exigé quatre obfervations pour réfou-- dre le Problème de la route des taches. On fait cependant que trois obfervations fuffifent pour réloudre la queftion; mais on remarquera que dans notre folution nous n’avons fait ufage que des diftances obfervées de la tache au centre du Soleïl. Dans les folutions, au contraire, l’on n’emploie que trois obfer- vations; indépendamment de la diftance de la tache au centre du Soleil, l’on fait encore ufage des angles 4; or.il eft évident qu'une obfervation ainfi conditionnée , équivaut réellement à deux obfervations. HUE

(195-) Dans la folution que nous venons de donner, Ia pofition du pôle de rotation des taches, relativement au pôle de rotation des horizons ou de l'Écliptique, refte abfolument indéterminée ; & il eft aïlé de voir, à priori, que les obfer« vations que nous avons employées n'embraffent en aucune façon cet élément particulier. Si donc lon veut déterminer cet élément, il faudra mefurer l'angle À pour une des obfer- vations, par exemple, pour la première; cet angle combiné avec les autres élémens déterminés par les obfervations, fera connoître l'angle X, & par conféquent donnera la pofition de axe de rotation des taches, de l'Équateur folaire, & de fon nœud fur l'Écliptique, .

Solution du Probleme par les méthodes d'élimination , en fuppofant la rotation uniforme , à les intervalles entre les obfervations égaux entr'eux.

(r96.) Quoique dans l'état atuel de l'Aftronomie, la méthode précédente {oit peut-être préférable aux formules rélultantes

DES SCIENCES. 297 réfultantes de l'élimination des variables qui exigent toujours des obfervations très-précifes ; f1 l'on vouloit cependant voir ce que deviendroit le Problème, en le confidérant fous ce dernier point de vue, voici comment on pourroit s'y prendre. Dans la folution que je donnerai d’abord, je fuppolerai que les intervalles entre les obfervations font égaux. Quoique cette dernière condition reftreigne la généralité de la folution, elle eft cependant fi aifée à obtenir que j'ai cru pouvoir l'em- ployer, attendu les facilités de calcul qu’elle procure,

(197) Pour réfoudré le Problème fous ce dernier point de vue, je reprends les équations (1) & (3) du $. 186, & (7) du $. 787, ou plutôt, attendu que 8 24, j'écris ainfi ces équations,

(1) ai fin, Hi fin. (G+ à) 12 fin. H2 fin, G— 0. (2) àa2 fin. H2 fin. (G+2a) à3 fin. H3 fin. (G+a) = o. (3) (in.B2 fin, B1)cof.(G + 24) + (fin. B1 fin. B3)cof.(G + a) + (fin, B3 fin. B2) cof. G = 0. J'obferve enfuite que fin. (G + 4) cof. a cof. /G + à) fin. « PRET. :

fn G = fin. (G + a a)

cof. (G + a) cof. a + fin. (G + à) fin. a GS ET Lo CR

cof, G = cof. (G +- à a)

fin, (G+4- 24) = fin. (G + a + a)

r fin. (G+4) cof,a+-cof. (G+ a) fin.a TERRE INSEE 7 cof. (GC +a)cof.a—fin.(G-+ 4) fin.a z ——_— —— "77" ;

Ld

cof. (G + 24) = cof. (CG + a + a) =

& que par conféquent les équations (1), (2), (3) peuvent être miles fous {a forme fuivante, |

(4) Cat fin. Hi 12 fin. H2 cof. a) fin. {G + 4) + a2 fin. H2 fin à col. (G+ 4) = o. (5) (A3 fin H3 12 fin. H2 cof. a) fin. (G + 4) 2 fin. A2 fin. a cof, (G +4) = o. (6) (fin. Br fin. B3) x (r cof. a) cof. (G + 4) + (fin. Br 2fin, B2 + fin. B3) fins afin (G + a) = 0,

Mém. 1776. Pp

293 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE Des équations (4) & (5)-Fon tire G) rhifin Hi +3 fin. H;) 2 2 fin. H2 cof. a 0. Si l'on fubflitue enfuite dans l'équation (6) la valeur de fin. (G + a) tirée de l'équation (4), elle deviendra, à ‘çaufe de fin.” a = fr + cof. 4) x (r vof. a). (8y2na fine Ha (fin. Bt—fin. B2)cofa+-rat fin. Hi (fin. B3— fin. B1) + ra2 fin. A2 (fin. Br 2 fin. B2 + fin. B3) = 0.

x

ou enfin à.caufe de l'équation (7)

(9) a3 fin. H3 (fin. Br fin. B2) + ai fin. H1 (fin. B3 fin. B2) +a2 fin. H2 (fin Br 2 fin. B2 + fin. B3) —'o.

Enfin, fi dans l'équation (9), l'on fubftitue à fn. 2, fin. A3,

leurs valeurs tirées du $. :8#8, elle deviendra

[a 3'finm 3 (fin. B2 fn.B1) \2finm2 fin. B1 2fin. B2 + fin. B3)]

(0) Tang EE a3colun3 (fin. fin. 2) +rai(fin.B3 fin, B2)+a2cof.m2 (fin.Bi 2fin.82 + fin.B;) d

& la queftion eft réfolue. De cette dernière équation, lon conclut /$. 188)

CN AE VA ENTrT

(198.) Il eft aifé de voir maintenant comment on par- vient à la connoiflance complète de tous les élémens du Problème. Les équations (10) &, (11) du paragraphe précédent, feront d'abord connoitre l'angle que nous avons nommé X, c’eft-à-dire, l'angle que fait la droite qui joint le centre du Soleil. & le pôle de rotation des horizons des taches, avec'la Méridienne des taches. Les équations (4) & (5) du s. 188, feront connoître les angles A2, H3. L'E quation (7) du. $. 197, fera connoitre l'angle +, c'eft-a-dire, le mouvement de rotation, pendant l'intervalle de la pre- mière obfervation à la feconde. L’équation (4) donnera la valeur de l'angle & +- a, c'eft-à-dire, l'angle de la tache avec le Méridien, lors de la feconde obfervat on ; & comme l'on connoît la rotation, pendant l'intervalle de la première

À

D'E SL S,C 1/E1N:C Ens. 299 obfervation à la feconde, on connoîtra l'angle de 1a tache avec le Méridien, lors de {a première obfervation. On déter- minera enfin la diftance de la tache à l'Équateur {olaire, par le moyen de l'équation (2) du $. 183, & élévation de l'axe de rotation des taches fur l'horizon des taches, par le moyen de l'équation (1) du f. 185. ;

Générali[ation de la Solution précédente. (199.) Quoique la queftion foit réfolue, par les formules

précédentes , avec toute la généralité néceflaire pour les ufages aftronomiques, puifque lexigence d’obfervations faites à des intervalles égaux, ne préfente réellement aucune difficulté dans la pratique ; comme cependant la folution n’a pas géométriquement toute Îa généralité qu'on peut lui donner, j'ai cru devoir mettre fous les yeux du Lecteur les principes de la folution générale.

Solution du Problème , en fuppofant la rotation uniforme, à

les intervalles de temps entre les obfervations , inégaux.

(200.) Pour réfoudre le Problème, en fuppofant a rotation uniforme, je reprends les équations (1) & (2) du $. 186, & l'équation (7) du $. 187. (1)A1 fin. H1 fin. (G + 4) n2fn, H2fin G = 0,

(2)A1fn. Hifin (G'+ 8) a3fn H3fn.G = 0, (3) Gin. B2 fin. B1) cof (G + 8) + (in. B1 fin. B 3) co (G + a) + (fin. B3 fin. B2)f6G = 0.

Dans les équations (1) & (2), je fubflitue à fn. 2, fin. H3, leurs valeurs tirées du $. 188, & elles deviennent

(4) [rar fin. (G+ &) 12 cof. 12 fin. G] fin. A1 À2 fin. #2 fin, G cof. H1 (5)L'A1 fin. (G + 8) À 3cof." 3fin.G]fin. 1 à3 fin. 3fin.G cof H1

Je tire la valeur de ii 1 de l'équation (4), je la porte

dans l'équation ($), & elle devient Pp ij

300. MÉMoIRESs DE L'ACADÉMIE RoYyALeE

(6) A1az2finmzfin.(G + 8) n1a3fin.m3 fn. (G + «) + A243fin. {m3 m2)fn G = 0.

Dans les équations (3) & (6), je fubititue à fin. (G +- à),

cof. (G + a), fin (G + BR), cf. (G + BR), leurs

valeurs, en obfervant que

ee et OUR CC fn. (G+ ax) ———— ———;

cof. & cof. G fin. & fin. G cof. (G un a) HN oi et:

cof. B fin. G + fin. 8 cof. G UC y Eee UERE CRE

LA

f. f. G fin. £ fin. G (EG +R) = ER

x À & ces équations deviennent

(7) [(fin. B2 fin. Br )cof. B + (fin. Br fin. B3) cof. + r(fin.B3 fin. B2)]cof.G [{/fin.Bz fin.Bi)fin.f + (fin. Br fin. 8 3) fin. « ] fin. G 0. . (8) [arazfin.m2cof.B—ata3fin.m3cof.a+ra2 à 3 fin. (m3 —m2)] fin. G + (ar a2fin.m2 fin. B—a1a 3 fin.m3 fin. à) cof. G— 0.

e la comparailon ces deux équations, l'on tire De Ia comparaifon de I équations, À

(9) araz fin m2{fin. B2 fin, Br) —arasfinmz (fin Br fin. B3) + 2243 fin. (m3—m2)x(fin, B3— fin. B2)]+a1{a2 fin.m2 (fin. B 1 fin. B 3) 13 fin m3 (fin B2 fin. Br)] x (cof. « cof. B + fin. 8 fin. «) +azr{afinm2 (fin. B3— fn. B2)+33 fin. (m3—m2) x (fin. B2— fin. Br)] cof. 8 +a3r0a2fin.(m3—m2)x{fin.B1—fin.B3)—xtfin.m3 (lin. B3—fn.B2)]cof.a—0.

Maintenant, puifque l’on fuppofe la rotation uniforme, l'on a une relation entre les angles « & £, dépendante du rapport des temps écoulés entre la première & la feconde obfervation; entre la première & la troifième obfervation; cette équation, que je nommerai équation { 10), & qui n'eft autre chofe que la relation connue entre les finus & les cofinus d’angles qui font dans un rapport donné, fournira une nouvelle équation au moyen de laquelle on éliminera l'angle « ou l'angle 8 dans

l'équation (9); & le Problème fera réfolu,

DE ts + SiC/LIEANIE 30r

(201.) Nous remarquerons que comme fe degré de l'équation (10) dépend de la relation des temps.écoulés entre les obfervations, le degré final de l'équation qui réfout Le Problème de la rotation des taches, en dépend pareiïllement.

Jolurion du Problème en n'employant point la.confidération de la rotation uniforme.

(202.) Pour réfoudre le Problème, en faifant abftraétion de la rotation uniforme, je reprends les équations (1) & (2)

du $. 186; (7) & (7) des $. 185 à 187, & jai

(1) a1 fin. Hi fin. (G+ a) 12 fin. H2 fin. G = o. (2) ar fin. Hifin (G+B)— 3 fin. H3 fr GI— 10: (3) Gof. H3a3—cof. H2n2) cof. G+ (cof. H1a1 cof. H313) cof. (G + a) + (cof. Hz 12 cof. Hraï) cof. (G+B) = 0. (4) (in. B3 fin. B2) cof. G + (fin. Br fin. B3) cof. (G + 4) + (fin. Bz fin, Br) cof. (G+ 8) = 0,

Si dans les équations (1), (2), (3) lon fubflitue à fin. A2, fin. 13, cof. H2, cof. H3 leurs valeurs, elles deviendront,

(5) [rar fin. (G+ à) 12 cof. m2 fin, G] 2 fin. m2 fin. G cot. Hi 0, (6) rlrar fin. (G+8) à 3 cof. m3 fin. G] à 3 fin.m3 fin. G cot. Hr 0,

(7) [écof. m3a3 cof. m2a2) cof. G + (rar cof. m3a3) cof. (G + 4) (fat cof. m2a2) cof. (G+8)]cot. Hr r[(fin.m 343 fin mza2) cof. G fm. m3 3 cof. (G + a) + fin, m 2 à 2 cof. (G+B)] = 0.

Afin de faciliter l'ufage de ces équations , je fuppoferai

As r (fin, B3 fn.B 2) RER r(Gn. Bi fin. B;]) à

fin. B2 fin. 21 4 fin, Bz fin. Br *-

f. m 2 A2 fin.m 2 D A2 co LE , ST 5 RER Re 0 | A1 : A1 A3 cof.m3 A3fin.m3 > BR 7. na 7, RE

A1 3 AI

302 M£éMoIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

Le r{col.m3A3 cofmznz) arr TTAI cof.m3a3) PT ra coma ALT Trou di man A uu rin.m3a3 fin.m2a2) Dis 1 fin. m 3 À 3

Re 7h1 cofm2A2 A YAL cof.man2 ?

rfin.m2Az2 DOS : Q— = , 1h cof.m2A2

& les équations (4), (5), (6) & (7) deviendront

( 8) A cof. G + Cecof. (G + a) + rcof. (G + À) = 0, ( 9) rfrfn.(G+ a) Dfn. G] Efn.Gcot.H1 = o, (ro) rfrfin.{G + 8) Ffin. G] Kfin. Got Hi = o, (ui)

[Lcof.G + Mocof. (G + a) rcof. (G + B)]cot. H1 r{[Ncof.G Pcof.(G + a) + Qcof. (G + Ê)] = o.

Lx

Je remarque que dans cette dernière équation, lon peut éliminer cof. (G + R), au moyen de l'équation (8); & l'on aura, en fuppofant, RE LIEE A LUS = MEN Ce .

Hi (12) [Rcof.G + S'cof. (G+ 4)]cot. Hi »[Tcof. G Vcof.(G + a)] = 0.

(203.) J'obferve maintenant que l’on peut avoir les valeurs fuivantes de 4, C,D,E, F, K, L, M,N,P, OR, ar, plus fimples que celles du $, 202,

rfin.B3 rfin. F2 = rfin. Br rfin.B;

AE, Gr: À NE PS TOUT

A+C+HrT—= oo;

D A 2 cof. m2 : D ha fn."m2 2 AI J A1 E— A 3 cof. m 3 A 3 fin. 13 AI ; K AH 4 (F D) ù a: r(r F) S Een >

Pr TR TE

r(K— E) iQ rK Dome va VO aline Aide CNE, Br nn N = P Q;: r(F+ À) + CD mess rfF+A)+CD, DO OT ED GONE ens » rK +CE | AE EAN SE ; r D REC E

Dans l'équation (12) du $: 202, on peut donc fubfti- tuer à 7, & R; & cette équation devient (1) CV + Scot. H 1) x [cor (G + a) cof G] = 0. Chacun de ces facteurs réfout la queftion; mais le faéteur nl cof. (G | a) == Lol G O ; eft évidemment une folution particulière qui donne l'égalité entre les trois angles G, G +- a, G + R; & en efet, fi dans l'équation (8) du $. 202, l'on fubftitue cor /G + 4) à cof G; l'on aura, à caule de À + C + r 0, cof (G + R) cof. {G + a). M n'y a donc que le faéteur rW + Seu. Hi o, qui fatisfafle généra- lement au Problème. De équation 7 + Scot. A1 0; lon tire r S k nr ou, en fubitituant à S & à V, leurs valeurs,

(2) ang. H1 =

(3)ang. Hi ra (fin. B3— fin, B2) +-raacof.ma (fin. B1 fin. B3)+r73 cof.m3 (fin. B1 fin Br) Aafin.m2 (lin. Bi fin. 83) + A3fin.m3 (lin Ba = fin.Z1) ,

Cette équation combinée avec l'équation (1 LA LOT TEA 197, fera d’abord connoître l'angle que nous avons nommé X'; c'ell-a-dire, l'angle que fait la droite qui joint le centre du Soleil & le Pôle de rotation des horizons des taches, avec la Méridienne des taches.

304 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

(204) Pour avoir les autres élémens du Problème, je combine les équations (8), (9) & (10) du $. 202, & jai, en fuppofant

E cot. H + MD SE

e = FH —;

(1) [ (A Ce. 7 DENT Re ER. che &) fn? G]*

A AT ES fr GP fe _ DH. CL =D,

Cette équation fera connoître l'angle G, c’eft-à-dire, l’angle de la tache avec le Méridien, lors de la première obfet- vation; équation (9) du $f. 202, fera connoître l'angle G + a, c'eft-à-dire , l'angle de la tache avec le Méridien, lors de la feconde obfervation ; équation (8) fera connoître l'angle G —+- R, c'eftà-dire, l'angle de la tache avec le Méridien des taches, lors de la troïfième obfervation. On déterminera enfin la diftance de la tache à l’Équateur folaire, par le moyen de l'équation (2) du $. 183, & l'élévation de l'axe de rotation des taches fur l'horizon, par le moyen

de l'équation (1) du $, 185.

205.) L'on voit par-là que le Problème de Ia rotation des taches du Soleil, eft réfolu par une analyfe fort fimple. Je n'entreprendrai point de comparer cette folution nouvelle, à celles que l’on trouve dans les différens Traités d’Aftronomie ; je la crois aufli direéte qu'aucune de celles que l'on a données, On pourra obferver que je dois une partie de cette fimplifi- cation, à l'attention que j'ai eue de rapporter tous les phéno- mènes à un horizon immobile , en affectant les obfervations, de tout ce qui réfulte du changement d'horizon des taches, avant de les foumettre au calcul; cette opération, toujours facile, ainfi que je l'ai fait voir, eft analogue à l'introduétion

de la

D 'AISNSIGUT'E IN GES À 305 de la latitude corrigée au lieu de Ia latitude vraie, lors du calcul des éclipfes.

Je remarquerai que la même méthode détermineroit a libration de la Lune ; & que l’on pourroit même déter- miner les petites inégalités de fa rotation, dans le cas toute- fois l’on auroit des: obfervations infiniment préciles.

J'obferverai en dernier lieu que dans le cas des taches du Soleil, la dernière de nos méthodes a l'avantage de fe vérifier par les réfultats même auxquels elle conduit, En effet, fi l’on a bien obfervé & bien calculé les angles a, B; ou, ce qui revient au même, les différences des angles G, G + a, G-+R, doivent être dans Le rapport des temps.

ARITUA COL EME X.:

Application des Principes détaillés dans cet Ouvrage , aux Eclipfes de Lune.

(206.) Quoique les éclipfes de Lune ne foient pas auf intéreflantes que celles de Soleil , jai cru cependant que lon verroit avec plaifir, l'application des principes détaillés dans mon Ouvrage, à ce genre de phénomènes. J'expoferai d'abord les formules analogues à celles des éclipfes de Soleil ; je paflerai enfuite aux phénomènes qui réfultent, pour un obfervateur placé dans la Lune, de l'inflexion des rayons folaires qui traverfent l'atmofphère de la Terre. Cette partie de mon travail mérite quelqu’attention.

SECTION PREMIÈRE.

Principes du calcul des Eclipfes de Lune.

(207.) Pour déterminer les circonftances d’une éclipfe de Lune, j'imagine, comme dans les éclipfes de Soleil, que par le centre de Ia Lune , l’on fafle pañler à chaque inftant,

perpendiculairement à lécliptique , un plan que j'appelle Plan de projedtion de l'ombre de la Terre, & dont l'inter.

Mém, 1: 776. & Qq

.…

306. Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE fection avec lécliptique foit perpendiculaire au prolonge- ment de la ligne qui joint les centres du Soleil & de la Terre. Il eft évident que l'ombre de Ia Terre fe projetera fur ce plan, & qu'il ne s’agit, pour réfoudre les Problèmes propolés, que d'y tracer la route de la Lune; aïnfr donc, fur un plan quelconque, qui repréfente le plan de projection, Fig. 14. je tire une droite À O, que je regarde comme l'interfeétion de ce plan avec l'écliptique ; fur cette droite, je prends un point G, que je regarde comme l'interfeétion de ce plan avec le prolongement de la ligne qui joint les centres du Soleil & de la Terre, & qui eft, par conféquent, le centre de l'ombre. Par le point G, j'élève à la droite AO une perpendiculaire G L, telle que le point L repréfente le lieu du centre de la Lune à l'inflant de l'Oppoñition. Par le point LZ, je mène Ia droite LQ, projection de la petite . portion de l'orbite relative de la Lune, parcourue pendant l'Éclipfe. Il ne s'agit maintenant que de déterminer 1.° la diflance G L du point L, lieu de la Lune lors de foppo- fition, au point G centre de l'ombre ; 2.° l'angle a LQ de l'orbite relative LQ, avec la droite a Lo parallèle à l'inter- fection AO du plan de projection & de l'écliptique; 3e le chemin parcouru par la Lune, depuis le point L, dans {on orbite.

(208.) Soit, comme dans les éclipfes de Soleil,

» le demi-petit axe de la Terre que je fuppofe d'ailleurs égal au rayon des Tables.

7 le finus.de Ia parallaxe horizontale polaire de la Lune , à l'inftant pour lequel on calcule.

H eft évident, que fi du point L lon mène au centre T de la Terre, la droite LT, & du point &, la droite GT; dans le triangle L T'G reétangle en G, la droite LT {era la diftance de la Lune au centre de la ‘Terre, à l'inflant de l’oppoñition ; & l'angle LT G {era la latitude de la Lune, vue du centre de Ja T'erre, On démontre en Aftronomie, al .

DES PONC/TIE UN CES + 307 que la diftance LT de la Lune au centre de la Terre , a Fig. 14.

pour expreflion _. de plus, GL:LT::fin. GT L:fin.total ;

& l'angle GT'L latitude de la Lune; donc 7 fin. (latitude de la Lune au moment de l'oppolition (NM GLi= Fe

fin. (parallaxe horizontale polaire) F Je nommerai / cette quantité.

(209.) Pour déterminer l'angle Q La, je remarque que le centre G de l'ombre a un mouvement en longitude, égal à celui du Soleil , & fuivant l'ordre des fignes ; que par conféquent, pendant la durée de l'Écliple, la Lune vue du centre de la Terre, s'éloigne du centre de l'ombre dans le fens de l'écliptique, d’un arc égal à la différence des mou- vemens horaires de la Lune & du Soleil en longitude ; c'eft-à-dire , d’un arc égal au mouvement horaire compofé en longitude; tandis’ qu'elle s'en éloigne, dans le fens du* cercle de latitude, d’un arc égal à fon mouvement horaire en latitude ;: & comme cette conftruction eft abfolument la même que pour les éclipfes de Soleil, j'en conclus , que l'ange QLa, ou fi lon veut, linclinaifon de l'orbite relative, {e détermine par l'équation fuivante :

(Tr ) tangente de l'inclinaifon de l'orbite relative 2

r mouv. hor. de la Lune en latitude évalué en fecondes de degré © A —————— ——————————————————. 7 206265” fin. (mouv. hor. de {a Lune en long. mouv. hor. du Soleil)

Je nommerai, comme dans les éclipfes de Soleil, le finus 4 Je cofinus (210.) Je conclus enfin, d’après les éclipfes de Soleil, que comme aucune des conftruétions fondamentales n’a changé dans l'application des principes aux éclipfes de Lune; {1 lon nomme |

Î de l'inclinaifon de l'orbite relative.

£ le cofinus de la latitude-de Ia Lune à l’'inftant de l'oppoñition , # une quantité telle que l'on ait fin. (mouv. hor. de la Lune en long. mouv. hor. du Soleil)

LE

F PT + £ b finus (parallaxe horizontale polaire)

Qq i

308 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

* à le nombre de fecondes horaires écoulées depuis l'oppoñition jufqu'à

Pinflantpour lequel on calcule ; on aura pour expreflion du chemin L Q, parcouru par la Lune dans {on orbite, b

(1) LQ\=23 Dons Pie

(2r1.) I eft facile d’avoir maintenant, pour un inflant quelconque, l'expreflion dela diftance GQ du centre de la Lune au centre de l'ombre; en effet, fi du point Q l'on abaiffe fur GL la droite Q M, & que l'on conferve les définitions

précédentes , on aura QM = LQ x 2 UM LQ»x? ; £ GO (LS tin Ga + LMÿ ]; donc

(1) GQ= Vi + en + Ph

3600"?

(212.) Pour récapituler en peu de mots, ce qui vient

d'être dit, foit

r le demi-petit axe dela Terre, que je fuppofe égal au rayon des Tables, de l'inclinaifon de l'orbite corrigée; cette inclinaifon fe détermine par l'équation fuivante,

us MEUT ; NE His tangente de f'inclinaifon de l'orbite corrigée Ce mouv. hor. en latit, évalué en fecondes de degrés

ê le finus

sh 206165" ; fin. (mouvem. hor. en long. mouv. hor. ©) * £ le cofinus de la latitude de la Lune, à le nombre de fecondes horaires écoulées depuis l'oppofition ne l'inflant pour lequel on calcule, 7 le finus de la parallaxe horizontale polaire de la Lune, à l'inftant pour lequel on calcule , fin. (lati. à l'inflant de l'oppofition vue du centre de la Terre)

fin. ( parallaxe horizontle polaire à linflant de loppofition } F TIRE fin. (mouvem, horaire © en longit. mouvem. horaire du ©)) 5 eu fin, ( parallaxe horizontale polaire à linftant de l’oppoñition }

à la diftance du centre de la Lune au centre de l’ombre évaluée en parties ï telles que le demi-petit axe de la T'erre en contient 100000:

Lu

on aura

26 (AZ —-— + FE Des

x on + P).

DES SCIENCES. 309

Dans lufage de ces formules, on n’oubliera point que pour toutes les éclipfes de Lune, r, L,E, x,1, À font toujours des quantités pofitives. Il n’en eft pas de méme des quantités 6, , 1.

left négatif lorfque Ia latitude de Ia Lune vue du centre de l Terre, eft auftrale à l'inflant de loppoñition,

8 cft négatif lorfque l'Éclipfe arrive dans le nœud defcendant de a Lune,

& eft négatif lorfque T'inftant pour lequel on calcule, précède l'inftant de l'oppoñtion.

DAANCLTUIIONNY IS ENC OÙN, DE,

Application des principes précédens , au calcul des Éclip es de Lune.

213.) Dans l'application des principes précédens au calcul des éclipfes de Lune, j'appellerai s Île demi-diamètre horizontal de Ia Lune évalué en parties telles que le demi-petit axe de la Terre en contient 100000, s le demi-grand axe de l’ombre de la Terre, pareillement évalué en parties du demi-petit axe terreltre,

e” le demi-petit axe de l'ombre de la Terre, pareillement évalué en parties du demi-petit axe terreftre,

Nous verrons dans la fuite quelles valeurs il convient de donner à ces quantités.

(214) Au moyen des équations précédentes, on réfoudra facilement toutes Îes queftions que l'on peut fe propofer relativement aux éclipfes de Lune. Si lon fuppole, par exemple, que l'ombre de {a Terre eft circulaire, que par conféquent 5’ &", & que l'on cherche à quel inftant com- mencera & finira l'Éclipfe d’après des élémens connus; comme alors À © + 9’, on aura à réfoudre une équation ge la forme fuivante, 1) PRE de x En Pete) 0;

36002 7 3600*

310 MÉMoirEs DE L'ACADÉMIE Royate d'où fon tire « nr 3600" LENS 1\s [rs GB TE TEMPS EE Si l'on cherche l'inftant l’immerfion totale dans l'ombre, & l’'émerfion auront lieu , on aura à réfoudre une équation de {a forme fuivante, EF À 2 b CA : ; k G) 3600"? Pan 3600" Hi HE 1 or Cl” —0; d'où lon tire 3600” 9! 1 2 7 Go) = pe LE Si l'on cherche enfin à quel inftant arrivera la plus: petite diftance de la Lune au centre de l'ombre, & la valeur de cette plus petite diftance; on différenciera l'équation (r)} du f. 272, en regardant & & À comme inconnus, & l’on aura .

RUES

(6) À ie

r

3600" 97

LI LA

e LA

Telles font, à-peu-près, les queftions que fon peut fe pre- poler, lorfque l'on connoît les élémens de l'Éclipte.

(215:) Si au contraire, d’après les obfervations de l'Éclipfe, on vouloit déterminer les élémens de la Lune, c’eft-à-dire, l'inftant de l'oppofition & la latitude de la Lune à cet inftant; foient

2. le nombre inconnu de fecondes horaires écoulées entre Îa pre- mière obfervation & l’oppoñition,

a le nombre connu de fecondes horaires écoulées entre 1a première & la feconde obfervation ,

à Ja diftance du centre de la Lune au centre de l'ombre , lors de Ia première obfervation , évaluée en parties telles que le demi- petit axe de la Terre en contient 100000,

* x’ Ia diflance du centre de la Lune au centre de l'ombre, lors de la feconde obfervation , évaluée comme ci-deffus. IL eft évident que l’on aura pour la première obfervation, une équation de la forme fuivante,

dd

& À 2b 1 “AA 2 {1) TETE Reaction 0:

(Bb + a)° ; (b + a) ge! À Rec odeur te AE om un lle

d’où en fuppofant

' 600" ETS ES, k ER ET cu sen

; 3600

l'on tire

(4) fin. (latit. de la Lune ) = + as V4 mue au

47

(5) = 3600"(: A #1), Toutes les queftions que l'on a coutume de fe propofer, font donc réfolues.

SECTION TROISIÈME.

Détermination des valeurs du demi-diamèrre de la Lune, &7 des axes de l'ombre de la Terre qu'il faut employer

dans les formules.

216.) La valeur de &, c'eft-à-dire, du demi-diamètre de la Lune qu'il faut employer dans les formules, n’eft pas difficile à déterminer. En effet, cette valeur eft celle du demi- diamètre horizontal de la Lune évalué en parties , telles que 1e demi-petit axe de la Terre en contient 100000; or puif- que la parallaxe horizontale polaire de la Lune, n’eft autre chofe que l'angle fous lequel le demi-petit axe de la Terre feroit vu par un oblervateur qui feroit dans la Lune; il eft évident que le rapport du demi-petit axe de la Terre au demi-diamètre de la Lune, eft égal au rapport de Ia paral- laxe horizontale de la Lune’, au demi-diamètre de cet aftre un jour quelconque de l’année. Prenons l'inftant de l'Éclipfe du 1.” Avril 1764; on avoit alors; parallaxe horizontale

312 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE polaire de la Lune eft au demi-diamètre de cette Planète, comme $4/ 1",5 eft à 14°47',1; comme 32887 eft à

9000

9000. Donc *x 100000 7200 Cette

32887 quantité eft conftante pour toutes les Écliples.

(217.) La détermination des axes de lombre de Îa Terre, préfente plus de difhcultés. J’obferve d’abord que la fetion n’eft pas circulaire ; en eflet, la Terre étant ellip- tique , l'ombre qu'elle projette n'eft point un cercle. Pour déterminer l'efpèce de cette courbe, je remarque que fi, par le centre de la Terre, on fait pafier un plan parallèle au plan de projeétion de l'ombre terreftre, l'interfection de ce plan avec le fphéroïde de la Terre, déterminera l'efpèce de la courbe dont il s’agit, puifque c'eft ce plan particulier qui intercepte les rayons du Soleil ; nous le nommerons déformais horizon abfolu. Par le centre de la Terre, menons le cercle de déclinaifon du Soleil; c'eft ce cercle que, dans les éclipfes de Soleil, nous avons défigné fous le nom de Meridien univerfel. On démontre en Aftronomie, que l'axe de la Terre eft toujours dans ce plan, & qu'il fait avec l'horizon abfolu un angle égal à la déclinaifon du Soleil; de plus, il eft aifé de fentir que la fection elliptique dela Terre & de l'horizon abfolu, a pour petit axe, le diamètre de la Terre interfeétion du Méridien univerfel & de l'horizon abfolu, tandis que le grand axe de cette fection eft égal au grand axe de la Terre. Si donc l’on nomme

# le demi-grand axe de Ia Terre,

r le demi-diamétre de la Terre, interfeclion du Méridien univerfel & de l'horizon abfolu,

& que l'on fuppofe d’ailleurs que les axes de l'ombre de Ia Terre fur le plan de projection, font entr’eux dans le rapport des axes de la feétion elliptique de l'horizon abfolu & du fphéroïde de Ia Terre, on aura (1) eus el: g * Te (218)

DNS PO CL EN CES. 313 218.) Pour avoir égard au défaut de circularité de la feétion de l'ombre de la Terre, on a fuppolé que les différens diamètres de cette fe&tion, étoient proportionnels aux dia- mètres correfpondans de la fetion elliptique de Fhorizon abfolu & du fphéroïde terreftre; ce qui donne à cette feétion la propriété d’être une ellipfe ; maïs cette fuppofition n’eft pasrigoureufement vraie. Soit, en eflet, S' le centre du Soleil, Fig. T' le centre de la Terre, £ T'le demi-grand axe de la Terre, Te le demi-petit axe de la fection elliptique de l’horizon abfolu & du fphéroïde terreftre; ST» AZ la droite qui joint les centres du Soleil & de la Terre; 7 D Ia diftance du plan de projection au centre de la Terre. I! eft évident que le cône de l'ombre projetée par le demi-grand axe TE, ne fe terminera pas fur a droite S 7m M, au même point que le cône d'ombre projetée par le demi-petit axe Te; & fi l’on conferve les dénominations précédentes de 7’, 6, s', s",l'onaura TD TD Go fx = pr / > = r'{(1 En II faudroit donc pour que la fuppoñition fût exacte, que MT égalât mT, ou que 7 D fut une quantité très-Jetite relativement à A1T, mT. Cette dernière condition : lieu pour Jupiter. Au refte, comme il eft néceflaire de conoïître les différens diamètres de la feétion du fphéroïde tereftre, foit que l’on continue de regarder la fection de l'ombréomme elliptique, foit que l’on parte de la véritable feétion de ombre, _je vais m'occuper de ces recherches, (219.) Pour déterminer la valeur de 7’, jeremarue que fi lon nomme

lef e A 70 de Ia déclinaifon du Soleil à l'inftant de l'oppofion ;

puifque 7 eft celui des demi-diamètres de la Terriqui fait avec le petit axe terreftre, un angle dont peft le fius, & 7 eft le cofmus; on aura {$. 7 30 de mon XI Amoire) , Amée 1; (re | Bt x ; Vpg+rr) - Si l'on vouloit former une Table de toutes les v:eurs de .# pour toutes les déclinaifons du Soleil, on auroit

Mém, 1776. Rr.

314 Mémoires DE L'ACADÉNIE RoYALE EL |

Rapport des axes de la Terre À Rapport des axes de la Terre

comme 177 à 174, comme 229 a 230. p == 100565, P = 100438. PER CPE BL DES USE ER LD BCE EURO à À LE PETER Eu TGS SEINE MEME CEE Een CE EPST ENS DÉCLINAIS. rp DÉCLINAIS. rp SEE MOT EAU RE ete TETE mm ofLor 100000 ot oo’ 100000 10 100000 Ie 0 100000 21H10 100001 2. © 100001 3. o 100002 ao 100002 4% 0 100003 4 0 100003 sSsi10 100004 Se © 100004 , 6 o 100006 6 o 100006 TM Le) 100008 ZA O 100008 8. o 100011! NO 100010 9. o 100014 9 o 100012 19. Oo 100018 toto 100014 I. Oo 100022 II. © 100017 12 o 100026 12. O 100020 13e oO 100030 EE 100023 14 0 100034 14 oO 100026 15- 0 100038 1iSst #0 100030 16. 9 100043 16 o 100034 17.1) 100048 17. O 100038 18. ) 100054 18. o 100042 19e ) 100060 19 Oo 100047 20. | 100066 20: _oO 100052 21e 100073 21. © 100057 2e 100080 22. 10 100062 23. 100087 23000 100067 23. 2 100091 23.128 100070

220. Quant à la pofition du petit axe de l'ellipfe fur le plan de horizon abfolu, je remarque que l'angle de cet axe

DES SCIENCES. 315 avec la perpendiculaire GL, eft égal à l'angle que forme fur le Fig. 144 plan de Fhorizon abfolu, 'interfeétion du Méridien univer{el, avec l'interfection du cercle de latitude de la Lune ; ou, fi l'on veut, il eft le complément de l'angle que fait le cercle de déclinaifon du Soleil avec l'Écliptique. L’Aftronomie nous apprend donc que fi l'on nomme une quantité telle que Jon ait x = v[cof.* (déclin. du Soleil) cof.* (obliquité de l'Écliptique) ], on 2 (1) finus (angle du petit axe de l'ellipfe avec la perpendiculaire GL) = x.

La quantité y eft pofitive depuis le folftice d’hiver jufqu’au folftice d'été; elle eft négative depuis le folftice d’été jufqu’au folftice d'hiver.

(221.) Pour déterminer maintenant la valeur d'un demi- diamètre quelconque de Ia fection de l'horizon abfolu & du fphéroïde terreftre , foit

R un demi-diamètre quelconque de Ia fection elliptique de IaTerre ; Jangle de ce demi-diamètre avec le demi-petit axe de la fection ;

# Îe demi-grand axe de Ia fection & à la fois le demi-grand axe de la Terre;

r le demi-petit axe de la Terre, que je fuppofe égal au rayon des Tables ;

# le demi-petit axe de Ia feétion elliptique ;

& confervons d’ailleurs les définitions de p & de g.

H fuit du f. 730 de mon #Z* Mémoire, que doc ER PRG. «Ua Le nv (p cote E7 im. a), * mais ({S$. 219), ; r'p r'p PE ne NET Ete 21 3) 3 ST + PT) vEt+(—r)i] *

Rr ij

. 14e

316 MÉmoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE Donc r'p CRE re so De ans (222.) Si l’on vouloit rapporter l'angle du demi-diamètre de l'ombre, à la ligne G L, on auroit alors, en nommant :

2’ Vangle du demi-diamèetre de l'ombre avec Ia droite G Z,

X l'angle dont le finus a été déterminé par l'équation (1) du f.220,

(1)a = >, & l'équation (1) du $. 227, deviendroit El GRR er

Dans lufage de cette dernière formule, l'angle y, que lon doit employer, eft compris entre o degré & 90 degrés, depuis le folftice d'hiver jufqu’au folftice d'été; il eft compris

- entre 2704 & 36od, depuis le folftice d'été jufqu’au folftice

d'hiver. Quant à l'angle 4’, on doit le compter d’une manière continue, depuis of jufqu'à 360d, en partant du point. L, que l'on fuppofera toujours dans la partie boréale de l'ombre, & en allant dans le fens du mouvement de la Lune.

Nous remarquerons enfin que fi lon continuoit de fu pofer que les différens diamètres de Ia feétion de Fombre & du plan de projeétion, font dans un rapport déterminé avec les diamètres correfpondans de la feétion du fphéroïde, & que lon nomme

"un demi-diamètre quelconque de Ia feétion de l'ombre,

a 2 . 77 Un rapport que nous déterminerons,

on auroit

Ge LR

(223.) Si lon vouloit comparer l'expreflion de Fangle u', dont il vient d’être queftion, avec les rélultats des paragraphes precédens, afin d’avoir le rapport de ces folutions,

on verra facilement que cet angle 4 a pour expreffion de fa tangente,

D'E S" S'CT'E NC Es. 317

EL TRAl rx Q0M » Tang. # = Ci: Li: mais {f. 208, 210 & 211), + Ÿn QHM—=— x LQ— 3600" HTNEETTL b Qu GL=l; LM X —, 3600 Donc en LS L DEA 3600” (1) Tanegi= n ES er 3600" z r 1

On pourra donc, au moyen de cette formule, déterminer l'angle 4 pour un inflant quelconque; & par conféquent, la valeur du demi-diamètre de la feétion elliptique du fphé- roïde terreftre & de l'horizon abfolu , qui fe trouve dans {a direétion de la droite qui joint les centres de a Lune & de l'ombre terreftre,

SE CTI ON : QG 'UVA F R M E

Remarques fur le calcul des Éclip es de Lune dans l'hyporhèfe de l'ombre elliptique.

(224) Dans cette fection, je continueraï de n'occuper des éclipfes de Lune, quoique j'aie fpécialement en vue les éclipfes des fatellites de Jupiter. Comme ces deux théories font abfolument femblables, ce que nous dirons de l'un de ces phénomènes, s'applique rigoureufement à l’autre.

Si lon vouloit calculer rigoureufement les immerfions, en partant de l’hypothèfe de l'ombre elliptique, on feroit la réflexion fuivante, L'ombre de la Terre étant elliptique, le contact de la Lune & de l'ombre ne fe fait pas dans le diamètre qui pafle par la ligne qui joint les centres de la Lune & de ombre , mais dans le rayon ofculateur qui n’eft pas dirigé

vers le centre de l'ombre. Soit EAFPe l'ombre elliptique Fig. 16.

ë -de la Terre; £e le grand axe de cette elliple ; GP le demi-

T4

318 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

Fig. 16. petit axe; L Q l'orbite relative de la Lune; Z'le point cette orbite eft rencontrée par le prolongement du petit axe GP; G le centre de l'ombre; Q le lieu de la Lune à un certain inftant; le point de contaét de [a Lune & de l'ombre; FG le demi-diamètre de l’ellipfe paflant par le point de contaét; F le point le petit axe eft rencontré par le rayon ofculateur F V; S'le point le grand axe eft rencontré par le rayon ofculateur FV, Prolongeons le demi-diamètre G F, & du point Q abaiffons fur le prolongement de ce demi- diamètre, la droite Q A.

D'après ces conftruétions , il eft évident que dans le triangle GQ H, reétangle en H,onaGQ@—QH+GH; mais à caufe du triangle FQ H pareïllement rectangle en A, ga OH == QFxfin. F FAT: @Fxcof. F

rayon , rayon

co = QH + (FG + FH = QF + EE FC.

D'ailleurs, dans le triangle QT, on a QV: QT ::fn. T :fin. V; deplus, QT = QL TL. Donnons à toutes ces lignes & à tous ces angles , les expreflions qu'ils doivent avoir.

(225.) Je vois d'abord, que dans le triangle QT, fangle QTV 901 + l'angle de l'orbite relative avec la perpendiculaire au Méridien univertel. Comme pour la détermination de cet angle , les conftruétions font abfolu- ment les mêmes que dans les éclipfes de Soleil, fi l'on conferve les définitions de 8, 4, 4 des paragraphes précédens, & que l'on nomme de plus a le cofmus de obliquité de lécliptique, x=Vf #),

» lefinus 3 de l’angle de l'orbite relative avec la perpendiculaire au è Méridien univerfel,

; donc

? le cofinus on aura fin. QTV æ. De plus, j'ai démontré, dans les Mémoires précédens , que

+x

ape x

DLEI SN ISTICUILE NC ES 319 On connoïît donc la valeur de l'angle QTV, dont le fus @ eft poñitif dans toutes les éclipfes de Lune,

(226.) Pour déterminer la valeur de QT, je remarque que QT QL TL; Q L eft évidemment égal à

”“, puifque ceft le chemin parcouru, pendant le

3600”

temps à, par Ja Lune, depuis le point L de fon orbite. Quant à TL, je vois qu'il a pour expreflion Z; en effet (5: 208) GL = I; angle TGL eft l'angle dont nous

avons appelé % le finus; & l'angle GT'L a @ pour finus; donc g:::%:TL;

? 1% donc TL : b Lx donc OT ET NU toit

(227.) On pourroit auffi fuppofer à Q T'Ia valeur fuivante, U)QT= En + ES

UM

3600” r r ? En effet, fi du point G centre de l'ombre, l’on abaïffe fur l'orbite QL, la perpendiculaire G AZ, & que l'on conferve

les définitions précédentes de +, 8, @, w, on aura évidemment

GM _ ; LM —© ; r ? r o r

& par conféquent QT—=LQ—TI= En + Lt, (228.) Maintenant, dans letriangle QTV, on a QV': fin. T

:: QT: fin. V; QV eft évidemment égal à QF + FY; QF eft égal au demi-diamètre de la Lune, & FY égale la

Fig. 16.

320 MÉMoIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE

Fig. 16. partie de la normale, interceptée entre le point F & le petit axe de fembre elliptique. De plus, l'angle F égale l'angle de la normale avec le petit axe de l'ombre. Pour la facilité du calcul, introduifons dans Îles réfultats, le demi-diamètre correfpondant au point de contact ; foit

« le demi-diamètre de [a Lune; « le demi-grand axe de Fombre, le demi-petit axe,

s'" le demi-diamètre de l'ombre correfpondant au point de contaët.

II fuit de ce qui eft démontré dans le $. 130 de mon durée 1774: XI Mémoire, que

fn V cu ro" v(( UE >. ?)

Y[ (5° ua = g°) ne (s'® TE s"2)] 5 r0! V{5!? x” &!2) vI ('% = "2 tre g"°) x (e° 2e 5"°)]

LA

co

que dans le triangle SGF,

ro” V(o'° 22 oc) fins G\== = = = ; ; yo? 5") +0! V4 Gr Es ce"? cof. G = = ( e d a! PE pes LE)

Donc puifqu'en vertu du $. 132 de mon XI Mémoire, gs" cof, G

PV RAR

on à PV = Ed à); donc j QV = 6 + US + c"— 6°"); donc

ES rec” vo" s"°) ex ro Yo! 3— 5") à CP ee À ee

donc

8

DIS LS CRE NJCE.Ss. 321 r oo" v{a"? EE) rc! Va": MESEnE Sarre RER M VU “E M : ee d'en RE 0.

Confidérons maintenant le ul oCH rectangle en Fig,

FH. Dans ce triangle on a, ainfi que nous l'avons remarqué (S. 224),

GS —QF + FE + GQ eft la quantité que nous avons nommée À; QF —5; FG = 5"; l'angle HFQ eft égal à angle S FC ; l'angle SFG = ang ESF ang. EGF; angle ESF eft le

complément de l'angle F'; l'angle £G F eft celui que nous avons nommé G; donc

fin. ESF x fin. EGF + cof ESF x cof. EGF cof. V x fin. G + fin. V cof. G

rayon

2FG x QFxco.HFQ ———————————— };

rayon

Î

r cc"

c"y(5'° 22 PU NES ni)

Î

donc 2FG x QFxcf HFQ 2 co" ] rayon us VASE SIGNENT ANNE

donc

Ve

; à : Et rage es (2) = + 0 A AT) 2

mais {$. 212, équation 1), 2 b 87 2 + À (er. Ne Neil donc

b 2 LP 2 f' (3) re er AUNTE 67°

.p LR Te 3 Si l'on porte dans Féquation (1) la valeur de Ar Vers

Mém, 17764 ST

16,

(4) [C

322 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE tirée de l'équation (3), on aura

À lo ra Vo"? "2 4 12 2 12 ; —+— ee HU A x V(o —— a oc!’ )

ja roc" V(o"— 0} JrÈuL g V(6!° je EU Cr |

vV(e!?— a"°) : [ (o° + grie a ch ) K {5° ue Pr TC *) +: 2608] 0.

Cette équation a rigoureufement lieu, lors des contacts, dans lhypothèfe elliptique.

(229.) On voit par-à que la détermination rigoureufe des contacts, dans l'hypothèle de l'ombre elliptique, n'eft pas auf fimple que dans l'hypothèfe circulaire. H faut d'abord réfoudre l'équation (4) du F. 228, pour déterminer le demi-diamètre correfpondant au point de contaét; on déterminera enfuite l'inflant du contact, par l'équation (1). Je fuis fort éloigné de propofer de pareils calculs pour les éclipfes de Lune; je ne me fuis même étendu fur ce fujet, qu’à caufe des éclipfes des fatellites de Jupiter, dont la théorie eft abfolument la même que celle des éclipfes de Lune. Quant aux éclipfes de Lune, filon vouloit calculer les élémens d’après les contacts (ce qui me paroît devoir conduire à des réfultats très-incer- tains), on pourra fe contenter de calculer les angles #/, au moyen de l'équation (1) du $. 223, en employant les élémens des ‘Tables pour cette première détermination. On calculera enfuite les valeurs de 0” correfpondantes à ces angles, par les équations (2) & (6) des f. 222 & 237, & l’on fuppofera dans les équations du $, 215,

a =" Ho

NM UE 5: fuivant que lon emploira des commencemens ou des fins d'écliples, des immerfions totales dans ombre ou des émer- fions de l'ombre, 1

Quand même pour les fatellites de Jupiter , l'approximation précédente paroitroit fufhfante dans la pratique, on ne pourroit

DES SCr1ENcES. 32

pourtant pas dire que l’on a rigoureufement calculé dans l'hypothèfe de l'ombre elliptique, tant que lon n'aura pas fait entrer dans la folution, la confidération de la normale dans laquelle fe fait le contaét. Au refte, l'approximation dont nous venons de parler, feroit même utile pour Jupiter; on trouveroit par-là une valeur de 5”, peu différente de celle qui rendroit nulle l'équation (4) du $. 228, Un tâton- nement facile feroit donc trouver tout d’un coup Îa véritable valeur de 5”.

SECTION CINQUIÈME. Dérerminarion de la féñion de l'ombre de la Terre, en faifant abffra@tion de ! “atmofphère de cette Planète.

(230.) Je dois déterminer maintenant l'équation à Ia fection de l'ombre de la Terre. Je ferai d'abord abftraction de latmofphère de notre Planète; j'examinerai enfüite les changemens que l'atmofphère de la Terre apporte à ces déter- minations , & les phénomènes qui réfultent de cette atmo- fphère, pour un obfervateur fuppofé dans la Lune.!

(231.) Pour déterminer l'équation à la feétion de l'ombre de la Terre par le plan de projection, Je reprends les conf tructions du $, 2178, Soit

? le demi-grand axe de la fedlion elliptique du fphéroïde terreftre & de l'horizon abfolu ,

R un demi-diamètre quelconque de Ia fection du fphéroïde ,

s le demi-grand axe de Ia fe@ion de l'ombre de la Terre,

s”" le demi-diamètre de Ja fection de l'ombre, correfpondant au demi-diamétre À de la feétion du fphéroïde.

Nous avons vu que fi l'on fuppofe que TE repréfente le demi-grand axe de la Terre, 7% le demi-diamètre À du fphéroïde terreftre, & que Von conferve toutes les conf- tructions de ce paragraphe, on a

(1) pe px TD

= çR

(2) g! £ Tr DT °

Sf

Fig. 15:

324 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

Je remarque d’abord, qu'à caufe des triangles femblables

MTE, MSs, mTe,mSs; ona MT:TE:: MS:S5, mT:Te:imS:Ss"; mais Ss S5', puifque chacune de ces quantités repréfente le demi-diamètre du Soleil; de plus, à caufe de la grande diftance du Soleil, AS mS; donc

! p R + À MT : TE :::mT "Te; donc Ne re D'ailleurs, es D'ERREURS PSE ASIE LG PRÉ TS T dec onn RO OT Co CR ORUe le point Æ, on mène Ia parallèle Æ's" à la droite STM, : s | ses ss l'on aura rnb donc r FAT ss BONES Die l'IP DER ss (4) ED DU 4 TD %x T5"

L'équation à la fe&ion de l'ombre a donc la propriété que fes différens demi-diamètres font égaux aux .demi-diamètres

correfpondans de la feétion elliptique du fphéroïde terreftre

& de horizon abfolu, moins une quantité conftante; donc en général fr lon nomme B une quantité telle que l'on ait

(ÉD

on aura

(6) " R L. (232.) Puifque os” R R, l'équation à la feétion de l’ombre n’eft dans aucun cas rigoureufement une ellipfe; fi cependant la quantité R étoit fi petite relativement à À,

“Æ MIE Le R . qu'il fut indifférent de la multiplier par on auroit alors (1) NE UE +);

& les demi-diamètres de la fetion de l'ombre feroient proportionnels aux demi-diamètres de la feétion du fphé- roïde & de l’horizon abfolu. C’eft ce qui a lieu pour Jupiter, du moins pour les fatellites Les plus voifins de la Planète,

IS TE

pie SHISACLIRE NuiC:E:s. 325 Quant à la Terre, la proportion des demi-diamètres de la fection de l'ombre aux demi- diamètres de la fe@ion du {phéroïde & de l'horizon abfolu, n’a pas lieu; il faut donc, géométriquement parlant, avoir recours à l'équation (6) du $: 231.

(233:) Quoique géométriquement parlant, Ia feétion de Jombre de la ‘Lerre ne foit point elliptique, on peut cepen- dant, fans erreur fenfible, fuppoler que c’eft une ellipfe ; mais une ellip{e dont les demi-diamètres ne font point pro- portionnels aux demi-diamètres correfpondans de la feétion du fphéroïde terreftre avec l'horizon abfolu. En effet, fi l'on conferve toutes les définitions précédentes; que lon reprenne la valeur de À du f. 222, & que l'on fubfitue & à —r, l'expreffion de R de ce par:graphe, deviendra

RER RTE Réduifons cette expreffion en férie, & l'on aura

égcof.*{# —») ri

T

np

PIE PAU TUE à VIrf + €7 cof.? (4 %)]

1

EUR =g—:

équation approchée à l'ellipfe. Mais par la fuppoñition,

& gcof.* [+ >) —R—BR—g—B— 59 1x

r Y

Cette équation a la même forme que l'équation (2), & par conféquent diffère peu d’une équation à l'ellip{e, lorfqué 9 eft notablement plus grand que £. 4

On voit par-là que fi lon conferve les définitions de 9, r, B des paragraphes précédens, la fe&ion de l'ombre de {a Terre diflère peu d’être une elliple, dont les demi-axes ’, 9” ont pour expreflions

BA 0 D, Cr NO: Ce que nous avons dit fur le calcul des Écliples, dans

l'hypothèfe de l'ombre elliptique, peut donc s'appliquer à la Terre.

(234) H eft facile d’avoir l'exprefion de 8 en élémens

Fig. 15.

326 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoyarE À | de 'éclipfe; nous avons vu en effet que 8— TD

TD eft la diflance de la Lune au centre du Soleil; TS eft {a diftance du Soleil à la Terre, & s"s eft la différence des demi-diamètres du Soleil & de la Terre; on a donc

r TD = fin. (parallaxe horizontale polaire de la Lune) ; r TS fin, (parallaxe horizontale du Soleil } ;

s"s fin. (demi-diam, du Soleil parall. horiz, du Soleil); donc, pui fin. (parall. horiz. ©) x fin, (demi-diam. © parall. horiz. ©} ( : ) HT fin. (parallaxe horizontale polaire de fa Lune)

Nous avons dit {$. 2 2) que pour les Satellites de Jupiter,

on pouvoit fuppofer «“ = À {1 ); on peut done

« . a maintenant avoir la valeur ne du $. 222, dans Île cas

l'on fuppoferoit les demi -diamètres de Ia fe“tion de L'ombre proportionnels aux demi-diamètres correfpondans de la fection du fphéroïde terreftre & de l'horizon ab{olu,

On a en et © 1 À ï j ? De la diffance du fommet du cône d'ombre au centre de la

Terre; à des queflions qui en dépendent. (235-) Il eft facile de déterminer Ia diftance 7 1 du

centre Z' de la Terre, au fommet #1 du cône d'ombre. Comme, relativement aux recherches fuivantes, il eft fuperflu de mettre une très-grande exactitude dans les réfultats, je ferai abftraétion de l’ellipticité des Méridiens terreftres.

Soit S le centre du Soleil ; S5 le demi-diamètre de cet Aftre; T' le centre de la Terre; 7°E le demi - diamètre de cette Planète; S 7 A la droite qui joint les centres du Soleil & de la Terre. 11 faut calculer la diflance 744 du centre de

D mISVUST ET EN CE 'S 327

Ja Terre, au point 47 le rayon 5 Æ vient couper la droite ST M. Pour y parvenir, par le point Æ, menons le parallèle Es" à la droite AATS ; à caufe des triangles femblables 55" E,

ETM, on aura ss : Es" :: ET: T M; donc TM _—

: D'après nos conftruét'ons, 55" égale le demi-diamètre du Soleil, moins le demi-diamètre de a Terre; TE démi- diamètre de la Terre; Æ5" —= diftance de la Terre au Soleil. De plus, on démontre en Aftronomie, que le demi- diamètre de la Terre eft au demi-diamètre du Soleil, comme

°

Fig. 15ù

le finus de a parallaxe du Soleil, un jour quelconque de

Yannée, eft au finus du demi-diamètre correfpondant du Soleil. D'ailleurs, Ja diftance du Soleil à Ja Terre, a pour expreflion , le quarré du demi-diamètre de la Terre, divifé par le finus de la parallaxe du Soleil; on a donc

(1) TM fin. (demi-diam, Soleil parall, hor. Soleil) (236) On a penfé, que dans les éclipfes de Lune, il falloit tant foit peu augmenter le démi-diamètre de la Terre, à caufe de latmofphère de notre globe, qui fait ombre fut a Lune. Dans ce cas, on fuppolera que le petit axe de fa Terre r + dr; & Téquation (1) du S. précédent, deviendra

; r{r + dr) { 1) TM fin, (demi-diam, du Soleil parallaxe horiz. du Soleil) En effet, puifque TM EE ; filon fuppole qu effet, puifq = CNT ppole que

le demi-diamètre 7 Æ qui fait ombre, au lieu d’être égal à foit égal à r + dr,on aura TM fr + dr) x SL Pa

ss la même raifon, ss” fera égal à demi-diam. du Soleil 7 dr, Quant à la valeur de Æs" elle ne variera pas, puifque notre fuppofition n’influe pas fur la diftance du Soleil à la Terre, On aura donc

LM

. (1 + dr) | fin. (parall, horiz, du Soleil) x (demi-diam, du Soleil —# == dr) *

Fig. 17.

328 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoYALE

Mais dans le dénominateur de la fraction, fin. (parall. hor. ©) x dr, cft une quantité infiniment petite; & de plus, ainfr qu'il a été remarqué /$, 235). «

rx fin.(demi-diam.©— par.hor. ©)=fn. (par. hor. ©}x(demi-diam.©—r); l'équation (1) du préfent paragraphe, eft donc démontrée.

(237-) Si l'on fuppofe la Lune en L, que L/ repréfente le plan paffant par la Lune; l'on aura la proportion fuivante, TM:TE :: ML: LI; donc LI = EE ; de phe, ML=TM-—TL; donc LITE TETE;

TL eft fa diflance de la Lune à la Terre, & a pour

expreffion 3; TE—7r+- dr; de plus, nous

fin. (par. hor. pol. ) connoiflons 7°M}; donc 7 fin. (demi-diam, du 3) parall. horiz. Gi) Li r + dr er Ce

fin. (parallaxe horizontale polaire ) 5

(238.) Suppofons maintenant, que de l’autre extrémité s' du diamètre du Soleil , l’on mène le rayon s'£A tangent à la Terre au point Æ, & que l'on veuille chercher le diamètre À / de la z6ne interceptée fur le plan de projection, entre les droites s£7M, s' En; il eft d’abord évident, que fi lon prolonge la droite s"Æ jufqu'à ce qu’elle rencontre la droite Al'en 7; 1] fera égal à TE LI; & par conféquent,

r fin. (demi-diamètredu Soleil parallaxe horizontale du Soleil )

PR NS RER es en

fin. ( parallaxe horizontale polaire de la Lune)

À caufe des triangles femblables 5" £s', AE, on aura

1 s's'x El r Fa 5 MOTEUR AMEN AORE AVES EVENE, Re En fin. (parall. hor. ©) Mer

& par conféquent, = Ur oi

démontre facilement que s"s': TE :: demi-diamètre du Soleil + 7 + ‘drir + dr; +

d’ailleurs, TE = r + dr; donc, al!

DES SCIENCES. 329 (demi-diam. du Soleil + 7 + dr) fin. (parallaxe horizontale du Soleil) |

AT

fin. (parallaxe horizontale polaire de Ja Lune) Mais on peut négliger, fans erreur fenfible, le produit dr x fin. (parallaxe horizontale du Soleil ). De plus, (demi-diamètre du Soleil + r) x fin. (parall. horizontale du Soleil) ? x fin. (demi-diamètre du Soleil + parallaxe horizontale du Soleil); - donc . fin. (demi-diamètre du Soleil +- parallaxe horizontale du Soleil)

Al è fin. ( parallaxe horizontale polaire de Ia Lune ) x Donc enfin x 1 rfin. (demi-diam. ©) +-par.hor. O)+r fin, (demi-diam. © par.hor. ©)

fin. ( parallaxe horizontale polaire de la Lune) #

Mais, puifque l’on peut fuppofer cof. (parall. horiz. du Soleil } —r;

fin. ( demi-diamètre du Soleil + parallaxe horizontale du Soleil )

+ fin. ( demi-diamètre du Soleil parallaxe horizontale du Soleil ) = 2 fin. ( demi-diamètre du Soleil 112

donc ACTES 2 rfin. (demi-diamètre du Soleil) { , ) 7 fin. (parallaxe horizontale polaire de la Lune)

La quantité dr, dont nous avons dit qu'il faut augmenter le demi-diamètre de la Terre, doit également s'ajouter aux différens demi-diamètres de la fection elliptique de l'ombre. Cette quantité qu'il faut fouftraire de Ia valeur de 2 du $. 234, trouble encore a proportion entre les demi-dia- mètres l'ombre & les demi-diamètres correfpondans de la fection du fphéroïde avec l'horizon abfolu. Au refle, les Aftronomes ne font point d'accord fur la quantité précife de cette augmentation, qui eft düe à l'ombre de latmofphère, M. Mayer penfoit que cette augmentation eft d'un foixan- tième du demi-diamètre de la Terre; d'autres Aftronomes l'ont fuppofée plus grande, d’autres plus petite. Cette diffé- rence de fentimens annonce beaucoup d'incertitude; auffr voit-on dans les éclipfes de Lune, que l'ombre de la Terre eft très-mal términée.

Mém, 1776, T$

330 MÉmMoiREs DE L'ACADÉMIE RoYALE (239-) Je remarque en finiffant, que tous les points fitués Fig. 17. entre L & / font entièrement privés du Soleil: ces points font dans une obfcurité totale. Quant aux points fitués entre 1 & À, ils voient une partie d'autant plus grande du difque du Soleil, qu’ils font fitués plus près de A; mais comme la moindre portion du Soleil fufit pour éclairer d'une manière très-vive, la diminution de la lumière n’eft fenfible que pour les points voifins de /; c’eft le lieu de la pénombre. Je remarque enfuite, que fi, par le point s’ du limbe du Soleil, & par le point de la Terre, lon mène la droite s'eA/m', ainfi que nous avons mené précédemment la droite s E Am ; que par le point s du limbe du Soleil, & par le point « de la Terre, l'en mène la droite 56/; que par les points s’ & Æ, l'on mène la droite s'Æ8; & que nous défignions par À, l'efpace compris depuis le point A7, entre le prolongement # M, m M des droites sEM, s'eM; par B; l'efpace m Mel; par C, l'efpace m' ME®; tous les points compris dans l'efpace À, voient Îa Terre projetée fur le Soleil, ainfi que nous voyons Mercure & Vénus lors de leurs paffages fur le difque de cet Aftre. Les points compris dans les efpaces 2, C, voient le difque du Soleil entamé par la Terre. Par de-là les lignes se6', 5 £0, il n’y a plus d'Écliple, Je remarque enfin, que les réfultats précédens, dépendent de Ia diftance de la T'erre au Soleil, & de Ia diftance de la Lune à la Terre. Paflons à l'examen des changemens que l’atmofphère de la Terre apporte dans ces réfultats ; & des phénomènes qui en dépendent.

Sie :CIT L'ONN! Vs 1 XI EME.

Des changemens que l'armofphère de la Terre apporte dans

. des rifullats précédens ; à des phénomènes occafionnés par cette atmofphère , pour un Oëfervareur fuppofé dans la Lune.

240.) Je dois examiner maintenant les changemens que l'atmofphère de la Terre apporte dans les rélultats précédens,

DES SCIENCES. (5

ainft que les phénomènes qui rélultent de cette atmofphère, pour un obfervateur fuppolé dans la Lune. Cet examen m’a conduit à des conclufions fingulières, & m'a donné la folu- tion très-naturelle de la raifon phyfique qui empêche la Lune de difparoitre, lorfqu'elle femble entièrement plongée dans ombre de la Terre. Comme cette folution demande quel- ques difcuffions préliminaires fur la trajeétoire du rayon lumi- neux dans l'atmofphère de la Terre; voici en peu de mots lanalyfe de cette courbe.

Des propriétés de la trajeéfoire du rayon lumineux dans l'armofphère de la Terre.

(241.) Les Aftronomes font d’accord que Ia trajectoire du rayon lumineux dans l’atmofphère de la Terre, celle en un mot qui fatisfait aux phénomènes obfervés, peut être confi- derée comme produite par l’action d’une force conftante qui feroit au centre de la Terre. Je ne donnerai point la démonftra- tion de ce principe, auquel on a été amené par l'expérience. Il s’agit de faire voir comment on déduit de ce principe, toutes les propriétés de la trajectoire du rayon fumineux.

(242.) Pour déterminer les propriétés de la courbe en queftion, foit R Ie rayon vecteur de la trajectoire du rayon lumineux,

x l'angle de la tangente d'un point quelconque de la trajectoire avec le rayon vecteur correfpondant ,

a l'angle traverfé; c’eft-a-dire, l'angle des différens rayons vecteurs, avec le rayon vecteur particulier d'où l’on compte les- angles traverfés , à

r Îe rayon du cercle fur lequel Ies angles traverfés font comptés.

P la perpendiculaire abaïffée du centre de la Terre, fur les diffé- rentes tangentes de la trajectoire,

z l'angle des différentes tangentes , avec la tangente correfpondante au premier rayon vecteur,

y la witeffe fuivant la tangente , aux différens points de la trajectoire,

f 12 force centrale, celle qui détourne le rayon lumineux de la ligne droite, & qui l'infléchit vers le centre de la Terre 3 cette force s'eftime par la quantité de chemin qu'elle fat parcourir pendant un temps donné.

guar

332 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoyxaAzeE

On démontre en Mécanique, que la vitefle à chaque point d'une trajectoire, eft en raifon inverfe de la perpendiculaire abaiflée du centre des forces fur la tangente ; on a donc

(:) v P confante. Maintenant, fi l’on différencie cette équation, on aura (2) vdP + Pdv 0. On démontre en Géométrie, que dans toute courbe, le rayon vecteur eft à la perpendiculaire abaïflée fur Îa tangente, comme le finus total eft au fus de l'angle de la

tangente avec le rayon vecteur ; donc R fin.x

(Eee iarngr NA ES ES (4) dP

fin.xdR R din, x + # r & léquation (2) devient (s) vin.xdR + VRdin.x + Rfin.xdv = 0. On démontre encore en Géométrie, que dans une courbe quelconque, on a généralement l'équation fuivante, Rr fin. x (6) TA u + DE x BOAT

ou, ce qui revient au même,

(7) dx = du + (dinx SE ).

De cette dernière équation, l'on tire

(8) LE fau dx) + Rdin.x fin. x dR 0. Si l'on fubftitue dans l'équation (5), la valeur de fin. x dR tirée de l'équation précédente, & que l'on divife par R, Ton aura | (9) 27 dfn.x +

cof. +

v (du— dx) +-fin.xdv = ©.

cof. x dx

Mais din. x ; & léquation (9) devient

(io) TE w (da + dx) + finxdv = 0

T

"PC

DE SES CAUEUN CE A. 333 Dans toutes les courbes, on a généralementy

Rdu RE de ha)

rdR CORRE ee ENST

d (arc de la courbe)

l'équation (10) devient donc (11) : (du + dx) + dadv —"o.

' æ On démontre en Mécanique, que dans toute trajectoire décrite en vertu d'une force centrale, on a

(12) vdv.+ fdR 0; fi lon fubftitue dans l'équation (11), la valeur de 4R tirée de l'équation précédente, elle deviendra

(13) ee Lau + dx) du = 0.

Maintenant, fr 7 repréfente le centre de la Terre; A7 Ie fommet de la trajectoire; Am la tangente au point A, tangente que je fuppofe perpendiculaire au rayon ZM; Kun autre point de la trajeétoire; T'Æle rayon vecteur au point #; ‘EKP Ja tangente au point Æ; Æ le point-où cette tangente rencontre la tangente Am; KÆEm Vangle de la feconde ‘tangente avec la première (c’eft langle que nous avons nommé 7) ; il eft évident que l'angle BR eft égal aux angles KER+ ERK; mais KER 7; ERK— p01— uÿ BKR x; donc x— 7 + 901— 7; donc X + 41—7+ 90"; ï donc enfin

(14) dx + du dy, Sil’onfubftitue cette valeur dansl’équation (1 3), elle deviendra (15) monte du 0;

& cette relation entre l'angle traverfé v, & l'angle des difié- rentes tangertes avec une certaine première tangente donnée

Fig,

183

334 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoyaALr de pofition, a lieu dans toutes les trajeétoires décrites en vertu d'une force centrale.

(243.) De cette dernière propriété commune à toutes les trajectoires, on a conclu que fi l'on nomme

a une quantité conflante, déduite des obfervations ;

on avoit pour équation à la trajectoire du rayon lumineux, dans notre atmofphère,

(1) 4 ay 0.

I eft cependant aïfé de voir que, pour que cette propriété

2

A . . , v A ne 2 eût lieu, il faudroit que ——— fût une quantité conftante ;

f c’eft dans ce feul cas que l’on peut conclure rigoureufement que # eft à 7 dans un rapport donné.

(244.) Si l’on veut raïfonner à la rigueur, ïl eft évident que l'on fait deux fuppofitions incohérentes, en confidérant la trajectoire du rayon lumineux comme produite par l’action d'une force centrale conftante, & en lui fuppofant d’ailleurs la forme de l'équation (1) du $f. 243. En eflet, pour avoir l’expreflion de Ia vitefle dans cette courbe, il faut partir de l'équation (12) du $. 2417. Si donc l'on intègre cette équation en fuppofant la force accélératrice conftante, lon aura

(E) le ANR} 0;

dans cette équation, il s’agit d'évaluer la conftante À. Pour y parvenir, nommons

ÆR' le rayon vecteur particulier , lors duquel l'angle de la tangente avec ce rayon vecteur, eft de 90 degrés; dans le cas de Ia réfraction horizontale, qui eft celui que nous confdérons, Æ’ eft égal au rayon de la Terre ;

À la hauteur de l'atmofphère ;

y’ la viteffe du rayon lumineux, lorfqu’il s'engage dans l'atmo- fphère de la Terre; =

a une quantité conflante déduite ‘des obfervations,

f la force accélératrice que je fuppofe conftante.

DES SCIENCES 23% On aura, en vertu de l'équation (1), (2) v°+ 2[4 + SRE 4)] = 0: donc

Li]

A FR 4);

2

Ton aura alors pour l'expreflion de la vitefe,

(3) D v°— 2f(h + R'— R) o; & l'équation (1 s) du $. 241, deviendra

v+a3f(h+ R—R)

(4) TO Te nn du 0. On ne peut donc fuppoler à la courbe, Ia forme de l'équation

d n V°+2f(h+R'—R) CAE (1) du $. 243, qu'autant STEAM LATTES “d'où l'on tire

2

Or e er aril

Or, il eft évident que cette valeur de f eft incohérente avec a fuppofition d'une force conftante, puifque cette valeur renferme dans fon expreflion le rayon variable À. Au refte, dans les calculs, on regarde la hauteur de l’atmofphère comme fi petite, relativement au rayon de la Terre, que l’on fuppofe conflante l’expreflion de la force; & on lui donne {a forme fuivante,

V'*

LE ae Trurrpaemr (245.) Puifque ff. 243), la trajectoire du rayon

lumineux, a pour équation

(1) 4 az 0; ë: que de plus /$. 241), x 7 + 90— x; il eft évident . que fi lon porte la valeur de 7, tirée de ceite dernière équation, dans l'équation (1), on aura pour relation entre l'angle traverlé & l'angle de la tangente avec le rayon vecteur,

336 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE (2) (a 1)u a (908 x) o.

De cette dernière équation, combinée avec équation (1), Jon peut conclure

(5) cotx im

a

—) u = fn.{a 1)7; (4) mr eds - Ju —= cof.(a 1)7 (246) Nous avons vu [$, 242, équat, (1) & (3)], que

Rfin. <t v P = conftante; P— . = ; de plus fi l’on regarde la force f

comme conftante, l’on aura HE VAU + 2f(h + R'— R)]; donc, quelles que foient les valeurs de R' & de x, R fin. x

12 Li z DUR af (E Re conftante, puifque cette quantité eft égale à P, Mais au fommet de la courbe R R', & fin. x r; donc

(1) V[ + 2f(h + R R})]Rin.x

| V(v'* + 2f4)R'r = 0. Cette relation a rigoureufement lieu dans la trajectoire du rayon lumineux, en la fuppofant décrite en vertu d’une force conftante tendante au centre de la Terre.

, €ft une quantité

(247.) Si lon réduit en férie, la quantité VIv'® + 2f(h + R' R)], elle deviendra, en négli- À 4 2 ñ Ro R) geant le quarré de R' R,v(v' + 2fh) + Ds & l'équation (1) du $. 246, pourra s'écrire de la#façon fuivante, après avoir divifé par y{v'* + 2f4),

(1) Rünx R'r + Mere) <R fin: x) = Nos

4 v'* + 2fh

Comme Prin une quantité très-petite, l'équation v'? HE 2f4 q P ? q #

(1) peut devenir (2) Rinx R'r 0.

(248.) Les équations des paragraphes précédens, con-

duiront facilement à déterminer la relation entre la réfraction horizontale,

5 ESS EM EN CiE:S 337 horizontale, Ia hauteur de l’atmofphère (j'entends celle la réfraction eft fenfible) , & le rapport de la réfraction à l'angle traverfé. Pour me faire entendre, j’appellerai

z la réfraction horizontale; c’eft-ä-dire, l'angle que fait avec Îa tangente menée par le fommet de la trajectoire, la tangente

particulière correfpondante au point le rayon s'engage dans l'atmofphère de la Terre. P :

| Je remarque que le rayon vecteur de a courbe, correfpon- dant au point le rayon lumineux s'engage dans l’atmofphère de la Terre, eft égal à À + 4; on a donc R— R' + #; de plus, l'angle x dont il faut faire ufage eft celui qui répond à l'angle 7’; fi donc, dans l'équation (2) du $. 245, lon fubftitue a 7! à u, l'on aura (1) x = god fa 1) 7. Si l'on écrit maintenant cette valeur de x dans l'équation (2) .

du $.247, dans laquelle on fubftituera pareillement R' + 4 à À, on aura pour exprimer la relation demandée,

(2) (R° +4) fin. [90d— {a 1/7] Rr = 0.

(249.) Suivant M. Bradley, la réfraction eft égale à un feptième de l'angle traverlé; & la réfraction horizontale eft de 33 minutes; de forte que, par exemple, le rayon qui nous fait voir un aftre à l'horizon , eft celui qui eft entré dans J'atmofphère, par un point éloigné de 7 x 33" ou de 34 ç1 de notre Zénith. Dans cette hypothèfe, d'après laquelle les Tables de réfractions ont été calculées, a 7, Si l'on vouloit favoir quelle eft la hauteur correfpondante de latmofphère ; dans l’équation (2) du paragraphe 248, on feroit R'— 1432 lieues; a 7; a 1 6;

dus (aa) = 6x33 3418" fin. [904 /a 1)7 |] fin. 86442; & Von auroit FR 1432 xr 2e"

7 fm. (86442') hauteur de l’atmofphère , correfpondante à la fuppofition d'une réfraétion horizontale de 33”, & de a 7.

Mem, 1776, Uu

1432 2;4iieuessfceft

338 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoYarE (250.) Suivant M. Bouguer , la hauteur de l’atmofphère, la réfraétion eft fenfible , n’eft que de s 1 58 toiles, ou de 2,26 lieues de 2282 toiles chacune. Si on vouloit conclure la valeur de a, qui rélulte de cette hypothèfe, rien ne feroit plus facile : dans l'équation (2) du $. 248 , on fuppoferoit R'— 1432; 4 2,26; R'+ à 1434,26; ZI gaie ei fin. 864 47; o0d + 33 864 47! a x 33!; a Eee —=. 6,85. Ces deux hypothèfes diffèrent aflez peu entr'elles,

(251) On pourroit pouffer fes recherches plus loin, & demander la relation entre la réfraction horizontale, a hauteur de l’atmofphère , le rapport de Ja réfraétion à l'angle traverfé, & la force accélératrice conftante que l'on fuppofe - au centre de la Terre. Pour réfoudre cette queftion , ül faudra fubftituer dans équation (1) du $. 247, R'+ k à R; fin. [90 fa 1) 7] à fin. x; & à v’, la valeur que l’on déduit des formules de Mécanique.

(252.) Soit s lefpace dont il faudroit qu'un corps tombât librement pour acquéri

la viteffe v', en vertu de la force f. On démontre en Mécanique, que (O2 Tr Subftituons la valeur de v'*, tirée de cette équation, dans Yéquation (1) du f. 247, on aura

É (R— R)Rfn.# (2) RAR Ur PATATE Re Et dans les fuppofitions particulières du $. 2 1, cette équation

deviendra (3) [x hr) x (R'+- hf [oo fa 1)7] —Rr—0.

L'on a donc la relation cherchée.

= p'Oe

(253-) Pour déterminer la valeur de s de l'équation

précédente, je reprends équation (6) du S. 244, & j'ai

D'E St Serre Nc'E:s. 339

| ie 5 ; dans cette équation, j'écris 2.fs à la place de v/*, &-j'ai.

(1) 25, aR + fia = xdk Je fubftitue cette valeur dans l'équation (3) du paragraphe précédent, & elle devient

4 !

(2) [x ET ol (R'+- k) fin. [ood— (a— 1/7]—R'r=0; ou enfin, attendu que {+a + 1/4 eft infiniment petit, par rapport à a À, (3) (1 _ DUR) fin. [90— (a 1)7] Rr—0.

Cette équation eft plus exaéte que l'équation (2) du f. 248.

(254.) Par des raïfons femblables, il eft aifé de voir que l'équation (2) du $. 2 ç 2, peut être mile fous la forme fuivante, (1) [7 Re pRe R'r 0.

Cette équation eft plus exacte que l'équation (2) du f. Dr, (255-) Au moyen de l'équation (3) du f. 253, il eft facile de recommencer les calculs des f. 249 & 25$o. Poùr y parvenir, on regardera, par exemple, le réfültat du f. 249, comme une approximation, dont on fera ufage k

pour évaluer Ia fraétion 1

ze; ON aura donc

2,4

1

re comme dans Île premier calcul, fin. [901— {a 1)7] : 143 2xr D. 4 > 0,99973 fin. 86442 NS Mn lieues 0,00190 x r, On pourroit regarder cette nouvelle valeur de À comme

une approximation ; la fubftituer de nouveau dans {a fraction h :

1 7, & l'on auroit pour valeur exacte de 4, aR

nn 0,001932%xr.

= 0,99973- On aura de plus,

= fin. 86142"; k

Uu ji

Fig. 18.

340 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

(256.) On recommenceroit, avec la même facilité, les calculs du $. 2 ; 0 ; on regarderoit ce premier réfultat commé une approximation propre à donner la- valeur de Ia fraction

x ; I 5; On auroit, par exemple,

hk R'r F- D = = 03999735 ————>© fin. 8724;

k LA 2 x (R+H)

901 + 33! Sr brie. 6,39-

a

(257:) Je dois encore déterminer deux quantités; 1.° Ja diftance 7°F du centre de la Terre, au point #, la première tangente BKE ZF rencontre l'axe T' MF de la trajeétoire; 2.° la valeur de la perpendiculaire TZ, abaïflée du centre de Ia Terre fur cette première tangente. Rien n’eft plus facile que la détermination de ces deux quantités. En effet, fuppofons cette tangente prolongée jufqu'au point #", elle coupe axe TM F de la trajectoire. Il eft évident que, puifque dans le triangle FME, rectangle en M, Yangle FEM eft égal à la réfraction horizontale ; langle FE eft le complément de cette réfraction. Maintenant, dans le triangle

TFK, angle T FX eft égal à l'angle AFE du triangle

précédent; & langle FAT eft l'angle x correfpondant au premier point de la trajectoire, dont nous avons donné la valeur /$. 248); de plus, le côté T'Æ eft égal à R' + 4; on

a donc, en confervant les définitions des paragraphes précédens ,

(1) THIS (R' + h) fin. [904— {a 1/7) HTHi cof. 7 £ Mais /S. 253, équation (3)}]; (Re 4) Gin [go (a 12] = ——; ge a À! donc , (2) TF a k

D'Esst Sc UE N'C'E's 341 (258) On aura pareillement pour expreflion de la Fig. 18. perpendiculaire TZ, abaiflée du centre de la Terre fui la première tangente,

: K! G COUT :

a R'

De l'angle fous lequel un Obférvareur placé dans la Lune,

verroit notre Globe.

(259.) Les formules precédentes, conduilent à déterminer l'angle fous fequel un Obfervateur dans la Lune, verroit notre globe; ou plutôt je vais examiner fi l'angle fous lequel la Terre paroït à l’Obfervateur, eft le même que celui fous lequel la Terre paroitroit, si n'y avoit point de réfraction.

(260.) Suppofons un Obfervateur à une diftance TD de Fis. 10. notre globe; il eft évident que s'il n’y avoit point d’atmo- fphère à la Terre, l'angle fous lequel cet Obfervateur verroit notre globe, feroit l'angle TD M du triangle TMD, rec- tangle en A1; dans lequel TD eft la diflance de l'Obferva- teur au centre de la Terre, 7°M eft le rayon de la Terre, & DM eft la tangente menée de l'Obfervateur au point 4 de la circonférence de la Terre. Si donc, l’on nomme À! le rayon de la Terre; on aura pour expreflion de l'angle fous lequel la Terre feroit vue par l'Obfervateur;

r R!'

fin. HORMIS

Cherchons maintenant l’expreffion de cet angle , en fuppo- fant la réfraction. Il eft évident que dans ce cas l'angle fous lequel la Terre fera vue, fera égal à l'angle fous lequel fera vue la perpendiculaire abaiflée du centre de la Terre, fur la direction que prend Îe rayon lumineux, émané du dernier point qui parvient à l’Obfervateur, à linftant ce rayon lumineux {ort de l'atmofphère, Nous ayons vu {$. 258) que

342 MÉMOIRES DE L’ACADÉMIE RoyaLr F4

cette perpendiculaire avoit ur DObE expreffion ; a

rR

Fig. 19. on a donc fin TDM . Le finus de

ré: alien -m At fs

l'angle fous lequel la Terre eft vue, en fuppofant une atmo-

fphère, eft donc au finus de l'angle fous lequel elle feroit vue ,en . » D] A À ne fuppofant point d’atmofphère, comme 1 eft à r FREE

(261.) L'angle fous lequel la Terre eft vue du centre de la Lune eft égal à la parallaxe horizontale de ce dernier Aftre. Si donc l’on fuppofe la Lune dans fa moyenne diftance , la Terre fera vue fous langle de 57’ 39", en ne fuppofant point d’atmofphère; mais f1 l'on fuppole une atmofphère, if faudra multiplier le finus de ce dernier angle par RG pra pour avoir angle que le rayon de la Terre paroïtra foutendre; & ce nouvel angle fera de 57’ 39",8; de forte que la réfrac- tion de latmofphère n’altère que de o”,8 , le demi-diamètre de notre Globe, vu de la Lune. Cette différence eft affez peu fenfible, & tout l'eflet de l'atmofphère fe réduit à faire voir à la circonférence de la Terre, des points qui fans cela euffent été cachés derrière le difque. Mais quelque petite que foit cette différence, elle n’eft pas nulle; & fi l'Obfervateur ne rectifioit point les réfultats, il n’auroit pas une idée parfaite du diamètre de notre Globe, qu'il fuppoferoit trop grand d'environ 1”,6.

I

De la diflance du centre de la Terre au point un rayon émané d'un point radiant quelconque du difque du Soleil, coupe l'axe de l'ombre, après avoir traverfé l'atmofphère de la Terre en rafant notre Globe.

(262.) Pour déterminer la diftance du centre de la Terre au point un rayon émané d’un point quelconque du difque

DES SCIENCES. 343 du Soleil coupe l'axe de l'ombre après avoir traverfé l'atmo- fphère de la Terre (c'eft ainfi que je défignerai la droite qui joint Îes centres du Soleil & de la Terre), je vais d’abord réloudre le Problème par rapport au centre du Soleil; ou plus généralement encore pour un point lumineux quelconque. Soit.Sle point lumineux quelconque que je fuppofe à l'horizon; Fig. 20; car il eft évident qu’au fommet A7 de Ja trajectoire que décrit le rayon lumineux , un Obfervateur rapporte FAftre à l'horizon fenfible; foit de plus le centre de Ja Terre, Te rayon de la Terre; #/Mm' l'horizon fenfible l’Aftre eft rapporté ; 4 A1X° la trajectoire du rayon lumineux; SkcFG la première tangente; FE XD Ia dernière tangente; ÆE M: la tangente au fommet #7, tangente qui eft parallèle à lhorizon fenfible , puifque par la fuppofition le point S'paroît à l'horizon ; F le point les deux tangentes 46, FEK rencontrent le prolongement de l'axe 7 A1F de la trajeétoire ; «E, les points les deux tangentes extrêmes coupent la tangente correfpondante au fommet de Ia trajetoire; D le point le rayon lumineux après avoir traver{é l'atmofphère de la Terre, coupe la droite D TS qui joint le centre de la Terre & le point radiant. I eft fenfible que les angles MeF, MEF, font égaux chacun à la réfraction horizontale; de plus, le triangle Æ Fe eft ifofcèle, & par conféquent l'angle GFE 2 x réfraction horizontale. Par la même raïfon, l’angle EFM du triangle FME reétangle en M, eft le complément de Ia réfraétion; mais à caufe du triangle DFS, l'angle == angle DFG— angle DSF; l'angle DFG = 2% réfradt. horizontale ; & l'angle DSF parallaxe horizontale du point S, puifque c'eft l'angle fous lequel le rayon de Ia Terre feroit vu par un Obfervateur en S; donc

(1) angle D = 2 xréfract, horiz. parall, horiz. du point S. Maintenant, dans le triangle DFT, Yangle en F eft le complément de Ia réfraétion horizontale, ainfi que nous l'avons remarqué ; le côté 7F a été déterminé dans le

S.257, & le côté TD eft la diftance cherchée; on a donc

Fig. 20.

()LU=(

KR!’

far fin, (2 xréfr. hor. par. hor. du point $)

344 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE TR CHTEU a (2) TD fin. {2 x réfra&. horizont. parall, Rorizont. du point 5). 3

Si l'on fuppofe que le point S foit le centre du Soleil, que par conféquent 2 x réfraction horizontale parall. horiz. du point S 14 5’ 50"; que d’ailleurs,

d'ENFNRN Er, EME No 00} on aura (HATDrE, s2,356%

(263.) On peut condlure de l'équation (2) du paragraphe précédent, que la lumière émanée d’un point lumineux, dont la parallaxe horizontale furpafferoit deux fois la réfraction horizontale, ne pourroit pas, après fa double réfraction dans Jatmofphère, couper Îa droite qui joint le centre de Îa Terre & ce point lumineux; puifqu’en effet on auroit une valeur négative de 7 D.

(264) La diftance D L du point D au plan de projection n'eft pas plus difficile à déterminer ; on fait en effet que fr lon nomme

z la parallaxe horizontale polaire de Ia Lune,

on aZZ sai 24 mais DL TL TD; donc

fin. 7 7; a R!' r R' : Rr( TR 67 ( 5 ) DL finr fn (2 véfraét. horiz. parall. hor. du point JS) Dans nos fuppofitions,

= 52,236 x,

C)DE=

(265.) On trouveroit auffi facilement fur le plan de projection , la diftance L/ du point L, centre de l'ombre, au point / le rayon rencontre le plan de projection; on a, en eflet, DL eft à L/, comme le finus total eft à la tangente de l'angle D; donc,

a R'

PT ET)

fin

R'°x( , tang. (2 xréf, hor.— par. hor. S) ou

M'ENSINSICLE CCE :S 345 ou enfin, dans nos fuppofitions particulières,

CPE (= 52,236 ) tang. (2 xréfr. horiz. parall. horiz, du point S).

(266.) On peut demander également à quelle diftance TD" du centre de la Terre, un rayon émané d’un point 5, Fig. 20. pris fur le difque du Soleil, à une diftance Ss du centre S du Soleil, vient couper l'axe de l'ombre après [a double réfraction dans latmofphère de la Terre. Pour réfoudre la queftion, foit S7 D L l'axe de l'ombre, S le centre du Soleil, s le point radiant. Par le point radiant s & par le centre T de la Terre, je mène f’axe 571; fur cet axe je prends un point d\, tel que T8 TD; & en effet, il eft aifé de voir à priori que cette fuppofition eft légitime, puifque par rapport au point 5 & à l'axe 5774, les phénomènes font abiolument les mêmes que pour le point S, par rapport à Taxe de l'ombre ST D L ; par le point S je mène la droite 4, deforte qu’elle fafle avec la droite S T9, un angle égal à l'angle D, & qu'elle rencontre l'axe de l'ombre ST'L au point 2, le plan de projection au point /, & le Problème fera réfolu.

(267.) H eft facile, d’après les conftrudtions précédentes, d'avoir l'expreflion de la diftance 7'D' du centre de la Terre, au point D’ le rayon émané du point 5 du difque folaire rencontre l'axe de l'ombre. En effet, dans le triangle TD'S: on a 74 eft à 7'D' comme fn. angle 7 D'9 eft à fin. angle D'AT; mais TA TD}; Fangle D'OT eft le fupplément de l'angle que nous avons nommé D, & réci- proquement; de plus, l'angle AT'D' eft égal à la diftance en degrés du point radiant 5 au centre S du Soleil; enfin l'angle TD'S fupplément angle DENIS angle D'TS = angle D difance du point radiant s au centre S du Soleil; on a donc

TD = DORE Lr - fin. (D diftance du point radiant 5 au centre S du Solcil) mais, $. 262,

Mém,. 1 PA À NX

E

346 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

Fr EEE y aR À Fge20. TD = Een orrone = paal tous dual) & l'angle Die x réfract. horizont, parall, horiz. du Soleil. Donc, à a ne LEPr ne) d (POSE Tee oo

(268.) La diftance D'L du point D' au plan de pro- jedlion, fe trouve auffi facilement ; en eflet, cette diftance eft égale à TL TD'; on a donc

a À! ; > R' R'r x Brera (7) DL' ae 2 par IN CE ace EE

269.) On trouvera avec la même facilité, la diftance L/ du centre L de l'ombre fur le plan de projeétion, au point 7 le rayon émané du point s rencontre le plan de pro- jection , après la double réfraction dans l’atmofphère de la Terre; en eflet, dans le triangle D’ L/7 rectangle en Z,, on a D'L eft à L/ comme le finus total eft à la tangente de Fangle D'; donc

a R!'

A pit EST ] xtang. (2 xréfr.horiz. parall. horiz. © dift. du point s au centre O). (270.) Dans l'ufage des formules des paragraphes préce- dens , il faut faire grande attention au figne que l'on donnera à la diftance du point s au centre S du Soleil. On feroit induit en erreur, fi l’on fe méprenoit fur le figne de cette quantité. En général, le figne doit être pofitif, lorfque le oint s eft par-delà le centre $ du Soleil, relativement au

côté fe fait la réfraction. I eft négatif dans le cas contraire. Ce que nous venons de démontrer pour le centre de l'ombre fur le plan de projeétion, s'appliqueroit de même à tout autre point de ce plan, ep fubftituant à l'axe de l'ombre la droite qui joint le centre de la Terre & le point du plan

R'(

DEMNSPS}CUTE Ni CE: s 347 de projection dont il s’agit, & en fubftituant au centre du Soleil le point du difque folaire, fitué dans le prolongement de 1a droite dont nous venons de parler.

(271) Au moyen de l'équation (1) du S.-267, on formera aifément une Table de toutes les diftances un Obfervateur, fuppofé dans l'axe de Fombre, verroit les différentes zones du difque du Soleil, à la circonférence de la Terre.

TABLE des diflances du centre de la Terre, aux points de l'axe de l'ombre, un Obfervateur qui y Jeroit placé, verroit les différentes zones du difque folaire à la circonférence de la Terre.

£ ' SOLEIL RARES SOLEIL

apogec.

diflances. périace. 8

Limbe du Soleil commence à paroître. ..| 42,228 xr| 42,01 3xr| 41,842 xr Un quart du difque du Soleil à Ia circon-

IÉDEUCE HÉMAIT ETC ere ie detail n 46,674 xr| 46,502 xr| 46,408 xr Moitié du difque du Soleil à la circonfé-

rence de a Terre!. . . .. roete 52»236 x1| 52,236xr| 52,236 x7 Trois quarts du difque du Solcil à Ja circon- férence de la Terre...........,| 59,326 xr| 59,820 xr 60,317 x7r

Difque entier du Soleil à Ja circonférence de Jai erel. 44. sit 68,283 xr

69,125 xr

81,499 x7r 82,145 xr 82,898 xr

Azur du ciel égal à la moitié du difque du Soleil, entre le Soleil & la Terre. . 100,190 x1|101,560 xr|102,980 x7

Azur du ciel égal aux trois quarts du difque du Soleil, entre le Soleil & la Terre.|r 30,140 x7|131,510xr|132,840 x7r

Difque du Soleil non -réfracté, commence dnaroitre.… rérsssssssss....|185,490 xr Li CE

(272:) Nous obferverons ici, que quoique dans la Table précédente, nous ayons marqué fur l'axe de l'ombre les points l'on commence à voir le difque du Soleil, le quart, la

a

348 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

moitié, les trois quarts, &c. à la circonférence de la Terre; ces parties font néanmoins défigurées & concentrées dans lefpace occupé par l'atmofphère de 1a Terre, à peu-près de {a même manière que l’on voit les objets défigurés dans un miroir cylindrique. Les parties du difque du Soleil ne paroiflent dans leur état naturel que lorfqu’elles font au-delà de l'atmo-

fphère de la Terre. (273:) La diftance de Ia Lune apogée eft de 63,664 r.

Cette diflance eft de Co,192 r, dans les moyennes diftances, & de 57,060 r, lorfque la Lune eft périgée. On voit donc que dans les cas les plus défavorables, même au centre de Tombre, un Obfervateur dans la Lune verroit encore les trois quarts du difque du Soleil à travers l'atmofphère de la Terre.

(274) Les réfultats précédens, donnent une explication bien fimple des phénomènes que l’on obferve dans les éclipfes de Lune. En général, cette Planète ne difparoït pas lors même que le calcul indique qu’elle eft entièrement plongée dans l'ombre de {a Terre. On la voit alors fous une couleur rougeätre ; quelquefois cependant fa teinte varie. Ces phénomènes font conformes à nos recherches. La Lune ne difparoît point, puifqu'au centre même de l'ombre elle reçoit la lumière des trois quarts du Soleil : elle paroît d’une couleur rougeätre, par la même raifon que le Soleil paroît rouge à l'horizon. Sa teinte varie à caufe des différentes couches de notre atmofphère, qui lui tranfmettent la lumière qu’elle reçoit , & qui la décompofent. On ne doit donc point chercher la raïfon pour laquelle la Lune ne difparoït pas dans les éclipfes, avec demeure dans l'ombre ; il faut plutôt chercher dans l’état de l'atmofphère du lieu l'on obferve, les raifons particulières qui la font difparoître quelquefois dans de certaines écliples,

D'EMSSISICHNE N'C:'ELs. 349 SRELCIT NO NS \E PUÜTITIE M E.

De la portion du difque du Soleil qui fournit de la lumière à un point quelconque du plan de projection ; à de la figure du difque du Soleil dans l'atmofphère de la Terre.

(275-) Je dois déterminer maintenant la portion du difque folaire qui fournit de la lumière à un point quel- conque du plan de projection. Je fais abflraction de la quantité plus ou moins grande des rayons folaires qui fe perdent en pañlant par latmofphère de fa Terre; eu égard au chemin que ces rayons traverfent en paflant plus ou moins près de la Terre, & à l'augmentation de la denfité de cette atmofphère relative à la plus grande proximité de notre globe. Je ferai voir dans un autre Article, comment on peut avoir égard à ces dernières circonflances.

(276.) Pour déterminer {a quantité de lumière que reçoit chaque point du plan de projection, il faut, étant donnée la pofition de ce point, déterminer la quantité du difque du Soleil dont il reçoit la lumière à travers l’atmofphère de a Terre. On ne doit point oublier que dans ces premières recherches, je fais abftraétion de la quantité plus moins grande des rayons qui fe perdent en traverfant l'atmofphère terreftre. Il faut de plus ajouter enfemble les portions du difque du Soleil, qui au moyen de Ia réfraétion, éclairent doublement le même point. Telles font les recherches qui vont nous occuper.

Des courbes qui terminent fur le difque du Soleil, la portion de ce difque qui fournit de la lumière à un point quelconque du plan de projetion, ou des courbes terminatrices.

(277-) Afin de mettre de ordre dans les queftions que je vais traiter, je dois donner l'équation aux courbes qui serminent fur le difque du Soleil, la portion du difque qui

350 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

fournit de la lumière à un point quelconque du plan de pro- jection; j'appellerai ces courbes, Courbes terminatrices. W eft fenfible que cette folution fera connoitre la portion du Soleil qui éclaire le point dont il s’agit; puifqu'en eflet tous les points du difque, fitués en de-çà de la courbe terminatrice, ne - parvenant pas au point dont il s'agit, ne lui fournit aucune lumière ; & qu’au contraire tous les points du difque , fitués au-delà de la courbe terminatrice, éclairent ce point.

(278.) Si l’on réfléchit fur la nature du Problème, il fera aifé de fe convaincre que les différens points de la courbe terminatrice, relativement à un point quelconque du plan de projection , font ceux qu'un Obfervateur placé à ce point, & qui regarderoit le Soleil éclip{é par la Terre, verroit, en vertu de la réfraction, à la circonférence de notre globe. II s'agit donc de réfoudre le Problème fuivant.

Étant donné un point du plan de projection , déterminer les points du difque du Soleil qu'un Obfervateur, en vertu de la réfradtion dans l'atmofphère terreffre, verroit à la circonference de notre globe.

Tel eft le Problème que je vais réfoudre ; mais il exige lui-même la folution de plufieurs queftions préliminaires, qu'il faut d'abord examiner.

(279) Pour réfoudre Ia queftion propofée, je prends un point quelconque du difque du Soleil; je fuppole que de ce point émanent une infinité de rayons qui vont fe brifer dans l'atmofphère de la Terre, & qui rencontrent le plan de projection après avoir été réfraétés ; j'appellerai Cauflique du point en queffion, la courbe formée fur le plan de pro- jection, par les rayons réfraclés qui rafent le limbe de la Terre; j'appellerai axe de la cauflique , Vaxe qui joint le point dont on cherche la cauftique & le centre de la Terre ;. il s'agit de déterminer fur le plan de projection /a cauflique des différens points du difque du Soleil,

D'ESMSIC MENCES. 351

Dércrmination de la canflique des différens points du difque du Soleil,

(280.) Les confidérations développées dans la Seétion fixième, donneront facilement la manière de déterminer fur le plan de projection, /a cauflique d'un point quelconque du difque folaire. M fuit en effet de ces confidérations, que fi Von cherche le point les rayons émanés du centre S du Soleil, viennent couper l'axe S 7 D de l'ombre de la Terre, après la double réfraction dans l’atmofphère de Ia Terre ; l'angle que ces rayons réfractés font avec l'axe STD de l'ombre, font égaux à l'angle D formé par les lignes SDL, DKF; or (S$. 262), cet angle eft égal au double de la réfraction horizontale terreftre moins la parallaxe horizontale du Soleil. L’angle fous lequel les rayons émanés du centre S viennent couper l'axe de f’ombre après la double réfraction, eft donc pour toutes Îles pofitions du Soleil & de la Lune, de 2 x 33/— 10"— 145" 50". J'ai fuppolé la réfraction horizontale de 33°.

(281.) La diftance 7 D du centre de la Terre au point ces rayons coupent l'axe de lombre, eft pareillement conftante ; & nous avons vu / $. 262), qu'elle avoit pour expreflion , en partant toutefois de nos données,

(2) MS 152226

(282.) Quant à la diftance D L du point D au centre ZL du plan de projeétion, nous avons vu f. 264, qu'en confervant les définitions de ce paragraphe, elle avoit pour expreflion , |

USA ES 2 (283.) I eft aifé de fentir par cette conflruétion, que

la cauftique du centre S du Soleil fur le plan de projection eft un cercle, dont le centre coïncide avec le centre Z

52,236r.

Fis. 20, 8

l'ombre fur le plan de projection, & dont le rayon eft égal

à la valeur de L/ du f. 265 ; donc

Fig. 20. (1) rayon de Ia cauftique (

352 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

LA L.4

RTE NT 52236 ) tang. 145° 50". (284.) La détermination de la cauftique des autres points du difque du Soleil, ne préfente pas plus de difficulté. Sup- polons, en eflet, un autre point quelconque du difque; & par ce point & par le centre de la l'erre, menons Îa droite que j'ai définie l'axe de la caufhique ; i eft évident ne que cet axe fera avec l'axe de l'ombre au centre de la Terre, un angle égal à la diftance du point du difque folaire dont il s'agit, au centre du Soleil ; 2. que relativement à cet axe, les phénomènes de l'inflexion fe pafferont de la même manière que les phénomènes analogues le pañloient par rapport a l'axe de l'ombre, pour le centre du Soleil. La diftance du centre de la Terre au point les rayons brifés couperont laxe de la cauflique, aura donc pour expreflion { $. 281), 52,230 7: l'angle formé par ces rayons brifés avec l'axe de la cauftique, fera (5. 280) de 19 $' 50"; la diflance à un plan perpen- Dr 5223 67;

£ L WW D . v, Æ 4 diculaire à l'axe de la cauftique, fera égale à Hi

; 4)

& le rayon de la cauflique fera égal à [= 52,23 6)

tang. 19 5" 50".

(285.) Le plan fur lequel fa nouvelle cauftique circulaire feroit tracée, ne fera pas, à la vérité, le plan de projection; puifque ces deux plans font inclinés l'un à l'autre, d’un angle égal à l'angle formé par l'axe de la cauftique & par l'axe de l'ombre de la Terre; c'eft-à-dire, qu'ils font inclinés d’un angle égal à la diftance du point du difque folaire que l'on confidère, au centre de ce difque. D’après cette confidération, la cauftique fur le plan de projeétion ne fera pas rigoureufement un cercle, mais une elliple formée par l'interfeétion du cône de lumière dont il s’agit, avec le plan de projection ; fi l'on fait attention cependant que l'axe du cône de la cauftique, peut fans erreur fenfible dans les réfultats, être confidéré comme perpendi- culaire au plan de projeétion, puifque les points extrèmes

du

DE's SCIENCES. 352

du difque du Soleil ne font qu'un angle de 16 minutes avec le centre de cet aflre; que par conféquent la cauftique ellip- sique fur le plan de projeétion, ne diffère pas fenfiblement de la cauftique circulaire ; on pourra fuppofer , pour la fimplicité du calcul, que les cauftiques des différens points du difque folaire font toutes des cercles fur le plan de pro- jection ; & fi l'on nomme

(y) le rayon des différentes cauftiques fur le plan de projection,

on aura La

(y = —:52:236) tang. 145" 50".

(286.) Quant à la pofition des centres des diférentes cauftiques fur le plan de proje“tion, on la déterminera de la manière fuivante. Par un point quelconque pris à volonté fur le plan de projection, auquel on rapportera ces centres, & par l'axe de l'ombre de la Terre, on mènera un plan perpendiculaire au plan de projection, qui fera également perpendiculaire au difque folaire ; j'appellerai premier vertical, ce plan choïfi arbitrairement. Par le centre du Soleil & de la Terre, & par l'axe de l'ombre, on mènera des plans qui feront avec ce premier vertical tous les angles poflibles, & qui feront également perpendiculaires, foit au plan de pro- jeétion, foit au difque folaire; cette conftruétion va réfoudre la queftion propolée.

(237.) Soit B LB} le plan de projection ; B Le premier vertical arbitraire mené par le point Z, auquel on veut rap- porter la pofition de tous les centres des cauftiques; le centre de la Terre; LTS l'axe de l'ombre palfant par le centre de la Terre, & par le centre S du Soleil; 5 im point quelconque du difque du Soleil, dont on veut déter- miner le centre de la cauftique; s T'A l'axe de la cauftique du point s. Nommons maintenant

® l'angle à ZL B formé furle plan de projeétion, parles interfeétions du premier vertical B Lh, & du verticala Z paffant par le point s,

If eft d'abord évident que le centre À de 1a cauftique »

fera fitué fur le plan de projedtion, quelque part dans a Mém. 1776: Yy

Fig.

354 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoyALe

ligne À L, dont la pofition eft donnée par l'angle Q. Quant à la diftance du point À centre de la cauflique , au point L centre de l'ombre, on la déterminera par fa confidération fuivante. Dans le triangle A TL reétangle en L, on connoît

ICO TL == ; on connoît de plus l'angle en T' égal in, 7 à la diflance en degré des points S, s ; on aura donc

(1) ABLE

La pofition du centre de [a cauftique du point s, fera donc déterminée fur le plan de projettion; & par conféquent, elle fera connue relativement au point 2, que lon a choifi pour y rapporter la pofition des centres des différentes cauftiques. (288.) Les contftruétions précédentes donnent un moyen facile pour avoir Îes équations des différentes cauftiques. Je fuppolerai que lon prend le point 2 pour l'origine des coordonnées; que les abfcifles font prifes fur l’interfeétion B du plan de projection & du premier vertical pris à volonté; & les ordonnées fur la perpendiculaire à cette droite BL& menée par le point 8. Soit Ÿ Ja difance B Z du point B au centre Z de l'ombre, a langle du premier vertical avec les verticaux menés par les différens points s, > le rayon conftant de toutes les caufliques circulaires , dont nous avons donné l'expreffion / $: 285 ), + Ja quantité à L définie dans le $. 287, & qui a pour expreffion LA

LA PR EE, (diflance des points #, s).

tang. (dift. du centre S du Soleil aux diff, points s),

fin. 7 x es abfciffes aux différentes caufliques comptées depuis le y les ordonnées point 2.

Il eft évident que fi du point À l’on abaïfle fur la ligne des abfciffes B LE, la perpendiculaire A7, on aura

a Lfin.Q sfin. Q AL cof, a £cof. A NM = ————— 3 LI = ——— LA r r LA scof. Q

BHENBL 2 LP 9 nr mer & comme a

D HENSINSAGCITÉESNT CAE is. 355 cauftique dont il s’agit, a le point À pour centre, & 7 pour Fig. 21. rayon, on aura évidemment pour équation à cette cauftique,

cof. Q fin. Q

eee 2€y 2dx

(1) # + f+—zex cof, À Fr

En effet, fi par le centre À de la cauftique, l’on fuppofe mené

une parallèle à la droite B/LB, & une perpendiculaire à

cette même droite, & que l’on cherche l'équation à la cauf-

tique par rapport à l'origine À, & à des coordonnées 4 & 7, prifes fur les droites en queflion, on aura

r

NA rIe

+ PH é— y —= 0.

+ Y oO; mais ra u=x Bl=x— AN + L e fin, Q LEUR NEL ny les)

fi donc l’on fubftitue ces valeurs dans l'équation É+p y —o, on parviendra à l'équation (1). Nous avons donc maintenant les équations aux différentes cauftiques par rapport au point 2 du plan de projection.

Equation aux courbes rerminatrices.

(289.) Il eft facile de donner maintenant l'équation aux courbes terminatrices. En eflet, fi l'on réfléchit {ur les conftructions précédentes, on fe convaincra facilement, que fi, au moyen de léquation (1) du paragraphe précédent, Ton cherche les points des différentes cauftiques qui pañlent par l'origine Z des coordonnées, on conclura facilement les points du difque folaire , qui, relativement au point B, paroïtront à la circonférence de notre Globe; or, ces points ne font autre chofe que les points de la courbe terminatrice du point 2 tracée fur le difque du Soleil. On pourra donc connoître la nature de cette courbe, en fuppolant x 0,

& y o dans l'équation (1) du $. 288; & l'on aura qui Yy ÿ

356 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoYALE # d'ecof.Q (rt) HE y <= 0;

c'eft l'équation à la courbe terminatrice , tracée fur le difque du Soleil, & qui convient au point Z du plan de projection.

(290.) Nous remarquerons d’abord, que dans l'équation (1) du paragraphe précédent, les quantités y & 4\ font des connues; & que les variables font « & l'angle Q.

En effet,

7 —= le rayon conflant de toutes les caufliques circulaires fur le plan de projection ;

$ Ia diflance du point B au centre Z de l'ombre fur le plan de projection,

OU Ee tang. (dift. du centre S du Soleil aux différens points s pris fur le difque du Soleil )3

a J'angle formé fur le plan de projettion, par le premier vertical, & les verticaux pañlant par Îes différens points s.

Nous remarquerons de plus, que cette équation eft une équation polaire entre le rayon vecteur £, & l'angle Q ; que l'origine des rayons vecteurs eft au centre du Soleil; que les angles Q font ceux formés au centre de cet Aftre, par les diflérens verticaux , paflant par les différens points du difque folaire ; & que ces angles font comptés en partant du plan que j'ai défint Premier vertical. Examinons plus en détail les propriétés de cette courbe.

De la nature des courbes terminarrices.

(291.) I eft aifé de s’'aflurer d'abord que les courbes terminatrices font circulaires; en effet, nous avons vu /$.289} 1.” que ces courbes avoient pour équation polaire, fur le difque

du Soleil,

decor. a Po po = 0;

T

que dans cette équation, le centre du Soleil étoit l'origine des rayons vecteurs €, & que @ étoit l'angle que l'on définit ordinairement dans ces fortes de courbes, l'angle traverfé. Suppofons donc que l'on veuille chercher, fur le difque du

DES SCIENCES. 35

Soleil, l'équation aux courbes terminatrices, par rapport à des coordonnées perpendiculaires x! & y", dont l'origine feroit pareillement au centre du Soleil , dont les abfciffes x’ feroient priles fur l'interfeétion du premier vertical avec le difque du Soleil, & dont les ordonnées J'feroient prifes fur da perpen- diculaire à cette interfe@ion. Puifque lon fait, en général, que dans une courbe quelconque, le quarré du rayon vecteur égale le quarré de l’abfcife, plus le quarré de l'ordonnée: que

Ê ri rayon veéteur x cof. (angle traverfé d'ailleurs, l’abfcifleégalete . _ É L >onaura,

dans le cas particulier dont il s'agit, x? + x; 1 scof, Q

* —— ; & l'équation (1) du $. 289, deviendra

(1) N— p— 206 + 6 pp 0. Cette équation eft évidemment au cercle,

(292.) Pour déterminer le centre de 1a courbe terminatrice fur Île difque du Soleil, je reprends l'équation (1) du S: 289, dans laquelle je fais co À r; & elle devient

M— 2e va ot d’où l'on tire (ARE = Je remarque , que dans cette équation, fi l'on fuppofe y— 0, Ton aura la diftance du centre du Soleil au centre du cercle en queftion ; je remarque enfuite que ce centre tft fitué fur l'interfection du difque folaire & du premier vertical ; puifqu’en effet, il eff fitué fur l'interfection d’un plan qui fait, avec le premier vertical, un angle dont le cofinus r; fi donc l'on nomme B' le centre de ce cercle fur le difque du Soleil ; comme il fuit du $. 287, que

La È Û . 4 fn x “ang. (diflance du centre S du Soleil au point À ):

on aura

fin. (2)tang. (difl, centre S' du Soleil au point B’centre du cercle) = =

à.

Fig.

nn)

358 MÉMoiREs DE L’ACADÉMIE ROYALE (293-) Pour déterminer le rayon de ce cercle, je remarque, que puifque les rayons des cercles terminateurs, relatifs aux différens poinis du plan de projection, font tous égaux ; on aura Ja valeur de ce rayon, en cherchant le rayôn de fa courbe terminatrice, par rapport au point qui, fur le plan de projection, répond au centre de l'ombre; mais f

dans l'équation (1) du $. 289 , Yon fait À o, on aura —= y; d'ailleurs,

A Au E , ! t— = x rayon de la courbe terminatrice fur Ie difque du Soleil;

IT donc

; fin. x (1) rayon du cercle terminateur.

r ou à caufe de

y = (5 52236) rang. (145' 50"),

fin.r Lee ; = he de co" (2) rayon du cercle terminateur = (1 52,236 —)tang.(1# 5" 50").

(294) Nous venons de donner lexpreffion du rayon du cercle terminateur intérieur, c’eft-à-dire, de la courbe qui termine fur le difque du Soleil, les points qu’un obfer- vateur, fuppofé au point Z du plan de projeétion, verroit à la circonférence de la Terre, On trouvera pareillement le rayon du cercle terminateur extérieur; c’eft-à-dire de la courbe qui termine les points qui ceffent de s'engager dans l'atmofphère de la Terre. En eflet, fi l’on fuppole, comme dans les paragraphes précédens ,

r rayon de la Terre, À la hauteur de l’atmofphére réfraétive.

Il eft évident que le cercle terminateur extérieur fera un cercle qui aura pour centre, le point déterminé dans le $, 292, & dont le rayon fera donné par la conftruétion fuivante.

Soit 7’ le centre de la T'erre; D un point du plan de pro- jection ; A l'extrémité de l’atmofphère réfraétive, c'eft-à-dire, le point la réfraétion cefle d’avoir lieu ; l'angle TDM fera l'angle que paroïtra foutendre le rayon du cercle termi- nateur extérieur ; mais 7 eft à 71 comme le finus total

DES SCIENCE Ss. 359 eft au finus de l'angle TDM; donc fin. TD M a ;

Eu 2 LE CNE AP 2 ONU RES OS PRE an 12 2e

r à tb + h) finz (1) rayon du cercle terminateur extérieur —= NIET Te"

; donc

(295-) Ce que nous venons de dire fe réduit à ce qui fuit. Imaginons le difque du Soleil prolongé indéfiniment; fur ce plan, prenons un point 2" dont la diftance S B' au centre $ du Soleil foit donnée par l’équation.

fin. (1) Difance SB 9 Æ

LA

Dans cette équation, Ÿ exprime Îa diftance d'un point B quelconque pris fur le plan de projeétion, au centre L de Tombre fur 1e méme plan. La diftance S B! doit être prile fur linterfeion d’un plan veitical qui pañle par l'axe de Fombre, mais du côté oppolé au point 8, par rapport à l'axe de l'ombre, De ce point ainfl déterminé , comme centre, traçons deux cercles, qui auront refpeclivement pour rayons,

fin. (2) rayon 1." cercle termin. =(1— 52,236 x _ ) tang. (154 $0"}

fin, (3) rayon du fecond cercle terminateur = (+2) ts

& l’on aura les deux cercles qui fixeront fur le difque folaire les points dont la {umière parviendra au point 2, en fe réfraétant dans f'atmofphère terreftre.

(296.) On doit fentir maintenant l'ufage des cercles termi- nateurs. Suppolons en effet, que fur le plan du difque folaire prolongé, s'il eft befoin, on ait tracé les deux cercles en queftion, & que l'on ait tracé pareillement à 1a diftance convenable le difque du Soleil ; les différens points, foit du difque du Soleil, foit de l'azur célefte, qui, relativement au point 2 du plan de projedtion, fe trouveront engagés dans l'atmofphère de la Terre, feront ceux compris depuis les points 77, Tr, T2, &c. Pris fur la circonférence du premier

Fig. 19.

Fig. 22,

Fig. 22.

360 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE ROYALE

cercle terminateur, jufqu'aux points correfpondans #, 1, r 2, &c. pris fur la circonférence du fecond cercle. Si dans ces droites il fe trouve quelque portion du difque folaire, a même portion paroîtra dans l'atmofphère de la Terre; & ces portions paroïtront placées dans le même ordre, en partant de la cir- conférence de la Terre, qu'elles le font dans les droites TB't,TiB'tr1, T2B'12, En partant des points 7,Tr, T2. On remarquera feulement que comme la totalité des phéno- mènes fe pafle dans l’atmofphère de la Terre; que par confé- quent , relativement à lObfervateur placé au point 2 du plan de projeélion, les droites 7°B'1, Ti B'r1, T2 B't2, &c. ne paroiffent, en vertu de la réfraction, occuper qu’un efpace égal à latmofphère de la Terre, il faudra, pour placer les différentes portions de ces lignes dans latmofphère terreftre, les diminuer dans la proportion de l'angle que paroïit occuper cette atmofphère , à la fomme des rayons des deux cercles terminateurs. Nous donnerons dans la fuite une proportion encore plus exacte.

De la figure du difque du Soleil, vu à travers l'amofphère de la Terre.

297.) Nous avons maintenant une idée de ce qui fe pafe dans l'atmofphère de la Terre, relativement à un Obfervateur fuppofé au point du plan de projection; & nous pouvons calculer la quantité de lumière qu'il reçoit, en faifant toute- fois abftraétion de la perte que la denfité de fatmofphère occafionne. Nous pouvons même avoir une idée de la figure déformée du difque du Soleil, tranfmile par cette atmofphère. En effet, les points 7, T1, T'2, &c. feront ceux qui paroïtront à la circonférence de la Terre, & les droites 7 B'r, Ti B'r1, T2 B'12, &c. diminuées dans le rapport prefcrit ci-deflus, paroîtront occuper l’atmofphère de {a Terre. Quant à la pofition de ces différentes droites, relativement au centre de dla Terre, elle fera facilement connue, en la rapportant au premier vertical; c'eft-à-dire au plan qui pafie par ie point B dont il s’agit, & par le centre de l'ombre.

| (298.)

DEIS2SG'rEN CE s 26€

(298.) On remarquera d'abord, qu'en vertu de Ia ré- fraétion , toute la furface du premier cercle terminateur, eft tran{mife deux fois aux points 2. Soit en effet la ligne 7'B'r; cette ligne, en partant du point de Îa circonférence de la Terre, paroïtra toute entière dans l'atmofphère terrettre. Suppofons maintenant que le point ait paflé en T3; ; la ligne T3 B't3 occupera pareillement Fatmofphère de la Terre, en partant du point Z°3 de la circonférence de 1a Terre, diamétralement oppolé au point 7; mais la partie TB! T3 eft commune à ces deux lignes; le point Z verra donc deux fois la partie 7°B'T';. Et comme on peut dire la même chofe de tous les diamètres du petit cercle terminateur, il eft clair que toute la furface de ce cercle tranfmettra deux fois fa lumière au point 2.

(299.) I fuit deà, qu'abftraction faite de Ja perte de Ia lumière dans l’aimofphère terreftre, tous les points B du plan de projection, relativement auxquels le petit cercle termina- teur eft compris dans le difque folaire, font plus éclairés que ceux, relativement auxquels le petit cercle terminateur e‘% extérieur au difque folaire. Nous remarquerons enfin que par-delà le fecond cercle terminateur, la lumière eft tranfinife au point À fans palier par l’atmofphère terreftre.

(300.) Lorfque le petit cercle terminateur eft tout entier fur le diique du Soleil, cet aftre paroit envelopper la Terre, comme un anneau lumineux , mais avec une épaifleur différente ; à moins que le centre du petit cercle ne coïncide avec celui du Soleil, ce qui n'a lieu que pour le centre de Jombre.

(301.) Lorfque le petit cercle terminateur s'étend en partie fur le difque du Soleil, & en partie hors du difque, l'anneau n'entoure plus notre Globe; mais on voit à-Ja cir- conférence de la Terre, comme deux anfes lumineufes, féparées

June de l'autre ,. & d’inégale grandeur. L'une de ces anfes.

paroït adhérente à la Terre par tous fes points. La plus Mem, 1776, V2

Fig. 22.

362 Mémoires DE L'ACADÉMIE RorALr

grande anfe n’y eft point adhérente, & l’on peut voir d'azur du Ciel entre fanle & la Terre.

(302.) Lorfque le petit cercle terminateur eft totalement bors du difque du Soleil, la plus petite des anfes, celle qui paroifloit adhérente à la Terre , a difparu ; & l'on ne voit que l’autre anfe qui laifle pañler de lazur du Ciel entr'elle & la Terre. Ces réfultats vont être rendus fenfibles par Îes calculs fuivans.

(303.) Si lon nomme

£' Je rayon du petit cercle terminateur,

]

g#" le rayon du grand cercle terminateur, A Je rayon du difque folaire,

! Ja diftance du centre des cercles terminateurs au centre S

du difque du Soleil.

LD

Je fuppofe que ces grandeurs, dont nous avons donné ci- devant les expreflions, font évaluées en minutes & fecondes de degré.

H et clair, que fi l'on cherche les équations polaires aux cercles terminateurs, & au difque du Soleil, en prenant le point B' du difque folaire pour origine des rayons vecteurs, & en comptant les angles traverfés depuis la droite B°S qui joint les centres B' & S des cercles terminateurs & du Soleil, & qu'enfn, l’on nomme

R le rayon vecteur du petit cercle terminateur, R' le rayon vecteur du difque folaire,

Æ'"le rayon vecteur du grand cercle terminateur, g l'angle traverfé;

on aura, pour équation au petit cercle terminateur ,

(OUR Er pour équation au difque du Soleil, (2) Re 24 R'cof.p HET QE 0;

r

pour équation au grand cercle terminateur,

(3 ) RE —= Ge

DES SICILE NICIE NS 363 Les-équations (1) & (3) font évidentes; quant à l'équa- tion (2), elle fe démontre par le procédé fuivant. Du centre $ du Soleil, menons à un point 47 quelconque du difque, le rayon SM; & du point B', menons le rayon vecteur B' M; du point M, abaïflons fur la droite S B', la perpen- diculaire AN; il eft clair, que B' AN aura pour expreflion

B' M col. , ts P'Mfing 27 ; que MN fera égal à , & que SN Ld B' M cof.p

fera égal à B'N SB ; SM = MN + SN°; & B'M R'; donc SM'=—= FER» at 2 + €”; d'ailleurs SA A;

r

&'; mais

l'équation (2) eft donc démontrée.

(304) De l'équation (2) du paragraphe précédent, V'ontire

cof.p ? e/*fn°e Rp CA Se Ve

Maintenant, il eft évident que l'efpace 73" compris dans l'atmofphère terreftre, entre notre Globe & le difque du Soleil, eft égal au rayon 7'3 B’ du petit cercle terminateur, plus la plus petite des deux valeurs précédentes de À; que la partie mm! du difque folaire, comprife dans l’atmofphère, eft égale à la différence des deux valeurs de À’; & qu'’entin, la partie de l'azur du ciel, qui fe trouve par-delà le difque du Soleil, eft égale au rayon vecteur du grand cercle terminateur, moins la plus grande des deux valeurs de À’; on a donc

(1) Efpace compris dans l'atmofphére entre Ja Terre & le difque du Solcil.

È £’ cof. y # £'°fin.*? = p SR ml iv ls an dt (2) Partie du difque folaire, comprife dans latmofphère "3 42 = 2/4 —— ):

(3) Partie de l'azur du ciel qui trouve par-delà le difque du Soleil dans # nf Æ l'atmofphère = gp = V(X.— Pis Le son

Ca ;

Zz ij

Fig.

0

364 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoyaALE ï à £ cof. p fin} @ (305.) Si (ÈS ER ns VAE ET ) eft une quantité négative, il y a contact entre notre globe & l'anneau lumineux. Si au contraire, cette quantité eft poi- tive, on voit l'azur du ciel entre notre globe & l'anneau lumineux,

. 2 bte . . .

(306.) Si {A “— =) eft imaginaire , aucune partie du difque du Soleil ne fe trouve dans la direction dont il s'agit, foit dans l'atmofphère de la Terre, foit hors de cette atmofphère. o

: 2 "? fin.*

(307) Si g + VIA ©)

furpafle $", aucune partie du difque du Soleil ne fe trouve

engagée dans latmofphère terreftre, dans la direction dont H s'agit.

£ cof.

. cof. 3 RE cs RON RE ui A SRE ES étant

d " feof. : “fin? moindre que $”, ÿ + TZ Cut pp : È ° }eft

plus grand que $”, une partie du difque du Soleil fe trouve engagée dans latmofphère terreftre dans la direction dont il s'agit; & une autre partie eft hors de l’atmofphère. L'on

a alors

£'cof. sin. co Piyra— In,@

)

De la quaniité de lumière que recevroit un point quelconque du plan de projettion, cette quantité de lumitre éroit proportionnelle à la portion du difque du Soleil, vue de

ce point.

Partie engagée dans l'atmofphère = p"—p$"

r s'

(309.) I feroit facile de déterminer la quantité de lumière que recevroit un point quelconque du plan de projection, fi cette quantité de lumière étoit proportionnelle à la portion du difque du Soleil, vue de ce point. Pour y ‘parvenir, ïk faudroit confidérer les trois cercles dont les rayons font refpectivement $, $”, A; en obfervant que le centre de celuï

DES SMESUCPT'E NC ES. 365. qui a À pour rayon ef fitué à la diflance #’ du centre des deux autres cercles. Suppofons maintenant dans l'équation (2) du $. 303, que À égale fucceflivement $’ & $”, & elle deviendra ADO EEE

pi + ef? xr (1) cofs @ SE en PS CE MUR e (2) ton ee Ce font les équations aux interfedlions des cercles termi- nateurs avec le difque du Soleil. Voyons l'ufage de ces équations.

(3 10.) Dans la première de ces deux équations, fi cof. @ eft négatif, & en même-temps plus grand que le finus total, le petit cercle terminateur n'a point d’interfe&tions avec le difque du Soleil; il eft tout entier fur le difque de cet Aftre; le point Z du plan de projection reçoit toute la lumière du difque du Soleil, & de plus, il reçoit deux fois celle de la furface du petit cercle terminateur.

(311) Lorfque cofinus @ eft pofitif ou négatif, mais en même-temps moindre que le finus total; le point Z reçoit toute la lumière du difque du Soleil, & de plus il reçoit deux fois celle de Ia partie de la furface du petit cercle terminateur qui fe ART avec le difque folaire. Pour déter- miner cette partie, je remarque que fi m NM MNm repréfente le difque folaire, m1 MK le petit cercle termina- teur, & MPm la corde menée par les points d’interfeétion mM de ces deux cercles; la partie commune eft égale à Ja furface MnmPM du petit cercle terminateur, plus, la furface AMNmPM du difque du Soleil. Or, ces furfaces font aifées à calculer. En effet, l'équation (1) du $. 309 fait connoitre le feéteur » B°M, d'où en fouftrayant la furface du triargle 41 B'P, on aura la furface » PM, dont le double égale la furface AMnmP M. On connoîtra pareillement l'angle MSN, & par conféquent le feéteur ASN; puilqu'à caufe du triangle LS B', on a fin. A1SB' eft à fin. MB'S, comme

MB! à SM, comme ç/ eff à A; oufin. MSB ET...

. 366 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE

On déterminera donc la furface MNmPM, comme a déterminé la furface Mnm PM.

(3 12.) Lorfque cofinus @ eft pofitif & plus grand que Ie finus total, le petit cercle terminateur n’a point d’interfections avec le difque du Soleil; il eft extérieur au difque de cet Aflre; le point Z du plan de projection ne reçoit dou- blement la fumière d'aucun des points du difque du Soleil ; mais alors il faut examiner fi la valeur de cofinus @, tirée de l'équation (2) du f. 309, eft plus grande ou plus petite que le finus total; & fi d'ailleurs + A eft plus grand ou plus petit que ç”, c'eft-à-dire, fi la fomme du rayon du difque du Soleil & de la diftance des centres des cercles terminateurs & du difque folaire eft plus grande ou plus petite que le rayon du grand cercle terminateur.

(313.) Lorfque + A étant plus grand que $”, c'eft-à- dire, lorfque la fomme du rayon du difque du Soleil, & de fa diflance des centres des cercles terminateurs & du difque du Soleil, étant plus grande que le rayon du grand cercle termi- nateur, la valeur de cofinus @ tirée de l'équation (2) du $. 309 eft plus grande que le finus total , le difque du Soleil eft entièrement par-delà l'atmofphère de la Terre.

(314) Lorfque # + A étant plus petit que $”; c'eft-à- dire lorfque la fomme du rayon du difque folaire, & de Ia diftance des centres des cercles terminateurs & du difque du Soleil, étant plus petite que le rayon du grand cercle termi- nateur, la valeur de cofmus @ tirée de l'équation (2) du $. 309, eft plus grande que le finus total, le difque du Soleil eft entièrement dans l'atmofphère terreftre, & le point B du plan de projection reçoit toute la lumière du Soleil au travers de cette atmofphère.

(315). Lorfquee + A étant plus petit que ?", la valeur de cofinus ?, tirée de l'équation (2) du $. 309, eft plus petite qué le finus total, une partie du difque du Soleil fe trouve engagée dans l'atmofphère de Ja Terre. Pour déterminer cette partie,

DES SCIENCES 367 je remarque que fi m' N' M" M Nm repréfente le difque folaire, Fig. 23. M!n! m! le grand cercle terminateur, & A1’ P'm' la corde menée par les points d’interfeétion de ces deux cercles ; la partie du difque folaire fituée au-delà de Fatmofphère de la Terre, eft égale à la furface A7! N'm' P' M! du difque folaire, moins la furface M'n'm' P' M! du grand cercle terminateur. Or ces deux furfaces font aifées à calculer. En effet, l'équation (2) du $. 309 fait connoitre le fecteur A1’ B'n'; d'où en fouftrayant la furface du triangle 47’ B' P', on aura la furface Mn! P', dont le double égale la furface M' n! m'P'M', On connoîtra pareïllement l'angle A7'S N' fuppiément de l'angle AMSB", puifqu'à caufe du triangle A'SB/', on a fin. M'SB! À D on connoîtra donc le feéteur MSN", & la furface du triangle M'S P'; & par conféquent la furface AM'N'm PM, de laquelle fi l'on fouftrait la furface A1! »' m' PM trouvée précédemment, on aura l’'expreffion de la partie M! N' mn » M du difque du Soleil qui eft au- delà de latmofphère de Ia Terre; on conclura donc Ia partie du difque dont la lumière fe tranfmet au point B du plan de projeélion, en pafant par Jatmofphère de la Terre.

(5 16.) Si la quantité de lumière que reçoit un point quelconque du plan de projection, étoit proportionnelle à la quantité du difque du Soleil que ce point aperçoit au travers de l’atmofphère de la Terre, nous aurions l’expreflion de Tillumination de ce point; mais ce dernier Problème fe trouve compliqué de beaucoup de difficultés phyfiques, relatives à lextinétion de [a lumière du Soleil en pañlant par l'atmofphère de la Terre; il faut donc avoir égard à cet élément. Nous nousoccuperons de ces recherches dans un Article particulier, lorfque nous aurons réfolu quelques queftions qui permettront de donner à la Solution la plus grande généralité qu’elle peut avoir. ;

Fig. 22.

368 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoyaLe

SECTION HUITIÉÈME.

De la hauteur à laquelle paffé dans l'atmofphère , le rayon lumineux qui tranfmiet à un Obférvateur fiué fur le plan de projection , un point quelconque du difque du Soleil; dr de la route de ce rayon lumineux dans l'atmofphère.

(317.) Avant de calculer la quantité de lumière que reçoit un point quelconque du plan de projection à travers l'atmofphère de la Terre ; il faut déterminer la hauteur à laquelle pafle dans l'atmofphère , le rayon lumineux qui tranfmet à un point quelconque du plan de projection, un point quelconque du difque du Soleil ; ainfi que la route de ce rayon lumineux dans l'atmolphère; je m'explique.

Soit T1, T2, T3, &c. le petit cercle terminateur; tr, 12,13, &c. le grand cercle terminateur; B” le centre de ces cercles fur le difque du Soleil. Relativement à un obfer- vateur placé en un point Z du plan de projeétion, il eft évident que tous les points fitués fur les droites Tr #1, T2 12, &c. parviennent au point À du plan de projection; mais la hauteur à laquelle paflent dans l’atmofphère, les rayons émanés de ces différens points, eft difiérente, ainfr que la route qu'ils décrivent dans cette atmofphère. Le rayon, par exemple, émané du point 7°1 parvient au point £# du plan de projection , en rafant la Terre, tandis que le rayon émané du point #1 pañle à l'extrémité de l'atmoiphère. I y a donc une relation entre la polition des diférens points de la ligne 71 #1, la hauteur à laquelle fe rayon lumineux pafie dans l'atmolphère, & la route de ce rayon lumineux. Nous allons nous occuper de ces relations.

(318.) Pour déterminer la relation entre les différens points de la ligne 71 11, & la hauteur à laquelle le rayon lumineux pafle dans l'atmofphère; je reprends l'équation (1) du $. 254, dans laquelle je fubflitue à x, fa valeur tirée de

DES MISNEUT-RUNCLE 5. 369 de l'équation (4) du $. 245; & je l'écris fous [a forme fuivante,

(a): Lx = el TReor(e 1/7 R'r— o.

J'obferve que dans cette équation générale à toutes les trajectoires des différens rayons lumineux, À exprime le rayon vecteur; que l'origine eft au centre de la Terre ; que R" eît le rayon vecteur particulier qui répond au fommet dela trajectoire; que 7 eft l'angle que fait la tangente à un point quelconque de la courbe, avec Ja tangente particu- lière correfpondante au fommet, tangente que je fuppofe perpendiculaire au rayon À".

Dans le cas du rayon lumineux qui rafe la Terre, R'— R'; R' étant d’ailleurs le rayon de la Terre, que je fuppofe fphé- - rique.

19.) Imaginons maintenant un rayon Jumineux émané d'un des points du difque du Soleil, & qui paffe à une hauteur 4 de l'atmofphère ; il eft évident que fi lon norgme

k la hauteur totale de l’atmofphère, # la hauteur à laquelle pañfe le rayon particulier dont il s’agit, R' le rayon de la Terre;

z' l’angle particulier que fait avec la tangente correfpondante au fommet de la trajectoire , la direction du rayon lumineux, lorfqu'il s'engage dans l'atmofphère de Ia Terre,

*

- & que l'on conferve toutes les dénominations précédentes ; _ Yon aura pour le point particulier le rayon s'engage dans Yatmofphère , = R' + 4h; R"—= R'+ W; de plus, z T'; & l'équation du Ç. 378 deviendra, en négligeant les quantités infiniment plus petites que les autres,

GE LI x (R + H)of(a 1) Sr RON HE 0;

C’eft Ia relation entre la hauteur de latmofphère réfraétive , &

la hauteur à laquelle pañle fe rayon qui fait avec la tangente Mém. 1776. Aa

(5) fin. (22"— parall. horiz. du Soleil G)

0 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RofÿALe

correfpondante au fommet de la trajectoire, l'angle 7”, à pe NA ; F1 #1 l'inflant il s'engage dans l'atmofphère de fa Terre.

(320.) La première des queflions propofées n'eft pas encvre rélolue, mais l'équation précédente va mener direc- tement à la folution du Problème. En effet, le rayon lumineux dont il s'agit, & à qui les propriétés déterminées par l'équation (1) du paragraphe précédent, conviennent, doit, indépendamment de cela, avoir fa propriété particu- lière de tomber fur le point 3 du plan de projection , après . fa double réfraction dans latmofphère terreftre. Il faut done que l'expreflion générale de la diftance du point Z, au point ce rayon coupe l'axe après fa double réfraction, foit nulle.

Or, dans nos fuppofitions, fr lon nomme

G Ia diflance du point s du Soleil au point S; j'entends par S le point du difque folaire fitué dans le prolongement de Îa

droite qui joint le point B du plan de projection & le centre de la Terre,

z Ja parallaxe du plan de projection, c'eft-à-dire, l'angle fous lequel le demi-diamètre de la Terre eft vu à la diflance de ce plan,

l’expreffion de la diftance du point B au point le rayon doublement réfraété coupe l'axe , a pour expreffion /$. 268) r(R + h) ar(R+k j

fer ja{R Eh) —h+#]fin.(2g parallhoriz, du Soleil G) donc dans le cas dont il s'agit, puifque cette diflance doit être nulle, on a

e(R + Hfinr #4 IREM -ATEA À à a(R'+ #)

DS De CREME RU pour valeur moyenne 1,001 ; donc, fans erreur fenfible, (z) fin. {2 parall. horiz. du Soleil G) 1,001 fin. 7 = o:

Donc enfin, attendu que 1,001 fin. æ égale fenfiblement fin, 1,001,

approche d'être égal à r, & a

DES SCIENCES. 371 (3) 22° parall. horiz. du Soleil G 1,001 7 = o; & l'équation (1) du $. 379, devient

Œ

* )x(G-+par.hor. © + 1,0012)]

(4) (@R—h+k)x(R'+ h) cof.[/ 2 _— ar R'(R'+ CSAŒNE

C'eff la relation demandée entre la hauteur à laquelle pañle dans l’atmofphère , le rayon lumineux émané du point s, &

la diftance G de ce point s au point $. On peut voir ce que nous avons dit fur le figne de la quantité G dans le ç. 270.

La première queftion propofée eft donc réfolue.

(321.) H n’eft pas difficile de voir comment nous avons déduit de {a valeur de D L' du ç. 268, l'expreffion générale de Ja diftance du point 2, au point le rayon double- ment réfraété coupe l'axe de réfraction. En effet, dans l’équa- tion du $. 268, R! exprimoit le rayon de la Terre, & 4 la hauteur totale de l'atmofphère au-deflus du rayon À’, Si donc nous confidérons un rayon lumineux qui ,pafle à une diftance #’ de la Terre, les réfultats feront les mêmes que fr lon fuppoloit une nouvelle Terre, dont le rayon feroit égal à R' + L'; mais dont la hauteur de latmofphère ne fera plus égale qu'à 4 #!. I à donc fallu fubflituer dans l'expreflion de D'L du $. 268, R + kàiR, & IE EU À

(322.) Il eft facile d'avoir maintenant l'équation à Ia

route du rayon lumineux qui tranfmet le point radiant s au point & du plan de projection. Soit , en effet,

r' Ja quantité dont chaque rayon vecteur furpaffe Île rayon vecteur correfpondant au fommet de la trajectoire; c’eft-à-dire , celui qui a pour expreflion KR’ + #.

Dans l'équation (1) du $. 378, fubftituons R'+- #4 7

à À, & R' + & à R' ; elle deviendra Aaa ï

372 MÉMOIRES DE L’'ACADÉMIE RoYALE (1) [a(R +) rx (RH r)co fa 1/7 ar(R° + WF = 0.

Ou en négligeant les quantités infiniment petites,

(2) [e{R + 28) + (a 1)r]cof {a 1)7 ar (R + 2!) —= o. Ï ne s’agit que de fubftituer dans cette équation, la valeur de #', tirée de l'équation (4) du $. 320 ; & la feconde queltion eft réfolue.

S' EC T1 O IN E U V 1 È ME

Des propriétés de la courbe qui repréfente la denfié de l'atmofphère.

(323) Nous avons vu que les rayons lumineux qui parviennent à un point quelconque du plan de projeétion, ne paflent pas tous à la même hauteur dans latmofphère, J'ai donné dans la Section précédente, la relation entre a hauteur à laquelle pale le rayon lumineux dans l'atmofphère, & la diftance du point radiant, au point du difque qui fe trouve dans le prolongement de l'axe de réfraction ( c'eft ainfi que j'appelle la droite qui joint le point du plan de projeétion pour lequel on calcule, & le centre de la Terre ); j'ai donné pareil- lement l'équation à la trajeétoire particulière du rayon lumi- neux émané du point radiant. Il eft évident d’après cela, que les rayons qui parviennent au point Z du plan de projection, ne décrivent pas tous un efpace égal dans l’atmo- {phère; & que d’ailleurs les parties de l’atmofphère qu'ils traverlent, ne font pas toutes également denfes. Comme donc la perte de la lumière dans Patmofphère dépend en partie & de l'elpace parcouru & de la denfité de cet efpace; ïl eft nécellaire de connoïître d’abord la loi de la denfité de l'atmofphère.

(324) La théorie & les obfervations barométriques,

D'ELSUNSACAIAREINIC ESS: 37%

. s'accordent pour démontrer , que fi AD repréfente la hauteur Fig. 24: de l'atmofphère, À le point qui répond à la furface de la Terre, AB, AC des hauteurs particulières; AE, BF, CG, les denfités de l’atmofphère correfpondantes à ces hauteurs ; la courbe EFGH des denfités, doit être telle que les ordon- nées AZ, BF, CG, &c. foient proportionnellés aux aires HDAE, HDBF, HDCG, &c. de la courbe. Soit donc

x Îa hauteur d'un point quelconque de l’atmofphère,

A ordonnée de la courbe que je fuppofe proportionnelle à Ia denfité correfpondante de J'atmofphère,

#7 une quantité qui doit fe déterminer par expérience. Nous verrons que c'eft la foutangente de Îa logarithmique, dont les ordonnées repréfentent les denfités,

e le nombre dont le logarithme hyperbolique 1, D Ia denfté de l'atmofphere à Ia furface de la Terre;

on aura, d'après nos conftructions, A dx Le AA An

ñn J'ai fuppcfé la hauteur de l’atmofphère affez petite pour négliger les petites différences entre les attractions que les différens points de l'atmofphère éprouvent de Ia part de Ia Terre. dx

Jai Mb vaNiTe HP. (325) Deléquation précédente, l'ontire —— —;

& en intégrant, (1) Log A = Log. + À;

A ceft une conftante ajoutée dans l'intégration.

Mais lorfque x o; À qui eft alors égal à Log. À, eft auf égal à Log. D, puifqu'alors A D}; donc

Log. À Log. D Log, e; À Log. (5) == <= Log. €;

A Log. (5) = Log.

. C2

(LI

374 MÉMoiREs DE L’ACADÉMIE RoYALE

& en repaflant aux nombres 11

te

(ÉrQe opé

(326.) Pour déterminer maintenant [a quantité #, je

remarque que Logarith. D Logaith. A ; donc

: Æ à Suppofons d FIRE Me DELSA == RE + Juppo ons donc que O8:

A l'on connoiffe {a denfité de l’atmofphère en deux points, par exemple, à la furface de la Terre, & à une certaine hauteur particulière x’; (ces denfités font comme les hauteurs du baromètre } on aura

(Ne Log. px

Et fi x’ eft exprimée en toiles, la foutangente de la loga- rithmique qui repréfente les denfités de l'atmofphère, fera exprimée en toiles. Si x' eft exprimée en parties du rayon de la Terre, la foutangente fera pareillement exprimée en

. * parties du rayon de la Terre; & dans tous les cas ; fera un nombre.

M. Bouguer a déterminé d'après des obfervations faites au Pérou, que la foutangente de la logarithmique qui répond aux denfités de latmofphère, eft de 4197 toiles, ou de 128,44 parties, telles que le rayon de la Terre en contient 100000. Si donc dans l'équation (3) du $f. 325$, on exprime la hauteur de latmofphère en toiles, on pourra faire # 4197. Si on exprime la hauteur de latmofphère en parties du rayon de la Terre, on fera # 128,44

DES /SMELLIE INT EC Er 375 Nous remarquerons enfin que fi l'on veut ramener l'équa- tion (3) du $, 325, aux quantités définies dans les f, 319 22, On aura à caufe de x #4 + #!, D W rr

(2) AN},

e n

(327-) Ce que nous venons de dire fur la courbe des denfités de l'atmofphère, peut faire naître une dificulté qu'il s'agit d'éclaircir. La nature de cette courbe eft fondée fur le principe que les denfités des différentes couches de l'atmo- fphère, font proportionnelles au poids de l’atnofphère fupé- rieure. La nature de a trajectoire du rayon lumineux, eft fondée au contraire fur un autre principe qui confifte à regarder comme conftant, l'excès de l'attraction de chaque couche inférieure de l'atmofphère, fur la couche fupérieure. Ces principes font abfolument différens, puilque l’un con- duiroit à regarder les denfités des différentes couches de l’at- mofphère, comme croiffantes dans un rapport arithmétique , & l’autre fuivant la loi des logarithmes. Les obfervations paroïfient également démontrer ces deux principes ; de forte que fi l'on vouloit, par exemple, appliquer à Ja recherche de. la loi des denfités, le principe d’après lequel on part pour calculer la trajectoire du rayon lumineux, on {croit conduit à des réfultats évidemment faux; & réciproquement fi l'on appli- quoit à la recherche de 1a trajectoire du rayon lumineux, le principe d'après lequel on calcule les denfités de l'atmofphère, on auroit des réfractions totalement différentes de celles données par les obfervations. Il faut donc conclure que, quelle qu'en foit Ia raïfon, la force réfrative n'eft point proportionnelle à 1a denfité des différentes couches de l’atmo- fphère, & laifler aux Phyficiens à expliquer ce phénomène. Au refte, on pourroit dire avec quelque vrailemblance, Que les différens airs qui compofent latmofphère , n'étant point homogènes, il n’eft pas plus étonnant que leur force réfralive ne foit Pas proportionnelle à leur denfité, qu'il ne

376 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

left de voir des fubftances hétérogènes, dont les forces réfraétives ne fuivent pas le rapport des denfités.

(328.) On pourroit aufli demander, relativement aux queftions qui vont fuivre, {1 tous les points du difque du Soleil, fourniflent une égale quantité de lumière. M. Bouguer remarque dans fon 7raité d'Optique, que fi chaque point lumineux, jetoit indiftinétement dans toutes les directions, une égale quantité de lumière; comme le nombre des points du dilque du Soleil, que l’on voit fous un efpace donné, eft d'autant plus grand que ces parties font vues plus obli- quement , les parties du difque les plus voifines de la circon- férence contiendroient un plus grand nombre de points lumineux ; & le difque feroit d’un éclat infini vers les bords. Mais cette hypothèle paroît abfolument contraire aux obfer- vations; M. Bouguer a même déterminé par des expérienèes multipliées, que {1 l’on compare le centre du Soleil, à un endroit du difque voifin de la circonférence, l'intenfité de la lumière qu'on en reçoit, eft dans le rapport de 48 à 35° Quoi qu'il en foit, comme cette queftion n'eft pas éclaircie, & que d’ailleurs elle ne paroît pas fufceptible d'être foumife au calcul, tant que la loi ne fera pas connue, je fuppo- ferai que tous les points du Soleil font également lumineux.

La longueur de ce Mémoire a obligé d'en renvoyer la fuite à une autre année.

RECHERCHES

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DES MNICORE NUCÈE TS 277

RE CHER CITES

Sur les Méthodes qu'employent les Effayeurs pour fixer le ‘titre des Matières d'Or, en déterminant en méme temps la quantité d'Argent qu’elles peuvent contenir; à7 fur les moyens de perfectionner cette double opération.

Par M TiLLET.

‘ESPRIT d'intérêt, lorfqu'il eft porté trop loin dans Îe Comnièrce, conduit fouvent à des abus, & quelque- le 3 Décemb.

fois à des infidélités qui, d’abord peu marquées, tournent 1777- infenfiblement, par l'habitude, en fraudes manifeftes; mais lorfque ce même elprit d’intérèt eft modéré & réglé par la bonne foi , il produit des effets utiles à la Société ; il excite l'induftrie, met de l'activité dans le travail, & y tend fans cefle à l'économie; animé fur-tout par la concurrence, ïl fait découvrir dans certaines branches de Commerce, des reflources qu'on y avoit négligées comme peu dignes, en apparence, qu'on s'en occupät, ou fur lefquelles on avoit été diftrait par des avantages plus frappans qui s’étoient offerts d’un autre côté, & qu'il avoit été plus facile de recueillir, do

On voit un exemple bien fenfible de cette attention à profiter de toutes les refflources que préfente un Commerce particulier, dans celui. des matièrés d'Or &. d'Argent confi- dérées comme telles fimplement, & abftraclion faite du prix qu'elles peuvent acquérir fous la main des Artiftes.

IL eft vraifemblable que de tout temps, lorfque l'argent s'eft trouvé mélé avec l'or, en quantité aflez confidérable, on a ceflé de regarder le premier de ces métaux, comme un fimple alliage du fecond; qu'on les a féparés, plus

Mém. 1776. Bbb à

378 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE l moins complètement, pour profiter de leur valeur refpective, & reflituer à largent celle qu'il auroit perdue, par fon mélange avec l'or, fans que le prix intrinsèque de celui-ci en eût reçu la plus légère augmentation.

Mais il n'en étoit point ainfi lorfque l'argent ne fe trouvoit mêlé avec lor qu'en petite quantité; loin de le féparer alors du métal le plus précieux, on fe regardoit comme une portion d’alliage néceflaire aux vues qu'on avoit, lefquelles confiftoient moins à conferver à l'or fa grande dudilité, qu’à donner à la matière alliée un ton de couleur qui s’éloignat le moins qu’il étoit poflible de celle de l'or pur. On avoit remarqué, fans doute, que ce métal parfaitement affiné qu'on allie fur le pied d'un fixième, même d'un douzième en cuivre rouge, perd beaucoup de {a couleur riche qui lui eft propre, & que le cuivre, quoiqu'en petite quantité, la dégrade fenfiblement, en lui communiquant la fienne.

On crut donc, qu’en faifant entrer une certaine portion d'argent dans lalliage de l'or, on tempèreroit le rouge vif du cuivre, & on produiroit une nuance d'autant plus agréable qu'on s’écarteroit moins de la belle couleur de or.

Il étoit d'un ufage trop conftant & trop univerfel autrefois d'introduire ainfi, ou de laïffer fubfifter une portion d'argent dans alliage de or dont on vouloit affoiblir le titre, foit pour la fabrication des efpèces, foit à l'égard des différens ouvrages d'orfévrerie, pour qu'on puiffe foupçonner, comme on l’a fait, que cet ufage avoit fa fource dans une négligence de la part de ceux qui le fuivoient, ou dans un défaut de talent du côté des Affineurs, pour porter les matières à leur dernière pureté.

Quel que foit le motif qu'on ait eu anciennement pour laïfler dans les matières d'or la portion d'argent qu'elles contenoient, ou pour y fuppléer, lorfqu'il ne s’y en trouvoit point, il eft certain qu'aujourdhui, dans lorfévrerie, on n'emploie que le cuivre rouge &' Tor fin pour obtenir les deux titres de 20 & de 22 karats, auxquels font afujettis les deux fortes d'ouvrages qui font formés de ce métal; auffi

DAPrSUNNTEUIVE JNICLE. s. 379

remarque-t-on que l'or des bijoux füur-tout, au titre de 20 karats, eft d’un rouge aflez vif, & qu'il paroït encore plus tranchant, lorfqu'on y applique des ornemens en or de cou- leur, tels que ceux dans lefquels il entre une quantité réglée de fer, ou d'argent fin. Quant aux anciennes matières d'or, l'argent failoit partie de ’alliage, elles ne font plus, ainfi mélangées, le fond des ouvrages courans; après avoir été refondues feules ,- ou avec d’autres matières compofées éga- lement des deux métaux précieux, elles paffent aux affmages pour en fortir parfaitement féparées & fufceptibles enfuite des diférens mélanges dont le goût des Aïtifles décidera. Mais, avant que ces matières foient remiles aux affimages, il faut que la quantité précife d'or & d'argent qu’elles contien- nent, foit déterminée ; c’eft fur le poinçon des Eflayeurs des monnoies qui accompagne cette détermination fixe & dif. tinéte des lingots de cette efpèce, qu'ils ont cours dans le Commerce, qu'ils y fervent fouvent à de nouveaux mélanges avec d’autres matières du même genre, mais l'argent domine ; & qu'enfin, revêtus encore, dans ce dernier état, du poinçon des Effayeurs ils parviennent aux affinages, après avoir fervi à des combinaifons utiles aux Marchands d'argent, par les mains defquels ils ont pañié.

Les Eflayeurs ont deux méthodes pour fixer le titre d'un lingot d’or tenant argent, & pour apprécier en même temps la quantité de ce dernier métal que le lingot contient, On s’occupoit peu, il n'y à pas encore long - temps, quelque confidérable que fût un lingot d’or, du léger bénéfice qui pouvoit réfulter de {a double opération de l'une ou l'autre de ces deux méthodes: on n’étoit attentif qu’au titre de l'or, comme beaucoup plus eflentiel en lui-même, fur-tout quand il étoit un peu haut, & l'alliage, quel qu'il füt, n’étoit pas confidéré; mais aujourd’hui Je dédommagement feul des frais médiocres de l'eflai, fuffit quelquefois aux Propriétaires des lingots pour demander qu'il leur foit tenu compte de Ja petite portion d'argent qui s'y trouve mélée; & c’eft fur-tout dans ces circonftances , le bénéfice eft reftreint à fi peu

Bbb ï

380 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE de chofe, qu'il paroitroit plus effentiel qu'une exattitude rigoureufe régnât dans la double opération.

La première des deux méthodes dont il s’agit ici, confifte d'abord à prendre une quantité déterminée de la matière d’or tenant argent dont on veut faire 'effai; cette quantité eft ordinairement celle qui répond au poids principal de 1a femelle d’or, lequel repréfente 24 karats: après l'avoir pefée avec la plus grande précifion, on la fait paffer à la coupelle, au fourneau d’eflai avec une quantité de plomb proportionnée à l'alliage dont on préfume qu’eft chargée la matière d’er qu’on effaye; il eft ordinaire, dans cette opération, d'employer dix ou douze fois autant de plomb qu'on a pris d'or pour Île dépouiller de cuivre, en fuppofant que ce dernier métal entre pour un douzième environ dans la matière de l’effai.

Lorfque cette première opération eft finie, & que le petit bouton d’or mélé avec la portion d'argent qu'il contenoit, refte fixé fur le baflin de la coupelle, on l'en détache, & fans avoir befoin encore d’en conftater le poids, on Îe réferve pour le comparer au réfultat de la feconde opération que voici.

On prend de nouveau fur le même lingot, une portion de matière égale en poids à celle qui avoit été foumife à la première opération; on y joint deux fois autant, ou environ, d'argent fin qui ne contienne aucune partie d'or; on pañle à la coupelle, avec une dofe de plomb convenable, ces matières réunies; & par la voie ordinaire du départ, on obtient un cornet d’or fin, qui en terminant l'eflai, devient la bafe du calcul qu'il faut établir.

Je fuppofe que le bouton d'or mélé d'argent, qu'avoit produit la première opération, pefoit 22 karats au lieu de 24 karats qui avoient fait d’abord la matière de l'eflai; je fuppofe en méme temps que le cornet d'or fin, réfultat de la feconde opération, ne pèfe que 20 karats; je vois alors, en comparant l'un avec l'autre, qu'il y a 2 karats de différence entreux, & j'attribue avec fondement f'excédant

D''EMSTMSACATIUE ANT © NE! 4 381

de poids qu'a le bouton de la première opération fur le cornet de la feconde , à la portion d'argent que ce bouton a confervée, tandis que l’efprit de nitre la fait difparoître dans le cornet, en diffolvant encore tout l'argent fin qu’on y avoit joint.

L’Effayeur fixera donc la valeur intrinsèque de ce lingot, en portant le titre de for qu'il contient, à 20 karats, & en annonçant d’ailleurs, fuivant fon ufage, qu'il s'y trouve 384 grains d'argent par marc.

Ce calcul ne fe préfente pas d’abord d’une manière nette à lefprit; mais il fe développe aux affinages le lingot eft remis. Le poids fiétif de la femelle d’or eft compofé de 24 karats, & chacun d'eux fe divife en À; ainfi étant tous réduits en cette dernière fraction , ils forment un total de 768 trente-deuxièmes. Le poids de marc fe divife en 4608 grains; chaque 32.° du poids fidtif de la femelle d'or répond par conféquent à 6 grains du poids de marc, & conduit à un rapport en poids réel que l’ufage a bientôt rendu familier.

If en eft de même du poids fi&tif de la femelle d'argent : il eft compofé de 12 deniers; chacun d'eux fe divife en 24 grains; & le total de ce poids réduit en cette moindre frac- tion, eft de 288 grains fiétifs, qui répondent chacun à 16 grains réels du poids de marc.

C’eft d’après ce rapport des poids fi@ifs établis pour les effais, avec le poids réel qui fait la règle du Commerce, qu'on calcule aux affmages la quantité de grains réels de matière pure, tant en or qu'en argent, que contiennent les lingots dont on y fait le départ, & que leurs propriétaires, en payant les droits fixés, retirent en total, mais épurés & diftinéts, lesideux métaux effentiels qui étoient entrés dans ces Jlingots.

I! eft facile de voir a@uellement, pourquoi un Effayeur, en fixant le titre du lingot d’or, tenant argent, que j'ai pris pour. exemple , annonceroït 384 grains réels d'argent par marc. On a remarqué qu'il fe trouvoit fur le bouton de Ia première opération, un excédant de 2 kKarats, qui étoient

382 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

confidérés comme argent pur ; ces 2 karats répondent en effet à 384 grains du poids de marc: il ne s'agiroit plus, pour faire rentrer dans le même ordre de calcul le titre de 20 karats, marqué fur ce lingot, que de le remplacer par la quantité de grains d'or, poids de marc qu'il repréfente, & d'annoncer qu'il feroit au Propriétaire de ce lingot, 3840 grains réels d'or fin par marc, & les 384 grains d’ar- gent dont je viens de parler. Si je fuis entré ici dans quel- ques détails qui m'écartent un peu de Fobjet fpécial que je me fuis propolé, c’eft parce qu'il eft rare dans les Provinces, de trouver des Eflayeurs inftruits de ce point particulier de leur art, quoiqu'il foit aifé à faifr, & qu'il rentre, à un léger calcul près, dans l'ordre de leur travail. L'attention qu'ils voudront bien donner à ces premiers détails & aux expé- riences dont j'ai à rendre compte, les mettra en état de pro- curer quelquefois aux Orfévres & aux Négocians répandus dans le royaume, une forte de bénéfice fur les matières d’or tenant argent, dont ils ne font pas avertis, ou qu'ils négligent, parce qu'ils n’ont pas la facilité de le faire apprécier fous eurs yeux. N'y eût-il dans l'opération dont il s’agit, que l'avantage de remettre en valeur, dans le Commerce, une portion d'argent qui n’y avoit aucun prix, comme alliage fimple d’une matière plus précieule : cet avantage, dans les circonftances le bénéfice rélultant du départ peut au moins en couvrir les frais, mériteroit feul qu'on y donnât une attention plus géné- rale, & que la modicité de l’objet fût l'unique motif de Tabandonner.

La feconde méthode des Effayeurs, pour conftater la quantité d'argent qui peut fe trouver mêlée dans un lingot d'or, eft plus fimple que la première, & n’exige qu'une feule opération au fourneau d’eflai; elle ne demande même, au-delà d’un effai ordinaire, pour une matière d’or, dont on voudroit connoître le titre, qu'une précaution qui n’a rien de gênant, & un calcul fimple qui rentre dans celui

ue fa première méthode n’a donné lieu d’expofer.

On fe borne en effet dans celle-ci à prendre fur la matière

DES SCIENCE. 382 qu’il eft queftion d'effayer , le poids jufte de 24 karats, & d'y ajouter, pour parvenir au départ, le double de ce poids en argent fin; je dis le double de ce poids , en fuppofant que le lingot, qui eft {a matière de l'épreuve, contient par lui-même très-peu d'argent; car une certaine quantité de ce dernier métal , qui fe trouveroit mélée dans le lingot, pour- roit demander que l'argent mis par addition, & néceffaire au départ, n’allàt pas au double du poids de 24 karats, & fût proportionné au moins fur {a quantité d'argent qu’on prélu- meroit incorporé dans la matière de l’effai : il y auroit moins d’inconvénient cependant dans cette addition d'argent de départ, fi elle pañloit les bornes ordinaires , que fi elle étoit au-deflous de la quantité que l'expérience a déterminée : mais il eft d’une extrême conféquence pour la méthode dont je parle ici, que l'argent qu'on ajoute foit pefé avec précifion, parce qu'il devient la bafe du calcul qu'on aura à établir, tandis que, dans un effai d’or ordinaire, if n’eft deftiné qu'à donner à l'or une certaine extenfion, & difparoït fans influer fur le réfultat de l'opération,

Les 24 karats d’or chargés d'argent qui font la matière de leflai, & le double du poids en argent fin ayant été pelés exactement, on les pafle à {a coupelle avec un gros & demi de plomb, ou environ ; lorfque la totalité de 1a litharge s’eft imbibée dans la coupelle, & que le bouton eft fixé, on le détache; on examine s’il eft bien net en deffous, & on le porte fur le champ à la balance, pour en conftater avec foin le poids dont on conferve même une note, parce qu'il ne feroit plus poffible de le vérifier , fi on en avoit perdu le fouvenir.

On fuppofe que ce bouton d'argent, chargé d’or, équivaut au poids de 70 karats 32: On commence à conclure avec vraïfemblance qu'il a perdu en alliage de cuivre 1 karats +, puifque la totalité de la matière , avant qu'elle pafsät au feu, étoit de 72 karats précis: on défalque enfuite des 70 karats 15, poids du bouton épuré, les 48 karats d'argent fin qu'on avoit ajoutés pour parvenir au départ, & on regarde les

22 karats qui reftent, par cette fouftraction, comme

384 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE devant fournir le produit net, tant en or qu’en argent, de Ja portion du lingot qu'on a prife pour eflai. Ce bouton, du poids de 70 karats 32, étant laminé, départi, recuit & réduit enfin en un cornet d’or pur, a bientôt inftruit par la balance, & de fon poids particulier, & de celui de la portion d'argent qui lui avoit été unie primitivement dans le fingot d’où lun & l'autre étoient fortis : fr ce cornet d'or en effet pèfe 20 karats 2, on aura, pour le poids de argent avec lequel étoit mêlé, 2 karats #, puilqu'il ne reftoit, comme on a vu, que 22 karatsi£ pour repréfenter, non-feulement l'or contenu dans la matière de l’effai , mais encore la portion d'argent qui s'y trouvoit mélée.

Quant à la manière de réduire à un caïcul plus fimple la valeur intrinsèque du lingot auquel l’eflai dont ïl s’agit ici, feroit relatif , on voit clairement, d'après ce qui a été expliqué plus haut, que ce lingot contiendroit 3912 grains réels d'or par marc, & 408 grains d'argent. T'elles font les deux méthodes que j'avois à expofer ; les Effayeurs en ont Je choix, & fuivent celle qu'ils ont une fois adoptée : -mais l'une & l’autre ne font point exactes; & tandis que le défaut de précifion, dans la première , procure un avantage au propriétaire d'un lingot, en nuifant à celui qui l’achette, limperfection de la feconde eft préjudiciable, dans certaines circonftances, à ce même propriétaire , en devenant favo- rable à celui qui acquiert. Ce n’eft point ici le moment de montrer ce qu'il y a d'inexact dans ces méthodes, bornées uniquement aux opérations qu'on y fuit, & que j'ai fidèle- ment décrites : le grand nombre d'expériences que jai faites à ce fujet, que j'ai variées de toutes les manières, mais dont il fufhra que je cite une partie , ces expériences conduiront elles-mêmes à la connoiffance du vice radical de ces méthodes, quoique peu confidérable en apparence; elles prouveront la néceflité de rendre le travail plus étendu , afin de fui donner de la précifion; & par le jour qu’elles répan- dront fur les opérations ordinaires, on jugera fur le champ des moyens qu'il y a de les perfectionner.

Les

D'ES SCIENCES. 385

Les Effayeurs, accoutumés à une certaine durée dans eur travail & aux foins bornés qu'il exige, verront peut-être avec peine que Îa route que je leur indique eft plus longue que celle qu'ils fuivent, & demandera de leur part une nouvelle application ; mais cette route eft certaine, l'équité la réclame, & les Effayeurs, en fe rendant jaloux de leur art, y trouveront une fatisfaétion que f’exacte vérité, dans les opérations délicates, ne manque jamais de donner.

H'eût été difhcile que les Éfflayeurs, dans la marche ordi- naire de leur travail, fe fuffent aperçus de l'imperfetion des deux méthodes que je viens d'expliquer, & dont un long ufase femble garantir la précifion, tant qu'ils ne les auroient appliquées qu'à des matières inconnues, & qu’ils n’auroient pas eu par eux-mêmes des preuves évidentes de l'incertitude de leurs rapports. If étoit bien poflible fans doute de réitérer les opérations, de prévenir ou de réparer de légers accidens auxquels elles font fujettes, d'engager plufieurs Effayeurs à s'exercer fur une feule & même matière, de rapprocher enfuite les titres plus ou moins différens qu'ils auroient annoncés, & de finir par Île réfultat moyen de ces épreuves multipliées. Ce réfultat auroit pu même, par une combinaifon heureufe, déterminer la quantité jufte d'or & d'argent qui feroit entrée dans un lingot; mais on reconnoïîtra bientôt que malgré cette précifion fortuite, pour ainfi dire, l'opération, confidérée en elle-même, n'eût pas porté encore fur une bae exacte, & qu'on n'auroit pas pu fe flatter avec fondement de revenir, par des épreuves nouvelles, à cette grande pré- cifion qu'on avoit faifie en premier lieu.

Je fentis donc qu'afm de partir d'un point fixe, & qui ne me Jaifsât aucun doute fur les conféquences que j'aurois à tirer, il falloit d’abord que je compofafle moi-même la matière fur laquelle toutes mes épreuves devoient rouler, & que je puñle compter fur le mélange parfait des trois métaux qui y entreroient.

Dans la crainte qu’en les fondant en mañle un peu forte, je n'obtinfle pas ce mélange complet, fi effentiel aux expériences

Mem. 1776. Ccc

386 MÉMoiIRESs DE L'ACADÉMIE ROYALE

que je projetois, je me déterminai à les fondre fur un charbon, au feu de lampe des Emailleurs; je me bornaï alors à une petite quantité de matière, c'eft-à-dire à un ou deux gros tout au plus, pour le poids des trois métaux réunis. S'il étoit important qu'ils fufleni bien mélangés, il ne l’étoit pas moins que chacun d'eux füt très-pur; que l'or & l'argent fur-tout dont je ferois ufage, fuflent d’une telle netteté, & dépouillés fi parfaitement de tout corps étranger, qu'après les avoir pelés avec la plus grande juftefle, & dans le cas ils perdroient quelque chofe de leur mafle, on ne püt attri- buer cette perte qu'à un déchet réel de leur matière propre, & non à une fubftance quelconque qui auroit refté adhérente à l'un ou l’autre de ces métaux fans être aperçue, ou qui s'y feroit incorporée au moment de leur fufion en grande mafie. & de leur réduction en lingots. d

Lorfque je commençai mes expériences, j'avois entre Îles mains de l'or qui étoit forti des affinages fur le pied du titre de 24 karats: il avoit été préparé à deflein, & quoiqu'il fût le produit d’un départ fait avec le plus grand foin, on avoit eu la précaution encore de foumeitre cet or réduit en chaux à une épreuye nouvelle dans: de l'eau-forte très-concentrée, & entretenue lorigtemps dans une chaleur convenable; j'eflayai moi-même cet or ainfi épuré, & je reconnus qu'il étoit eflectivement au titre de 24 karats.

Je fupplie l'Académie de permettre que je fufpende pour un moment les premiers détails relatifs à mes expériences, & que j'insère ici une obfervation qui, loin de m'écarter de mon objet, tient à ces mêmes détails que je commence à expofer.

Lorfque jannonce plus haut de or pur obtenu par la voie du départ, je ne prétends pas que phyfiquement par- lant, celui que j'ai employé ne contint aucune parcelle alliage, & qu'il ne füt pas même poffible par des moyens aflez fimples, d'en conftater la préfence. Je n'ignore pas que le départ, sil a un avantage à plufieurs égards {ur la cémen- tation, pour da purification de l'or, ne conduit pas aufit

DIE S SCIE N CE:s. t 307

rigoureufement que cette dernière opération à un affinage complet & tel qu'on pourtoit le defirer pour des expériences très-délicates : quelques précautions qu'on prenne en effet pour l'affinage en grand des matières d’or, en y employant l'efprit de nitre, & même pour les eflais d'or il femble qu'une petite portion de matière donne plus de facilité pour faifir le point de perfection, cependant il eft rare qu'on ne remarque pas quelque atome d'argent dans une diflolution d'or fin par l'eau régale, foit qu'il provienne d’un lingot d’or forti des affinages fur le pied de 24 karats, foit qu’on l'ait tiré des cornets d’or qui font les produits des effais, & qu'on regarde également comme portés au plus haut point de pureté.

M. l'abbé Fontana, dont on connoit la fagacité dans les matières de Phyfique, & la précifion fcrupuleufe dans les recherches auxquelles il fe livre, a tourné fes vues du côté de objet très-délicat dont il s’agit ici: ayant aperçu une particule d'argent au fond d’un matras il avoit fait dif foudre un cornet d’or dans l'eau régale; mais fentant bien qu'il lui eût été prefque impoffible ‘de réduire fous la forme métallique cette particule de chaux d’argent, il fe détermina à difioudre dans l’eau régale une affez grande quantité de cornets d’or pour qu'il eût au fond du matras une petite portion d'argent à laquelle ïil lui fût poffible de rendre fa confiftance naturelle & fa dudilité. IL parvint, avec les pré- cautions que cette opération exigeoit, à retirer de plufieurs précipités réunis, un globule d'argent, qui lui donna lieu d’'eftimer à Æ de karat la particule d'argent que chacun des cornets avoit retenue, c'eft-à-dire à la 1 536.° partie de Ja totalité de lor qu'il avoit fait diffoudre; mais comme ïf arrive fouvent que les eaux-fortes qu'on emploie dans l’opé- ration des eflais d'or, n’ont pas affez d’aétivité pour dépouiller, autant qu'il eft poffible, ce dernier métal de la double quantité d'argent qui s’y trouve réunie, & que quelques-uns des cornets qui ont fait la matière de l'expérience de M. l'abbé Fontana, pouvoient n'avoir pas été départis auflt exaétement qu'ils le font pour l'ordinaire avec d'excellentes eaux-fortes, je crois

Ccci

388 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE

que la particule d'argent que contient encore l'or provenu du départ, & réputé pur, pourroit être eftimée au-deflous de Æ: de Karat : on verra d'ailleurs, dans le courant de ce Mémoire, qu'il fe fait à cet égard une forte de compenfation, & que, dans l'opération de l'eflai, fi le cornet d'or conferve encore une portion légère de métal qui lui eft étrangère, il a perdu d'un autre côté, en pañlant à la coupelle, autant ou à peu- près qu'il a pu acquérir dans fon mélange intime avec l'argent.

Au furplus, à quelque petite quantité qu’on réduife l'argent contenu dans Vor fin, lorfque celui-ci a été épuré par la voie du départ, il paroït certain qu'il eft plus difhcile de parvenir, par ce dernier moyen, à toute la perfeétion de l'affinage de lor que par celui de [a cémentation ; j'en ai eu la preuve dans une expérience que M. PAbbé Fontana nv'a mis à portée de faire, & dont il a été témoin. Il me remit, en arrivant de Tofcane, un morceau d’or qu'il y avoit affiné par la voie de cémentation, & qui avoit fubi dix fois cette opération; il me Fannonça comme porté à 24 karats com- plets, & fur-tout comme abfolument dépouillé d'argent; j'en fis diffoudre une certaine quantité dans l'eau régale ; & après avoir donné à la liqueur tout le temps néceflaire pour qu'elle laifft un dépôt, s'il devoit avoir lieu, j'examinai avec fa plus grande attention le fond du matras que j'avois toute la facilité poflible de bien confidérer , à la faveur de la tranf parence parfaite de la liqueur. Je n'y aperçus pas le plus léger dépôt, & je n’y remarquai fur-tout aucun atome d'argent. Je fis diffoudre également dans Veau régale une quantité pareille d’or fin forti des affinages de Paris, fur le pied de 24 Karats, & auquel on avoit donné des attentions particu- lières en l'épurant par la voie du départ.

J'obfervai un léger atome d'argent au fond du matras qui contenoit cette feconde diffolution ; il n'étoit pas bien fen- fible lorfque la liqueur fortit de deflus le feu, mais il le devint, après qu’elle fe fut repofée long-temps, & je ne doutai point que cette particule d’argent n'eût échappé à lation répétée, & long-temps foutenue de l’eau forte dans

DiENSHISICHTLE) NNCTEUS 3939

Fopération du départ. I eft vrai que cette particule de chaux d'argent réduite à la confiftance métallique fe feroit®*dérobée aux yeux, & n'auroit produit aucun effet bien fenfible fur la balance d’effai: mais elle exiftoit réellement; & fr elle ne méritoit pas qu'on s'en occupât relativement au Commerce, elle fournifloit au moins, à l'égard des moyens d’épurer l'or, une preuve rigoureufe que la voie la plus parfaite n’eft pas celle du départ.

Cependant, comme elle entraîne moins de déchets après elle que les autres moyens dont on peut fe fervir, qu'elle eft moins fujette aux*accidens attachés à ces fortes de travaux, qu'il fort de l'or & de l'argent affimés d'une feule & même opération, qu'une partie des- eaux fortes qui ont fervi au départ font rétablies dans leur premier état, & qu'enfin j'im- perfection qu'une exactitude fcrupuleule fait découvrir dans cette méthode d’épurer l'or, n’eft pas digne que le Commerce s'y rende attentif, on ne balancera pas à la préférer aux autres; & on aura l'avantage de {a voir prefque toujours réuffir, tandis que des autres côtés il eft rare que, par une première opé- ration, on parvienne à porter l'or au degré de pureté qu'il acquiert tout d’un coup par la voie du départ,

Je reprends le fil des détails préliminaires qu’exige l'expofé fidèle de mes expériences, en priant l Académie de fuppoler que fi l'or fin qui m'y a fervi n'étoit pas phyfiquement pur, au moins la particule d'argent qu'il pouvoit encore contenir n'étoit pas capable d'influer fenfiblement, &c à la décifion füre de ma balance, fur les réfultats que j'avois à établir,

Je confervois depuis plufieurs années un Iingot d’argent fin qui avoit été la bafe de mon travail pour les diflérens Mémoires que j'ai donnés {ur Ja partie des effais, & de la pureté duquel une multitude d'expériences m’avoient répondu. Je n'héfitai donc pas à faire ufage de ces deux métaux purifés à ce degré pour les recherches dont je m’occupois: je merendis certain, d'un autre côté, par l'eflai du cuivre deltiné à leur fervir d'alliage qu’il ne contenoit ni or, ni argent, qu'au moins, s'il s'en touvoit quelque partie dans 24 ou 30 grains

390 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

de ce métal, elle feroit infenfible dans un grain ou deux dont je feroistufage, & qu'une portion de cuivre fi légère ne me laifferoit jamais pour rélultat de mes opérations, que la quantité précile des deux métaux eflentiels que j'aurois employée.

N'ayant aucune inquiétude par conféquent à l'égard de la pureté des trois métaux fur lefquels mes obfervations devoient être fondées, je commençai par faire un mélange du poids de deux gros, il entroit 120 grains d'or, 12 grains d’ar- gent, & r2 grains de cuivre. Ces trois matières qui avoient été pefées chacune avec exactitude furent fondues , comme je lai dit plus haut, au feu de lampe des Emailleurs, dans une petite cavité formée fur un charbon plat, bien uni & exempt des gerfures ou fentes qu'il eft ordinaire d'y trouver; la fufion eft prompte dans cette opération, fur-tout fi on l'accélère par un peu de borax; la matière y circule avec affez de rapidité, & le mélange y a lieu d'une manière complète. |

I! réfulta de celui que j'avois fait un bouton qui me parut n'avoir rien perdu fenfiblement de fon poids primitif; & d’ailleurs s'il y avoit eu un déchet plus marqué, je ne l'aurois attribué, avec raifon, qu'au cuivre qui étoit entré dans le mélange, puilque l'or & l'argent, quand ils font purs, ne perdent rien de leur matière propre, par ce moyen prompt de les fondre, & que le feul inconvénient réel qui en pourroit naître, feroit l'introduction de quelques grenailles d’or & d'argent dans les gerfures du charbon. Au furplus ,on verra dans la fuite de ce Mémoire, que je me fuis mis à l'abri de toute inquiétude à cet égard , en évitant cette fufion prélimi- naire des trois métaux réunis, & en les foumettant enfemble, dès qu'ils fortoient de la balance, aux épreuves qu'ils devoient fubir.

Le bouton compolé d'or, d'argent & de cuivre, dans les proportions qui viennent d'être données, ayant été aplati fous le marteau & laminé, devint la matière de plufreurs etais, fuivant les deux méthodes que j'ai expliquées. Je ne parlerai d'abord, & en peu de mots, que de quelques-

MERS ISS CHrtEL CE 394

uns de ceux que je fis, en employant la première de ces méthodes qui confifle, comme on peut fe ie rappeler, dans la double opération, d'eflayer en premier lieu une portion de la matière, fans y mêler d'argent fin, & de prendre enfuite use portion égale de la même matière à laquelle on joint la quantité d'argent qu'elle exige pour être départie.

La balance dont j'ai fait ufage pour les expériences dont je vais rendre compte, eft très-fenfible & fage en même temps, deux avantages qu'il eft diflicile de réunir; elle annonce nettement la 256 partie d’un grain, poids de marc , lors même qu'elle eft chargée d’un demi-gros de part & d'autre; & cela me fufhloit pour les différences que j'avois à établir.

Ayant placé dans un des baflins de cette balance, un des poids de la femelle deftinée aux effais d’or, lequel me repré- ientoit 24 karats, je mis dans fautre bafin ce qu'il fallut de la matière dont on a vu le mélange , pour que a balance fe tint dans un parfait équilibre, & ne trébuchit alternativement que par l'addition du poids le plus léger de la femelle; c'eft-à-dire , du quart de 32.° de karat, Cette matière , j'eus la précaution de ne pas employer des parties trop petites, comme je l'évitai dans toutes les expériences fuivantes, ayant été enveloppée dans du papier, fut paflée à la coupelle dans 2 gros de plomb. Le bouton d'eflai qui en réfultæ, ne peloit plus que 22 karais , & avoit perdu par conféquent un karat 27 fur le poids primitif.

La même matière effayée une feconde fois, & avec une égale dofe de plomb, donna le titre de 22 karats +,

_ Elle vint, par une troifième expérience, & avec un gros de plomb feulement, à 22 karats EC

Parmi plufieurs autres effais que je fis d’une matière alliée fur le pied que j'ai annoncé, je ne cite que ceux-ci, parce qu'ils fufhfent pour les éclairciflemens dans lefquels j'entrerai, & conduifent auffi-bien en petit nombre au fait conftant {ur lequel j'aurai lieu d'infifter , qu’en nombre plus confidérable dont je pourrois faire mention.

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392 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RCYALE

Dans la vue de me rapprocher un peu des variétés que les matières du Commerce peuvent offrir, je formai un nouveau mélange des trois métaux, lequel étoit borné à un gros, mais l'argent entroit pour 9 grains, le cuivre pour 3 feulement, & For pour 60 grains.

24 Karats de ce nouveau compofé, paffés à la coupelle avec un gros & demi de plomb, defcendirent à 2 3 karats-£, en perdant 2 fur le poids primitif.

Et dans une autre expérience, 24 karats de ce même compolé, pour lefquels j'avois employé deux gros de plomb, ne {e trouvèrent plus qu'à 23 karats 4; c'eft-à-dire, à Æ de moins que l'effai précédent.

On a vu que dans les deux premiers gros de matière mélangée que j'ai mis en expérience, il entroit 120 grains d'or, 12 d'argent, & autant en cuivre; la portion que j'en

3

ai tirée pour chaque effai, contenoit donc 2 en or, + en argent, & également en cuivre ; mais les boutons d'effai

qui font réfultés des trois opérations, quoique inférieurs en poids à la matière prife d’abord pour eflaï, fe trouvant cha- cun plus pefans que la portion d’or & d'argent qu’ils doivent contenir, on ne fauroit douter que l’augmentation de poids ne foit étrangère à ces deux métaux, & on l'attribuera avec vraifemblance à quelques parties de cuivre dont ces boutons n'auront pas été dépouillés.

Comme l'effet a été le même fur les produits du fecond mélange, & que les boutons d’eflais fe font trouvés plus forts également que l'or & l'argent réunis qui étoient entrés dans la portion de matière prife pour expérience, on aura lieu de faire le même raifonnement, & de ne rejeter que fur le cuivre , l'augmentation de poids qui s’eft conftamment fou- tenue dans ces opérations.

Ce n'’eft point encore ici le moment de jeter du jour fur ce point particulier ; il demande d’autres expériences pour être éclairci; il ne faudra même que les rapporter pour que tout fe développe & fe réduife à des faits certains; il fuft, pour lenchaïnement de mes obfervations, que ce point

eflentiel

DU ELS AUS ACMLIE.ENL C ENS. 393 effentiel ait été d’abord reconnu; on remarquera bientôt qu'il rentre dans une vérité que toutes mes recherches tendent principalement à établir.

On a vu, dans les trois premières des cinq expériences dont il vient d'être queflion, que chacun des boutons d'ef fais qui leur étoient relatifs, peloit un peu plus de 22 karats, quoique l'or & argent qui y étoient entrés n’euflent pas été portés enfemble au-delà de ce point précis: on a remarqué encore que chacun des boutons dépendans des deux autres expériences, pefoit aufli un peu plus de 23 karats, quoique For & Fargent qu'ils devoient contenir euflent été limités exactement à ce dernier poids ; il falloit donc examiner {ur lequel de ces deux métaux pouvoit tomber l'augmentation de poids qui s’'annonçoit dans tous ces boutons d’effais. 24 karats de matière pris fur l’un & l'autre mélange, pañiés fépa- rément à la coupelle avec le double de cetie quantité en argent fin, dans une dofe de plomb convenable, & traités enfuite par la voie du départ, me donnèrent bientôt des produits en or pur, qui étoient chacun de 20 karats juftes, & tels que je les attendois. Dès-lors ce qui refloit au-delà de ce dernier poids ne pouvoit appartenir, fuivant la méthode des Efayeurs, qu'à l'argent feul; mais comme il n'y avoit que 2 karats juftes de celui-ci dans la matière de l’effai tirée du premier mélange, & 3 karats dans celle que le fecond mélange avoit fournie, il devenoit bien pofitif que d’après cette méthode, l'augmentation de poids auroit été fauffement attribuée à la portion d'argent, & on commence à fentir que cette erreur auroit été inévitable, même pour moi qui la relève ici, fi je n’eufle pas été certain de la quantité fixe d'argent que la matière des deux fortes d’effais contenoit.

On obfervera peut-être ici que ce furcroïit de pefanteur auquel j'ai defiré qu’on fe rendit attentif, devant être attribué avec affez de vraifemblance à la préfence de quelque portion de cuivre dans {es cinq boutons d’effais dont il vient d’être queftion, ïl ne s'agifloit que de leur faire fubir un fecond affinage à [a coupelle, en y employant la quantité de plomb

Mém. 1776, D dd

VI

Expérience.

394 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE RoYALE

qu'il pourroit demander; mais on verra, dans la fuite de ce Mémoire, que ce moyen n'iroit qu'en partie au but qu'on fe propoleroit, pendant que d’un autre côté, il feroit perdre aux boutons d’effais quelque chofe des deux métaux effentiels, & laïfleroit toujours de l'incertitude fur la quantité précife d'or & d'argent que ces boutons cofñtiendroient. J'ai tenté fouvent des épreuves de ce genre: tantôt je fuis parvenu à faire difparoître totalement l'augmentation de poids que j'avois reconnue, mais en perdant quelques parties fur le poids réel de l'or & de l'argent; tantôt le furcroïit de pelanteur n'étoit que diminué par un fecond affinage, & il renaifloit toujours jufqu'à un certain point, lorfque je rapprochois des boutons d'etlais le globule compolé d'or & d'argent, que me refti- tuoit la litharge dans laquelle ces boutons avoient pañé.

Je me borne à ces détails {ur la première des deux méthodes que j'ai à expoler : j'aurai lieu d'y revenir d’une manière fuccincte, en terminant ce Mémoire, & je pafie à la feconde, qui étant plus fimple en elle-même & plus fufceptible de précifion, m'a porté à faire une multitude d'expériences dont je vais préfenter à l’Académie les principaux réfultats,

Je trouvois une lumière fi conftante & fi fûre, pour porter mon travail à une certaine évidence dans la règle que je métois prefcrite de n'employer que des matières dont le mélange me fût exaétement connu, qu'afin d'éviter tout fcrupule fur la fonte de ces matières comme mélées inégalement ou ayant pu perdre quelques parties des trois métaux qui y étoient entrés, je me déterminai à ne plus les fondre au feu de lampe des Émailleurs en quantité de quelques gros, pour en tirer enfuite la matière de mes effais : je trouvai plus certain de m’aflujettir, pour chacun d'eux, à pefer féparément la portion des trois métaux que j'aurois déterminée, & à les faire pañlér réunies, de la balance à la coupelle, leur féparation commenceroit à avoir lieu fans que je puffe craindre qu’elles n’y auroient pas été mifes

dans leur totalité. À 20 karats d'or, 3 karats d'argent & 1 karat de cuivre,

DES SCIENCES. 395 quantité ordinaire de la matière des effais, je joignis 48 karats du même argent pur, qui devoient fervir au départ /4): après avoir fait pafler à la coupelle ces 72 karats de matières, avec un gros & demi de plomb, j'obtins un bouton d’eflai qui ne peloit que 70 karats#. Si d'après l'ufage des Effayeurs, & en fuppofant le cuivre totalement enlevé, on défalque actuellement de ce produit les 48 karats d'argent que j'ai ajoutés à la matière de l’eflai, il ne reftera plus, pour repré- fenter l'or & l'argent qui étoient entrés dans cette matière, que 22 karats£f: mais on a vu qu'il y avoit été mis d’abord 20 karats du premier de ces métaux, & 3 karats du fecond; il réfulte donc ici une perte de ++, dont la plus grande partie, comme on Île reconnoîtra dans la fuite, retombe fur l'argent que la matière de l'effai contenoit,

Dans une autre expérience, les quantités d’or, d'argent & de cuivre étoient les mêmes que dans l'effai précédent, j'obtins un bouton un peu plus fort; il pefoit 70 karats À : mais j'éprouvai encore une perte de 7 Ce déchet des deux métaux eflentiels peut beaucoup varier, par plufieurs raifons dont le détail feroit ici fuperflu : avec des précautions & dans certaines circonftances, on peut parvenir à le rendre affez foible, comme ïl eft poflible aufli de le rendre très- confidérable, par des moyens qui, au premier coup-d'œil,

————————_—

(a) Le nombre des karats, lorfqu'il

de fa pefanteur en argent fin , alors, 5 RSR Ë s’agit de l’opération des eflais , eft

on dit qu’on lui a joint 48 karats de

toujours limité à celui de 24, qui annonce le titre le plus haut auquel on puiffe porter l'or, & en détermine la pureté ; maïs les Effayeurs font dans l’ufage d'employer ce terme de karat fans en borner le nombre à 24 , pour défigner la quantité de parties d'argent qu’ils ajoutent à Ja matière des eflais d’or , afin de la foumettre au départ : ainft, cette matière des effais étant toujours repré- fentée par le poids fixe de 24 karats, f elle exige qu’on lui aflocie le double

cet argent, ou 44 karats feulement, Îr contenant elle-même une certaine quantité de ce dernier métal , elle en a moins exigé pour être départie. Je me fuis conformé ici à leur langage; mais j’avertis , que le karat du poids

de femelle, fiétif à quelques égards,

eft réel à d’autres; qu'il pêèfe un grain jufte, poids de marc, & que par une loi précife , il doit être réglé fur un étalon que a Cour des Monnoïes a en dépôt.

Ddd i

VIT.° Expérience.

VIIL.S

Expérience,

396 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

paroiffent fans conféquence ; mais déchet, plus ou moins fort, aura toujours lieu tant qu'on ne fortira point, dans la méthode que j'expofe, du cercle des opérations auxquelles on s'eft borné.

Je dois avertir cependant, que cette propofition générale fouffre une exception, & qu'au lieu d’obferver, d’après cette méthode, une perte conftante fur le bouton d’effai, on peut y remarquer quelquefois une légère augmentation ; il eft poffible même qu'elle s'y trouve affez forte, s'il étoit entré beaucoup de cuivre dans la matière de l'eflai, & fi la dofe de plomb n'y avoit pas été proportionnée : mais ce furcroit de pefanteur n’a pour caufe qu’un vice dans l'opération ordi- naire, lequel, n'étant pas toujours bien marqué, peut échapper à l'attention d’un Effayeur. Je ne citerai qu'un exemple d'eflais en ce genre cette exception a lieu.

Après avoir formé un mélange de 20 karats d’or, de 2 Karats d'argent & de 2 karats de cuivre, j'y ajoutaï, pour le préparer au départ, 48 karats d'argent, & je fis pafler le total à la coupelle dans un gros & demi de plomb ; le bouton d’effai qui en réfulta, peloit 70 karats -Z. Prévenu que par la fouftraétion du cuivre, je n'aurois trouver dans ce bouton que 70 karats juftes, & même quelques trente-deuxièmes de moins fur ce dernier poids, j'examinai à la loupe la furface convexe de ce bouton ; j'y remarquai quelques taches noirâtres : je ne doutai point que l'affinage n'eût été encore moins complet dans cette circonftance, qu'il ne left c:mmu- nément dans les autres. Je fis le départ du bouton, j'en tirai ks 20 karats d’or qu’il contenoit, & qui, joints aux 48 karats d'argent qu'il falloit défalquer, me laïfsèrent 2 karats 35 pour le poids de fa portion d'aryent qui ctoit entrée dans la matière de l’effai: on a vu cependant que cette portion d'argent n'étoit que de 2 karats jufles, & on reconnoïit que les - d'excédant de poids obfervés fur le bouton, font abfolument étrangers aux deux métaux eflentiels qui devoient le compoler ; maïs on ne le reconnoît clairement, & on n'eft averti de l’examen fcrupuleux, que demande le bouton

DNEMNSWONCUUE NUCLENS, 397

au fortir de la coupelle, que par une connoïffance antérieure de la matière de l'effai, & par la néceflité l’on fe trouve de rechercher la caufe d’un fait auquel on ne s’attendoit pas.

Lorfque j'ai avancé comme un principe conftant, dans les Mémoires que j'ai donnés fur la partie des effais, qu'il n'y avoit de moyen certain, pour déterminer rigoureufement le titre vrai, la valeur intrinsèque des matières d’or & d’ar- gent, que celui de porter au dernier degré d’affinage les boutons d'eflais, fans craindre d'en laïfler introduire par-à une portion plus ou moins confidérable dans la coupelle pendant que la litharge s’y imbibe, de retirer enluite de cette même litharge revivifiée la partie d'or ou d'argent dont elle s'étoit enrichie, & de la réunir enfin au bouion prin- cipal, pour établir le vrai titre de fa matière qu'on a foumife à l’effaï; lors, dis-je, que j'ai établi ce principe, on a remarqué en général, que plus on emploie de plomb pour cette opé- ration, plus on a lieu de croire qu’elle eft complète, & plus aufli, d'un autre côté, il y a de la perte momentanée fur le bouton d’effai. Mais outre qu'il eft prouvé par l'expérience qu'en prodiguant le plomb, on n'obtient guère plus d'effet qu'en doublant les dofes prefcrites par le règlement, je fuis certain qu'en fe bornant aux dofes ordinaires de plomb, mais en les mettant dans la coupelle à plufieurs reprifes, on parvient à un affinage des matières aufli parfait, en perdant beaucoup jen conviens, fur le bouton d’effai, par une fuite néceflaire de cette opération forcée, que fi on eût employé le double de ces mêmes dofes prefcrites, en le mettant tout-à-la-fois dans la coupelle, fuivant lufage de tous les Effayeurs.

C’eit en effet dans le moment le bouton commence à fe fixer fur le bäflin de la coupelle, qu'il eft difpolé à retenir quelque portion d’alliage; & c’eft alors que deux ou trois petites quantités de plomb, miles de nouveau & l’une après l'autre dans la coupelle, remettent le bouton d’eflai en fufion, s'il n'y étoit plus, rétabliffent à plufieurs reprifes la circulation de la matière, & laifilent enfin un bouton dont l'éclat & la forme bien convexe annoncent la pureté,

IX.°

Expérience.

398 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

Ce principe dont on va voir la certitude, n'a réglé dans toutes Îes expériences dont j'ai encore à rendre compte, & notamment dans celle dont il va être queftion: j'en donnerai tous les détails, par la raïfon que fi elle étoit très-délicate en elle-même, & a exigé de ma part des opérations pénibles & fujettes à beaucoup d’accidens, elle m'a conduit, par le fuccès qu'elle a eu, au réfultat concluant que j'en elpérois.

Je crois cependant devoir Îa faire précéder par un dernier rélultat de {a feptième expérience que j'ai rapportée plus haut. On fe rappelle que j'y ai fait obferver une perte de # fur Je bouton d'effai qui en étoit provenu : après avoir revivifié la litharge dans laquelle ce bouton avoit pañlé, après l'avoir fait pafler elle-même en nature de plomb à la coupelle, j'en obtins un globule d'argent qui peloit ++, & alloit au- delà, comme on voit, du déchet que j'avois d’abord reconnu ; ce globule & le bouton principal, du poids de 70 karats 37, formoient donc un total de 71 karats 2, & donnoïent cette fraction en excédant de poids, puifque For & l'argent employés dans cette expérience ne peloient rigoureufement que 71 karats. Ce furcroït de pefanteur pouvoit bien être attribué avec fondement à quelque portion de cuivre que le bouton principal auroit encore retenue ; mais j'avois de a peine à concevoir qu'il füt totalement à cette caufe, & Je ne me trompois pas dans le doute qui m'occupoit : ce fut alors que je mis une forte d'opiniätreté dans mon travail, & que je pouffai très-loin l'expérience qui fuit.

H y entra, comme dans la feptième, 20 karats d’or, 3 Karats d'argent & 1 karat de cuivre, pour la matière de l'effai ; jy ajoutai 48 karats d'argent que devoit exiger l'opération du départ : j'employai d'abord, pour l'affmage de ces trois métaux réunis, 2 gros + de plomb, mais en les mettant à trois reprifes dans la coupelle , & après que lune des trois parties de ce métal s’y étoit imbibée ; le bouton que j'obtins de cette première épreuve pefoit 70 karats??. Je fis la réduétion de la coupelle qui me l'avoit fourni, & je retirai du plomb qui en provint, un

i

PNESSUASE CUELE, :N2 CE. S, 399

globule d'argent du poids de #7; j'eus par conféquent en excédant de poids fur la totalité des deux métaux efentiels que j'avois employés.

Je ne fis ufage, pour la feconde épreuve, que de 2 gros de plomb mis également à trois repriles dans la coupelle ; le bouton principal qui y pafla feul éprouva de nouveau une perte, & delcendit à 69 karats #7; la litharge revivifiée de cette coupelle reflitua 4 d'argent, lefquels réunis dans la balance au bouton d’efflai & au premier globule, donnè- rent un total de 71 karats À » & conféquemment encore un excédant de poids que cette fraftion annoncçoit.

J'employai, pour la troifième épreuve, 2 gros+ de plomb,

& à trois repriles ; le bouton principal en fortit encore plus foible, comme on fent bien, & ne pefoit plus que 69 karats Æ: je tirai de la coupelle qui avoit fervi à cette épreuve À d'argent, & par le poids de ce bouton, joint aux trois globules , qui étoit de 71 Karats, je reconnus la quantité jufte d'or & d’argent qui étoit entrée dans la matière de l’effai : mais, fi j'avois obtenu cette quantité précife, je ne l'avois pas, comme on le verra bientôt, dans toute la pureté qui s'y étoit trouvée primitivement, . Deux gros de plomb feulement, & mis toujours à trois teprifes dans la coupelle, fervirent pour la quatrième épreuve: le bouton principal y fut réduit au poids de 68 karats 22 ; la Jitharge dans laquelle il avoit pañlé reftitua + d'argent, ‘& par la réunion de ce bouton d’eflai avec les quatre globules qui lui appartenoient, il réfulta un poids d: 7o karats £?, & l'apparence: en même temps d'un déchet réel fur les deux métaux eflentiels.

Je me bornai encore à 2 gros de plomb , & je me contentai de les mettre, à deux repriles, dans la coupelle, pour la cinquième épreuve: {> bouton principal y perdit un peu moins de fon poids que dans les précédentes, comme il étoit naturel que cela arrivât, & ne defcendit qu'à 67 karats +; je retirai de la coupelle il avoit fubi cetie épreuve , un nouveau globule d'argent du poids de 5+,

400 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

& je vis, par la réunion de celui-ci & des quatre autres avec le bouton principal, que leur pefanteur totale étoit de 70 karats +.

J'employai jufqu'à 3 gros de plomb, & je les mis dans la coupelle, jufqu'à cinq reprifes, pour la fixième épreuve ; auffi le bouton principal y éprouva-t-il une perte affez forte ; il ne pefoit plus, au {ortir de la coupelle, que 66 karats +, & avoit foufiert un déchet de plus d’un Karat ; Ja litharge revivifiée qui réfulta de ces 3 gros de plomb, ne me rendit cependant que +; & le poids, tant de fix globules d'argent que du bouton principal, n'alla qu'à 70 karats SE.

La feptième épreuve ne roula, à l'égard de la quantité de

lomb, que fur 2 gros mis dans la coupelle à trois reprifes ; elle ne fit defcendre le bouton d’effai qu'à 66 karats#£, c'eft- à-dire à 2 de moins qu'il ne pefoit au fortir de l'épreuve précédente, tandis que la litharge revivifiée, qui dépendoit de celle-ci, me reftitua 5, c'efl-à-dire #2 de plus que le bouton d’eflai n’avoit perdu. Cet excédant de poids me furprit ; il fortoit de l'ordre des faits que j'avois conftamment reconnus; il ne pouvoit pas être rejeté fur quelque parcelle de cuivre , que le bouton auroit pu retenir, après tant & de fi violentes épreuves, & il ne me permettoit encore que d’entrevoir la caufe à laquelle il falloit l'attribuer : ainfr, en adoptant Îe réfultat de cette feptième épreuve , je trouvai que le poids tant du bouton principal que des fept globules d'argent, qui en faifoient partie, alloit à 71 karats £, un peu au-delà par conféquent du poids de l'or & de l'argent que j'avois employés.

Les chofes commencèrent à fe remettre dans l’ordre à la huitième épreuve: j'y employai également 2 gros de plomb & à trois reprifes; le bouton d'effai ne peloit plus au fortir de la coupelle que 65 karats #; la litharge dans laquelle il avoit paflé, reflitua 4; & de la réunion des huit globules avec le bouton principal, refulta le poids jufte de 7 1 karats.

Je vis fubfifter ce même poids de 71 Karats à une dif- férence près très-légère, dans une neuvième épreuve que je

5

DES SCciENCES. 401

fis fubir à ce bouton d'effai, & pour laquelle en me bornant à 2 gros de plomb, je les mis dans la coupelle en une feule fois; le nouveau bouton que j'en retirai ne fe trouva réduit quà 65 karats 2+, par la raïfon dont j'ai averti, qu'il n'é- prouva pas l’action du plomb à plufieurs reprifes ; la coupelle qui avoit fervi dans cette épreuve, reftitua de fon côté 5 & j'obtins à très-peu de chofe près, comme je l'ai dit, le poids de 71 karats, des neuf globules réunis avec 1e bouton principal, ,

: Quoiqu'on püt regarder ce bouton d'effai comme à l'abri de tout déchet, après les opérations violentes & long-temps foutenues que je viens de rapporter, Je crus cependant devoir le foumettre à une dixième épreuve, & Îa lui faire fubir dans des vues, de ma part, dont je ne m'étois pas d’abord occupé, & qui tendoient à {a rendre plus décifive; mais n'y ayant été détrminé que par les lumières que j'acquis poftérieuremenñt aux autres épreuves dont l'Académie vient d'entendre le détail, il me paroïît plus naturel, avant que de parler de cette dixième épreuve, de préfenter d’abord les faits qui, en m'inftruifant mieux que je ne l'étois, m'ont obligé de revenir fur une fuite d'opérations que j'avois con- fidérées trop tôt comme abfolument terminées.

Il eft affez ordinaire que des faits qu'on eft parvenu à bien connoître, mettent fur {a voie pour en conftater d’autres du même ordre, & fi ce n’eft pas dans le deflein d'établir une conformité entreux, c'eft au moins pour montier les différences qui les caradérifent, en avertiffant à propos du fuccès des moyens que ces faits antérieurs ont donné lieu d'employer, & qui peuvent convenir à [a recherche des autres faits dont on eft occupé.

If eft certain que lorfqu'on fait paffer à la coupelle, dans du plomb, une quantité déterminée d'argent parfaitement épuré, le bouton qui en réfulte eft toujours moins pefant que la portion de matière qui avoit été prife pour l'eflai, & que ce déchet, conftant en lui-même, devient plus ou moins confidérable fuivant Ia dofe de plomb qu'on a employée

Men, 1776, Eee

Page 42 Ü

frantes,

402 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

en une feule fois, ou, comme je l'ai dit plus haut, fuivanit le nombre de reprifes auquel on s’eft affujetti pour diftribuer une quantité médiocre de ce métal dans le cours de l'opération.

Il neft pas douteux d’un autre côté, que fi on retire de la litharge revivifiée, dans laquelle à pañlé ce bouton, la par- celle d'argent dont elle s’étoit chargée, on obfervera que de la réunion de ce globule plus moins confdérable avec le bouton principal, il réfulte un poids un peu plus fort que ne l’étoit celui de la matière mile d’abord en expérience. Je ne rappellerai point ici les détails que j'ai donnés à ce fujet, dans un Mémoire qui fait partie de céux de l'Académie pou l'année 1763; on y peut voir & Îa caufe à laquelle j'at- tribue cette augmentation de poids étrangère à l'argent, & le moyen afluré de la faire difparoître fans porter aucune atteinte au poids réel de ce métal.

Un fait abfolument contraire à la première vérité que je viens d'établir en parlant de l'argent fin, a lieud’une manière aufli conftante lorfqu’il s'agit de For- porté également au dernier point de pureté: fi en eflet on fait pafler à la cou- pelle, & dans telle quantité de plomb qu'on voudra, une portion bien déterminée de ce précieux métal, & qu’enfuite on pèle le bouton qui en proviendra, on le trouvera toujours d'un poids fupérieur à celui de la matière de l'eflai; & ce furcroit de pelanteur paroîtra d'autant plus furprenant, que le bouton aura un très-grand éclat, & femblera peut-être plus pur aux yeux que la matière, toute belle qu'elle eft, d'où ce bouton fera réfulté.

J'avois reconnu depuis long-temps cet eflet particulier dans un effai d’or fin feul ; mais je ne l’avois pas fuivi: ce métal, dans un état fi parfait, n’avoit rien à acquérir qui püt en relever le prix, & il ne me paroifloit qu'être expolé, par l’action de la litharge, à perdre quelque chofe de fa matière propre; je ne voyois pas encore les lumières que j'en pourrofs tirer pour toutes les expériences dont je rends compte aujourd’hui, For eft employé d’abord dans toute fa pureté & il joue le rôle principal. Je me déterminai donc à

DES SC TE N°C €! Si 403

conflater en premier lieu l'augmentation de poids qui fe trouvoit fur l'or fin, lorfqu'il avoit pañié feul à la coupelle dans une quantité plus ou moins confidérable de plomb; & je variai aflez ces nouvelles épreuves, pour qu'il ne me reftät aucun doute fur la réalité & l'étendue ordinaire de cette augmentation de poids.

Je me bornai, pour la première de ces épreuves, à 24 karats d'or fin, que je fis pafler à la coupelle dans un gros de plomb; le bouton qui en provient peloit 25 karats Z: une augmentation de poids aufli confidérable m'étonna; mais en examinant ce bouton, je vis qu'il avoit, à la vérité, une belle couleur d'or, maïs non ce poli brillant qui, formé de lui-même, femble annoncer la pureté parfaite du métal. Je procurai bientôt à ce bouton l'éclat dont il manquoit, en le faifant pafler de nouveau dans un autre gros de plomb; il perdit 1 karat =, ou à peu-près, par cette feconde opération, & fe trouva réduit à 24 karats +: voilà toujours un excédant de poids, & ce bouton d’effai cependant ne contient rien en apparence qui lui foit étranger.

Je réitérai cette expérience fur une égale quantité d’or fin, & en employant auffi un gros de plomb ; le bouton que j'obtins avoit tout l'éclat du dernier, & comme lui # au-delà des 24 karats que j'avois employés.

Defirant de connoître fr, en méme temps que ce furcroît de pefanteur fe maintiendroit conftamment dans l'or fin, après avoir paflé à la coupelle, il s'y conferveroit plus ou moins fort, à mefure que je varierois les quantités de ce métal auxquelles je ferois fubir cette épreuve, je mis d’abord en expérience un gros ou 72 karats effedifs d’or fin, avec quatre gros de plomb; je dis 72 karats effectifs, parce qu'il eft très- ordinaire aux Eflayeurs de doubler & même de quadrupler quelquefois la valeur fiétive des poids de femelle dont ïls fe fervent, de manière que fi on ne leur fournit que 12 grains d'or pour un effai, lefquels répondent au fecond poids de leur femelle, numéroté 12 karats, ils le font valoir idéalement 24 karats, fauf de leur part, à doubler la valeur

- Eee ij

x: L Expérience.

XIE Expériences

XI Expérience.

XI IE.S

Expérience.

XIV.

Expérience.

34/05

Expérience.

X VI.

Expérience.

XINETEE

Expérience.

404 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

des diminuütions de ce poids qu'ils feront dans le cas d'em- ployer pour conflater à la balance le titre des douze grains d’or qu'ils auront eflayés. J'ai fuivi cet ufage dans les expé- riences que j'ai déjà rapportées ; il n’entraine en eflet aucun inconvénient, quand on a des balances auffi fenfibles qu’e- xactes , & il m'a épargné d’ailleurs beaucoup de travail fur le grand nombre de coupelles, dont j'ai fait la réduction pour en extraire l'or & l'argent qu'elles tenoient recelés : mais dans cette occafion-ci, J'ai employé un gros réel; & comme chaque karat de la femelle établie par la loi répond jufte à un grain, poids de marc, j'ai cru qu'il conviendroit, pour ne pas m'écarter du langage des Effayeurs, de repréfenter ce gros par 72 karats.

Je le fis donc paffer à la coupelle, comme je l'ai dit, dans 4 gros de plomb; le bouton qui en provint peloit 72 karats À; l’excédant de poids fur ce bouton étoit par con- féquent de plus d’un demi-karat: on verra dans a fuite qu'il devoit être porté plus haut, à caufe de la petite portion d'or que la litharge avoit entraînée.

L'excédant de poids ne füt que de + dans une autre expérience, j'avois employé également 72 karats d'or & 4 gros de plomb.

48 karats d’or paflés dans 2 grost, 12 grains de plomb, dofe proportionnée à celle de 4 gros que j'avois employée pour 72 karats, me donnèrent un bouton qui avoit en augmentation de poids +.

Elle fe trouva de 5 fur 36 karats d'or , avec 2 gros de plomb.

Et de # feulement fur 24 karats, pour lefquels Ia dofe de plomb proportionnelle fut d’un gros 24 grains.

De ces cinq dernières expériences, fi on écarte la première à laquelle j'aurai lieu de revenir, on verra que l'augmentation de poids, fans fuivre une progreflion bien exacte, eft plus forte relativement à la plus grande quantité d’or employée, & que ce furcroit de pefanteur, s’il ne va qu'à # fur 24

Karats d’or, eft d'à-peu-près Æ fur 36 karats, & d'environ

DE SMS UC YAIE NICE 48 405

3 fur 72 karats; mais cette augmentation de poids ne tenant certainement ni à la parcelle d'argent que contient le plomb dont j'ai fait ufage, ni au merveilleux qui pourroit fe préfenter à l'efprit fur une augmentation de la matière même de for, il faut néceffairement rejeter fur une caufe accidentelle, & le furcroît de pefanteur qui a lieu ici d’une manière conftante, & l'inégalité qu'on y remarque, quoiqu'il paroïfle aflez pro- portionnel à la quantité de matière fur laquelle on l’ebferve.

Une des principales raifons qui me détermina à faire fur l'or fn feul les expériences variées dont je ne viens d’expoler qu'une partie, ce fut parce que je foupçonnai d’abord que le cuivre qui entroit dans la matière de mes effais ne fe difli- poit pas en total dans l'opération de fa coupelle ; que l'or avec lequel il fe trouvoit intimément mêlé, le défendoit un peu de l’action de fa litharge, & que laugmentation de poids pouvoit être düe à quelque portion de cuivre que l'or auroit recelée. Je favois en effet qu'il eft difficile de dépouiller complètement l'or du cuivre par la voie de la coupelle, & que la difiiculté augmente lorfqu'une grande quantité de ce dernier métal réduit l'or à un titre très-bas /b).

Je n'avois donc pas de moyen plus für, pour détruire mes foupçons, que de bannir le cuivre de quelques expériences, & d'examiner fi malgré cela l'excédant de poids fubfifteroit.

(b) Voici deux exemples de la difficulté qu’on éprouve à féparer le cuivre de l'or, lors même que le premier de ces métaux ne fe trouve joint au fecond qu'en petite quantité. J'ai fait pañler à la coupelle, dans un gros de plomb que jy ai mis en une feule fois , 11 grains d’or fin repréfentés par 22 karais , & un grain de cuivre repréfenté par 2 karats; le bouton d’effai qui en provint n’étoit pas net, auffi pefoit- il 22 karatsZZ, & annonçoit-il, par cet excédant de poids étranger à l'or qu'il contenoïit encore, plus d’un quart de la portion de cuivre qui étoit entrée dans ja matière de l’eflai,

J'ai répété cette expérience fur une égale quantité d’or & de cuivre, mais en employant 2 gros de plomb, & en les mettant dans la coupelle à trois reprifes ; j'obtins, dans cette feconde expérience, un bouton aflez beau, mais fans éclat; fon poids étoit de 22 karats 2, c’eft-à-dire de + au-delà de l’or fn employé; excédant que j’aurois reconnu encore plus marqué fi j’avois extrait de la coupelle & joint au poids du bouton, la parcelle d’or que la litharge avoit entrainée.

Dans la première de ces deux expériences , j’avois employé un gros de plomb, quantité fix fois plus confr-

XVIIL.S

Expérience.

XIX.< Expérience.

406 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

Les cinq dernières expériences prouvent évidemment qu'il faut. remonter à une autre caufe que celle de la préfence du cuivre pour donner une explication fatisfaifante de l’augmen- tation de poids. Quoïque je ne pufle plus douter qu'elle ne fût relative qu’à l'or feul, je voulus cependant examiner fi ce métal, joint au double de fon poids en argent pur, & porté par-là à une affez grande extenfion, fe maintiendroit dans le furcroït de pefanteur qu'il m’avoit toujours annoncé lorfqu'il étoit feul, & très-rapproché néceffairement dans fes parties propres & parfaitement homogènes.

Je fis en conféquence paffer à la coupelle, dans un gros de plomb que j'y mis en une feule fois, 20 karats d’or & s2 karats d'argent ; le bouton que j'en retirai ne pefoit que 71 karats SE: par l'action de a litharge qui s’étoit portée principalement fur l'argent, je perdis 4; mais cette même litharge me reftitua bientôt ce qu’elle avoit enlevé, & je trouvai dans Îe globule d’argent qu'elle me rendit un peu plus de 7, & par conféquent une légère augmentation fur le poids total de l'or & de argent que j'avois employé.

Je répétai cette expérience, mais en doublant {a dofe du plomb , & en le mettant à trois reprifes dans la coupelle ; alors j’éprouvai, comme je m'y attendois, une perte plus confidérable fur le bouton d’eflai; il fe trouva réduit à 7x

dérable que la matière totale de l’eflai, & foixante-douze fois plus que la portion de cuivre qui y étoit entrée; cette quantité de plomb auroit été fuffifante, d’après le règlement, pour affiner de l’argent chargé d’un dou- zièmed’alliage, & on a vu combien elle en a laïffé fubfifter dans l’or, quoique Valliage n’y fût qu'au même degré. On a remarquer encore que, dans Ja feconde expérience, une dofe double de plomb & diftribuée dans la coupelle pendant l'opération , de manière à produire le plus grand effet fur V’alliage , ne paroît pas encore lavoir enlevé totalement, & n’a eu

plus de fuccès pour épurer l’or qu’aux dépens même de ce précieux métal : peut-être parviendroit-on enfin à dépouiller l’or du cuivre par la voie de la coupelle , & en fuivant Ja méthode que j’ai indiquée, de n’em- ployer le plomb que par parties, à mefure que le cuivre fe difiperoit ; maïs cet avantage ne pourroir être recherché qu’autant qu’on feroit für que l'or n’auroit que le cuivre pour alliage; car fi argent en faifoit partie, on manqueroit fon but, & la voie du départ feroit la feule qui pourroit réuflir.

D'EYS, (SC 1'E N:CE-S. 407

karats 2£; mais ayant retiré de la litharge un globule d’ar- gent qui peloit +, j'eus fur le poids total un excédant de 2, & une nouvelle preuve que cette particularité a fa caufe efentielle dans la portion d'or qui fait partie de la matière d’un effai.

: On m'objectera peut-être avec quelque fondement, que, d’après mes propres obfervations, confignées dans un de mes Mémoires que j'ai déjà cité, l'argent pur qui a pañlé à la coupelle annonce une légère augmentation de poids, & que par conféquent étant mêlé avec l'or, il peut contribuer, comme ce métal-ci, au furcroit de pefanteur qu'on obferve dans les deux métaux réunis, & que je n’attribue néanmoins effentiellement qu’à l'or feul.

Il eft vrai que lorfqu'on fait paffer de l'argent pur à la coupelle, dans quelque quantité de plomb qu'on veuille, le bouton d’eflai qui en rélulte étant joint au globule d'argent que la litharge à reftitué, pèle un peu plus que la portion de matière mife d’abord en expérience; mais outre que cet excédant de poids eft très-foible, en comparaifon de celui qu'on remarque fur l'or fin, la caufe de cet excédant s'an- nonce dans les boutons d'argent feul, pour peu qu'on s’y rende attentif; leur partie convexe eft nette à la vérité & très-brillante ; mais le deflous de ces mêmes boutons qui étoit appliqué fur le fond du baflin des coupelles , eft taché d'un jaune clair, & avertit que quelque chofe d’étranger y refte encore adhérent. Il n'en eft pas de même des boutons d'or fin ou de ceux qui font compofés d’or & d'argent purs; on a beau les examiner, on n'y remarque rien d'étranger à ces deux métaux lorfque l'opération de la coupelle a parfai- tement réufli ; la partie convexe des uns & des autres, & fur-tout des boutons d’or fin, a le plus grand éclat, & tandis que le deflous de ces mêmes boutons d’or pur a la riche couleur qui caractérife ce métal privé du poli, le deflous des boutons d'argent pur, l'or n'entre qu’en partie, eft d’un blanc mat, & laiffe à la balance feule à décider fi quelque fubftance étrangère fait corps avec ces boutons.

6 3 Expérience,

408 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

Aïnfi l'on juge que, dans la fuppofition même l'argent pur mélé avec de l'or, conferveroit la difpofition à recevoir un léger furcroit de pefanteur par l'opération de la coupelle, cette augmentation de poids fera toujours plus relative à l'or qu'à l'argent, & aura une caufe plus voilée dans le premier de ces métaux que dans le fecond : loin de la chercher en eflet dans quelque parcelle de cuivre qui auroit échappé à l'action de la litharge, comme je l'ai foupçonné d’abord, j'aurois remonté à cette caufe fimple, fr quelque chofe d’ex- térieur m'en eùt averti dans les effais d’or fin, & fitout, au contraire, n’eût pas contribué à me faire regarder les produits qui en réfultoient comme réduits à leur matière propre & revenus à toute leur pureté primitive.

Toutes mes vues fe tournèrent donc du côté des moyens de faire perdre aux boutons d’or fin l'excédant de poids plus ou moins confidérable que j'y obfervois, & à le leur enlever, fans que la matière précieufe éprouvât la moindre altération.

I me parut convenable cependant, avant que d'y avoir recours, de traiter au moins une fois, par la voie du départ, quelque bouton d'or fin qui eût un excédant de poids. Je choifis, pour cette opération, celui dont j'ai parlé dans la dixième & la onzième expérience, lequel n'étant primitive- ment que de 24 karats juftes, s'étoit trouvé de 25 karats 7) après avoir paflé à la coupelle dans un gros de plomb, & ne contenoit plus, fuivant la onzième expérience, que # d’ex- cédant de poids , après une feconde épreuve dans une égale quantité de plomb : ce n’eft pas certainement que j'eufle la moindre idée d'une augmentation de la matière même de lor, mais il falloit que cette opération füt faite, & qu'elle diflipât toute apparence même de tranfmutation.

Ce bouton, du poids de 24 karats €, fut donc pañlé à la coupelle dans un gros & demi de plomb, avec la quantité d'argent pur qu'il exigeoit; le nouveau bouton ayant été laminé, départi & recuit, donna un cornet d’or qui ne pefoit plus que 23 karats 52; ainfi toute l'augmentation de poids

difparut,

DreS1S)0C, LE NC Es. 409 difparut; & le bouton d’or fin fembla encore avoir perdu 2

fur fon poids réel; mais fa litharge, dans laquelle ce bouton avoit paiié d’abord, me reftitua ces 37, & un peu au-delà, parce qu'elle me rendit en même temps la particule d'argent que les 2 gros de plomb contenoient.

Je viens actuellement aux moyens, moins décififs il eft vrai que celui du départ, mais toujours concluans, que je mis en ufage pour faire évanouir cette augmentation de poids.

Un fort recuit & long-temps foutenu que je fis éprouver dans la moufle à quelques boutons d’or fin, & notamment à celui de la quinzième expérience, qui peloit 48 karats me) leur fit perdre une partie de ce furcroit de pefanteur , mais ne fut jamais capable de le difliper en total; j'avois aplati ces boutons , afin que le recuit pouffé jufqu’au blanc eût un effet plus étendu ; la furface de ces petites plaques d’or avoit, au {ortir de la moufle, la belle couleur matte de l'or fin qu'on a fait rougir à un feu vif & capable de le mettre en fufion, {1 le métal y reftoit long-temps expolé; mais après avoir rompu une de ces plaques, en la pliant à plufeurs reprifes dans les deux fens oppolés, je m'aperçus , à la loupe, que la mie du métal n’étoit pas nette, & confervoit encore quelque chofe d'étranger aux parties propres de l'or.

Je foumis à un nouveau recuit cette petite plaque d’or divilée; la mie du métal me parut nette au fortir de Îa moufle, & avoir repris la belle couleur d’un Jaune mat qui devoit la caractérifer.

Je n'attendis donc pas du fimple recuit fa diffipation totale du furcroit de pefanteur dans les boutons d’or fin , dans ceux qui étoient compolés d’or & d'argent, & je ne comptai que fur une fufion complette de ces mêmes boutons pour parvenir à ce but; mais cette opération demardoit des ména- gemens, & plus d'attention encore pour ne rien perdre des parties propres de ces deux métaux, que pour n'y rien laifler de celles qui ne {eur appartenoient pas.

N'efpérant pas d’abord que je puffe obtenir Ia fufion de l'or fin dans le fourneau d’eflai, je ne cherchai à la produire

Mém. 1776, Ff£

>, 2,4 Expérience,

XXII.e Expérience.

410 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

que par le moyen du feu de forge, & à l'aide d’un bon foufflet. Je choifis pour cette expérience un bouton d’or fin, dont le poids primitif étoit de 36 karats juftes, & qui, après avoir paflé à la coupelle, dans 2 gros de plomb, avoit confervé 5 de karat en furcroït de pefanteur. Je plaçaï ce bouton dans une coupelle neuve, en obfervant de ly mettre de façon que fa partie convexe füt appliquée fur e fond du baflin de fa coupelle, & sy maintint jufqu'au moment de Ja fufion ; l'incertitude j'aurois pu être s’il auroit été réel- lement fondu, avant que je l'eufle retiré de la coupelle, puifque je ne devois le voir que refroidi, m’engagea à prendre cette précaution; je couvris ce bouton d’une autre coupelle neuve, & je plaçai enfuite ce petit appareïl dans un creufet d'Allemagne, dont le fond proportionné à la coupelle que j'avois un peu arrondie en deflous la maintenoit folidement. Je couvris ce creufét, & après l'avoir laiflé rougir doucement entre des charbons déjà allumés, je pouffai le feu; lorfque je crus qu'il avoit été affez vif pour que Por eût été bien fondu, & eût pu même éprouver ces mouvemens légers de circu- lation qu'une grande chaleur lui donne, je retirai le creufet du feu; le couvercle y étoit adhérent, & m'annonça par-là que le degré de chaleur que l'or y avoit reçu, étoit au moins fuffifant pour les vues particulières qui m'occupoient. Je n'en aperçus encore mieux, en examinant e bouton de cette expé- rience; il étoit plus arrondi que dans le moment je l'avois mis dans la coupelle; ce rapprochement plus intime des parties devenoit une preuve, & de la pureté de la matière, & de la fufion complette je l'avois portée.

Je confidérai attentivement, à l'aide d’une forte loupe, le baflin de {a éoupelle d’où ce bouton avoit été retiré, & celui de la coupelle qui lui avoit fervi comme d’une efpèce de dôme pour le tenir à couvert; je n'y remarquai aucune parti- cule d’or ; j'obfervai feulement qu'il y avoit quelques taches légères fur le baflin de la coupelle, le bouton avoit été fondu ; & j'ai eu lieu dans la fuite de faire la même obfer- vation dans les épreuves du genre de celle que je rapporte,

M MSAISICRIE res 411

Le bouton dont il s’agit ici ne peloit plus, après cette opé- ration, que 35 karats #7; c'eft-à-dire, qu'il avoit perdu non-feulement les 25 d’excédant de poids que j'ai fait remarquer plus haut, mais encore + de karat fur la matière même de l'or; mais ayant retiré de la litharge, le bouton avoit paffé en premier lieu , un petit giobule d'or tenant argent du poids de -k%, j'ai eu par-là, & les -Ÿ- qui man- quoient au bouton, pour que fon poids primitif füt complet, & -+ au-delà qui n'étoit qu'à la parcelle d'argent, con- tenue danses 2 gros de plomb que j'avois employés pour l'expérience dont il s’agit ici.

Je la répétai fur une quantité pareille d'or fin, qui fut paflée également dans 2 gros de plomb; le bouton qui en réfulta, pefoit 36 karats 2%, & avoit par conféquent. cette fraction de karat pour excédant de poids; je lui fis d'abord éprouver une perte de -À= par un fimple recuit ; placé enfuite entre deux coupelles dans un creufet, & mis de nouveau en fufion, au feu de forge, comme celui dont je viens de parler, il perdit encore =; c'eft-à-dire , += au-delà du poids réel de For; mais un petit globule d'or tenant argent, reftitué par la litharge, remplaça bientôt cette perte momentanée de -— ; il contenoït d'ailleurs la particule d'argent que la litharge avoit abandonnée; & en mème temps qu’il fervoit à compléter les 36 karats d'or fin qui avoient fait la matière de l'effai, il avertifloit, comme dans l'expérience précédente , d’un excédant de poids en argent, prefque inappréciable , il eft vrai, mais aflez réel cependant pour donner de la pâleur au petit globule d’or.

Quoique j'euffe réufli, pour mes vues particulières, à fondre les boutons d’or fin au feu d’une forge, & avec les précautions que j'ai marquées, je defirois cependant que cette opération devint plus fimple en elle-même, fans rien perdre de fon exactitude; je regardois fur-tout comme fatisfaifant, à quelques égards, qu'on püt être fpectateur de l'état du bouton dans la coupelle, {oit avant qu'il füt fondu, foit pendant qu'il feroit en bain & éprouveroit de légers mouvemens, foit enfin

Fff j

XXII. Expérience,

412 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

lorfqu'il feroit fixé fur le baflin de la coupelle, par une dimis nution accidentelle ou prévue de la grande chaleur qui le tenoit en fufion. J'aurois efpéré en vain cet avantage des fourneaux d’effai ordinaires, & reftreints à la forme fimple qu'on leur a donnée; le degré de chaleur qu'ils procurent eft modéré, mais il fufht pour les opérations auxquelles on s'y borne ; la chaleur pourroit même nuire quelquefois à ces opérations, fi elle étoit trop violente, par une difpofition conftante des fourneaux, & f1 les Eflayeurs ne pouvoient pas la régler à leur volonté. Mais pour des opérations telles que je les projetois, & fur-tout pour la fufion de l'or fin, au milieu d'une moufle d’une affez grande capacité, & dans une coupelle très-éloignée néceflairement des charbons em- brâfés, par la place qu'elle y occupe, il faloit que le fourneau d’effai reçût des augmentations qui le rapprochaflent de la forme des fourneaux à vent les plus actifs, & qu'il püt pro- duire au moins autant d'effet que ceux-ci.

Ayant reconnu depuis Jong-temps qu'on pouvoit tirer un parti utile du fourneau deftiné aux eflais, pour des opérations de ce genre, qui en fortant de l’ordre commun fervent fouvent à éclairer pour celles qui ne s'en écartent pas, j'ai toujours cherché, dans les différens Laboratoires que j'ai eus, à pro- fiter de leur difpofition pour rendre, à mon gré, un fourneau d’effai très-actif, ou pour y maintenir la chaleur dans une action moderée, lorfque je le jugeois à propos. Celui dont je fais ufage aujourd’hui à la Monnoie, me donne ce double avantage par des moyens différens que j'ai fous la main, & qui, en me laiffant la liberté de pañler tout d’un coup d'une extrémité à l'autre pour la chaleur, me rendent en même temps le maître, ou de la diminuer peu-à-peu , ou de l'aug- menter par degrés. L

Le point eflentiel pour un fourneau à vent, comme je l'ai déja dit dans un de mes Mémoires, confifte à tirer Fair d'un autre endroit que celui le fourneau eft fitué, & à Ôter toute communication entre ces deux endroits Jorfque le fourneau eft en action ; il eft avantageux aufli, pour qu'elle

pes SCcTENCESs. 413 foit plus vive, qu'il puiffe s'établir un courant d'air confidé- rable dans l'endroit féparé du fourneau; & que la ventoufe , qui fait feule la communication entre le cendrier de ce four- neau & cet endroit féparé, foit le plus près qu'il eft poflible, par fon ouverture la moins large, de la partie inférieure du fourneau.

C'eft fur ce principe qu'il feroit fuperflu de développer ici, que j'ai fait au fourneau d'eflai quelques additions qui en font indépendantes, & dont on peut même ne profiter qu'autant qu'on le veut.

Le mur qui fépare mon Laboratoire d’une autre pièce qui en dépend, a deux pieds d'épaiffeur; on y a adoflé une che- minée aflez large pour recevoir les vapeurs d’un fourneau de fufon ordinaire, celles du feu d'une forge, & enfin celles qu'un ou deux fourneaux d’effais pourroient donner ; un vafte manteau couvre la totalité, & règne en même temps au-deflus d’une table en fer fondu, à hauteur d'appui fur laquelle porte ce qui dépend de la forge, & repole le fourneau d’effai. Vis-à-vis de l'endroit ce fourneau ef placé, j'ai fait percer le mur, en donnant un pied quarré à la plus grande ouyer- ture qui eft du côté de la pièce féparée du Laboratoire, & cinq pouces feulement à la plus petite ouverture qui eft du côté du fourneau; en face de cellesci, & fur la table de fer dont j'ai parlé, s'élève une petite enceinte en briques, dont la hauteur eft de 7 à 8 pouces, & la largeur plus grande que celle de la bafe du fourneau d’effai; le vide intérieur de cette enceinte répond, pour fes dimenfions, à l'ouverture la moins large de la ventoufe, & n'en eft, pour ainfi dire, que la continuation; le fond du cendrier des fourneaux d’effais ordinaires n’eft point ouvert; le charbon s’y confomme fur les cendres qui s'y trouvent accumulées; j'ai pratiqué au cendrier du mien, une ouverture de $ pouces en quarré, & garnie d'une grille de fer. L’enceinte de briques, dont il vient d’être queftion, étant à jour dans fa partie fupérieure, & du côté feulement de la petite ouverture dela ventoufe, & fa furface étant bien plane & de niveau, elle fe trouve

Voyez l'explicas tion des figures,

PLANCHE

PLANCHES I & LIL,

PLANCHE JI{,

giæ Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

propre à recevoir le fourneau d’effai dont le fond garni de fa grille répond exaélement à la partie vide de l'enceinte de: briques, & a, par-là, avec la ventoufe une communication directe. Mais avant que de l'y établir, j'ai fait placer fur l'enceinte de briques, un chaffis de fer qui a 3 à 4 lignes- d’épaifleur, & toute la largeur de la bafe du fourneau; ce chaffis a aufi une ouverture dans fon milieu de s pouces en quarré; on y a pratiqué des rainures, le long de deux des côtés intérieurs de cette même ouverture, à la faveur def- quelles, une coulife de fer la bouche entièrement quand on le veut, & arrête par-là tout l’eflet de la ventoufe.

C'eft fur ce chaflis appliqué lui-même fur l’enceinte de briques, qu'eft établi le fourneau d’eflai ; & c'eft en même temps, par la correfpondance qu'il y a entre les ouvertures pratiquées également à chacune de ces parties, que la grille de ce fourneau eft expolée à tout le courant d'air que la ventoufe peut fournir; afin même de lui ôter toute autre: iflue que celie-à, j'ai lié, par un enduit affez épais de terre à creulet, le bas du fourneau & le chaffis aux bords un peu faillans de l’enceinte; de manière que de cet enfemble, fr facile à défunir, il ne réfulte aux yeux qu'un feul & même fourneau , dont l’intérieur de l'enceinte de briques devient le véritable cendrier, tandisique celui du fourneau d'effai fimple n'eft plus qu'un dépôt les charbons embralés fans cefle {ont rapidement confommés.

A l'avantage que je tire, pour une grande chaleur, des additions faites au fourneau d’eflai dont il vient d’être quef- tion, je joins encore celui de rendre le courant d'air plus rapide, en couvrant le fourneau d'une chape de fer à laquelle j'ai fait pratiquer une porte volante pour l'introduétion fré- quente du charbon dans le corps du fourneau, & qui eft furmontée elle-même d’un tuyau dont la grofleur eft réglée fur la plus petite ouverture de la chape, qui eft de cinq

ouces quarrés, & proportionnée à la plus petite auffi de 1a ventoufe du fourneau.

Lorfque mes opérations demandent fa plus grande chaleur

D ES SCA EN C'E 6: 415

que Je fourneau puiffe donner en cet état, j'expofe l'endroit féparé du Laboratoire, répond la grande ouveriure de Ja ventoufe, à tout le courant d'air qu’il eft poffible de lui pre- curer, fuivant les circonftances, & qui, foit du côté du Sud, foit du côté du Nord, peut s’y établir également; j'ôte toute communication de cet endroit avec le Laboratoire; je n’en laifle même aucune à celui-ci avec d’autres pièces voifines ; & bientôt, fi le fourneau eft déjà échauflé jufqu'à un certain point, un bruit fourd s’y fait entendre, la flamme s'échappe de toutes parts ; les charbons ne font plus couverts d’une cendre légère; le progrès de la chaleur eft fubit. Cette grande activité commence à {e ralentir f1 la chape eft ouverte; l'air communiqué au Laboratoire par une pièce voifine, mais fermée de tous les autres côtés rend encore le feu moins vif; il ceffe de l'être tout-à-coup, fi la porte du Laboratoire expofée à l'air libre eft un peu entr'ouverte; & je n'ai plus qu'un fourneau d’effai ordinaire fi, en pouflant la couliffe fous la grille, je prive la ventoufe de tout fon effet.

Ce fut donc en portant la chaleur au plus haut degré que pouvoit me donner ce fourneau, & en fy foutenant aflez long-temps, que je parvins à y tenir l'or fin en fufion; je n'obtins même cet avantage qu’en accumulant fans ceffe les Charbons fous la moufle, ils étoient confommés aflez vite, & en garniffant l’entrée de la-moufle de charbons bien embrafés, au-deflus defquels je n'avois laiflé que le jour néceflaire pour que mon œil plongeit dans l'intérieur de la moufle, & y jugeñt à chaque inftant du progrès de mes opérations.

, Une des premières expériences que je fis, pour connoître leflet de cette grande chaleur, tomba fur un bouton d’or fin qui primitivement de 72 karats juftes, avoit acquis, en paffant dans la litharge, #7 au-delà de ce poids; après avoir été fondu dans la moufle, il ne peloit plus que 71 karats à, :& loin d’avoir confervé quelque chofe du furcroit de pefan- teur que jy avois d'abord reconnu, il perdit fur fon “poids réel.

XXIV.*

Expérience,

MAUVE Expérience.

XXVI.°

Expérience.

AKVIELE Expérience.

416 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoYALE

Je voulus favoir fr bouton, fondu de nouveau dans Ia moufle, éprouveroit encore quelque perte ; après une fufion complette, je voyois For en bain & légèrement agité, ce bouton fortit de la coupelle avec le poids dont il étoit avant cette feconde épreuve, & j'eus lieu de préfumer qu'il étoit réduit à fa matière propre; qu'il ne contenoit au moins que la parcelle d'argent fournie par la litharge, & que toute autre fubftance, différente des deux métaux effentiels, en étoit abfofument bannie.

48 karats d'or pur firent, comme on a vu plus haut, la matière de la CURE expérience, & donnèrent un bouton qui pefoit 48 karats ? a je lui enlevai d'abord, par un fimple recuit, fuivant la vingt-unième expérience , une partie de cet Scbtarit de poids; le refte m'a paru être totalement dif- fipé, dans cette expérience-ci, par la fufion répétée de ce même bouton.

Ces exemples fufhfent pour prouver que le furcroit de pefanteur dont il s’agit, relativement à l'or fin, ne tient point effentiellement à ce métal, & difparoit bientôt , dès qu'on met l'or en état de fe dégager des fubftances étrangères qui font incapables de faire corps avec lui, :

Cette rande chaleur du fourneau d'effai m'a été utile également pour les boutons compofés d'or & d'argent,

"> excédant de poids avoit lieu. Après avoir fait pafler à la coupelle 20 karats du premi er de ces métaux, & 52 karats du fecond dans 2 gros de plomb , que j'employai à 4 repriles, j'obtins un bouton qui ne peloit plus que 7 1 karats-ié; ce même bouton, Dr feul en fufion dans une coupelle neuve, En encore Fa 7%; Mais un globule d'argent aurifère du poids de À que je retirai de la première coupelle dans laquelle la litharge l'avoit entraîné, me rendit exaétement ce qui manquoit fur le poids réel de Lér & de largent, & me reftitua même + au-delà, qui appartenoit au plomb que j'avois employé: on voit par ceite expérience, que le bouton, au fortir de la première coupelle, & réuni au gobqie d'argent, auroit eu = d'excédant de poids, dont + s'évanouirent,

comme

DIN MSIC/INE NCC Es. 417

comme cela devoit arriver, par une nouvelle fufion, & ee fubfifta comme une portion réelle d'argent fur laquelle on devoit compter , à la rigueur, toute impalpable qu'elle étoit. J'obtins fe même réfultat, à très-peu de chofe près, d’une autre expérience dans laquelle je joignis à 20 karats d'or pur si karats d'argent fin & un karat de cuivre; ces 72 karats de matière compofée pafsèrent à la coupelle dans 2 gros de plomb qui y furent mis à trois repriles, afin qu'ils enlevaffent plus fürement la petite portion de cuivre qui étoit entrée dans la matière de l'eflai; il en provint un bouton qui peloit

70 karats #£. Deux petits globules d'argent, reftitués par Îa

litharge, & du poids de 7, fournirent ce qui manquoit au bouton principal pour qu'il repréfentât le poids primitif de l'or & de l'argent feulement, le karat de cuivre ne fubfiftant plus; & ils donnèrent même un léger excédant de poids, au-delà des 71 karats, lequel fe diffipa, comme dans les autres expériences, par la fufion qu'éprouvèrent enfemble, dans une même coupelle, & le bouton principal & les deux globules qui lui appartenoient.

20 karats d'or & $2 Kkarats d'argent pour lefquels je n’em- ployai qu'un gros de plomb & tout-à-la-fois, ne fe trouvèrent avoir perdu, au fortir de la coupelle, que 2€; un globule d'argent aurifère, du poids de 3, couvrit cette perte, en donnant même un excédant de -Z, qui s'évanouit par la refonte du bouton.

Dans la vue de faire abforber par fa coupelle une partie confidérable des deux métaux effentiels qui entreroient dans la matière d’un effai, je fis pafler à la coupelle 20 karats d'or, si karats d'argent, & un karat de cuivre dans 3 gros de plomb; je les employai à quatre reprifes, & en attendant toujours , fuivant la règle que je m'étois prefcrite, que la portion mile dans Îa coupelle s’y fût entièrement imbibée ; aufli perdis-je, dans cette opération, non-feulement la tota- lité du cuivre, mais encore, pour un moment, près d’un karat fur les deux autres métaux; le bouton que j'obtins ne pefoit que 70 karats 5; je retirai d'abord de la litharge

Mém. 1776. Ggg

XXVIII.®

Expérience,

XXIX.E Expérience.

NAN Expérience,

418 MÉMOIRES DE L’ACADÉMIE RoYALE

revivifée, un globule d'argent aurifère du poids de +22; ïf ne fufhfoit pas, à À près, pour couvrir la perte que Îles deux métaux précieux avoiïent faite: je reflufcitai de nou- veau la litharge qui m'avoit reflitué ce globule; & pañlée de nouveau à la coupelle, elle me rendit rigoureufement les 7% qui devoient rendre complets les 71 karats d'or & d'argent que j'avois employés.

Je n'eus point d’excédant de poids dans cette circonf- tance , foit qu'il me füt échappé quelque particule d'or ou d'argent dans le cours de l'opération, foit que la grande chaleur que le bouton d’effai éprouva, lorfque je le fis pañler dans la dernière portion de plomb, eût mis en état, par une fufion bien complette & foutenue après limbibition totale de la litharge, de fe dépouiller partaitement de tout ce qui étoit étranger aux deux métaux eflentiels.

Je prie aétuellement l’Académie de fe rappeler que Ia neuvième expérience , dont il étoit néceflaire d’expoler tous les détails, a roulé fur 20 karats d’or pur, $ 1 Karats d'argent fin, & un Karat de cuivre, & que ces 72 karats de matière compolée ont été pafiés neuf fois à la coupelle dans 2 onces 4 gros de plomb , lequel ne fut employé que par petites parties, & après que chacune d'elles avoit produit fon effet, U réfulta, comme on a foblerver, des neuf épreuves auxquelles ces 72 karats de matière furent foumis, que le bouton d’eflai, à la dernière, ne peloit plus que 6$ karats 27, mais que les neuf globules d'argent aurifère qui avoient été reftitués par les coupelles ce bouton avoit palié, pefant enfemble $ karats #, ils avoient remplacé ce qui manquoit à ce bouton pour qu'il repréfentät la totalité de l'or & de Yargent qui étoit entrée dans la matière de l'effai.

Après f'expolé des neuf épreuves que fubit ce bouton, & qui fembloient ne laiffer plus rien à defirer fur la pureté à laquelle il étoit poflible qu'on le portât, j'annonçai une dixième épreuve fur ce bouton d’eflai, mais je différai d'en donner les détails, jufqu'à ce que le grand nombre d'expé- riences dont je viens de rendre compte, poftérieurement à la

D?Bs. SIC'IIE NC s. 419

neuvième , euflent été préfentées & ferviflent à jeter du jour fur {a dixième épreuve à laquelle ce bouton d’eflai, fi vivement & fi fouvent éprouvé, fut foumis pour la dernière fois.

On a vu qu’au fortir de la neuvième épreuve, il peloit 65 karats 22; je le fis pañfer à fa coupelle & à une chaleur très-vive dans 3 gros de plomb que jemployai à quatre reprifes, & en laiflant toujours à chaque partie de ce métal, réduite en litharge, le temps de s’imbiber dans Îa coupelle. Le nouveau bouton ne fe trouva plus, après l'opération, que du poids de 64 karats 25, & perdit par conféquent $. Je retirai de la coupelle il avoit paflé un globule d'argent aurifère, pefant 2; non content de cette première reftitution, je reflufcitai de nouveau la litharge qui m’avoit rendu ce globule, & j'en obtins un autre très-petit qui pefoit =. On voit que, malgré cela, ce bouton de la dixième épreuve a

foufert un déchet de 63; Mais ce n'étoit pas le feul que j'y devois obferver ; il falloit que ce bouton éprouvât par lui- même, dans une coupelle neuve & fans lintermède du plomb, une fufon complette, & que il fe dépouillât enfin de tout ce qui lui étoit étranger ; auffi remarquai-je qu'après cette opération, la chaleur fut très - vive, ül étoit brillant & ne pefoit plus que 64 karats 73; d'où il réfulta un nouveau déchet de 7, lequel joint à celui de _. dont je viens de parler, forme une perte de #2 fur la totalité de l'or & de l'argent qui étoit entrée dans l'expérience dont il s'agit; mais on va voir bientôt que cette perte n'eft qu’ap- parente, & qu'une recherche rigoureufe, cependant exacte, des moindres particules de ces deux métaux qui appartenoient encore à la matière de l’eflai, outre les onze globules dont j'ai parlé; on va voir, dis-je, que ces parties impalpables remettront tout dans lordre, & rétabliront For pur & lar- gent fin que j'ai employés dans la totalité de leur poids.

Si à la fin de la neuvième épreuve que je fis fubir au bouton d'eflai, & j'ai fufpendu les détails relatifs à la neuvième expérience, j'euffe confidéré cette expérience en

elle-même comme terminée enfm avec fuccès, & donnant

Geg i

420 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

un réfultat décifif, puifque je trouvois, tant dans le bouton principal que dans les neuf globules qui lui appartenoient, la totalité de l'or & de l'argent que j'avois employée; fi, dis-je, à Ja vue d’un réfultat fi frappant , j'en eufle tiré la conclu- fion qui paroifloit naturelle , avec combien de fondement ne m'auroit-on pas objecté non-feulement que la litharge qui m'avoit rendu les neuf globules d’argent aurifère dépendantes de cette expérience, pouvoit recéler encore quelques parti- cules d'argent, mais que les 2 onces 4 gros de plomb qui avoient été employés dans cette opération devoient-contenir quelque portion d'argent? que ce plomb avoit enrichir la matière de l'effai, & le’ faire d’une manière fenfible , par l'emploi d'une fr grande quantité de ce métal pour moins d'un demi-gros, tant en or qu'en argent, qui faifoit l'objet de l'expérience. Quels juftes motifs, en un mot, n’auroit-on pas eus de ne pas regarder cette opération comme décifive, quelque fatisfaifante qu'elle parüt au premier coup - d'œil, puifqu'il y avoit lieu d'attendre une légère augmentation de poids en matière précieufe, d’après ces obfervations , puif-

u’alors on auroit été dans le doute, ou fur la pureté parfaite du bouton d’effai, ou fur quelque augmentation dans cette même matière précieufe, comme le fruit annoncé par d’ha- biles Chimiftes, de la litharge revivifiée, & d’une longue fuite d'épreuves auxquelles une même quantité d'or & d'ar- gent avoit été foumile !

Ce fut précilément la force de cette objection, le defir que j'avois de porter mon travail à une certaine exactitude, & la : perfuafion j'étois, qu'après un fi grand nombre d'opéra- tions, le bouton d’effai & les neuf globules de cette expérience ne devoient pas me repréfenter la totalité de l'or & de Far- - gent dont j'avois fait l'emploi, qui me déterminèrent à faire paffer ce bouton par une dixième épreuve, & à lui en faire fubir une à lui-même feul & fans l'intermède du plomb, qui me donnât toute l’aflurance qu'il m'étoit poflible d'obtenir {ur fa parfaite pureté.

Le plomb dont j'ai fait ufage pour mes expériences, &

DES SCIENCES 421

notamment pour celle dont il s’agit ici, contient 2 de karat, en argent par chaque gros; j'en ai employé 2 onces 7 gros pour les dix épreuves dont je cherche dans ce moment à établir le réfultat rigoureux : on peut donc fuppofer, pour un inftant, que cette quantité de plomb a enrichi le bouton d’eflai de 23, ou à peu-près en argent, & qu'on y doit trouver cet excédant de poids, après avoir porté l'or & F'ar- gent qu'il contient au dernier point de pureté. Je reviendrai fur ce calcul, parce qu'il exige quelque reftriétion.

On a vu dans le détail que j'ai donné de a dixième épreuve, qu'après avoir tiré de la première coupelle, un globule d'argent du poids de À, je reflufcitai de nouveau 1a litharge qui m'avoit rendu ce globule, & que j'obtins encore d'une feconde coupelle, pafla ce plomb revivifié, un autre très-petit globule qui pefoit 73. On a remarqué en même temps que cette litharge provenoit de 3 gros de plomb; il faut donc compter fur un réfultat pareïl & proportionnel, en évaluant la quantité de 64." de karat que rendroient les 2 onces 4 gros de plomb employés pour les neuf premières épreuves, & porter à +2 ou environ, la quantité de ces fractions de Karat que fourniroit la litharge reflufcitée une feconde fois de ces 2 onces 4 gros de plomb.

J'ai averti plus haut qu'il manquoit #2 fur le poids total, tant du bouton d’effai que de tous les globules qui lui appar- tenoient : en voici ++ qui en donnant un excédant de À préparent au réfultat précis que j'ai à établir. Il paroît naturel, en eflet, qu'il fe trouve une lévère augmentation de poids, laquelle eft düe à la petite portion d'argent que les 2 onces 7 gros de plomb ont pu fournir; mais il ne faut pas évaluer ce furcroît de pefanteur fur le pied du poids total de la par- ticule d'argent que j'ai dit appartenir intrinsèquement aux 23 gros de plomb. J'ai fait obferver que, d’après plufieurs effais de celui que j'ai employé, le poids total de 1a petite portion d'argent que les 23 gros _ plomb contenoient par eux-

0

A 1 A Le AN A x x mêmes , devoit être porté à 34 à peu-près.

Cependant comme on fait qu’en reflufcitant de la litharge

422 MÉMoiREes DE L'ACADÉMIE ROYALE

à plufieurs reprifes, elle ne fe dépouille jamais parfaitement de l'argent qui s'y trouve contenu, quoique la quantité en {oit moindre, à mefure qu'on réitère cette revivihcation ; il eft certain que la litharge des 23 gros de plomb dont il s'agit ici, conferve encore quelque portion d'argent, & que cette efpèce de tenacité de la part de Ja litharge femble encore plus marquée, lorfqu’elle a déjà fubi en ce genre un certain nombre d'opérations; ainfr, dans 4 fuppofñition aflez bien fondée que la litharge de tout fe plomb que j'ai employé a confervé encore de karat, ou environ, de Fargent qu'il contenoit par lui-même, une quantité à peu-près pareille aura paflé dans la matière de leffai, & y aura produit l'augmen- tation légère de poids que j'ai donné lieu d'y remarquer.

Voilà donc un réfultat aufli exact qu'il m'a été poflible de le donner, après une multitude d'opérations très-délicates en elles-mêmes, & dans le cours defquelles le moindre accident m’eüt forcé de recommencer mon travail: 20 karats d'or pur, & 51 karats d'argent fin reparoiffent fans aucune altération, après les épreuves les plus violentes; & quoique fubdivifés en plufieurs parties , ils préfentent, étant réunis, la totalité du poids qu'ils avoient.

On juge aétuellement combien il nreût été difficile de parvenir à cette précilion , fi je n'eufle pas été averti de l'excédant de poids que conferve toujours For fin qu'on fait pafler à la coupelle dans une quantité quelconque de plomb ; fi je n’eufle pas reconnu que dans ce même or pur, quoique mêlé avec de l'argent, ce füurcroit de pefanteur a également lieu, & fi plufieurs expériences qui ont précédé celle que j'ai rapportée dans un fi grand détail, ne m'euflent pas inftruit du moyen fimple de faire difparoitre cet excédant de poids; il n'étoit dû, comme on le préfume fans doute, en rapprochant tout ce qui a été expolé jufqu'ici, qu'à une petite portion de litharge, dont l'or, quoique dans une fufion complète , après avoir paflé dans un bain de plomb, quoique brillant alors & très-net aux yeux , femble ne pouvoir pas {e dépouiller.

m ES LS Ir ENNr ele" 423

Sans les lumières que je tirai de ce fait fingulier, j'aurois regardé avec aflez de fondement, comme porté au dernier point d’aflinage , le bouton principal de la neuvième expé- rience , après toutes les épreuves auxquelles je l'avois foumis, & ne foupçonnant pas qu'il falloit lui faire fubir une ET fañon dans laquelle il le dégageät enfin de tout ce qui lui étoit étranger, J'aurois remarqué dans le réfultat de l expérience un excédant de poids dont la caufe m'auroit été inconnue, mais que les partifans de la tranfmutation auroient bientôt expliquée; c'eft ainfi qu'un fait très-fimple en lui-même, mais un peu enveloppé, & qu'on a négligé d'approfondir, devient quelquefois le germe d'un fyftème auquel on plie avec effort tout ce qui paroit s'y rapporter : bientôt ce fait reçoit une explication naturelle, le fyftème tombe, & tout rentre dans l'ordre des vérités reconnues.

Les détails auxquels je me fuis livré dans ce Mémoire, & la précifion que je me fuis appliqué à y mettre, paroïtront peut-être plus propres à fatisfaire la curiofité qu'à conduire au but d’utilité pour le commerce des matières d’or & d’ argent, que je me fuis propolé : mais on doit faire attention que les meilleures méthodes dans les Arts, quand on apu les réduire à leur plus grande fimplicité, doivent avoir pour bafe des principes conftans, des faits fur lefquels il ne fubfifte aucun doute; on doit fuppofer en fecond lieu, que les Artifles n’ont ni le temps, ni fouvent la capacité de remonter à ces mêmes principes, de conflater les faits qui en montrent la certitude, & de fuivre par-là avec fécurité les méthodes qui leur font indiquées.

J'ai cru en conféquence , qu'ayant pour objet, dans ce Mémoire, une opération intéreflante pour-le commerce, délicate en elle-même, & très-ufceptible d'erreurs, ce feroit être utile à la plupart des Eflayeurs, que de leur épargner des recherches pénibles , & de leur préfenter une fuite d’expé- riences fur l'exactitude defquelles ils pourroient compter : peut-être les rélultats précis elles m'ont conduit piqueront- ils la curiofité de quelques-uns d’entreux ; dès-lors, en

424 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

obtenant des réfultats pareils, ils n'auront que plus de confiance dans leur travail, & ils pourront perfeétionner un Art que je n'ai fait qu'ébaucher.

On a entrevu fans doute, dans le courant de ce Mémoire, que des deux méthodes , dont les Effayeurs ont le choix pour conftater Îa quantité d'argent que contient un lingot d'or , je préfère celle lon fe borne à un feul effai pour parvenir à ce but, & l'argent fin, néceflaire au départ qu'on ajoute dans la coupelle à la matière de l'eflai, ayant été pelé rigoureufement, devient la bafe du calcul qu’exige cette opération : on a même remarquer que toutes mes expériences tendent à perfectionner cette méthode, & à joindre un peu plus de certitude à fa fimplicité.

Les Effayeurs intelligens, lorfqu'ils la mettent en ufage, font occupés de deux points effentiels ; l'un , d'employer 1a quantité de plomb néceflaire pour dépouiller la matière de l'effai de la totalité du cuivre qu'elle contient; l'autre, d'éviter que par une dofe de plomb trop forte, & une trop grande activité du feu, la litharge n’entraine dans la coupelle une portion de f# plus confidérable que celle dont l’effai le mieux . conduit éprouve toujours la perte.

Outre que les Effayeurs fe trouvent par-là continuellement dans une forte de perplexité, & ne fauroient acquérir Ia certitude de leurs opérations, ils tombent dans une erreur néceffaire, puifqu'ils n'ont aucun égard à la portion de f# que la coupelle a abforbée, puifque dans leur calcul ils déduifent toujours la totalité de l'argent de départ qu'ils ont ajouté, & que, par une conféquence néceffaire, la perte de cette portion de fn entraînée par la litharge, tombe fur l'argent qui faifoit partie de la matière de l'effai. Dès-lors il devient évident que la détermination du titre d’un lingot d’or tenant argent, elt toujours, à l'égard de ce dernier métal, au-deflous de la quantité réelle que ce lingot en contient, & que le Négociant qui en eft propriétaire, perd de toute néceflité, par un vice, de l'opération, cette portion de f# négligée; il eft certain, d’un autre côté, qu’elle devient plus

Qu

DES SG&rENCES. 425$ ou moins confidérable, fuivant l'intelligence des Eflayeurs ; que f_ cette portion de matière eft compofée d'argent en grande partie, elle recèle auflt une particule d'or, & que les Effayeurs, en fe reftreignant aux opérations attachées à leur méthode, ou feront perdre conftamment aux propriétaires des lingots, cette portion de fr, ou feront toujours hors d'état de la bien apprécier s'ils fe déterminent à y avoir égard.

Aux repréfentations que j'ai faites quelquefois fur 'atten- tion que pouvoit plus ou moins mériter cette portion de fz entraînée par a litharge, on a oppofé comme un motif plau- fible de la négliger , ou pour mieux dire, de la compenfer heu- reufement, un vice même de l'opération ; on a fuppofé que le bouton d’effai n'étant pas, pour l'ordinaire, affiné complè- tement, ou étant laiflé à deffein en cet état, il pouvoit repréfenter, par le cuivre qu'il confervoit encore, le peu de

n qui s’étoit introduit dans la coupelle, & fournir la bafe d'un calcul exaét , quoiqu'il n’eût pas pour point fixe la quantité pofitive d'argent que la matière de l'effai contenoit.

On voit au premier coup - d'œil , combien feroit vague une eftimation pareille, & quelles incertitudes elle attache- roit à un Àrt, qui dans fon genre, doit être regardé , en quelque manière, comme celui de la précifion: fi par un heureux hafard, cette efpèce de compenfation fe trouvoit jufte, l'Effayeur l'ignoreroit, comme il ne feroit jamais inftruit des erreurs fréquentes dans lefquelles il tomberoit, en partant abfolument de deux points qui lui feroient inconnus.

D'äilleurs, étoit-on averti encore de l’excédant de poids occafionné par la litharge, & qui s'annonce d’une manière conftante dans les boutons des effais d’or ? Prévoyoit-on que ce furcroit de pefanteur, joint à la partie incertaine d’alliage qu'on fuppoferoit dans ce même bouton, ne rendroit que plus difficile cette compenfation prétendue, & que fous les appa- rences d’une forte d’exactitude, on ne feroit, dans une route épineufe par elle-même, que des pas plus incertains?

Ce ne peut être donc qu'en portant à une pureté exate Vor & l'argent contenus dans la matière d'un effai, & en

Mém. 1776. Hhh

426 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE RoYALE

raflemblant les parties qui s’en font féparées par une fuite néceflaire de l'opération, qu'on jugera avec certitude, de Ia quantité de l'un & l’autre de ces métaux qui fera entrée dans la matière de cet eflai, & qu'on pourra fonder un rapport jufte entre cette portion d’or & d'argent connue diftinétement, & le lingot inconnu dans fon mélange d’où elle aura été tirée. Le grand nombre d'expériences que j'ai rapportées dans ce Mémoire, conduifent à ce but: & fi elles annoncent aux Eflayeurs un travail plus long que celui auquel ils font dans Fhabitude de fe reftreindre, elles leur promettent plus de certitude que leur méthode ordinaire ne peut leur procurer.

Je fuis bien éloigné fans doute de prétendre qu'ils doivent s'aflujettir aux opérations délicates, minutieufes fi lon veut, dans lefquelles m'a entraîné Fobjet du travail en lui-même, &, je l'avoue, le plaifir d’être exact; mais fans fe propoler d'acquérir une précifion telle que des expériences fonda- mentales m'ont paru la demander de ma part, ils peuvent y parvenir jufqu'à un point fatisfaifant, partir au moins de quelques faits certains, & tenir la balance aflez jufte dans le commerce des matières d'or tenant argent, pour qu'un Négociant, bien inftruit de la quantité de Fun & de l'autre de ces métaux, contenue dans un lingot dont il demanderoïit l'effai, reconnût l'exactitude du titre qu'on lui annonceroit : voici, d’après mes obfervations, la route à peu-près fûre que je peux leur indiquer.

Les Effayeurs attentifs font partagés ordinairement, comme je l'ai dit plus haut, entre le defir de ne laifler aucune partie d’alliage dans les boutons d'effais deftinés à déterminer Îa quantité d'argent qui s'y trouve mêlée avec or, outre celle qu'ils y ont ajoutée pour parvenir au départ, & la crainte de laifler échapper dans la coupelle une portion trop forte des deux métaux précieux dont jamais ils ne tiennent compte. Dans cette pofition embarraffante, ils proportionnent, autant que leurs lumières peuvent les guider, les dofes de plomb à la quantité d’alliage qu'ils foupçonnent dans Îa matière de leflai, & ménagent la chaleur de leur fourneau,

D'ENS NOMGALLENN C:E:s. 427 en fe réglant par un coup - d'œil auquel l'expérience les a formés.

Je les fais fortir de cette efpèce de perplexité, en les engageant à ne pas économifer le plomb dans ces circonf- tances, à le mettre même à difiérentes repriles dans Ja coupelle, pour que fon ation foit plus füre, & à ne pas balancer d'y en ajouter de nouveau à a fn de l'opération, fi quelques taches apparentes fur le bouton d’effai leur donne lieu de croire qu’il n’eft pas parfaitement épuré.

Loin encore de maintenir les Effayeurs dans une attention fuivie, pour que Îa chaleur de leur fourneau foit foutenue dans un certain point de modération, je les préviens que le degré de chaleur le plus vif ne produira qu'un meilleur effet pour l’affinage du bouton d’eflai; mais qu'il n’y a aucun inconvénient à craindre d’une chaleur moins forte, capable cependant d’entretenir la matière dans cette circulation mo- dérée que connoiflent les Effayeurs. Je peux leur dire, en un mot, qu'ils ne courent aucun rifque à mettre le bouton d’'eflai à l'épreuve la plus violente dans la coupelle, & qu'ils n'en feront que plus fürs de l'avoir dépouillé de l'alliage qu'il contenoit.

On fent que d’une opération ainfi forcée, ïl doit réfulter un déchet aflez confidérable fur le bouton; mais il n’eft qu'apparent : bientôt la litharge reflufcitée, dans laquelle ce bouton a paifé, rend un globule d'argent aurifère qui repré- fente ce déchet, & prépare à un réfultat net de l'opération ; mais comme elle n’eft terminée qu'après le départ de ce même bouton d'eflai, auquel appartient le globule que la litharge a rendu, il devient néceflaire de ne former de l’un & l’autre qu'un unique bouton, en les faifant fondre feuls dans une coupelle neuve, & à un degré de chaleur affez vif pour qu'on remarque dans la matière un mouvement léger de circulation : c'eft à la faveur de cette dernière opération que le bouton d’effai fe dépouille du peu de litharge dont j'ai averti qu'il reftoit encore chargé, & qu'il fe trouve réduit

tant aux parties d'or & d'argent que Îa matière de leffai. Hhh ji;

428 MÉMoirEs DE L'ACADÉMIE RoyALe contenoit, qu’à celle qu'on y avoit ajoutée pour opérer [le départ.

Après une telle opération, un Effayeur peut conftater avec quelque confiance le poids du bouton qui en eft rélulté, en dédui.e fans héfitation la partie d'argent qu'il y avoit ajoutée, procéder au départ ordinaire, déduire une feconde fois fur ce qui refte du poids total, le poids particulier du cornet d'or, & ces deux objets une fois prélevés, regarder enfin tout ce qui refte de ce calcul comme repréfentant la portion d'argent réelle que la matière de l'eflai contenoit.

J'aurois defiré de trouver une route plus courte & moins pénible aux Efayeurs que celle que je leur indique ici : je lai cherchée fans fuccès: mais tel eft le fort des connoif- fances humaines, & fur-tout des recherches qui ont certains Arts pour objet. Il en a peu coûté peut-être pour en tirer d’abord une aflez grande utilité: mais veut-on porter ces mêmes Arts au point de perfection dont ils font fufceptibles, les difficultés naiflent à mefure qu'on approche du but; la précifion échappe, & on eft trop heureux de l'obtenir enfin, à la lumière des expériences, au prix du temps, & à force de travail.

EXPLICATION DES FIGURES.

PLANCHE ÏL Vue de la partie du Laboratoire les Fourneaux [ont établis.

“À , le Fourneau d’effai vu de faces B,le fourneau à fondre en grand.

C, la porte de la pièce fituée derrière les fourneaux, & les ventoufes des deux fourneaux font pratiquées.

PEL ANNE CHE) Ed pIl

La coupe géométrale du laboratoire prife de profil, ainfi que de la pièce fituée derrière les fourneaux , fuivant la ligne D £, indiquée à la planche première.

F, la partie du laboratoire les fourneaux font placés.

DES SCctEeENces. 429 €, la pièce de derrière les ventoufes font conftruites. ÆT, le fourneau d’effai coupé de profil.

À, courant d'air pris dans l'épaiffleur du mur, & qui pafle au travers de la grille du fourneau d’effai.

Æ, fenêtre au moyen de laquelle on peut augmenter ce courant d’air.

Z, ouverture pratiquée au bas du mur Pour augmenter le courant d’air qui entre dans la ventoufe du grand fourneau 41 A1.

O , tuyau du fourneau d’effai qui entre dans celui de la cheminée : il y a une trape de fer dans le tuyau de cette cheminée, & à la hauteur du fommet de la hotte, qu’on peut ouvrir & fermer à volonté ; elle ne donne pañlage, quand lle eft fermée > qu’au tuyau du fourneau d’eflai, & ôte toute autre communication de l’air du laboratoire avec celui du tuyau de la cheminée.

T', chape du fourneau d’effai. SS, gros mur qui fépare les deux pièces, F, la hotte de la cheminée.

PHLHAENEICUENEU TTL

Figure 1, le fourneau d’effai vu de face comme dans 1a première planche.

1 H H, mafif de brique fur lequel ce fourneau eft établi : il ya dans ce maflif une cavité de cinq Pouces, ou environ, en tout fens au-deflous de la grille qu’on ne peut voir | ici que ponctuée,

A À, petites portes au-deffus l’une de l’autre, qui fe ferment à coulifles. B, chape qu’on ajoute , quand on veut, au chapiteau du fourneau.

C, ouverture de la chape.

Figure 4, plaque de fer indépendante de la chape, & qui fert à en fermer l’ouverture , après qu'on a garni le fourneau de charbon; lorfque cette Plaque de fer eft en place, elle s’y trouve mantenue par un petit rebord 7; voyez ce rebord ou petite goutière 7 (fe: 3), elle y eft repréfentée de profil.

ÆFigure j, autre plaque de fer qu'on peut faire gliffer au - deffous de la grille dans la coulifle à, (fg. 1), & qui eft deflinée à empêcher, quand on le veut, que le courant d'air ne s’iniroduife dans le fourneau,

430 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE

Figure €, TZ 25 7,

G, HA,

Figure 2e

MM, Z,

N,

P,

qq Figure 7,

le plan du fourneau pris en la ligne ponctuée D; £, de la figure 1 & de la figure 2. |

petites portes des trois côtés du fourneau; la grille eft dans le milieu du fond de ce fourneau.

courant d’air pris dans le mur TT. maflif de briques.

la coupe du fourneau vu de face, quelle eft is en fa ligne ponctuée Z X, du plan, fig. 6.

maflif de briques.

cavité au-deflous de Ja grille qui po au courant d'air.

intérieur du fourneau.

moufle.

côtés intérieurs du fourneau revêtus de terre à creufets.

coupe de l’éléyation du fourneau vu-de profil, comme on le voit dans la planche 11; cette coupe elt prife en la ligne ponctuée À A, PE au plan, figure 6.

maflif de briques.

cayité.

courant d’air établi dans le mur.

‘MUFe LL

intérieur du fourneau.

parois intérieures du fourneau 3 revêtues de terre à creufets.

pétites portes du RUE moufle coupée de profil.

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DES SCIENCE Ss. 488

ORS EUR M AËPAT ON DE L'ÉCLIPSE TOTALE LUNE, DU 30, JUILLET. 1776,

PAT NEED. RNT TONER

’A1 fait cette obfervation à l'Obfervatoire Royal, dans 3 Août l'appartement de M. Jeaurat; j'étois aidé de M. l'abbé 1776: Briquet, qui comptoit à la Pendule, & qui a fait lui-même quelques obfervations ° il a cru apercevoir fa pénombre à 10" 4". Je me fuis fervi d'urie lunette achromatique, dont le verre objettif a été travaillé par M. l'abbé Rochon; il grofhfioit environ cent fois.

Commencement de l’Éclipfe.. ..,..,.......... 10 19 56”. 6.

Immerfion totale..... are te Br 2 2 0) D PSE M PARU EE TATE 173 l II.

Émerfion foupconnées 162 200.01 PAPERS RU TA STE. Émerfion certaine; bord términé. ........,... 12.05 3-00: L'Éclipfe eftipré te finir, AU A CORNE, Ole 13. 50 30. Ent certaine li7 MORE CRU LEE EE ECS ETée HE

FAT RM AN EEE SR PAPE Ne PURES 10. 14. © LR FEU OC COR RME US RTE 10. 28. 11. LM Em 5 L > FÉADDISITENRE 10. 30 $e Once entres "2. OS RIT Me AT 110-577 100: HR Copernic. Mer CE aan, rÉNEIGE 10. 39. 6. Platon entre......... LL INMS TEE MERE 10. 46 16. D ibn... 4 SO PM RL 2 41 cute 10. 47e II

RER GE LL Lutte = El Me on la cle Lu D à 10. 47. 56 MONDE AGREE Le sn Ras < AREA MIO OUT. PARC EE TAUS 114 500 NA UN re TONI 27.

# M, l'abbé Briquet a obfervé les deux phafes qui font défignées par un aftérifque,

432 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoyaLe

Dionyfiuseuss severe sresesssssssses 10h-5748187: Tout. Mare ferenitatis *................... 11. © 16. Hermes NN à Fe PA Et PET SON EU TI Se 20e MRONERÉTENMES «se tale die een aie ci MAS UE SLT 131208 PIOLINS ee à sie ao ele ide eee tale aie le lolo salon e 7e RU Te P'ONVIITE

L'obfervation de ces taches, excepté les deux dernières, eft aflujettie à une incertitude de 30 fecondes, à caufe d’une Pendule à demi-fecondes à laquelle on comptoit; on y a eu égard par la fuite,

Grimaldi ILot à de nou dede nee eee RAPUSÉREER

II eft forti........ RER Ce HUE soso. 12e 56° 40- Tout Képler.. ...........e essesssssese 13e 4 40e Héraclides Lorte . ses sa cpne moe ee ssctossise, 13° 070 (GR Tout Héraclides............. var sletaieele ose 12e) 2 Tout Mare ferenitatis.....,.....o..s.r. ee 19149002

Tout Mare crifium. .....,.,.,..,v.e.esrs 13: 49e 43e

Dans l’'émerfion, l'ombre étoit forte; on n'apercevoit pas toujours les taches avant leur fortie : c'eft ce qui fait que je n'ai pu en obferver davantage. Je remarquerai que Ia tache d'Héraclides a été vue dans l'ombre comme un point lumi- neux, plus de j5 ou 20 minutes après {on entrée & avant {a fortie.

OBSERVATIONS

DES SCIENCES. 433

O"BSERV A'F TON DE L'ÉCLIPSE TOTALE DE LUNE, DU 30 JUILLET 1776.

Par M. Cassini DE THuRY:

: 4 fait cette Obfervation, de concert avec M." Jeaurat & Rochon, qui rendront compte de leurs Obfervations parti- culières: je me fuis fervi d’une lunette de 10 pieds de longueur; quoïque je connoifle parfaitement la déviation du mural, j'avois tenté de prendre des hauteurs correfpondantes du Soleil, mais le ciel fut couvert le matin, & ne fe découvrit que lorfque le Soleil étoit déjà trop élevé ou trop proche du Méridien.

À to" 19° o”, commencement certain. 10. 21. 45, Grimaldi dans l'ombre. 10. 29. 15, Képler ne paroît plus. x0. 38. o, l'ombre à Copernic, 10. 40. oO, Copernic ne paroît plus. 10. 47. oo, Platon dans l'ombre. 10. 48. oo, l'ombre à Tycho. 10. 49. 40, Zycho dans l'ombre. 10. 52. 40, Manilius dans l'ombre. 10: 56. 45, Menelaiüs dans l'ombre, 10. 59. 45, Plinius, T1. 9. 45, au bord de Mare crifum. T1. 12. 45, Mare crifium dans l'ombre: 11. 17. 45, Immerfon totale de Ia Lune, T1. 29. 52, Immerfion d'une Étoile avec la lunette de Dollond.

Mém. 1776. Lii

31 Juillet 1776.

M" Mém, Acad, Pet 433

434 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

Un nuage, qui occupoit toute Ja partie du ciel & couvroit la Lune, a empêché d’obferver fon paflage au Méridien ; le ciel s’eft éclairci; le nuage a difparu.

À 121 53 o”, Émerfion certaine. 12. 45. 6, Grimaldi forti. 13. 7. 40, Képler forti. 13° 11. SO, Tycho forti. 13. 16. 50, Copernic forti, 13. 23. 50, Platon. 13. 30. 20, Manilius. 13e 33° 20, Menelaüs. 13. 38. 45, Plinius. 13: 52 45; l'Écliple eft certainement finie. Le milieu de l'Écliple a été le 31 à oh 5’ 25".

L'ombre de la Lune étoit bien terminée, mais fi claire qu'on voyoit diflinétement les taches au travers : le difque de la Lune paroïfloit au travers de l'ombre d’une couleur rougeitre, & le bord oriental dela T nne de couleur argentine; de forte que l’on croyoit à la vue apercevoir un filet de lumière.

Dans lobfervation de l'Éclipfe totale de Lune de 1740; qui ef la feule que j'aie obfervée à Cette, & dont M. de la Caille a rendu compte la même année * (l'ayant fait de fon côté à l'hermitage Saint-Viétor), l'ombre de la Terre étoit égale- ment bien terminée, mais l'ombre paroifloit plus noire : nous avions remarqué qu'elle paroifloit courbée vers le milieu; mais je n'ai point remarqué de courbure dans cette dernière obfervation.

DÉEUSMOSNCIEUE AN: C lrlVs: 435 OBSERVATION

DU PASSAGE DE LA LUNE AU MÉRIDIEN, Les jours qui ont précédé l'Éclipfe.

Le 27 Juillet, le 1.‘ bord de la Lune a précédé « du # de 27° 37". Avec une différence de hauteur........ 43 30. dont le bord fupérieur de étoit plus élevé.

Le 28 Juillet, l'Étoile a précédé le bord de la Lune. . . 33 022r

20.

436 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

OP SERV ATHBO.N DE, L'ÉNOSL MP FNEr BEN LUN EF; Arrivée la nuit du 30 au 31 Juillet 1776. FAITE À L'HÔTEL DE CHAULNES.

Par M. DE Foucu.

L E temps a été très-ferein pendant la durée de cette 4 Éclipfe, excepté pendant une partie de l'obfervation totale, qu'un nuage a caché la Lune éclipfée aux Obfervateurs qui étoient au midi de Paris, tandis que ceux qui étoient au nord de la ville ne l'ont pas perdue de vue : ma pendule avoit été réglée par des hauteurs correfpondantes , prifes le 29, & par les paflages du Soleil à-une bonne Méridienne; l'obfervation a été faite avec une lunette de 7 pieds + Voici les phales réduites au temps vrai.

À rof 10. 10. 10. 10. 10. 10. 10. 10. 10. 10: 10. 10. 10. 10. 10.

18° 20. 21e Ze 28.

5", je juge l'Éclipfe commencée.

St, commencement de Grimaldi.

5

2

3

2

4 I

» EI

oO, 3 I,

8,

145" 458 245,58

6, 8, 6,

37»

6, O, 9;

tout Grimaldi. commencement d’Ariftarque. tout Ariflaque. commencement de Mare humorum. tout Mare humorum. commencement de Copernic. tout Copernic, commencement de Platon. tout Platon.

tout 7ycho.

commencement de Manilius, tout Manilius.

Menclaiüs commence,

tout Menelais.

DES SCIENCES 437 2" 6", commencement de Mare nectaris, 11, 6. 29, tout Mare netlaris. 9. 27, commencement de Mare crifium, 12: 57, tout Mare crifium. 11. 17. 34, Immerfon totale. T2: 252: SiT le Émerfon. Grimaldi commence à fe découvrir,

12. 56. 50, tout Grimaldi.

1. 6. 20, Aiiftarque commence, I. 7. 32, tout Ariflarque.

1. 15. 48, Copernic.

1. 22. 6, Platon commence,

1. 24. 2, tout Platon.

1. 30. 40, Manilius commence

1. 31. 54, tout Marnilius.

1. 34. ©, Menclais commence.

1. 35° 6, tout Menelaës.

1. 46. 57, Mare crifium commence,

1. 49. 25, tout Mare crifium. 1. 51. 56, fin de l’Éclipfe.

L'ombre a été bien terminée pendant la durée de l'Éclipfe: mais elle étoit fi claire, qu'après l'immerfion totale , on diftinguoit facilement toutes les taches un peu confidérables de la Lune, qui reflembloit pour lors à une vraie eftampe de Sélénographie : cette circonftance même a rendu 'inflant de lémerfion très-difücile à déterminer ; mais peu après ombre eft devenue plus épaiffe, & elle l'a été au point qu'on n'apercevoit. plus aucune tache dans la partie qu'elle

gouyroit,

31 Juillet 1776.

438 Mémôtres DE L'ACADÉMIÉ RoYALE

OBS ERVNATTFOEN DE L'ÉCLIPSE TOTALE DE LUNE, DU 30 JUILLET 1776, Faite à l'Obfervatoire Royal.

Par Me Tr AU RAT:

ETTE Obfervation a été faite par un beau temps, & avec

M.” Caffini de Thury, Baïlly & l'abbé de Rochon;

M. l'abbé de Rochon & moi étions avec M. Caffini au

rez-de-chauffée ; Ia même pendule nous a fervi à tous trois:

M. Bailly étoit au premier , & avoit avec fui M. abbé

Briquet, Prêtre habitué de Saint-Jacques, connu de nous par fes travaux aflronomiques.

Comme nous efpérions pouvoir obferver la Lune au Méridien, quoïqu’entièrement plongée dans l'ombre, j'avois d'avance calculé, avec les Tables de M. Clairaut & avec celles de M. Mayer, le pañlage de la Lune au Méridien, ainfi que Îes phafes de cette Éclipfe : & ïl y a lieu de préfumer, que ce calcul auroit été très-peu différent de l'obfervation, fr: un nuage ne nous avoit, dans cet inftant, caché la Lune; car, felon mes calculs, l'annonce de la Connoiffance des Temps {qui eft de M. du Vaucel, Correfpondant de cette Académie )| devoit être trop tôt d'environ 7 minutes, & effectivement l'obfervation a tardé fur cette annonce de 2’ 50”. Je erois donc pouvoir conclure de cela, que les Tables de M," Clairaut & Mayer, donnoient pour cette Éclipfe une précifion aufk grande qu’on peut defirer ; & ce qu'il y a de certain, c'eft que les T'ables de ces deux célèbres Géomètres, concouroient à donner à 2 fecondes près, la même longitude de la Lune pour 12h 13/ so"; favoir, 10/8413" $o" ou 52”, à l'inftant de loppofition. Voici les différentes phafes que j'ai obfervées

DES SCIENCES 439 avec une lunette achromatique de 3 pieds de foyer, & comme l'effet de fon grofliffement me paroifloit double de celui qu'il me falloit dans ce cas-ci 2 D ai adapté un oculaire qui nam- plifioit que de foïxante fois le diamètre des objets.

Des obfervations qui fuivent, il réfulte que la durée entière de l'Éclipfe a été de 3" 33’ 5"; que la durée dans l'ombre étoit de 1" 33'0"; que le milieu de l'Éclipfe, par rapport à la durée entière, eft arrivé à 12h 5’ 52”; que ce milieu, par rapport à la durée totale dans l'ombre, eft arrivé à 121 4/ 10"; & que ce même milieu, par rapport à Copernic, eft arrivé à 12457" 52": j'ajoute aufli que les temps, ainfi que ceux qui fuivent, font des temps vrais du Méridien de l'Obfervatoire royal de Paris.

Temps vrai

À ro" 13" 28", on voit fur la Lune une foible pénombre, TO. 19. 20, commencement certain de l'Éclipfe.

DNS : Grimaldi TO 28 35

10. 29. 2$, commencement de Képlers 10. 30. 30, milieu de Képler. 10. 31. 32, fin de Képler,

10-372 10 10. 38. 58

10. 47. 25 10. 48. re Tycho.

\ Copernic,

10. 52- 15 10. 53. 20 DEDNUE DR)

Marilius,

10. 55.

ON PA 10. 57. 25 1LNIUSe

10. 58. 45

10. 59. 25 Proclys.

440) MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Temps: v'ai À rab 16! 26", faufle apparence de l’Immerfion. 11. 17. 40, Immerfion certaine & totale de la Lune. 12. 50. 20, faufle apparence d'Émerfion ou forte pénombre, 1Z+ $0+ 40 ; Émerfion certaine,

PRE 4 Grimaldus. 124 $$e 40 riPHARES

EU ï Képler. xp Em 20

Ab PNE? Tycho. F3 10745

HoAITO. 25

13. 16. A Copernic. 19-127. die 13. 21. 40

ta es al Plinius. 13- 38. 30

13. 52. 25, fin de lÉclipfe.

L'ombre étoit bien terminée fur la Lune, & fa courbure étoit fenfible : pendant limmerfion, le bord occidental du difque de la Lune étoit rouge, & le bord oriental argentin; d’ailleurs, excepté le temps un nuage a empêché d’obferver la Lune au Méridien, on voyoit diftinétement la totalité de {on difque, & même plufieurs de fes taches,

OBSERVATION

DES SCIENCES 441

PSE KR FASO: N ME LÉCLIPSE TOTALE DELUNE, LA NUIT DU 30 AU 31 JUILLET 1776. Faite à Paris à l'Obférvatoire de la Marine. Pa M MESSIER.

ciel parfaitement beau & ferein avant & depuis fe

commencement de l'Éclipfe jufqu’à l'immerfion totale, & depuis l'émerfion jufqu’à la fin; pendant une partie de a durée de la Lune dans l'ombre, un nuage aflez étendu au- deffous de la Lune & s’élevant du Midi, l'a cachée à différentes repriles, & fur-tout au moment de fon pañlage au Méridien que je n'ai pu voir. Ce même nuage a faire manquer également ce paflage aux Aftronomes de Paris, placés au midi & fous le même Méridien que mon Obfervatoire : je rapporterai dans mon Mémoire les momens que ce nuage a couvert & découvert la Lune.

Pour l’obfervation , j'ai employé deux lunettes achroma- tiques à triple objeétif, de même longueur l'une & l'autre, de 3 pieds & demi de foyer; la mienne, faite à Londres par Dollond; la feconde, faite à Paris par M. del’Étang; elle appar- tient à M. Baudouin, maître des Requêtes : l'une & l'autre groflifloient également, environ quarante fois le diamètre de l'objet, effet plus que fufhfant pour cette forte d’obfervation, qui procure beaucoup de lumière, ce qui eft néceffaire pour voir diftinétement la Lune & les taches à travers l'ombre, Un groffiflement plus fort n’auroit pasrendu les mêmes effets : 1.” le diamètre de la Lune n’auroit pas paru en fon entier, ou trop grand dans le champ de Ja lunette; 2.° la Lune n’auroit pas été fi claire , & les taches fe feroient confondues avec l'ombre , comme M. Baïlly la annoncé dans Ja dernière Aflemblée de l Académie, en rendant compte de fon obfer- vation. « Je me fuis fervi (rapporte M. Bailly) d’une lunette

Mém, 1776. KKkk

le 7 Août 1776.

442 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

» achromatique qui groflifloit environ cent fois; ombre dans

» J'émerfon, étoit fi forte, qu'on n'apercevoit pas toujours les

» taches avant leur fortie, & c’eft ce qui fait que je n'ai pu en obferver qu'un petit nombre ». J'ai évité cet inconvénient en ne faifant groflir mes deux lunettes que quarante fois, par ce moyen j'ai toujours vu les taches à travers l'ombre, & j'en ai obfervé un grand nombre, Mes deux lunettes étoient atta- chées l'une au-deflus de l'autre, fur une machine parallactique & parallèles entr'elles, de manière que la Lune paroiffant dans l'une , elle paroifloiten même temps dans l'autre. A l'une de ces lunettes, qui étoit celle de Dollond, j'avois adapté un micromètre à fils qui a fervi à mefurer, 1.” le point du limbe de Ja Lune l'Éclipfe a commencé, ainfi que le commen- cement de l’'émerfion; 2.° 1a diftance des cornes de l'ombre à mefure que l'ombre couvroit la Lune dans limmerfion, & qu'elle la découvroit dans l'émerfion; 3.° & pour la mefure du diamètre de la Lune, L'autre lunette futemployée à obferver le commencement & la fin de l'Édliple , ainfr que l'entrée & la {ortie des taches.

OBSERVATIONS de l'immerfion de la Lune dans l'ombre.

N:° TrMPs VRAI. des TACHES,

9" $o’ o”|....|Pénomb. que l’on commence à aperc. à fa vue fimple. 9. 54. © |....|Pénombre que l'on commence à foupç. à la lunette. 10. 10. © |....|Pénombre fenfble. à 10.15.41 |....|Pénombre plus forte au-deffus de Grimaldus. 10. 17. 4t |.... [La pénombre très-augmentée. 10. 18. 16 |Commenc. de l'Éclipfe à r 1” du bord fupérieur de la Lune. F0: 21. IT 1 |Grimaldus touche l'ombre. 20. 21. 58 Oo. 28. 47 TO. 29. 44 Keplerus touche l'ombre.

1 |Grimaldus à moitié dans l'ombre.

3

4 Fo. 30. 56 4 | Keplerus à moitié dans l'ombre.

5

5

Ariflarchus à moitié dans l'ombre.

TO. 31. 10 Gaffendus touche l'ombre. 10. 31. 46 Gaffendus à moitié dans l'ombre.

TEMPs VRAI.

108 32° ro 10::22.20 10. 36. 58 10. 37. 38 10. 38. 28 10. 39. 21 10. 40. 44 10. 40. 44 10. 45. 24 10. 46. 15 10. 46. 45- 10. 47. 17 10. 48. 17 10. 48. s4 10, 49. 27 10. 49. 38 10. 49. 38 10. 50. 34 10. SI. 31 1O. 54. 22 10. 54. 56 10. 55. 28 DURS UT T4 2e, 73044 HE 0.108 11: 6. 6 T1. 7e 43 D1:08.128 TI. 9. 24 LT. 097 LL NE Te) TIle I 3e 33 Ile 14 23 11. 16. 52

D! E! SAYS LCA UE AN: C ES des TACHES. 4 | Keplerus entre dans l'ombre. s |Gaffendus entre dans l'ombre. 8 | Heraclides dans l'ombre. 11 |Copernicus touche l'ombre. 11 |Copernicus à moitié dans l'ombre. 11 |Copernicus dans lombre. 12 | Helicon dans l'ombre, 13 |Capuanus dans l'ombre. 20 |Pitatus à moitié dans l'ombre, 17 |Plato touche l'ombre. 17 | Plato à moitié dans l'ombre, 17 |Plato dans l'ombre, 21 |7}ycho touche l'ombre. 21 |7ÿycho à moitié dans l'ombre, 21 |Zycho entièrement entré. F. | Mare ferenitatis touche l'ombre. C. | Mare imbrium totalement dans l'ombre. 24 | Manilius touche l'ombre, 24 | Manilius dans l'ombre. 26 | Hermes à moitié dans l'ombre. E. | Mare tranquillitatis touche ombre. EF. |Mare ferenitatis à moitié dans l'ombre. F. | Mare ferenitatis totalement entrée. D. | Mare nectaris touche l'ombre. 31 Fracaflorius à moitié dans l'ombre. 31 | Fräcaflorius dans l'ombre. D. | Mare nettaris totalement entrée, E. | Marc tranguillitatis totalement dans l'ombre. H. | Mare crifum touche l'ombre. 36 Cléomedes touche l'ombre. H. | Mare crifium moitié dans l'ombre. H. | Mare crifum totalement dans l'ombre.

G. | Marc fæcunditatis totalement dans l'ombre.

Immerfon totale de la Lune dans l'ombre, entre les mers Mare crifium & Mare fecunditatis.

KkkK ij

443

444 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE RoYALE

Diflances des cornes de l'ombre pendant l'Immerfion.

PARTIES |MIN.er SEC, TEMPS VRAI. du de MICROMÈTRE.| DEGRÉ,

10h 24° 21° 947 15° 53" 10. 33: 43 1539 25. 48 10. 41. 58 1826 30. 37

Peu de minutes après que l'Éclipfe fut commencée, il parut fur la partie écliplée de la Lune, une légère nuance de couleur rouge, qui augmenta avec le progrès de l'ombre : cette couleur rouge devint confidérable pendant tout le temps de l'immerfion totale de la Lune dans l'ombre, excepté quel- ques minutes avant l'émerfion que la couleur s’affoiblit par degré ; le difque de la Lune parut en fon entier pendant tout le temps de limmerfion totale, & les taches fe diftinguoient affez bien à travers ombre; cette couleur rouge qui la couvroit & fon difque apparent avoient déjà été remarqués; la couleur rouge feulement, pendant limmerfion totale de la Lune dans l'ombre, dans les Éclipfes de Lune des 13 Février & 8 Août 1729,1. Décembre 1732, 26 Mars& 20 Septembre 1736, 25 Février 1747, 19 Juin & 13 Décembre 1750,

Pendant l'immerfion totale de la Lune dans l'ombre, le ciel étoit d’une beauté fmgulière, excepté le léger nuage qui étoit au midi à la hauteur de la Lune; nuit étoit obfcure, les Etoiles brilloïent comme dans une belle nuit d'hiver; je profitai de ce moment pour parcourir le ciel.

Dans le temps de l’immerfion totale, on voyoit aux envi- sons de la Lune jufqu'aux plus petites Étoiles télefcopiques ; il en paroifloit cinq, prefque fur la même ligne : deux de Ja {eptième à la huitième grandeur, deux autres de la neuvième & la cinquième télefcopique , deux de ces Etoiles furent éclipfées pendant l'Éclip{e totale, & j'obfervai les occultations.

DES SCIENCES. 445

OCcCULTATIONS de deux Étoiles par la Lune dans le

temps de fon Immerfion totale,

TEMPS VRAI.

11 29° 55" |Immerfion d’une Étoile de Ia feptième à la huitième gran- deur, au bord de fa Lune que l'on voyoit très-bien, quoi- que dans l'ombre; l'Etoile parut pendant deux fecondes à travers Ja lumière du bord de la Lune avant d’être éclipfée. Son immerfon fe fit 20" au-deflus du bord inférieur de la Lune. Obfervation précife à Ia feconde.

11. 40. 48 |Immerfon d’une feconde Étoile de la neuvième grandeur, même circonflance & même précifion.

11. 48. 27 Émerfon de la première Étoile , douteufe à plufieurs mi- nutes , je n'étois pas à la lunette au moment de fa fortie ; elle paroïffoit cependant encore toucher au bord de Ia Lune, mais comme elle étoit fortie près du bord infé- rieur, qu'elle fembloit fuivre ; il ne fut pas poffible d'efti- mer le moment de fa fortie.

12. 46. 5421] Émerfon de Ia feconde Étoile, à Ja demi-feconde, elle parut à 44" du bord inférieur de la Lune; mefuré fui- vant fon mouvement apparent.

Pour reconnoître ces Étoiles & en déterminer les pofitions, en Îes comparant à des Étoiles connues, je pris leurs configu- rations, & entr'elles des différences de paflages en afcenfion droite, ainfi que des différences en déclinaïlon. Après la fin de l'Éclipfe, je recherchaï ces Étoiles, mais ce fut inutilement, la grande clarté de la Lune avoit effacé leur lumière. La nuit du 31 au 1.” Août, par un ciel ferein, je recherchai ces Étoiles, les ayant reconnues, j'en déterminai les pofitions en les comparant par le moyen d’autres Etoiles, aux deux Étoiles y & ? de la queue du Capricorne : voici leurs pofitions pour le temps de l'Éclipfe.

ASCENSION |DÉCLINAIS. droite. auftrale, *

310 2. 43"| 194 56° 1”|Étoile de Ia feptiéème à la huitième grandeur,

‘310. 21.20 |19. 49. 4 Étoile de la neuvième grandeur.

310.28. $ |19.40. 36 Étoile télefcopique , onzième grandeur.

2102. 3500027107 Étoile de Ja fept. à la huit. gr. éclip. la prem.

310. 46. 24 |19. 24. 36| Étoile de la neuv. grand. éclipfée la feconde.

321. 55. 9 [17 39. 41] du % 3.° gr. déd, de la Com des Temps,

446 MÉmorres DE L’ACADÉMIE RoYALE

Pendant la durée de l'Éclipfe totale, près de la moitié du diamètre de la Lune dans fa partie nord étoit plus fombre que dans la partie du midi ; cette obfcurité produite par l'ombre varioit à mefure de fon progrès; cette obfcurité fut très-fenfible à la vue fimple; après l'immerfion totale, cette obfcurité parut à lorient de la Lune, paffa au nord & au couchant. Quel- ques minutes avant l'émerfion, à 12" 47' 47", Ja Lune s'é- claircit fi confidérablement que toutes les taches de la Lune paroifloient très-diftinétement, & fur-tout celles de la partie orientale l’émerfion devoit fe faire. Grimaldus étoit d’une apparence fingulière, de manière que j'etois dans l'incerti- tude de.favoir fi l’'émerfion étoit commencée ou non, & ce ne fut qu'environ deux minutes après que je reconnus les limites de l'ombre, & j'obfervai le commencement de l'émer- fion; après que l’émerfion fut commencée, l'ombre devint plus forte & augmenta à mefure qu'elle s’avançoit fur la Lune, fans cependant perdre les taches que je diflinguois aflez bien à travers l'ombre. Quelques minutes après l'émerfion, la couleur rouge fe diflipa, & l'ombre parut d'un gris foncé femblable à une légère teinte d'encre de la Chine.

Effet du nage pendant l'Éclipfe totale,

TEMPS VRAI.

11" 45" 28" |Un nuage s'élève du midi & couvre la Lune, elle fe découvre peu de temps après.

11.-$1. 27 |Le nuage augmente & recouvre encore la Lune.

11. 55. 27 |La Lune fort du nuage; elle y rentre peu de temps après & n’en fort qu'une demi-minute environ après fon paflage au Méridien. Avant le commencement de l'émerfion, e nuage s’étoit diffipé & le ciel étoit par, faitement beau.

BiEHS US CAT IE A GARE... 2: 447

OBSERVATIONS de l'Émerfion de la Lune dans l'ombre.

TEMmPs VRAI.

12h 52° 20 + [Commencement de l'émerfion, à 1 44" du bord fupérieur de la Lune.

12. 55. 8 Grimaldus fort de l'ombre.

221155: 158 Grimaldus à moitié forti. -

12.56.47 Grimaldus quitte l'ombre.

LT NO Mare humorum fort de Yombre,

Mare humorum à moitié hors de l'ombre, Gaffendus à moitié forti.

Mare humorum quitte l'ombre. Ariflarchus à moitié forti,

FE 18 Keplerus à moitié forti.

T3. 9.32 Tycho au bord de l'ombre,

13e 10. 34 Tycho à moîitié forti.

23: 11. 38 Tycho fort de l'ombre.

73: 15. 34 Copernicus au bord de ombre. 13e L5. 58 Heraclides quitte l'ombre.

13° 16. 14 Copernieus moitié hors de l'ombre. 317 4 Copernicus quitte l'ombre. 13-19. 28 | 12 | Helicon fort de l'ombre.

23. 20.28 | 15 |Erarofihenes quitte l'ombre.

23.25. 12 7 |Harpalus à moitié hors de l'ombre.

33-29. 2 | C. | Mare imbrium quitte l'ombre.

33-29. 52 | FE. | Mare ferenitatis au bord de l'ombre.

3-30. 42 | 24 | Manilius à moitié hors de l'ombre.

13+ 32. 41 E. | Mare tranguillitatis au bord de l'ombre,

23. 33: 41 | D. | Mare neGaris au bord de Fombre,

323-3341 | 25 | Menelaüs à moitié hors de l'ombre. 733: 36. 10 | D. | Mare neëaris à moitié fortie.

13° 38.20 | D. | Mare ne&taris quitte l'ombre.

13: 38.20 | E. | Mare tranguillitatis à moitié hors de l'ombre, .

Promentorium acutum foxt de l'ombre.

L°2] Lo

448 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

TEMPS VRAI.

Mare ferenitatis quitte l'ombre.

13. 40. 27

13: 43: 49 Mare fæcunditatis à moitié hors de l'ombre. 13-44. 8 Mare tranquillitatis quitte l'ombre.

13- 46 21 Mare crifium touche l'ombre.

13: 47 9 Proclus à moîtié hors de l'ombre. 13.492033 Mare crifium à moitié hors de l’embre.

Mare crifium quitte l'ombre.

13. 50. 42 . 13-052. 30 Fin de l’Eclipfe vis-à-vis Mare crifium.

14 1. 6 |Pénombre légére.

14 6. 6 |Pénombre encore fenfible.

14 9. 5$ [Il n’en refte qu’un foupçon à la lunette.

14. 16. 5 |La Lune claire & fans pénombre à la lunette.

14. 20. o [Il refte encore un léger foupçon de pénombre à Ia vué

fimple ; mais à la lunette, il y avoit plus de 8 minutes que l’on n’en foupçonnoit plus.

L'ombre pendant [a durée de l'ÉclipRe, me parut bien terminée, la pénombre très-claire & d’une nuance prefque égale, féparée de l'ombre fans confufion, & ne laïfloit qu'une légère incertitude fur les obfervations.

Diflances des cornes de l'ombre dans l'Emerficn.

PARTIES |DISTANCE du des MICROMÈTRE.| CORNES.

Poe OA

30. 36 32e 41

Plus grande diflance des 3132005 cornes qui étoit le dia-

métre de la Lune. 32. 187 30: 41 | TEMPS

DES SACNR Er er 6. 449

PARTIES |DISTANCE TEMPS VRAI. du des | MICROMÈTRE.| CORNES.

13" 35 22 | 1617 27" 6" Le]

1 OT PR Le) 1312 22° 13. 45. 26 1054 17. 40 19-045.1N0 800 13. 25 ÉRMELRNSE 545 9. 8

Diametre vertical apparent de la Lune, mefuré avant l'Éclipfe " pendant l'Eclipfe, vers le milieu de l'immerfion totale, à à la fin.

PARTIES TEMPS VRAI. du DIAMÈTRE. MICRO MÈTRE.

Le diamètre de la Lune, mefuré à 12F 12/24", temps du milieu environ de l’Éclipfe, je trouvai ce diamètre augmenté d'environ 30 fecondes fur les autres diamètres que j’avois déterminés : cette obfervation eft aflez fingulière; je ne puis cependant la certifier, ne l'ayant pas répétée, & peut-être fe feroit-il gliffé quelques erreurs en écrivant les parties du micromètre; cependant Jj'étois aflez attentif à toutes les mefures & à toutes les obfervations que j'ai faites; le moment de la mefure de ce diamètre étoit celui qui me donnoit le plus de relâche : j'étois feul à mon Obfervatoire, ainfi que pendant toute la durée de l'Écliple.

Mém. 1776. EM

Aso MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE ROYALE

Je rapporterai ici l'obfervation de cette Écliple, faite par M. le Préfident de Saron, M.° de Bory & du Séjour, rue de l'Univerfité, 1”,8 de temps à' l'occident du Méridien de l'Obfervatoire royal; & une feconde obfervation, faite par M. Baudouin, Maître des Requêtes, rue Saint-Honoré, vis-à- vis les Capucins.

La pendule de M. de Saron fut réglée par des hauteurs d'étoiles de l'Aigle & d’Ardurus (a).

Temps vrai 1où 21° 13"| commencement de l'Éclipfe. 10. 28. 53 | l'ombre au milieu de Képler. 10. 38. 43 | l'ombre au milieu de Copernic. 10. 48. 59 | l'ombre au milieu de Thcho. 11, 17 33 | Immerfion totale. 11. 29. 48 | occultation de la première Étoile, 11. 40. 38 | occultation de la feconde Étoile. Te 44e 524 Émerfon de la première Étoile.

Les occultations furent obfervées avec une lunette achro- matique de 3 pieds +, & les obfervations de l'Écliple avec un télefcope d’un pied de foyer, monté fur une machine parallactique.

OBSERVATION de M. Baudouin, rue Saint-Honoré, 2",3 de temps à l'occident de l'Obfervatoire Royal, avee une lunette achromatique de 3 pieds, qui groffiffoit environ foi- xante fois, à qui appartient à M. Bertin, Minifire. Temps vrai.

10" 16° 30"| commencement de l'Éclipfe.

10. 29. o | Képler entre dans l'ombre.

10. 30. 50 | Xépler entré.

10. 37. 50 | Copernic touche ombre,

(a) La pendule fonnoit les fecondes, & on a reconnu dans la fuite que la pendule fonnant , avançoit, pendant une heure, de 32 fecondes fur le Temps vrai, & qu'en ne fonnant pas, elle fuivoit l'heure affez exatement,

Temps vrai

CERN 10. 39 10. 45. 10. 46. I1O. 47: 10. 48. FO. So. 10. 50. T1. Ie AU OC NT. TO #1.1 10: 12. So. M7. 07 H3.00 19:

13 IT.

eo) 35 40 26 18 20 10

55 39 42 47 28

13. 12À 6

1-10 13e 25° 13. 52.

6 15 a

pis "/SuctiiE NuCtE:s. 451

Copcrnic moitié dans l'ombre,

Copernic tout-à-fait entré.

Platon entre.

Milieu de Platon.

Platon entré.

Tycho entre.

Tycho entré.

Menelaïüs & Mare ferenitatis entrent dans l'ombre. Menelaüs & Mare ferenitatis entrés. Entrée totale de Mare nectaris.

Proclus entre.

Mare crifum entrée.

Immerfon totale de Ia Lune dans l'ombre,

._Commencement de l’Emerfon.

Platon fort de l'ombre. Tycha commence à fortir. Sortie totale de 7ycho. Ariflotelés fort.

Eudoxes fort.

Hermes fort.

Fin de l'Éclipfe.

Ces obfervations furent faites fur une montre à fecondes, réglée fur le Temps vrai à la pendule de l'Obfervatoire de M. le Monnier.

x

AUTIN HUNCCGUE.

M. Muillette, Profefleur de Géographie en 'Univerfité de cette ville, m'a envoyé l'obfervation de l'Éclipfe de Lune du 30 Juillet, faite à Nanci avec un télefcope Grégorien de 15 pouces de foyer ; la pendule réglée fur les Étoiles fixes & par des hauteurs correfpondantes du Soleil.

Lil ÿ

452 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE ROYALE RTE CT OR EE 5 CENT EN UNIES ESC MSIE MN PRE ERR ICE LUE CRUEL LEE CL AA AE DAS $C CE SES

NOMS DES TACHES OBSERVÉES Es [e

&

DIFFÉRENCES des MÉRIDIENS,.

OBSERV. de

M. MaiLLeiTE,| M, MESSIER. CORRESPONDANTES. Temps vrai. FRET ANTON RE EN 7

Commenc.' de l'Éclipfe Immerf.|10. 32.23|10.18.:16|14 7 L'ombre à Grimaldi... MI10: 37.22|10. 21-67 Grimaldi tout dans lombre......|1o. 38. 5 Tombre à Képler......... ...,.110. 43. 48|10. 29. 4414. Tout Képler dans lombre.....,[10. 44. 31110. 32. 10|12+ 21 L'ombre à Mare humorum. ...,..|10. 45. 49 Mare humorum tout dans f'ombre.|10. 50. 46 l'ombre à Héraclides.. ........|10. 47- 40 . L'ombre à Copernic... ....,.,..[10. 52. 58|10. 37. 38115. 20 Tout Copernic dans l'ombre. .... 10. $4. 22/10. 40. 44/13. 38 L'ombre arr... ele cie ..[TIe 1. 44/10. 46. 1515. 29 Tout Platon dans lombre..,...,/11. 2. 45|10. 47. 17]15- 28 Milieu L'ombre à 7 ycho..... M ln 03 4 Tone 2.8 STE LS 18 Tout Tycho dans l'ombre. ....,.|11. 5.27|10.49.27|16. o L'ombre à Manilius. . .. ......|T1. 7. 40|]12. 52. 20]15$-. 30 L'ombre à Mare ferenitatis.....|11. 7. 50 L'ombre à Pline (b)..........|11. 10. 39 Un grand nuage furvient, qui s’étend

Et & Oueft, fort large & épais,

& empêche d'en voir davantage, Émerfion; 1.°* bord de la Lune pa-

roît, & les nuages furviennent..|13, 7. $o Mare humorum entièrement fortie.. | 1 3. 23. 45|13. 5. 58|17. 47 Tiychoïxeparoitete). 20612. 13. 25. 50|13. :9. 32/16. 18 Tycho hors de l'ombre. ....... 13: 27e 30|13e 11. 38|15. 52 Catherina paroît douteufe {c)....|13. 48. 35 |

(b) Comme je ne pouvois pas obferver le com- mencement de l'Éclipfe, dans la chambre étoit ma pendule, je me tranfportaï dans le jardin ‘qui étoit attenant à la maïfon, avec une montre à fecondes; je mis la montre à l'heure de la pendule, à 10 heures, & l'heure des immerfions fut complète à cette montre: à l'arrivée du grand nuage, je rentrai chez moi & comparai fa montre à Ja

pendule ; elle n'avançoit que de 3 fecondes, ilétoit alors 111$’; ainfi, en 1%15’, la montre n'avoit avancée que de 3 fecondes,

(c) D'épais nuages furvinrent, & il ne fut plus poffible de rien voir jufqu’après la fin de l'Écliple. [! faut remarquer que je n’ai point vu les émerfions à travers les nuages, mais dans les parties claires du-ciel que les nuages Jaifloïent entr'eux,

Di'ENS V9 1,C MEN, CES. 453 À STRASBOURG. M. Brackenhoffer, Profefleur de Mathématiques, m'a

envoyé fon obfervation faite à Strafbourg avec une lunette

achromatique de 7 pieds, à deux verres. L'immerfion des taches dans ombre a été rapportée à

leur milieu.

NOMS DES TACHES OBSERVÉES| OBSERV. | ORSER v. DIFFÉRENCES de J des & M. BRACKENH.|[M. MESsIER. MÉRIDIENS, CORRESPONDANTES, Temps vrai. $ H. M.

Commencement de l'Éclipte. BRRT

Zmmerfions des taches,

Galileuss SSL CO PT CIN EME SAR 10. 44. 38 LT RA OAN DOSÉNRE 1 IO. SI. 10 REPIEDS eee Seller 10. 54. 49 CDR SRE PME EEE PAREIL 11. 0. 57 AAC LES PES Tele

Hehiconm AN. HULL PA II. 3:19 Eratoffhenes. . ... ne SCPI EE EP TE CNE Plato. nhrloiege A atslalsth nb sine del» ENS 'TO0.222 71100 de SA re ro DILITU2 5 LUN COS ENS ANRT LL=YI Se 03 Eudoxus & Arifloteles ....,.,..|;1. 17. 45 RE LRU AN D. UE e...|11. 18. 35 PS n)fusre MR DorAU Me RES OA ETES. PAS RNA ER UN TL N2 TO NLS Promontorium acutum, . 11. 26. 4$ 4, 15111} te DREAM LT 27 NI Mare crifium entre. . 11. 31. 50 Mare crifium entrée... . +11. 35. 30 Largrenus Mi}: 11. 36. 38 Immerfion totale. .......,.,. II. 40. 12

454 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE

x

A OU TOURS ENONENS

M. Hennert, Profefleur de Mathématiques, m'a envoyé

fon obfervation, & m'a mandé, « l'Éclipfe étoit déjà com-

» mencée à 101 32/ 50"; les nuages empéchèrent d’obferver plus exactement le commencement, »

d | DIFFÉRENCE NOMS DES TACHES OBSERVÉES À a

UTRECHIT.| PARIS.

& correfpondantes. MÉRIDIENS.

s,

L'Immerfon totale à........ 11.28. 36|11. 16. S2|11. 44 L'Émerfion à... 13. 3. 26/12. $2.20|11. 6 milieu Et Îa fin à. r4. 3024113. 52. 30lr0..54{11 15%

Et il ajoute à fa fuite de fon obfervation, « Je renonce, » pour la fuite, aux Éclipfes de Lune ; j'ai encore appris par » celle-ci, que les Obfervations ne fe peuvent pas faire exac- » tement. » Je crois avoir aflez exactement déterminé 1a différence » des Méridiens entre Paris & Utrecht, de 11° 15" à l'Orient; & notre latitude ou hauteur du Pôle, de 52! 5, un peu

y ÿ

moins cependant, car je n'ofe compter fur 20 fecondes. »

AE ON IT PE LL. EUR:

M. Poitevin, de l Académie des Sciences de Montpellier, m'a envoyé fon Obfervation faite à l'Obfervatoire de cette ville, qu'on verra à la page fuivante.

DIE Sin SAGE, Ni C Es. 455

IDIFFÉRENCES des MÉRIDIENS.

EE nn | mn nm mn mn

NOMS DES TACHES OBSERVÉES

& correfpondantes,

Pénombre légère... ... evess ne Pénombre fenfible. .......... Pénombre trés-forte. ......... Commencement certain de l'Éclipfe. L'ombre à Grimaldus. ........ L'ombrehGriere AU TRLS.

L'ombre à Ariflarqgue. ......,. L'ombre à Copernic. ........

L'ombre à Platon... ..... TRE ombre 7447. ARR EUNE L'ombre au milieu de Tycho....

Tycho dans l'ombre... ........

L'ombre à Manilius. ........ L'ombre à Mare crifium. ...... L'ombre au milieu de Mare crifium Mare crifum dans l'ombre... .... Imm. totale déterm. avec incertitude

On aperçoit Ie bord de la Lune trés -CCIairei se Pan ER

Émerfion douteufe. . ... HAN AE Émerfon certaines ts at-elle Heraclides quitte l'ombre... ..., Mare humorum quitte l'ombre... , . Galilée quitte l'ombre... ......

milieu

HR

Ariflarque de même....... AE Tcholéorti.. |. ae Copernic eft forti. . ... sh che Manilius fort. ....... teste CU

Hire leo. à: INA ep Fin de l'Écliple. 222 2. |. | on Pénombre encore fenfble. .....

Nota J'ai rejeté les obfervations correfpondantes, favoir, limmerfion totale de la Lune dans l'ombre; Témerfion, la fortie de Mare humorum , de Manilus, de Menelaüs, & la fin de lEclipfe, comme donnant des réfultats trop différens,

456 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE AS T0: CR) AIO LI

Obfervation de la même Éclipfe de Lune, que m'a envoyé M. Wargentin, dans fa lettre du 12 Septembre 1777.

NOMS DES TACHES OBSERVÉES

& correfpondantes.

x x DIFFÉRENCES des MÉRIDIENS.

STOCKHOLM.| PARIS.

Commencement de lÉdipfe, un

PEUXPIUS MTOL EM 0e +..|11. 22. 40|10. 18. 16 1. 4. 24| rejetée.

Immerfon totale. .

DE “|retrg gs {uvre 16 52/4: 2.152 MUR Commencement de l'Émerfion. ..|13. 56. 10|13. $2.20|1.3. 50 4, , AT 1200 Finide lÉdliple............:. 114 540116|13- 52-30|1:11.46

MÉMOIRE

DMBISUASI-CHR TE NACHEUS. 457.

M É MOIRE

DORE" SOPACRES"D'U"SOLPE'I LE BUT} SUR SA RO TVA TI ON,

Par M. DE LA LANDE.

EPUIS plus de foixante ans, l’on n’a prefque rien fait Lüen 1775, fur les taches du Soleil, fur fa rotation, & fur la remis

fituation de fon équateur & de fes pôles. ut

Cependant, l'équateur du Soleil a paru de tout temps aux Phyficiens, un objet remarquable dans le fyftème du monde ; Képler l'appeloit Ec/iptam regiam , & le regardoit comme la règle primitive de tous les mouvemens planétaires, & du changement de latitude des Etoiles /De Stella Martis, pag. 167 © Juiv. Epitome, pag. ÿ14, 914). M. Cafini Jugeoit qu'on devoit rapporter les orbites des Planètes à l'équateur folaire, comme au cercle principal de la Nature, & au principe de la direction des mouvemens céleftes : ül regardoit encore Îe mouvement des nœuds, le déplacement de lécliptique, & le changement de latitude des Etoiles, comme devant fe rapporter à l'équateur folaire / Mémoires de l'Académie, année 1734.)

Depuis qu'on à reconnu que F'attraction des Planètes fur la Terre eft la caufe du déplacement de l'écliptique & de la diminution de fon obliquité, la dernière railon a difparu, & l'équateur folaire eft devenu un objet plus ifolé; c’eft peut-être pour cela qu'il a ceflé d'occuper l'attention des Aftronomes. Cependant, je defirois depuis bien des années de favoir fr le phénomène de la préceffion des équinoxes avoit lieu pour l'équateur folaire , & fi les obfervations anciennes étoient aflez exactes pour nous le faire connoitre, ou du moins, de fixer pour le temps aétuel Ja pofition de

Mém. 1776. M mm

458 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE fes pôles, de manière à donner un terme de comparaifon pour lavenir.

En conféquence, j'examinois toutes Îes années, le Soleil au mois de Juin, c’eft le temps le plus favorable pour cette détermination , parce que c’eft vers le 10 Juin que la Terre eft dans le nœud de l'équateur folaire ; la route apparente des taches eft alors la plus inclinée à l'écliptique, & le chan- gement de déclinaifon étant plus rapide, fe peut déterininer avec plus d'exaétitude.

Pour cet effet, je cherchois quelque tache affez bien terminée, pour que fon centre ne füt point équivoque, & ailez groffe pour efpérer de la revoir après une révolution ; tantôt je ne voyois que des taches irrégulières éparfes, mal terminées, tantôt je ne les découvrois que déjà trop avancées vers l'Orient, pour avoir une fuite fuffifante d’obfervations.

Ce fut le 12 Jum 177$, que je vis pour la première fois, vers le bord oriental du Soleil, une tache ifolée, fort large, & bien terminée, qui ne devoit êire entrée que de la veille fur lhémifphère vilible; je me préparai à l'obferver, & je ai fuivie, fans interruption, pendant les douze jours qu'elle a été fur le difque folaire : j’engageai en même temps M. Méeflier à la fuivre de fon côté dans fon obfervatoire de la Marine, ainfi que M! Dagelet dans mon obfervatoire du Collége Mazarin , tandis que je l'obfervois au Collége Royal, tous les matins. C’eft la première fois qu'on à obtenu une fuite continue de douze obfervations, faites avec foin, fans interruption, par plufieurs Aftronomes à la fois, & avec de bons inflrumens. Quoique nos obfervations n'aient pas été toujours parfaitement d'accord , j'ai été à portée de diflinguer celles qui devoient être rejetées, & il en réfultera toujours la détermination la plus exaéte que l’on ait eue jufqu'ici de l'équateur folaire, de fon inclinaifon & de fes nœuds. J’ai enfuite voulu comparer les anciennes obfervations avec les miennes, & je me fuis convaincu que lon n'avoit eu jufqu'ici que des obfervations peu exactes,

Di ErS IS CURE NyC:Ey6e 459

auxquelles on a appliqué des méthodes infuffifantes, comme on le verra par la fuite de ce Mémoire,

Le P. Scheiner & Hévélius n’obfervoient les taches du Soleil, qu'en recevant l'image du Soleil dans une chambre obfcure, à travers une lunette: ils marquoient avec un fil-à- plomb le vertical {ur 1a figure , & ils y rapportoient léclip- tique en calculant l'angle parallaétique : le P. Scheiner prenoit cet angle fur un aftrolabe, & Hévélius en avoit fait une Table pour la latitude de Dantzick (Selenographiæ; pag. 103). Ces obfervations ne pouvoient qu'à peine com- porter une précifion de 25 à 30 fecondes.

M. de la Hire obfervoit les paflages des taches au Méri- dien, & leurs hauteurs méridiennes: mais par ce moyen, il : . > . . . navoit qu'une feule obfervation , & les divifions de {on mural ne comportoient pas une exactitude de plus de 15 fecondes. Mes obfervations ont été faites avec un excellent micromètre appliqué à une lunette de 9 pieds, & doivent

avoir une bien plus grande précifion.

Méthode pour calculer la pofition d'une tache.

La méthode pour obferver les taches du Soleil, & pour calculer leur longitude, vue du centre du Soleil, eft expli- quée dans mon Afronomie; mais comme je n’yai pas donné d'exemple , il ne fera pas inutile d'en placer un ici, dans l'ordre & avec les abréviations qu'un fréquent ufage de ces méthodes m'a fait adopter : j'y ajouterai la diflinétion des cas qui peuvent fe préfenter dans des circonftances différentes,

qui épargneront du temps ou des méprifes aux autres Calculateurs.

Soit S le centre du Soleil? PDCR la circonférence du difque folaire ; Æ£Q un parallèle à l'équateur ; D SG le cercle horaire ; Æ// une portion de l'écliptique ; PSL le cercle de latitude; CMNF l'équateur folaire ; IN le nœud defcendant que nous voyons en té; TR le parallèle que:la tache décrit; T'le lieu de la tache; TX fa latitude; T M fa

Mmm ij

460 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

diftance à l'équateur du Soleil, que j'appelle fa Déclinaijon folaire.

Le 15 Juin 1775, à midi, j'obfervai a diflérence de pañfages entre le bord oriental Q du Soleil & la tache T, de 32"? de temps : multipliant par quinze fois le cofinus de la déclinaifon du Soleil , retranchant le produit du demi-diamètre du Soleil, j'ai fa diftance SA parallèlement à l'équateur 8’ 16”. J'obfervai aufli la différence de décli- naifon ZA de ro fecondes au midi du Soleil; j'en conclus l'angle S, ou l'angle TSG de 88151". Je cherche aufit fhypothénufe ST’, qui, divifée par le demi-diamètre du Soleil, donne le finus de Parc du globe folaire, dont ST eft la projection, compris entre la tache & le point de Ja furface folaire, qui nous paroît répondre au centre du Soleil.

Quand Ia tache eft fort près du bord du Soleil, & qu'on a mefuré cette petite diftance avec beaucoup de précifion, il vaut mieux divifer la diftance au centre du Soleil, par le rayon folaire, pour avoir le finus de l'arc ST; c'eft ce que j'ai fait pour d'anciennes obfervations de M. de la Hire, qui avoit mefuré avec un micromètre la diftance au bord le plus proche.

J'ôte l'angle de pofition D SP, 2d 3 5/#de l'angle TS CG, & il refte 7'S L. Après le folftice d'été, le point P eft à la gauche ou à lorient du point D, jufqu’au folftice d'hiver.

En général, l'angle de pofition s'ajoute à l'angle S AVANT le 2 1 Juin, filatacheeft Au-pEssus du centre, & À GAUCHE, ou avant fon paflage par le milieu du Soleil : fl une de ces trois conditions change, ou toutes les trois enfemble, il faut le retrancher ; sil y en a deux qui changent, c'eft toujours le figne + qui fubfifte.

Si la fomme furpañle 904, c’eft une preuve que Ia tache qui étoit au Nord du centre, par rapport à l'équateur, pañle au Midi par rapport à l’écliptique, ou au contraire, c'eft-à- dire, que fi fa différence de déclinaifon , par rapport au centre du Soleil, étoit du côté du Midi, fa différence de latitude eft du côté du Nord.

D ESA S ICE NIC'E’S 467

Dans le triangle PST', confidéré comme triangle fphé- rique fur le globe du Soleil, on connoît l'angle PST", le côté ST & le côté PS qui eft toujours de 90 degrés; on cherche l'angle P :-voici la formule. Le log. tang. de P eft Ja fomme de tang. ST, cof. S, tang. S'; cet angle P fe trouve ici de 11434, qui, Ôtés de la longitude de la Terre, 812444, parce que la tache n'étoit pas encore parvenue au cercle de latitude PSZL, donne la longitude héliocentrique de la tache 7f22d 30’ fur l'écliptique.

On juge que la tache n'eft pas encore arrivée au cercle de latitude, quand elle eft à gauche du centre dans les différences de paffages, ou plus près du fecond bord que du premier; fi ce n’eft lorfque l'angle de pofition s'étant trouvé plus grand que l'angle S', on en a retranché celui-ci, car alors la tache qui étoit à gauche du centre, par rapport au cercle de décli- naïifon, devient à droite par rapport au cercle de latitude.

Pour trouver ou le côté ou l'arc PT, & la latitude X la tache, on ajoute les Jog. de cof. ST", tang. SZ, cof. $, & l'on a le finus de la latitude, qui eft ici de 1457’ 28". Le nœud N étant fuppolé à 8f174d, la diftance NX de la tache au nœud eft de 24430’: dans le triangle fphérique TX, connoiffant 7 # & KN, on trouve lhypothénufe TN & angle TNKX 443; jy ajoute l'angle XNA, incli- naïfon de l'équateur folaire AZN fur l'écliptique XN 7130', & j'ai l'angle TNM'; il faudroit le retrancher fi la tache étoit plus avancée que le nœud , & que fa latitude füt également méridionale. Enfin, dans le triangle TAN, con- noïflant lhypothénufe N & l'angle TN M 12413, je trouve la déclinaïfon folaire T'N 543’; elle eft auftrale , puifque Ia latitude obfervée eft auftrale, & que la tache n'avoit pas encore atteint le nœud.

Voici le détail du calcul qui fervira d'exemple pour toutes les autres obfervations, dont je ne donnerai que le réfultat: calcul n'exige pas 10 miutes de témps, comme je l'ai fouvent éprouvé fans me prefler ; & les opérations gra- phiques, qu'on trouve dans les Elémens de M. Caffini

Fig. 1e

462 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE dans les Mémoires de M. de F'Ifle, feroient plus longues, fans être auffr exactes.

On vient de voir que j'avois obfervé le 15 Juin 1775, à midi, la différence d’afcenfion droite 8’ 16”, dont la tache étoit à l'Orient du centre du Soleil ou à gauche, & Îa différence de déclinaifon ro fecondes, dont elle étoit au Midi ou au-deflous; il s’agit de trouver fa déclinaïlon, par rapport à l'équateur du Soleil, ou fa declinaifon folaire, en fuppofant le nœud à 8f174, & l'incdinailon de 74 30’.

4" 1 OP Tangente ST... 978940.....cof. ST 993020. LOT NP Cofinus S.... + 881396. Tangente.... 16954888 51 T SG, SOMME. 86 0 3 3 Corn mnrnrre + 8603 36. DENT ppinrarue 2527e/ddefofl Tangente S + 118509....fin. lat. 853356. Ayo ADS 67 086 A7 PEER Tangente P...…. 978845....latitude 11 57 29°, Demi-diam. ©) 297589. CAT Sins ST. less Longit,.terrefire.. 8. 24. 4. Long. de la tache 7. 22. 30. Nœud,.sss,s Be 172 0. Dift. au Nœud.. 0. 24. 30. Cofin. latitun.ss 999975...cotang. latit. 146619... fin. hypot. .….. 961883. Cofin. diffs. 995902....fin. diff. 961773 ve fin. fomme .…..., 932553. Cofin. hypothus 995877srcotang. angle 108383... fin. déclin. Bo443 de Cherchez le finus de l'angle 44 43/…......…... déclinaifon folaire.. s473" Inclinaifon...…. 7:80:

Somme ou différence... 12.13.

Situation Quand on obferve les taches en hiver, elles montent vers “ee le Nord; le nœud afcendant eft celui qui paroît fur le difque vifible du Soleil, le point C de l'équateur {olaire eft au-def

fous de lécliptique AS7, & le point F au-deflus, comme

dans la figure 3 ; mais le 7 Mars & le 10 Septembre, les

nœuds iont en Æ7 & en / fur le bord même du Soleil ; au

Printemps la partie vifible degéquateur folaire eft au Nord

de l'écliptique A7, & en Automne au Midi, comme.dans

la figure $, il paroït en forme d’une demi-ellipfe dont le

DE Sc 4 E NcE £ 46;

petit axe eft le finus de 7430", ou plus exactement de 71 20, comme nous le verrons bientôt.

La Terre, au commencement de J uin, voit l'équateur folaire fous la forme d’une ligne droite CF,,\ inclinée de 7 degrés 1 vers la droite. En avançant enfüite vers l'Orient dans le plan de lécliptique Æ/7, nous nous devons peu-à-peu au- defflus de l'équateur folaire CF; & nous voyons f’équateur S'abaifler au-deflous , jufqu'à ce qu'au bout de trois mois nous foyons à égale diftance des deux nœuds, & que nous Îes apercevions comme dans la figure ÿ, au 10 de Septembre, ou au nord de l'écliptique le 8 de Mars.

Si l'on veut tracer fur une figure l'équateur folaire dans un temps quelconque, il faut chercher la diftance de la Terre au nœud, ou à 2f 184, & 81 184 & porter le finus de cet arc fur le diamètre 777, qui repréfente l'écliptique à gauche ou à l'Orient, fi ceft après le o de Juin ou de Décembre, & l'on aura le lieu apparent du nœud; on marquera au-deflus de l'écliptique d’un côté & au-deffous de l'autre, un arc égal à 7d20’, multipliés par fe cofinus de la diftance de la Terre au nœud, & par ces deux points on tirera un diamètre qui fera celui de l'équateur folaire: il fera incliné en bas vers {a droite, depuis le 8 Mars jufqu'au 10 Septembre ; enfin, l'on décrira une demi-ellip{e dont fe demi- petit axe foit égal au finus de élévation de la Terre au- deffus du plan de l'équateur folaire, trouvée par cette formule in. tal 20” fin. dift. au R = fin. élévation. On pourroit enfuite décrire les parallèles à l'équateur folaire, par la méthode que J'ai expliquée dans mon Affronomie , article 1 #2 9, pour décrire les parallèles terreflres dans les Écliples, en prenant l'élévation pour la déclinaifon, & {a diftance des parallèles à l'équateur folaire pour Ja latitude terreftre: ce fercit un moyen pour trouver facilement les déclinaifons des taches fur les figures de Seheiner & d'Hevelius à

Voici la Table des onze obfervations réduites & difcutées, autant qu'il m'a été poflible, en combinant celles des trois Oblervateurs pour chaque jour. J'ai omis celle du 12 qui ne

Fig. 4.

464 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE

s'accordoit pas avec les autres, mais qui avoit été faite trop à la hâte, parce que j'aperçus trop tard {a tache dont il s’agit, & que mes inftrumens, non plus que ceux de M. Mefler, n'étoient pas préparés pour cet objet. Quoique je n’aie mis que les minutes dans cette Table, j'ai pourtant employé Îa précifion des fecondes dans plufieurs articles de mes calculs, fur-tout dans les parties je pouvois craindre dans le réfultat quelques minutes d'erreur, en négligeant les fecondes dans les données.

OBSERVATIONS de la tache qui a paru au mois de Juin 1775,

DIFFÉR. [DIFFÉR| pjpuy lANGLELONGIT. l | JOURS.| d'Afcenfion de de de la LATIT.| DÉCL./!ERkEURS] droite. Dédlinaifon. HE pofition. TACHE.

D. M. ‘S. (D. M. ls D. M. |», M M.

13 |13. 35 fr, 2nord|8. 22. 10 |3. 23 à dr.| 6. 22. 24| o. so B. + 10 14 |r1. 34 |o. 24 823 00702205 7e 8.23| 10.38 A. + 12 DR PL: o. 1omidif8. 24. 4 |2. 35 7e 22, 30| 1e 57 3 16 | 4. st o. 482 |8. 25. 22. 10 CARRE CI EE 16 rare en 1, 26 8. 25. 59 |1.45$ 8. 19. 27| 5.21 7 NPA 22002077 8. 26. 56 |1.20 De Sa 5 CNT 3T 4 no NAS: 36 2,39 CRE EU DIE 9. 19: 9| 9.21 + 12 20 | 9. 4 3: 0 8. 28. 51 |o, 30 10. $. 33/10. 40 5 21 [rie 41 3e 11 8. 29. 48 |o. 5 105 18. 58|11. 35 10 22 |13. 42 3- 18 9. o. 45 |o. 20 à g.lir. 3. 25|12. 23 + 1 23 |14. 57 3e 17 9. 1.42 |o. 44 11. 17. 28|12, 44 + 8

Les déclinaïfons ont été calculées en fuppofant le nœud à 2f17d, & l'inclinaifon 7d 30’,

On voit, dans la dernière colonne, que les différences, par rapport à la déclinaifon moyenne 54 6’, ne vont qu'une fois à 16 minutes, ee qui ne répond pas à 4 fecondes dans lob- fervation. La fomme des erreurs pofñtives eft 43 minutes, celle des erreurs négatives 45 minutes, ce qui paroit indi- quer qu'on ne fauroit repréfenter mieux ces onze obfervations,

Méthodes

DES SCIENCES. 465 Méthodes pour déterminer l'Equateur folaire. M. Cafini avoit donné dans fes Élémens d'Affronomie, Va

manière de déterminer la rotation & axe du Soleil par les obfervations ; M. de l'Ifle avoit très-bien traité ce Problème dans fes Mémoires publiés en 1738; M. Haufen avoit écrit fur ce fujet en 1726, fuivant M. Bernoulli, Recueil pour les Affronomes , tome T,. page 21 $.: mais le P. Bofcowich a le premier réfolu le Problème des taches du Soleil, par une méthode géométrique, dansune Differration imprimée à Rome ; le P. Pézenas en a donné une autre dans fon Affronomie des Marins, & dans le fecond volume de l'Oprique de Smith, édition d'Avignon, 1767, pag. 524. On en trouve auffi des {olutions par M. de Silvabelle, dans le some IV des Mémoires préfentés à l'Académie ; par M. Jean-Albert Euler, dans les Mémoires de Péterfbourg, 1. AU, p. 285$; px M. Kæftner, «en 1770; par M. Duval le Roy, dans les Mémoires de l'Aca- démie royale de Marine; par M. Beckmark, dans une Difer- tation latine fur la rotation du Soleil, publiée a Upfal en 1776, & citée par M. Bernoulli, dansle Cahier de [es Nouvelles littéraires, page 2 8. J'ai donné auffi, dans mon ASTrONOMIE, plufieurs méthodes géométriques & directes pour trouver la fituation de l'équateur folaire, par le moyen de trois pofitions d’une tache .oblervées par longitudes & par latitudes. M. du Séjour y a appliqué fes formules dans les Mémoires de 1775. Enfin M. Charles, habile Profeffeur de Mathématiques, a _préfenté à l’Académie en 1778, une conftruétion extrêmement fimple de ce Problème, appliquée à des obfervations de Juin 1777.

Mais toutes ces méthodes géométriques, élégantes & direétes, m'ont paru infufhfantes quand j'ai voulu fuivre ces recherches avec détail & avec exactitude; en voici {a raifon: les erreurs inévitables des obfervations, fufhfent pour produire plufieurs degrés de différence fur le nœud de l'équateur folaire; on ne fauroit donc prendre au hafard trois obfervations, & enfuite trois autres dont les réfultats pourroient difiérer entr'eux de

Mém, 17764 Nnn

466 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

15 à 20 degrés, pour le lieu du nœud. Il faut avoir une fuite d’obfervations, les calculer d’abord toutes dans une hypothèfe quelconque, & juger par le progrès des erreurs,

uelles font les obfervations qui doivent être préférées, & celles que la fituation de fa tache rend plus décifives, ou pour lindlinaifon, ou pour le nœud ; enfm choifir celles qui tiennent le plus un jufte milieu entre les autres,

C’eft ainfi que j'ai fait voir dans le calcul des oppoñitions des Planètes, que lon devoit déterminer lerreur des Tables par un grand nombre d’obfervations , & corriger les lieux calculés, par une erreur moyenne, pour en déduire l'oppoñition; méthode qu'ont adoptée depuis les Affronomes les plus exaéts.

Quand parmi les obfervations d’une même tache, on en aura choifi trois, déjà calculées , ïl ne reftéra que peu de travail à faire pour parvenir à les repréfenter exactement ; fufage des: méthodes ou des formules direétes feroit incomparablement plus long, plus difficile & plus fujet à erreur.

La rotation du Soleil n'étant pas parfaitement connue, on ne peut fuppoler autre chole, fi ce n’eft l’uniformité du mouvement de [a tache dans un parallèle à l'équateur du Soleil; & lon ne peut pas fuppoler, comme on le fait pour les Planètes, que leur moyen mouvement dans un intervalle . de temps donné foit exactement connu.

Je fuppofe qu'on ait trouvé par obfervation trois longitudes & trois latitudes d’une tache, & qu'on en ait conclu trois fois la déclinaifon folaire. Si ces trois déclinaïfons font parfaite- ment égales, c'eft une preuve que le nœud & Finclinaifon font véritablement tels qu'on les a fuppofés, ou du moins qu'ils fatisfont aux trois obfervations ; car fi l'inclinaifon eft défeétueufe, elle influera beaucoup plus fur fes obfervations qui font loin du nœud, & produira des erreurs contraires dans celles qui font avant & après le nœud: de même fi le lieu du nœud a été mal fuppolé, la déclinaifon folaire fera fort différente pour les obfervations voifines du nœud, & ne changera pas pour celles qui font vers les limites ; ainfi lon ne fauroit trouver la même déclinaifon, 4

DE STI HIENGCES 467 © Soient 4, 2, C, trois pofitions d’une tache ; fi l'équateur du Fig. 6 Soleil au lieu d’être placé fuivant ENQ parallèlement au cercle À BC eft fuppolé EOQ, en forte que le nœud au lieu d'être en AN foit fuppolé par erreur en ©, les déclinaifons AE, CQ de la tache, vers les limites, ne changeront pas fenfiblement, mais {a déclinaifon Z N aux environs du nœud augmentera de toute la quantité VD, ou de l'erreur du nœud multipliée par le finus de l'inclinaifon , c’eft environ 8 minutes pour chaque degré d'erreur fur le lieu du nœud.

Je fuppoferai donc, pour exemple, les trois obfervations Méthode d'aps fuivantes, faites les 14, 18 & 21 Juin, & calcules De a méthode précédente.

CP, JOURS.|LONGITUDE.LATITUDE. DÉCLIN.

S. D. M. D. M. D, M.

Juin 14 JAN TS 1e AT PCA SRE 18 CAMES ENS 7 Enr SR 2 DIE 10. 18. 58 DENES 4. 56 See En fuppofant le nœud 8f174, & l'inclinaifon 713011 trouve pour les trois déclinaifons qui devroient être égales 5118", 572 Cas 56’; je commence d’abord par accorder les deux extrêmes qui difièrent de 22 minutes; pour cet effet, je change l’'inclinaïfon feulement & la dernière analogie, je trouve que 10 minutes de moins fur langle d’inclinaifon réduifent ces déclinaifons à $4 1 1” & 55’ qui ne diffèrent plus que de 6 minutes ; ainfi j'ai diminué de 16 minutes leur différence en diminuant l'indinaifon de 10 minutes; or 16:10::6 :4; donc en ôtant encore 4 minutes de l'incli- naïfon, j'aurai deux déclinaifons égales ; en effet, avec l'in- clinaifon de 7% 16/, je trouve pour toutes deux 54 9’ de déclinaifon folaire.

Avec cetté même inclinaifon 71 16’, je calcule l'obferva- Hion intermédiaire du 18 qui eft plus près du nœud, & je

nn ij

465 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

touyve 5467 pour la déclinaifon folaire; c'eft-à-dire, 3 mi- nutes de moins que par les deux autres obfervations. Voilà donc une première hypothèfe qui fatisfait à deux obfervations,, & qui diflère de 3 minutes pour l'autre; il s’agit de prendre un autre lieu du nœud pour avoir une feconde hypothèfe. J'augmente de $ degrés le lieu du nœud, & le fuppofant 8! 22d, je recommence les calculs indiqués ci-devant , je trouve avec l'inclinaifon 749 pour le 14 & le 21, la même déclinaïfon $4 33/; mais pour le 18, je trouve 5444 ou 1x minutes de plus,

Je difpofe donc le réfultat de ces deux hypothèfes de manière à en voir la différence dans les cinq articles, & à juger du changement qu'il faut faire à la première hypothèfe pour accorder les trois obfervations.

DÉCLIN. |[DÉCLIN,

N Œ U D. [INCLIN. DIFFÉRENCES. les 14 & 21. le 18. 85 &7 oh 7 T6? So SCA 3 de moins. 2210 7 MO) 083 5. 44 11 deplus À DSC 7 24 38 14

Puifqu'un changement de $ degrés dans le nœud a fait pañler la différence de 3" à + 11”, c'eft-à-dire, l'a fait augmenter, de 14’; pour faire évanouir la différence de 3 minutes, il faut augmenter le nœud de 144’, car, 14 580 153": r14/; de méme14/ 75 :11 +, ain, Pinclinailon correfpondante fera 74 r4/ +.

Troifièmement, 14:24::3:5$; donc, la déclinaifon du 14 & du 21 fera sd 14.

Enfin, 14:38::3:8, ce qui donne $d 14 pour Ia déclinailon folaire le 19.

Donc, le nœud 8f 1844, & linclinaifon 74 14'£, repré- fenteront ces obfervations, en donnant, pour toutes les trois, Ja même déclinaifon folaire de la tache, 54 14.

DES SCIENCES. 469

Ï eft néceflaire en général de refaire le calcul en entier, avec cette troifième hypothèfe, tant pour prévenir les erreurs de calcul, que pour remédier à linexactitude des parties proportionnelles, qui, fur un changement de plufieurs degrés, ne font pas rigoureufement exactes: mais comme il ne faut que dix minutes de temps pour le calcul entier d’une hypo- thèfe, on ne doit pas négliger ce petit calcul pour mieux s’affurer du réfultat.

Aurefte, comme trois minutes fur {a décfiaifon, fuppofent à peine une feconde dans lobfervation , il et, pour ainft dire, fuperflu de chercher des hypothèfes plus exactes que trois minutes , à moins qu'on n'ait des obfervations faites avec le plus grand fuccès »* & des inftrumens de 1a plus grande perfeétion, ce que lon n'a point encore employé pour les taches du Soleil.

Cette méthode a l'avantage d'éviter toute incertitude {ur les fignes,, & toute occafion d'erreur dans l'application des formules ; de faire voir, par le calcul méme, ce qu'il peut ÿ avoir de difcordance ou d'erreur for chaque obfervation, & de quelle manière elle influe fur le réfultat ; enfin, elle n'eft pas auffi longue que les méthodes directes » dont j'ai parlé ci-deflus, malgré le tâtonnement qu’elle renferme.

Si l’on vouloit diminuer les fauffes pofitions, & les eflais que nous venons d'employer, on pourroit trouver les varia- tions par les analogies différentielles. Soit Æ le pôle de Técliptique ; P le pole de l'équateur folaire : 7’ la tache; & failons varier l'inclinaifon de l'équateur folaire, de manière que le pôle du Soleil pale de P en o; le changement P L de la déclinaifon de Étoile fera égal à Po cof. P, ou Po h multiplié par le finus de lafcenfion droite {olaire de a tache, comptée depuis le nœud & le long de Féquateur folaire,

En faïfant varier le nœud, 1e pôle paffe de P en P, en confervant {a diftance au pôle £ de lÉcliptique; & le chanz gement de déclinaifon Px qui en réfuite pour la tache, ef égal à Pp finus inclinaifon + Cofinus afcenfion droite,

470 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoYALE Ainfi, lorfque dans la première hypothèfe, les deux décli-

naifons ne font pas égales , la correétion à faire à l'inclinaïfon our les rendre égales, eft la différence des deux déclinaifons, divifée par la différence des finus des deux afcenfions droites.

Si l'on appelle 47 un petit changement fur l'inclinaifon, & que l'on fafle varier le nœud d’une quantité dr, on faura combien cela doit influer fur les deux déclinaifons, calculées en premier lieu; car, dn fin. /{cof.a cof.b) eft la diffé- rence entre les deux déclinaifons qui réfulte du changement du nœud; ül eft égal à 4//fin.a fin.) , quand on fait varier l'inclinaifon ; donc le changement d’inclinaïfon 47 qui doit fuivre celui du nœud , afin que les deux déclinaifons

cof.a cof.h

plutôt fait de le trouver par une ou deux fauffes pofitions, comme je lai expliqué, que d'employer aucune efpèce de formule.

Parmi mes onze obfervations, les premières & les dernières {ont les plus propres à déterminer linclinaïfon, les quatre du milieu à trouver le nœud, & les intermédiaires à confirmer les réfultats que les autres ont donnés.

foient égales , eft du fin. Z . Au refte , on a

Ayant pris les obfervations trois à trois, j'ai trouvé les réfultats fuivans pour le lieu du nœud , linclinaifon de lé- quateur folaire, & la déclinaifon folaire de la tache.

À LI E U OBSERVATIONS COMBINÉES. du INCLIN. DÉCLIN,

NŒU D.

1.5, 19&22 121830) Par les Obferv, des414, 18&21 TON

13» 17&23 : 20. 20

HR UR AE Milieu. .,...| 2, 16. 58

DES SCIENCES. 472

Je n'ai pas fait entrer dans ces calculs l'obfervation du 20 Juin, parce que mon oblervation n’a été faite que par a mefure du temps, & que celle de M. Mefñer ne s'accordoit pas avec les précédentes & les fuivantes; je n'ai pas employé non plus celle du 16, parce qu'elle s’écartoit un peu trop de celles du 15 & du 17.

On pourroit aufli calculer toutes les obfervations dans plu- fieurs fuppofitions du nœud, linclinaifon reftant la même, pour voir font les moindres différences, & quel lieu du nœud en approckeroit davantage.

Enfuite on calculeroïit dans deux hypothèfes d’inclinaifon, pour voir celle qui rendroit les erreurs plus petites ; prenant alors le nœud & l'inclinaifon des deux hypothèfes, on appro- cheroit, le plus qu'il eft poflible, d'une fuite d’obfervations dans laquelle on ne peut féparer {e nœud de f'indlinaifon, parce que l'on n’a pas affez d’obfervations dans les limites & dans les nœuds.

Voici encore fix obfervations d’une tache que j'obfervai en 1767, avec quelqu'attention, parce que c'étoit la plus méridionale que j'eufle encore vu: ces obfervations furent faites avec le micromètre de mon quart-de-cercle de 3 pieds, placé dans le Méridien, ou à peu-près. A

DIFFÉR. DIFFÉR.| PRE É 1767. de ra LonciTupe. LATirupe.l folaire

Paflage. auftrale,

aubordauit,

Déc: + 24 9" | 23" | 29: A 1651 25 27. 41 27 Us : : 27. 42

29| 442 ; s 5-29 2747 31|> STONE ; 28. 16 28. 19

Ces déclinaifons folaires font calculées en fuppofant 184

472 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoÿALE

& 74 20/; elles vont en croiffant à mefure que la tache loigne du nœud, cela m'indiquoit une corrcétion à faire dans les élémens ; j'ai donc employé les obfervations des 25 & 29 Décembre & 2 Janvier, & j'ai trouvé le lieu du nœud 2f 14430, l'inclinaifon 74 12’, & Ia déclinaifon folaire de la tache 284 8’ auftrale; je n’ai pas calculé les trois autres obfervations, parce que la première donne vifiblement une déclinaifon trop petite; d’ailleurs la feconde s'accorde avec la troifième, & la cinquième avec la fixième, en forte qu'ayant déja employé la feconde & la cinquième, je n'aurois rien tiré de plus de fa troifième & de [a fixième.

Le P. Fiximillner, célèbre Aftronome, obferva auffi à Cremfmuniter, une tache , depuis le 1. jufqu'au 12 Juin 1767 ; il a calculé {es obfervations avec foin, il a trouvé la déclinaifon boréale de la tache 2 54 40', l'inclinaifon 74 8’, & le lieu du nœud 2234 $' { Decennium Affronomicum, p. 30)

Examen des anciennes Obfervarions.

Voyant que mes rélultats étoient fi diflérens de ceux que les Aftronomes avoient publiés jufqu'à prélent, jai voulu revenir fur les anciennes obfervations, mais on en a publié très-peu; & fur dix-huit volumes de l’Académie, depuis 1700 : jufqu'à 1720, il eft parlé des taches du Soleil; ïl n’y en a que deux, favoir, ceux de 1703 & 1704, les obfer- vations foient rapportées ; on ne trouve dans tous les autres que des hypothèles, des réflexions générales, ou des récits vagues de ce qui avoit paru de plus fingulier dans ces taches, fans aucun détail de pofitions aftronomiques. En 1676 & 1688, .on parla beaucoup des taches à l'Académie & dans le Journal des Savans, mais on ne publia pas d’obfervations ; ÿ n'y a dans le onzième Tome des anciens Mémoires de Académie, que cinq obfervations de M, de la Hire /page 707), & quelques-unes dans l'Hiftoire célefte, publiée en 2741,par M. le Monnier. y

M. de l'Ifle, dans fes Mémoires publiés à Péterfbourg, en

3738

DES SCIENCES. 479

4738, rapporte fix obfervations du mois de Mai 1713 ; je les fuppolois d'autant plus exactes, qu’il les avoit employées dans fa théorie des taches du Soleil, la première qui ait été publiée; mais j'ai reconnu que la méthode par laquelle if failoit fes obfervations n’étoit pas aflez exacte; je les ai recal- culées par ma méthode, & j'en ai conclu la déclinaifon folaire, en fuppofantle lieu du nœud 1264, & l’inclinaifon 64 3 s', tels que M. de l'Ifle les avoit conclues de ces mêmes obfervations,

TEMPS de Ja Tache| de déclin. < au centre par DÉCLIN. du SOLEIL,| rapport LONGITUDE. | LATITUD.

DES OBSERVATIONS,

Année I 7I De parallèle | au centre folaire

à l'Équateur| du Soleil. auftrale.

Mai 18 à 22" 20° 15 30

20 à 18.15 15.123

22 à 18.15 1$. 20

2152 540 16. 9

25à 23. © È : * Ile : 1LS HS

= 26 à 23. 15 - : + 24.04, 5 15. 58 TRES RE SEE SEE RE ERP ET AUS DURS SR DUT RS ORRDE DUREE SENEGAL SERRES RE TT LA RES ETES SE

Ces déclinaifons conclues étant affez différentes, puifqu’elles vont de 15420 à 164 9/, j'ai cru qu'il falloit les employer à rectifier les conclufions de M. de ffle, & en tirer le lieu du nœud par ma méthode,

LIEU DÉCLIN! du folaire N & u 2. de la TACHE]

NAEREAUE le Det NET 42 Par les. Obfery. 11, IV & VIA 1. 16. o Lemilieu eft. = :..0?, ess. 25051 Au lieu que fuivant M. del'Ifle, x ES des LE SR r 20.10 ; . EP PQ

Mëm 17707 7

474 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

On voit que M. de lffle avoit aflez bien pris le milieu entre les fix obfervations, quant au lieu du nœud ; mais deux réfultats qui diffèrent de 194 42/ pour le nœud, annon- cent que ces obfervations n’étoient point fufhifantes pour cet objet ; elles étoient faites avec un fimple réticule, par les pañlages des taches à des fils croifés, ainfi la différence de déclinaifon n’étoit conclue que de la mefure du temps, & je trouve que 4 fecondes d'erreur fur la première obfervation, faifoient 39 minutes fur la latitude de la tache, & 8 degrés fur le lieu du nœud; de plus, ces obfervations ne font éloignées que de huit jours, & elles font faites à une trop grande dif- tance du nœud, dans lequel la Terre ne pafñfe que le 10 de Juin; enfin elles font en trop petit nombre pour pouvoir compter {ur ce réfultat; paffons donc à d'autres obfervations.

Parmi une dixaine de taches dont les obfervations font rapportées dans l'Hiftoire célefte, il y en a peu dont les obfervations foient en affez grand nombre pour en tirer quel- que réfultat. J'ai voulu calculer celles de 1684, pages 323 & fui. & celles de 1676, pages 218 © fuivantes ; mais elles font fi peu d'accord entr'elles, que je n'ai pu en faire ufage : il n'y avoit pas alors de micromètre aux lunettes des quarts-de-cercle, & il n’eft pas étonnant que les différences de hauteurs foient en erreur de 12 à 15 fecondes, ce qui détruit toute la précifion dont on a befoin dans ces matières.

ANNÉE! L Fa U ARAL Heu LATIT. DÉCLIN, u

ide Soze1rL.|Posrion:.| la Tac, | Auliale. |. folaire. 4 Se UOTE D. M. $ D, S D, M | D. M. Jin. 2613-07 25003-12000 22.1n2 Oise SSI 290 3 162021030370 06 7 A7. 3 11727000

É o| 3.osrolt4 1 | 7.224348. 35|11.03x Juillet 1} 3.10. 17f 4 26:| 8. $s. 11|.10.21|11.44 | 7| 3:16. o| 6.49 |rr. 3.591 18. 7|10. 58 8! 3.16. 57| 7.13 |1r.18. 57) 16. 19] 9.10

9| 3.17. 54), 7. 36 | ©. 2. 24| 15. 26| 8. 22

26| 4 4. 8] 13.41 | 8 4.24| 9. 2|10. 32 28,4, 6 3} 14 20 | 9. 1. 57] 9.48| 7: 48

DES SCIENCES. 47$ Les déclinaifons folaires de la dernière colonne, fuppolent le nœud à 216444, & linclinaifon 7420’; mais on y. voit des différences qui ne peuvent s’accorder avec aucune .hypothèfe; par exemple, l'oblervation du 7 & celle du 9 font vers les limites, à égales diftances du nœud, & elles différent de 2 degrésZ: les obfervations du 26 & du 38, que lon regardoit comme le retour de 1a même tache , . s'accordent fi peu qu'on ne peut rien décider à cet égard.

M. de Ia Hire, dans les Mémoires de l’Académie, pour l'année 170 3, donne trois fuites d’obfervations fur les taches du Soleil; la première, du 25 Mai au 3 Juin; la feconde, du r9 Juin au 27; la troifième, du 8 au 16 Juillet; ïl regardoit les deux premières comme deux apparitions de la mème tache: mais le calcul m'a fait voir une différence de plus de 2 degrés dans la déclinaifon, ce qui fait 8 à 10 fecondes de différence dans leur pofition.

Dans la première apparition, il n’y a que les quatre pre- mières obfervations qui foient un. peu d'accord entr'elles; celle du 31 en diffère beaucoup, les autres font annoncées comme étant imparfaites : ainfi je nai pu en faire aucun ufage , & je ne les rapporterai point ici.

Dans la feconde fuite, M. de 1a Hire donne la diftance au bord le plus proche, obfervée avec le micromètre, & je les ai fait entrer dans le calcul avec les différences d’afcen- fion droite & de déclinaifon, lorfque celles-ci ne s’accordoient pas bien.

Les obfervations rapportées dans la troïfième colonne, font des différences d’afcenfion droite, excepté les trois qui font marquées d’une L ; celles-ci font des différences de longitude, M. de la Hire n'ayant rapporté que fes conclufions à cet égard , au lieu des obfervations primitives. Dans la quatrième colonne, on trouve pour les mêmes obfervations, la latitude géocentrique de Îa tache, au lieu de la différence de décli- vajfon qui eft dans les autres obfervations. Ooo ïj

Juin

276 MéÉmotres DE L'ACADÉMIE RoYALE

DIFFÉR. |[DIFFÉR.

d'A. droite] de déclin. [LONGITUDE|L AT 1 T.|DÉCLIN. ou ou héliocentrique, | héliocentr. folaire. de Longit. | de Latitude, H M |M S M. S. SANT D. M. 16. 30 |14. 17 À o. 40B.| 6. 22. 2. 36B. 16. O |12. 20 Oo 55 7. 6. 40 2. 10 o. o| 9. 28L.| o. 10 7. 22. 20|0. 20 16: 1e 1160 40L.| "0; 15A:|1/18, 5.147 2: 47 21. 10°| o. 5oL.| 1. 10 9. 5: . I. 54 6: 6 | 4 42 1, 44 9. 20. 22 26133 Oo.1001107.042 MIT Te 154 Tost 3: 1176 2.120 ©. © |10. 47 1. 34 10. 18. 51 o. 58

La dernière obfervation diffère beaucoup des autres; mais comme la tache du 2$ au 26 avoit changé de figure, il y a lieu de croire qu'au 27, le changement étoit encore plus confidérable, & que ce n'étoit plus le même centre.

Par les obfervations des 18, 21 & 24, je trouve le nœud à 2f 194, linclinaïfon de 7d 31”, & la déclinaifon {olaire 2445’; j'ai voulu auffi calculer les obfervations des 19, 21, 26: mais le réfultat eft fi difitrent de l'autre, que l’on voit évidemment que la déclinaifon du 2 1 eft trop grande, par rapport aux deux autres, pour pouvoir les concilier toutes trois : c’eft encore pire fi l'on a égard à la déclinaifon du 23, qui eft de beaucoup trop petite.

La troifième fuite d'obfervations de M. de la Hire, paroît avoir été faite avec plus d’exactitude ; Auteur ne donne que les différences de longitude & de latitude, mais ïl ajoute qu’elles font conclues de toutes les obfervations faites en plufieurs manières , pour plus grande certitude ; auff s'accordent-elles beaucoup mieux que les précédentes, & je les regarde comme formant la feule fuite d’obfervations anciennes dont on puifle faire ufage,

DES D GIENCES. 477

Numér| ANNÉE DIFFÉR.

DÉCLIN.K

4 1703. FAILLES LATIT..LONGIT.ILATIT. Aufrale. | M. S. D. M s | p. M.| D I. |Juil. 2.15) 9. 200r| 4.53 A| 8. 7. 2l18 3 II 8a 19. o| 7. 20 $e 10 8. 16, 43/19. 8 II IAE 10 © O| 3 o 5+ 40 9e 5: 36/21. 4 I V. 10 à 18.20| o. 20 6. o 9. 16. 47|22. 22 V, 11 à 19.30] 3. 360c| 6.2 8. 3. 34/2 I VAE 12 à 19. 30| 6.40 6.40 ro. 17. 51/25. 7 Ë VII. 13à22.15| 9. 36 6. 50 Àvr. 3. 37/25. 41 ! AU 14 à 18. 30|11. 30 6. 50 tr. 15. 57/25. 41 k TX. 16à 1.30/13.40 | 6. 5o | o. 7. 16/25. 41 |18. 6 nee nn Naud, Jnclinaïfon, Déclin. folaire, Les obferv. IT, V, VII, donnent... 2% 18° 48”... 64 45'.... 194 12°. Les obferv. I, IV, I1X...... seese 2e 214 30...4 6, 22..... 10. 314 Et par un milieu..... térseseste 2e 20. De... 6 33e... 19, 22.

Ce rélultat eft bien différent de celui de M. de 1a Hire, qui, probablement, n'avoit examiné ces obfervations que par une opération graphique : il donne à la page 128, le lieu du nœud 1284, & l'inclinaifon 74 o'; & à la page 131, 2144 par les obfervations même qui m’ont donné 16 degrés de plus. |

I y a dans les Mémoires de l'Académie de l'année 1 704 cinq obfervations d’une tache qui parut au mois de Janvier 1704: comme celles-ci font dans le nœud afcendant, j'ai voulu voir comment elles s’accorderoient avec les autres ; j'ai trouvé qu'elles donnoient pour le nœud 2f 194 30!, & pour Finclinaif.n 6444. Voici les obfervations même , elles font toutes pour midi : les différences de déclinaifon font toutes vers le Sud, par rapport au centre du Soleil,

478 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE

anNNéElDIFFÉRIDIFrÉR. LATIT.|DéÉcun.

, LONGITUD 1704: d AICEnEN LE E auftrale. folaire. droite, Déclin.

Janv. 7 |14 34% arr, 42210 38,9%) x2%r51|8 713 10 | 6. 26 lHT2r 2 2650872728 US FD QE COR TI 3 3. 10.028 | $. so |8."r2

17 |r4. 29 04.13. 18 |'6. 2.14 | 1. 4r |8. 13

J'ai rejeté lobfervation du 16 Janvier, qui s'écarte confi- dérablement des autres, de manière même à ne pouvoir foupçonner qu'une faute d’impreffion. Au moyen de ce qu'il ne me reftoit qu’une feule obfervation à une grande diftance du nœud, l'inclinaifon que j'en ai déduite eft beaucoup moins füre que le lieu du nœud; aufli ce nœud s’accorde-t-il aflez bien avec les déterminations précédentes & avec les fuivantes. Les obfervations des 10 & 11, donnent l'une un peu plus, l'autre un peu moins que celles du 7 & du 17.

Réfulrat de toutes les Obfervarions.

Pour faire voir à quoi l’on peut s’en tenir pour Îe lieu du nœud de l'équateur folaire, & fon inclinaifon fur l'éclip- tique, & quel degré d'incertitude il nous refte à cet égard, je vais comparer les différens réfultats qui ont été donnés jufqu'’à préfent, depuis 1678 que Dominique Caflini publia fes réfultats dans le Journal des Savans. J'aurois commencer par Scheiner, mais il ne s’explique point aflez pofitivement fur ces élémens ; on voit cependant /pages $56 © s58) qu'il eftimoit linclinaifon 7 degrés, & le nœud 2048 puifqu'il dit que c'étoit environ vers le 1. Juin que le Soleil étoit dans le nœud de l'équateur folaire,

DES Sci1ENCESs. 479

AU E URSS NŒUD

qui ont déterminé la poftion aRendait INCLINAJsON. DE L'ÉQUATEUR SOLAIRE. M. de la Hire, Mémoires de l'Aca-

démie, 1703, page 128...... 7 0 M. Cafini, Journal des Savans, 1678.

Anciens Mémoires ,tom, X,p. 601. 7. 30 M. Caffini, Elémens d'Aftr. pag. 100. 7. 30 Flamfteed , Philof. Tranf 157,

pag, 535 1684... 7 0 M.delaHire, Mém.1703,pag.131.

Le P. Pézenas, Optique de Smith,

tome Il, page 527....... : Se 2) M. de l'Ifle, Mémoires pour fr,

Ge 1738 PALCATE eee ae 6. 35 Par trois Obfervations de M. de la

Hire, des 19,21 & 25 Juin 1703. 7e 31 Par trois Obfervations des 9, 12 &

14 Juillet 1703... 1... 4... 6, 45 Par trois Obfervations des 8, 11 &

NOVICE O0 eee cerise 7 ST Par celles de Janvier 1704. ..... 6. 44 Par les Obf. du P. Filxmiliner, 1767. DA Par trois Obfervations des 13, 14&

1 5 Juillet 1767. Eph. Mil. 1779. 7. 28 (b) Par mes Obfervations des 25, 29

Déc? 1767, & 2 Janvier 1768. 7. 12 Par des Obfervat. du P. Filxmillner,

en 1777 (Æph. Berlin, 1780)... 6. 19 Par mes Obfervations des 14, 18 &

21 ANS ZAC ONE 7. 15 Par mes Obfervations des 13, 17 &

23 Juin1775.....-....... 7. 21

(2) H s'eft gliffé probablement une faute confidérable dans ces calculs.

(b) Les obfervations font trop peu éloignées entrelles, pour qu'on puiffe compter fur ce réfuitat.

480 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

En prenant le milieu entre mes deux derniers réfultats de 1775, qui font les plus d'accord & les plus fürs, je trouve. ............ 2f 161 s7’ & 71 29%

En prenant le milieu entre les quatre réfultats des anciennes obfervations , & ajoutant un degré pour la préceflion des équinoxes, afin de les réduire à 1775, & de pouvoir Îles comparer aux miennes, j'ais... +... RE DE CHE AMONT

Enfin en prenant un milieu entre Îes réfultats anciens & modernes, on aura pour 1775... 2. 18. 57 & 7. 10.

Mais comme les dernières obfervations me paroïffent plus exaétes, je m'entiens a.... 2. 18. O&7. 20.

Et je crois pouvoir établir cette détermination, comme plus exacte que celles de Scheïner, Cafkni, la Hire, & de l'Ifle, qui donnoient plufieurs degrés de moins pour la Ion- gitude du nœud.

Durée de la rotation du Soleil.

Pour trouver la durée de Ja rotation du Soleïl, il faut calculer par deux obfervations , afez éloignées entr'elles, les afcenfions droites folaires de la tache, mefurées le long de l'équateur du Soleil, la différence eft le mouvement de Ia tache dans l'intervalle donné; d’où il eft aifé de conclure le temps qu'il lui faut pour parcourir 360 degrés; c’eft la durée de la rotation entière du Soleil. Mais une demi-feconde de temps fur l’afcenfion droite de la tache obfervée peut produire une erreur de plufieurs heures fur la durée de la rotation, fr Ton n’a obfervé qu'une demi-révolution; on a donc toujours compris la néceflité qu’il y auroit de comparer des appa- titions différentes d’une même tache, M.° Cafimi, Maraldi & de la Hire , l'ont fait plufieurs fois ; mais ils n’avoient pas de certitude fur l'identité des taches, & fur leur immo- bilité; ïls n’avoient pas, avec affez d’exactitude, la décli- naifon folaire qui eft la feule chofe d’après laquelle on puifle juger qu'une tache eft Ia même qu'on a vue dans d'autres apparitions ; ainfi l'on n'a pu s'aflurer de quelques a

ur

D! ESLUS- CHINE N-C-:E0S 48 ar Ja durée de la rotation du Soleil ; j'efpérois que la tache -obfervée au mois de Juin 1775, & qui étoit encore très- belle quand elle paffa dans l'hémifphère fupérieur ou invi- fble, pourroit au mois de Juillet nous apprendre quelque <chofe de précis fur la durée de fa révolution; mais à {on retour, elle étoit fi petite que je ne lapercevois plus avec ma lunette de o pieds. M. Méflier la voyoit encore avec une excellente lunette achromatique de Dollond, & il détermina fa pofition les 10, 11 & 12 Juillet;-mais lorfque j'ai calculé fa déclinaifon par le moyen de ces obfervations, je l'ai trouvée plus grande d’un degré & demi; elle étoit de 64 36’, ce qui fait environ 24 fecondes fur le difque du Soleil, ainfi ce n'étoit pas exactement le même centre, c'étoit tout au plus la partie méridionale de a tache du mois de Juin qui étoit reftée vifible; mais fi nous fuppofons qu’elle eût au moins Ja même afcenfion droite, voici ce qui en réfulte pour la durée de la rotation.

Le 14 Juin à midi, elle étoit éloignée du nœud de.7...7 384 47. le r2 Juillet, elle en étoit 24 - ete: - « © es ee 21e MIAGE 7e 39e Ainf, elle avoit fait 39148'en vingt-huit jours, c’eft-à-

dire 360 degrés en 25i 18h 30°.

Le P. Scheiner, dans fon immenfe ouvrage fur les Taches du Soieil, n'a pas ofé afligner la durée de la rotation ; il dit à la page 548 , qu'il a toujours trouvé les retours entre vingt-fix & vingt-fept jours, plus ou moins. A Ia page S S9, il dit que plufieurs retours bien examinés, excèdent à peine vingt-cinq jours; que plufieurs vont à vingt-fept, & que quelques-uns paroiflent aller jufqu'a vingt-huit. Si lon fuppofe vingt-fept jours, il s’enfuivra que la durée de la rotation véritable ne lui paroifloit que de 2 si 3°2.

Ces retours de vingt-fept jours, étoient, à {a fin du dernier fiècle, dans Vopinion générale, à ce qu'il paroît par l'Aiffoire de l'Académie pour 1700, page 118; & par les Mémoires de 1701, page 40.

Dans les Mémoires de 170 1, pagé 77, M. Caffinile fils,

Min. 1776. j PPP

482 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE

dit que les retours n’excèdent guère 27) 14h; & à la page 266, il parle d’une tache qui fembloit être la méme, & avoir reparu après huit retours de 27i r4h20', ce qui donnoit 25) I s'40/ pour la durée de Ja rotation.

M. Maraldi, dans les Mémoires de 1704, dit que le retour ordinaire des taches eft de vingt-fept jours & demi, comme on le trouve par quantité d’oblervations; on fuppofe

la même chofe dans l'Aiffoire de 1707, pages 1 0 6 fuiv.

Suivant l'Hiffoire de l'Académie pour 170$, page 126 , le retour des taches eft de 27i 9 10°"; le milieu donneroit 2 si 1 1" 30° pour la rotation.

Suivant la conjecture de M. de la Hire (Mém. 1700, page 287) elle feroit de 2 5i 34°. 3

Suivant M. Caffini, Élémens d'Afronomie, page 1 04 (Anciens Mém. zome X, page 73 0) la rotation feroit de 2 5i 14° 5°.

Suivant le P. Filxmiliner, 2 sirs"a2", Decennium Affronomicum , 1776, page 31; ou 2513" 35. Éphémérides de Berlin, 1780.

Ces rélultats diffèrent de 9 heures.

Cependant, M. Caffini aflure avoir trouvé entre fes obfer- vations & celles d'Hévélius & de Scheiner, fix grands intervalles, qui s'accordent , à deux minutes près , avec 25i1 4 s' de rotation. Journal des Savans , 1 688, page 167. Auciens Mém. tome X, page 730 ; Mém. 1702 d 1704, page 13. H avoit même trouvé un intervalle de huit cents trente-fix révolutions d’une même tache, em. de l'Académie, aunée /702, page 133.

Ces obfervations étoient celles des mois de Mai 1625, 1644, 1684, 1686 & 1688; mais M. Caflini ne publia point le détail des obfervations & des calculs , & l'on ne regardoiït pas la rotation du Soleil comme. décidée, lorfque je fuis tombé fur quelque chofe de plus fatisfaifant, dont je vais rendre compte, après que j'aurai fait quelques remarques préliminaires.

Pour juger de la durée de la rotation du Soleil, il ne

DES SCIENCES, 483 fuffroit pas de comparer l'apparition des taches ou leur difpa- Dore rition fur le bord du Soleil, comme les anciens Obfervateurs de l'apparition le faifoient quelquefois, parce que Îa pofition de la Jphère n'éparhion. oblique du Soleil, par rapport à nous, doit produire fur ; l'apparition des taches, des variations analogues à celles du lever & du coucher des Aflres, dans {a fphère oblique de la Terre. Je vais en expliquer la règle générale qui fera voir facilement quelles font les taches dont l'apparition doit être plus ou moins longue.

On fait par les élémens de Ia fphère, que Ia différence afcenfionnelle a fon finus égal à la tangente de la latitude, multipliée par la tangente de la déclinaifon d'un Aftre, /Affro- momie, art. 1026) Tranfportant cette expreflion à une tache du Soleil qui regarderoïit la Terre fe lever & fe coucher , on voit que le finus de la demi-différence entre le demi -arc vifible, & le demi-arc invifible d’une tache eft égal à Ja tangente de fa déclinaifon folaire, multipliée par la tangente de l'élévation de la Terre au-deffus du plan de l'Équateur folaire; mais celle-ci eft fenfiblement, & à une minute près, égale à la tangente de l'inclinaifon 74 20° multipliée par le fnus de la diftance de la Terre au nœud mefurée le Jong de l'Ecliptique ; donc, le finus du quart de la différence des deux arcs eft tang. 7420’, tang. décl. Sol. fin. dift. &, &-commele rayon €ft égal à un arc de $74 17' que les taches parcourent en 105$ heures en apparence, le quart de la différence fera fenfiblement égal à 105$" tang. 74 tang. déclin. fin. dift. Si Von fuppofe une tache qui' ait feulement 154 32”, comme celle de 1713, ontrouvera 1 $ degrés pour la différence entre les ares vifibles & invifibles dans le temps des limites. La difié- rence augmenteroit beaucoup par des taches fituées à 3 0 degrés de l'équateur folaire, comme on en a vu, mème en 1777 & autrefois, fuivant Scheiner, Rofarwrfina, pag. 568; & Hévélius,- Selenographia , pag. 88: us Hofoë!4 |

Pour comparer entre elles plus de cent taches obfervées par Scheïner 8 Hévélius, j'ai. cru qu'il n'y avoit pas de moyen plus fimple que de chercher graphiquement la décli-

Pppi

484 MÉMoIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE naïfon de chacune par une figure, afin de ne comparer que celles qui auroient la même déclinaifon. Le calcul eût été d’une longueur extrême; d’ailleurs, les obfervations n’exiftant que fur les figures de ces Auteurs, l'opération graphique avoit toute la précifion des Oblervations que j'avois à difcuter.

: Elipfs Pour faire cette figure, il falloit marquer à chaque jour de

e l'Équateur ;; 2 - PORTE ; >

four, L'année la pofition de l'Écliptique & l'ouverture de l’équateur

folaire, qui eft égale à l'élévation de la Terre, au-deffus du plan de l'Equateur. Si EC (fig. 7 ) repréfente l'écliptique, & ÆEQ l'équateur folaire, & que la Terre {oit dans un. point éloigné du nœud Æ de la quantité ET, on à. fn. TL fin. E fin. ET, & cet arc TL eft la déclinaifon: folaire de fa Terre, ou l'obliquité de notre œil au-deflus du plan de cet Equateur; c'eft l'angle fous lequel nous voyons fon ouverture ou le petit axe de l'ellipfe qu'il nous préfente.

De même, la tangente du complément de l'angle 7 tang. Æ cof. ET, & le complément de cet angle 7 eft une efpèce d'angle de poftion, c'eft celui que fait le cercle de latitude avec le Méridien folaire.

Avec ces deux formules, fuppofant l'angle Æ de 74 20" & le nœud Æ à 2f 184, J'ai calculé la Table fuivante de louverture de lellipfe & de la pofition du. cercle de latitude pour divers temps de l'année, ou plutôt j'ai calculé le temps de l’année qui répond à chaque ouverture, de degré en degré, de même que chaque inclinaifon de l'axe de l'Écliptique ,. par rapport à celui de l’Equateur folaire, à l'Orient ou à l'Occident , dans l’'hémifphère boréal du Soleil, ou inclinaifon: de l'Écliptique,. par rapport au diamètre de l’Equateur folaire,. au Nord ou au Midi, dans la partie occidentale. Au moyen: de cette Table & de Ia figure 8, j'en ai marqué les nombres principaux, il fera ailé de voir en tout temps de. Yannée , combien lÉquateur folaire nous paroît éloigné du centre du Soleil au-deffus ou au-- deffous de l'Écliptique : or la fituation de Fécliptique eft toujours marquée dans les figures de nos deux Auteurs, comme je l'ai dit à la troifième. page de ce Mémoire,

DES SCi£ENcE.s 485

FaBie de la figure à de la pofition de l'Équateur folaire, par rapport à l'écliptique en différens temps de l'année.

OUVERTURE] LIEU INCLINAISON| LIEU de du du cercle du L'ELLIPSE, SOLEIL. 0 DE LATITUDE. | SOLEIL. CREME MERE ARE nn | mn . M. 2 Do M

. 20 au Midi] 5. 20 à l'ece, | 8. 18. o|Déc AREAS 6. 18 o O.,..: 521.68 + o 6. 23. o 9.123. oO 7e 4+ 56 o 10. 4 56 0 Fox Ar o 10. 14 52|Févr 40 7. 23e 48 o 10. 23, 48 sa 8. 10 DTA 2, 26 NO 8. + o DR TO. De

o 8. ‘10 T1. 18 o|Mars

o au Nord| 8. o&lar. |rr. 25. $2

o 9 o (POS NE 12

o 9. o ©. 12. 12|Avril

o () O. 27. 8

o o CR x ee

o o 1. 12. 59|Mai

o ° 2e, On: 42

20 20 2. 18. o|Juin

o ° 3e 5. 18

o . o 3- 23. 1/[Juill

o I o 4. 4. 56

o Le o 4. 14. $2|Août

o Frs o 4. 23. 48

o D: (o) Se 12, 1

o 2 o s+ 10. 8/|Sept.

o 2% o 5. 185010

o au Midi] 2. 25: 52 o a loce. | 5. 25, 52

© DIE © o Éxae 2

o o GT Te

o 3 o 6. 21. 8

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o 4 o 7. 12. $9|Nov

() Se 2110 RTE 2

z0 S- 10Ï7. 20° 8. 18. o|Déc

486 MÉmMmoiRes DE L'ACADÉMIE ROYALE

On voit dans la figure 8, un extrait réduit à moitié du cercle d'obfervation, fur lequel Scheiner a repréfenté toutes les taches. £ Q eft le diamètre de F'équateur folaire, que.je fuppole invariable & qui eft toujours le grand axe de l'ellipfe qui doit exprimer l'équateur folaire ; cette elliple, dans fa partie vifible , pañle en À ou à 7420’ au midi le 10 Septembre, & en À le 8 Mars; le cercle C L de lati- tude paffe en ZL à 7420" de l’axe de l'équateur folaire , du côté de Orient le 8 Juin; & à droite leo Décembre : La Table précédente fuffroït pour marquer tous les autres points.

Je fuppofe qu’une tache foit marquée en dans la figure de Scheiner, paffant par le milieu du Soleil fur le cercle de latitude le 10 Septembre, l’équateur folaire pañle en À; la diftance 7 À marque fa déclinaifon folaire du côté du midi, & en la portant vers Îa circonférence EG, je vois que cette ligne eft le finus de 9 degrés & demi; c’eft à peu-près la déclinaifon folaire de {a tache.

En effet, quand la Terre eft à 00 degrés du nœud, cet Équateur a la forme d’une ellip{e /fg. 5) ; l'ellipfe pañle au

. point À, & le mouvement du Soleil autour de fon Équa-

teur, ne change point cette apparence , puifque l’Equateur tournant dans fon plan, ne change point d’afpect, de fituation, ni de figure, tant que la Terre répond au même point de l'Écliptique. Aïnfi la diftance de la tache au point À eft bien la projection de fa déclinaifon folaire, & cette projection eft fenfiblement la différence entre le finus 7°C de Îa latitude de {a tache, & le finus AC de lobliquité fous laquelle paroiït alors l’'Equateur folaire.

Cette opération, qui eft fort fimple, exigeroit quelques confidérations de plus, fi ia déclinaifon folaire d’une tache étoit fort grande ; mais comme nous n'avons pas de tache remarquable, dont Îa dédlinaifon aille à 30 degrés, il n'y auroit que 14 19 d'erreur dans les cas extrèmes, & il n’a pas lieu dans les obfervations fuivantes ; mais fi on vouloit y avoir égard , il fuffroit de tirer deux parallèles AD, T'F, & Varc DF feroit la déclinaifon de la tache, plus exactement.

D ES

SCIENCES.

487,

TA51E des Taches obfervées par Scheiner & par Hévélius, avec le temps de leur pafflage au milieu du Soleil, & leur déclinaifon par rapport à l'Équateur folaire.

nent

Dans le P. SCHEINER; Rofa Urfina.

PAGES.| ANNÉES,

165 167 169 171 177 4 177 183 185 185 187 187 187 189 189 19E 191

ETER

197 201

203 205 207 209 209 209 211 EE" 213 215$ 225$

1624 |Décembre 162$ |Janvier.. 162$ |Janvier.. 162$ |Janvier.. 1625 |Janvier.. 162$ |Février.. 1625 |Février.. 162$ |Février.. 162$ |Février.. 1625 |Février.. 162$ |Mars.….. 1625 |Février.. 1625 |Février.. 1625 |Mars...….. 1102 SMAMarsee St 162$, Mars 1623; |Mars..…, 1623 Mars... 1623 |Mars.… 1625 |Avril... 1625 |JAwvril... 162$ |Avril... 1625 |Avril... 1625 [Mare 1625 |Mai.... 162$ |Mai...,. 1625 |Mai.... 1625 |Mai.... 1625 |Mai.... 162 5h Juin. es 1625 fJuin....

DÉCLINAïIsSONSs.

18} 74! boréale.

s| 8 auftrale; belle tache. 12/1732 auftrale, 18} 7 < auftrale. 31] 4+ aufrale,

1 ; auftrale,

2]13 auitrale.

7| 5 <auftrale. 15] 6 auftrale. 17/25. boréale.

13 auflrale. 7 auftrale, 16 + boréale. 12 boréale,

1 8 + boréale. auftrale. r$ auftrale. boréale. auftrale, 18 auftrale, auflrale. auflrale. auflrale (a). boréale, boréale, auftrale. auftrale ; belle tache double. 16 + auflrale. 13 + boréale.

$ aufirale; belle, à 2 noyaux/4,. 3120 boréale.

LI ET ES

n Ci CIEL T CI

OECIEN EI

ete NN nf IN Nin nl

N 9 = push

+1

(a) La méme que le 28 Mars, fuivant le P. Scheiner » Page f46. (£) La même que celle du 16 Mai, fuivant le P, Scheiner, page 47

433 MÉMoires DE L ACADÉMIE ROYALE

PAGES.[ ANNÉES] Mois. DÉCLINAISONS.

162$ [Juin.... 6|r124+auftrale. 162$ [Juin.... 13| 6 auftrale. 1625 |Juin.... 13/14 auftrale, 162$ [Juin.... 18|17 boréale. 162$ |Juin.... 19|19 boréale, 162$ |Juin.... 24|16 boréale, 162$ |Juin.... 26|16 * auftrale, 1625 |[Juin.... 27|10 auftrale. Juiller. .. 1|20 boréale.

1625 |Juillet... 6 + auftrale, 162$ |Juillet. .. 2|10% auftrale. 3

9

US US Us Lo Lu Lo Lu Qu NJ La sa Lo Lo Lo Lo Lo em a D A

D D DR D N R D N

162$ |Juillet... 12 auftrale,

239 | 1625 |[Juillet. .. 6 auftrale {c).

245 | 1625 |lJuillet. .. 16|21 + boréale.

245 | 1625 |Juillet... 14| 0.

247 | 1625 [Juillet .. 31|14 auftrale.

247 | 1625 |Août.... 11174 boréale.

249 | 162$ |Août.... 12|21+ boréale; belle double (+). 249 | 1625 [Aoùût.... 18] 9 auftrale.

251 162$ |Aoùt.... 23|16 boréale.

253 | 1625 [Septembre 1/16 auftrale ; belle à 2 noyaux. 253 | 1625 |Septembre 9/18 : boréale.

162$ [Septembre 9|21 + boréale; belle à z noyaux. 1625 |Septembre 19/15 boréale.

1625 [Septembre 19] 6 auftrale.

1625 |Septembre 26| 4+ auftrale.

1625 |Septembre 28| 8 + auftrale.

1625 [Septembre 30|17 + auftrale.

162$ |Octobre.. 7|24% boréale.

1625 |Octobre.. 8|16 boréale,

12 D D D © N D DR D D D R bb

A AN A AN A EN EN AN ia NN NN da da da Lo Vu 0 Hi m1 US = a

2$ TOctobre.. 10|12 + auftrale.

1625 |[Odtobre.. 12| 7 + auftrale,

1625 |[Octobre.. 14|12 auftrale.

1625 \Octobre.. 16| 4+ auftrale.

1625 |Octobre.. 16/23 + boréale.

271 | 1625 |[Octobre.. 21| 8 + auftrale,

271 | 1625 |Octobre.. 27/20 boréale, 273 | 1625 [Novembre 4|11 + auftrale; belle à 2 pointes.

273 | 1625 INovembre 81 5 auftral,

(c) Cette tache eft Ja même que-.celle du 13 Juin, fuivant Scheiner, page ÿ 48: (#} La même que celle du 16 Juillet; füivant Scheiner, page 548,

D ENS MON CMIMENN CNE 8 01 A

PAGES.|ANNÉES. Mois. DME G'Li/N A IIS" O Ni s!

273 1625 [Novembre 12| 3+ auftrale,

275 162$ [Novembre 12| 7 + auftrale.

275 1625 [Novembre 14|22 boréale,

275% | 1625 [Novembre 1 5417+ boréale,

277 | 1625 [Novembre 16| 7+ boréale,

277 | 1625 [Novembre 26| 9 auftrale,

277 | 1625 [Novembre 29|13 auftrale; belle, 277 1625 [Novembre 30|15 aufrale,

279 1625 |Décemb.. 2|12 + auftrale.

285$ | 1625 |Décemb.. 5s|r3+ boréale,

285 1625 |Décemb.. 8| 6 boréale,

285 1625 |Décemb.. 8| 8 auftrale.

285 1625 |Décemb.. 8/20 + boréale,

287 | 1625 |Décemb.. 11|18 + boréale,

289 | 1625 |Décemb.. 13/16 boréale,

289 1625 |Décemb.. 18| 4+ aufrale.

291 1625 |Décemb.. 21] $ auftrale.

291 162$ |Décemb.. 27/11 boréale; belle, 291 1625 |Décemb.. 31/15 auflrale,

293 | 1626 |Janvier... 7118 + boréale.

293 | 1626 |Janvier... 8|r4 boréale, _ 293 1626 |Janvier... 9| 9+ auftrale.

293 | 1626 |Janvier... 9|15+ auftrale,

295 | 1626 |Janvier... 23|r3+ auftrale.

295 1626 |Janvier... 24|17 + boréale.

295 | 1626 |Janvier... 26/13 auflrale,

295 1626 |Janvier... 27|15+ auftrale.

299 | 1626 |Février... 7|13 aufrale,

299 | 1626 |Février... 8|16 : boréale.

299 | 1626 |Février... 20|1 32 boréale.

299 | 1626 |Février... 23|14+ auftrale.

303 | 1626 |Mars.... 2|19 boréale.

30$ | 1626 |Mars.... 3| 37 boréale,

313 | 1626 |Avril.... 13| 6 auftrale; belle 313 | 1626 |Avril.... 13|16 auftrale,

315 1626 |Mai..... 26| 7 auflrale,

315 1626 |Mai..... 26/13 boréale.

$ 1626 |Mai..... 3o|12 auftrale; belle, I 1626 |Juin.... 22/21 boréale.

3 1626 |Décemb.. 22|14 auftrale.

s | 1626 |Juillet.., 12] 7 auftrale; à trois pointes. $ 1627 |Janvier.. 15[13 boréale; belle.

Mn. 1776. Q49

VU WU Lu LU Us D D bb D m

499

Us US Us Lu Lo Uy Ly Uy LU Us + + Lo Lo Lo Lu Lo D D D D D m y Uvu Lo Le LU 19 9 2

500 sgt

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593

503 504 s°4 504 506 506 506 507 507 508 508 509 509 509 St Sir

S12 s12 s12 S12 S14 S14 S15 sus

PAGES. ANNÉES,

1627 1627 1627 1626 1627 1627 1626 1626 1626 1627 1626

Mois. ARR STUNT RE RAS CS Février. . » Février... 74 Février... 15

Aoûtste sl M2 Marsiège 18 Mars.... 9 Septembre

2 Septembre 3 Septembre 4 Juin. I Novembre 28

Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

DÉCLINAISONS.

9 auftrale. 13 boréale. 162 auftrale.

s * auftrale , a trois noyaux,

10 1 1 + boréale.

auilrale, à trois noyaux.

9 auilrale, à trois noyaux.

12 boréale. 15 boréale. 8 2 boréale, 4+ boréale.

Dans HÉVÉLIUS, Selenographia.

1642 1642 1643 1643 1643 1643 1643 1643 1643 1643 1643 1643 1643 1643 1643 1643 1643 1643 1643 1643 1643 1643 1643 1643 1644 1644 1644 1644

Novembre 2 Novembre 11

Mais... 235 Joint tiel 27 Juin. 19 ui eo tt Juin 214257 IEEE Juillet... 21 Juillet... 22

Juillet... 2 Août. ,.. Août... 4 Août, .

Août... Septembre Septembre Septembre Octobre. . Oétobre.. Novembre Novembre Décemb. . Février. . . Février... Février. . . Mars. Mars... .

4 boréale , à deux noyaux.

boréale, à deux noyaux.

9 + boréale. 7 boréale. 9 4 auftrale. 8 2 boréale. 11 3 boréale. $s+ 3 ? boréale. 6 À boréale. 15 boréale, 1 boréale. 9 + boréale, 9 3 auftrale. 15 = 4 auftrale.

9 auftrale. 16 boréale. 1 3 + auftrale,

7 boréale.

7 auftrale. 2 boréale. 7 boréale.

11 2 auftrale,

boréale, à deux noyaux.

gi À 'auftrale, belle.

s auftrale, 73 boréale. o À boréale.

10 * auftrale,

à deux noyaux.

nm RILAS. CHRLEMR GUESS

rz CEE PET TEL

PAGES.|ANNÉES.| Mors. DÉCLIN AISONS.

5.16 | 1644 |Avril.... 8|10+auflrale,

516 | 1644 |Avril... 11] 6 boréale,

S17 | 1644 |Avril.... 12|12 auftrale.

517 | 1644 Avril... 12/18 auftrale.

518 1644 |Avril..,. 14] 9 auftrak.

s19 | 1644 |[Mai..... 10| 82 auftr. la plus belle d'Æeyehrus. S19 1644 |[Mai..... 8| 5: boréale.

S19 1644 [Mai..... 22| 2 auftrale.

s21 1644. |Juin..... 3| 8 boréale. e s21 1644 |Juin..... 6| 8 auftr. la même que le ro Mai. s22 1644 [Juin..... 18| 2% auftr. [a même que le 22 Mai. S22 1644 |Juin..... 3|10o auftrale. à

s22 1644 |[Juillet... s| 6 auftrale; belle.

S22 1644 |Juillet... $| 7+ boréale.

522 1644 |Juillet... 6|11 auftrale.

523 1644 |[Juillet... 7| 6 aufrale.

524 | 1644 |Juillet.,. 31| 8 boréale.

$24 1644 |Août,... 1| 5+> auftrale.

s25 1644 |Août.... 27| 6 auftr. la même quele $ Juillet, 525 1644 |Octobre.. 2| 4 boréale.

525 1644 |Oétobre.. 9|r6 boréale.

RS A NA eee Gite y sit nan co qe V6)

Pour compléter un peu ce catalogue des taches ancienne- ment obfervées, je vais y joindre vingt-cinq autres taches obfervées depuis ce temps-là, & que j'ai eu loccafion de cal- culer dans le cours de mes recherches fur cette matière : j'en donnerai un plus grand nombre dans un fecond Mémoire fur le même fujet. Si l'on avoit pris de temps en temps le même foin, nous ferions certains actuellement de la nature des taches du Soleil, ou du moins de leur mobilité ou de leur fixité, M. Mefier, depuis plus d’une année, s'étant occupé fpécialement de cet objet, à ma follicitation, a fait un grand nombre d'obfervations que je calculerai lorfqu'il les aura publiées,

Je n'ai pas mis dans les obfervations fuivantes le paflage par le milieu du Soleil, comme dans les précédentes; mais on trouvera le détail des obfervations, ou dans ce Mémoire, ou dans le fuivant.

Qgqaq i

492 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE Royate

Autres TACHES obfervées depuis HEVELIUS.

ANNÉES. Mois. DÉCLINAISONS. 1676 |28 Juin.......,. -|134 o'auftrele, 1676 Odobre, Nov. & Déc. | $. o auftrale, 1684 Juin. Voy. les obf. ci deffus.| x 1. 30 auftrale. 1686 ASTM eREle EE taUe 15. o auflrale. 1703 Juin. Vayez ci- def A ...| 2. 45 boréale. 1703 Juillet. Zdem....... ...[19. 22 auftrale. 1704 Janvier. Idem. ........| 8. 14 auftrale. 1713 Mai. Idem... .... ....|15. 32 auftrale 1752 THJueb RER. ...|14. 6 autirale.

1752 |17 Juillet. Voyez ci- bras ..|11. 40 boréale. 1752 | 2 Novembre...........] 8. 55 bor. Opt. de Smith,

t. IT (PA 6ER 1764 |1s Avril. Idem. ....,.,...|11, ÿ5s bor. groffe tache. 1767 |30 Janvier. .... ......./20,,:5 auftrale. dem. 1767 ATH -irle aline ele sie ar 56 boréale. 1767 ART re EN Ch pie nu oi le 25. 40 b: Fixlmilln. p.29. 1767 Décembre, Voyez ci-deffus.|28. 8 auftrale. 1768 Mars ete LE R oO 22. o auflrale. 1768 Mars ematieasclIziaelobauitrales 1768 Marsan er ent IMOrmoNboreales 172700 |A GIE LEID EST ETS ....| 6. 58 auftr. groffe tache. 1775 Juin. Voyez ci- dpi. ...| $. 19 auftrale. 177$ uote et An 6. 36 auftrale. 1777 Février. Voyez Deuprése, .[12. 44 boréale. 1777 JIAHE Re Re tie ieuehe 31. 10 boréale. 1778 Mai. Voyez ci-après... .. 12. 27 bor. groffe tache.

Les obfervations de Scheiner & celles d'Hévélius, compa- rées entre elles, en fuppofant l'identité des taches, pourroient donner, à quelques minutes près, la durée de la rotation du Soleil, fi on la connoifloit d'avance, à deux heures près; mais fi l'incertitude eft plus grande, on court rifque de fe tromper d’une révolution toute entière, & la grandeur de l'intervalle ne fert plus à rien.

J'ai donc commencé par chercher fa durée de {a rotation par les taches qui femblent avoir fubfifté pendant plufieurs révolutions conlécutives, pour avoir, s'il étoit poflible, 1a

Si pis ASC VE Nc sa 497

Yotation , à deux heures près; le P. Scheiner l'avoit déjà entrepris pour quatre taches f/pages 546 à fuiv.) j'en ai examiné un grand nombre d’autres, maïs je n'ai pu parvenir à des réfultats fatisfaifans,

L'Obfervation du 30 Oëtobre 1676, comparée avec celle du 18 Décembre, donne en cinquante jours moyens, deux révolutions complètes, moins 184 32’ d’afcenfion droite folaire ; ce qui donne 25i 15" 51 8", ou 1" 45’ 46" de plus que dans M. Caffinï ; mais une feule feconde de temps ou 15 fecondes de degré dans une des deux obfervations, qui font 4 “nn de la circonférence du Soleil, produiroit toute cette difiérence de 1" + fur la période; ainfi, tant qu'on n’a que deux périodes d’obfervations, dans lefquelles plufieurs s'accordent mal, on ne peut s'aflurer mieux qu'à deux heures près de la durée que nous cherchons; or, il y a fi peu d’obfer- vations imprimées fur les taches du Soleil que je ne pouvois y trouver de quoi lever cette difhculté.

Je me contentai donc d'abord d'eflayer la période donnée par M. Cafini, pour voir comment elle s’accordoit avec les anciennes obfervations.

Les deux plus belles taches qu'il y ait dans Scheiner & Hévélius, font celles qui pañièrent par le milieu du Soleil le 26 Mai 1625 à 5 heures du foir, & le o Mai 1644 à 16 heures, l'une & l'autre à 7 degrés de déclinaifon auftrale, L'intervalle qui eft fix mille neuf cents trente-trois jours 4 divifé par 252, nombre des retours dela tache, donne 27) 1 2h 19’ 44" pour chacun, 1” 16” de moins; il ne s’en faut que 325 de révolution, c’eft-à dire un peu plus de s heures, ou 2'+ fur le Soleil; ce qui n'eft guère que la fargeur de {a tache. Si l'on fe trompoit d’une heure fur la durée du retour, Von auroit dix jours de mécompte, ainfi l'on ne peut pas craindre ici une heure d'incertitude; mais sil y avoit 2h 37" d'erreur , ce qui feroit deux cents cinquante-trois révolutions, on auroit trouvé le même réfultat, malgré l'erreur de 2? 37’; ainfi, s'il y a plus de deux heures d'incertitude dans la Qurée de la révolution, la comparailon des obfervations éloignées

Comparaifen des anciennes taches,

494 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

de vingtans, devient tout-à-fait inutile; or on a vu ci-deflus que cette incertitude s'y trouve réellement.

_ Ces deux grofles taches paroiflent être celles qui avoient déterminé M. Caffini à établir cette durée de la rotation, lorfqu'il eut obfervé en 1684, 1686 & 1688 des taches pareilles {Méim. Acad. 1702, page 133).

Les deux petites taches qui pañièrent au milieu du Soleil le 16 Novembre 1625 à 2 heures, & le 21 Octobre 1643 à 15}, ayant 74 de déclinailon boréale, donnent 24" de plus; celles du 10 Février 1627 & du 14 Avril 1644, donnent 7’ de moins; mais la première eft une belle tache à deux noyaux, & celle de 1644 eft la feconde de deux taches petites & irrégulières qui ne reflemblent point à celles de 1627, & qui font plus diflantes entre elles.

Les taches du 12 Novembre 162$ à o du matin, & du 22 Mai 1644 à 3 heures du foir, qui fontentre 2 & 3 degrés de déclinailon auftrale, donnent après deux cents quarante- fix périodes 1 1’ 26" de moins que la période de M. Caïfini.

Deux taches du P. Scheiner, fituées à 2 14+ de déclinaifon boréale, fur un parallèle il y en a rarement, l'une du 27 Mars 1623, & l'autre du 22 Juin 1626, donnent 21 minutes de moins. ï

Celles du 9 Juillet 1625 & du 1.” Août 1644, fituées à s degrés de déclinaifon auflrale, donnent 7’ 27" de plus.

Je trouve à peu-près le même réfultat, en comparant les taches de 1676 & de 1775 après quatorze cents fept révo- lutions. 19 Novembre 1676, l'afcenfion droite folaire d’une tache fituée à $ degrés de déclinaïfon auftrale, étoit de 1if21d;le 23 Juin 1775, je la wouvai de rif 174; la réduction à l'équateur folaire étant à peu-près nulle, & les 4 degrés de différence entre ces deux longitudes ne pouvant produire que 18 fecondes fur la durée de révolution, je fuppole qu':n quatre-vingt-dix-neuf ans, moins cent quarante- neuf jours ou trente-fix mille neuf jours, la tache a fait quatorze cents fept révolutions, chacune fera de 2 si 14h 13"

44", c'eft 8’ 12" de plus que celle que j'ai fuppofée. II eft

DES SCIENCES 495

vrai qu’en fuppofant quatorze cents huit révolutions dans le même intervalle, on auroit feulement 18 minutes de moins au lieu de 8 minutes de plus; ainfi l'on ne peut pas fe fervir d’un auffi long intervalle, à moins qu'on ne fache, à quelques minutes près, la durée de la révolution.

Le 12 Avril 1644, & le 28 Juin 1676, on voit au milieu du Soleil, fur le parallèle auflral de 12 degrés, de belles taches, dont l'intervalle, onze mille fix cents onze jours, divifé par quatre cents vingt-deux révolutions, donne feulément 42 fecondes à ôter de la révolution fuppolée; la feconde eft une belle tache irrégulière à deux noyaux.

Celles du 2 Septembre 1626 & du 19 Juin 1643, à 9 degrés de déclinaifon auftrale, donnent pour deux cents vingt-trois révolutions, 10 minutes à Ôter.

Celles du $ Janvier 1625 -& du 19 Juin 1643, donne- roient pour deux cents quarante-cinq révolutions, 13" à Ôter.

Celles du 10 Février 1627 & du 3 Juillet 1644, donnent pour deux cents trente-une révolutions, 20 minutes à ôter.

Celles du 2 1 Oftobre 1625 & du 8 Avril r644, donnent pour deux cents quarante-cinq révolutions, 20 minutes à ajouter. Toutes celles-ci ont environ 9 degrés de déclinaifon auftrale, Ce parallèle du Soleil paroït être plus chargé de taches que la plupart des autres degrés de déclinaifon folaire.

Je fis de même un grand nombre de comparaifons des taches de Scheiner avec celles d'Hévélius , fituées fur le même parallèle ; je trouvai plufieurs périodes qui s’accordoient à 20 minutes près, plus ou moins; mais elles ne me paroifloient pas fufñre pour établir l'identité, il falloit avoir trois appari- tions d’une même tache à des intervalles égaux, pour lever à cet égard tous les doutes; il falloit auffi que ce füt une de ces taches remarquables, de ces grofles taches qui attirent l'attention des Aftronomes, & qui fe voient même fans lunette ; car s’il y a dans le Soleil un noyau folide, & que fes éminences couvertes ordinairement par le fluide igné, caufent {es taches que nous voyons quand le fluide s’abaifle ou fe retire, ce font les plus grandes montagnes qui doivent

Infufifance de ces comparaifons,

Quatre apparitions d'une très-prande tache,

Rotation de 25i aol.

406 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE 9

former les plus grandes taches, & reparoître le plus fouvent.

On avoit publié ft peu d'obfervations fur les taches du | Soleil, que je ne pouvois trouver de quoi me fatisfaire ni éclaircir mes doutes. Mais, le $ Mai 1778, le ciel s'étant découvert, je vis fur le Soleil une très-grofle tache, que Jon entrevoyoit même à la vue fimple avec un verre noir, je l’obfervai pendant plufieurs jours, je calculai fa déclinaifon folaire, que je trouvai de 1242 au nord de l'Équateur folaire, & elle reparut de nouveau à la fin de Mai. En recourant à mes obfervations antérieures, je vis qu'à la fm de Février 1777, javois déjà obfervé une très -belle tache qui avoit 1243 de déclinailon, & M. Meflier l'avoit aufi obfervée ; je remontai aux années précédentes, & je trouvai qu'une grande tache vue par M. Darquier à Touloufe, le 15 Avril 1764, avoit eu 12 degrés de déclinaifon boréale.

Les regiftres des obervations que je faïlois à Berlin en 1752, pour la diftance de la Lune à la Terre, m'ont fourni encore une belle tache à 1 144 de déclinaifon.

Enfin au mois de Novembre de cette année 1778, & peu de temps avant l’impreflion de ce Mémoire, une belle tache vifible à {a vue fimple eft encore revenue prefque au même point du Soleil, & M. Méchain l'a obfervée quatre fois; il eft vrai qu'elle a 1442 de déclinaïfon, même plus; mais les différences ne pañloient guère les limites des variétés que préfentent fouvent les obfervations d’une même tache obfervée pendant plufieurs jours de fuite; ainfr je pou- vois les regarder comme étant une même tache; ïl ne s’agifloit que de voir s’il y avoit une durée de rotation qui püt repré fenter les cinq apparitions.

La rotation adoptée par M. Caffini, de 25i 14" 5" 22"ne fatisfaifoit à aucun des intervalles entre les obfervations de ces cinq taches; il y avoit plus de 40 degrés de trop pour le mouvement obfervé, depuis 1777 jufqu'à 1778 ; il a donc fallu eflayer d’autres périodes, & J'ai eu la fatisfaction de voir qu'en employant 2 si 16h, je fatisfaifois à tout.

Voici les obfervations de ces cinq apparitions, avec les

conféquences

DE ts SI CHE N:C.E 8. 497 conféquences que j'en ai tirées, en fuppofant fe nœud à 2{ 184, & l'inclinaifon de 7420.

Celles de la fin de Mai & du commencement de Juin,

fe trouveront dans mon fecond Mémoire » avec beaucoup d’autres obfervations.

DIFFÉRENCES | DFrÉRENCES

MOIS, de paflige de délina on ASCENS. DÉCLIN. entre la Tache entre la Tache | droite folaire | folaire Jours & HEURES, & le bord ou le centre| & Ie bord dela Tache, | boréale. du Soleil, du Soleil,

Ù es D, M.

most Et Este AS) y ns 17 Juillet à midi... ,| 68 au bord fuivant.. | 13, 59 bord fup. 10, 52 19 Juillet, .,.,.. lee E el ee a EN ne r 12, 32 2o}iuillet. 44 108 NANLE CM IC A SN 11. 34 15 Avril.....,..,| 41+ bord précédent| 13. 24 .., 1. HAS utaFevrier. dose 15+ bord füivant.. | . 22 ...... 13/31 19 ACTE et Ces Rec ee A TL te clan 13° 18 26 Tévrier...., ...[ 22-+ bord précédent| 14. Se eer 12. 19 OO DEA |DadeNE àS CET OT OO CRE TT ARE AE 11. 50 $ Mai. ......,,.{ 53 + bord fuivant..| o. Sa Le 11, 59 SAMarel ce de: Le 39 bord précédent... | 14, 3 .,.,.. 12. 18 Sereseelpel. 11 soso. 12, 34 n2 NAT R is ann ele lame Pare YA TNA 12-067 11 Nov, à oh2mat..| 32,7 après le centre.|, 6. 56 bordinf. 16, 4 13 Nov. à 9h: mat. 4:5 après le centre. 13. 19 bordfup. 14. 21 18 Nov.àoh! dufoir-| 18 bord précédent, TALONS 15: 26

19 Nov. à 1h dufoir | 13,5 bord précédent 7: 16

TObfervation du 18 Février 1777» Comparée avec celle du 8 Mai 1778, donne 25i oh 56 l'Obfervation du 19 Février 1777, comparée avec celle du 12 Mai 1778, donne 25. 10, 33. TObfervation du 26 Février 1777; Comparée avec celle du 11 Mai 1778, donne 25. 10. 41: 'Obfervation du 1 Mars 1777; comparée avec celle du $ Maï 1778, donne 25, 10. 14

Le milieu eft 251 10! 21’, & les extrêmes difièrent de 45 minutes, mais le premier réfultat, qui donne le moins, répond au temps les taches étoient les plus voifines du centre du Soleil, & par conféquent fe mouvement plus fen- fible & les conclufions moins douteules.

Mém., 1776 Rrx

498 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

Ayantréduit les quatre obfervations de 1777 au 2 3 Février, je trouve pour l'afcenfion droite $"2447/; & par les quatre obfervations du mois de Novembre 1778, je trouve pour le 15, 2!2012/, l'intervalle eft de fix cents trente jours, qui donnent vingt-quatre révolutions plus ofr7di s', & chacune de 25)9" 43". Cette quantité eft plus petite que la précédente ,, mais le milieu ne s'éloigne pas de 2 5j 10", & les différentes obfervations s'accordent plus avec cette période, que les obfer- vations même ne s'accordent entr'elles ; au refle, les intervalles: plus longs diminuent cette incertitude.

En comparant f'obfervation du 1 $ Avril 1764, avec celle du 26 Février 1777, l'intervalle étant de cent quatre-vingt- cinqrotationsmoins 269 14/ en quatre mille feptcents jours, je trouve 2 si oh $ 1” pour la rotation.

L'obfervation du 17 Juillet 1752, comparée avec celle du 15 Avril 1764, pour un intervalle de quatre mille deux cents quatre-vingt-dix jours, ou cent foixante-neuf rotations moins 21413 2',donne 2 $iol 5 8/,comme la précédente comparaifon.

Enfin, fi l'on prend deux obfervations extrêmes, comme le 20 Juillet 1752 & le 11 Mai 1778, ontrouve en neuf mille quatre cents vingt-fix jours, trois cents foïixante-onze rotations moins $ 14 28’, ce qui fait pour chacune 2 si ro.

Je trouve même une fixième tache dans Hévélius, à la même déclinaifon, qui pafla au milieu du Soleil, le 27 Juin T64;3, l'intervalle de trente-neuf mille huit cents trente-deux jours ne donne que 2/ 47" à ajouter à ma période; mais cette tache n’eft pas aflez remarquable pour former une preuve de mon hypothèfe.

Cette durée eft plus petite de 4h 4 1 $", que fuivant M. Caflini, & elle donne pour le retour des taches, par rapport à nous, 27i7h 37/28", ou 27,3177, au lieu de 27j 12h 20" ou 21” que trouvoit M. Caïlmi, en 1688 / Mémoires de l'Académie, 1702, page 133).

Mais ma détermination approche beaucoup de 2 50h 34’ que trouvoit M. de la Hire, c’eit-à-dire, 27) 7" 7" pour le retour des taches / Mémoires de l'Académie, année 1700,

D ES SCIE NCE.S. 499

page 287). M. de la Hire n'avoit qu'un feul retour, mais j'en ai trois ou quatre parfaitement d'accord entr'eux.

Voilà donc, ce me femble , une tache dont Ia place eft fixe fur le Soleil, & qui donne, avec une exactitude que je a'elpérois plus, Ha vraie durée de la rotation du Soleil fur fon axe, 25 jours & 10 heures.

Si cette période ne fe vérifie pas encore fur les autres taches, c'eft peut-être parce qu’on les a trop peu obfervées juiqu’à préfent pour pouvoir y démèêler les retours; bien que la caufe locale qui a produit cette grande tache quatre ou cinq fois, eft jointe à quelque circonflance particulière dans ce point du difque folaire,

Au refle, je trouve auffi dans les anciennes obfervations rapportées ci-deflus, plufieurs taches qui s'accordent avec les 2 5 10" de rotation, comme j'en trouvois ci-devant avec celle de M. Cafini.

Par exemple, en comparant une belle tache à deux noyaux, qui pafla par le milieu du Soleil le 12 Juin 1625, & qui étoit la même que celle du 16 Mai, fuivant Scheiner, pages 2117, 215$, $47, avec une pareille qui, fuivant Hévélius, page ÿ14, Yÿ paña le 22 Février 1644, toutes deux à $ degrés de déclinaifon auftrale, je trouve en fix mille huit cents vingt-huit jours, deux cents cinquante retours ou révolutions fynodiques des taches au milieu du Soleil: c’eft- à-dire que chaque retour feroit de 27i7"29'1, plus court de 8 minutes feulement que par ma détermination : quand on prend la première, qui eft celle du 16 Mai 162 s, on trouve feulement 4'+ moins que fuivant ma période.

La tache du 30 Mai 1626, comparée avec celles des 25 Décembre 1643, 12 Avril & 16 Juillet 1644, fati( fait encore à très-peu près à cette période; toutes ces taches avoient à peu-près 12 degrés de déclinaifon folaire auftrale ; la première comparaifon donne 10 minutes de moins, la feconde 12 minutes de moins, la troifième 7 minutes de plus. : : Deux taches à 9 degrés de déclinaifon auftrale, l'une du

Rrr ij

oo Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

9 Janvier 1626, l'autre du 8 Avril 1644, donnent deux cents quarante-quatre révolutions en fix mille fix cents foixante- quatre jours, chacune de 277" 28/1; c'eft 9 minutes de moins que fuivant ma période.

Aux environs du même parallèle, je trouve encore Îles taches du 21 Oétobre 1625 & du 3 Juillet 1644, qui pour un intervalle de fix mille huit cents trente jours, donnent deux cents cinquante révolutions, trop grandes feulement de

! + chacune,

Celle du 14 Avril 1644, ne s’en écarte pas beaucoup; car elle donne pour chaque retour 2717" $2', ou 15/ de trop; mais les deux belles taches des 16 Mai 1625 & 10 Mai 1644, donnent 30 minutes de moins.

Dans toutes ces comparaifons, je n'ai pas cherché une précifion rigoureufe, que les obfervations de ce temps-là ne comportent pas, & les heures que j'ai négligées dans les paflages par le milieu du Soleil, pourroient faire $ à 6 minutes de différence fur la durée de chaque retour; mais fi l'incer- titude eft réduite à f1 peu de chofe, je croirai avoir rempli l'objet de mes recherches fur la rotation du Soleil.

La tache dont les obfervations font dans les anciens 44e. moires de l'Académie, tome X, page 708, & celle de M. de l'ile, dont j'ai rapporté les obfervations ci-deflus, donnent 2 si 10h 5’.

Deux taches, qui ont 25 degrés de déclinaifon folaire auftrale, obfervées les 4 Mars 1768 & $ Juin 1777 à 7 fignes environ de longitude, donnent cent trente-trois révo- lutions, chacune de 25)0h 54" (a).

Aurefle, je n'ai rapporté ces comparaifons que pour faire voir que dans le grand nombre d’obfervations, il s’en trouve qui fatisfont à ma période, comme à celle de M. Caffini; mais fi je n'avois pas d’autres vérifications, je croirois n'avoir pas rempli mon objet,

(a) On trouvera ces obfervations avec beaucoup d’autres, dans un fecond Mémoïre fur les taches du Soleil, qui paroîtra dans les Mémoires de 1778,

DES SCIENCES. son

L'on ne pouvoit efpérer d’avoir exactement la durée de Ia rotation, que lorfqu'après avoir obfervé & calculé un grand nombre de taches par une méthode exacte, comme celle que j'ai indiquée ci-deflus, on auroit trouvé une déclinaïfon parfaite- ment égale dans plufieurs retours, avec des intervalles de temps égaux ou proportionnels aux arcs parcourus : M. Caflini crut l'avoir trouvée dans le dernier fiècle ; mais les taches de 1684, 1686 & 1688, dont M. Caflini s’eft fervi, n'étoient point comme les miennes, de grandes & belles taches ; il me femble donc qu'il n'y a pas la même probabilité pour fon réfultat.

Ainfi, il paroit vraifemblable que les taches du Soleil font fixes, & qu'elles reparoïffoient à {a même place, après un nombre de périodes de 27i 7h 37 28", quoique les mêmes taches difparoïiflent pendant des années entières, couvertes probablement par le reflux de la matière runée & fluide, qui eft à la furface du Soleil.

Dans le temps que je fuppolois la rotation abfolue, par rapport aux Équinoxes, de 25) 14h s/22", ce qui donne le mouvement diurne des taches de 1414/ 10",62, je m'en étois fervi pour calculer une Table du mouvement de rotation pour les années, les jours & les heures; je l'ai calculée de nouveau avec 2 5j 10h: l’objet de cette Table eft de réduire toutes les obfervations d’une même tache, à une feule époque, afin d'avoir plus exactement une pofition réfultante d’une apparition toute entière , & de la comparer à une autre apparition. Je fuppofe, par exemple, qu'on eût douze jours d'obfervations fur une tache, & cela, en deux apparitions différentes : pour en déduire exaétement la durée d’une feule révolution, lon auroit cent quarante-quatre comparaifons à faire, au lieu qu'une feule fuffroit fi l'on avoit réduit les douze obfervations de chaque apparition à une feule, par le mouvement déjà connu, & qui l’eft affez exactement pour un intervalle de cinq à fix jours. Ces Tables ferviront auffi à reconnoïtre f: une tache eft la même qu'une autre tache obfervée plus anciennement, fans réduire tout l'intervalle en jours & en fractions de jours. Par exemple, il y a deux

<o2 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoyALr $

ans huit jours & demi entre l'apparition, au même depré de longitude de deux belles taches, à $ ou 7 degrés de déclinaifon auftrale, Le 6 Juin 1773 &le 1 5 Juin177s ; or, én deux ans & huit jours & demi, je trouve of 20d 3’ 56" de mouvement, au lieu de o fignes ; ce n’eft donc pas {4 même tache, indépendamment de la petite différence des décli- nailons ; du moins, elle ne donne pas la durée de rotation ; qui m'a fervi à calculer la Table fuivante : il faudroit fuppofer la rotation de 25Ïr11 34, au lieu de 25j10"0!, pour accorder ces deux apparitions. Mais j'y ai ajouté les mouve- mens pour la rotation de 2 5i 14h $' 22", page $04.

La vérification de cette Table eft facile, car en cent années Juliennes, il y a quatre cents trente-fept rotations & 30 heures de plus, & le mouvement féculaire, 1744218", eft en effet le mouvement pour 30 heures. De plus, le mouvement annuel eft égalau mouvement de 60 jours, puifque deux révolutions font soi 20h, & que 14 font 35 5i 20"; H manque de part & d'autre oi & 4h, auquel répond, par conféquent, foit le mouvement de 30 jours, foit celui de 365, c'eft-à-dire, 4fod so! 10".

Quoique la première Table me paroïfie être celle dont on doit fe fervir, je n'ai pas cru que la feconde fut inutile, & je l'ai placée à la fuite de l'autre, page 504. On y verra la différence que produifent fur le mouvement des taches A heures de changement fur la durée de la période qu’on fuppofe ; aïnfr, quand deux apparitions de taches ne s’accor- deront pas avec ma Table /page fo 3) on verra d’un coup- d'œil fr elles s'accordent mieux avec la durée de Îa rotation employée par M. Caffini, & qui m'a fervi à calculer l'autre Table, ou plutôt, on verra combien il s’en faut que la feconde tache en foit à la même place que la première.

Ma Table me fert auffi à voir comment s'accordent entr’elles “deux obférvations d’une tache, faites à quelques jours de diftance l'une de l'autre, auffitôt que jes calculées, car Vafcenfion droite folaire de la tache doit augmenter tous les

jours de 1440’ 50", & pour chaque heure de 35/25",

de

DLErSuNS LC À AN: CE 503

TABLE du mouvement des Taches fur l'Équateur folaire, ou fur fes parallèles, ou des degrés de rotation du Soleil, en Juppofant la durée de chaque rotation 2 5} 104 0’,

MOUVEMENT | MOUVEMENT, 2

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504 MÉÈMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

TABLE du mouvement des Taches, en fuppofant la rotation de 25) 14h $'22", ou 25/58706.

MOUVEMENT. AA SU mt MOUVEMENT.

M M S T. Sie. Des, Min, Sec, sis 7 Sy. Deg. Min, Sec. I Oo. 14 411) 1] o. 35. 10] 1.C| 3. 5.24. 36 2 |'o. 28. 8.21) 2] r. 10. 21) 2:C| 6. ro 59. 13 3 1.121232) 3| 1. 45. 31] 3:C] 9. 16. 13-49 4 | 1:26. 16.42] 4| 2.20. 42] 4.B| 1. 5.42. 36 Shin. rotzo. s2ls|m2t155. 521 -38:B| #2. +1. /21a2 6 2.24 25. 4.6| 3. 31. 3]16.B| 4.22. 50. 24 7 | 3. 8.29, r4l 7| 4 6.13] 32.B| 9. 15. 40. 48 8 | 3.22. 33. 25] 8| 4 31. 241 64.B| 7. 1.21. 36 DU 4 6:37: + 9| 5. 16. 34/100.B| 5.22.45. o 10 s 20: TL ; 10 À re | TI s 4 “S _ : à 2 F Révou| Jours He M S. 12 SSL 7 T2. V2 13 | 6. 2.54 1819/0737 T6 2iS 4 M2 2 14 | 6.16. 58. 28|14| 8. 12.26) 2 NON ION Ter 1507-02. 3016 IN8.147.0 71 08 76.18.16. 6 167 G-C SO NON Oo 22847107 102. 8.21.28 17 | 729.11. 117] 9. 57. S8l 5 | 127-22.26. 50 18°] 8.13. 15. r1f18|r0o. 33. 8] 6 | 153.12. 32.12 19 | 8.27. 19. 2219/1171, 8.18) 7 | 179. 2-37. 34 20 | 9. 11.23. 32/20/11. 43.2 8 | 204. 16.42. 56 21 | 9.25. 27. 43l21|12. 18. 39] 9 | 230. 6.48 18 22 lo. 9. 31+ 54/22/12. 53. So) 10 | 255.20.53.40 23 |ro.23. 36. 4Ï23|13.29. o! 29 | S11.17.47.20 24 |11. 7. 40. 15!24|14 4.11) 39 | 767-1441. 0 25 |11. 21. 44 25/30!17. 35. 14) 49 |1023.11. 34.40 26 | o. 5.48. 56140|23. 26. 58] 50 |1279. 8.28,20 27 | o. 19. 52. 47/50/29. 18.43) 60 |1535. 5.22. o 2,8 Fe . 56. 57160 TOUS 701|1791+ 2 15.950 29 | 1. 18. Le 7$ # 71 80 2046.23: 9.20 30 2 Zen ST 90 |2302.20. 3, © 60 | 4. 4. 10. 37 100 |2558.16.56.40 120 | 8. 8.21. 14 180 | Oo. 12. 317. 52 240 | 4. 16. 42. 29 300. | 8. 20. 53. 6 360 | 0.25. 3.43 ces ee ET PUS à er de ne" eee

La

LUBÉE 82 SE DÉMEUN IC 6. soy La méthode la plus exaéte pour trouver {a révolution d’une tache , telle que je l'ai expliquée ci-deflus, donne a révolution périodique ou abfolue; mais la révolution fyno- dique, par rapport à la Terre ou le retour à la conjonction, -qui furpafle la première de 45" 37 28" felon moi, peut s'en déduire en cherchant la différence des deux par cette proportion : 360 plus le mouvement moyen du Soleil, dans l’efpace d’une révolution fynodique à peu-près connue, font à 360 degrés, comme cette révolution fynodique Æ€ft à la révolution périodique correfpondante : la quantité dont elle diffère de la première, eft marquée dans la Table fuivante pour différentes valeurs de la révolution fynodique ou du retour des taches,

D SC | RETOURS IQUANTITÉS dés à Ôter DIFFÉR.

pour avoir la durée

TacHEs, de la ROTATION. 270 Pot 648 LAN 2 Wear] Hosts, 2e 27. 6 |1. 21. 2423] ,, 27e 9 Let2 Len 48:13 3 UE 2e 2 20020440 F# 4 £ À 7 42 24e 21 27 LS |Eh22437:010 24e 28 27184 23e L2) 3 8 x 27220-62605 HP A 28 Horde ao Le Aflil 674) "|

L'on pourra réduire, par le moyen de cette Table , fes révolutions fynodiques des taches trouvées par différens Auteurs, ou déduites de différentes comparaïlons de leurs pañlages par le milieu du Soleil, à des révolutions périodiques moyennes ou durées de rotation , les feules qui foient conflantes , & qu'on doive employer dans des comparailons gxactes.

ÂMém. 1774 S{f

Les Taches font adhérentes’ au Soleil,

$06 Mémoires bE L'ACADÉMIE RoYALE

J'ar supposé jufqu'ici les taches adhérentes à fa furface- du Soleil, & je ne vois aucune efpèce de vraifemblance- dans une autre fuppofition : M. J. A. Euler le fils, dans les: Mémoires de Péterfbourg , tome X11; & M. Bernoulli dans- fon Recueil pour les Affronomes, 1771, tome 1, page 21 Jr obfervent qu'en eg quatre obfervations au lieu de trois. on pourra, par diverles fuppofitions, reconnoître fi la fphère des taches & le rayon du globe qui les renferme, font exacte ment les mêmes que ceux du Soleil; mais on a vu, par ce- qui précède, que les obfervations Poe autant que leur imperfeétion le comporte, avec la fuppofition de l’adhé- rence à la furface du Soleil, & il faudroit que la différence: fût bien fenfible pour qu'on püt s'en apercevoir à une f# grande diftance. Si les taches étoient à à quelque diftance du Sole, la force centrifuge empêcheroit qu'elles ne puffent fe maintenir fur le mème parallèle , Ja direction de Ja ligne tangente à chaque parallèle allant toujours rencontrer le plan. de TÉquateur, les taches. s’en approcheroient fans cefle; elles: ne pourroient pas tourner dans les petits cercles qui font: parallèles à P Equateur.

Si les taches n’étoient pas à Ja furface du Soleil, les obfer: vations faites vers les extrémités , donneroient toujours un mouvement plus grand que les-autres ; l'arc vifible feroit fenfiblement plus court que Parc invifible, & plus court que fuivant les règles & les formules que jai données. ci- defus, ce quines ee point : le cas lon eut pu le mieux s’en apercevoir , eft celui de grandes taches ‘ont été vues fur le limbe même du Soleil, y formant une efpèce d’échancrure; & sil y avoit quelque apparence dans ceite diftance des taches à la furface du Soleil, on ne pourroit efpérer de la déterminer que quand il fe préfentera des circonftances pareilles : mais il ya fi long-temps qu'on a négligé les taches du Soleil, que j'ai cru devoir faire mes éts: pour rappeler bnitionr des Aftronomes vers cette paitie, & les engager à profiter des circonftances qui fe préfenteront pour fixer nos incertitudes dans cette partie,

D Es: SÉTE:N ce 4 507 De la nature des Taches du Soleil.

Tes obfervations contenues dans ce Mémoire, amènent æffentiellement des réflexions fur les hypothèles que l'on a faites pour la caufe phyfique des taches du Soleil. On crut d'abord qu'elles n’étoient qu'une écume furnageant à la fur- face du fluide aqueux : il femble qu'on avoit encore cette idée en 1719, après avoir vu un grand nombre de taches qui paroifloient ne tenir à rien de fixe ou d’immobile dans ce grand corps / Hifloire de l’Académie de 1719, page 76). La première objection qui fe préfente contre cette idée, vient de ce que les taches ont un mouvement régulier, & ne changent pas de place pendant la durée de leur apparition, & même, à ce qu'il paroit aétuellement, pendant plufieurs années.

J'ai donc penfé que les taches étoient plutôt les éminences d'un noyau {olide, découvertes & recouvertes alternativement par le flux & le reflux de la matière ignée elles font prefque toujours plongées, & je propofai cette hypothèfe dans mon ASTRONOMIE, quoique je ne pufle pas encore la prouver comme aujourd'hui. Les nébulofités qui environnent des taches & qui reflemblent à des bancs de fable, préfentent idée d'un bas-fond, qu'on aperçoit à l’endroit la matière fluide a moins de profondeur.

Pour donner plus de vraifemblance à cette hypothèfe, if #alloit retrouver dans différentes années une tache qui eût exactement la même déclinaifon folaire; mais on s’en étoit trop peu occupé jufqu'à préfent pour que ces retours euflent être conftatés.

Je ne diffimulerai pas une objeélion qui s’eft préfentée à moi dans le cours de mes obfervations. Le 10 Juin 1777, une grofle & belle tache qui paroïfloit depuis le 4, dimi- nuoit de largeur & paroïfloit fe divifer, comme f1 la matière fluide eût gagné le fommet, cependant le même jour it s'en étoit formé trois petites fort près de la nébulofité de la grande tache, ce qui fuppoferoit que la matière fluide s'eft abaiflée

Si i

508 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

dans cette région du Soleil : or elle ne peut pas s'élever & s'abaifler en même temps dans la même partie; mais ne- pourroit-on pas fuppoler que ce fluide a de la vifcofité, & qu'il ne prend pas tout de fuite fon niveau dans toutes fes parties ?

M. de Buflon regarde le feu du Soleil comme caufé ox entretenu par le mouvement rapide & continuel des Planètes & des Comètes autour de fon globe : dans cette hypothèfe, les taches feroient occafionnées par le refroidiffement de quelques ‘parties de fa furface, ou Îe ralentiffement caufé dans le mouvement de ces parties lorfque les Planètes les Comètes agiflent en plus grand nombre fur d’autres parties, Dans des fourneaux de fer fondu, tout ce qui ralentit. le feu, une feule bûche de bois vert, fuffit pour occafionner des fcories ou des taches dans la matière en fufion.-

M. Derham a fuppofé que les taches étoient des volumes immenfes de fumée, produits par des volcans ou éruptions de feu, qui éclatent à la furface du Soleil / Tranfaitions philofophiques, 330, page 270 ). Cette hypothèle paroît avoir été adoptée par M. le Profefleur Winthrop { Cogitata de Cometis, p. 25), & par M. Oliver ( Effai [ur les Coméres, Amfleldam , 1777, p. 23 © 48); mais fa durée & a

fixité des taches me paroïffent écarter encore cette hypothèfe.

RDS Enfin M. Willon, Profeffeur d’Aftronomie à Glafsow, 4 À propofé une nouvelle hypothèfe dans les Tranfaétions philo- Jophiques de 1774,vol. LXIV, part. 1,p. 7 à fuiv. ); c'eft la

Pièce qui avoit remporté le Prix de l'Académie de Copen-

hague en 1771. Le 24 Novembre 1769, regardant le Soleil avec un bon télefcope de 26 pouces de foyer, qui groffifloit cent douze fois, il vit une tache qui, en appro-

chant du bord du Soleil, avoit entièrement perdu à la partie oppolée la nébulofité ou l’atmofphère dont elle étoit envi- ronnée les jours précédens : le 11 Décembre, il vit cette

tache reparoître à l’autre bord du Sole, & la nébulofité

ne paroïfloit pas encore du côté qui regardoit le centre du Soleil, I aflure avoir fait plus de quarante obfervations

D Rs MSC N CE x $s0og

fmblables, & il Lui paroît qu'en général lorfque tache eft environ à une minute du bord du Soleil, plus ou moins, le même phénomène à lieu.

Cette oblervation a fait croire à M. Wilfon, que Îes taches du Soleil étoient de vaftes gouffres, formés dans la matière lumineufe du Soleil par des vapeurs élaftiques , émanées de l'intérieur du globe folaire, & qui écartent rapi- dement cette efpèce d’atmofphère ou de brouillard denfe , épais & lumineux, qui recouvre le corps noir & opaque du Soleil. Le noyau d’une tache feroit ainfi le fond de 1a cavité ; Fatmofphère feroit le courant incliné de matière qui coule de tous côtés pour remplir la cavité, mais que nous ne voyons pas d'un côté, lorfque Ia fituation oblique de 1a tache fait que notre rayon viluel. rafe le bord tourné de notre côté : le calcul appliqué à cette fuppoñition, donne pour la profondeur de ces cavités , une quantité égale au rayon de la Terre, oula centième partie du demi-diamètre du Soleil.

Dans les Mémoires de l Académie pour 177r, publiés en 1774, ainfi que dansles Zranfadtions de 1774, on voit une figure des taches obfervées fur Le Soleil, le 3 Juin 1769; par M. Meffier, & il y en a une qui eft dans le même gas que celle dont parle M. Wilfon,. ce qui- femble conftater encote le fait; d’ailleurs, on explique par-là comment les taches du Soleil fe forment affez promptement & difparoiffent très-lentement. L'auteur fait voir de même, qu'on explique très-bien toutes les circonflances des obfervations , faites par le P. Scheiner, & par M.° Caflini, Maraldi & de la Hire.

Cependant , il faut convenir que ces obfervations font % difhciles à faire, qu'on ne peut guère les regarder comme bien concluantes : quand une tache ef très-près du bord du Soleil, elle eft fi étroite, qu'a peine peut-on apercevoir Vatmofphère, qui, par elle-même, eft très-légère ; a partie de cette atmofphère, qui eft tournée vers le bord du Soleil, doit être encore plus étroite que la partie oppolée, puifqu’elle eft vue plus obliquement ; dans ces cas-là, on a peine à diftinguer la partie de cette nébulofité qui doit être la plus

mn

sro MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE apparente: comment peut-on être bien für que la partie oppolte n'exifte pas, & établir un fyflème fur cette obfervation équivoque?

Le 2 Juin 1777, j'ai vu une groffe tache qui approchoit du bord occidental, il me fembloit que l'atmofphère étoit auffi peu fenfible du côté du bord que du côté oppolé. Le 22 Juillet 1777 & le 13 Janvier 1779, j'ai vu plus diftinc- tement fur des taches qui alloient fortir , qu'il y avoit de la ncbulofité des deux côtés.

Parmi les obfervations imprimées, il -y en a qui font formellement contraires à cette hypothèle, & qui me perfua- dent que du moins le fait n'a pas toujours lieu. M. de a Hire obfervoit les 3 & 18 Juin 1703, des taches à 8 & à 20 fecondes du bord du Soleil ; & il dit précifément qu'il voyoit le nuage .ou latmofphère obfcure qui environnoit chaque tache / Mémoires de l'Académie, année 170 3, pages 122 © 123), ce quieft contraire à l'obfervation de M.Wilfon, Le 30 Novembre 1676, M. de la Hire vit une tache qui nétoit pas à une minute du bord du Soleil, ayant une nébu- lofité des deux côtés, fuivant la figure qui eft à la planche WW de l’Aifloire Célefle, publiée par M. le Monnier. k

M. Caflini dit auffi dans le Journal des Savans de 1 684 que la tache du $ Maï, qui étoit à moins d'une minute du

bord, étoit dans une nébulofité qui repréfentoit une nacelle

chargée de fa tache. On lit dans l'Hifloire de l'Academie de

1720, page 96, que la tache du mois de Décembre 1719, étoit fi grofle, que quand elle arriva au bord occidental du Soleil , elle y fit une échancrure noire, au lieu que des taches plus petites difparoiffent entièrement fur le bord du Soleil. On lit la même chofe de celle du 3 Juin 1703 (Mem. 1703, p. 122): 0x fi les taches étoient des cavités, & qu'elles fuflent au-deflous du niveau de Îa furface du Soleil, on n’en verroit abfolument rien fur le bord du Soleil.

. Soit OT le rayon vifuel tangente au bord du Soleil en 7’;

on voit qu'il pañeroit fur la bouche du gouffre de la tache, fans que nous puflions en rien apercevoir, à moins qu'il ng

DESSINÉ Nc:E.S- S1r fit aflez vafle pour que le finus verfe de l'arc qu'il OCCUPE devint fenfible, ce qui ne fauroit être,

Suppolons une tache qui ait 40 fecondes de diamètre, il y en a peu d’aufi grandes ,. fon diamètre occupe tout au plus 14 12! dont le finus verfe eft 0,00022 ; cela ne fait. qu'un cinquième de feconde,. quantité abfolumentinfenfible dans les obfervations.

Voiei encore des obfervations qui militent un peu contre Ja nouvelle hypothèfe de M. Wilfon. Le 20 Août 1775: le ciel s'étant éclairci , je vis trois taches aflez belles, qui n'y. avoient pas paru le 18, quoiqu'elles fuffent déjà très-avancées;: le lendemain 2 1, ül y en avoit une quatrième; mais le 29%- il n'y en avoit plus que deux, & il y en avoit deux qui- s’étoient effacées : or., fi les taches ctoient: des cavités , elles. feroient plus long-temps à {e remplir à proportion qu'elles feroient plus farges : es taches ne difparoîtroient pas d’un- jour à l’autre, tandis.qu'il:y en-a qui paroiflent pendant douze jours, fans être plus confidérables que celles qu'on voit ainft s'évanouir. On pourroit. dire que celles qui difparoïffent: étoient moins profondes: mais dans ce cas ,- elles auroient: moins d’atmofphère : c'eft ce que les obfervations ne prouvent- pas, mais que peut-être on pourra conftater par la fuite.

Le 3 Juin 1777, il y avoit au milieu du Soleil une: grofie tache , environnce d'une grande nébulofité ,. dans: laquelle étoit. renfermée une autre tache noire & petite, féparée de la grande; la: nébulofité ne fe dirigeoit pas vers la petite; elle étoit agrondie également tout autour de l’affem- blage des deux taches: cette forme exclut l'idée d’un courant: qu {eroit. néceflairement dirigé vers chacune de ces deux: cavités, à proportion de leur grandeur & de leur figure.

Le ro Juin 1777, une autre tache fort grofle, envi- ronnée d'une large nébulofité , s'étoit prefque divifée ; a: partie feptentrionale étoit devenue fort mince , & la nébulofité. n'avoit changé ni de forme, ni.de grandeur, - elle aurcit dü: être moins large autour d’un goufire déjà à moitié plein.

Mais ce qui me paroit abfolument incompatible aveg-

s12 MÉMoiRes DE L'ACADÉMIE ROYALE lhypothèfe de M. Wilfon, ce font ces grandes nébulofités éparfes, dans lefquelles il y a très-peu de taches noires, telles que je les ai obfervées plufieurs fois ,. & fur-tout le 12 Juin & le 24 Septembre 1778.

Le 28 Juin 1777, il y avoit une immenfe nébulofité, dans laquelle étoient difperfés quatre à cinq noyaux, qui avoient augmenté depuis trois jours, fans que la nébulofité, qui étoit vers les noyaux, difiérät de celle qui étoit dans les autres parties. Le 24 Juillet 1777, il y avoit une très- grande nébulofité autour de deux taches fort petites. Le 2 Août, une tache qui étoit noire deux jours auparavant, avoit acquis une partie lumineufe dans le milieu, & cepen- dant la nébulofité étoit toujours très-grande : cela prouve que la nébulofité n'efl pas un courant déterminé par les noyaux, & relatif à ces mêmes noyaux.

M. Willon lui-même a obfervé cinq fois un autre phéno- mène qui paroit également réfifler à fon hypothèfe ; c'eft une tache qui perd fon ombre ou fon atmofphère du côté il fe forme une autre tache, en forte que dans l'intervalle des deux taches, il n’y a pas de nébulofité : fi Ja matière couloit de toutes parts, on la verroit principalement dans l'intervalle étroit des deux taches, elle auroit une double facilité pour fe répandre. Au refte, ce phénomène avoit déjà été obfervé par le P. Scheiner {page 210): il dit même qu'alors on voit dans l'intervalle des deux taches une facule plus bril- lante que le refte du Soleil.

Au contraire mon hypothèfe repréfente aflez bien ce phénomène : entre deux montagnes très-hautes, il y a une vallée profonde, & quand elle eft remplie de fluide, on » doit pas voir le fond incliné comme la profondeur du fluide étant peu confidérable, laifle entrevoir le fond; du moins c'eft ainfr que je crois pouvoir expliquer, quant à préfent, les ombres qui environnent les taches, & celles qui {e convertiflent en ombre ou en nébulofités : mais je ne vois aucun moyen, dans l'hypothèfe de M. Wilfon, d'expliquer ges longues traînées d'ombres & de facules, telles qu'Æévéius

en

DES SCIENCES. SEX,

en obferva le 20 Juillet 1643, dont la longueur occupait un tiers du Soleil, & dans lefquelles il n’y avoit point de taches. Il me femble donc que j'ai rendu aflez probable mon hypothèle des éminences du noyau folaire : ce font ces émi- nences que nous voyons fous la forme de taches lors du reflux de la matière ignée qui les recouvre communément.

Du déplacement de notre Syflème folaire.

JI me refte à dire un mot fur un effet de {a rotation folaire,,dont les Phyficiens n'ont point encore parlé, mais qui fera peut-être un jour un phénomène bien remarquable dans la Cofmologie; c’eft le mouvement de tranflation du Soleil & de tout notre fyftème planétaire,

Le mouvement de rotation, confidéré comme l'effet phy- fique d’une caufe quelconque, eft produit par une impulfion communiquée hors du centre. Jean Bernoulli calcule pour chaque Planète le point cette force doit avoir été appli- quée, à proportion de a vitefle de fa rotation / Opera, 1. IV, p. 283); mais une force quelconque imprimée à un corps, & capable de le faire tourner autour de fon centre, ne peut manquer aufli de déplacer le centre, & l'on ne fauroit concevoir lun fans l’autre. Il paroïit donc très-vrai- femblable que le Soleil a un mouvement réel dans l’efpace abfolu; mais comme ïl entraîne néceflairement la Terre, de même que toutes les Planètes & les Comètes qui tournent autour de fui, nous ne pouvons nous apercevoir de ce mouvement, à moins que par la fuite des fiècles le Soleil ne foit arrivé fenfiblement plus près des Étoiles qui font vers une région du Ciel, que de celles qui font oppolées; alors les diftances apparentes des Étoiles entr’elles auront ausmenté d’un côté & diminué de l'autre; ce qui nous apprendra de quel côté fe fait le mouvement de tranflation du fyftème folaire : mais il n'y a pour ainfi-dire que quelques inftans d'écoulés depuis que l’on obferve; & la diftance des

Mém, 1770. Ttt

si4 MÉmoiRes DE L'ACADÉMIE RoYALe Étoiles eft immenfe; il eft donc affez naturel qu'on n'ait fait jufqu'ici aucune remarque à ce fujet /a).

ArGurus nous préfente un indice bien marqué de ce déplacement progreffif; car cette Étoile depuis un fiècle n’a ceflé d'avancer vers le Midi. M. le Monnier trouve le chan- gement de 4’ $" par fiècle / Mém. de l'Acad. 1769, p. 21), & la parallaxe annuelle d’Ar@urus n'étant pas d'une feconde, il s'enfuit que le déplacement réel de cette Etoile eft de plus de quatre-vingts millions de lieues par année. Si nous ne voyons pas dans les autres Étoiles de pareils mouvemens, c'eft que peut-être elles n'ont pas reçu limpulfion primitive qui caufe dans le Soleil le mouvement de rotation, & dans Arcurus le mouvement de tranflation. à

11 peut fe faire auffr que le Soleil & la plupart des Etoïles foient, avec leurs fyflèmes, dans une efpèce d'équilibre entre tous les autres fyflèmes environnans; & dans ce cas, il ny auroit qu'une circulation périodique du centre du Soleif autour du centre de gravité univerfel; mais il n’en feroit pas moins vrai que le Soleil doit avoir un mouvement de tranf. lation, qui nous eft indiqué par fon mouvement de rotation.

(a) Si les pofñtions des Étoiles, petites de l’autre que celles qui avoient obfervées par Hipparque il y a près | lieu de fon temps; maïs un jour viendra de deux mille ans, avoient plus de | cette comparaïfon pourra nous ap= précifion, on pourroit commencer à | prendre quelque chofe fur la queflion voir fr les différences de longitudes | dont il s’agit. font plus grandes d’un côté & plus C

Mern. de lAc.R. des Se. An.1776. Pag- 614, PL XVI.

Nord $ Taches du Soleil

Mranb:: Diametre_ de lHquat. Sol, 9-Decem.. E

16. Nov.fs.

| Rate Ai tn: NA KA,

LETARLE FAT)

DES SCIENCES. s15

AL EE MLO TRE

SUR LA SITUATION RESPECTIVE

DES GROS VAISSEAUX DU CŒUR EL D DRE Su PO VON ONE Par M. SABATIER.

à M fait attention à la quantité prodigieufe de vaifleaux de toute efpèce qui entrent dans la compo- fition de la machine animale, & à feurs entrelaffemens multipliés, on a lieu d’être furpris que les liqueurs qu'ils contiennent les parcourent avec tant de facilité. La preflion qu'ils exercent les uns fur les autres fembleroit devoir augmenter les obftacles que la petiteffe du plus grand nombre, & leurs diverfes inflexions apportent à la marche de ces liqueurs. Sans doute, les anaftomofes qui les uniffent, font un des moyens dont la Nature fe fert pour diminuer , & peut- être pour détruire entièrement les effets de la preflion dont Ï s’agit, puifqu’elles font fi fréquentes entre les vaiffeaux d’un pitit diamètre, & dans les lieux les engorgemens pourroient avoir les fuites les plus fâcheufes. Les gros vaifleaux, & fur- toit ceux qui avoifinent le cœur & les poumons n’en offrent pont; mais leur fituation refpective paroïit y fuppléer ; elle eft telle en effet, que malgré leur proximité & leurs adhé- fions, ils ne portent pas les uns fur les autres , & qu'ils préfentent une voie libre aux torrens de fang qui les traver- fent. Le but du Mémoire que je foumets à l’Académie, eft d'expofer cette fituation que les Auteurs n'ont pas décrite avec aflez d’exactitude; je parlerai fucceflivement de celle des veines-caves , de l'artère pulmonaire, des veines du même nom, & de celle de l'aorte, le dernier des gros vaif- feaux du cœur, dans l’ordre de la circulation; après quoi je, | Ttt ij

15 Juin 1770.

516 MÉMOIRES DE L ACADÉMIE ROYALE

ferai quelques remarques fur la pofition de la trachée artère, & fur celle des bronches qui, quoiqu'elles ne renferment aucun liquide, doivent cependant être mifes au nombre des vaïfleaux des poumons.

Les veines-caves ramènent au cœur le fang que l'aorte avoit diftribué à prefque toutes les parties du corps; elles font au nombre de deux , l’une fupérieure ou defcendante, l’autre inférieure ou afcendante, & s'ouvrent dans l'oreillette droite l’une au-deflus de l'autre. On à cru long-temps qu'elles ne faifoient qu'un tronc continu, dont fa partie a plus large étoit attachée aux bords de l'oreillette, à peu-près comme fr lon avoit emporté les trois quarts de la circonférence d'un tuyau droit, &c qu’on l'eût appliqué à l'ouverture d’une vefie. Véfale eft un de ceux qui ont le plus accrédité cette erreur, & l'on peut s’en étonner, avec d'autant plus de raifon, qu'il a fait reprélenter les veines-caves avec l'inclinaifon qui leur eft naturelle. Ce n’eft que dans ces derniers temps que lon a connu que les veines en queftion, étoient féparées par l'oreillette, dont les fibres font en plus grande quantité & ont un arrangement différent de celles qui leur font propres; mais leur direétion n’a point excité l'attention des Anato- miftes. Prefque tous ont penfé qu’elles étoient placées fur {a même ligne, de forte que le fang qui revient par la fupérieure pèfe fur celui qui eft amené par l'inférieure. Quelques-uns , en conféquence, ont admis à l’endroit de leur rencontreun tubercule autrefois décrit par Lower, dont l'ufage eft de brifer les deux courans prêts à fe heurter, & de les diriger vers l'embouchure de l'oreillette droite. On ne trouve à la place de ce tubercule, qu'une élévation médiocre farmée par une fubftance charnue, & qui ne peut avoir l’ufage qu'on lui attribue ; mais fa préfence eft inutile, puifque les veines- caves font inclinées de droite à gauche, & que le fang qu'elles contiennent fe porte naturellement de ce dernier cûté.

L’inclinaifon dont je parle devient fort fenfible, lorfqu'au lieu de les examiner feukement dans le trajet qu’elles parcourent

DE SNS: CTÉÉNN ES s17 au-dedans du péricarde, on les fuit, la fupérieure jufqu’à l'endroit elle eft formée par la réunion des fouclavières, inférieure jufqu'à celui elle fort du foie, & elle tra- verfe le diaphragme; on reconnoït alors que la première defcend obliquement de haut en bas, & de droite à gauche, en formant une forte de courbure dont la convexité eft à droite, & que la feconde monte dans la même diredion, & fait avec le bas de l'oreillette un angle rentrant du côté droit, & faillant du côté gauche, l

Le fang de la veine-cave fupérieure ne fait donc aucun effort contre celui que l'inférieure contient, & l'obliquité qui vient d'être décrite, donne à ce fluide la direétion la plus favorable au mouvement par lequel il eft continuelie- ment entrainé vers les poumons; mais cette obliquité n’eft pas la feule que préfentent les veines-caves. La fupérieure defcend manifeftement de derrière en devant, & l’inférieure monte de devant en arrière, de forte que le fang de la première vient frapper la paroi inférieure & antérieure de l'oreillette droite, & que celui de la feconde exerce fon action fur la paroi poftérieure & fupérieure de ce fac mem- braneux. If eft facile de concevoir que les chofes doivent fe pafler ainfi, lorfqu'on fe rappelle que la veine-cave fupé- rieure eft en quelque forte pouffée en avant par l'aorte & par les vaifleaux pulmonaires , au-devant defquels elle eft fituée, & que l'inférieure reçoit fort près de fon infertion à l'oreillette droite, les veines hépatiques qui viennent s'y rendre de bas en haut & de devant en arrière. Celle de ces veines qui eft à droite, & dont la groffeur eft prefqu'égale à la fienne, doit principalement influer fur le cours du fang qui la traverle, & le diriger de devant en arrière & de bas en haut. Cela eft plus remarquable dans le fœtus & dans les fujets fort jeunes, que dans ceux qui font un peu plus avancés en âge & dans les adultes, parce que le volume du foie, & fur-tout celui dulobe gauche de ce vifcère, repoufle le cœur debas en haut, & Jui fait faireune efpèce de bafcule

518 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoÿaLr

qui en relève la pointe: aufli avant la naïffance tout le fang de la veine-cave inférieure pañle-t-il de droite à gauche à travers le trou ovale, pendant que celui de fa fupérieure tombe en entier & fans mélange dans l'oreillette droite. Lorfque l'enfant a refpiré, & après les premières années de la vie, l'effort du fang de l'oreillette gauche contre la valvule du trou ovale, l'expanfion que prennent les poumons & qui oblige le diaphragme à defcendre vers le bas-ventre, & la diminution fucceflive du volume du foie, ramènent les chofes à l’état elles doivent refler, & forcent le fang de la veine- cave inférieure à {e porter vers l'oreillette & le ventricule droit: néanmoins, il ne ceffe jamais de heurter contre la paroi de l'oreillette à laquelte répondoit le trou ovale; &c pour le plus fouvent , il refle à la partie fupérieure de la foffe ovale qui remplace ce trou, une ouverture d’une ou deux lignes de diametre, au moyen de laquelle une petite partie du fang de la veine-cave inférieure pañle immédiate- ment de droite à gauche, & va, fans avoir traverfé les poumons, fe méler à celui que le ventricule de ce côté doit lancer dans l'aorte.

Le ventricule droit donne naïffance au tronc de lartère pulmonaire : ce tronc s'élève de fa partie fupérieure, pofté- rieure & gauche; il monte de devant en arrière, & de droite à gauche, & décrit une arcade affez confidérable, dont la convexité eft à droite, en devant & en haut, & dont la concavité eft à gauche, en arrière & en bas. Lorfqu'il a parcouru deux pouces de chemin, il fe partage en deux grofles branches, qui font les artères pulmonaires droite & gauche ; la première plus grofle & plus longue, fe. porte prefque tran{verfalement derrière le tronc de l'aorte qui la cache en entier; la feconde moins grofle & plus courte, continue de monter dans la direction du tronc d’où elles tirent leur origine, & parallèlement au bord inférieur de la crofle de l'aorte. Toutes deux s'engagent dans les poumons, da droite plus bas, la gauche un peu plus haut, & sy cour-

DES SCIENCES. 519

bent de haut en bas, de forte que chacune d’elles forme une arcade particulière, de la convexité de laquelle s'élèvent quelques rameaux pour la partie fupérieure de ces vilcères, mais qui en fournit beaucoup d’autres de fa concavité, & fur-tout de fa dernière extrémité, lefquels defcendent vers leur partie moyenne & vers leur partie inférieure, que l'on fait offiir plus de volume que le refte de leur étendue. Les artères pulmonaires font en quelque forte cachées antérieure- ment, à leur entrée dans les poumons, par les veines qui leur répondent, & fur-tout par les fupérieures.

Ces veines font au nombre de quatre, deux appartiennent au poumon droit, & deux au poumon gauche; elles viennent fe rendre dans un fac mufculeux & membraneux, qui eft connu du plus grand nombre des Anatomiftes, fous le nom d'oreillette gauche du cœur, mais que quelques-uns appellent le finus des veines pulmonaires, pour le diftinguer d'une elpèce d'appendice qui tient à fa partie antérieure de ce fac, & qu'ils croyent être la feule partie qui mérite le nom d’orei/fette, La différence apparente qui fe remarque entre {es parois & celles de l'oreillette droïte , aura fürement donn: lieu à cette diftinétion. En effet l'intérieur de l'oreillette droite, préfente un grand nombre de colonnes charnues & faillantes, diverfement inclinées les unes fur les autres, entre lefquelles fe remarquent des enfoncemens de toute efpèce, & dont la forme & les dimenfions varient à l'infini, au lieu que Îa cavité connue fous le nom d’oreillette gauche n’a rien de fem- blable, que fon épaifleur eft la même par-tout , & que fa furface intérieure eft life & fans élévation, excepté à l'en- droit de fon appendice ; mais fi l’on y fait attention, l’on obfervera la même chofe à l'oreillette droite, & l’on verra que le lieu auquel répondent les veines-caves eft également lifle & fans élévation, & que les colonnes charnues qui sy rencontrent ne répondent qu'à fa partie antérieure, de forte que la même raifon qui fait diftinguer le fac mufculeux qui tient à a bafe du venticule gauche du cœur, en fuius des

s20 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE

veines pulmonaires & en oreillette gauche, devroit égales ment faire diftinguer celui qui communique avec le ventri- cule droit, en finus des veines-caves & en oreillette droite, ainfi que l'ont fait Boërhaave, & quelques autres après lui.

La groffeur des veines pulmonaires droites eft un peu plus confidérable que celle des veines pulmonaires gauches ; on remarque aufli qu'elles font plus longues, & qu'elles fortent de leur poumon un peu plus bas, ce qui dépend de la fitua- tion du cœur dont la partie droite eft plus inclinée que [a gauche, & ce qui les met à l'abri de la preflion de l'aorte derrière le tronc de laquelle ces veines font placées; elles ne peuvent être ailément aperçues au-dedans du péricarde elles font cachées par la rencontre des deux veines-caves, ou fi lon veut, par le finus au moyen duquel les veines- caves communiquent avec l'oreillette droite. Les veines pul- monaires gauches, au contraire, fe montrent à nu au-dedans de ce fac elles parcourent quelque chemin. De ces quatre veines, deux font fupérieures, & deux font inférieures, une de chaque côté ; les fupérieures beaucoup plus grofles , def- cendent de rs en arrière, & de dehors en dedans; elles font fituées au-devant des artères pulmonaires dont elles croi- fent la direction. Les inférieures montent obliquement de derrière en devant, & de dehors en dedans aufli ; ces der- nières font fituées derrière l'extrémité de l'arcade que forment les artères pulmonaires, & croilent pareillement leur direc- tion ; d'où il réfulte que ces artères font en quelque forte entre les unes & les autres, & que le fang qui coule dans les veines pulmonaires forme quatre courans , dont deux defcendent de devant en arrière, & deux montent de derrière en devant , fans jamais fe nuire,

L'aorte à laquelle ce fang eft tranfimis par le ventricule gauche, s'élève de la partie fupérieure, antérieure & droite de ce ventricule ; elle monte d’abord de gauche à droite, & de derrière en FAR à contre-fens de l'artère Dinan, après quoi elle fe porte de droite à gauche, & de devant en arrière,

Lorfqu'elle

DES SCIENCES. s21 Lorfqu’elle eft parvenue au niveau de la troifième vertébre du dos, elle continue à defcendre dans la même direction jufqu’à la partie gauche du corps de la cinquième ; fa cour- bure qu’elle décrit dans ce long trajet, eft ce qu’on appelle fa croffe de l'aorte. La convexité de cette courbure fe préfente d'abord en devant & à droite, puis en haut, & fa concavité en arrière & à gauche, puis en bas. Cette dernière reçoit * l'artère pulmonaire droite, la trachée artère au-delà de laquelle fe trouve l'œfophage, & 11 bronche gauche , lefquelles y doivent être à l'abri de toute efpèce de compreflion. Perfonne n'ignore en effet qu'un tuyau flexible & tortueux que lon remplit fubitement & avec force, tend à s'alonger, & que s'il eft courbé de manière à ne pouvoir fe redreffer en entier, il décrit un arc plus grand qu'à l'ordinaire; il ne peut donc comprimer les corps qu'il embrafle. Or, telle eft la difpoli- tion de Faorte relativement aux parties qui font logées dans la concavité que préfente fa crotle, & en cela, on ne peut trop admirer Îa fagefle de la Nature, qui devant rafflembler dans un efpace peu étendu, & placer les uns près des autres des vailleaux auffi confidérables, & dont les fonctions font fi importantes pour la confervation de la vie, les a rangés de la manière la plus favorable à l'exercice de ces fonctions. Le lieu la crofle de l'aorte finit, & cette artère vient s'appliquer à fa cinquième vertèbre du dos, pour defcendre le long des autres vertèbres de cette clafe, m'a offert une particularité qui mérite d'être rapportée. J'ai vu que la colonne de l’épine étoit, pour ainfi dire, enfoncée en cet endroit, & qu'elle y formoit une forte de courbure, dont fa concavité étoit à gauche, & dont la convexité regardoit la cavité droite de la poitrine. Cette courbure eft plus ou moins fenfible , & plus ou moins étendue; je l'ai trouvée très-marquée en quelques fujets dont le refle de Ia charpente offeufe étoit parfaitement conftitué, & qui étoient d'une taille fort au-deffus de la médiocre , pendant qu'en d'autres, il n’y avoit qu'une forte d’aplatiffement que j'aurois

Mém. 1776, Uuu

522 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE eu peine à reconnoître , fi je n'eufle été prévenu : elle commence dès la troifième vertèbre du dos, & ne finit que vers la huitième oula neuvième : fouvent aufii, elle intérefle un moins grand nombre de ces os. On ne peut douter qu'elle ne foit l'eflet de l'action de l'aorte fur les vertèbres qu'elle déjette ou qu'elle aplatit, foit que cette artère exerce une véritable preffion fur elles, ou, ce qui eft bien plus vraifem- blable, qu'elleles empêche de croître du côté qui lui répond; mais la courbure dont il s'agit n'a pas toujours lieu ; je dois même dire que j'ai rencontré beaucoup de fujets en qui je n'en voyois pas la moindre apparence , & dont les vertèbres n’avoient fouflert ni déplacement, ni changement de forme dans leur corps. Peut-être, cela n'arrive-t-il qu'à ceux qui ont été foibles & délicats pendant les premières années de leur vie. Du refte, fi, comme je l'ai très-fouvent obfervé, la plupart des rachitiques en qui l'épine a perdu fa rectitude, ont cette colonne contournée à fa partie fupérieure , de manière que fa convexité fe trouve à droite |, & que la gibbofité qui en réfulte foit de ce côté , l'obfervation que je viens de rapporter en fournira une explication bien naturelle, uifque la maladie qui altère la folidité de leurs os , doit plutôt difpofer la colonne vertébrale à fe courber dans le fens elle a déjà commencé à le faire, que dans tout autre. La trachée artère, dont il me refle à parler, parvenue à la partie inférieure du cou, s'engage dans le tiflu cellulaire de la partie poftérieure du médiaftin, & defcend le long de la partie fupérieure & moyenne de la poitrine, jufque vis-à- vis la fixième vertèbre du dos: fa direction efl fenfiblement oblique de gauche à droite, dans toute fa longueur, & fur-tout à fa dernière extrémité, difpofition qui la rapproche du lieu l'aorte fait le plus de faillie en devant, & qui la met à l'abri de la compreflion que cette artère pourroit exercer fur elle, Cependant, il m’eft plufieurs fois arrivé de la trouver légèrement aplatie, un peu au-deflus de fa bifurcation.

D Les branches qu'elle produit ne commencent à s’'écarter lune

D' SNS ICE (NGCUE 156 523

de l'autre , qu'au niveau du bord inférieur de la croffe de Y'aorte; elles vont chacune gagner le poumon de fon côté; celle qui eft à gauche, plus longue & plus étroite, s'y porte avec une obliquité médiocre & telle que l'on pourroit dire que fa fituation approche de la tranfverfale ; elle pañle à travers la partie gauche de l’arcade que forme la croffe de l'aorte. Pour l'ordinaire, on la trouve légèrement courbée de devarit en arrière à fa première origine, fans doute pour faire place à l'œfophage qui la croile poftériéurement : celle qui eft à droite, plus courte & plus large, defcend avec beaucoup moins d'obliquité ; fa direction, femblable à celle du tronc qui leur donne naiffance, feroit croire qu'elle eft la continua- tion de ce tronc, pendant que celle qui va au poumon gauche n'en eft qu'une branche ;-elle fe porte en même-temps plus en arrière que l'autre, & laifle par ce moyen un pañlage libre à l'artère pulmonaire qui fe trouve entr'elle & la croiie de l'aorte. La première pénètre la fubflance du poumon gauche, plus haut que la feconde ne s’infnue au-dedans du poumon droit, de forte: que la racine de tous les vaifleaux pulmonaires gauches eft plus élevée que celle des mêmes vaifleaux du côté droit ; lorfqu'elles font arrivées au-dedans de ces vifcères, elles s'engagent toutes deux dans l'arcade que jai dit être formée par chacune des artères pulmonaires, lefquelles ne peuvent pas plus les comprimer, & gêner l'entrée & la fortie de l'air dans les poumons, que celle qui eft faïie par l'aorte, ne peut comprimer la bronche gauche & l'artère pulmonaire droite qui en font pareillement embraflées ; après quoi elles fe partagent en une infinité de ramifications qui fe répandent dans toutes les parties de la fubftance des poumons. Il feroit auffi curieux qu'utile de connoître quelle eft leur marche au-dedans de ces vifcères, & fur-tout, quel en eft le rapport avec celle de Partère & des veines pulmonaires, Quelques -uns , frappés par une faufle analogie, ont cru qu’elles les accompagnoient par -tout, comme l'artère hépa- tique & le pore biliaire accompagnent fa veine-porte dans

Uuu i

s24 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE l'intérieur du foie, Willis a même afligné la difpofition que ces vaifleaux obfervent entr’eux. Selon lui, les ramifications qui appartiennent aux bronches font au milieu, celles des veines font au-deffus, & celles des artères au-deflous. Le célèbre Morgagny, prié autrefois par Michelotti, de s’aflurer sil y avoit quelque chofe de conftant à ce fujet, a trouvé de la variété, non-feulement, entre {e poumon droit & le poumon gauche, mais encore entre la partie fupérieure, moyenne & inférieure du poumon du même côté. Mes obfervations m'ont confirmé la même chofe : elles m'ont appris de plus, qu'il n'eft peut-être aucune partie dans Îa machine animale, dont la ftructure intérieure foit moins connue & plus difficile à développer que celle des poumons.

D'RENSUHISNENILE UNE GES.S: 525

ORNE DES RECERÆRCHE S

OCR PIE "TU ST EUR SNPIONNCTES

DU SYSTÈME DU MONDE. Par M. DE LA PLACE. NX 2% Ve Sur les Oftillations de l'atmofphire. fluide qui forme notre atmofphère eft élaflique, & fa

denfité varie fuivant une fonélion de la preflion & de la chaleur ; celle-ci n’eft pas conftante pour un point donné de l’atmofphère; comme elle eft principalement occafronnée par la préfence du Soleil, elle change à chaque inftant du jour, par le mouvement de rotation d: la Terre qui préfente fucceffivement à cet Afre les différens points de fa furface, & à chaque jour de l’année, par l'inclinaifon de f'écliptique fur l'Équateur, qui rend inégale la durée des différens jours, & qui auymente ou diminue les hauteurs méridiennes du Soleil. On voit aifément que les variations de la chaleur, qui réfultent de ces différentes caufes, doivent exciter dans l'at- mofphère des ofcillations qu'il paroït impoflible de foumettre au calcul, parce que la loi de ces variations, fuivant les différentes latitudes & les différentes hauteurs de fair au- deffus de la furface de la Terre, n’a pas encore été fuff- famment déterminée; d’ailleurs un fr grand nombre de cir- conftances influent fur ces variations, que dans le cas même l'on auroit toutes les données néceffaires pour réfoudre ce Problème, on rencontreroit vraïfemblablement du côté de J'analyfe, des difficultés mfurmontables, Dans cette impoffibi- lité d'aflujettir à un calcul rigoureux les ofcillations de l'at- mofphère, il ne nous refte qu’à faire fur fon état, les fuppofitions les plus approchantes de fa Nature, & qui foient en même

Remis le 25 Déc. 1770

526 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE- ROYALE

temps fufceptibles d'être traitées par les méthodes que nous offre l’analy{e ; or dans le nombre infini de ces hypothèles, la plus naturelle, & tout-à-la-fois fa plus fimple, eft celle dans laquelle on fuppofe à tous les points de l'atmofphère, un même degré de chaleur toujours conftant & égal au milieu arithmétique de tous les degrés de chaleur que la maffe entière de l'air éprouve à chaque inftant ; j'adopterai conféquemment cette fuppofition dans les recherches fuivantes : je fuis bien éloigné de la regarder comme exaéte ; mais elle fufhit pour donner une idée approchée du genre d’ofcillations que l'action du Soleil & de la Lune peut exciter dans l'atmofphère. Je fuppolerai de plus qu’à un degré de chaleur conftant, a denfité de l'air eft proportionnelle à la force comprimante, ce qui eft vrai à très-peu-près, fur-tout lorfque les variations de denfité font fort petites ; il en réfulte qu'à la rigueur , la hau- teur de latmofphère eft très- grande, & même infinie par rapport au rayon de li Terre ; mais ül eft facile de s’aflurer qu'en partant de cette loi fur la variation de la denfité de Fair, ce fluide eft exceflivement rare à la hauteur d’un petit nombre de lieues au-deflus de la furface de la Terre ; en forte que dans’ la recherche de fes ofcillations, on peut fans craindre aucune erreur fenfible, négliger fon action au -deflus d'une médiocre hauteur.

I réfulte des calculs fuivans, que laétion du Soleil & de la Lune, n'excite dans l'atmofphère que des mouvemens pério- diques analogues à ceux de la mer, mais trop foibles pour pouvoir être obfervés; d'où il fuit que mouvement conf tänt de Fair d'orient en occident, que l'on obferve dans Zone torride, fous le nom de Vents alifés, n'eft Point occa- fionné par les attrations de ces deux Aftres; l'effet le plus fenfible qu'elles produifent, eft une légère variation dans la Hauteur du Baromètre; cette variation éft d'environ un quart de figne à l'Equateur ou elle eft à fon Haximunn : mais elle peut être beaucoup auginentée par les circonftances locales ; telles qu: de hautes montagnes qui en refferrant l'amofphère en rendroient fenfibles au Baromètre, les plus petites ofcil-

DIE SNS CINE NN GC Es, 527

lations, Une chofe digne .de remarque, eft que dans les fuppofitions les plus vraifemblables {ur la profondeur de da mer, la marche des variations du Baromètre à l’Équateur, eft contraire à celle des marées, c’eft-à-dire, que l'inflant de la haute mer eft celui dela plus grande dépreflion du mercure, & réciproquement: Comme il eft très-intéreffant de s’'affurer de l'exiftence & de la loi de ces variations, je finis par expoler une méthode fort fimple pour cet objet, & par inviter es

bfervateurs à fuivre d’une manière particulière un phéno- mène aufir curieux.

Confidérons une molécule de l'atmofphère, dont à lori- gine du mouvement , 4” foit la denfité; 5 += 5" Le rayon mené du centre de la Terre à cette molécule: ; repréfentant la partie de ce rayon qui va du centre de la Terre à la furfice de la mer confidérée dans l’état d'équilibre ; & s' repréfen- tant l'autre partie comprife entre cette furface & la molécule ; foit 8 angle formé par ce rayon & par l'axe de rotation du fphéroïde terreftre; æ la longitude de la molécule par rap- port à un méridien fixe, ou qui ne participe point …4u mou- vement de rotation de la Terre; fuppofons qu'après le temps 1, d\ fe change en d'/1 + 'ap); s en s + ar; s en S + ar; benô+ au'; & œ en æ + nv + av, at repréfentant le mouvement de rotation de la Terre, & & étant un coëffcient extrêmement petit; cela pofé, Imaginons que la molécule atmofphérique eft un petit prifme rectangle dont les trois dimenfions font, ds'. [1 + «(= )],

L (5 + s' + ar + ar) .00.[1 + af = )}, &

Pr d h GHs+ar+ar).0a.fin(0+ au). [1 +ef 5 25

la folidité de ce prifime fera, en négligeant les quantités de Tordre &°, d',05 .04.0æ. 142 dr" ET 00 a PAU El nr En H2a(s+s).(r+r).

du 1

H du LEONE I EN | La /-Ha( rs) +au ns rer]

5283 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

Dans l'inftant fuivant, ce prifme fe changera dans un folide

d’une autre figure; mais il eft aifé de s'aflurer qu’en calculant

la mafle de ce nouveau folide, comme s'il étoit un prifme

rectangle , on ne négligera que des quantités infiniment -

petites du fecond ordre, par rappo:t à celles que l'on confi-

dère; on peut donc fuppofer nulle la différentielle de Ja

quantité précédente, prile en ne faifant varier que le temps #,

ce qui demande que l'on ait

. dr" du’ du’ cof. 645) find. Cia( se) ++ a() ont ar] +2af{s+s).(r+r)fin0—=9.(s + 5,8,æ)

® (5 + 5°,0, =) étant une fonction indépendante du

temps #; or on a à l'origine du mouvement, r 0,

1 0,4 == 0, Eu) —"o+"doné

ps + s,0,æ) —= (5 + 5") .finh; on aura ainfi dr" du" du cof. 1+7r

(55) + (5) ++ Es TE

& comme r & r' peuvent être négligées relativement à x,

par des confidérations analogues à celles de lsrt cle IV, on

aura dr" du du" UN LS) CE EN, RE CVS A CITE (r)

équation qui, pour les fluides élaftiques, répond à l'équation (1) de l'article IT, relative aux fluides incompreffibles.

H efl ailé de voir que l'équation (3) de l'article IV aura encore lieu pour le cas que nous difcutons ici, pourvu que l'on y changes ens + 5", ds en ds', Men d' {1 + 4p), u en x‘, & v en v ; on aura ainfi

a/s + s')"08. Het) Le nf) . fin.® . cof.0 }

ddv"

D) 2n( 2 ) find. eff} —2an(s+s os inf. () Ed. {(5+5'+ar+ar) HE “fin. (8 + au)

= Fdf F'dff &c

LA

—+a(s + s) dæ.ffn.b.(

dt

dp

M1 + ap} La

DES SCIENCES. 529 La caratériflique 4 fervant à défigner, comme dans l’article cité, les différences des quantités prifes en regardant le temps # comme conftant, ou, ce qui revient au même, en ne confi- dérant que 6, & & 5 comme variables ; les différences df, df", &c. repréfentant les élémens des directions des forces PE cc. qui animent la molécule atmofphérique , & p exprimant a preflion qu’elle éprouve.

Confidérons maintenant l'air & les eaux de Ia mer, tels qu'ils étoient à l'origine du mouvement, c'efl-à-dire, dans l'état d'équilibre, & cherchons l'équation de l'équilibre pour une molécule de l'atmofphère , dont la diftance au centre de a Terre foit 5 + 5 + àr —- ar, dont la longitude OR ne pp Rx , & pour laquelle l'angle 8 foit 0 + au, Si l'on nomme, comme ci-deffus, J' {a denfité de l'atmofphère, qui répond aux quantités 8, & 5 + Si & pla preflion correfpondante à ces mêmes quantités ; fi de plus, on confidère que, dans l’état d'équilibre, & P' font les mêmes pour toutes les molécuies également élevées au-deffus du niveau de la mer: il eft aifé d'en conclure que

Li

la denfité de Ia molécule dont il s'agit, eft + ar (= ! en népgligeant les quantités de l’ordre 4°, & que la preffion qu'elle éprouve eft P + ar ( a ; nommons préfente- ment G l'attraction du fphéroïde terreftre, des eaux de 1a mer, & de l'air, fur cette molécule, & a droite fuivant laquelle elle agit ; nous aurons dans le cas de l'équilibre, Fdf + HAT GC. G,.d6, & comme ce même dv"

dt

cas donne {= Hot ) = o, l'équation (3')

fe changera dans la fuivante }

Men, 1776. Xxx

530 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYyALE

en retranchant cette équation de l'équation (3'), on aura ddu

as + SO E) an ( 2) find .cot.0] Ha(s+s) 00 [ind (SE) +20 (À) in.8.cof.8] 2an{s + s').05' .nÿ (©)

4. Cp+ ar (SE)

D AU CU 0 OS PAS UT A Ge Pa ETS RS Arai) ds"

Suppofons l'gd", g repréfentant la pefanteur, & /' étant une très-petite quantité conftante pour un méme degré de chaleur, & qui, comme on le verra dans Ia fuite , eft 72 du rayon terreflre, ou à très-peu-près égale à deux lieues; nous aurons p l'g#".{1 + ap), ce qui donne en négligeant les quantités de l'ordre 4°,

dd"

à 17 PR , d'{p+ar. (=) et d.$ Pa (rt DAME OR TES tonton M Op

4 ; : dd" : :

I eft clair que à {N'p r . (= )} exprime la dif. férence de denfité de deux molécules d'air qui occupent le même lieu , la première dans l'état de mouvement, & la feconde dans l'état d'équilibre; mais ces deux molécules font différemment fituées au-deflus de la furface de la mer, dont les eaux s'élèvent farr. V) de la quantité ay, au-deflus de leur furface d'équilibre. IH fuit de-là que pour avoir la dif. férence de denfité de deux molécules d'air, fituées fur le même rayon, & également élevées au-deflus de la furface de la mer, la première dans l’état de mouvement, & la feconde dans l’état d'équilibre, il faut ajouter à la différence précé-

dente, le terme a y. ee ?, ce qui donne a {d”.p+ {y—r)

_ /? pour la différence cherchée : or la loi des denfités

Di ais SC UIEUN €1E 4 s2t de Fair dont nous partons dans ces recherches, donne d JW d\ ES ARE ne

. AZ . . re np J la quantité précédente devient ainfi & 9". /p + 7);

a d' À ['

Co)

di

repréfentons-la par , & nous aurons

«a l'gd. A = agdy a gdy,

Préfentement , il eft aifé de s'affurer par l'article V, qu'en fuppofant extrémement petit, on a à très- peu - près, Gdé Fdf— F'df Be. «y Adi + SIA. Hs (4. | ay À de étant relatif à l'attraction de Ia mer; S.[d = (d F2 /] étant relatif à f'attraétion de l’Aftre que l'on fuppofe agir fur l’atmofphère, & ces deux quantités

étant telles que nous les avons définies dans ce même art, Vz

on aura donc

as + SP DB [( LE) an() fn. 8 à of l]

—+a(s + s'),0æ .[ün. 8. (2) + 2n( 2) .fn.h.coft] Tr .z2an(s + s').0s .finF./ = ) = ayA.de 5 (4)

sed + dy) + S.[d. + (4. FI.

Il réfulte de cette équation, que / 2 ) n'eft que de l’ordre

£

d” , & comme on ay = lp + r y; il eft

. dr’ . 1 A 1 _J: clair que / ) fera pareïllement du même ordre; en négli-

geant donc cette quantité dans l'équation (1'), elle donnera Xxx ij

532 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE

du’ dv F cof.g . Pen Te ST PE mile

2 . ja fo x n

on aura enfuite aux quantités près de l’ordre x’, r' conf- 8

tant pour toutes les molécules d’a'r fituées fur le même rayon ; or à fa furface de la mer, r— y; on pourra donc fuppofer à r', cette valeur pour toutes Îles hauteurs de latmofphère ;

x FA ——

3} 7 . . x —), le réduira ainfi à æ 4,

la quantité ad. fp +

& ce terme exprimera la différence de denfité de deux molé- cules d’air fituées fur le même rayon, & également élevées au-deflus de la furface de la mer, la première dans l'état de mouvement, & la feconde dans l'état d'équilibre ; de plus, on aura y /l'p; partant Pa dv" cof. _

rs eu detre eu '. AG Si l'on confidère le mouvement des molécules d’air conti- guës à la furface de la mer, ou celui des molécules d’une mème couche aërienne parallèle à cette furface, il faudra fuppofer à s' o; l'équation (4°) donnera par les art, W & VI, les deux fuivantes, en y fuppofant s + s' = 1,

ER In, mr . fin. P . cof. à

6") dy" dy D 2R ( Sn Sn AD Er CT nt Ne ue

TV

fe . fn Do 2 n (2) . fin. . cot.8 ) A de se. Cr tn nu EE USA

D étant tel que nous l'avons défini dans l'article XXII; & R étant comme dans le même article, égal à

KX. [cof. 8. cof. + fin. O.fn.y.cof. (at + © e)]; au moyen des équations (5”), (6') & (7'), on déterminera les ofcillations de latmofphère, lorfqu'on aura déterminé celles de la mer; fi l'on fuppole en effe , y 1, dans

l'équation (6) de l'article XX11, & qu'on la retranche de

D ES /OLCITEIN CIE 5 533 l'équation ($"); fi l'on retranche pareillement fes équations (6) & (7) du même article, des équations (6*) & (7°); on aura

en faifant d u nv V— TV, E/ LA 5e du dv’ à cof. à bee ou lo Ciel Ce et ddu'" dv!’ 29 one 2n1( : Jin bo) = 8(—5 7. dd" du"!

= )-fin.8. cof.8 = 8 5 on cherchera donc y.par Îles méthodes que nous avons don- nées précédemment pour cet objet; on déterminera enfuite par les mêmes méthodes, y‘, #'* & v''; d'où il fera facile de conclure tout ce qui eft relatif aux ofcillations de l’atmofphère.

X X X,V [I

ConNsiDÉRONS d’abord le cas l'air recouvre immé- diatement le fphéroïde terreftre; on aura y 0, D 0, & les équations (5'), (6') & (7') deviendront

= 5 du’ à v' 5 cof. ÿ 2 MU he PS Or EL du du 2 AM, 7 2m (Ent ty) (au Li u" ù x )ein: 8 + 2n (2 ) fin. 0 .cof.8 = 8(-—) re (== )4 en comparant ces équations aux équations (6).-(7) & (0) de l'art. XX11, on voit qu’elles font les mêmes que celies d'un fluide incomprefhible & infiniment rare, dont la pro- fondeur eft /', & dont ay" exprime la hauteur au-deflus de la furface d'équilibre; il nous fera donc facile par la méthode de Vart. XX 11, d'avoir & y', lorfqu'on connoîtra : pour cela nous obferverons qu’à la furface de la mer, la preffion T #'g de l'atmofphère, équivaut à celle d’une colonne d'eau de 32 pieds; d’ailleurs fi l’on nomme 4 1a denfité de l’eau, on a N— 8$s0d"; on aura donc / d'y 32/.8 sod\"g, ce qui donne /' 32P.8ço == 2% à très-peu-près, la lieue

étant fuppofée de 13573 pieds. Cette profondeur eft une de

534 MéÉMoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

celles pour lefquelles nous avons déterminé dans larticle XXV/1] les ocillations de la mer; on aura donc en adoptant toutes les dénominations du même article,

.cof.2 2 2 1 12 aÿ —0°,7629 ment « [eof Ein + €. (cf. v°?— Lin. y*)] 0,5 —+ 3,0980 . fin.b* » m4 = DÉSAT RE ART + 0,3619 . fin.8 .cof. (ant+ 2m 29) —+— 0,04596 fin. + fin. ee 0,00379 fin. d'° -cof.(2nt+ 2 œ —29) + 0,000211.fn.0 *

+ 0P,7629.fn.8°.

Pour déterminer préfentement la variation du Baromètre, correfpondante à æ&y', rappelons-nous que ay a/'p, & confidérons que « Sp, exprime dans le cas préfent, la variation de denfité de l'atmofphère, pour un lieu fixe pris au-deflus de la furface de la Terre ; la variation du Baromètre fera donc à fa hauteur moyenne que nous fuppoferons de 28 pouces, comme afp eft à d'; d'où il fuit que cette

ee 5 : ay" variation eft égale à 28P°. x > Or ON a

28P°, o?,7629 281, 0,7629 . 12 Ge. Dr rar Manon en MS Le

partant la variation du Baromètre eft égale à 5 ; .cof. 2 2 #4 " 0",009424.( TEE) : [cof.» . fin. + 6. (cof.v }fin.y A GS ir 30980 . fin. 4 + 10237 . fin. 6 e.fin.v'? + 0,3619 . fin. 66 .cof.(22t+ 2 —2p) + 0,045 96 fin. 16 0,00379-fin. cof.{2nt + 29) + 0,000211.fin.8

+- 0/,009424. fin. ff. + fn."

DUEUS 19: CHINE N:C:E 9 535 On voit ainfi que les variations du Baromètre font affujetties aux mèmes loix que le flux & le reflux de la mer, & qu'en vertu de l'action du Soleil & de la Lune, il s'élève & s’a- baïfle alternativement deux fois par jour; maïs ces variations font très-peu fenfibles, car fi l’on fuppofe le Soleil & la Lune dans leurs moyennes diflances, & en conjonction ou en oppofition dans le plan de l'équateur, & que l'on fafle avec M. Daniel Bernoulli, e À, on trouve 0%,3716 pour la différence de la plus grande élévation à la plus grande dépreflion du mercure dans le Baromètre à l’Equateur, dans l'intervalle de la haute à la baffle mer: cette différence dimi- nue en approchant des Pôles, en forte qu'à la latitude de 45 degrés, elle eft plus de quatre fois moindre qu'à l'Equa- teur, & par conféquent tout-à-fait infenfible.

Confidérons maintenant le cas de la Nature dans lequel Pair furnage au-deffus de l'Océan; il eft aifé de voir que les ofcillations de l’atmofphère dépendent alors de la profon- deur & de la denfité de la mer; nous fuppoferons ici comme dans l’art, X'XVIT, cette denfité très-petite relativement à celle du fphéroïde terreftre, & comme il rélulte du même article, qu'en attribuant à la mer, une profondeur moyenne de quatre lieues, on fatisfait affez bien aux obfervations du flux & du reflux, nous adopterons cette fuppofition dans les calculs fuivans ; nous aurons ainfi par l’article cité, en n'ayant égard qu'à l'aétion du Soleil

1 . cof. 2 2 &ÿ 0",7029.. EE } . (col. +fin.

0,5 + 0,3752 . fin. & + 0,0783 . fin. 6f + 0?,7629.fin.6°. + 0,00787.fn8f \fin.”cof. (211+2æ— 28) —+— 0,00047.fin. 08 + 0,00002.fn.8 °

Cela polé, fi lon traite les équations (5°), (6*) & (7) par laméthode des articles X XIV & fuivans, on trouvera d'abord

536 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE par l'article XXV, que la partie de l'expreffion de « y', qui

a K répond aux termes & À. cof. . cof. + ——. find fin. v”,

&"oP7629 . JR RER) Spectre)

expreffions de « R & de ay, eft nulle, parce qu’en n'ayant

A ’\ à dy dR égard qu'à ces termes, ona 0 —g.{ 6 Pb

on trouvera enfuite par l'art. XV, que la partie de l'ex- preffon de ay, qui répond au terme 2 Æ. fin. » . cof. » .fin. 8 .cof. 8 .cof. (nt + @), de l'expreflion de R eft encore nulle; enfin on trouvera par les articles XXIV & XXVIZ, que f l'on nomme 4 le coëfhcient de cof. (2 nt+ 2m 2), dans l'expreffion de y; & a'', ceux du même cofinus dans R les expreflions de y', & de y + y —, On aura À o très-peu-près,

ox". /1—xx). Ft = Je g LEE)

D CNE MPE TS lg L 4 x , . Æ, fin. x étant égal à fin. 8; or fr lon fait = 6, on aura 11 Li 2 Le 11 6 2 a a+ a—— x; partant a a" a + —x; 2g 2 de plus, /' étant égal à deux lieues, on a par l'art. XVII, À ; a K

Fe 5; & par le même article, on a = 0?,7629;

l'équation précé.lente deviendra donc en y fubftituant au lieu de a, fa valeur,

ax". (1 —xx). FE )— ax. RS RUES À (4 —xx— 5x)

0,3752 + 0,0783 . = obo78 7 tx Ne: —+- 0,00047.x6 (? (

171,029 .hnPriei

—— 0,00002 .xÿ Pour

HE SN OMC ELNINC Es: 537 Pour intégrer cette équation , on fuppofera, conformément à

la méthode de l'art, XXV/11, man 7629 tnt.)

& l'on aura les huit équations fuivantes,

16:4V— 10.4 0,

AODAT UNE NCATAER 10. Ar 013752

72.49 54.47 + 10.A4"— 0,078 3,

112.4%— 88.4 + 10.4 0,00787,

160.4% 130.4#-+ 10.4 0,00047,

216.4% 180.4%-+ 10.4%— 0,00002,

238.4 10.45 0, Loi, API OS fs)

En ne confidérant que les {ept premières, on aura

À = 0,23445 ÀV— 0,1465; AŸ— 0,03457; AV— 0,004402, 0,0003649; AV 0,0000213$;. AŸ=— 0,0000008970. Maintenant, il eft clair que fi l'on aJoutoit au fecond membre de l'équation /r) le terme 7%", 629.0,00000807.fin.v".x*°,

on auroit au lieu de l'équation /5) la fuivante, 10 ÀA9 __ 0,00000897,

ce qui donneroit pour A Ia même valeur que précédemment: d'où il fuit que l'expreflion précédente de « 4°" fatisferoit alors exactement à l'équation (r); or le terme

7%, 619.0,00000897 .fin.v x", Mém. 1776. Yyy

A -+ A°. x + AP. stp A0, + AP. x A6, x AO, x

538 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

étant exceflivement petit par rapport aux autres termes de cette équation, peut lui être ajouté fans craindre aucune erreur fenfible : on doit donc regarder comme fort approchée la valeur précédente de & a": il eft facile d'en conclure la valeur de «y'', car on a, par ce qui précède,

ay aa'.cof.({2nt + 2% 29) F

—— foi a at à xt] .cof.(2nt + 2% 20).

Pour déterminer préfentement les variations de la hauteur du Baromètre, nous nous rappellerons d’abord ,quea y «lp, & que a d p exprime la différence de denfité de deux molé- cules d'air également élevées au-deflus de la furface de la mer, la première dans l'état de mouvement, & la feconde dans l'équilibre ; nous confidérerons enfuite, que le Earomètre étant fixé au-deflus de la furface de la Terre, eft moins élevé au-deflus de la mer que dans le cas d'équilibre, de la quantité ay; la variation de denfité des molécules d'air qui preflent la furface du mercure, eft donc égale à

: : : a d\'p ay()—=aNp + = æ (Y' +);

d'où il fuit, que pour avoir la variation des toute ee Baromètre, il faut ajouter les valeurs de a y & deay, & les multiplier par le rapport de 28 P#S à 321,8 50; on aura ainfi, en vertu des aétions réunies du Soleil & de la Lune, la variation de la hauteur du Baromètre, égale à

1 + 3cof.29

0"#,009424. ee . [cof Fin + e(cof.v"*— <fin.v'*)] 0,5 2,344.fin.6

1,465.fin.6t ds + 018,000424. fin. . ATEN TAPANT efin.»®.cof. (2n1+2aæ—29) 0,044.fin.$t +fin.cof. (2nt+2m—29)(°

0,004.fin.g°

Dans les nouvelles & pleines Lunes des Équinoxes, & en

dont ENS SCT ICE NACL ES, 529 fuppofant e À, la différence de la plus grande élévation à la plus grande dépreflion du mercure dans le Baromètre, à l'Équateur, eft égale à o"",244; mais, ce qui eft très- remarquable, l'inftant de la plus grande dépreflion eft celui de la haute mer, & réciproquement; & comme il n’eft pas vraifemblable que la profondeur de la mer {oit beaucoup moindre que quatre lieues, puifqu'on auroit autrement des marées trop peu confidérables, il en rélulte que cette fingu- Jarité a lieu dans les fuppofitions les plus probables fur fa profondeur de la mer, en forte que fi, par une longue fuite d'obfervations barométriques, on parvenoit à démêler les effets de l'action du Soleil & de la Lune fur l'atmofphère, il y a beaucoup d'apparence que dans les lieux fitués près de Équateur, on trouveroit la marche des ofcillations du Baromètre contraire à celle des marées : il fuit au moins de nos calculs, qu'il eft très-différent dans la recherche des variations du Baromètre, de confidérer l'air comme recou- vrant iinmédiatement le fphéroïde terreftre, ou comme fur- nageant au-deflus de l'Océan.

l eft facile, au moyen des valeurs précédentes de y &

L : à : dv" de y, de déterminer les viteffes & (SR. & « (=) fin. 0.

de l'air dans le fens du méridien & dans celui du parallèle; il fufhit pour cela de fubflituer ces valeurs dans les équations (6') & (7') de l’article précédent, & de fatisfaire enfuite à ces équations, en y fuppofant A o. En failant ce calcul, on trouvera que {a vitefle de l'atmofphère réfultante de l'action du Soleil & de la Lune, eft inappréciable par lob- fervation, & qu’il eft impofhble de la déméler d'avec toute les variations auxquelles les vents font aflujettis : pour le faire voir, déterminons le mouvement d'une molécule aërienne, fituée fous Équateur lorfque l'aftre attirant eft dans le plan de ce grand cercle; on aura dans ce cas 0, & l'équation (7°) de l'article précédent deviendra, dv

d(—)= 428: (LE )—ag( L)—aK.fin. (2nt+2m®— 29); Xyy

ÿ40o MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE ne en fubftituant dans cette équation, au lieu de = Vale 2),

fa valeur 2/4" + a) . fin. (2nt + 2% 29), on aura, en obfervant que 2ag (a'+-a) —ak— 2aga,

C4 Lie) 2g.7"",629. 0,4203. fin. {2nt+ 2% 29),

ce qui donne en intégrant,

d ss = nn) UE petite L .7%%,629.0,4203 . cof. (2 nt + 2% 24), H étant une conftante arbitraire: or fi l’on fuppole que l'élément 9 : du temps foit d’une feconde, « D v' repréfentera l'efpace parcouru dans l'intervalle d’une feconde; de plus, en nommant le temps d’une révolution de la Terre fur fon axe, on a #T égal à 3604, le rayon étant pris pour

2j 792 I

Funité; par conféquent #7 , ce qui donne

2. ty ' ; not re RU & HER TTE 2 == _355. = RES TL + 113 23156 3 113 30-1436

» Li d’ailleurs = ——, on aura donc # 289

_. .n0t.7"%,629.0,4203 of, 067 58 ; partant - adv'— a H'- + 0P,06758 .cof. (2 nt + 28).

La conftante à H' étant égale à A0; fi cette conftante n'étoit pas nulle, il en réfulteroit à l'Équateur un vent conf- tant d'Occident en Orient, ou d'Orient en Occident, fuivant qu'elle feroit pofitive ou négative, & l’on pourroit expliquer par-là les vents alifés que l'on obferve fous la Zone torride; mais la valeur de cette conflante dépend du mouvement initial de latmofphère, & nous avons obfervé dans Part. XXI, que la viteffe qu'elle a pu produire ; a être anéantie depuis long-temps, en vertu des réfiflances en tout genre que Jes molécules de l'air éprouvent en ofcillant; d’où lon peut généralement conclure, que les vents alifés ne font point

D mis 82C/i EN CES s4i occafionnés par l'action du Soleil & de la Lune fur l'atmo- fphère. i

Si fon fuppofe ces deux Aftres en oppofition, ou en conjonction dans le plan de l’'Équateur, & fi Fon faite— 5, on aura 0P,23 65 pour le plus grand efpace qu'une molécule d'air parcoure dans l'intervalle d’une feconde, en vertu de Leurs actions réunies : or il paroït impoflible de s’affurer par Yobfervation, de l'exiftence d’un vent aufli peu confidérable, dans une atmofphère d’ailleurs très-agitée; mais il n'en eft pas ainfi des variations barométriques, vu fur-tout l'extrême précifion dont les variations du Baromètre font fufceptibles ; dans ce cas, on pourra faire ufage de la méthode fuivante, pour démêler ces variations d’avec celles que le Baromètre peut éprouver par d’autres caufes,

Nous fuppofons ici que fon ait un excellent Baromètre garni d'un Nomnius, pour obferver jufqu'aux petites fractions de lignes. Cela pofé, concevons que dans les fyzygies, l'in£ tant de la plus grande dépreffion barométrique foit celui de midi, linftant de la plus grande hauteur aura lieu environ fix heures après; on obfervera conféquemment la hauteur du Baromètre à ces deux änftans, & l’on retranchera la première de la feconde : le jour fuivant, 6n fera une obiervation femblable, en ayant égard au retard du flux atmofphérique, à raifon du mouvement relatif de la Lune, par rapport au Soleil; & pour déterminer ce retard, on fuivra la même règle dont on fait ufage dans les Ports pour déterminer le retard des marées; en comparant ainfi une longue fuite d'ob- fervations, & rejetant pour plus d’exadlitude , celles dans lefquelles {es variations du Baromètre auront été très-confi- dérables dans un petit intervalle de temps, en vertu des grands changemens que l’atmofphère à fubi d’ailleurs ; on fera une fomme de toutes les différences que l’on aura trouvées, & en la divifant par le nombre des obfervations, on aura à très-peu-près la quantité moyenne des variations barométriques qui réfultent de l'action du Soleil & de la Lune.

Le fyfième d’obfervations dont nous venons de parler,

542 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE fuppofe que dans les fyzygies, l'inftant de la plus grande

dépreflion arrive à midi; mais comme dans nos Ports, le moment de la haute mer arrive prefque toujours plus tard que fuivant la théorie, la même chole peut avoir lieu pour l'atmolphère. De-là rélulte la néceffité de former plufieurs fyflèmes d’oblervations femblables au précédent ,.avec cette différence, qu’au lieu de fixer l'inftant de la plus grande dépreflion barométrique à o heure, on le fixera fucceflive- ment à oh 30', à 1 heure, à 1F 30, à 2 heures, à 2h 30", à 3 heures, &c. & le fyftème qui donnera la plus grande variation, eft celui qu'il faut préférer. Lorfqu’on {e fera bien afluré par-là, du véritable inftant de la plus grande dépreflion du Baromètre pour le lieu l’on obferve, on pourra faci- lement déterminer la loi de fes variations relativement aux différentes pofitions du Soleil & de la Lune. Tout cela fup- pofe que l'action de ces deux Aflres fur le Baromètre eft {enfible; or nous avons vu qu'à l’Équateur, elle le fait varier d'un quart de ligne à peu-près; mais cette variation peut être confidérablement augmentée par les circonftances locales, & furpafler une & même deux lignes, ainfi que nous voyons la mer s'élever dans beaucoup d'endroits, quinze ou vingt fois plus que fuivant le calcul. Quoiqu'il foit impoffible d’indiquer avec certitude, autrement que par l'ex- périence, les lieux ces variations barométriques font les plus confidérables , il paroît cependant que ce font principa- lement ceux qui, fitués près de l'Équateur, font traverlés par de hautes montagnes qui en refferrant l'atmofphère, peuvent en rendre fenfibles les plus légères ofcillations. Un phéno- mène aufli curieux mérite affurément l'attention des Obfer- vateurs, & nous les invitons à le fuivre d'une manière particulière.

« « XXX VIT Jur les Ondes.

Si l’on agite une eau tranquille, on voit auffi-tôt fe former autour du centre d’agitation, des cercles qui s’'agrandiflent

DISENS MO CFIEUN €) ES, 543 fans ceffe, en s’éloignant de ce point; ces cercles formés par les élévations & les abaïffemens fucceflifs du fluide, ont été nommés Ondes. Newton eft le feul que je fache, qui fe foit propolé d'en déterminer la nature ( Livre II des Principes, propof. 46); ce grand Géomètre confidérant une eau ftagnante renfermée dans un canal infiniment étroit, & d’une largeur conflante, fuppofe que la fuperficie de cette eau monte & defcend par des ondes fucceffives, dont nous repréfenterons par À, C, E, &c. les fommets, & par 2, D, F, &c. les points les plus bas; en comparant ces afcenfions & defcen- fions alternatives aux ofcillations de l’eau dans un canal recourbé , il trouve que fi l'on prend un pendule dont Ia longueur foit égale à la largeur AC ou BD des ondes, elles parcourront, en avançant, un efpace égal à cette longueur, dans le même temps durant lequel le pendule achèvera une ofcillation ; d’où il fuit que la vitefle des ondes eft en raifon foudoublée de leur largeur; il étend enfuite ces réfultats aux ondes formées dans un canal d’une longueur & d’une largeur indéfinies, par conféquent elles fe propagent circulaire- ment; mais il obferve qu’alors le temps de la propagation n'eft déterminé par-là, qu'à peu-près. On fent aifément que cette théorie étant fondée fur l’analogie des ondes avec les ofcillations de l’eau renfermée dans un canal recourbé , ana- logie que Newton fuppofe fans la démontrer, fes réfultats font très-incertains; il eft donc utile de traiter de nouveau” cette matière, en n'employant que les principes les Plus inconteftables du mouvement des fluides: c’eft ce que je me propole de faire dans cet article, en ne me permettant d’autre fuppolition que celle des ondulations infiniment petites ; je ne confidérerai ici que le cas traité par Newton, & dans lequel on fuppofe l’eau renfermée dans un canal infiniment étroit, d'une longueur indéfinie, & dont a profondeur & la largeur font conftantes ; je réferve pour un autre Mémoire, la difcuffion du cas le canal a une longueur & une lar- geur indéfinies.

La manière la plus fimple de concevoir la formation des

144 MÉMoIREs DE L' ACADÉMIE ROYALE ondes, eft d'imaginer une courbe que! conque plongée dans le Huide, jufqu'à une profondeur très-petite, & retenue dans cet état, MES ce que tout Île fluide foit en équilibre; en la retirant enfuite hors du canal, il eft clair que le fluide tendra à reprendre fon état d’ équilibre, en formant des ondes fucceffives ; la nature & la propagation des ondes ainfr formées, feront l'objet des recherches fuivantes.

Soit / la profondeur du canal dans l'étât d'équilibre; # & Z les deux coordonnées horizontales & verticales qui déterminent à l'origine du mouvement, la poñition d'un point quelconque du fluide; X + ax, & Z + az, les coordonnées qui des Ja pofition de ce même point après le temps f, & étant fuppolé infiniment petit ; fi l'on confidère préfentement un parallélipipède infiniment petit, dont la largeur foit égale à la largeur infiniment petite du

(e) canal, que nous défignerons par 6; dont la longueur foit

lee il & dont la hauteur foitoZ. [1 +a( 2);

en nommant d\ la denfité du fluide, & négligeant les quan- tités de l'ordre æ', ON aura pour pie de la maffe ee ce

parallélipipède, AC.0X.0Z.[1 + «/ <a) id (se CUT

dans l'inftant fuivant, ce parallélipipède {e changera dans un folide d’une autre figure, mais il eft facile de s'aflurer que fi l'on calcule la mafle de ce nouveau folide, comme sil étoit un prifme rectangle, on ne négligera que des quantités infr- niment petites du fecond ordre, par rapport à celles que l’on confidère ; on peut donc fuppofer nulle la différentielle de la quantité précédente prife en ne faifant varier que le temps +, ce qui exige que cette quantité foit égale à une fonction in- dépendante du temps; on aura donc

JC. 1. 0ra frame ) +E | - EE J]—= 16: DX.OT.e(X, F}; ® (X, Y) étant une fonétion quelconque de X & de F fans +;

mais x & ÿ étant nuls à l'origine du mouvement, cette fonction

péeust. SN GIE, Ny CES; ‘s45 . fonétion fe trouve déterminée & égale à l'unité; partant, on aura j

D for ne LE Si l'on nomme enfuite p la preflion qu'éprouve la molécule fluide, & g la pefanteur, l'équation (2) de l'article III

donnera dans le cas préfent, ddx

DL ea) ep Ve : [5)

7 La caractériftique d fervant, comme dans l’article cité, à défi- gner les différentielles des quantités prifes en regardant le temps { comme conftant; cette équation a encore lieu par le même article pour tous les points de la furface extérieure du fluide, pourvu qu'on y fuppole dp 0, & que les diffé- rences d X & 0Z foient celles de la furface même.

Pour que l'équation précédente {oit poffible, il faut que DAC RE )+ 2Z. er foit une différence exacte,

Fa

; , d°x 27 UT & qu ainfi Ton ait le = Laser We en intégrant cette équation deux fois de fuite par rapport à , & obfer- vant que par Ja formation précédente des ondes, onax —o,

2— 0,(—)— 0, & Es Loi IPriqe Fe AN dx 27 d0x dd7 on aura { >) = (5); partant (sr) (Go 18 cor l'équation (R) donne (=) = PRE on aura donc Vo (2) + CET

Cette équation eft aux différences partielles du fecond ordre, & fon intégrale complette eft, comme l'on fait,

(À) & + (X) étant des fonctions quelconques arbitraires de X, qui renferment le temps 7; les deux équations

Mém. 1776. Zzz

546 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoyarE dx DZ Mio d x ere dz » HE 52 ONE EE donneront enfuite

x——v{—1) ELA + ZV—i)]-N[X- 27-31}.

On doit obferver ici-que Z étant nul, ona7 = o, quels que foient # & r; on a donc g {X) = 4/X);:

1 partant,

a —=elX + 2V(— 1)] e[X—2ZV( a, pr) {el 21) + el X ZI. on aura, au moyen de ces équations, les valeurs de x & de z relatives à tous les points du fluide, lorfqu'on aura dé-

terminé ces valeurs en 4 & en z pour tous les points de la furface; or l'équation /S) devient à la furface,

ddZ à dr ls

d’où il fuit que 2Z eft de l'ordre «. Soit donc à la furface du fluide, Z / + au, u étant une fonction quelconque

OS TNL ar) TX EN) ET LM

de X; on aura, en négligeant les quantités de l'ordre 4”,

dx

du ; dz EP NE eee Pr (24 11 faut maintenant fatisfaire à cette équation & à ces deux-ci,

A EE EU net AE on a —V(—1) [XV] He x

or cela paroït très-difficile en général, c'eft-à-dire en donnant

à 4 une valeur quelconque arbitraire ; il ne nous refle donc qu'à y fatisfaire dans des fuppofitions particulières pour 4.

s'reV4S cr EN CE, & s47

> 4 h AS Suppofons # a. {cof. cof. —), de manière que lon ait u 0, tant que À nefl pas compris entre Îes limites + 4 & —— }, ce qui revient à faire au-delà de ces

BUS X L \ k 1e : limites cof. QE conftamment égal à cof. = l'équation /7}

devient alors

D * d7 dd x 1 oO <<. fin + g(E) +(—); (T)

On peut y fatisfaire & remplir toutes les conditions du mouvement, en fuppofant

Z Z 5e FE ë Fi A. fin de 2 & L

Z eZ #6 Fa : pe e c

e étant le nombre dont le logarithme hyperbolique eft l'unité, & À étant fonétion de 7 feul; car il eft ailé de voir, que ces valeurs de x & de 7, fatisfont aux équations

d x d d x ] (5) +) = 0, (5) = (5), & à la condition de 7 o lorfque Z o. Si on

change dans ces valeurs, Z en /, & qu'enfuite, on les fubflitue dans l'équation { 7”), on aura

1 1 . 1 1 ga £A ma Ca QG LP nn EN: OS NEC ME ent

Si l'on intègre cette équation, en ayant foin de déterminer

les conftantes arbitraires , de manière qu'à l'origine du

ù A

mouvement, on ait À = 0, & —— 0, on trouvera

facilement Zzz ij

548 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

A —— Din —" cof.nt}, ei

—!

cC [ LA (PCR ET

#étantégale à —— 7 ;partantonagénéralement ART ent $ Z —Z ra Dan e +e È fin —e{i—cfunt}, L —! 4 Mer 4 Z _—Z AMC È X Zj—=—a »cof. {1 cofut},

Il réfulte de ces expreffions, que Îes molécules intérieures du fluide ofcillent d’une manière femblable à celles de la furface, avec cette feule différence , que leur mouvement

dans le fens vertical , eft moindre dans la raifon de Z Z Î 1

—_— —— ——

< c

e —2 y àe —e , & que leur mouvement

dans le fens horizontal, eft moindre dans la raifon de 79 _—Z [4 1

Be y et El L'AMEE) EnERT 2 NE ; d'où il fuit, que fi « eft peu confidérable , le mouvement du fluide fera prefque infenfible à une médiocre profondeur : il ne s’agit donc plus

ue de bien déterminer, pour tous les points fitués à la furface du fluide, la fignification des valeurs précédentes de x & de 7, qui, ayant été données par l'intégration d’équa- tions aux différences partielles, doivent être plutôt regardées comme des fymboles, que comme de véritables expreffions analytiques, Si l'on confidéroit en effet fous ce dernier

Des VS)c/L IE wrctens. 549 rapport, le faéteur 1 cof. nt, qu'elles renferment, on feroit naturellement porté à conclure que la mafle entière du fluide doit s’ébranler dès le premier inftant du mouvement, & que chaque molécule fera éternellement des ofcillations, 3604 L/4

dont fa durée eft égale à : or, lune & l'autre de ces

conféquences eft démentie par l'expérience, qui nous montre que les parties du fluide s’ébranlent fucceflivement, & que chaque molécule ne fait qu'un nombre fini d'ofcillations, déterminé par la nature de l'ébrantement primitif, après quoi, elle refte en repos. La folution de cette difficulté mérite une attention particulière, en ce qu'elle renferme une application délicate du Calcul intégral aux différences partielles,

L'expreflion de 7, devient à la furface du fluide, Le x Y T—a:cof.— .fcofnt—1}—aft. cof. (—— nt) +- 2e cof.({— nt) cof. = ?:

=

la hauteur de Ia molécule fluide au - deflus du niveau du

canal, étant égale à au + 47, fera conféquemment égale à

x x ;

I F4 Less | pa 4 Br, 5

aa. frecof(— nt) +- ;-cof. { a —+ at) cof. F FE

il faut donc déterminer la fonction arbitraire @ (À) de

l'expreflion générale de 4 + «7, de manière que cette

expreflion foit égale à la quantité précédente : or, on doit

fe rappeler ici, que f étant nul, la valeur de au + &Z

eft nulle, quel que foit X, Jor{qu’il cefle d’être compris entre

les limites + 4 & -— }, en forte que l’on a au-delà de . , x h , . ces limites, cof. TT = cf, Cette confidération doit

donc nous guider dans [a détermination des valeurs de ZX. cof{— n1), & nous devons fuppofer ce cofinus - $ k , 74 , conftamment égal à cof. Ve? lorfque l'angle 1 n'eit

: nirà k k Fix pas compris entre Îles limites -H 4 ci #Ss d'où

555 MÉMoIREs DE L’ACADÉMIE RoYALE réfulte cette conféquence, favoir que la molécule déterminée par les coordonnées & Z, ne commence à s’ébranler que

; X 4 lorfque le temps # eft tel que l'angle -+- #1 commence à pire être compris entre ces limites, & qu'elle ceile d’être ébranlée lorfque cet angle cefle d’y être compris. Ne confidérons ici que les valeurs pofitives de X (on

pourra faire des remarques entièrement femblables fur les

valeurs négatives); fuppofons de plus, X plus grand que #,

hk on aura dans ce cas cof. ee + 11) = cof. Ter &

l'expreflion précédente de au —- «7 deviendra

aa

ee nt) co} ;

la molécule fluide ne commencera donc à s’ébranler que

à X À É X— } lorfqu'on aura #1 ——, ce qui donne + : [4 nc », ; X k elle cefera de s'ébranler lorfqu’on aura ee VO e

ce qui donnes ; partant la durée de l’'ébranlement

fera =Z. Le temps de Fofcillation d’un pendule dont &

b ! repréfente la longueur, eft a), æ exprimant le rapport

de la demi-circonférence au rayon ; nommant donc ce temps, on aura pour le temps après lequel la molécule fluide commence à s'ébranler,

_— NACRE SP) KT : pi PE VA pére nr

&. le temps de l'ébranlement fera

nc

piiess nu Sc: h'E- No C: E18 s51 l |! 3/0 ae ar. (Ce He «.)

Er 1 7; 3 VT = e7)

Si la profondeur / du fluide eft confidérable par rapport He FES TES .T}; d'où il fuit, qu'alors a profondeur plus ou moins gr ande du canal, n réélu que d'une manière infenfible fur le temps de la propagation des ondes : fi dans ce même cas h eft très-petit,

à c, le temps 7 fera à très-peu près égal à ———

on aura fenfiblement .T; or la largeur de DE

l'onde, ou ce qui revient au même , l'étendue de Ja partie fluide ébranlée dans le même inftant, eft égale à 24; cette largeur influe donc extrèmement peu fur le temps de la propagation , ce qui eft bien contraire au réfultat de Newton, fuivant lequel ce temps eft réciproquement comme la racine quarrée de 4, au lieu que fuivant notre théorie, il eff réciproquement comme la racine quarrée de &,

cas que nous venons de difcuter eft très-remarquable, en ce qu'il embraffe tous ceux dans lefquels on fuppofe les ondes férmées par fimmerfion d’une courbe très-peu plongée dans Feau; caï fi on nomme r le rayon ofculateur de Ia courbe au point le plus bas qui plonge dans l'eau, on aura

À k

RARES x X 3 525 à très-peu près ag —= r{cof. cof. 2} étant ici

fuppofé de l'ordre 4; on aura AS par ce di PRE & en négligeant À par rapport AUXS

7 Us 24 re ie of 0 1= —— ,T. —————————— mv(rb) ü

d'où il fuit que la courbe étant plongée plus ou moins pro- fondément dans l’eau, le temps de la propagation des ondes

ss2 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoYaLeE

à une diftance donnée, fera toujours le même, à peu-près comme le temps des ofcillations d'un pendule eft conftant, quels que foient les arcs qu'il décrit, pourvu qu'ils foient fort petits. Si / eft très-grand par rapport à r, on aura a Pa avr) propagation des ondes engendrées par différentes courbes, ou par la même dans difiérentes fituations , font réciproque- ment comme les racines quarrées des rayons ofculateurs, & les vitefles des ondes font direétement comme ces mêmes racines; il n'en eft donc pas de la viteffe des ondes comme de celle du fon, qui, comme l'on fait, eft indépendante de l'ébranlement primitif de Fair.

. T; en forte que dans ce cas, les temps de fa

LONGITUDES

D'IENSTUST CRE UN CE 6. 553

LONGITUDES ET LATITUDES,

ASCENSIONS DROITES 4 2 70 D'ÉCLINAISONS DES ÉTOILES

Qui environnoient le Difque lunaire au temps de la dernière Eclipfe du 30 Juillet 1776.

Par M. LE MonNNIER.

Ï ES plus anciennes Obfervations que j'ai faites de ces 4 Etoiles à leur pañlage par le Méridien, font du mois de Novembre 1744, comme il eft facile de le vérifier à la page 25 du IV." Livre de mes Obfervations de la Lune, imprimées © remifes au Dépôt de la Marine, dont l'accès & les communications font devenus libres cette année-ci par fes ordres du Roï, que M. de Sartine, Miniftre d'Etat, a procuré pour cet eflet aux Académies des Sciences, &c. Celles des 4 & 8 Novembre, en les comparant avec de lAigle & avec B du Capricorne, m'ont donné pour ce temps-là,

Afccufions droites moyennes, Déclnaifons moyennes méridionales, 3104 03° 20". 19144 26". ® 310. 20. O5 18. 52+ 213e 311. 16. 00. 20. O0. O3.

La moyenne de ces trois Étoiles, de la fixième à la feptième grandeur, eft marquée pour lors quadruple fur mon regiftre; %& {1 j'avois employé une lunette plus longue que celle de mon quart-de-cercle mural de $ pieds, j'aurois pu obferver les trois autres plus petites Étoiles, qui m'ont paru fur la * même ligne droite inclinée de 30 à 40 degrés, avec le parallèle ou fil horizontal, vers le Nord-eft & dans la lunette

qui renver{e : ayant fuppofé l’obliquité de l'écliptique apparente

Men. 1774 Aaaa

7 Août 1776

554 MÉmoiRes DE L'ACADÉMIE ROYALE

de 224 28! 30", j'en ai déduit les longitudes & latitudes fi D D ER

fuivantes, les ayant réduites à l’année 1750.

Étoiles fous le Verfeau au-deffus de la g''eue du Capricorne,

Latitndes méridionales,

1750 æ 21° 49°. 1, PR 1750 % 7 50. 29 o. 32. 132 Etoile quadruple, 1750 = 8. 23. 47 LES ON

J'ai encore obfervé la dernière de ces Étoiles le jour même de l'Écliple de Lune, Et fuppofant fon afcenf. droite appar. le 30 Juillet au foir. 311443" 122 Et j'en ai déduit l’afcenfion droite du centre de la Lune. 310. 39. 03 + Et fa déclinaifon méridionale. .... ne Nate lb paire SapiSe

Voici les paffages obfervés à fa pendule de Graham, & avec le grand quart-de-cercle mural de 8 pieds de rayon. 20% 39° 53": palage du r.°* bord MATE ne! eee 0 20. 42. 18 =pañlage du 2.4 bord

Le bord inférieur. ......, 68125" so”. Donc 20" 41"05"2, le centre à 6808" <parlesfegmens, 2,0 AIS ONE MMETONIER MORE Ni CNO0- ME. Ne

Ainfi l'Étoile a pañlé au Méridien après la Lune of 4’ 24" 35", qui valent 1406’ 09", & le temps vrai du pañlage de la Lune, fans avoir égard à la déviation du plan du limbe du quart-de-cercle, étoit 11 59" 35" +3 d'où lon tire fa longitude au Verfeau 84 10’ $4"+, avec od 09! 20" de latitude auftrale & à ol os’ 3 1" de temps moyen. Les Tables de Flamftéed donnent au même inftant 10/0841 08’ 50" du Verfeau, & celles de Clairaut 26" + encore plus petite, ou 2" 31" moins avancée que felon l’obfervation. s

On pourra comparer avec les autres Tables cette longi- tude & latitude obfervées, ainfi que le milieu de J'Éclipfe que j'ai déduit à oh 4 45" le 31 Juillet au matin, par lim merfion dans l'ombre à 1 1} 167 40" & par l’émerfion que j'ai vue de même aufli diftinétement à 12° s2' so” temps vrai; mais if faudroit avoir égard au mouvement inégal de fa Lune

DIES AS ICIRE NICE +. 55$ qui a s’accélérer, puifque la Lune tendoit à {on périgée, dont elle étoit encore éloignée d’un figne au temps de l'Ecliple,

L'émerfion s'eft faite auflt, à caufe du changement de la Lune en latitude, un peu plus au Sud du difque que n'y a paru le commencement; j'ai déterminé celui-ci à 1 0h 19/07"+, lorfque les Tables l'auroient donner, ainfi qu'aux autres taches, beaucoup plus tard : or le point du limbe répondoit dans ces deux cas au Palus Maræotis, & vis-à-vis le mont Acabe, & fous le Nil, qui n'eft marqué que dans la Sénélo- graphie d'Hevelius. Or pour mieux juger de Îa trace de l'ombre, le grand Lac noir qui eft à la partie boréale fur le difque a été touché par l'ombre 2’ s” avant le mont Sinaï, fitué vers la partie auftrale du difque lunaire : limmerfion & l'émerfion de cette tache-ci dans l'ombre, eft arrivée de temps vrai à 10"48/25", & à 13" 10" 35", en forte que la durée dans l'ombre a furpaffé celle du difque de la Lune, évaluée ci-deflus à 1" 36’ 10", de oh 46" oo"; la tache obfervée étoit donc trop éloignée du centre du difque appa- rent, auquel il faudroit comparer les immerfions & les émer- fions de ces taches, pour en déduire le milieu de l'Eclipfe.

La période ou faros repréfente une autre Éclipfe obfervée à Paris cent huit ans auparavant, que les premiers Aflronomes de l’Académie obfervèrent horizontale dans le lieu le plus élevé, une minute au Nord de {a Bibliothèque du Roi, le 26 Mai au matin de Van 1668. L'Hiftorien François de Y'Académie donne à 3h 47/ le milieu de cette Écliple, qui ne fut que de 10 doigts, la Lune ayant une latitude trop grande au Sud; le commencement fe fit à 12 47" du matin, & il eft dit que l'ombre de la Terre ayant commencé fur la partie orientale, vers le mont Porphirites, elle s’eit étendue jufqu’au mont Ssnaï; enfin le diamètre de la Lune parut alors de 33’ 28".

Imaël Bouillaud l'avoit obfervée pareillement au village d'y, dans {a maifon de M. Thévenot, & en a fait le calcul fur les Tables Philolaïques : il dit dans fon regiftre manufcrit, Caæpit e regione montis Germaniciani : non attigit montem Sinai

Aaaa i

Édipl es gomparées,

56 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE RoYALE

non obfcurati frerunt disiti X. N donne le commencement Je 26 Mai au matin à 2" 1242", l'étoile Aréurus étant élevée de 304 58’, & quatre doigts lorfque l'ombre touchoit le mont Æitna à 14h 41/48", Arélurus étant élevé de 261 14! enfin 9 doigts, mais un peu douteux , à caufe que l'ombre paroifloit mal terminée à 1 5 10° 43", Arfurus étant haut de 214 30”; & il avertit que Ja Lune n'étant qu'à 3 degrés de l'horizon tout au plus, au moins refloit-il deux doigts d'éclairés fur le difque apparent.

Quoique M. Bouillaud ait conclu que Fobfervation de cette Ecliple s'accorde avec les Tables Philolaïques , dont il donne le calcul en entier, il ne fera pas inutile d'examiner ici ce que peuvent donner les phales qu'il a obfervées, & d'abord par le calcul du commencement, lequel ayant été obfervé par M. Picard & les autres Aflronomes de l’Académie, dont il cite l'obfervation dans fes regiftres, doit exciter d’au- tant mieux notre curiofité, que les Tables Newtoniennes de Flamftéed indiquent lanomalie moyenne s' r4yfat, cefkà-dire, que la Lune étoit o + figne plus près cette fois-là de fon périgée.

REMARQUES ET ADDITIONS.

I. La durée du paflage du difque lunaire a été obfervée au Méridien de o"2!25" à la Pendule, & la révolution de la Lune au Méridien, par un mouvement compolé qui a compléter les 360 degrés, a été de 25h 3" à la Pendule, ce qui donne en minutes de degrés 3443" +; ou bien con- vertiffant les 2” 25" de temps en degrés, fuivant l’ancienne méthode, on aura 36” 15" moins 1” 21" 33”, c'eft-à-dire, 34'43" 27": la Lune s’'étoit avancée vers Et de 134209/# en vingt-quatre heures felon l Almanach, & à proportion de + 2133 pendant la durée du pafage de fon diamètre horizontal. La déclinaifon méridionale étoit 18423", & if faut réduire Farc de 34/43"+ du parallèle à l'Équateur à celui d’un grand cercle, c'eft-à-dire, à 32/ 57" + pour le diamètre horizontal

DEs SCIENCES. LA

de la Lune que l’on cherche; d’ailleurs au Méridien, le dia- mètre vertical qu'on prétend avoir été mefuré de 33! 37", paroît trop grand; fi l'on y ajoute 4 fecondes pour la réfrac- tion, & Otant 13 fecondes pour la réduction à l'horizon, ce qu'il étoit eflentiel de vérifier ici.

IL J'ai aufli calculé par les Tables des Inflitutions, l'Écliple de 1768, & à l'heure du commencement obfervé par M. Picard, qui ne difière que de $ fecondes de temps de ce qui a été vu pareillement par Bouillaud, je trouve la Lune au Sagittaire 4d 30" 53"; fa latitude méridionale od 31’ 53"; le lieu oppofé au Soleil étoit alors au Sagittaire 5422/4894 le demi-diamètre du Soleil 1 5” 52" +; la parallaxe 6o/ 32"1, & augmentant de 25 à 30 fecondes le demi-diamètre de Tombre, on aura 45’ 10”; d'où l'on tire la différence en longitude, par les quarrés, à l’inftant du commencement de lÉclipfe, de 53 3"+; ce qui excède à peine de 8 fecondes de degrés ce que nous indiquent les Tables Newtoniennes.

Les autres phafes de l'Écliple de 1768, font trop vagues pour en faire ufage, puifque la phale de fix doigts n’y eft pas rapportée, au moins aux hifloires & manufcrits déjà cités.

Si les Tables Newtoniennes s’accordoient aux obfervations aux temps de l'Éclipfe de 1768, peut-être ne feroient-elles plus dans le cas de l'erreur, f on y eüt ajouté une équation de plus, favoir l'accélération du mouvement de 1a Lune qu'on y avoit indiquée, & que j'ai ébauchée déjà de 1'+, 1! 34" en cent ans dans l’Aftronomie nautique lunaire, ainfi qu'aux Inftitutions aftronomiques, page 1 ÿ 6. Sur cela je renvoie aux autres obfervations de Bouillaud, comparées aux nôtres.

À Touloufe, M.'° Garipuy ont vu le commencement au nord du PART RD IQ Are he St la LES Re dot 1154130"

PEN... eme hp her De d ns ONE ET PÉMÉbMag License: Cas an. ou SeNI2hAOMNZS. Etanntidtl tnt ie NA AREA 2103048015 5e

Or la plus aufir. ou principale des Étoiles a paifé à s’ du bord auftr. de €,

À v1b 36! 08/2, Immerfion fous le difque d'une Étoile plus boréale, 2 3 £t P

À 12, 39. 22 2, Émerfon: à une autre lunette, cle s'eft faite à 12h 39 24;

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le 20 Déc. 1776.

558 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoraALE

DEL 'AMPLITUDE DU SOLETL À SON COUCHER, OBSERVÉE À SAINT-SULPICE. Par M. LE MONNIER.

I: y a déjà deux ans que j'ai annoncé le projet de ce travail, dans nos Aflemblées, & le Gouvernement vient d'en prendre connoifflance, le Miniftère ayant d’ailleurs fait délivrer des fonds pour achever fans interruption le grand Portail qui fait face à loueft, & qui furpaffe déjà 25 toiles de hauteur. Voy. les Mém. de 1774, p. BV

À 5400 toiles, fe termine l'horizon qu'on y découvre, je trouve que 10 minutes y répondent à près de 16 toiles d’élévation fur ce Portail. Je ferai bientôt voir le double avantage pour l'Aflronomie, d’obferver l'amplitude dans ce lieu, qui d'ailleurs offre une des moindres traverfées d’air épais & fumées fur les maïlons & jardins du faubourg Saint- Germain; ce qui eft un avantage réel, principalement dans une faifon règnent le plus fouvent des vents du Sud.

Comme il fera déformais libre à l'Obfervateur de s'établir fur lune des tours du Portail, & d’y placer folidement les inftrumens nécefaires à l'abri de toute infulte, je ferai tout mon poflible pour y établir dans l'horizon, tant les vrais points cardinaux, que les amplitudes occidentales des folflices d'hiver & d'été : celle-ci, comme je Vai fait voir, eft augmentée d'environ 4$ minutes pour leflet de la réfraction horizon- tale, & l'autre au contraire en doit être prefqu'autant diminuée. Je vais donc commencer par les azimuts du folftice d'hiver, que j'avois déjà ébauchés le 10 de ce mois, le bord fuivant ou auftral du Soleil ayant quitté l’objet que j'apercevois dans Phorizon fenfible à 4h 3" 31", ce qui m'a donné l'amplitude du centre 364 29/+, & par conféquent celle de objet fixe, & duquel le Soleil fe féparoit de 36445’ À: Ie même calcul

n'es 1S co 1'E NICE, 559

donne aufi à cet inftant le centre du Soleil à 894 50! 55" du Zénith.

Le 19 Décembre, les vents du Sud remontant à peine à l’Oueft - nord - oueft, ayant rétabli un ciel ferein , & le Thermomètre étant aflez conftamment à $ degrés, le Baromètre à 27 pouces +, j'ai vu très-diftinétement le coucher du Soleil, fayoir à 3* 59’ 1 $" lorfque le bord inférieur a touché le fol, & à 03" 24"+ lorfqu'il a difparu; le point le plus élevé de la circonférence étant direétement fous l'objet aperçu le 10 de ce mois, lorfque fon bord fuivant avoit quitté le vertical de ce point remarquable dans l'horizon fenfible : fe calcul me donne pour le deuxième de ces inflans obfervés, favoir 4h 3! 24", la diftance du Soleil au Zénith 90919" 55"+, & l'amplitude 36445'2; mais on aura plus exactement cette amplitude, pour a comparaifon de cet objet fable avec un autre de pareille nature, qui eft plus au Sud le 1.” bord du Soleil a pañlé à 4h 00’ 37"+: Ia diftance des deux objets ne tardera pas à être mefurée au micromètre,

I m'eft dejà facile de comparer ces obfervations avec celles que j'ai faites à l'Obfervaioire en 1744, le 21 Décembre, & qui font déjà imprimées dans le Recueil de mes Obfer- vations de la Lune, Mon quart-de-cercle mobile étoit alors placé dans la Tour occidentale, à la hauteur de 1a grande Salle, & je vis difparoître le bord fupérieur du Soleil à hauteur de od43' 15 à 20": à la vérité le fol les derniers rayons du Soleit ont difparu n'étoit guère éloigné que de 3000 toiles, favoir fur {a butte de Châtillon. La proximité du lieu le faifoit paroitre irrégulier & planté d'arbres bois taillis, & j'aurois bien fouhaité pour lors m'en éloigner trois! fois davantage, en me plaçant” fur les hauteurs aux environs de Romainville, en m’approchant de {a forêt de Bondi, la rondeur de la ‘Terre & un fol plus élevé n'auroient fait apercevoir plus long-temps le Soleil, & même jufque dans horizon fenfible.

Je me contentai donc pour lors de mefurer Ja réfration du bord fupérieur du Soleil, lorfque peu de temps avant fon: coucher apparent, favoir à 3" 59 04", il na paru élevé de

560 MéÉmotrres DE L'ACADÉMIE RoYALE od$5/07"1; la faifon femblable à celle que nous efpérons cette année, n'indiquoit point de gelée à caufe des vents de Sud : ainfi la réfraction à cette hauteur fut trouvée 3’ moindre qu'à pareille hauteur à lorient & après le lever du Soleil en 1740, & je l'ai conclue fort exactement de 24/43",

On eft donc fondé à demander, d’après une obfervation auffi exacte, quelle a être ce jour-là 1a réfraétion hori- zontale; mais deux difficultés nouvelles fe préfentent ici, & rendent la queftion plus compliquée : il faudroit d’abord demander fi 1a réfraction eft la même pour l’attouchement du bord inférieur à l'horizon fenfible que pour le bord fupé- rieur, à caufe de fa décompofition des rayons; en un mot, file diamètre du Soleil emploie plus de 4’ 12" à fe plonger pour lors dans l'horizon, que ce qui s’en déduit par le calcul?

En fecond lieu, on demande fuivant quelle loi la réfraction doit-elle augmenter depuis 89 degrés de diflance au Zénith, jufqu'à l'inftant elle doit paroitre horizontale abfolument? Dans le dernier fiècle, on l'a fait s’accroître de 4'+ & de s'+; mais lorfque M. Halley a publié, il y a plus de cinquante ans, la Table des réfractions de M. Newton, l'accroiflement a paru de 10% à 12!+, ou deux fois 6!+; ajoutant que Taïlor, après avoir examiné la nature de la courbe que décrivent alors les rayons dans l'atmofphère, l'a trouvée difficile à traiter, & bien plus compliquée qu'à de plus grandes hauteurs. Enfin M. Bouguer, qui a conftruit fa Table par les obfervations faites au Pérou & à Chimboraço, n'admet pour le niveau de fa mer que 6 minutes depuis 89 degrés de diflance au Zénith jufqu'à l'horizon pour Faccroiflement de la réfraction,

HLeft donc vifible que toutes ces confidérations demandent, dans des faifons conflantes & réglées aux environs des folftices, vin travail fuivi & qui ne peut être limité à une feule année; &.c'eftce dont je melpropole de rendre compte fucceffi- vement à l’Affemblée, lorfqu’il me fera poffible de faire à Saint-Sulpice dans un lieu clos & à l'abri du vent une longue

fuite d'oblervations, sn) GLS CONSTELLATION

DS» S CIE NICE.s. s6:

CONSTELLATION

DUO

SOL 2 PAT ERIE.

Par M. LE MONNIER.

le 21 Août 1776.

ASCENSIONS|DÉCLINAISONS| LONGITUDES. [LATITUDES. DROITES.

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562 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

Le grand vide fi apparent fous les baffins de la Balance, & qu’on aperçoit dans les zodiaques de Senex & d'Heulland, m'avoit déterminé il y a long-temps à vérifier dans les cré- pufcules, & à chaque mois lunaire, la pofition des plus petites Etoiles de la fixième à la neuvième grandeur, puifqu’on les aperçoit dans le ciel avec les nouvelles lunettes achromatiques ordinaires, quoiqu'on les ait omifes dans les Catalogues.

La Lune, comme je viens de le dire, rencontre à chaque mois ces Etoiles; en forte que leurs occultations nous donnent aufli fürement que les autres Étoiles du zodiaque éclipfées par la Lune, les pofitions géographiques terreftres, puifque les latitudes des Etoiles aident à déterminer la longitude de cet Aftre, aux inftans des occultations inftantanées, comme j'en ai averti dès l’année 1741. {is

J'ai obfervé la plus grande partie de ces Etoiles à mes deux quarts-de-cercles muraux, & la figure de la conftella- tion du Solitaire (oifeau des Indes & des Philippines) a été

référée, en mémoire du voyage en l'ile Rodrigue, m'ayant été fournie par M." Pingré & Brion : voyez le tome {1 de l'Ornithologie : cette, confiellation fera voifme du Corbeau

& de l'Hydre fur nos planifphères & globes céleftes. L

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Mem de l'Acad.R. des Se. An 2776 Pag 562.PL AVI].

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DES SCIENCES. 563

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DE *L'YA COMBINAISON DE L'ACIDE CONCRET DU TARTRE

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Quatrième Mémoire.

Par NL DE LASSONE. à Ti l'examen & l'analyfe que les Chimniftes ont fait

du Zinc, en le foumettant à l'action des acides, ils ont négligé de rechercher les eflets comparés de l'acide con- cret du tartre; je crois que M. Pott, & l'Auteur du Zraité de la diffolution des Métaux, publié en françois en 1775, font les feuls qui aient fait mention de cette combinailon ; mais ce qu’ils en difent en peu de mots, & d'une manière générique, fe borne prefque à énoncer la diflolubilité du zinc par ce foible acide concret. On peut confulter la Differ- tation particulière de M. Pott, fur ce minéral, & l'autre Auteur, page 212 de lOuvrage cité.

‘En variant cette expérience, & en la fuivant plus particu- lièrement dans les détails dont elle eft fufceptible, il m'a paru qu'elle offroit des phénomènes qui n'ont point été robfervés, & qui méritent d’être connus.

+ Je mis dans une capfule de verre profonde, demi-once .de limaïlle de zinc & une once de crême de tartre en poudre fme, après les avoir triturées pour en faire un mélange exact; je n'y verfai d'abord de l’eau diftillée froide, qu'autant qu'il en fallut pour réduire la maffe feulement en une pâte bien liquide. Le vaifleau fut placé fur un bain de fable, qui ne communiquoit qu'une douce chaleur; à peine ces deux ma- tières eurent été humeétées, qu'elles commencèrent à agir très-vifiblement l'une fur l'autre. En remuant avec une fpa- tule de verre, il fe développa d’abord beaucoup de bulles Bbbb ij

24. Juillet 1776:

564 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

d'air, qui fe fuccédoient rapidement, & qui n’étoient pas des fignes équivoques d'une vraie effervefcence. Dès que cette première action fut animée par la chaleur communiquée, bientôt elle devint plus forte; j'avois foin d’agiter plufieurs fois, chaque jour, le mélange; & ce mouvement excitoit toujours une eflervefcence vive & bruiante. L'air qui fe dégageoit alors & s'échappoit en grande quantité, occafionnoit un gonflement confidérable de toute la maffe; pour e:tretenir à peu-près le même degré d’humeétation, j'avois foin d'ajouter de temps en temps un peu d’eau diftillée. Au bout de fix jours la limaille de zinc avoit déjà perdu en partie fon brillant métallique; le mélange avoit pris beaucoup de liant & de vifcofité: devenu femblable à une pâte qui fermente, il s’étoit tellement gonflé & raréfié, que je fus obligé de le mettre dans une capfule plus grande, quoique la première füt capable de contenir environ douze onces de liqueur.

Les premiers jours, ces matières en fe pénétrant donnèrent une odeur comme vineufe & un peu aromatique, aflez fem- blable à celle que produifent le fer & le tartre quand on les humecte pour en faire les boules martiales. Je continuai ainfr deux mois de fuite à digérer au, même degré d’une chaleur très-douce, en remuant fouvent avec une fpatule de verre, & en ajoutant par intervalles-un peu, d'eau diflillée, à mefure que l’évaporation infenfible rendoit la matière trop épaifle; & prefque pendant tout ce temps le: mouvement répété & l’affufion d’une nouvelle portion d’eau ne cefsèrent de renouveler de bouillonnement, l’effervefcence & le gon- lement; de jour en jour le mélange devint plus vifqueux, plus tenace & plus collant. Le brillant méiallique difparut entièrement; alors la mafle aflez femblable à une gomme opaque & blanchätre, ou à une efpèce de glu très- épaifle, -paroïfloit couverte & pénétrée d’un grand nombre de points noirâtres, -

Enfin, lorfqu'après plus de trois mois, ces deux matières ainfi altérées par une pénétration réciproque, ne donnèrent plus aucun figne d’aétion, foit par le développement.des bulles

DES SCIENCE s. 565

d'air, foit par le gonflement; en remuant avec {a fpatule, & en ajoutant une portion d’eau, je jugeai que l'opération avoit été pouflée auffi loin qu’elle devoit l'être,

Je fis un partage de la matière, les deux tiers furent réfervés pour un examen ultérieur, l'autre tiers fut mis dans une petite capfule fur un bain de fable, je le laiffai condenfer infen- fiblement & fécher:; il perdit difhcilement l’eau qui le rendoit fi gluant & fi vifqueux. Parvenue enfin au point de defficcation, cette matière faline eût toute l'apparence d’une gomme, & fa couleur auparavant blanchâtre prit une teinte jaune aflez foncée, en confervant dan {es parties condenfées une forte de diapha- néité, Appliquée fur la langue, elle n'imprima qu'une faveur fade; je n'y démélai rien de décidément falin ni de métal- lique; j'en mis une portion en poudre, je la mélai dans l'eau diftillée, en agitant & fecouant fortement le vaifleau à diverfes repriles. L'eau devint blanche & laiteufe ; mais par le repos & par le dépôt d’un grand nombre de flocons blanchitres, cette eau reprit fa tranfparence, confervant néanmoins dans toutes fes parties une forte de nuage qui la rendoit un peu louche ; la chaleur ne favorifa pas davantage la diflolution : effeétivement cette fubftance gommeufe, n'eft pas à propre- ment parler foluble ; je m'en fuis encore mieux convaincu par l'examen ultérieur de la même matière non defléchée, que j'avois réfervée pour la foumettre à l'ébullition, & pour eflayer par-là de mieux déméler le caractère de cette combinaïlon.

Je délayai ce magma gommeux dans un avec environ deux pintes d'eau, & je le fis bouillir plus de demi-heure ; la liqueur devint blanche & laiteufe, il fe forma à fa furface une pellicule mince & blanchâtre, elle paroiffoit graifieufe; mais ayant prife entre les doigts, je reconnus qu'elle poifloit fortement, & qu’elle étoit inodore; elle n’étoit donc point graiffeufle, encore moins faline, car je ne lui trouvai pas la moindre faveur; je décantai {a liqueur Gr un. entonnoir de papier, elle pafa difficilement & lentement, mais claire & légèrement citrine. En la goütant, je n'y trouyai

566 MÉMOIRES DE L' ACADÉMIE RoyaLr

qu'une faveur fade & nullement faline ; le filtre retint ur magma fort épais, & qui poifloit; au fond du poélon étoit reftée une bonne quantité de matière grile tirant fur le bleu. Quoique divifée en parcelles différentes, je parvins aifément à n'en former qu'une mafle, en rapprochant & comprimant avec une fpatule toutes ces parties défunies, parce qu’elles étoient collantes & vifqueufes; je fis bouillir encore plus de trois quarts d’heure ce rélidu dans pareille quantité d’eau que jy verfai. La liqueur blanche & laïiteufe fut filtrée comme la première, & laiffa de même un enduit épais & collant fur les parois du filtre ; je réitérai jufqu’à fix fois l’affufion de la nouvelle eau, & l’ébullition fur la matière qui reftoit, dans la vue d’en extraire toute la matière faline qu’elle pouvoit contenir. Enfin elle fut réduite à une très - petite quantité, qui ne peloit plus qu'environ douze grains; elle étoit pulvé- rulente, fans liaifon, douce au toucher, & ne rendoit plus l'eau blanche ni même louche ; c’étoit du zinc entièrement déflogiftiqué.

Je réunis toutes les liqueurs filtrées, & les fis évaporer dans un poëlon d'argent, à une chaleur modérée ; lorfque l'évaporation fut au tiers, il parut à la furface une pellicule mince, terne, très-douce au tact, poiffant fortement & fans aucune faveur; pendant l'évaporation , il ne s’étoit échappé aucun miafme odorant. La liqueur retirée du feu & aban- donnée au , laiffa dépoler une matière blanchâtre, légère, ci uclinele, & femblable à celle que le filtre avoit retenue, & avec laquelle je la mêlaï, l'évaporation de la mème liqueur fut encore pouflée jufqu’à la diminution des trois quarts, ce qui refloit avoit un peu plus de confif- tance, mais étoit encore fans faveur. Il s’y forma une nouvelle pellicule mince, pareille à celle dont j'ai déjà parlé; & du foir au matin, il fe fit aufli un dépôt abondant & vifqueux ; je décantai la liqueur dans une capfule, que j'expofai à la chaleur d'un bain de fable ; lorfqu'elle fût réduite à deux onces, je la refiltrai, pour féparer un nouveau dépôt; elle pañlà claire, mais très-colorée; je lui trouvai alors une faveur

DES SCIENCES. 567

un peu métallique : cette faveur, qu'elle imprimoit fur les papilles de la langue, avoit une aftriction très-marquée. Il ne parut point de nouvelle pellicule ; je crus devoir faire éva- porer davantage la liqueur, & la réduire ä-peu-près à demi- once. Par le refroidifiement, elle prit la confiftance d'un magma fort épais, d’une couleur brune foncée; je trouvai dans le fond du vaifleau de petits criftaux aiguillés, & fur les parois une efpèce d’enduit jaunâtre, favonneux & falin, d’une faveur douceitre, aflez femblable à celle du fucre de Saturne. Le magma mis fur un charbon ardent fe bourfoufla, * & répandit une vapeur odorante, comme celle de la crême de tartre.

Je réunis enfuite toutes les matières arrêtées fur les filtres : Ja mafle avant fa defliccation étoit d’un blanc fale, collante, vifqueufe, très-douce au taét, & n'ayant qu’une faveur fade; en féchant fur un bain de fable tempéré, elle prit beaucoup de retraite; fa couleur devint d'un gris foncé ; elle happoit {a langue , & y laifloit une impreffion un peu douceitre; jetée fur un charbon embrafé, elle donna une vraie odeur de tartre brülé.

Je procédai de même, & en employant de femblables proportions, c'eft-ä-dire, une once de crème de tartre & demi-once des fleurs de zinc les plus fubtiles; pendant tout le temps de la digeftion, il n’y eût pas la moindre apparence de dégagement d’air, ni de bourfouflement du mélange. Les matières ne formèrent point, comme avec la limaille zinc, un magma épais & vifqueux ; après avoir continué Jlong- temps la digeftion au même degré de feu, & en ajoutant de l'eau diftillée, lorfque cela étoit néceffaire, je fis bouillir demi-heure la matière avec une pinte d'eau dans un vaifleau d'argent; la liqueur devenue trouble & laiteule fût décaniée & filtrée à travers le papier; elle paña claire. Sur la matière reftée dans le vaifleau, je verfai une pareille quantité d’eau, qui fut aufir entretenue bouillante demi-heure, & enlfuite filtrée; je réitérai ces opérations jufqu'a ce que l’eau chaque fois renouvelée fe fut chargée en bouillant de toute la matière,

568 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

qui avoit été mile dans le vaifleau d'argent. Les liqueurs filtrées, claires, fans couleur, & n'ayant qu'une faveur fade, furent mélées & enfuite évaporées ; lorfqu'elles eurent été réduites à peu près à la moitié de leur volume, le refte fe troubla, & laifia enfuite dépofer une poudre blanche, très- fine & très-fubtile; je verfai le tout fur le même filtre qui m'avoit déjà fervi, & qui retint cette portion de terre préci- pitée. Quoique fa nouvelle liqueur filtrée fut déjà bien rap- pré£hée, elle n’avoit encore aucune faveur fenfiblement {aline ; & comme en pourfuivant l'évaporation, je vis qu'il ne fe formoit ni pellicule, ni dépôt, & que la liqueur ne s'épaif- fifloit point, je continuai cette réduction, jufqu'à ce qu'il ne reftât plus qu'environ deux gros d’un fluide coloré en jaune foncé, dont je trouvai alors la faveur fade, douceätre, defa- gréable & métallique ; en un mot femblable par ces caraétères à cette efpèce d’eau mère, que j'avois obtenue à la fin de l’éva- poration de toute l’eau filtrée, après l'avoir fait bouillir fur le mélange combiné de la crème de tartre & de la limaille de zinc; mais je n'eus aucuns criftaux, ni enduit favonneux & falin.

Je raflemblai enfuite & réunis tout ce que les filtres avoient retenus; & par la defficcation à feu lent j'obtins une matière d’un blanc grisâtre, dépourvue de liant, abfolument pulvérulente, n’ayant qu'une faveur fade & point faline. Son poids, à l’exception d’à-peu-près un fcrupule ou vingt-quatre grains, égaloit celui des deux matières que j'avois d’abord employées. Un peu de cette poudre projetée fur un charbon ardent frappoit l'odorat comme Îe tartre qui brule.

En la faifant digérer dans le vinaigre diftillé, les fleurs de zinc font diffoutes; & dans {e fond on retrouve la crème de tartre bien ifolée, mais un peu colorée, terreufe & dé- pourvue d'acidité.

En répétant la même expérience avec la mafle concrète, que produit la combinaifon de la crème du tartre & du Zinc en limaille, on obtient les mêmes effets. Il ny a de différence que dans la couleur plus foncée de la crème de

tartre,

DES SCIENCES, 569

tartre, après fon divorce avec le zinc, qui paroït lui avoir fourni une portion de fon principe inflammable & colorant, avec lequel il eft évident qu'il a une grande afhnité.

IL me reftoit à examiner fi je ne parviendrois pas à faire plus facilement cette même combinaifon de l'acide tartareux & du zinc, en projetant fucceflivement & immédiatement ces deux matières dans l’eau bouillante, & les foumettant ainfi tout de fuite à fon ation, pour rendre la diflolution plus efficace & plus rapide.

Je fis fondre une once de crême de tartre en poudre dans une livre d’eau bouillante; j'y projetai enfuite peu-à-peu deux gros de zinc en limaille : ce mélange produifit une très-vive effervefcence , elle s’accrut au point que fi je n’euffe pas promptement retiré du feu le vaiffeau, la liqueur eût débordé, & fe füt en partie répandue : cette effervefcence rendit promptement l'eau trouble & laiteufe. Je continuai lébullition deux heures, en ajoutant de l’eau, à mefure qu’elle diminuoit par la rapidité de l'évaporation; après ce temps, leffervefcence dépendante de la réaétion des deux matières ne paroifloit pas entièrement ceflée : je filtrai la liqueur pour retenir fur le papier la matière, qui rendoit l'eau blanchâtre & opaque, & pour avoir féparément la combinaifon purement faline ; cette liqueur filtrée étoit claire & limpide, elle avoit une légère faveur métallique, l’on ne déméloit rien d’acide. Je la fis évaporer doucement fur un bain de fable dans une capfule de verre, elle prit fans fe troubler une teinte jaune & fe couvrit d’une pellicule mince & faline, qui n'étoit qu'une petite portion de crême de tartre; l'éva- poration fut continuée jufqu'à la réduétion à peu-près de moitié : la capfule fut enfuite dépofée dans un endroit frais, il fe forma de petits criftaux ; égoûtés fur le papier gris, ils reftèrent fort jaunes ; mis fur un charbon embrafé ils donnèrent l'odeur du tartre, c’étoit un vrai {el de zinc tartareux : ceite même liqueur fut encore évaporée aux trois-quarts, fans qu’il fe formât de nouvelle pellicule à fa furface ; maïs il fe précipita une petite quantité d’une poudre jaunâtre, qui n'étoit qu'une

Mém. 1776. Cccce

570 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE chaux de zinc coloré, que je retins fur le papier en refltrant: malgré cette dernière réduction, il ne fe forma plus de crif- taux. Je fis encore évaporer, & la liqueur enfin rapprochée Ace point, & d’une couleur plus foncée, s'épaiflit, & prit à peu-près la confiftance d’un fyrop; elle dépofa fur les parois de la capfule un enduit comme mucilagineux & falin, formé par un amas de petits criftaux imparfaits réunis en une efpèce de rainceaux ou de barbes de plume /a), & dans le fond elle laïffa précipiter un magma très-épais, favonneux & falin, que je jugeai par eftimation devoir pefer environ demi-once; cette liqueur fyrupeufe, ainfi chargée de zinc tartarifé, avoit une faveur âcre, acerbe & fortement métallique.

La matière reftée fur les filtres n'étoit ni tenace, ni compacte ; lentement defféchée elle fe mettoit d'abord en poudre; c'étoit un combiné de crème de tartre & de zinc: ce qui fut prouvé par une nouvelle extraétion que j'en fis avec l’eau bouillante, & que je filtrai. Mais comme il me refta encore beaucoup de zinc dépouillé de tartre , par confé- quent infoluble, j'ajoutai de nouvel acide tartareux : procédant ainfi par des ébullitions & des filtrations réitérées, je parvins à combiner complettement le zinc avec ce diflolvant tarta- reux, & à faire pafler par le filtré toutes ces diflolutions, les réduifant enfuite à cette efpèce de magma favonneux & falin dont j'ai déjà parlé.

Réfumons en peu de mots les détails, & rapprochons en même temps les inductions qui en réfultent.

1. L’aétion réciproque & la combinaifon du zinc métallifé, de fa chaux & de l'acide concret du tartre font bien réelles.

2.° Cette combinaifon faite felon le premier procédé, en humectant peu-à-peu, & digérant long-temps à une douce chaleur, ou même à froid, le mélange dans les proportions de deux parties de crème de tartre & d'une partie de zinc, forme un mixte demi-falin, les deux matières paroifient d’abord faturées l’une par l'autre ; cependant quand on veut

(a) L'auteur du Traité de la Diffolution des Métaux a obfervé ces criftaux»

DES 'SICLENCES. s71

étendre enfuite par l’eau bouillante & filtrer Ja diflolution, on reconnoît que cette mafle n’eft réellement foluble que dans quelques- -unes de fes parties, & que la plus grande portion, quoiqu'encore combinée avec le tartre, n ’eft fuf- ceptible que d'être divifée & non-difloute par leds Si l’on fe hâtoit d'en inférer que f'acide concret du tartre ne peut jamais difloudre le zinc qu’imparfaitement & incomplètement, on avanceroit une erreur qui eft bien démontrée par la der- nière expérience, la combinaifon fut faite, en projetant d’abord les deux matières dans l'eau bouillante, & les fou- mettant tout de fuite à fon aétion coopérante; mais fi l'on a vu par les détails de ce procédé que je fuis venu à bout réduire la totalité du zinc en un état falin, & de le faire pafier ainfi par le filtre, après fon union avec le tartre; on doit fe rappeler auffi qu'ayant d'abord employé mcitié plus de crème de tartre, c'eft-à-dire, une quantité quadruple, relativement à celle du zinc, j’ajoutai encore fucceffivement de nouvelles portions de ce difiolvant concret, jufqu'à ce qu'il eût faifi tout le zinc, & l’eût fait pafler avec lui à travers le filtre de papier.

3. I eft donc évident que le zinc eft foluble en entier par l'acide tartareux ; mais que pour obtenir cette combinaifon faline bien complete, il faut au moins fept à huit parties de tartre contre une de zinc. Donc, en procédant, comme je Vai fait dans la première expérience, on forme une combi- naïfon qui offre à la vérité des phénomènes curieux ; mais qui n’a que les apparences d’une fubftance faline. Or, pour lui en donner tous les caractères, il fuflira d'adapter la quantité requife de crême de tartre : alors l’un & l'autre procédé, ne diflérant que par le temps plus ou moins long de la | préparation, auront des réfultats à peu- près par eils.

4" Si l'on confidère que dans la première expérience le mélange de la crême de tartre & du zinc métallifé devient tenace, collant & vifqueux ; on voit que ces eflets dépendent uniquement de l'action lente qu'exercent l'un fur l'autre, par leur pénétration réciproque, le principe phlogiftique & in-

Cccci

572 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

flammable du zinc, & la portion huïleufe du tartre, au moyen d'une fimple digeftion long-temps continuée, & fans éprouver ni l'un ni l'autre une trop vive action du feu; car ce phéno- mène n'a pas lieu de même, lorfque l’on procède à une combinaifon plus rapide par la voie de l'ébullition, & par conféquent avec un degré de chaleur beaucoup plus intenfe,

état pulvérulent de la combinaïifon, quand on procède avec les fleurs de zinc, eft une nouvelle preuve que le phlogiftique du zinc en fe combinant lui-même coopère à produire cette vifcofité.

I eft vraifemblable que le gas ou principe aérien qui ne fe dégage & ne s'échappe que d’une manière incomplette , fur-tout en procédant par la voie de la digeftion , eft une des caufes principales de cette ténacité, que prennent les deux fubflances ainfi combinées; car plufieurs phénomènes auto- rifent déjà à penfer que le gas ou principe aërien, qui entre comme partie conftituante dans la compofition de beaucoup de corps, doit être confidéré comme une efpece de gluten naturel, fervant à lier & à former l'agrégation des molécules primitives. Boërhaave /b) éclairé par les belles expériences de Hales /c) avoit déjà confidéré une des grandes propriétés de l'air fous ce point de vue.

5 Par conféquent le tartre attaque le zinc métallifé & s'y combine autant & peut-être plus encore par fon /atus huileux, que par celui de lacide; puifque d'ailleurs j'ai déjà fait obferver que la crême detartre, forcée par l’action du vinaigre diftillé de fe féparer du zinc, paroït lui fouftraire en fe préci- pitant, entraîner & retenir une portion du principe huileux & colorant.

La combinaifon dans ce mixte falin, favorifée par cette double affinité, femble affez intime & difficile à détruire; car les agens les plus capables de produire cet effet n’opèrent prefque rien. L’alkali fixe en liqueur, digéré plufieurs jours

(b) Chimia Thuraria, Arfif. art. de aëre. (c) Statique des Végétaux.

DES SCIENCES. 573 de fuite fur ce mélange, n’a fur lui aucune a@ion ; l’alkali volatil en liqueur, à la faveur d’une fimple digeftion conti- nuée, en diflout une certaine quantité. Maïs ayant fait évaporer cette liqueur faturée, il me refla une maffe sèche, que je reconnus être le même mélange de tartre & de zinc, qui n'avoit pas fouflert la moindre altération.

7 On peut préfumer que cette double affinité eft auf Ja caufe pour laquelle l'acide acéteux diftillé, qui contient dans fa mixtion intrinsèque plus de principe huileux que les acides minéraux, fe charge, après la diffolution du zinc, d'une aflez grande quantité de ce minéral, felon la remarque de M. Hellot /d), & avant cet Académicien françois, de M. Henckel, dans fon Introduction à la Minéralogie.

Je ne dois pas terminer ce que j'avois à dire dans ce Mémoire, de la combinaifon de l'acide concret du tartre avec le zinc, fans faire remarquer que par le petit nombre d’expé- riences que j'ai tentées avec ce mixte falin, employé comme médicament externe dans certaines maladies des yeux, il pouvoit convenir, j'ai cru lui reconnoître une efficacité fupérieure à celle de la tuthie ou des fleurs de zinc fimples, comme on s’en fert ordinairement /e). Il eft à defirer que ceux qui s'occupent particulièrement du traitement méthodique de ces maladies, éprouvent ce nouveau topique.

(d) Voyez fes Mémoires fur le | commune, ou d’une eau ophtalmique Zinc. appropriée, en fecouant fortement,

(e) Je me fuis fervi du mélange | pour procurer la divifion autant qu’il gommeux préparé par le premier pro- | eft pofible, & rendre l’eau blanchäâtre cédé. On mêle 1 gros de cette matière | ou laïteufe : ce qu’il faut répéter toutes dans la quantité de 3 onces d’eau | les fois qu’on fait ufage de cette eau.

s74 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

- OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES, FAITES EN 1776 À PÉRINALDO, Dans le Comté de Nice. Par M. MaRaALDtI. Obfervations des Éclipfes des Satellites de JuPITER, faites

avec une lunette achromatique de 3 pieds, dont l'ouverture

eff de 27 lignes.

Remis MOIS TEMPS le 5 Février & VRAI. 1777 Jours.

Janvier... 12| 5“ 45° 18"| Émerfion du premier Satellite; il fait parfaitement beau. 12 8.035.254 Émerfion du fecond Satellite ; il fait très-beau; on voit très-diftinétement les bandes.

19| 7. 38. 11 Émerfion du premier Satellite ; il fait beau ; on voit bien les bandes. Février... 13| 8. 21. 38 Émerfion du fecond Satellite ; il fait parfaitement beau. 18| 9. 44. 22 Émerfion du premier Satellite; il fait parfaitement beau. 20| 8. 24. 56 | Il mefemble voirune petite afpérité au bord de Jupiter, qui pourroit être le fecond Satellite ; mais lorfque je fuis retourné à la lunette , je n’ai plus rien aperçu. I] fait beau ; le temps très-calme ; les bandes fe voyent très-diftinctement, J'ai obfervé depuis 8" 20’ jufqu'a 8 40", je fuis perfuadé que l’immerfion du fecond Satellite n’a pas été vifible avec ma lunette.

20/11. ©. 41 | Emerfion du fecond Satellite; ïl fait très-beau, & on voit très-diftinétement lès bandes.

26| 6. 6. 57 | Immerfion du troifième Satellite ; il fait fort beau , mais il fait encore jour , & il fait un peu de vent qui agite la lunette, ce qui n'a fait perdre de vue le Satellite plufeurs fois.

26| 8. 44. 10 Émerfion du troifième Satellite; il fait parfaitement beau.

DES en pense cer nes. «es 4} pe TEMPS Jours. Re

Mars... 4froh*

SA:

KA

16

Avril... 9| 9.

Août... 18115.

SCIENCES. 575

7 55”| Immerfon du troifième Satellite; Jupiter mal terminé;

8.

on ne voit prefque pas les bandes.

48 Émerfion du premier Satellite; Jupiter un peu fombre,

2

I

32

ce

36

mais il eft bien terminé, & en voit bien les bandes.

Émerfion du fecond Satellite; il fait un peu de brouillard ; cependant, Jupiter eft bien terminé.

Emerfon du premier Satellite; il fait parfaitement beau,

I paroît que le quatrième Satellite commence de diminuer.

11 difparoït pendant 15 ou 20 fecondes, & reparoît,

Immerfon totale certaine du quatrième Satellite ; ïl fait parfaitement beau; Jupiter eft bien terminé, & on voit diftinétement Îles bandes.

Jupiter fe cache derrière les maifons ; je n'ai pas encore vu le quatrième Satellite. |

Émerfon du troifième Satellite ; il fait affez beau, & on voit affez diftinctement les bandes.

Immerfon du premier Satellite très - douteufe. Ciel embralé; 7 malterminé ; on ne voit point les bandes,

Pendant les mois de Juillet, Août & Septembre, ila fait des brouillards fi grands, & fr fréquens, que je n'ai pu faire aucune obfervation exacte.

Octobre. 12|17. 30. 16

16113. 19113.

19118.

22|14:

Novembre. 2|17.

56. 57°

16.

46

8 59

18

23

Émerfon du troifième Satellite ; il fait beau; on voit bien les bandes.

Émerfion du quatrième Satellite; il fait parfaitement beau, Immerfion du premier Satellite ; Jupiter eft un peu fombre & tremblant ; on voit cependant les bandes. Immerfion du troifième Satellite ; il fait grand jour,

cependant on voit parfaitement Îes autres Satellites, & même le premier qui venoit de fortir.de derrière le difque de y , quand je me fuis mis à l'obfervation. Immerfion du fecond Satellite ; il fait beau ; on voit bien les bandes. Immerfion du premier Satellite ; il fait parfaitement

beau; on voit très-diftinétement les bandes. L

576 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

Le ce |. A Fo TEMPS À Jours. MIERT

None gli2t 14 37° Immerfion du premier Satellite ; Jupiter eft fombreys on ne voit pas bien les bandes.

rr\r4. 7. 50 Immerfon du premier Satellite; il fait beau ; on voit diftinétement les bandes.

r8|r5s. . AG | Immerfon du premier Satellite ; il fait parfaitement beau. SL 5924 P P

2414 4. 56 Immerfion du troifième Satellite ; il fait beau ; on voit affez bien les bandes ; mais Jupiter eft environné d’une petite nébulofité.

24/17 23 17 Émerfon du troifième Satellite ; il fait parfaitement beau; on voit très-bien les bandes; Jupiter efl bien terminé ; il fe pourroit faire cependant que j'euffe marqué cette Émerfion un peu tard, parce que le Satellite eft forti de l'ombre plus proche de Jupiter , que je ne l’attendois,

27|12. 19. 34 Immerfion du premier Satellite ; il fait parfaitement beau.

30/16. 13. 46 | Immerfon du fecond Satellite ; il fait très-beau; on voit parfaitement les bandes.

Décembre. 1/18. 1. 41 | Immerfion du troifième Satellite; il fait très-beau. 4114 9. 47 | Immerfion du premier Satellite ; il fait beau ; on voit diftinétement les bandes. 7118. 46. 44 | Immerfion du fecond Satellite ; il fait parfaitement beau ; on voit très-diftinétement les bandes. 11] 8. 1. 26 | Immerfion du fecond Satellite; Jupiter mal terminé, & ondoyant; on ne voit point les bandes. 11/16. ©. 17 | Immerfiondu premier Satellite; il fait parfaitement beau. 1310. 28. 28 | Immerfion du premier Satellite; il fait parfaitement beau. 18|10. 34 4 | Immerfion du fecond Satellite ; il y a des vapeurs; Jupiter eft terne, cependant il eft bien terminé, & on voit bien les bandes.

25/13 7. 1 | Immerfion du fecond Satellite ; il fait beau ; on voit bien les bandes. Grand clair de ç quieft proche de %.

27|14+ 8. 25 | Immerfion du premier Satellite ; il fait beau ; on voit diftinétement les bandes ; mais il fait un peu de vent qui agite la lunette, & m'a fait perdre plufieurs fois le Satellite de vue.

30| 4. 55 Émerfion du troifième Satellite ; il fait beau ; on voit

diftinétement les bandes. Obfervation

peus S CIE NC ES, s77 Obfervation de l'Éclipfe de Lune, du 30 Juillet 1770, faite avec une lunette ordinaire de 6 pieds, garnie d'un micromtre

compofé de treize fils, dont les extrêmes comprenoient le diamètre de la Lune.

M a 5, TEMPS Jours. VA 2 FAT 2I5) Pénombre à la vue fimple. 10: 361215 Pénombre forte, DONS OS Commencement douteux. 10. 40. © Commencement certain, 10. 42. 22 L'ombre à Grimaldi. 10. 43 36 Tout Grimaldi dans l'ombre, & l'ombre à Galilée. 10. 45. 12 | L'Éclipfe eft d'un doigt & demi. 10. 47- 13 | L'Éclipfe eft de deux doigts. 10. 48. 49 L'ombre à Ariflarque. 10 49. 59 Ariftarque dans l'ombre, & l'ombre a Képler. 10. 51. 28 L'ombre à Gaffendi & au bord de Mare À.

Tout Képler dans l'ombre. trois doigts.

quatre doigts, & tout Mare À dans ; lombre.

L'ombre à Copernic. L'ombre à Ératofthène, & Copernic dans l’ombre. cinq doigts. fix doigts. L'ombre à Platon. Tout Platon dans l'ombre, & l'ombre - Tycho. 11. “KO D Tout 7ycho dans l'ombre. 3o|11. 11. 49 | —fept doigts, Mem, 1 776. f é Dddda

578 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

TEMPS VRAI, à 30/5 L'ombre à Manilius. 3ol11. 15. oO Tout Manilius dans l'ombre, 3of11.1 6. 23 L'ombre à Menelaüs.

3o|[11. 17. 49 Menclaüs dans l'ombre. 3of11. 18. 2$ | huit doigts.

LS 30|11. 20. 15 L'ombre à Plinius. 30/11. 22. $2 | neuf doigts. 30/11. 26. 25 | dix doigts.

3o/11. 29. 29 | L'ombre au bord de Afare crifum, 3ol1r. 32. 21 | onze doigts.

3011. 33- 39 Tout Mare crifium couvert. 30|11. 36. 35 Immerfion totale douteufe, 3ol11. 37. 50 Immerfion totale certaine,

On a toujours vu la Lune, & fes bords bien terminés pendant tout le temps qu'elle a été dans ombre.

3o|12+ 57.23 Le bord de la Lune commence à s'éclaircir.

30/13 11. 25 Commencement douteux de l’émer- fon.

30|13. 13. 46 Commencement certain.

30|13. 17.12 L'ombre à Grimaldi.

30/13. 18. 38 Grimaldi hors de l'ombre.

3olr3. 18. 53 | L'Édlipfe eft de onze doigts.

30|13. 22 42 L'ombre à Galilée.

30|13. 23.58 L'ombre à Gaffendi & à Mare À,

30113. 25: 44 | dix doigts

30/13. 28, 27 Tout Mare À hors de l'ombre, & l'ombre à Ariflarque,

30|13. 29. 34 Atiflarque hors de ombre.

30|13. 30. 47 | neuf doigts.

30|13. 31: 43 Kébpler à moitié forti,

DES SCIENCES. 579 M en ms; ces nes

(ps TEMPS

Murs. VRAI Juillet. ... 30/13" 33° 13" Képler hors de l'ombre.

30/13. 36. 20 | —huit doigts, & Copernic fort. 30/13. 40. 31 | Copernic forti.

30/13. 41. 49 | —fept doigts.

3013. 46. 50 L'ombre à Platon.

30/13" 47. 47 | —fx doigts, & Platon forti. 3013. $2. 33 | —cinq doigts.

30/13. 54. 48 Marnilius hors de l'ombre. 30113. 56. 8 Menclaüs hors de l'ombre. 30113. 58. 36 | —quatre doigts,

30]13. 59. 45 Pline fort.

30]13. 3. 2 | deux doigts.

2 iQ) lee AMG Le 62 L'ombre au bord de Mare crifiure. 30/13. 8. 34 | —un doigt.

30113. 12. 42 Fin douteufe.

30113 13. 57 Fin certaine,

Dddd ÿ

1776.

$8o Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

OSB SERV A F4 O:

Del'Occultation de l'étoile w de la Baleine par la Lune, le 27 Janvier 1776; d’Aldebaran, la nuit du 29 au 30 du même mois ; faites à l’Obférvaroire de la Marine.

Par Mir M Es S R.

ere À A Connoiffance des Temps annonçoit pour le mois de

Janvier, ces deux Occultations, favoir, le 27 u de la Baleine , limmerfion pour oh 25’ du foir, & l'émerfion 10h 42/; la feconde, A/debaran, le 30 au matin, l’immerfion: pour minuit 10’, & l'émerfion FE x0/.

Le ciel fut beau & ferein pendant lune & l'autre obferva- tion; mais le froid exceflif qu'il failoit alors, penfa me les faire manquer: la Pendule de mon obfervatoire en fut arrêtée la nuit du 26 au 27. Je la mis en mouvement le 27,.quel- ques minutes avant midi, pour obferver le Soleil au Méridien,

-& j'eus foin de faire porter pendant le refte de Ia journée du feu à plufieurs reprifes à mon Obfervatoire , pour lui con- ferver fon mouvement au moins: jufqu'au lendemain midi : ces précautions furent inutiles, .elle s'arrêta encore le 28 à 420" du matin; mais pour lors l’obfervation étoit faite. J'em- ployai pour ceite obfervation ma lunette achromatique de 3 pieds +, montée fur fa machine parallaétique : un Ther- momètre au mercure, que j'avois dans ce moment à côté de moi, marquoit 13 degrés au-deflous de zéro; mon haleine, qui éioit fort abondante à caufe de ce grand froid, fe portoit furdes oculaires de la lunette, de manière qu'il n'étoit plus poflible de diftinguer l’objet. Je me fervis de plufieurs moyens pour empêcher cet inconvénient, j'y réuflis en partie; mais la chaleur de mon œil appliqué à la lunette, fe portoit

DES SCIENCE S. 582

également fur les oculaires, & produifoit à peu-près les mêmes effets, mais plus lentement, en forte que j'eus le temps de faire l'obfervation.

Temps vrai,

L'Etoile paroifloit encore SON ne MOIS Ti",

Ayant quitté la lunette pour m'affurer de la feconde de la Pendule ; revenu à l’'initrument, l'Étoile ne paroïfloit plus, elle étoit entrée au bord obfceur de la Lune.... 9. 28. 18.

À l'Émerfion, je commençois à voir Y'Étoile à: .... 10: 25$252 Elle étoit déjà détachée du bord éclairé de Ia Lune,

& il pouvoit y avoir $ fecondes que lÉmerfion étoit

LINGE ns te ce 0 ES e TA eue eur eee tee Valle ie se) 5 Os 25e 47e L'Étoile étoit fortie un peu au-deffus de Mare crifium.

Pour déduire le Temps vrai de ces obfervations, j'ai employé le midi obfervé le 27, & j'ai fuppolé le mouvement de la Pendule en vingt-quatre heures, qui étoit réglée fur les. Fixes par les midis obfervés les jours précédens, comme des 22,24, 25 & 26, qui ont donné fon mouvement en vingt-quatre heures, favoir ;

Du 2%)au 24 Janvier 1776....823"45".... 4 11° 5275. Du 24au25-..... D DM M TPE EI TOC PEERES EEE PAUSE CRE ES Du2sau26..........,. sr. taime 17e

Par ces différences, l'on voit qu'il ne peut y avoir qu'une très-légère incertitude fur la détermination du Temps vrai de ces obfervations.

Pour l’obfervation d’A/debaran par la Lune, la nuit du 29 au 30 Janvier, les mêmes difficultés fe rencontrèrent comme à lobfervation précédente; le 29 avant midi, je trouvai de même la Pendule arrêtée par le froid; avant dobferver le midi le 29, je la mis en mouvement, & j'ob- fervai le Soleil au Méridien; pour conferver fa marche, je fis également porter du feu à plufieurs reprifes à mon Obfer- vatoire, la Pendule continua d’aller jufqu'au lendemain 30 à 4 heures du matin. J'obfervai le 29 au foir les paflages du premier bord de la Lune, & ÆA/debaran auMéridien.

582 MÉmoiREs DE L'ACADÉMIE "ROYALE Temps vraë Paffage du premier bord de la Lune au Méridien.. oh 6 4"3 Pafage d'Aldebaran... 4. 9 16, 24 %

Différence de hauteur entre le bord inférieur de la Lune & Aldebaran 40! $7"; Aldebaran fupérieur au bord inférieur de la Lune.

Pour l'obfervation de l’occultation, j'éprouvai les mêmes diflicultés qu'à l’obfervation du 27 : le Thermomètre mar- quoit alors 13 degrés au-deflous de zéro ; mais comme l'Etoile avoit beaucoup de lumière, je réuflis parfaitement à l'une &c autre obfervation.

\ Temps vrai Aldebaran entra derrière le bord obfcur de la Lune

et É : RE à dans la direction de Mare crifium, à............ 12h 19° 272

L'Étoile reparut à l'Émerfion fur le bord éclairé au- deffous de la même tache, à........... INR CUMyM2NaU2E

Elle fe détacha du bord éclairé une feconde après à.. 13. 21, 24

Pour déterminer le Temps vrai de ces obfervations, j'ai employé les mêmes moyens qu'à l'obfervation x de la Baleine; j'avois obfervé le midi le 29, & la Pendule avoit continué d'aller jufqu'au-delà de l’obfervation ; pour avoir fon mouve- ment en vingt-quatre heures , je l'ai déduit des midis obfervés, favoir :

Du 28 au 29 Janvier 1773eee.ee..ssessee 4 2" 22" Du 31 au 1. Février 1774... ..osse 4e 2e Oe Du 29 au 30 Janvier 1775... .......... 4 2e S5S 2 Du rau 2 Février 1776 ....ooos.seuesee 4 3e ©

L'on voit, par ces différences, qu'il ne peut y avoir dans la réduction des obfervations au Temps vrai, qu'une très- légère incertitude,

DIE SNS CHILET NI IC Æ: S: 533

DUB SERV A TRRON D'UNE BANDE OBSCURE

VE PA 8tOR7T SUR LECGLOBE DE SATURNE, Par M. MEssIER.

L eft rare de voir & d’obferver des bandes obfcures fur 14

le difque de Saturne, femblables à celles que l’on aperçoit le 24 Maï fur le globe de Jupiter; je ne connois parmi les Aflronomes ? 7uês que Jean-Dominique & Jacques Caffini, qui en aient obiervé une & quelquefois deux, avec des lunettes de 34, 40 & 1 14 pieds; ces Obfervations font rapportées dans les Mémoires de l'Académie, avx années 167$, 1677, 1083, 1696, 1708 © 1719.

Dans mes Journaux d’obfervations, il y eft rapporté au 12 Octobre 1762, la note fuivante « Dans l'intervalle de deux obfervations, j'ai examiné Jupiter & Saturne, avec « l'excellent télefcope grégorien de M. le Préfrdent de Saron « de 30 pouces de foyer, fon groffiffement cent quatre fois; « le ciel étoit parfaitement beau, Jupiter & Saturne bien ter- « minés; je deflinai les bandes de Jupiter qu'on voyoit diftinc- « tement; je deflinai aufli Saturne & fon anneau; fur le globe « de Saturne, j'y obfervai diftinétement une bande obicure, « un peu courbée, la convexité tournée vers le centre de la « Planète ». Cette bande obfcure étoit placée fur le globe, à l'oppofite de celle que j'ai obfervée en 1776; c’eft-à-dire, dans la partie fupérieure du difque, en fuppofant la figure renverfée , comme dans la planche.

I eft rapporté de même dans mes Journaux d'obfervations,

584 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoYALE que le 28 Mars 1766, étant à Colombe, par un beau ciel je dirigeai à Saturne a lunette achromatique de M. le Marquis de Courtanvaux, de 10 pieds 7 pouces de foyer; je vis fur le globe de fa Planète, des bandes obfcures, comme on en voit fur le difque de Jupiter, elles étoient extrêmement foibles & difficiles à apercevoir, quoique le ciel fut ferein; cette obfervation eft publiée dans le cinquante-neuvième Volume des Tranfactions philofophiques » page 454

Depuis 1766, j'ai fouvent examiné Saturne, mais avec des lunettes qui n'étoient pas de la force de celle de M. le Marquis de Courtanvaux ; depuis que j'en ai une achromatique de 3 pieds & demi, faite à Londres par Dollond, & qui eft une des meilleures fortie des mains de cet habile Artifte. Je l'ai fouvent examiné, & le 14 de ce mois (Maï 1776), ayant du monde à mon Obfervatoire & leur faifant voir Saturne à ma lunette avec diflérens groffiffemens; je vis vers les 9 heures du foir avec le groffiflement de cent cinquante, Saturne bien terminé, l'ombre de l'anneau projeté fur le difque de la Pla- nète, tenoit à la partie fupérieure de fon anneau qui pañloit au-devant du globe de Saturne; & dans {a partie inférieure, une bande obfcure fenfiblement droite, d’une lumière foible & claire, affez large, beaucoup moins apparente que les bandes de Jupiter; cette bande obfcure, je l'ai tracée fur la figure de Saturne, que je préfente à l’Académie; elle eft renverfée comme Îa donnoit l'inftrument.

Le lendemain 15 Mai, la bande paroïfloit être Ja même.

Le 22 & hier 23, les apparences de la bande obfcure étoient moins fenfibles, on ne pouvoit la voir qu'avec beau- coup de difculté; la Lune qui étoit fur. l'horizon , &. le ciel peut-être moins beau que le 14 & le 15, pouvoient y contribuer.

Je ne donne cette obfervation à l’Académie, que pour prévenir les Aflronomes qui font munis de bonnes lunettes, & qui n'ayant pas encore vu Saturne avec des bandes puiffent les voir & s’en aflurer ; je me propole de fuivre cette obfervation.

Suite

D'EPSNISNCNIMENNR CE s, 585 Suite des Obfervations fur la bande obfcure de Saturne ,

depuis la leftlure de cette annonce à l'Académie.

Le 24 Mai 1776, vers les 9 heures du foir , Ia Lune fur l'horizon, fa lumière n empêcha pas de voir la bande obfcure, comme elle eft tracée fur {a figure ; elle étoit plus apparente que le 22 & le 23, & moins apparente que le 14 & le 15.

Le 26, entre 8 & 9 heures, fa bande paroïfloit très-bien, avec le gro {lement de cent cinquante fois; le crépufcule qui régnoit alors étoit favorable & plus avantageux qu'une nuit obfcure. M. l'Abbé Bofcovich qui étoit à mon Obfer- vatoire, ne put que la foupçonner.

Le 27, entre 8 & 9 heures du foir, la bande fe voyoit comme le 14 & le 15.

Le 28 à la même heure, quoique Saturne füt dans le voi- finage de la Lune, je vis a bande; mais moins apparente que la veille.

Le 4 Juin, vers 9 heures, je vis lb bande obfcure.

Le 15, entre 8 & o heures, je vis la bande, mais elle étoit Fab il étoit difficile de lapercevoir ;-le a n'étoit pas parfaitement beau.

Le 19, beau temps. Le foir je me rendis chez Caroché, Faifeur d’inftrumens, il venoit de conftruire un télefcope gré. gorien de 4 pieds de foyer, ie grand miroir ayant 6 pouces de diamètre, fon groffiffement étoit de cent cinquante fois & de deux cents cinquante : ce dernier groffiffement, quoique confidérable, faifoit très-bien, ce qui étoit une preuve de Îa bonté de ce “télefcope ; jJexaminai Saturne avec cet inftru- ment, & je diflinguois la bande obfcure comme les jours précédens.

Le 20, vers les 8 heures du foir, je vis la bande de Saturne avec ma lunette,

Mém. 17760. Éeee

586 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

Le 26 Juillet 1776, entre 8 & 9 heures, le ciel parfai- ‘tement beau, je vis encore la bande obfcure de Saturne qui s'étoit un peu rapprochée du centre de la Planète; on ne pouvoit l’apercevoir que bien difficilement, il falioit être prévenu qu'elle exiftoit, connoître fa pofition, pour pouvoir la juger & Îa diftinguer.

Après avoir fait part à l’Académie, dans fon Affemblée du 24 Mai, de cette obfervation, M. l'Abbé de Rochon annonça qu’il obfervoit cette bande obfcure depuis plufieurs jours, & il en préfenta le deflin à l Académie.

em. de Licad.R. der Se. An. 76. Pao. $86.PI XVI.

NE

l’a donné l’Instrument.

TT | | ; Il LL

em. de Lead. R: dar Je-An: 376 Pao. #86. PL XVIII

SATURNE

Sa figure renversée comme l’a donne l'Instrument.

"l'Ombre de l'Anneau,

_ La bande obscure.

CORNE ©

BRE:S LS CHIEN E 8. 587

NOUFRELLES. RECHERCHES

SÉUMROE LP ÉIOEUNINLUI HURUE

DE SAVOUT ES EN D'ÔM-E. Par M. l'Abbé Bossur. -D)D ANS Îe Mémoire que j'ai déjà donné à l’Académie *

fur l'équilibre des Voñûtes, j'ai examiné les conditions le 2 Sept.

qui doivent exifter entre les forces qui pouffent les voufloirs 77 ER d'une voüte produite par le mouvement parallèle d’une courbe quelconque , & la figure de cette voûte, afin que toutes fes

parties fe faffent mutuellement équilibre. La même théorie

peut être appliquée à l'équilibre des voûtes en dôme, c’eft-à-

dire des voûtes produites par la révolution d'une courbe quelconque autour de fon axe.

II. Soir donc ACO une courbe quelconque, qui, par fa Fig. 1, révolution autour de la montée verticale OC, produit le folide qui rempliroit l'intérieur d’un dôme. De même que dans les voûtes engendrées par un mouvement parallèle, on confidère la voüte entière comme formée de l'aflemblage de plufieurs voûtes infiniment minces, & pofées parallèlement les unes à côté des autres, il faut imaginer dans les voûtes en dôme une infinité de plans qui fe coupent fuivant l'axe OC, & qui déterminent une fuite de voûtes faifant angle entrelles & auymentant en épaifleur depuis le fommet juf qu'aux impoftes; enfuite il faut chercher les conditions de l'équilibre pour lune quelconque de ces voûtes partielles : ces conditions fe trouvent exactement de la même manière que pour les voûtes en berceau. Je fuppofe donc ici qu’on fafe Ja même confiruction, les mêmes raifonnémens que

PR RE OR ONE LEE EE Op T AS ht ÉCRAN Yi.) a * Mémoires de l’Académie, année 1774» page 524. c'e 1[

588 MÉMOIRES DE L’ACADÉMIE ROYALE

dans le Mémoire précédent (Setlion I, articles II, 111, IV, V, V1 © VIr1); & je nomme

ER... sels sleleese o le ste date LA CRAN A RU CR Pa Et a le pate ce CRAN sil nstule le ea Ale MIRE SAM Ne eos Isle Se dal y INRP ES ele ere able mie latest UN TARN ETO RCE PAST 0 Pole C dié F2 Chacun des trois élémens MN, NP, PQ, que je fuppofe ÉPAURVENALENE 2 (ele le lofelahe ere lotalhie ets te ele lola late ele tele ds. Le rayon ofculateur MF........... PAPAS TS PURE CAS 71 R. Le rayon ofculateur fuivant NT........1..:........ F, L'angle élémentaire décrit par l'ordonnée AR, autour du point, R, pour le rayon 7............6. 5.0... œ+ La force abfolue qui poufle le trapèze élémentaire décrit par MAN, & correfpondant à l'angle æ.....,,.... NL LTÉE La: force confecutiye are. ACER LC Re ie coin RE La force qui agit fur chaque point du trapèze qu'en vient d'in- diquer.l. Reste cute oo SC a Bases hot. La force confécutive à g............ ORNE RAT ONE g. L’angle CZ F de la force Æ ou g avec l'axe... .......... 4 L’angle CGF de la force F' ou g avec l'axe. ........ de

Cela polé, en procédant comme dans les articles cités du premier Mémoire, nous aurons ici d’abord

F tre R' dy"cof.u' + dx"fin.#’ ; PART AR ( dy coi. # + dx fin. « J;

enfuite

F a .pyds; F—= &.gyds = F+dF

IF I

m.oyds + œds.d(@y); d'où rélulte l'équation y cof.u (2 Rddy + dRdy) + @ÿfn.a(2 Rddx + dRdx] —+ Rdy.d{pycof.u) + Rdx d(pyfn.u) 0. III. Cette équation fert à déterminer la nature de la courbe

ACO, lorfque Ja loi des forces 9 eft donnée ; uo bien

DE SI Sré CAE ENNUC Es. 589 réciproquement , la loi des forces @, lorfque la courbe 4CO eft donnée. On voit que ces deux Problèmes font analogues à ceux qui ontété réfolus pour les voütes en berceau / Sec? 1, arte IX, X, XI, XII, XIII, XVI © XVII du Mémoire pr'cedent). Je me borne à un exemple de chacun d'eux pour les voûtes en dôme.

IV. Suppofons que les forces 9 foient conftantes & verti- cales, & qu’il faille trouver la nature de la courbe 4 CO ; on aura cof.4 1, fin.# O0, 0; & notre équation générale deviendra y /2Rddy + dRdy) + Rdÿ 0, ou bien 2 Rydyddy + ydRdÿ + Rdÿ— o, dont l'intégrale eft Ry dÿ Ads, Mettant pour À fa valeur

dsd , on aura Adsddy + ydÿ dx 6 » Por. jp in day dydx J'écris cette équation fous la forme À - Pa La 2 0; e dy ydy dx BCP ou bien Ad(== OCR ni adEnne

Adsddy Aiydds + ydy dx o; équation il n’y a plus aucune difiérentielle conftante. Faifons mainte- nant «y conftant, nous aurons Ad4s + ydydx 0. Soit ds = 7 dy, on aura Ad7 +- ydx 0; ou bien caufe de dx y{d$ dy) dy {37 1) 1, Ady + ydyV(zr 1) = 0; ou enfin y dy sr

var dont l'intégrale eft = = Ai À Frise ). Donc y ef une fonction connue de z; & à caufe de dx z‘y, on

voit que x fera pareillement une fonétion connue de 7. Les deux coordonnées x & y feront donc exprimées en fonétions de a même variable; & on pourra conftruire la courbe AC O.

On voit que cette courbe eft différente de la chainette renverfée: tandis que dans la même hypothèle des forces 9, Ja courbe doit être une chaînette renverfée, pour les voûtes en berceau, C'eft donc mal-à propos que plufeurs Praticiens

590 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE emploient la chaînette renverféepour les voûtes en dôme ; lorlque tous les points des voufloirs font fuppolés prefés verticalement avec des forces égales.

V. Pour exemple du fecond Problème, fappofons que les direétions des forces @ étant verticales, la courbe 4ACO foit un quart d’ellipfe, dont le demi-axe O À a, & le demi-axe OC = b; il s’agit de trouver la valeur de @.

D'abord l’équation fondamentale de l'article I], deviendra ici @y(2Rddy + dRdy) + Rdy.d{oy) 0, ou bien gy(2Rdyddy + dRdy) + Rdÿ .d(?9y) —o, dont l'intégrale eft çy R dy Ads; donc @ .

Or ar Ja nature de l'ellipfe, on a

+ ds b Rydÿ 7 g(aa = yy)Mat dy + F5) © :

Ainfi on aura @ en fonétions de y. La conftante À doit être déterminée par la condition qu'au fommet €, la valeur de @ foit donnée.

VII eft indubitable qu'une voûte, de quelque nature qu'elle foit, auroit toute la folidité dont elle eft fufceptible, fl con- formément aux principes établis dans le Mémoire précédent & dans celui-ci, les forces qui pouflent les voufloirs, & la figure de l'intrados, étoient tellement combinées, que toutes les parties de la voûte fuffent en équilibre, de proche en proche, fur l'étendue entière de chaque ceintre partiel; car alors elle n'auroit pas plus de téndance à fe rompre en un point qu'en un autre; &. les pieds-droits n’auroient à foutenir que la feule pouflée réfultante des voufloirs extrêmes qui s'appuyent fur eux; mais cet état d'équilibre mathématique & rigoureux , ,eft comme impofhble à obtenir dans la pra-: tique. Quel que foit l'objet d'une voûte, les circonftances locales de fon emplacement ne permettent prefque jamais de foumetire la figure & les poids dont elle eft chargée, aux proportions que nous avons indiquées ; d’ailleurs les erreurs

DES US LCATLE ENIC UE: IS so

inévitables qui fe gliflent dans la coupe des voufloirs, les liaifons du mortier qui varient fouvent d'un voufloir à l’autre, les changemens de figure que la voûte fubit pendant la conf. trudtion , à raifon de ceux qui arrivent au ceintre de charpente deftiné à la foutenir, l'affaiflement plus ou moins fenfible qu'elle éprouve quand Ja clef eft polée, font autant de nou- velles caufes qui troublent & altèrent les melures détermi- nées par la théorie. Maïs s'il eft impoffible de parvenir fur ce fujet à des réfultats précis, la théorie peut du moins éclairer la pratique jufqu'à un certain point; elle peut diriger l'atten- tion du Conitruéteur vers les parties qui ont le plus befoin d'être renforcées, relativement à l'état phyfique & actuel des chofes.

VII. L'expérience fait voir, comme nous l'avons déjà remarqué dans le Mémoire précédent, que #4 plupart des voûtes qui fe rompent, fe partagent ou fe décompolent en trois parties, dont l'une, celle du milieu, eft comme un coin qui tend à écarter les deux autres qu'on peut regarder chacune comme ne faifant qu'un même corps avec le pied- droit correfpondant. Cette hypothèfe eft 1e fondement de a plupart des calculs que les Mécaniciens ont faits pour déter- miner l’épaifieur des pieds-droits dans les voûtes en berceau. Mon plan exigeoit que je donnafle la folution du même Problème, quoiqu'il n'ait d’ailleurs aucune difficulté ; enfuite J'ai déterminé, fuivant la même hypothèfe, l'épaifleur des pieds-droits pour les voûtes en dôme : Problème que perfonne n'avoit rélolu.

VIII. On a encore obfervé que certaines voûtes fe fendent de manière que la partie fupérieure étant un corps féparé, les deux autres forment chacune avec le pied-droit correfpon- dant, un même tout qui fe divile par aflifes horizontales, à diflérens points de la hauteur, felon les différentes formes & les différentes dimenfions de chacun de ces deux maflifs. D'après cette oblervaiion, j'ai déterminé, pour les voutes en berceau , la forme extérieure & les dimenfions que chacun

Fio.

592 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

de ces mêmes maflifs doit avoir depuis le joint qui le fépare d'avec la pattie fupérieure de la voûte, jufqu’au bas du pied- droit, afin d’être en équilibre avec les forces qui tendent à le rompre fur tous les points de la hauteur. Voici, pour les voûtes en dôme, la folution du même Problème, que je me fuis contenté d'indiquer à la fin de mon premier Mémoire.

IX. Je fuppofe donc un dôme qui tende à fe rompre, à une certaine hauteur donnée, fuivant les directions des joints XZ, X'7/, fymétriquement perpendiculaires à Ja courbe d’in- trados. Que la partie fupérieure forme un corps folide & continu; que les parties inférieures foient cenfées ne faire chacune qu’un même tout avec le pied-droit correfpondant; que ce tout foit compolé de couches ou tranches horizontales fuivant chacune defquelles il puiffe fe divifer, en tournant à charnière, fur lextrémité extérieure: il eft queftion de trouver la figure que doit avoir l'intrados de la voûte, depuis les joints XZ, X°Z', jufqu’au bas des pieds-droits, afin que fur cette hauteur, la voûte réfifte fuffifamment en chaque point aux forces qui tendent à la rompre.

X. Faifons ici la même conftruétion que dans mon premier Mémoire / Set. IT, art. 111, 1V © V ). Imaginons, fuivant axe COT de la voûte, deux plans verticaux cYL, CYL, qui forment entr'eux un angle infiniment petit, & qui étant prolongés de part & d'autre de l'axe, déterminent deux onglets correfpondans & égaux; menons par l'axe un troi- fième plan «YF, qui, prolongé de part & d'autre, coupe en deux parties égales chacun des deux angles oppofés par le fommet que forment les deux premiers plans; menons encore le plan Apr, les mêmes lignes défignent les mêmes chofes que dans le Mémoire cité. Enfin, prenons Q N pour repréfenter la force qui réfulte, lorfqu’on ajoute enfemble le poids du double onglet fupérieur du dôme , & le poids du double onglet correfpondant de la lanterne dont la voûte peut être chargée; & décompofons d’ailleurs la force QW, comme précédemment, & comme la figure l'indique. >

Dar rs 4" COMME Nico 2E":s: 593 XF: Toutes ces préparations étant établies, je confidère xPF comme une courbe continue, dont la verticale g AD eft l'axe, & je vais chercher la nature de cette courbe, de manière que pour une tranche quelconque mnrp, il y ait équilibre autour de l'axe de rotation 7 Pp, entre [a force horizontale Gf, la force verticale G g, la preflion que fupporte la tranche mnrp, en vertu du poids des tranches fupérieures, & la force d’adhérence qui lie la tranche ##rp avec celle qui lui eft contiguë.

le innsitotd "iii En ie Patate AT hd Lena ONCE AM Po CE CNE se etes NT l'angle Z Ÿ/ ou pRr..... TE ARE de =; IENayOn AO ere te ele A lypartie A ou D A2 SAN CRUE SN ——. da SÉRIE DE SRE ARS UT RRRSS WE Soient Er DT 1 meer due Le IE #4 lordonnée correfpondante Æ4P........... TU,

le double onglet produit par Ia révolution de l'axe ZCZ'X'cX autour de Ce.....,. = 2æ.$:

( S étant une quantité donnée par 1a figure

du dôme). la hauteur de la Janterne....,........... = 27 1ETAyON dent bete TR MU ERT ==

Je fuppofe que toutes les parties de la voûte foïent de la mème matière, ou qu'elles aient été réduites à lhomogénéité; pour abréger un peu Îe calcul.

XII. II eft évident d’abord qu'on aura

2@.(S + Ff)finm

PP

1. Force GA Force Gf æ(S + r'f)tang. m; Force G = &(S$ + rf).

Aiïnfi, par rapport à l'axe pPr, le moment de Ja force Mém. 1776. Fff£

]

fin.2"

594 MÉMoiRes DE L'ACADÉMIE ROYALE Gf —= œ.x(S + r'f)tang. m ; & celui de la force Gq—= œ(b + u).(S + rf).

2.” Le petit trapèze eygd =.ydy, dont l'intégrale

œ.ÿ (a + 1}° Cr

, bien

+ À devient

æ (1au + uu) . ERA, en obfervant qu'elle doit s’évanouir lorfque

y.— «#4, & devenir complette Jorfque y à + . Le moment du même trapèze eygd, par rapport au point A7, DD 8

2

eft &.ydy(y a), dont l'intégrale am {zau + 21°) 6

Donc Ia diftance du centre de gravité du folide TAMATP ef ax (a + zu) 3/ 4x (au + au)

devient, par les mêmes confidératiens,

x

à l'axe 2D, ; & Ia diflance du même

dx(3aw + 24°) WE 3 [4x (2 au + vu) le moment du folide æAmnrp, par rapport à l'axe pPr,

dau f ES ‘E œ fe 14) |

centre à la verticale PT, eft u

2 6

La force d’adhérence étant fuppofée proportionnelle à Ta furface, f. lon nomme Q le poids qui exprime l'adhérence pour une furface donnée cc, il eft évident que le moment

de ladhérence du trapèze eygd avec le trapèze contigu,

relativement au point P, eft ah 3 dy (a +u— 3),

el Qa (za +)

6cc

.

dont l'intégrale ,pour la furface entière mnrp,

XIII. Maintenant il faut pour l'équilibre, que le moment de la force Gf ne foit pas plus grand que fa fomme des momens de la force Gg, du poids mAmnrp, & de l’'adhérence de la furface ‘#2 rp ; ainfi À étant un coëfficient

DÉS (SCrTENCES 595 arbitraire dont la moindre valeur n'eft jamais au-deflous de 1, on aura l'équation fondamentale,

kAmx(S + rf) ang a(b+u).(S + rf) DH au fe Ait; a [=== 2u)

2 Qaæ (za + sw} Ke éce

En faifant, pour abréger un peu, $ + rf— M, = NN; l'équation précédente deviendra

ds (zau + ua)

ktang. M PTE

sMx = (b+u)M+uf x(zau 21 af = [ee _ } ir HET 174

Je différencie deux fois de fuite cette équation, en faifant du conftant; par-là j'obtiens gMddx dxdufriau + uu) + + (Na + Nu).

Enfuite je fuppofe dx 7da, ddx dydz; ce qui change l'équation précédente en celle-ci, toutes réduc- tions faites,

za + w

(—-——— gM)dy + zdu(2au + 2)

—+ du(Na + Nu) = 0.

za + 1

2

ddx (za + #7} 6

Muitipliant tout par g M, & changeant la forme du fecond terme, on aura

au u3 & ai 13 À CE MP dy + qd 2 g M

a 2 au uf + Ndu( Z Here Ma—gMa)—0,

dont l'intégrale eft (= M} + NS - —— EE gMat) = À.

Ffff à

+

596 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Éliminant z par le moyen de fa valeur ., & féparant

des indéterminées, on trouvera

Part 4 5 Mu dut A N (= I y Mar] ; 30 2 OR ë , za + 4 n

équation qui s'intègre par Îles méthodes connues pour les ‘fractions rationnelles.

Dans’ le Mémoire précédent, fection I, article x v 11, ligne 9,

] V{at y + By) à Ya y + ES) au lieu de R= EE ; Bees pme:

Corrigez en conféquence les expreffions dépendantes de R.

Section II, article vi, ligne 8, au lieu de f fa hauteur, lifey 2f fa hauteur; digne 9, au lieu de Tr f, lifez 2ar° f; article x, ligne 16, au lieu de par 7, lifet par 2 7; ligne 22, au lieu de S —'&c. lifey 28 = &c En conféquence, on trouvera (article AIN) Ni 2 CS 2e 10) ff —=281,25 D 6955 + 3,58 : & 2. cas, 2 f —"20, PL = 562,55 S 695; t 4,69.

Ne

Men de LAc.R. des Se. An 1776. pas 696. PL. XIX ,

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AD ES: 5 CALE NICE 5: S97

MÉMOIRE

CONTENANT ENS cOLBRSSE RP ANT ONsS

D'ENENA ENS N'C\OIM E TE

Obfervée à Paris, de l’Obfervatoire de la Marine, é7 du Collége de Louis-le-Grand ; depuis le 14 Juin, jufqu'au 3 Oclobre matin 1770 *.

Par ML ES SE SYTAE IR

E 14 Juin, le ciel fut ferein pendant la journée, ainfi que pendant la nuit du 14 au 15; je paffai une partie de cette nuit dans mon Obfervatoire, pour y obferver l’op- pofition de Jupiter. au Soleil, que je comparai à plufeurs Etoiles : dans l'intervalle de mes obfervations, je fus curieux de parcourir le ciel, & fur-tout la conftellation du Sagittaire , ui étoit dans le voifinage & à la gauche de cette Planète; cette conftellation contient un grand nombre d’amas d'Étoiles, & quelques nébuleufes, dont j'avois déterminé les pofitions en 1764; j'en reconnus plufieurs, & je vis vers les 1 1 heures La Comère du foir (le 14), une nébulofité d’une lumière très-foible, Ep occupant un très-petit efpace ; le centre en étoit brillant, & ä r1* du for, il étoit difficile de reconnoitre fi c’étoit une Comète ou une nébuleufe. J'employois alors une lunette de nuit, qui étoit fort claire, je la quittai pour examiner cette nébulofité avec un Télefcope grégorien de 30 pouces de foyer, quiamplifioit

* C’eft la LVIII- Comète dont l'orbite a été calculée. Voyez à la fin de ce Mémoire, les recherches de M. Lexell, fur le temps de la révolution périodique de cette Comète, qu’il détermine de cinqans & demi.

La Comète reflembloit à la nébuleufe qui eft entre l'arc & la tête du Sagittaire,

598 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE +

cent quatre fois l’objet : cet inftrument ne me fit rien voir de plus que ce que j'avois vu avec la lunette de nuit. Je fis un deffin de la pofition de cette lumière à l'égard des Étoiles qui l'environnoient ; elle étoit au centre de l'inftrument; deux Etoiles de la huitième grandeur touchoient les bords de l’ou- verture du télefcope. Vers une heure du matin, j'examinai de nouveau cette lumière, & je ne reconnus aucun changement fenfible dans fa pofition; elle étoit aflez femblable à la nébu- leufe qui eft entre la tête & l'arc du Sagittaire; je la pris pour cette nébuleufe , n'y ayant remarqué aucun mouvement par rapport aux Étoiles fixes, dans l’efpace de 2 heures de temps.

Le ciel fut en grande partie ferein fa nuit du 15 au 16; J'obfervai, comme la nuit précédente, Jupiter au méridien avec différentes Étoiles, & dans l'intervalle des obfervations, je recherchai fans efpérance que ce dût être une Comète, a nébulofité que j'avois vue la nuit précédente: je fus fort étonné de ne plus trouver la même configuration que j'avois remarquée entre cette nébulofité & les deux Etoiles de la huitième gran- deur. Je foupçonnai alors que ce pouvoit être une Comète, ou une autre nébuleufe, qui eft voifme de celle qui eft entre la tête & l'arc du Sagittaire ; je pris exactement fa pofition à l'égard d'une Etoile de feptième grandeur qui en étoit voi- fine, & peu éloignée de fon parallèle : près de cette Etoile étoit une troifième nébuleufe, que j'avois obfervée le 4 Juin 1764; ce fut un terme de comparaifon pour les nuits fui- vantes, ce qui me fit reconnoître dans la fuite, que c'étoit une Comète qui commençoit à paroître entre la tête & l’ex- trémité de f'arc feptentrional du Sagittaire. Voici mes obfer- vations faites avec une lunette ordinaire de 3 pieds & demi de longueur, garnie d’un micromètre à fils, & montée fur une machine parallatique, placée, à peu de chofe près, dans le plan du Méridien.

La nuit du 14 au 15, a Comète vue pour fa première fois, étoit près de deux Étoiles, l'une & l'autre eftimée de Ja huitième grandeur; & par la fituation que j'avois remarquée de la Comète à l'égard de ces deux Étoiles, j'eftimai fa pofition

DES S CIE N.CE 599 à 11 30, temps vrai; afcenfion droite de la Comète 2724 s4'; déclinaifon auftrale 16446",

La nuit du 15 au 16, le ciel en grande partie ferein, je comparai la Comète à une Etoile de la feptième grandeur qui n'étoit pas connue, mais que j'obfervai plufieurs fois, en la comparant à des Etoiles déjà déterminées ; fon afcen- fion droite étoit de 271444 7", & fa déclinaifon auftrale de 154 54 8" : c'eft l'Étoile n.° 13 de la feconde Table qui eft à la fuite de ce Mémoire. A 11" 23'21", temps vrai, la Comète fuivoit l'Étoile au fil horaire de 141345"; la Comète inférieure à l'Étoile de 34’ 57" : de ces différences, j'ai déduit la pofition de la Comète; fon afcenfion droite de 2724 57! 52", & fa déclinaifon auftrale de 164 29’ 5". Comme la Comète fut comparée plufieurs fois la même nuit, foit à la même Étoile, foit à des Étoiles différentes, je ne rapporterai dans ce Mémoire qu’une feule obfervation, ce fera la première qui aura été faite chaque jour : on trouvera les autres déterminations dans la première Table qui eft à la fuite de ce Mémoire.

La nuit du 16 au 17 Juin, le ciel fut couvert; mais il fut entièrement ferein la nuit du 17 au 18 : comme j'avois déterminé exactement la pofition de la Comète la nuit du 15 au 16, je reconnus qu'elle avoit fenfiblement changé de pofition à l'égard de l'Étoile de feptième grandeur, 7 3 de la feconde Table ; je comparai le noyau de la Comète à cette Etoile, & à une Etoile de fixième grandeur qui n'étoit pas connue, & que j'oblervai au Méridien, ainfi que la Comète avec les étoiles & du Capricorne : de ces ebfervations, j'ai déduit la pofition de la Comète. A 11 11/7", temps vrai, la Comète fuivoit YÉtoile de feptième grandeur, 7.” 13, au fil horaire de 1421’: 5”; elle étoit fupérieure à la même Étoile de 6’ 49"; afcenfion droite de Ja Comète 2734 5’ 22”; déclinaifon auftrale 1 54 47' 19”. Je comparai enfuite le noyau de la Comète avec un des fils du Micromètre, & j'eftimai fon diamètre de 22 fecondes de degré, & la nébulofité qui l'environnoit de s’23" environ:

Diamètre du noyau, 022". Diamètre de la nébulofité,

5’ 23".

L'on com- mence à voir la Comète à la fimple vue,

Goo MÉMoIRESs DE L'ACADÉMIE ROYALE

le noyau de la Comète avoit le brillant des Étoiles, &cil étoit d’une lumière blanchâtre; cette Comète ne pouvoit pas encore être aperçue à la fimple vue; on la voyoit cependant bien avec une lunette de nuit de 2 pieds de Jongueur, & qui étoit fort claire.

Le ciel couvert la nuit du 18 au 19, ainfr que du 19 au 20; dans celle du 20 au 21, le ciel fut en grande partie couvert, en partie ferein depuis 10 heures jufqu'à minuit ; je revis la Comète avec la lunette de nuit; le noyau paroiffoit plus brillant que la nuit du 17 au 18, & fa chevelure plus étendue , fans aucune apparence de queue; avec un peu d’at- tention, on commençoit à l'apercevoir ? à la fimple vue; fon mouvement parmi les Étoiles fixes étoit toujours très-lent, fur-tout en afcenfion droite; elle étoit encore cette nuit dns le voifmage de l'Étoile de fixième grandeur, ».” 16, de la feconde Table : l’afcenfion droite de cette Étoile fut conclue de fon pañlage au Méridien _ 274 1! 1 43", & fa déclinaifon auftrale de 1444140"; à 10P30/ EL, » temps vrai, la Comète précédoit l Étoile au fil horaire de 41/45"; elle étoit A à de 2129"; afcenfion droite de fa Cine 273419 58"; fa déclinaifon 14120 11" auftrale : les nuages empêchèrent de voir la Comète au Méridien.

La nuit du 21 au 22 Juin, le ciel aflez beau depuis 9 heures jufqu'à minuit, la Comète avoit, à peu de chole près, les mêmes apparences, que la nuit précédente ; je comparai le noyau à la même Étoile fixième grandeur #.° 16; à 10h 2082 8 1 ; temps vrai, la Comète précédoit Étoile au fil horaire de 35’ 30; elle étoit fupérieure de 140’ 36” : de ces diffé- rences, j ai déduit Ja pofition de la Comète en erentôn drole de 27342613", & fa déclinailon auftrale de 13441" 4". Je déterminai fa même nuit les pofitions de quatre Étoiles de feptième grandeur, qui n'étoient pas encore connues, en les comparant à l'Étoile ci-deflus #.” 16 : les pofitions de ces quatre Étoiles font rapportées dans la feconde Table, qui eft à la fuite de ce Mémoire; ce font les Étoiles ».°° 17 TOR CPE Pre

Le

ptet SC ÉRE NICE :S. Got

Le ciel en grande partie ferein Ja nuit du 22 au 23; le noyau de la Comète paroifloit égal à l'épaiffeur d’un des fils du micromètre, eftimé de 33 fecondes; l'atmofphère qui envi- ronnoit le noyau affez également, avoit 1 8 minutes de dia- mètre, l'on voyoit la Comète à Ja fimple vue. À 10246" temps-vrai, la Comète précédoit l'Étoile mentionnée ci-deffus 16, au fil horaire de 27' 30"; elle étoit fupérieure à a même Étoile, de 1d51'28";de ces différences &:de la pofi- tion de l'Étoile, #.° 76, j'ai déduit l’afcenfion droite du noyau de la Comète de 2734 34 13", & fa déclinaifon auflrale de F2 0" 12%

Le 23, ciel couvert avec pluie pendant la nuit; celle du 24 au 25, le ciel couvert jufqu'à 11 heures du foir, en grande partie ferein le refle de la nuit. J'obfervai le paflage de la Comète au Méridien avec celui d'un grand nombre d’Étoiles déjà connues, & d’autres qui ne l’étoient pas; je comparai auffi la Comète hors du Méridien à différentes Étoiles. A 12° 8! 6" temps vrai, paflage de la Comète au Méridien, elle y précédoit l'Etoile dont j'ai déjà parlé dans ce Mémoire, ».” 16, de 26’ 30"; la différence en déclinaifon étoit de 14 $ 5/9", la Comète fupérieure; de ces différences, j'ai déduit l'afcenfion droite de la Comète de 27343513", & fa déclinaifon auftrale de 12446 31". Avec une excel- lente lunette achromatique de 3 pieds & demi, le noyau de la Comète paroiïfloit très-brillant fans être terminé ; l'at- mofphère qui l'environnoit, paroïfloit s'étendre à Ia droite du noyau plus qu'à la gauche, la lunette redrefloit les objets. La Comète fe failoit voir à la fimple vue, comme les Étoiles de la feconde grandeur ; le noyau étoit égal à l’épaifleur d'un des fils du micromètre, je leftimai de 1/15" de degré, l'étendue de la chevelure de 27 minutes.

= La nuit du 2; au 26 Juin, le ciel fut en grande partie

ferein: 1a Comète étoit plus apparente que la nuit précédente;

elle paroïfloit dans le voifmage de l'étoile » de Aigle, qua-

trième grandeur, & peu éloignée de fon parallèle : je comparai

le noyau de la Comète à cette Étoile; la pofition de l'Étoile, Mém. 1776. ''SCGELL

D'amètre du noyalf & de la chevelure, 0'33"& 18/0"

Diamètre du noyau & de la

chevelure,

1'15"& 37/0"

602 MÉMOIRES DE L' ACADÉMIE ROYALE

La Comite auftrale jufqu’au- jourd’huï

qu'elle devient boréale,

prife dans le Catalogue de M. l'abbé de la Caille , inféré dans le fixième tome de fes Æphemerides, étoit poux le temps préfent, de 275%41/42" en afcenfon droite, & 84 23/6" de déclinaifon auftrale. A 13" 25/44", temps vrai, le noyau de la Comète précédoit l'Étoile au fil horaire de 1426/: la Comète inférieure de 7’ 11": de ces différences, l'afcenfion droite de la Comète a été conclue de 2744 1542", & fa déclinaifon auftrale de 84 30! 17".

Le ciel fut couvert la nuit du 26 au 27, il plut pendant la nuit du 27 au 28 jufqu'à 10 heures du: foir : vers minuit, le ciel en grande partie ferein , la Comète paroïfioit, & fa lumière étoit confidérablement angmentée; le nôyau , fans être terminé, étoit brillant & blanchätre , environné égale- ment d’une atmofphère qui occupoit un grand efpace fans aucune apparence de queue. Je comparai le noyau à l'étoile: du Serpent, qui étoit peu éloignée de fon parallèle ; {a pofition de cette Étoile en afcenfion. droite, pour le temps préfent, déduite du Livre de la Connoiffance des Temps, étoit de 2729 21/46", & fa déclinaïfon auftrale de 24 56’ 13”. À 13"10/41", temps vrai, la Comète fuivoit l'Étoile au fl horaire de 215e/45", la Comète fupérieure à l'Étoile de 42/57"; afcenfion droite de la Comète 275“ 12/31"; décli- naïilon auftralé 24 1 3/ 16".

Le ciel prefque totalement couvert Ja nuit du 28 au 29 Juin: dans les intervalles. des nuages, je comparai le noyau de Ia Comète à l'étoile 8 du Serpent, quatrième grandeur; la pofition de cette Étoile, réduite au temps préfent , fut déduite du Catalogue de M. de la Caille; fon afcenfion droite de 281412! 14", & fa déclinaifon boréale 3455’ 24". A 10P43"47", temps vrai, la Comète précédoit l'Étoile au fil horaire de 548’ 30", la Comète inférieure à l'Étoile de 45’ 24": de ces diflérences , j'ai déduit l’afcenfion droite de: la Coniète de 2764344", & fa déclinaifon boréale de 3410’.

Le 29, le ciel couvert la plus grande partie de la journée avec pluie: vers les 10 heures du foir, le ciel commence à fe découvrir, bientôt après il devient pur & ferein : la

pers Sc NE NIG:E.S 603

Comète paroifloit confidérable & bien plus grande que les jours précédens : le noyau, brillant & de couleur blanchätre, fans être terminé, étoit égal à un des fils apparens du micro- mètre, & j'eftimai fon diamètre de 1”22"; il étoit environné affez également d’une atmofphère de $ 4 minutes de diamètre, fans aucune apparence de queue; fon mouvement devenoit confidérable en déclinaifon , & changeoit peu en afcenfion droite. J'obfervai le paflage de fa Comète au Méridien, avec Ë del Aigle, & « d'Ophiucus : de ces obfervations, j'ai déduit 1a pofition de la Comète. À 11" 56/27", temps vrai, paflage de la Comète au Méridien ; fon afcenfion droite fut conclue de 2771 54/ 22", & fa déclinaïfon boréale de 144 45’ 26": la Comète fut encore comparée hors du Méridien à 1a même étoile & de l'Aigle ; on trouvera fes différentes pofi- tions dans la première T'able qui eft à la fuite du Mémoire.

La nuit du 30 Juin au 1.” Juillet, pluie confidérable vers les 9 heures du foir : le ciel étoit encore entièrement couvert vers les 1 1 heures, & il n'y avoit guère d’efpérance qu’il fe découvrit; cependant entre 11 heures & demi & minuit les Auages fe féparèrent, le ciel devint en partie ferein. La Comète paroifloit dans le voifinage de Ia Lyre; il ne me fut pas poflible d’en déterminer la pofition par e moyen de mon inftrument , j'eftimai feulement à la fimple vue & par des alignemens, fon lieu à l'égard des étoiles de la Lyre; à minuit, fon afcenfion droite füt eftimée de 2824 40, & fa déclinaifon boréale de 37° 30’.

La nuit du 1.” au 2 Juillet, le ciel paflablement ferein depuis 9 heures jufqu'à une heure du matin; en vingt-quatre heures, la Comète avoit fait un chemin confidérable en déclinaifon ; de la Lyre,'où elle étoit la veille, elle fe trouvoit tranfportée près de l'Étoile polaire, ayant parcouru près de 40 degrés; elle étoit placée entre l'Etoile polaire & 8 de Céphée, formant une ligne droite avec ces deux Étoiles, & avec & de la même conftellation ; la Comète paroifloit

_autant éloignée de que cette Étoile paroïffoit l'être de «, & j'eftimai à Ja fimple vue, vers minuit, que la Comète pouvoit

Gegg ÿ

Diamètre du noyau & de la chevelure,

1228 54/0"

604 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE avoir d’afcenfion droite 3244, & 771 de déclinaifon boréale. J'avois attendu le paflage de la Comète au Méridien, elle devoit pafler après une heure du matin; mais le ciel étoit pour lors entièrement couvert. I ne fut pas poffible de faire ufage de la lunette montée fur la machine parallaélique , à caufe de la pofition de la Comète au Nord; j'abandonnaï cet inftrument pour employer un télefcope newtonien de 4 pieds & demi de longueur, garni d’un micromètre qui s’inclinoit dans tous les fens, ayant cherché à ce micromètre Îe parallèle que par- couroit alors la Comète; j'avois commencé à la comparer à une des étoiles de Céphée, de cinquième grandeur, que Flamftéed a rapporté fur fes Cartes; mais dont la pofition n'étoit pas inférée dans fon Catalogue /a), dans l'intervalle des paffages de l'Étoile & de la Comète le ciel fe couvrit. Diamètre La Comiète étoit confidérable cette nuit; le noyau environné

de la chevelure 2 , ‘axes :

& du noyaa, CBalement d'une grande nébulofité fans aucune apparence de

24:3'& 126", queue; j'eftimai que le diamètre de la nébulofité occupoît environ 2423’ de grand cercle ; le noyau étoit brillant, de couleur blanchâtre fans être terminé, fon diamètre fut eftimé 1726: .

Le ciel entièrement couvert la nuit du 2 au 3 Juillet, & prefque totalement couvert pendant celle du 3 au 4; je recherchai la Comète dans l'intervalle des nuages, & aux environs de la Chèvre qui étoit au-deflous du Pôle; je vis à la droite de cette Étoile, une lumière qui reflembloit à l'atmofphère de la Comète, qui paroifloit en defius, & au- deffous d’un nuage qui couvroit exactement le lieu devoit paroître le noyau; je ne puis aflurer fr c'étoit la Comète qui occafionnoit cette lumière, ou le crépufcule, ou la lumière de la Lune, j'eftimai fa pofition à 11 heures du foi, fon afcenfion droite étoit de 89 degrés, & fa déclinaifon boréale de 49. Cette obfervation fut faite à Chatou, chez M. Bertin, Miniftre d'Etat.

(a) Le 29 Oétobre 1770, j'obfervai cette Étoile au Méridien avec n & » de Céphée, & j'en déduit fon afcenfion droite pour le temps de cette obfer= vation, de 317%26' 53", & fa déclinaifon boréale de 774 11° 31°.

HE” sr 15" CHE NRC E LS. 605$ Depuis Ja nuit du 3 au 4 Juillet, jufqu'à celle du 12 au 13, le ciel fut entièrement couveït; celle du 12 au 13, le ciel entièrement ferein; je cherchai la Comète le matin & le foir fans pouvoir la découvrir; elle étoit probablement fous Fhorizon, & j'ai fuppofé qu'on ne pourroit la revoir que le matin à fa fortie des rayons du Soleil.

Ayant communiqué les obfervations précédentes à M. Pingré, pour en déduire les élémens de l'orbite de cette Comète ; ii les donna à l'Académie, fe 18 Juillet 1770; je les ai rapportés dans la Table des Elémens, qui eft à la fin de ce Mémoire.

D'après ces élémens, M. Pingré calcula le lieu de fa Comète pour le midi vrai de chaque jour, pour mettre les Aflronomes en état de la rechercher à fa fortie des rayons du Soleil. Ces Ephémérides s'étendoient depuis le ro Juillet jufqu'au 1.” Septembre; les ayant confuliés, je reconnus qu'on pouvoit voir la Comète le matin dans le crépufcule; elle devoit fe lever le 19 Juillet à 6’ du matin; j'eflayai de la chercher plufieurs fois de 'Obfervatoire de la Marine; mais l'horizon n'y étoit pas libre, même à plufieurs degrés de hauteur : je cherchai ailleurs un lieu plus commode, & je choifis Ja tour du collége de Louis-le-Grand, de laquelle l’on découvre tout l'horizon, & qui m'avoit déjà fervi pour obferver le dernier paflage de Vénus fur le Soleil, ainfr que le retour de la Comète de 1682 en 1759. Le 23 Juillet, jy fis tranfporter la lunette de 3 pieds & demi, montée fur fa machine parallaétique, dvec une excellente pendule à fecondes de M. Ferdinand Beïthoud, qui appartenoïit à M. le Préfident de Saron , & un réveil; le même jour, je réglaï la pendule fur celle de mon Oblervatoire par des fignaux , elle fut réglée de même pendant la durée de mes obfervations, & c’eft de cette Tour que je continuai d’obferver la Comète jufqu’à fa difparition entière, le 3 OGtobre au matin.

Le ciel continuellement couvert les matins à l'horizon, depuis le 23 Juillet jufqu'au 2 du mois d'Août; mais il fut entièrement ferein le 3 Août au matin; je revis la Comète

La Comiète celie Ge parcitre les foirs; entrant dans les rayons du Soleil.

La Comcte ob'ervée de la tour du collège de Louis - le - Grand, depuis fa foitie des rayons du So- leil juiqu'àa fa difparition,

Première obfervation de la Comète, apres fa fortie desrayonsdu Soleil, le 3 Août matin.

Diamètre du noyau & de la

chevelure,

2'54"& 1 5/0",

606 MÉMoires DE L’ACADÉMIE ROYALE

fans beaucoup de peine, par le moyen de ma lunette de nuît; elle répondoit, à peu de chofe près, à ce qui étoit marqué dans l'Éphéméride que M. Pinsré avoit calculé, & déduite des élémens qui réfultoient de mes premières obfervations. A 2h25'du matin (le 3 Août), je commençai à apercevoir la Comte avec [a lunette de nuit; peu de temps après, je da vis à la fimple vue; à la lunette, le noyau étoit brillant fans être terminé, environné également de nébulofité, je comparai le noyau à un des fils apparens du micromètre, & je trouvai fon diamètre répondre à $4 fecondes de degrés, & la nébulofité qui l'environnoit de 1; minutes. Je fis enfuite un deflin de la pofition de la Comète à l'égard des Étoiles qui l'environnoient, favoir, e, u, n & H des Gemeaux; je comparai le noyau de la Comète à deux de ces Etoiles qui étoient n & u de Caftor, & à une Étoile de feptième grandeur qui n’étoit pas connue, mais dont je déterminai la pofition en la comparant à l'une & à l'autre de ces deux étoiles de Caitor; c’eft l'Étoile ».” 7 de la feconde Table, qui eft à la fuite du Mémoire. Le 2 Août, à 14 57’ 31", temps vrai, la Comète fuivoit l'étoile n des Gemeaux, quatrième grandeur au fl horaire de 69 17’ 2"; la Comète inférieure à la même Étoile de 3/44": de ces différences, j'ai déduit l'afcenfion droite du noyau de la Comète de 964 3225", & fa décli- aifon boréale de 224 29" 31"; les autres déterminations de Ja Comète fuivent celle-ci dans la Table qui eft à la fuite du Mémoire. |

Le ciel ferein la nuit du 3 au 4 Août; la Comète avoit kes mêmes apparences que la nuit précédente, fa lumière égaloit celle de l'étoile À des Gemeaux, de cinquième gran- deur ; le noyau brillant, blanchâtre fans être terminé, étoit environné de nébulofité fans aucune apparence de queue ; je comparai la Comète à plufieurs Étoiles. A 14*309' 30, temps vrai, le noyau fuivoit l'étoile & des Gemeaux au horaire de 4 4046": le noyau inférieur à la même Étoile de 11” 30"; afcenfion droite de la Comète 964 56’ 51"; éclinailon boréale 2242 5' 13".

DES SCIENCES. 607

La nuit du 4 au $, le ciel entièrement frein; je com- mençai à voir la Comète auff-tôt qu’elle eut quitté f'horizon; je la comparaj à la même étoile # des Gemeaux. A 14h77 14", temps vrai, la Comète fuivoit l'Etoile au fil horaire de 544” 35"; la Comète étoit inférieure à l'Étoile de 14/45": de ces différences, j'ai déduit l'afcenfion droite de la Comète de 97420’ 40”, & fadéclinaifon de 224 2 r' 58". La Comète fut encore comparée fa même nuit à plufieurs Étoiles.

La nuit du $ au 6 Aoùt, le ciel parfaitement ferein, à 2h+ du matin, je commençai à voir {a Comète; elle étoit moins apparente que la nuit précédente, ce qui étoit occa- fionné par la grande lumière de la Lune : je comparai le noyau à plufieurs Etoiles, favoir à une Étoile de feptième grandeur qui n’étoit pas encore connue, c’eft TÉtoile r de la feconde Table, & aux étoiles & £ des Gemeaux. A 1433! 15", temps vrai, la Comète fuivoit l'Étoile #.° 1 au fil horaire de 1429" 45"; la Comète fupérieure à la même Etoile de 3’ 57": de ces différences, j'ai déduit fa pofition de la Comète, fon afcenfion droite de 97%49’ 11", & fa déclinaifon boréale de 224 17’ 16"

La nuit du 6 au 7, le ciel ferein comme Îa nuit précédente, la Lune fur l'horizon & dans fon plein, le noyau de la Comèie fe voyoit très-bien à la lunette; il étoit brillant, bianchätre fans être terminé, & environné de nébulofité qui avoit peu détendue. À r4f 24 21", temps vrai, la Comète fuivoit l'étoile x de Caftor au fil horaire de 64 0/4"; elle étoit inférieure à la même Étoile de 22/49: de ces diffé- rences & de la pofition de l'Étoile réduite au temps préfent, & rapportée. dans la feconde Table, j'ai déduit l’afcention droite de la Comète de 984169", & fa déclinaïfon de 229 13” 54" boréale ; la Comète fut encore comparée à l'Étoile: de feptième grandeur, ».° 1 de la feconde Table, & à l'étoiie d des Gemeaux.

La nuit du 7 au 8, brouillards une partie de Ia nuit; Ie’ matin, il y avoit quelques légers nuages à l'horizon; la Comète fe voyoit difhcilement, & les obfervations qui em

6o3 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE

furent faites font douteufes, à quelques fecondes. À 14h44"$", temps vrai, la Comète fuivoit l'Etoile de feptième grandeur r de la feconde Table, au fil horaire def 26’ 31"; la Comète inférieure à l'Etoile de 3’ 45": de ces difiérences, j'ai déduit la pofition de la Comèt:, fon afcenfion droite de 08145" 57", & fa déclinaïlon boréale de 224 9! 34"; la Comète fut encore comparée la même nuit à l'étoile 4 des Gemeaux, de fixième grandeur.

La nuit du 8 au 9, le ciel en partie couvert pendant Ia nuit; le matin, le ciel aflez beau du côté du Levant, je revis Comète, & je comparai fe noyau aux étoiles d & & des Gemeaux : l'étoile Z étoit prefque enveloppée dans l’atmo- fphère de la Comète. J'avois déterminé les jours précédens la pofition de cette Etoile, en la comparant directement à du genou de Pollux, & en réduifant au temps préfent fa pofition prife du Catalogue de M. de la Caille, inféré dans le VL° Volume de [es Ephémérides ; je conclus fon afcenfion droite de 994 26/5 5", & fa déclinaifon boréale de 2240’ 5 1". A 14} 557", temps vrai, la Comète précédoit l'étoile d au fil horaire de 1 2/32"; elle étoit fupérieure à l'Étoile de 4’ 1 1”: de ces diflérences, j'ai déduit l’afcenfion droite du noyau de la Comète de 99414 23", & fa déclinaifon boréale de 2 24 s’ BF

La nuit du 9 au 10, il y avoit le matin des nuages à l'Orient, & ce ne fut pas fans peine que je pus revoir Îa Comète; je la comparai à & de Pollux, l'obfervation un peu douteufe. À 14h 43’ 12", temps vrai, le noyau de la Comète précédoit l'Étoile au fil horaire du micromètre de 24 49/ 28"; la Comète fupérieure de 146” 45": de ces diflérences, j'ai déduit la pofition du noyau, fon afcenfion étoit de 9944733", & fa déclinaifon de 224 o' 3”.

La nuit du 10 au 1r, le ciel férein, Comète fe voyoit très-diftinétement à la lunette ; elle paroïfloit égaler en lumière

La Comète LES Étoiles de la quatrième ou cinquième grandeur, Îe noyau

paroifloit fans aucune appa- rence de queues

brillant & blanchâtre, fans être terminé, environné égale- ment d'une nébulofité qui avoit peu d'étendue, fans aucune apparence

DES SCrENCESs. 6o9

apparence de queue, c'étoit peut-être la lumière de la Lune qui empèchoit de l'apercevoir : je comparai le noyau de Ja Comète aux deux étoiles d & { des Gemeaux. À 14" 0’ 28": temps vrai, la Comète fuivoit l'étoile 4 au fil horaire, de s0' 53”; elle étoit inférieure à l'Étoile de 2’ 26"; afcenfion droite du noyau de Ja Comète, 1001 17’ 48"; déclinaifon boréale de 2145825".

La nuit du 11 au 12 Août, le ciel en grande partie couvert au Sud, ferein du côté du Nord, la Comite païoif- foit fort foible, le noyau brillant, environné de nébulofité, fans aucune apparence de queue; j'eftimai le diamètre du noyau, de 43 fecondes de degré, & celui de la nébulofité de 36": je comparai la Comète aux mêmes Étoiles que les jours précédens d & des Gemeaux, A 14h 18’ 44", temps vrai, le noyau de la Comète fuivoit l'étoile Z au fil horaire de 1423’ 28"; la Comète inférieure de 6’ 17": de ces différences, J'ai déduit la pofition du noyau ; fon afcenfion droite étoit de 1004 50’ 23", & fa déclinaifon boréale de 2 14 54 34".

La nuit du 12 au 13, le ciel entièrement ferein, je comparai la Comète à plufieurs Étoiles. A 14h 41" 56", la Comète fuivoit l'étoile x des Gemeaux au fil horaire de 918’ 15”; elle étoit inférieure à l'Étoile de 46" 36"; afcen- fion droite de la Comète, 1014 24/ 20"; déclinaifon boréale 2 14 so’ PE

La nuit du 1 3 au 14 Août, orage, éclairs, tonnerre & pluie jufque vers les 10 heures du foir: le refte de la nuit, le ciel prelque totalement couvert. Le ciel en partie ferein pendant celle du 14 au 1 s, J'obfervai {a Comte, qui étoit à peu de chofe près en conjonétion avec l'étoile & des Gemeaux, troifième grandeur ; je comparai le noyau à cette Étoile & à l'étoile # de Caftor. A 14 33'21", la Comète précédoit & des Gemeaux au fil horaire, de 2’ 30"; l'Etoile inférieure à la Comète de 48’ 51": de ces différences, j'ai déduit la pofition du noyau de la Comète; fon afcenfion droite étoit de 10213431", & fa déclinaifon boréale de 2 1442’ 9".

Mén. 1776. Hhhh

Diamètre du noyau & de Ja chevelure, o'43"& 336"

Diamètre du noyau, 0 30.

610 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

La nuit du 1 $ au 16 Août, le ciel en grande partie couvert; Je matin, il y avoit beaucoup de nuages du côté du Levant, & ce ne fut pas fans peine que je pus revoir la Comète dans un intervalle des nuages : je comparai le noyau à l'étoile 6 des Gemeaux. À 1 s"s 3938", temps vrai, la Comète fuivoit l'Étoile au fil horaire de 3421"; elle étoit fupérieure à pa) de 44' 30"; afcenfion droite de la Comète, 1034

22"; déclinaifon 21937 43".

Mo nn couvert le matin, la nuit du 16 au 17, & prefque totalement couvert pendant celle du 17 au 18 ; le matin, vers les 2 heures, le ciel étoit devenu pañlablement beau : l'horizon du côté du couchant; la Comète paroifloit aflez belle : pour déterminer fon lieu, j’avois commencé à com- parer le noyau à l'étoile & des Gemeaux; mais entre les paflages de l'Etoile & de la Comète, un nuage qui étoit au-deflus, s'étant abaïñé, couvrit l’une & l’autre, & l’obfer- vation ne put avoir lieu.

La nuit du 18 au 19 Août, le ciel entièrement ferein ;. vers les 3 heures du matin, on voyoit bien la Comète avec la lunette de nuit; il fembloit, en l’examinant avec cette lunette, qu'on y apercevoit une trainée de lumière très-légère, qui étoit dirigée à une petite Étoile de huitième grandeur , dont je connus la pofition en la Era à d\ des Gemeaux; fon afcenfion droite étoit de 10447’ 35", & fa déclinaifon boréale de 214 38" 33": c'eft l'étoile ».” 2 de la feconde Table, & cette Étoile eft rapportée fur la feconde Carte de la route apparente de la Comète, qui eft à la fuite de ce Mémoire. Le noyau de la Comète étoit brillant & de couleur blanchâtre; fon diamètre fut comparé à l'épaifileur d'un des fils du micromètre, & eftimé de 38 fecondes de degré : je le srrane éHfitellaux étoiles y & des Gemeaux. À

1e PAR QUE LE 2R temps vrai, la bre fuivoit l'étoile ë: au fil horaire de 242 5/ 54"; ; elle étoit fupérieure à l'étoile de 32'30": de ces cat j'ai déduit l’afcenfion droite si la Comète de 10542’ 55", & fa déclinaïfon boréale de 2142 5’ 48".

La nuit du r9 au 20, le ciel parfaitement ferein jufqu'à

2

DES: SCT E NICE Ss. 6x:

heures du matin, qu'il commença de fe couvrir; vers les 2 heures, les apparences de la Comète étoient les mêmes que la nuit précédente: je reconnus que la Comète avoit certainement une queue dirigée vers l'Étoile de huitième grandeur, 7.” 2 de la feconde Table; je comparai le noyau de la Comète aux PÉER étoiles que la veille, g "& des Gemeaux. A Ke 30° 13", la Comète fuivoit l'étoile G au fil Hoite de 34446"; elle étoit fupérieure à l'Étoile de 27! 55"; afcenfion cRoe de la Comète 1054 41 47"; FO de 21421/7

La nuit du 2 $ au 26 Fes , le ciel préfque continuellement couvert ; je vis {a Comète un inftant dans un intervalle de nuages, fans pouvoir déterminer fa pofition. Le ciel en partie ferein la nuit du 26 au 27, la Comète fe voyoit encore très- bien à la lunette; mais elle n’étoit plus vifible à la fi fimple vue; e noyau étoit brillant , & fa lumière égaloit celle des ee

& r des Gemeaux, de fixième grandeur; il étoit environné d’une légère nébulofité, & l'on n'apercevoit que très-difhcile- ment la jumière de la queue, qui étoit dirigée prefque paral- lèlement au cercle de déclinaïfon, ayant un degré environ de longueur : le this fut comparé aux étoiles 4 & r des Gemeaux. A 153821" » temps vrai, la HE fuivoit l'étoile 7 au fil horaire di mieromètre de 3120'48"; elle étoit inférieure à la même Étoile de 4! 47" : de ces différences & de la pofition de l'Étoile rapportée dans la feconde Table, j'ai déduit celle de la Comète, fon afcenfion droite étoit de 11042625", & fa déclinaifon boréale de 2046" 4

La nuit du 28 au 29, le ciel parfaitement ferein ; {a REA paroifloit avec la même lumière que les jours précédens ; le noyau brillant & de couleur blanchätre étoit environné de nébulofité avec une queue d’un degré de longueur, mais d’une lumière extrêmement rare; je FA Le noyau aux deux étoiles 7 & r des Gemeaux. À dm 4202070 un vrai, la Comète fuivoit l'étoile 7 au fl horaire de 4441 1"; elle étoit inférieure à l'Étoile de HS 15 Us alcenfion d droite la Comète 111446’ 38", déclinaifon 204 3539". La queue

Hhhh ï

La Comite paroiffoit avecunequees

La Comte n'eft plus vifi- ble à ja fimple vue.

Longueur de la queue, un degré,

612 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE

de fa Comète alloit fe terminer à une Étoile de huitième grandeur, dont je déterminai fa pofition en afcenfion droite & en déclinaifon, c’eft l'Étoile 2 de la feconde Table.

La nuit du 29 au 30, le ciel entièrement ferein; je com- parai le noyau de la Comète à deux étoiles r & / des Gemeaux, l'une & Tautre de fixième grandeur, leurs pofitions pour le temps prélent font rapportées dans la feconde Table qui eft à la fuite de ce Mémoire. A 1 $" 21" 28", la Comète fuivoit l'étoile r au fil horaire de 44 8’ 30"; la Comète inférieure à l'Étoile de 11’ 39: deices différences, j'ai déduit l'afcenfion droite de la Comète de 1 12429" 25", & fa déclinaifon boréale de 201 30/ 24". Cette obfervation fut faite à l'Obfervatoire de la Marine avec un télefcope newtonien , de 4 pieds & demi, garni d’un micromètre à fils.

Ciel ferein la nuit du 30 au 3 1 Août, la Comète toujours apparente à la lunette ordinaire de 3 pieds & demi, la queue fe voyoit toujours difhcilement ; je comparai le noyau de Ia Comète à l'étoile 7 des Gemeaux, fixième grandeur; la pofi- tion de cette Étoile pour le temps de cette obfervation eft rapportée dans la feconde Table. À 14° 48" 1 5", temps vrai, la Comète précédoit l'Étoile au fil horaire de 2424’ 1”; elle étoit inférieure à la même Étoile de 4’ 43"; afcenfion droite de la Comète, 1134929"; déclinaifon de 204 23" 40”.

La nuit du 31 Août au 1.” Septembre, beau temps toute la nuit; vers les 3 heures du matin, nuages très-épais à l'ho- rizon depuis le Nord jufqu'à l'Oueft; ciel ferein du côté du Levant; j'obfervai la Comète qui ne paroifloit pas avoir perdu beaucoup de fa lumière, la queue n'étoit prelque pas fenfible; je comparai le noyau de la Comète à la même Etoile que la nuit précédente, / des Gemeaux. A 14} 38 26", temps vrai, Ja Comète précédoit FÉtoile au fil horaire de 19 42 47”; elle étoit inférieure à l'Étoile de 10/22": de ces différences, Jai déduit la pofition de la Comète, fon afcenfion droite étoit de 113450/43", & fa déclinaïfon 204 18’ 1”.

La nuit du 4 au $ de Septembre, le ciel couvert prefque toute la nuit avec pluie; vers les 2 heures du matin, quelques

DES ScrENCESs. 613 arties du ciel s’étoient éclaircies , je vis la Comète, & jen déterminai la pofition, en comparant le noyau à l'étoile Z des Gemeaux. La Comète étoit moins belle que les jours précédens, foit que fa lumière fut diminuée par celle de a Lune, ou que le ciel ne fut pas parfaitement pur. A 1 $" 6’ 47", temps vrai, le noyau de la Comète fuivoit l'étoile 7 au fil horaire de 140/ 25"; la Comète inférieure à l'Étoile de 35/44"; afcenfion droite de la Comète, 116° 33" 55"; fa déclinaifon de 194 52’ 39".

La nuit du $ au 6 Septembre, le ciel en grande partie ferein; on avoit de la peine à voir la Comète, à caufe de la grande lumière de la Lune qui étoit dans fon plein; je comparai le noyau à la même étoile / des Gemeaux, & à une Étoile de feptième grandeur qui n’étoit pas encore connue, & dont je déterminai la pofition; c’eft l'Étoile ».° g de la feconde Table qui eft à la fuite de ce Mémoire. A 14? 50” 25", temps vrai, la Comète fuivoit l'étoile / des Gemeaux au fil horaire de 1440’ 32"; elle étoit inférieure à la même Etoile de 42' 57"; afcenfion droite dela Comète, 1 174 142"; déclinaifon 19445’ 26" boréale.

La nuit du 8 au 9, le ciel en grande partie couvert avec pluie & vent; vers les 3 heures trois quarts du matin, je faifis un intervalle de nuages pour comparer le noyau de Îa Comète à l'Étoile de feptième grandeur, dont il eft parlé dans l'article précédent; c’eft l'Etoile ».” 9 de la feconde Table. À 15h 59" 53", temps vrai, la Comète fuivoit cette Étoile au fil horaire de 142 3'43"; elle étoit inférieure à fa même Étoile de 2’ 42": de ces différences & de la pofition de l'Etoile, j'ai déduit celle de Ja Comète, fon afcenfion droite étoit de 119% 14° 35", & fa déclinaïfon de 19424 57".

La nuit du 9 au 10, le ciel entièrement ferein; il faifoit un grand cair de Lune qui n'empècha pas de voir la Comète, je comparai le noyau à l'étoile Ü de l'Ecrevifle, cinquième grandeur : la pofition de cette Etoile pour le temps de cette obfervation , efl rapportée dans la feconde Table. A 1 s"9’ 39", temps vrai, la Comète fuivoit l'Étoile au fl horaire de

Gr MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RorALE

7'-16", fupérieure à à la même Étoile de 58" 12": de ces dif- férences, j'ai déduit l’afcenfion droite de fa et de r194 52! 49", & fa déclinaifon boréale de 194417" 44"

La nuit du 10 au 11, le ciel prefque totalement couvert; après 4 heures du matin, j'aperçus la Comète dans un inter- valle de nuages, & je la comparai à fa méme Étoile que la nuit précédente, de l'Écrevifle. À 16829! 54", » temps vrai, la Comète fuivoit l'Étoile au fil horaire de4s'37";la Comète te del 66! ; dieu droite de Ia Chèt 1204

10"; déclinaifon 194 9’ 38" boréale.

“pe nuit.du 14 au 15 Septembre, le ciel en grande partie couvert; le matin les nuages étoient féparés, & dans les inter- valles, je revis la Comète, la Lune qui étoit dans fon voifr- nage en diminuoit Cablement la lumière, & on avoit beaucoup de peine à l’apercevoir ; je comparai le noyau aux étoiles d' & 8 de l'Écrevifle, lune & l'autre de fixième grandeur ; leurs pofitions pour le temps de ces obfervations font rapportées dans la feconde Table. À 14h21" 17", temps vrai, la Comète fuivoit l'étoile d' au fil horaire de 28/4"; elle étoit inférieure à la même Etoile de 20" 40"; Afention droite de la Comète 12340/45"; déclinaifon boréale 184 42! 6".

La nuit du 17 au 18, le matin ciel frein & fans Lune: 11 Comète avoit perdu beaucoup de fa lumière, on avoit de la peine à l'apercevoir à la lunette, & il ao lieu de prélumer qu'elle cefferoit bientôt de paroître; je comparai le noyau à l'étoile 8 de l'Écreviffe : la pofition de cette Étoile pour le ape de cette obfervation eft rapportée dans la feconde Table, Arsh 58/57 ; temps vrai, la Comète fuivoit l'Étoile au fil horaire de 14/47"; elle étoit inférieure à l'Étoile de 31! 52"; afcenfion droite de la Comète, 124452'11"; décli- naifon 184 19/28".

La nuit du 18 au 19, il y avoit quelques nuages le matin, & le ciel n'étoit pas pur; la Comète avoit les mêmes apparences que lainuit précédente; je comparai le Kiss à la même étoile dde l'Écreville, fixième grandeur, À 1 $P 36/ 3 1",temps vrai,

DE s S'C'ÉIENN © Es. 6rs

Ja Comète fuivoit l'Étoile au fil horaire de 49’ $ 3"; elle étoit inférieure à l'Étoile de 39’ 50": de ces différences, j'ai déduit l'afcenfion droite de la Comète de 125427/ 17", & fa décli- naïifon boréale de 184 11° 30".

La nuit du 19 au 20 Septembre, je comparaï, comme la nuit précédente , le noyau de la Comète à la même étoile 8 de l'Écrevifle. À 1 $"2 s’ 39"; temps vrai, la Comète fuivoit l'Etoile au fil horaire de 1424’ 44"; elle étoit inférieure à l'Étoile de 45’ 45"; afcenfion droite de la Comète, 1264 2' 8”; déclinaïfon 184$’ 35".

La nuit du 20 au 21, la Comète fut encore comparée à Ta même Étoile. A 1 s' 40 39",temps vrai, la Comète fuivoit l'Etoile au fil horaire de 1459" 19"; elle étoit inférieure à l'Étoile de 5 3’ 17"; afcenfion droite de la Comète, 1264 36’ 43"; déclinaïlon de 174 58" 3".

La nuit du 29 au 30 Septembre, ciel ferein le matin; ce ne fut pas fans peine que je pus revoir la Comète, fa fumière étoit extrêmement afloiblie : je doutois même fi c’étoit elle; elle étoit dans le voifnage de Saturne. Je comparai le noyau à Saturne & à l'étoile o' de l'Écrevifle, fixième grandeur (4); on trouvera leurs pofitions dans la feconde Table, qui eft à la fuite de ce Mémoire. À 15"33/47", temps vrai, la Comète fuivoit l'Etoile o' au fil horaire de 15’ 17”; elle étoit fupérieure à la même Étoile de 38’ 30": de ces diffé- rences, j'ai déduit l’afcenfion droite de la Comète de 1 sus 21" 58", & fa déclinaifon boréale de 164 0’.

La nuit du 1.” au 2 Oétobre, le ciel parfaitement ferein Île matin; on avoit beaucoup de peine à apercevoir la Comète aux inftrumens, fa lumière étoit prefqu'éteinte ; je comparai le noyau à l'étoile o* de l'Écrevifie, frxième grandeur /c) ; Ia pofition de cette Étoïle pour le temps de cette obfervation

b) La pofition de cette Étoile a été conclue de fon pañlage au Méridien avec celui de d' de l'Écrevifle, quatrième grandeur.

(c) La poñition de cette Étoile a été déterminée, en la comparant plufieurs fois à o' de l’Écrevifle, par le moyen du micromètre adapté à Îa lunette , montée fur la machine parallactique.

La Comète comparée à Saturne,

Dernière

obfervation,

le 3

O&obre matin,

616 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE te eft rapportée dans la feconde Table. A x 5h 33" 56", temps

vrai, la Comète fuivoit l'Étoile au fil horaire de 148/26"; elle étoit fupérieure à la même Étoile de 8’ 20": de la pofition de l'Étoile & de ces différences, j'ai déduit 1f afcenfion droite du noyau de la Comète de 13 ad 19/37", & fa déclinaifon boréale de 16435’ 13".

La nuit du 2 au 3 Octobre, le ciel entièrement ferein toute la nuit; la Lune fur Por sok ne s'étant couchée qu'à 4 heures trois quarts; ce ne fut pas fans peine que je pus revoir la Comète, fa lumière étoit extrêmement rare, & je reconnus qu'il ne fesait plus poflible de l’obferver davantage, à caufe de la Lune; & c'eft au 3 de ce mois que fmifient mes obfervations ne cette Comète; je déterminai la pofition = noyau, en le MR à l'étoile de l'article précédent,

* de F'Écrevifle. À 15" 54/30", Eur vrai, la Comète fivoie l'Étoile au fil horaire de 19 37" 16"; elle étoit fupé- rieure à l'Étoile de 2 2 fecondes feulément : de ces différences & de la pofition de l'Étoile, j'ai déduit l'afcenfion droite du noyau de la Comète de 132448/27", & fa déclinaïfon de 16427" 15" boréale. À 16° 49" 44", temps vrai, la Comte avoit même déclinaifon que Étoile,

Explication des deux Tables qui font à la fuire de ce Mémoire.

LA Table première contient tous les lieux de la Comète en afcenfion droite & déclinaïfon , conclus de fa fituation obfervée, tant à l'égard des Étoiles qui n’étoient pas encore connues, que de celles des Catalogues ; d'une partie defquelles J'ai vérifié les pofitions, en les obfervant au Méridien avec d’autres Étoiles plus connues. Voici le contenu de chaque colonne de cette Table; la première contient les jours du mois ; la feconde, les temps vrais de chaque obfervation; la troifième , les afcenfions droites de la Comète obfervée; la quatrième, les déclinaifons de la Comète; la cinquième, les différences de paflages ou d’afcenfion droite entre la Comète & les Étoiles, marquées du figne -+- fi la Comète fuivoit

l'Étoile é

DIE STSLCMÉENNTC F6, 617 l'Étoile, ou fr elle étoit orientale, eft du figne ; fi Ia Comète précédoit, ou fi elle étoit à l'occident de l'Étoile, cette différence étant ajoutée à l’afcenfion droite de l'Étoile rapportée dans la feconde Table, ou en étant fouftraite fui- vant Îe figne qui l’affeéte, on a l'afcenfion droite de la Comète; la fixième colonne contient les différences en déclinaifon entre la Comète & les Étoiles: ces différences font aufii affectées des fignes + & —, pour qu'en les ajoutant ou les fouftrayant fuivant le figne, de la déclinaifon de l'Etoile avec laquelle la Comète a été comparée, on ait la déclinaifon de la Comète ; la feptième indique la grandeur des Etoiles ; la huitiÿme contient les lettres de Bayer, & les numéros qui diftinguent tant les Étoiles qui n'étoient pas connues, que celles des Catalogues ; & la dernière colonne défigne la conftellation.

La feconde Table contient les afcenfions droites & les déclinaifons des Étoiles peur le temps des obfervations ; je n'ai fait d’autres réductions à l’afcenfion droite & à la décli- naifon de ces Étoiles, que celle qu'on trouve dans les Cata- logues, fous le titre de Variation annuelle, qui dépend de fa préceflion des équinoxes, fuppofée d’un degré en foixante & douze ans.

L'on voit par cette feconde Table, que le cours de a Comète m'a donné occafion de déterminer les pofitions de vingt-quatre Étoiles, dont les fieux n’étoient pas encore déter- -minés, & dont la plupart ont fervi à déterminer les lieux de ja Comète.

Je joins aufli à ce Mémoire, deux Cartes céleftes, qui repréfentent l’une & l’autre la route apparente que la Comète a tenue parmi les Étoiles fixes, fuivant mes obfervations: ces Cartes font divifées en degrés d’afcenfion droite & de décli- naïfon, de manière qu’il fera aïfé de juger à linfpection de ces Cartes, la pofition de la Comète obfervée, & celle des

Vingt-quatre Etoiles

ajoutées aux

Catalogues,

Étoiles près defquelles elle aura pañlé. La première de ces planche I,

Cartes contient Îa route apparente de la Comète, dans la Mém. 1776. iii

Flanche II.

618 MÉMOIRES DE L’ACADÉMIE ROYALE

première branche de fon orbite, depuis le jour que je Ja découvris, le 14 Juin jufqu'au 3 Juillet qu'elle fut abaiffée fous l'horizon du côté du Nord : cette Carte renferme les conftellations par lefquelles elle a pañlé, comme lécu de Sobieski, la queue du Serpent, la Lyre, le Dragon, Céphée, la Girafle, le Cocher & le Lynx; elle a pañlé fort près du Pôle de l'écliptique, ainfi que de celui de l’Équateur.

La feconde Carte contient les pofitions de Ia Comète, obfervées dans {a feconde branche de fon orbite, depuis le 3 Août jufqu'au 3 Oétobre matin qu'elle cefla d’être vifible aux inftrumens : cette Carte contient les conftellations des Gemeaux & de l'Écreviffe que la Comète a parcourues ; j'y ai rapporté auffi la pofition de Saturne, le 29 Septembre.

Tous les détails que contient ce Mémoire m'ont paru néceflaires pour eflayer de déterminer la période de cette Comète & les élémens de fon orbite; c’eft aufli ce qui m'a engagé à placer ici les deux Tables fuivantes, l'on verra dans un aflez grand détail le réfultat de mes obfervations, & les poftions des Étoiles qui ont fervi à conclure celle de la Comète.

DES SCIENCES. 619

"TABLE JL. Des pofitions apparentes du noyau de la Comète obfervée en 1770, comparée avec les Étoiles fixes, depuis le 14 Juin, qu'elle fut découverte, jufqu'au 3 O&tobre qu'elle parut dans les inffrumens pour la dernière fois.

REDDIT PRE DEEE EL TE I EP ER TELE A SCE NSION | DÉCLIN AISON DiFFÉRENCE | DIFFÉRENCE É ro TER ETS Temps REA Auftrale | enafcenf. dr, | en déclinaif, avec lefquelles vrai, es obfervée, |entrela Comète |entre la Comète la Comite

& les Étôiles. | & les Étoiles.

Sa]LO1Z S2p anopuutc) SaJIOYY S2P 5°N © 124xg 2p ‘1h27

a été comparée.

!

in. 14/11. 30. o|272. 54. o0|16. 46. o|...........1...........1.....1..... pofition eflimée, 11, 23. 21/2972. 57. 52/16, 29. S$| 1. 13. 45+ 13 | déterm, par obferv. 11. 49: 361272. 57. 37|....ss.. 1. 13+ 30+ 13 14 6. 14]272. 57. 22/......... 1, 13° 15+ 13 la même. 17 II. IT 7 273 $e 22 15 47° 19 1e ZI 15 + 13 28 49|273. 6. 19|-..-..,.. 28. 13. 15— a” À 28. 49 6: 27l- “rx 28. $$ be B {au Capricorne, 12. 46. 31/273. $. 29|1$. 46. 26| 1, 21. 224 13 |la mémé que ci-deff.

12. 48. 40/1273. 7, 4315. 45. 22] 0. 54. o— 16 | déterm. par obferv. 12e 53e 50/2733. 7. 13[......... O+ ÿ4+ 30— 16

10. 39- 431273. 19. S8|14 20, 11] 0. 41. 45— 16 pAte

11. 9- 30273. 20. $8|14. 10 0, 40. 45— 16 F

11-0338. 59|273-.:20.:581.. 2.000, 0, 40. 45— 16

11. 38. $9|273. 21. 22/14: 20. 12] 1. 37. 15+ 13 | la même que ci-deff. 10. 26. 28|273. 26. 1313. 41. 4 35 30—

16 16 È même que ci-defT,

15 |télefcopique déterm. 14 déterminée. 14 la même.

2 ENRNAETES EDR LOF RAEE ACR I ESS 13 Ÿ même que ci-deff. 12+ 8. 61273. 35. 1312. 46. 31] ©. 26. 30— 16 12. 8. 61273. 35. 13/12. 46. 30|19. 16. 45+ # | 'Ophiucus Al: 77457 PRO 5712 130737 "3 Qlesmémesque ci-deff, 12+ 1. 211273. 57: 47|10. 24. 49| 2. 22. 7+ 14 12. 1. 21|273. 57. 48|10. 24, 49| o. 42. $2— 18 1 esntuées, 12. 21|273. 57. 45|10. 24, 49| 1. 36. 41— 22 OT NN 7 OT EF OA AC DUT l'Aigle. 12. 1. 211273. 57. 49|10. 24, 4(|17. 10. 22— x 12» 1e 21|273°e 57° 57110. 24. 54/27. 21. 37— a |du Capricorne. 12. 27e 25|273- 57+ 5510. 22. So) 1. 22. 15+ 14 la même que ci-deff.

12. 27: 25/273- 57. 40]10. 22, 41| 0. 43. O0— 12. 27. 25|273e 57 S6|10. 22. 26| 1. 36. 30—

I o o 12, 43e 1/273e 57. 25|10. 21, S6| 0, 43. 15—|o. 34. 10 o o

18 ire de cette Table.

12. 43 1273. 57. 4110. 22. 9| 1, 36, 45— 13e 23° 10[273. 56. 55|10. 19. 26| 0, 43. 45—

CR b oo En ed

lesmêmes que “1

620

Co Âeg 2p sou197

ASCENSION | DÉczinaAIsoN

vrai cbfervée, obfervée. [entre les Et & la Comite,

H, M. S. D..M. SUD. M s Juin. 24/13, 23. 10 10. 19. $4| 1. 37. 30— 25 13 25. 44|25 ; 85e ral: no |13. 36. 23 274 15. 12| 8. 29. . 9|1. 26, 30 2703. 10..41/275. 124 31/:2..13e 16/2. 50.45 + 13e 27e 22275. 12° 53] 9. 3612. $r. 7 +

Boréale.

e 43. 471276. 3. 44]. vo. 5. 8 30 29 | 9: 59. 53[277 43. 44l13. 30. s8]$. 59. 15 [ro. 29. 34257. 46. 20/13. 48. sols. 56. 30 ss 39. 4 DE 15e 50. 1$ ni fite 56. 27 5e 48. 37 11, S6, 27 16.50, o +

30|12. 0. 0282. 40. 6|37 30. o|..... be

Juillet, r 12. o. o SH isittete 3 L,1»°2 Ov, MO sos, Août. 2/14. 57: 31 COM CEE 14e 57e 31 4e 16. 26 + de 57e 31 ANT PET 1150330028 (MORTE Sea. 28 4 16 26 + 15e 33° 25 O0. 13° 47 + 3148108510 4: 40. 46 + 4908030 CPP ANEIIETE US 14 4 4e 4r. 16 + 15 18, 30 DES OM GNT 414 7. 14 Se 4 35 + 14e 16. 18 ME RTE 14. 16, 18 2. 4e S1 14. 32. 48 To 2e $$S + 14 32. 48 2. 4e 36 14. 48. 38 1e 3 ur + 14 48. 38 OP TRE et 15» $1 2. 4. CU CRETE Se 13. 51— 15e 27e 34 2e 3e 36 1 HPErON Se 13. 6 AN PUS QUE 5 CSS 1. 29. 45 + 14e 33e 15 Ve 380 Tr 14 49° 451 97e 499 25122° 17e) 4] 1e 295 59 14. 49+ 45] 97 49. 54122. 16. 401. 37. 1 15. 8. o| 97.49. 41/22. 17! ofr, 30. rs +

DiFrréRENCE| DIiFFÉRENCE

en déclinaif, entre la Comète & les Étoiles.

D. M. #5 o. 48. 11 7 0,002 0. 42. 57 + 46 37

O. II

Le]

DRRSRESSRSTSSSSÉSRSRSRESRES

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RE NS NT SN RS NUE me RON me DOTE mi Se RU Re

Mémoires DE L’'ACADÉMIE ROYALE

ÉTOILES avec lefquelles la Comète a été comparée.

déterminée,

de l'Aigle,

la même,

du Serpent.

la même. ,

du Serpent, de lAigle.

le

d'Ophiucus, Lyre Com. poñit. eft. pofition eflimée, la Chèvre, pofir. eft,

des Gemeaux, | déterminée, Îaes Gemeaux.

la même que ci-deff, des Gemeaux.

la même que ci-deff. des Gemeaux.

la même que ci-deff. des Gemeaux,

la même que ci-deff. des Gemeaux,

la même que ci-deff des Gemeaux.

la même que ci-def. la même,

des Gemeaux,

des Gemeaux. la même que ci-deff, des Gemeaux, même de cette Table,

des Gemeaux. la mème que ci-deff.

D'Else Srchie Wécre:s: .. 621

D'FFÉRENCE DIFFÉRENCE Étr oMLE S

et - 5 ASCENSION | DÉczinAIsoN PAPE À Fo Z 3 Temps FH Borcle en alcenf. dr. | en déclinaif. | 3 2 à avec fefquelles < = ® à « ST = EVE | x S.à & à 3 vrai. care obfervée, |entre la Comète lentre la Comète Ge m5 la Comète 5 2 8

& les Étoiles.

& les Étoiles. a été comparée.

H, M s[ 2. m. s. | D. M. 5.ÏD. M.,s. D. M. 1. : 15e 8. 0! 97. 49. 24/22. 16. 35/1. 37. 31 —|o. 6 d |des Gemeaux, 15+ 22, S6| 97. 49. 5422. 17. 2|1. 37. 1 —|o. 6 d |}a même, 15e 22. $6| 97. 49. 59|22+ 16. 55|4. 47. 2 —|1. 3 C {des Eh 14 24 21] 98. 16. 9]22. 13. 5416. o, 4 + . 3 Ha 14e 24e 21] 98. 16. 45/22. 13. 19/1. 57. 19 +lo. o. o 7 1 |la même que ci-deff.k 14 40. 5] 98. 17. 022. 13. 19/1. 57. 34 +|o. o. o z 1 |la même, 14 40. 5! 98. 16. 43/22. 13. 441. 10. 12 —|o. 12. 13 +| 6 d |des Gemeaux. te 54: 44] 98. 17. 15/22. 13. 19/1. 57. 49 +lo. 0. 0 7 1 la même que ci-deff, tde S4e 44] 98. 17 13/22. 13. 41. 9. 42 —|o. 12, 13 +| 6 d' | des Gemeaux, Lg 44e 5] 98. 45. 57/22. 9. 34/2. 26. 31 + lo. 3.45 —| > 1 [la même que ci-deff. 14e 44 61 98. 45. 26/22. 9. Solo. 41. 29 —|o. 8. so +| 6 d' |des Gemeaux. 14e 50. 55] 98. 46. 522. 9. 332. 26. 39 +|lo. 3.46 7 1 la même que ci def. k 14. 50. 55] 98. 45. 40/22. 9. 24|0. 41. 15 —To. 8.33 +| 6 d' |des Gemeaux, lde 15e 7] 99. 14% 23/22 S., 20, 12. 32 —|o. 4 r1.+| 6 d lge 1$e 23] 99. 15. 822. $. ofo. r1. 47 —|o. 4 9 +| 6 d }la même, 14. 46. 6! 99. 15. 23/22. 4 $ylo. 11 32 —|0. 4 6+| « d 14 46, 6] 99. 14 58/22. 4. 56|3. 22. 3 —|1. 11,38 +| 3 C 1$+ $e 22] 99. 15. 53122. 4 55lo. 11. 2 —|o 4 4 +| 6 à (Cm 15e 5-22! 99, 1$- 43/22. 4 So|3. 21. 18 —|1. 11. 32 + | 3 C ls 43° 12! 99. 47. 33/22. oo. 312. 49. 28 —|1. 6, 4s +| 3; Ü |la même, 14 9. 38] 100, 17. 4821. 58. 25/0. So. 53 +lo. 2,26 —| 6 d |des Gemeaux. f4 16, ÿ4lroo. 18. 321. 58. 25/0. sr. 8 +lo. 2.26 —| 6 d L4+ 25, 34] 100. 18. 3[21. 58. 20/0. 51. 8 +|o. 2. 31 —| 6 d }la même, 14+ 34: 43/100. 18. 18/21. $8. 20/0. sr. 23 +|o. 2. 31 —| 6 d lg 34 43100. 18. 18/21. 58. 9[o.- o. o —|o. 7. 6 + 9 1” | déterminée, i4e 1e 271100. 17. 38/21. $7. 3412. 19. 23 —|1. 4. 16 +| 3 14e 56 ofr00. 18. 33/21. 58. 150. 51. 38 +lo. 2 36 —| 6 d le 56 ol100, 18. 821. 57. 28/2. 18. 53 —|1. 4. 10 +| 3 Gip4e Gorete 15+ 15+ 6100. 19. 3|21: 58. 110. 52. 8 +|o. 2.40 —| 6 à i4e 18. 441100. So. 2321. 54. 34/1. 23. 28 + lo. «. 17 —| 6 d ? : 14 27 Ivli00, So. 38]21. 54 3ol1. 23.43 lo. ! 64 21 6 d ç* meute 14 40. 27100, $1. 14/21. 53. 81. 45. 47 —|0. 59. so + 3 C des Gemeaux. I 49- 41/100. Sr. 26/21. 53. pÂr. 45. 32 —|o. 59. sr +] 3 C |la même. 12/14 41: $Gror. 24. 20/21. $o. 79. 8. 15 +|o. 46. 36 —| ; 777 rise 4 35/ror. 25. 14/21. 49. sur. 58. 19 +lo. 11, o —| 6 d ‘5* 4 35]101e 25. 34]21+ 49. 441. 11. 27 —|o. 56. 26 +| 3 C des Gemeaux, 15-23. 17] 101. 25. 24/21. so. 1311. $8. 34 +|o. 10. 38 —Ù 6 d 15.23. 17]1o1. 25. 20/25. Sr. 31. 7 11 lo. o. o 9 1" | la mème que ci-deff, 15- 25. 56]'or. 25. 1921. 49. 28/1. 11, 42 —|o. $6. 10 3 C des Gemeaux. Man 14/14 33. 21/02. 34 31/21. 42. oo. 2. 30 —|o. 48. si +| 3 Ü |la même. 4 14e 54 31/1o2. 35. 11/21, 42. 1]3, 8, 16 +|o. 18. so 6 4 |des Gemeaux,

622 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

DIiFFÉRENCE DiFFERENCE

ASCENSION | Décuiwaison

TEMPS à Ê en afcenf. dr. | en déclinaif. 1770. us dois LT entre la Comète : entre la Comète obfervée. obiervée. | g jes Étoiles. & lés Étoiles. NOM MS, DIN. NS 0, 2. 30 —|0. 48. 49 + 0, 24 15 —|0. 48. 43 + 0. 2. o —|0. 48. 37 + 0e 34+ 21 +|0. 44 30 + 0. 34 51 lo. 44 28 + 0, 35+ 21 +|0. 44. 27 + 2e 25 54 -|0. 32. 30 + 2. 26. 24 +-|0. 312. 25 + 4e 1, SO —]0. 34 9 + 24 27.1 2414| 0. 132.00 212 2e 1e $ —]0. 33- 46 SE 3e 4. 46 +l|o. 27. 55 + 1. 23.28 —|o. 29. 43 +- 3. 5e 31 + lo. 27. 43 + 1.22: 58 —|o. 29.28 + 3 20. 48 +lo. 4. 47 2. ÿ* 21 lo. 4 36 7: 49: 32 lo. 6. 50 2. 5e $1 lo. 4.26 4 gt. no. 15. Sir 3- 25. 49 +|o. 6. 24 4 42e 1'+H|o. 16. o 4. 8. 30 +|o. 11, 39 3e 3e 30 —|lo. 1. 11 pra Ar etre 3.112.000 0. Br. M9 2 Ze 24e 1 —|0 4, 43 2. 23. 8 —|o. 4. 45 2. 22, 46 —|o. 4. 47 LE 42+ 47 —]0 10. 22 1. 41 47 —1]0 10. 2 == 1. 0, 25 lo, 35. 44 1. 0, 55 lo. 35. 48 I. 1, 25 +0. 35, 57 fl. 1. 40 Ho, 36, 1 le 15e 27 —|0. 23, 13 + 1. 40. 32 lo. 42. 57 0. 36 51 —|o. 16. 37 + + 40. 32 —]o. 42, 59 0. 36. St —|lo. 16. 37 + 0. 36. 36 —|o, 16. 34 +

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la même,

| des Gemeaux:

ÉUTIOMMLIESS avec lefquelles la Comète 4 été comparée RIRE RL

des Gemeaux.

des Gemeaux.

la même,

Ja même.

déterminée. des Gemeaux. la même que ci-deff. des Gemeaux. | Ja même que ci-deff. la même,

a D LS

DAEMSIO SIC-ANENNI CES.

| DirFFÉRENCE | DiFFÉRENCE | | NIET OT LES ASCENSION | DÉGLIAISON | en afcenf. dr, | en déclinaif, | ©? © | ‘: ë avec lefquelles ue Pre entre la Comète| entre la Comète Se se, la Comète obfervée. obfervée, & les Étoiles. | & les Étoiles. | ? Es a été comparéc. M D. M: S:| D. m. s.|D: M... D. M. S. DRENON STI 119. 14e 35/19. 24. 57|1. 23.43 +|o. 3.42 —| > 9 119. 14. Sol1g. 24. salt. 23- 58 lo. 3.45 —| > 9 Ÿia 119. 52. 49/19. 17 44lo. 7. 16 +|o, 58. 12 + $ G 119. 53. 419.17. 42lo. 7. 31 lo. 58. 10 +] ü mn 119. 53 419. 17. 39/0. 7, 31 lo. 58 7 +| 5 [4 120. 31. 10/19. 9. 38/0. 45. 37 +|o. So. 6 +] (d ê même, 123. 0.45|18. 42. 60. 28. 4 +|o. 20. 40 —| G UN Ge J'Étrevifte, 123. 1: 30/18. 42. 30. 28. 49 +|o. 20. 43 —| 6 dE Lrrème, ra3e 1. 23/18, 4e. 551. 36 1 —|lo. 9.25 —| 6 ô + die 123. 2e 15 18. 41. 56 0, 29. 34 —]o. 20. so— É PL {de l'Écrevifle, 123e 3. 16/18. 4r. 54lo. 30. 35 +|o. 20. 52 —| 6 d' |la même. 124. 52. 11/18, 19. 28]0. 14. 47 +{o 31. 52 —|. 6 g | de l'Écrevifle, 124. 52. 2618. 19. 26|0. 15. 2 +]o. 31. $4 —| 6 | 124 52. 41/18. 19. 23/0. 15. 17 lo. 31. s7 —| 6 | 125 27, 1718, 11. 30|0. 49. 53 +]o. 39. so —| 6 ] 125. 27. 47|18. 11. 22/0. $0. 23 +|o. 39. 58 —| 6 ] 125. 28 2/18. 11. 170. 50. 38 +|o. 40. 3 —|- 6 ( la même 126. 2. 818. 5. 35|1. 24. 44 +|o. 45. 4s —| 6 ] 126. 2. 23/18. $. 321. 24. 59 <+|o. 45.48 —| 6 ] 126, 36. 43/17. 58 3|1. 59. 19 lo. 53. 17 —| ] 131 21. 58116. se. oo. 15. 17 +|o. 38. 39 +] OPA l'Écreviffe. 131. 21. 58/16. 48. 39|4. 31. 44 —|o. 39. 20 —|...., b ai 131, 22. 58|16. 49. 6]0. 16. 17 +0. 37. 4ÿ +] 6 132. 19. 37/16. 35. 131. 8. 26 +|o. 8.20 +| 6 À l'Écreviffe, 132. 21. 23/16, 34. 31/1. 10. 512 + lo. 7. 38 +| 6 1324 48. 27116. 27. s5|1. 37:16 lo. o. 22 +| 6 ps du même, 132. 49. 27/16. 26. $3|1. 38. 16 +lo. o. o Ca

624 MÉMoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

TABLE IL Des Afcenfions droites & Déclinaifons des Étoiles avec lefquelles la Comte de 1770 a été comparée, depuis le 14 Juin qu'elle fut découverte, jufqu'au 3 O&obre au matin, qu'elle fut vifible pour la dernière fois. Leurs pofitions réduites au temps des obfervations.

NOMS DES ÉTOILES qui ont fervi à fa détermination du lieu de Ja Comite,

ASCENSION droite des Étoiles.

DÉCLINAISON

*Sa]IOÏT S2p anopuurc) *Sa11014 SP o°N © “o4eg 2P 30197

D. MS

22. 33° 15B 4 # des Gemeaux, Comète comparée le 3 Août matin.

23, 36. 43 3 |des Gem.Com, comp. les 3, 4, 6, 7 & 13 Août mat.

22, 13e 19 7 1 |déterm. Com.comp. les 3,4, 5, 6, 7 & 8 Août mat.

MANQUE 6 d'_ |des Gemeaux, Comète comparée les 5, 6,7, 8, 9; 11,12, 13 & 15 Août matin,

OT Ce 9 déterminée, Comète en oppofition le ro, & même déclinaifon le 12 Août matin avec cette Étoile,

10. 53- 48 3 ‘4 des Gemeaux , Comète comparée les $, 6,9, 10,11,

12,13, 15 16,19, 20 & 27 Août matin. 21, 38. 8 2 |déterminée; la queue de la Comte fe terminoit à 39 33 À A : cette Étoile le 19 Août matin. d\ |des Gemeaux g [des n, Com. comp. les 19, 20, 27 & 29 Août mat.

5 Q È EN 5 . vw D ww

7 |des 1, Com. comp. les 27, 29 .& 30 Août matin. 20. 39. 9 2' |déterminéc; la queue de la Comite fe terminoit à cette Étoile le 29 Août matin. 20e 38. 55 8 3 |déterminée. \ 10. 49. 22 8 æ |déterm. la Com. près de cette Étoilele 31 Août mat, 20. 19. 41 8 $ |déterm. la Comète près de cette Étoile le 1.°° Sept. 19-54 03 7 6 |déterminée, 10. 28. 23 6 1 |des Gemeaux, Comète comparée les 30 & 31 Août, 1, ÿ & 6 Septembre matin. 19: 28+ 7 8 7 déterminée. 20, 26, 41 7 8 |déterminée, 19. 28. 39 7 9 |déterm. Com. comp. les 5, 6 & 9 Septembre mat. 19e 51e 33 8 10 déterminée, 18. 19. 32 $ & |del'Écreviffe, Com. comp. les 10 & 11 Sept, mat. 18. 21. 25 8 11 |déterminée. 19: 2. 46 6 d'_ |de l'Écrevifle, Comète comparée le 14 Sept. matin, 18. 51. 30 6 | de l'Écrevifle, Comète comparée les 15, 18, 319;

20 & 21 Septembre matin. 18, 59. Jd\ |de l'Écrevifle, 1002 7 12 |déterminée,

ES

ASCENSION

DEL SLI SLCATIENNN CEE :S. 625

re MERS ON DÉCLINAISON Fo . Noms DES ÉTOILES A des Ban] 8 2 qui ont fervi à Éroies. | 3 À SE à Ja détermination du lieu de la Comète. D. Ms 5 Hi AL 131. 6. 4116. 11. 21B.| 6 0" |de l'Écreviffe, Com. comp.le 30 Septembre matin. ngte 11. 11/16, 26. 53 6 0 |des,Com.comp.le 30 Sept. &les 2 & 3 O4. mat. NTI A2 [17070 Sec b |SATURNE , Com. comp. le 30 Septembre matin. 254 18. 28/15. 25. 18A.) 2 n | d'Ophiucus, Comete comparée le 22 Juin. 261. 4. 18/12. 44 44 BA 2 æ | d'Ophiucus, Comète comparée le 29 Juin. 2742 44e. 71e 4 BA 7 13 |déterm.Com.comp.les 15, 17, 20, 22 & 24 Juin. 272.121. 46] 56e 3 " |du Serpent, Comète comparée le 27 Juin. 272. 3 $+ 40 7 14 |déterminée, Com.comp. les 22 & 24 Juin, 273. 55. 48 10 15 | déterminée, Comète comparée le 22 Juin. 274 © Me 43 6 16 | déterm.Com. comp. les 17, 20, 21 & 22 Juin, 274. 10. 28 2 17 | déterminée, 174. 40 40 Z 18 |déterminée, Comète comparée le 24 Juin, 274. 48. 58 7A 19 |déterminée, 274+ 54. 13 7 zo |déterminée. ATOS Va 21 |déterminée, 27e 34e 26 6 22 |déterminée, Comète comparée le 24 Juin. 27$> 41. 42 4 m |de lAïgle, Comète comparée le 15 Juin. 281. 12. 14 4 8 |du Serpent, Comète comparée le 28 Juin, 283. 31. 7 3 À de l'Aïgle, Comète comparée le 24 Juin. 283. 42. s9 3 Q |de l’Aïigle, Comète comparée le 29 Juin. dors 8. xx 3 x |de l’Aigle, Comète comparée le 24 Juin. 3or. 19. 34 3 æ* |du Capricorne, Comète comp. les 17 & 24 Juin. 302 r. 27 3 |du Capricorne, Comète comparée le 17 Juin, 317 26. $3 $ 23 |de Céphée, la pofition de la Comète eftimée la nuit

du 1 au 2 Juillet,

Mém. 1776. KKkKk

626 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

Tagzr des Élémens de l'orbite de la Comète de 1 770:

Se qe ee PE CS 6 Cf oo Co PASSAGE

NUMÉR.| LIEU |INCLIN.|LONGITUDE| DIST. ter des Du NŒUD de du du CoMÈTE au PÉRIRÉLIE THÉOR, afcendant. |L'ORBITE| PÉRIHÉLIE. | PÉRIHÉLIE. C7 08 ; Temps moyen à Paris. a —_— À À ————— EE 5 MD AE | PT SD TT ES TMS EMARES, 16. 39. $lr. 44. 29/11. 26. 7. 16| 0,629587 | 9 Août à o. 19. 17 15. 28. 43/1. 46. 31/11. 26 6,40] 0,62955 9 Aoûtä o. 3. 46 15. 3. 42/1. 44. 35|1re 22. 51. 22| 0,64456 8 Aoûtä 9. 9. 16 14. 30. ol1. 23: o| o 7. 13. 46| oy1717 |25 Aoûtà 2. 8. 53 12, 56 of1. 46. o|11. 29. 45. oo! 0,64946 |12 Août à 20. $o. o 16: 1141 or. 45. 20|11: 26, 12. So] 0,62872 9 Aoûtà o. 32. 48 12, o. or. 55. of11. 25. 57. oo! 0,631 9 Aoûtä 3. 38 o

N.° I.......... Par M. Pingré. Imprimés dans les Mémoires de l’Académie, année 1770, page 255.

II, 111, IV. Par M. Profperin. Tirés de fa lettre du 1°" Mai 1772, & imprimés dans les Mémoires de

] l’Académie d'Upfal, tome T1, page 267.

ÉLÉMENS] Ne y... Pa M. Widder. Tirés de fa lettre du 78 Avril 1772:

VI.....,... Par M. Slop. Imprimés dans un Ouvrage qui a

| pour titre: Theoriæ Cometarum, anni 1769,

calculés.

à anni 1770. Pifis, 1771.

VII........ Par M. Lambert. Recueil pour les Affronomes, tome II, page 326.

RECUEIL des Obfervations de la Comète de 1770. À GRÉENWICH.

Dans le Recueil #7-folio, des Obfervations aftronomiques, publié à Londres en 1776, par M. Maskelyne, Aftronome royal, on trouve cinq déterminations du lieu de la Comète

.de 1770, pour les 28 Juin, 25, 26, 28 & 29 Août.

DIE Se Sn CAE) Ny CE, S- 627

M. Aubert m'envoya de la part de M. Maskelyne, les obfervations fuivantes, dans fa Lettre du 6 Juillet 1770.

TEMPS ASCENSION|DÉCLINAISON

moyen.

1770-

Juin. 28113 A0 037 29|10.46. Do. 14 Os UUO

Juill. r|10. 26. PDA POINTS NE XP Ye 12° êe . 40. 0] 78. 20.110

Les trois dernières déterminations furent prifes fur les divifions d’un petit feéteur équatorial, & ces déterminations (ajoute M. Maskelyne) ne fauroient être exactes à plus d’un demi-degré ou d'un degré : la Comète du 1.°-au 2 Juillet avoit changé de place environ de 44 degrés.

à WeirzBoOuURG. Parle P. Hubert.

Dansles Éphémérides de Vienne, du P. Hell, année 1772, page 260,0ona rapporté quelques obfervations de la Comète de 1770, avec quelques détails. Voici les obfervations.

TEMPS [ASCENSION | DECLINAISON.

vrai.

1770:

ÀTYyRNAW en Hongrie.

Dans le Recueil des obfrvations du P. Weifs , pouf KERKK i

628 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE les années 1768, 1769 & 1770, il rapporte deux pofitions de la Comète de 1770, les 26 & 28 Juin.

TEMPS |ASCENS.D£C1INAIS.LONGITUDE|LATITUDE.

D 62,17:1371À7| 00 4.045.125 [7e Las. B. + 13. 45 B.|9- 6: 46: 110/26.32.34B.

À MEL À N

Extrait d’une Lettre de M. l'abbé Bofcovich, du 14 Juillet 1770, contenant les obfervations de la Comète de 1770, faites à Milan , par le P. {a Grange: M. f'abbé Bofcovich rapporte que dans la dernière obfervation il peut y avoir une petite erreur, ayant comparé la Comète à une petite Etoile: que dans les cinq autres déterminations il n'y a pas une minute d'erreur, & dans les trois premières, une erreur feu- lement de quelques fecondes.

1770. TEMPS |ASCENSION DÉCLINAISON.

Juin. 25|11. 27|10. 29|r0o. 30|ro.

Juill 2/10.

314

À Tov-10-b S'E:

Extrait du Recueil des Obfervations aftronomiques, publié

par M. Darquier, en 1777, in-4.°, page 163.

D'Et SUIS C/TTŒUN er s' 629

TEMPS |ASCENSION|DÉCLINAISON

[e] x e , LAS vrai. droite, boréale. NM ENS NS Pr DUMAS ER ET TTER

Juin. 28/11. 52.451276. 14 o 3 48. 44 29|11. 56. 13/277. 53. 20| 14 47. oo

ADO Lo CNE

Extrait d'un ouvrage de M. Slop, ayant pour titre: Theoricæ Cometarum, anni 1769 © anni 1770, brochure in-folio de vingt-trois pages, dédiée à M. de la Lande.

TEMPS |ASCENSION|DÉ CLIN.

droite. boréale.

LONGITUDE.|-ATITUDE

boréale,

DOM INDE D PU) MIS NS ea

276, 4+ 58| 3.21. is 6.47: 57126. 40. 41 277: 49+ 50114. 38. 4519. 9. 36. 35137, 52. 7 322. 59° 39/78. 7. or. 29. 12. 46/71. 15. so 78. 16. 18162.26. 5s|2. 23: 1. 29/39. 15. o

À KAMINIECH en Pologne, par M. Kraft.

Mémoires de l’Académie de Péterfbourg, pour 1769, tome XIV, partie Il, page 270.

TEMPS |ASCENSION|DÉCLI 1770. M ÉCLINAISON

Juin. 28/11. 44. 441275. 47. 26 29|12. 37. 0279. 6. 32

\

630 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

Recxercues des Élémens de la Comère de 1770, par M." Profperin à Widder; avec les Recherches de M. Lexell, fur la révolution périodique de certe Comère qu'il fixe à cing ans à demi, d'après mes obférvarions.

Extrait d'une Lettre de M. Profperin, Aftronome d'Upfal, des Académies d'Upfal & de Stockolm; écrite le 1." Mai 1772 (d).

« Ayant reconnu que les élémens de la Comète de 1770,

» publiés par M. Pingré, ne s'accordoïent pas avec les obfer- » vations faites après fa fortie des rayons du Soleil, je me fuis » occupé à calculer des élémens dans la parabole, d’après vos » obfervations, depuis le 10 Août jufqu'au 2 Octobre : j'ai » commencé par l'obfervation du 10 Août, pour avoir toutes » celles qui étoient du côté du Périhélie, M. Pingré ayant » marqué le paflage de la Comète au Périhélie, le 9 Août: » malgré beaucoup de calculs, je ne pouvois pas réuflir à » accorder les obfervations avec les élémens dans la parabole. » Je me fuis donc borné à un plus petit nombre d’obfervations, » favoir, depuis le 30 Août jufqu'à la fin de l'apparition de la » Comète, pour la recherche de fes élémens, & je fuis parvenu à » obtenir des élémens que j'appellerai Æfémens troifièmes. Enfuite, » j'ai entrepris l'examen des Élémens de M. Pingré, que je n'ai » pas trouvé d'accord avec les obfervations , dans le commen- » cement même de l'apparition. J'ai calculé d’autres élémens fur » les obfervations du 1 5 au 25 Juin, je les nommerai Ælémens » premiers ; ils diffèrent très-peu de ceux de M. Pingré, mais » conviennent beaucoup mieux avec les obfervations, excepté » celles des 30 Juin, 1.” & 3 Juillet; obfervations qui furent » eftimées, & je ne fai pas quel degré de confiance on doit » leur donner fe): de plus, la Comète étoit ces jours-là dans une » telle pofition , à l'égard de la Terre, qu'on ne fauroit même,

(d) Voyez auffi les Mémoires de l’ Acad, d’Upfal, tome II, page 267. M. Profperin y a rapporté tout fon travail fur la Comète de 1770.

(e) Ces troïis:obfervations de Ja Comète ne furent eftimées qu’à la fimple vue, par des alignemens avec les Étoiles, Voyez le Mémoire,

DEN SIMON CAILENNICLENS. 631

par les élémens les plus parfaits, trouver fon lieu géocentrique; avec quelque précifion ; elle étoit prefque directement au- deflus de la Terre, & Ia moindre erreur, dans la longitude héliocentrique, en produiroit une beaucoup plus grande dans la géocentrique: mais les obfervations de fa Comète, après fa fortie des rayons du Soleil, ne s’accordoient plus quant à la longitude. Je me déterminai encore à rechercher de nouveaux élémens , d’après les obfervations du 2 au 19 Août, c'eft-à-dire, jufqu'à l'endroit les élémens troifièmes com- mencèrent à s'éloigner des obfervations , & ces élémens je les nomme Æ/émens deuxièmes. Pour repréfenter la marche de la Comète, par des élémens paraboliques, j'ai donc trouvé trois différens élémens qui divifent fon apparition en autant d’époques; favoir , la première, depuis le 14 Juin jufqu'à la fm du mois; la feconde, depuis le 2 Août jufqu'au 19; & la troifième, depuis le 19 Août jufqu’à la fin de l'apparition. J'ai comparé ces élémens aux oblfervations , dans chacune de ces époques : j'ai aufli calculé quelques obfervations dans les époques qui n’appartiennent pas aux élémens, & montrent la progreflion des erreurs de la Comète; je les ai marquées d’un aftérifque * dans les Tables qui fuivent.

Je vous dirai ce que je penfe de toutes ces variétés dans les élémens : comme les élémens troifièmes font fort diffé- rents de ceux de M. Pingré, je penfe qu’on doit attribuer cette différence à un dérangement de l'orbite de la Comète, caufé par l'attraction de la Terre, & cela, avec d'autant plus d’aflurance que toutes les diflérences font dans un fens qu'auroit exigé l'attraction de la Terre: le nœud étoit reculé, T'inclinaifon diminuée , le Périhélie avancé, & fa diftance augmentée; néanmoins, comme les obfervations commen- çoient à s'éloigner de la théorie , le 19 Août, la Comète alors étoit trep éloignée de la Terre pour être fi confidéra- blement dérangée. Je foupçonne que la différence entre fon orbite vrai elliptique , & Ia parabole que lon emploie, pouvoit auffi contribuer à ce dérangement , & ce foupçon s'eft beaucoup confirmé après que j'ai eu trouvé les élémens 1

632 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE ROYALE

» & 2 qui me perfuadent que ces erreurs font au moins pour » la plus grande partie, produites par la dernière caufe : en » voici les preuves. Si quelque aétion de la Terre a eu lieu, » cette action a avoir tout fon effet avant le 2 Août , la » Comète étant le plus près de la Terre; les 1.7 & 3 Juillet : (fa diftance étoit alors + de celle du Soleil, ou huit fois » plus grande que celle de la Lune); néanmoins, les feconds » élémens s'accordent fi bien avec les premiers , qu’on trouve » fouvent des élémens paraboliques , calculés fur les mêmes » obfervations, plus différens entr'eux. Les 1.” & 3 Juillet, » la Terre & la Comète étoient prefque en conjonction à l'égard » du Soleil; ainfi, l'inclinaifon & le lieu du nœud auroient été » Je plus dérangés : or, ces élémens ne font prefque pas changés. » Le Périhélie & le temps du pañlage ont un peu varié, mais » dans un autre fens que celui qu'auroit exigé l'attraction de la » Terre. Au refte, les obfervations dans la feconde époque ont » été faites dans les environs du Périhélie; & alors, ileft toujours » bien difficile de trouver le Périhélie avec précifion : les obfer- » yations dans cette époque s'accordent aufft le moins avec les » élémens, & je n'ai pu en trouver de meilleures ; je n’en fuis » pas étonné, car les obfervations font faites vers le fommet, » la courbure de l'ellipfe diffère le plus de celle de a » parabole. Quand on compare les élémens troifièmes avec les » feconds, on trouve une différence très-fenfible, qui n’eft certainement pas produite par la Terre. » Après avoir rapporté la Lettre de M. Profperin, je vais placer ici les élémens dont il parle.

"

Lieu du nœud afcendant........... A! 164 39° 5”. Inclinaifon de l'orbite.............. I. 44. 29. Longitude du péribélie............. 11. 26. 7. 16. Diflance périhélie, celle du Soleilétant r. 0,629587.%

Paffage de la Comète au périhél. 9 Août 1770 à o" 19° 17", T. moy. au Méridien de Paris.

Mouvement direct,

OBSERVATIONS

DAS IG LCNL ENG E «ss: 633

OBSERVATIONS comparées aux Élémens de M. Pingré, par M. Profperin.

LONGITU DE|DIFFÉRENCEI|LATITUDE|DIFFÉRENCE

1770. par les ÉLÉMENS.

avec les OBSERVATIONS.

par les avec Îles ÉLÉMENS. | OBSERVATIONS.

S.

S, 2. M.

Juin. 14 2e nn 6 40-2218) 0 0 2

15 2. 0.: 0 5 —| 6. 56. 31 | o. oo. 44 +

27 En Eee re PAPE 25 720 AR DO VA Fe DIRSE

20 3: 0) AGEN LOS 7 oi Te

21 Os, Ie 33 —| 9. 45.17 | 0. o. 41

22 3: 0. 0. S1,—|] 10: 38,23 | o. O0. 42 +

24 VERRE O. I. F2 —| 13. o. 31 | © oo. 36

25 4 23: 55 | © 2. 13 —| 14. 56. 43 | o. 2. 47

27 5* 38 2 | o 3. 8 —|21. 12. Oo | © 3. 13

238 6. 49: 30 | 0. 3. 32 —| 26. 32. $9 | © 3. 26

2 9. 49. 20 | o. 6. 35 —| 38. 4.29 | o 6. 57

30 204,59. © 61» 9011 | 1.1.4: 48 —A

Juillet. 1| 1. 29. 42. 49 70. 57 19 | O. 12. 19 +

3| 2. 26. 28. 3 . 48. 25.24 33 | 0 7.30. +

RAA EEE Re LAB EE à CRE TO 7 I RS RENAN DE EI RE IE DE

Premiers Élémens de M. Profperin,

Lieu du Nœud afcendant. ......,,....,. ART 2 407 Inchnaifon de d'Orbite,. ..e.o.s,s 10 0,1 0 st210 1012 1. 46 31. JEU ErIRElTE" eee se ereetere 21e HUIT 2606040. Diftance périhélie. .,.... 0,62955..... . log. 9,7990335.

Paflage au Périhélie, 9 Août 1770 à o" 46", Temps moyen au Méridien de Paris,

Mouvement direct,

Mém. 1776. AA

SW 1 D bb bb

TEMPSILONGIT..LONGIT. ; É ART INPI AS ENTUTE moyen par les par les DIFFER.| parles par les DIFFÉRENCE. À PARIS, | ÉLÉMENS. | CBSERVAT. ÉLÉMENS. | OBSERV. LED) SL D, EM. D. M. 8 | D. M. 5. | D. M. Ss.

2: Jze 0, 0. 52 | 6. 41. x7| 6. 40, 24|0o. 53 —*7

2e 9. 2. Dhs 6. 58 7|. 6. 57. 15/0. o. 52

2e 9. 2e 0. o. 7. 3839. 7- 38. silo. o 12 +

S7L 9113. 0. oo. 9- 5-26| 9. 5. 38|0. o. 12 +

9+ 3- <OMCY 9 45- 19| 9. 44 36[0. 0. 43

9 13 0. oo, 10. 38. 1f10. 39. 5lo. 1. 4+

3e 9e 3- 0. 0. 12. 59. 35/12. $9. 55[0. 0. 20 +

4 9+ 4 0. o. 14 53. 3/14 53. 5610. 0. $3 +

= 9e 5. D2 15: o. 21. 8. 24/21. 8. 47l0. 0. 23 +

10. 46. 3419. 6.46. 5719. 6.45. 580. o. $g9 —|26. 31. 1526. 29. 33lo. 1. 42 11. 59 26/9. 9.45. 1819. 9.42. 450. 2. 33 —[38. o. 14137. 57. 32/0. 2-42 12. 3. 119.21. 2. 46|9. 20. 24. 280. 38. 18 —|G1, 22. 44/60. 4. 2311. 18. 21 —** 12. 3.232. O0. 57 1. 25e 41e 484, 21. 9 —|70. 45. 1771. 9. 38|0. 24, 21 + *" 11. 3. 45/2. 26, 34. 4112. 29. 16.222. 41. 41 25. 21. 16/25. 32. 3lo. 10 47 +** 15. 31513. 6: 32.433. 6 2.29|0. 30. 14 —| 0. $a. 10| o. ÿo. 21/0. o. rt + * n4e 45. 913. 658 5213. 6.25. 15/0. 33. 37 —| o. 53. 19] o. 53. 36lo. 0. 17 + * 14 12.48|3. 7 25.13|3. 6.47. 2410. 37. 49 —| 0. 56. 9| o. 55. 4410. 0. 2$ à

634 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE ROYALE

OBSERVATIONS comparées avec les premiers Elémens,

par M. Profperin,

Seconds Elémens.

- Lieu du Nœud afcendant.............. DAS à HSE (En Incimaifon/de d'Orbite. 4 MNT TI. dde 35. Fieutdu/Perihélie. 4 NE Enr eee LAND 2 PISTE, Diftance périhélie. ...... 0,64456..... . log. 9,8092652.

Pañlage au Périhélie, 8 Août 1770 à 9h 16”, Temps moyen au Méridien de Paris,

DuE S.:S CIE N.C/E,S.,.: 635

OBSERVATIONS comparées avec les Jeconds Elérens.

TEMPSILONGIT.ILONGIT. moyen À PARIS.

HAAGR- LT AT LT", s DIFFÉER. par les par les DIFFÉRENCE.

ÉLÉMENS. | OBSERV.

par les ÉLÉMENS.

par les OBSERVAT.

D. M. S

ne

H M. S |S D. M. 5. |5 D. M. £s

IE. 23, 22 9e 2. $1. 49] 7e 34: 36+ 0. 16. 31 te: g- 2: 59. 58| 8. 12. 6+ 0. 21. $9 +7 10. 40. 48 9: 3, 16.12|10. 4. 43+ 0. 20. 58 —* 12. 3e 23 1. 25.41. 48 |3,10.50.49— 26. $0. 43 + * nr-03e 45 2. 29. 16. 22/25. 32. 24— 2. 46. 26 + * CPL NT] 3. «6» 29.29] 0. 0. 1+ 0. ©. 0

14. 45. 9 ÉTÉ S TE) RO OESS 0. o.} 0

14 12. 48 3e G.47.24| 0: 1. 0+ 0. 0. 49 14. 36. 43 3e 7e 14+ 0! 0. 49 + De DR 14. 29. 42 3e 7-39. 7| © 2-22+ 0. 1124 14 49: 19 3. 8. Ge 55| ©. 2. 52+ o. 0. 28 14. 20. 13 3e 8. 33-29| 0. 1.43+ 0 0. 22 + 14 48. 10 3e 9+ 4+30| 0. 3. 8+ 0. 1.23 + T4 14e 27 3e 9e 32e 36| 0. 1:43+ 0. 0. 47 14 23: 23 3e 10+ 3+ 2| 0. 2 55 + 0. ©. 34 14. 46. 2 3. 10. 34 48| © 0. 16+ Oo © 1 + Te 37 2 3- 11 40 2$| ©. 0 0+ Oo. | 0:10 + 15: 43° 33 Der NAS COMME 19 0. 0,25 + 14 24. 32 3- 13: 59.24] o. 8. 38— 0. 0. 6 14 33. 18 3e 14 35-52] 0. ©. 22— 0. 0,0 15. 39: 38 3.19. 3-47| 0. 12. 274+ o 1. 9 —* 14e 44 .20. 19. 39| o. 16. 49+ © 1.17 —* 14. 48. 2 21. 39. 12| 0.25. $7 + 0. 1.24 *

Troifièmes Élémens.

DIET NEA ACER SET ST NE ENT AS 30° 0”.

Inclinaifon de l'Orbite..................e.. 1123: 1.0. Lieu du Périhélie.......:..... nr data ao e 7s eNATs Diftance périhélie. ....... O;71717e + ne ste + 108: 0,8 556243

Paflage au Périhélie, 25 Août 1770 à zh 53", Temps moyen au Mcridien de Paris. LI à

636 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

OBSERVATIONS comparées aux troifièmes Élémens.

TEMPSILONGIT.ILONGIT. ) LEANDPIEENR ATULUT. ù moyen par les par les DIFFÉR. par les par les DIFFÉRENCE.

À PARIS. | ÉLÉMENS, | OBSERVAT. ÉLÉMENS. | OBSERV.

Hi SNS re DM. : SNS Di) Miss D. MS: D, M, S | DAME

14. 14. 27]3. 8.12. 913. 9.32. 26|1. le 4e 52] 1. 9, 13| o. 4 21 + * 14 23. 2313. 8.58. 3013. ro. 3. 2l1. 1 7e 4| re 10. $1| o 347 + * 12/14. 46. 25/3. 9.43. 20|3. 10. 34. 48]0, 1e 9. 5| 1. 12. 52] 0. 3. 47 + ? 14/14 37. 29/3. 11. 8. 5313. 11, 40. 250. m2 2 1, 15. 25] 0. 3. 1 + * 15/15. 43. 35/3. 11. 52. 30]3- 12. 14. $6|o. 1, 13. So] 1. 16. 43| 0. 2. $3 + * 18|14. 24 32/3. 13. 51. 48/3. 13, 59. 100, 7. 22 + | 1. 197. 3] 1. 18.35] 0. 1, 32 + ? 19/14. 33e 1813. 14. 31. 35[3- 14. 35. 5210. 4. 17 | 1. 17. 49] 1. 19. 18[ o. 1. 29 + ? 2615. 39. 3813. 19. 5.171319. 3.47l0o. 1. 30 —| 1. 20. 45] 1. 20, 43] 0. 0. 3 28|14. 44 813.20. 22. 113. 20.19. 39/0. 2. 22 —| 1. 20. 54| 1. 20. $5| o. o. 1 + 29/15. 21. 6313.21. 1. 31|3+ 21. oo. 3lo. 1. 28 —| 1. 20. 51] 1, 20. $| o. 0. 46 30/14. 48. 22/3. 21. 39. 18/3. 21. 39. 12[0. oo 6—| 1. 20. 49] 1. 20. 56| 0. o, 8 + 31/14 38 25/3. 22. 17, 17|3. 22, 17. 160. oo. +5 —| 1. 20. 41] 1. 20. 23| o. 0. 18 Sept. 4115. 5. 20/3. 24. 53. 213.24. 52. 41lo. oo. 21 —| 1. 19. 52] 1. 19. 23|_0. o. 29 slr4 48, 3713. 25. 30. 3713. 25. 31. 7|o. o. 30 +| 1. 19. 35] 1. 19. 41] 0. ©. 6 + 8l1s. 57. 413, 27. 26. 2113. 27. 26, 320. oo. 11 +] 1. 18. 33] 1. 18. 23] o. ©. 10 9115. 6. 3013.28. 2. 3113.28, 3. 19/0. oo. 48 +| 1. 18. 10] 1. 18. 22] ©, o. 12 + 10116. 26. 23/3. 28. 42. o|3.28, 40. 26/0. 1. 34 —| 1. 17. 46] 1. 19. 4! 0, 1, 18 + 14/14 16, 26/4. 1. 4 45/4 1, 4, 36|0. oo 9—| 1.16. 6| 1. 16. 18| o. 0. 12 + 17/15. 53. 34 2.53. 814. 2.52. 40l0. 0. 28—| 15 14. 44] 1. 14. 52] ©. o. 8 + 1815. 30, 16/4. 3.27. o4 3.26. $7lo. oo 3 —|] 1. 14. 17] 1. 14 58| o. 0. 41 + 19/15. 19. 44 4. o.49|4 4 o. 32/0. o. 17 —| 1. 13. 48| 1. 13. 2| 0. 0. 46 20/15. 33. 45/4. 4. 34. 47|4 4 34, 1510. 0. 30 —| 1. 13. 20] 1. 12, 35| o. o. 4$ÿ 29/15, 23. 514 9.15. 18|4 9.14 s4lo. o. 24—| 1. 9. 10| 1, 10, 16] 0. 1. 6 + Oëtob. 115. 23. 22/4 10. 12. $|4 ro. 12. 6lo o 1 +| 1 8. 16] 1. 9. 51] o. 1. 35 + 2115: 43. 3714. 10. 40. 10|4. 10. 40. S1]0. © 41 | 1 7 49] 1. 10, 4| 0. 2. 15 +

Les obfervations des trois Tables précédentes l’on voit deux aftérifques **, font celles qui furent faites feulement par eftime ; celles il n’y en a qu’un , font d’une autre époque que les Élémens auxquels les Tables appartiennent, comme M. Profperin en à averti dans fa Leure,

DE US ENS ICE ONCE S! 637

EXTRAIT d'une Lerrre de M. Widder, Profeffeur en Phiofophie dans l'Univ rfité de Groningue, écrite le 18 Avril 1772,

« La Comète de 1770, m'a donné beaucoup de peine; après avoir cherché les fongitudes & les latitudes correfpon- dantes à vos obfervations, j'ai cherché foigneufement fix ou fept orbites, par diverfes obfervations, en employant auffi le temps de l'oppofition: j'ai trouvé une difiérence remar- quable, tant dans la pofition du nœud & finclinaifon du plan de orbite, que dans les lieux géocentriques trouvés & déterminés par fobfervation. En trouvant une orbite qui s'accorde un peu avec quelques longitudes & latitudes avant le temps du paflage par le périhélie, celles qui fuivoient, après cet inftant , différoient trop pour que Jofe vous les communiquer ; il pourroit bien arriver que la route de cette Comète fe foit changée depuis le 29 Juin, à caufe de fa proximité à la Terre. Je vouSl envoie les élémens que j'ai trouvés par les obfervations des 25 & 29 Juin, 14 & 19 Septembre, »

Élémens de l'orbite de la Comète de 1 770+

Lieu du nœud afcendant. .:.......,.,.,.4.. 4f 124 56! Inchraifonide Forbite "RIRE 1.740, Lieu du) Périhélie !. 5,404 SIN SN rage 451 Diflance périhélie....... 0,64946L0og........ 9,8125506.

Paffage au Périhélie, ke 12 Août 1770 à 20h 50’, temps moyen a Méridien de Paris.

Sens du mouvement direct.

Je rapporterai auffi l'extrait des Recherches que M. Lexelf, de l’Académie impériale de Ruffie, m'a envoyé dans fa Lettre du = Novembre 1778, fur le retour de la Comète de 1770. M. Lexell trouve, par fes calculs, la révolution périodique de cette Comète, de cinq ans & demi feulement, d’après les obfervations que je lui avois communiquées, &

qui {e trouvent rapportées dans ma première Table; c'eft la

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638 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

première obfervation de chaque jour, excepté celle du 22 Juin, à12F8'6"; & celle du 29, à 11" 56/27" de temps vrai. Ce qui doit paroitre bien extraordinaire, c'eft que cette Comète n’a été obfervée qu'une fois : c'eft une objeétion bien forte à oppofer aux recherches de M. Lexell. Quoi qu'il en {oit, fon Mémoire eft appuyé d’un raifonnement qui paroît fondé, & en aflurer le retour en 178 1 : Le Mémoire qu'il m'a envoyé eft en latin, en voici la traduction, que M. Lexell _a defiré qu’on rendit publique (e).

RECHERCHES fur la Période de la Comète, obfervée en 1770, d'après les obfervations de M. Miffer, par M. Lexell

« Les Aflronomes ne s'étant pas beaucoup occupés , jufqu’à » préfent, à découvrir les temps périodiques des Comètes, » parce que ces Aftres ne parcourent qu’une fi petite partie de » leurs orbites, pendant | efpace de temps qu'ils font » vifibles aux habitans de Ta Terre, qu'a peine on en peut » conclure quelque chofe certain à l'égard de lexcentricité » de ces orbites, il a paru étonnant que j'aie cru pouvoir » déduire le temps périodique de la Comète de 1770 ; fur » {es obfervations qui en ont été faites à Paris, par M. Mefler; » en effet, il a paroître extraordinaire & peu vraifemblable » que je l’aie réduit à un efpace de temps fi court, qu'à peine » il furpafle cinq ans & demi: de manière, que cette Comète » doit parcourir toute fon orbite autour du Soleil, en moins » de temps que Jupiter & Saturne. » Je n'ai pas deffein de rapporter ici le détail de tous les » calculs par lefquels j'ai été amené à ce réfultat, cela feroit » trop long & inutile; il me fufhra pour établir l’'hypothèfe » de ce temps périodique, de propofer un raifonnement fr

(e) M. de la Lande a déjà rendu compte en partie, des recherches de M. Lexell, fur le retour de cette Comète, dans le Journal des Savans , de Janvier 1778,

D ETS 181 HE No Es 639

convaincant, à mon avis, qu'il me femble avoir la force d'une démonftration géométrique : la force de ce raifonne- ment confifte en ce que, fi on fuppofe des élémens qui répondent à une période de cinq ans & demi, ils fe trouve- ront très-conformes aux obfervations que fon a faites de cette Comète; & que fr au contraire, on fuppofoit un temps périodique plus long, il en naïtroit, dans les obfervations , des erreurs très-grandes & peu ere

Les élémens que j'ai fuppofés pour le mouvement de cette Comète, font les fuivans.

La longitude du &.....,.... COCA ee à 0 RAA TZ EAO M GE * L'inclinaifon de l'orbite à l'Écliptique TRE Fe033: 0402 L'élongation du % du Périhélie.......... AA Ie

Et par conféquent la longitude du Périhélie... 11. 26. 16. 26

Le temps du paflage au Périhélie en 1770, le 13 Août à 13" ou environ, I 3,5450.

La diflance périhélie de Ia Comète........., 0,6743815,

dont le logarithme ..... SEE E esse sl 1002000 7e Le demi-axe de l'orbite de la Comète........ 3,1478606, dont le logarithme. ...... Us ni de 0,4980155. Par conféquent le Idgarithme du en -paramètre.. 0,0807300, Et le logarithme de l’excentricité. . ..... 9,8952927;

D'où fuit un temps périodique de 5, he années.

En employant ces élémens, on aura les comparaifons fuivantes des lieux de cette Comète, déduits par la théorie, avec ceux que l'on a obfervés. »

Dans la Table fuivante, M. Lexell regarde comme douteufes les obfcr- vations il y a des aftérifques. Les trois déterminations de cette Table, des 30 Juin, 1." & 3 Juillet, doivent être rejetées de la life des obfer- vations , le lieu de la Comète n'ayant été qu’eftimé à l'œil, & conclu par des alignemens d'Étoiles que la Comète formoit avec elle.

«

A

(4

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LC 4

LS3

0

ACADÉMIE RoYALE

640 MÉMOIRES DE L

LATITILATIT.

TEMPSILONGIT.ILONGIT.

par les par les oyen at les ar les 2 DIF û Gi: P us ossenv. | éemrns. |PIFFÉRENCE. À PARIS, | OBSERVAT. | ÉLÉMENS. ; ; Boréale, Boréale.

CE 19. 2.48. 1| + 0. 17 ZE

9. gs 2.54.54| + 0 $ 57° 15] 6. 57. s1| +

ge 2+59. 5819. 3. 0.52] + 0. 54 | 7- 38 51] 7. 38. 37]

819. 3.16. 1219. 3.17. 2] + 0. So | 9. ss. 38| 9. EMEA] ee

519 3+ 23. 17 19e 3. 24 261 + 1 9 LE

9e 3-33- 43/9 3.34 9] # 0. 26 |10. 39. $lio. 39. 54! +

9+ 3e 59e 5B|9e 59. S1| 0 7 |12. 9. S$|12 59. 52]

9. 421.42/9. 421,21] 0. 25 |14. 53. 56|14 54 37| +

De Se 34e 5419. 5. 36. 6| + 1. 12 |21. 8. 4721. 8. 38|

ge 6.45 589. 6.43. 58] 1. oo |26. 29. 33|26. 30. 39| +

9e 9e 42645 |9. 9.42, 30| 0 15 - 57: 32138 oo. 37| +

auftrale. auftrale. 15.03 Ba m2 6. al 0 10 0 So To Os IE ES 8 14 45. 913. 6.25. 1513. 6. 24 32] 0. 43 53- 36] ©. 52. 46| oo. so 14 12e 4013. Ce 47. 2413. 6. 47. 46] + 0 18 | 0. 55. 44] 0. 56. 4l + o 30 14u 38, 43/3 7. 13-5113. 7.13. 3] 0. 48 | o. 59. 17| 0. 58. s0| oo. 27 du 29. 4213 7: 39. 25|3. 7: 36. 45] = 0. 40 | ue vb) à 1, 16: 2 14n 49019) 18: 0614018. BUS Lolo ANT 301351 La AIRE not s 14, 20. 152 1635" 2915 0023 lle © chape COR CS PC RE AIRE t 14 48. 10/3. 9. 4. 3013. 9. 2.40] 1." 50 | 1, 9. 33] 1. 7 29| 2.* 4 14, 14 27|3+ 932. 36]3. 9. 31. 44] 0. 5$2 le 9e 13] 1. 9 9| o. 4 . 3- 10. 3. 213.10. 2,37] 0. 25 1. 10, S1] 1. 10. 00 11 3e 10. 34 48]3. 10. 34. 43| 0. 5 1. 12. $2| 1. 12. 4| o. 48 3- 11. 40. 25/3. 11.40 4| 0. 21 ASS UNE au In Ee o 3e 12. 14 56|3. 12. 15. 37] + 0. 41 1. 164 43] 1. 15. 26] 1. 17 3- 13: 59. 2413. 13. 59. 37] + 0. 13 | 1. 10. 35] 1. 17. 39] oo. 56 3e 14 36. 33e 14. 36. 16| = oc) 13 | 1. 19. 18! n. 18, 37] ©. 4 3e 19 3e 4413-19. 3.59] + 0 15 1, 20, 45] 1. 20. $| oo. 40 3. 2/3. 20, 20.27] + 0. 45 | 1: 20. $S| 1. 20. $| oo. jo 3- 3. 21 0. 31] + 0 25 2050-20. 61-00. 7 3- 3. 214 38.44] 0 28 | 1. 20. 56] x. 19. 58| oo. 58 3. 3e 22, 17. 49 + 0 33 1. 20. 23} 1. 19. 50| oo, 33 3e 24 53- 46 + 1! 5 1. 19. 23 Is 19 2] 0 21 a 225 20 4 37 | 1.19. 45] 14 18, 47| o 58 3+ 27 27: 41 + 1 9 1. 14. 23 T. 17 s! SX o, 32 3 3e 28. 3 jal + 0 33 lu 3Be ae 1.17. 33| oo. 49 3- 3 28. 43 15] + 2.*49 | 1e 19° 4| 1. 17, 12] 1 Ÿ 52 4: 4e 1. 35] + o 59 1: 16, 18] 1, 15: 46] = lo, 32 4. 4 2,53. 13] + ©. 33 Is Tde 52] 1. 14 35| ©. 17 +. + 3-2 6| 4 0, 9 1. 14 58 x. 14 12] © 46 4. 4e 4e 0. 37] + 0. s 1. 13+ 2] 1. 13. 48| + oo. 46 n LEA AIME Ro TO Enr Mn 2 es re EU NES ° +- de 9e. 53] 0. 59 1. 10, 16! 1. 9. 42] oO: 34 4: 64. 10. 13. 31] + 1. 25 RC SU EN EC 57 4 4|4e 10. 14 SS] + 1. 1 1, 10. 4%| 1. 8. 11 + 4. 259 ir Cie 9 1. 10. 4! 1. 8. 29 1. 35 4 4 3e Sl +1. 13 1. 10, 10]! 1. 8 29 =" 0/4 PCR EDEN TRES Lorrain —}

9+ 9.21. 1.45|+0d37 17"|60. 4. 23|61. 22. 26| + 1418’ 3” 1. 1e 29e 59e 15[+ 4e 17:27 71. 7. 38170. 48. 44l 0. 18. 54 2. 2. 27. 40. 30|— 1. 35.44 25. 32. 325. 18. sol o. 13. 13

Cet

DES. :C.S'E MuCeE .$. 64r

Cet accord de la théorie avec les obfervations eft tel, comme on le voit, qu'à peine peut-on le defirer plus parfait : car pour ce qui regarde les longitudes, Îa différence ne pale jamais deux minutes; excepté celle qui fe trouve entre le calcul & lobfervation du 10 Septembre : auflr cette obfer- vation doit-elle être regardée comme un peu douteulfe , comme on le voit en la comparant avec les autres. Et pour ce qui regarde les latitudes, quoique les différences foient pour la plupart négatives, elles ne font cependant pas fi grandes qu’elles paflent les bornes de Îa vraifemblance : car celle de Tobfervation du 29 Juin qui eft de trois minutes, peut aifément s'expliquer au moyen de la parallaxe de la Comète qui étoit alors très-grande. Au refte, on conçoit aifément que les élémens fuppolés pour fatisfaire aux obfervations, ne font déterminés que de manière à être fufceptibles de quelque augmentation diminution.

Ainfi, fr lon fuppofe une période de cinq ou: fix ans, le logarithme du demi-paramètre de l'orbite 0,0808000; le logarithme de a diftance périhélie 9,8288794; le temps du périhélie 13,5400 d’Août; la longitude du 8 4f1249/; linclinaïfon de l'orbite 14 33° 40"; l'élongation du gg 44147! 59" : les lieux de Ia Comète feront d’après le calcul,

LATITUDE 1770: ILONGITUDE.

Boréale.

S. D. M. S, D. M. s.

Juin 15|9. 0 2-52. r72|N6.158.077 29/9. 9. 42. 59/38. oo. 54 Août. 213 6. 2. 7

29|3, 21°. 0.033 Octob. 1/4. 10. 13. 20

lefquels s'accordent aufli-bien , ou même mieux avec ies lieux oblervés, que ceux que j'ai donnés plus haut. Mém, 1776. Mmmm

642 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Examinons maintenant fi un temps périodique un peu plus long, pourroit fervir à trouver des Elémens qui s'accordent avec les oblervations. Suppofons donc, premièrement, que toutes les obfervations faites, appartiennent à la même orbite de la Comète, ou ce qui eft la même cholfe, que la Comète en s’approchant de la T'erre n'a pas été détournée de fon cours ar l'action de la Ferre ; enfuite nous verrons ce qu'il faudra dire dans la fuppofition que ladtion de la Terre auroit eu quelqu'influence fur fon mouvement; ayant donc fuppofé une période de fix ans, & une certaine valeur pour le demi-para- mètre de l'orbite, j'ai recherché les autres élémens pour voir s'ils fatisfaifoient aux obfervations du 15 & du 29 Juin; car il eft clair que fi l'on fuppofe deux EÉlémens connus, comme le temps périodique & le paramètre de l'orbite, on peut trouver tout ce qui regarde le mouvement d’une Comète par le moyen de deux obfervations. Suppofant donc un temps périodique de fix ans, & le logarithme du demi-paramètre 0,0817000 ; les autres Élémens feront : le logarithme de la diftance périhélie 9,8273218 ; le temps du péri- hélie 13,28 50 d’Août; la longitude du & afp243601% l'inclinaifon de l'orbite 14 34 30"; lélongation du péri- hélie du 99 41409’ 56”, & par conféquent les lieux de la Comète felon le calcul, feront

2 LATITUDE 1770. LONGITUDE:

A Borcale. D. D M. £. Juin. 1519. 2. 5 658-776 2010 NO O 3 Bet O2 AOUt., M2 3 TB N ON RSC VTIS A 210) TN A2 ONE CS EC Octob. 14.10.11: 54| . , 7.10

Suppofant encore un temps périodique de’fix ans, & le logarithme du demi-paramètre 0,08 18 500; le temps du

DES S CÉE Nic æ ss 647 périhélie fera 13,2900 d’Août ; la longitude du R 4f 12428; l'inclinaifon de l'orbite 1434 2"; l'élongation du périhélie du 85 4344728", & alors l'on aura pour la longitude de la Comète.

SR RE PT RE LOT NEA SEEN CUT ALLEZ

L, A‘T'IT UD'E 17704 ILONGITUDE.

Boréale, SL DRE MR D RME CAE te Juin. 15/9. 2. 51. 25| 6. 58 6 2919. 9. 42. 42| 38. oo. 24 Août. 213. 6. 2. 47| o. 49 3A 2913. 21. 4 56| 1. 19. 36 Otob. 1]4. 10. ro. 59] 1. 9. r

Dans cette dernière fuppofition, on fatisfait mieux que par la première aux obfervations du 2 & du 29 Août à l'égard de 1a longitude de la Comète; mais auffi l’obfervation du 1.” Oétobre en devient plus fautive à l'égard de cette longitude : & à l'égard de la latitude, les erreurs deviennent auffi un peu plus grandes; d’où l'on peut conclure que quel- que fuppoñition que l'on fañle pour le demi - paramètre de l'orbite dans l'hypothèfe d’une période de fix ans, & qu'il faille fatisfaire aux obfervations des 15 & 29 Juin, il fe trouvera des obfervations dans lefquelles it y aura des erreurs de 2 minutes, tantôt négatives & tantôt poñitives.

Que fi l'on fuppofe un temps périodique de fept ans, & le logarithme du demi-paramètre 0,08 37000; le temps du périhélie fera 12,7950 d'Août; {a longitude du 8 4{ 12449"; linclinaifon de l'orbite 14 35:30/; l'élongation du périhélie du 95 4 3126! 10", & l’onaura

Mmm m i)

644 MÉMOIRES DE L’ACADÉMIE ROYALE

LATITUDE 1770. LONGITUDE,

Boréal.

s. D. M, S.

ane rm |

Juin. 1519: 12-152. 29|9.: 9. 42. 50| 38

Août. 213. 6. 6. 19 29|3. 21. 16. 18

Octob. 1]4. 10. 9. 22

Suppofant enfuite une période de fept ans, & le logarithme du demi-paramètre 0,0840000 ; le temps du périhélie fera 12,8050 d’Août; lalongitude du 8 413458; linclinaifon de orbite 1433" 50"; & l’élongation du périhélie au es fera 424 14/41", & Von aura

LATITUDE 1770. LONGITUDE.

Boréale.

Si D. M, S D, M. s

519. 72.051.541) °6. 58.30 9l9:Mo 42.036828. 1Fo 30

Août: 213. 6. 5. 59| o. 45. 25A. 913-V21-Ur32 054) rs DJS

Oob. NO 1e 2 Er Ron

En faifant cette dernière fuppofition , les erreurs, quant à la longitude, deviennent un peu moindres dans les obferva- tions du 2 & du 29 Août; mais aufli elles en deviennent d'autant plus confidérables quant à la latitude, & alors lob- fervation du 1.” Oétobre en devient plus fautive. Il eft donc certain qu'on ne peut en aucune manière fatisfaire à toutes les obfervations de la Comète de 1770, en lui fuppofant une période de fept ans; & même que l'hypothèfe de cette période introduit dans quelques-unes des obfervations, des erreurs fi confidérables qu’elles n’ont point de vraifemblance,

DRE SNASICAME NC ES. 645

I faut maintenant rechercher, fr on pourroit fatisfaire aux obfervations faites depuis le 2 Août jufqu'au 2 Octobre, par une période un peu plus grande; il eft évident que dans ce cas on ne peut fixer ce temps périodique qui doit s’ac- corder avec les obfervations de la feconde apparition , que d'une manière un peu plus étendue, au moyen de laquelle il puiffe fouffrir quelqu’augmentation ou diminution. Que s'il le falloit fixer de manière à fatisfaire à toutes les obferva- tions, parce que l'arc décrit autour du Soleil par la Comète depuis le 2 Août jufqu'au 2 Odtobre, eft bien plus petit que celui qu'elle a décrit depuis le 15 Juin jufqu'au 2 O&tobre ; {1 donc on fuppofe une période de fix ans, on trouvera aifément des Elémens qui s'accordent, du moins

fans différences confidérables , avec les obfervations faites

depuis le 2 Août jufqu'au 2 Oétobre. Examinons donc ce qui doit arriver dans la fuppofition d’une période de fept ans; ayant reconnu que je fatisferois toujours facilement aux obfer- vations, pour ce qui regarde les latitudes, fi une fois j'avois trouvé des longitudes telles que les obfervations les deman- dent, je me fuis attaché à fatisfaire à trois longitudes obfer- vées, & enfuite j'ai recherché quelle erreur pouvoit fuivre de-là pour une quatrième obfervation. Les quatre obferva- tions dont je me fuis conftamment fervi, font celles des 2, 2 & 19 Août, & du 1. O&tobre : j'ai d’abord cherché les Élémens qui devoient convenir aux obfervations des 2 & 29 Août & du 1.” Odlobre qui fe font trouvés tels; logarithme du demi-paramètre 0,092 5000; le temps du périhélie 15,6280 d’Août; lélongation du périhélie du 85 461 14° 6"; & la longitude du & fuppofée 4f 1240’; & les lieux de la Comète fe font trouvés comme il fuit,

646 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

l’on voit une erreur de 7 minutes dans lobfervation du 12 Août; enfuite j'ai trouvé par d’autres calculs, que fr dans l'hypothèfe d'une période de fept ans, on fatisfait aux obfervations du 2 Août & du 1.” Oétobre, quelqu’erreur que Yon fuppofe dans celle du 29 Août, celle de l'obfervation du 12 Août ne peut jamais être moindre que de 7 minutes; d’où l’on peut conclure, que plus longue fera la période que l’on fuppolera, moins les obfervations des 2 & 12 Août & du 1. Octobre s’accorderont entr’elles. Jai continué de chercher à fatisfaire aux obfervations des 12 & 2 9 Août, & du r.* Octobre. En quoi j'ai réuffi, au moyen des Élé- mens fuivans; logarithme du demi-paramètre 0,09 1 $000; le temps du périhélie 15,1340 d'Aoùût; élongation du périhélie du 98 451 59’ 24"; en employant toujours la même longitude du & que ci-deflus, & j'ai trouvé pour la longitude de la Comète.

LONGITUDE.

1770.

S D. M. S

Août... 2|3 5+ 49. I 12/3. 10. 34 41 29|3. 21. Oo. 20 Octobre. 1|4 10. 12. 6

l'obfervation du 2 Août devient fautive de 13 minutes; ce qui eft la moindre erreur que lon puifle remarquer dans cette obfervation, dans l’hypothèfe qu'il faille fatisfaire aux obfervations du 12 Août & du 1.” Oétobre par une période de fept ans; enfin fi dans cette hypothèfe de fept ans, on fatisfait aux obfervations du 12 & du 29 Août, comme il arrivera fr on fuppofe le logarithme du demi - paramètre 0,08 37000; le temps du périhélie 12,1 500 d’Aoùût; l’élongation du périhélie du 85 431 16’ 33"; & la longi- tude du 8 comme ci-deflus, alors il {e trouvera dans l’obler- vation du 1.” O&tobre une erreur de 3$ minutes.

a à

Dies Si cr é Nic'e’s 647

Le but de toutes ces recherches eft de perfuader qu’on ne peut parfaitemement fatisfaire aux obfervations faites depuis le 2 Août jufqu'au 2 Oétobre, dans la fuppoñition d'une période de fept ans, mais qu’il y en aura toujours dans lefquelles il y aura des erreurs au moins de fept minutes, ce qui ne doit point paroitre vraifemblable.

Quoiqu'on puifle légitimement conclure de-là, que les erreurs des obfervations feront augmentées à mefure qu’on augmentera le temps périodique fuppofé ; cependant, j'ai voulu m'en aflurer, moi-même, par le calcul. Suppofant donc une période de huit ans, le logarihtme du demi-paramètre —0,1000000; le temps du périhélie = 17,2300 d’'Août; élongation du périhélie du 5 47132'4"; la longitude du comme ci-deflus : j’ai trouvé les {ongitudes fuivantes pour cette Comète. 4“

il fe trouve une erreur de 13 minutes dans l’obferva- tion du 12 Août; or, on conçoit ailément, fans que je le dife, que dans la fuppofition d'une période de fept ans, quels que foient les élémens que l'on emploira parmi ceux qui doivent fatisfaire aux obfervations de la feconde appa- rition , il s’enfuivra des erreurs très-grandes pour les obfer- vations de la première.

Je n'ai pas cru néceflaire de chercher fi la longueur du temps que j'ai afligné pour la période de cette Comète, feroit fufceptible de quelque diminution fenfible, parce que

648 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

perfonne , fans doute, ne le croira vraifemblable; mais de ce que j'ai dit jufqu'ici, il eft facile de conclure, que pour fatisfaire à toutes les obfervations, on ne peut fuppofer une période plus courte que celle que j'ai fuppofée, que d’une demi-année; & que pour fatisfaire feulement aux obferva- tions de la feconde apparition, cette période doit être ren- fermée entre les limites de cinq & de fix ans, fans craindre de s'éloigner d'une manière fenfible de ces obfervations ; je vois cependant que ces limites ne peuvent être reculées ni en-deçà de quatre ans & demi , ni avancées au-delà de: fix ans & demi, & même il me paroït très-vraifemblable que les limites de ce temps périodique doivent être refferrées entre cinq & fix ans.

Plus le railonnement que je fais pour établir cette période de la Comète de 1770, a de certitude, plus il doit paroître étonnant qu'on ne l'ait encore obfervée qu'une feule fois; car fi cette Comète retourne à fon périhélie au bout de chaque cinq ans & fept mois, il femble qu'elle a nous être vifible plus fouvent, & qu'on f'auroit remarquée fur- tout dans ce fiècle l’on s'applique avec plus d'afliduité à étudier le Ciel. On pourroit hafarder plufieurs conjetures pour rendre raïfon d’un évènement fi fingulier, mais je me contenterai d'en propofer une qui paroît très- probable. Comme la diftance aphélie de la Comète au Soleil eft prefqu'égale à la diftance de Jupiter à cet aflre, il nait deHà un foupçon qu'il a pu fe faire que le mouvement de cette Comète fut autrefois dérangé par l'aétion de Jupiter, de manière qu'elle ait décrit une orbite toute différente de celle qu'elle parcourt aétuellement: on trouve par le calcul, que cette Comète a été en conjonction avec Jupiter, le 27 Mai 1767, & que la diftance de une à l’autre n'étoit que + de la diflance de la Comète au Soleil, d’où ayant égard aux mafles de Jupiter & du Soleil, on conclut que l'aétion de Jupiter fur la Comète étoit trois fois plus grande que celle du Soleil, & que par conféquent elle a été aflez forte pour changer le mouvement de cette Comète d’une manière

d'autant

DIE SOC N ICE s 649 d'autant plus fenfible, que n'ayant dans fon aphélie qu'un mouvement fort lent, elle a été plus long-temps expolée à l'action de Jupiter. On trouve de plus, par le moyen des élémens que j'ai employés, que la conjonction prochaine de cette Comète avec Jupiter, doit arriver le 2 3 Août de année prochaine , cette Comète n'étant alors éloignée de Jupiter que de 797 de fa diftance au Soleil, & que par conféquent l’action de Jupiter fur cette Comète fera deux cents vingt-quatre fois plus grande que celle du Soleil, d’où il ne pourra point ne pas arriver un changement total dans fon mouvement ; au refte, ces conféquences ne peuvent être regardées comme exactement vraies , qu'autant qu'on aura fixé d’une manière bien déterminée les élémens que l’on emploîra pour calculer le mouvement de cette Comète , parce que le moindre changement dans ces élémens, & fur-tout dans le temps périodique, change fenfiblement Ia diftance aphélie de cette Comète, & j'ai facilement trouvé par le calcul, que fi Ton diminuoit un peu le temps périodique , il en arriveroit que f'aëtion de Jupiter feroit augmentée dans la première conjonétion & diminuée dans la feconde : mon but principal dans ce raifonnement eft de perfuader qu’il a pu fe faire que cette Comète ait parcouru une orbite telle qu'on peut Ja déduire des obfervations faites en 1770, quoiqu’auparavant, à caufe de l’action de Jupiter fur elle, elle n'ait parcouru fon orbite que dans un temps aflez confidérable.

Je n'oferois affirmer ni nier que le mouvement de cette Comète ait été affecté de V'aétion de la Terre, lorfqw’elle s’en eft approchée , feulement il me paroït vraifemblable que cette action na pas y produire des changemens bien fenfibles; & il paroît afez, par ce que j'ai dit plus haut, que par rapport au temps périodique, elle n’a pas y produire une grande variation par fon attraction.

Enfin, quoiqu'il puiffe étre très-douteux fi cette Comète fera vifible pour nous, à fon premier retour au Périhélie , parce que fon mouvement foufirira peut-être un changement total, à caufe de faétion de Jupiter ; cependant, je crois

Mém. 1776. Nnnn

LONGIT, LATIT.|[LoNGIT. L'ATIT.| LONGIT.|LATIT.|LONGIT.|LATIT. FE 2 SD AID Em IS RDA DM Mai. 1} 0: * 13] o. 14A.|11. © 52] 0. 49B.|10. s| 2 7B. 15] o. s| c.20B.|10, 26| 2.. 6 9. 1032 Juin. 1| r. 31 o.18A.|1nr., 27] 1.33 CE 3| 4 4r 15| 1. ol 0:30B.1N9-0R4 7.7 Pet i2|lee 18 Juillet. 1} 1. 261 o. 25 A.|en conjonét. avec ()| 7. s| 2-56 15 | en conjonét. avec ()| 6. 29} 2.29B.| 6.* 29| 1. 59 Août, 1| 3. $] 0. 49AÀ.| 6. 24) 1. 37 7 Ai) 11336 15] 3e 12] 1.16 6... 23| o. $1 7e AT ET Sept 1] 3e 23] 1.19 6. 1] o 58A.| 7. 10| o. so 15] 4 1 ATSAnS se 8|.2. 10 7e _16| 0. 27 O&ob. 1| 4 ro 1. 9 4 022|V227 7. 24] o. 31A. 15| 4: 21] 2.13 7e 27| 1. 34 Nov. 1| 4 22] 1.58 7 A Use 08 CHR | UE 15] 4 20! 1.52 6 25] 6 1 6 $4 Déc» 1] 4. 10! 197 40 xs) 7.44, tli10t, 4 42 15] 4 o| 1.20 3-22] 431 9. 3119. 7 Janvier. 1 | 3. s| 2. 36 | 2 ro 28) T-1:6 15] 3. o| 1.42 1200 |M2-r9MN ar 2023). 52 Février. 1| Ce PS Tnt 24 (RECENT o 23| 1. 26 15] 3: * 4] 0.40 o.* 10] 1. 2 |11.* 8] o. 28 Mars. 11 0. * 3| 0.44 |rr.* 6} o.12, |10. * 12| 0.28B. 15] 0 * 24! o. 49 1240, 29-2160) all Moto Avril, ulir. * 25] o. 12 |10. * 28| o. 33B.l10.* 1] 3.21 15] 0. * 16] 6.29 |1r. * 18| "0, 12% 10. F1] Ur. 13

6$so MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE ,

procurer une commodité aux Aftronomes en ajoutant ici une Table qui défigne dans quelle partie du ciel il faudra chercher cette Comète, ayant toutefois égard aux différentes valeurs

du temps périodique , renfermées entre les limites de cinq & de fix ans.

Il eft à propos de remarquer qu'il fe fait dans cette Table des fauts confidérables, parce que l’on a paflé d'une colonne veïticale à la précédente; par exemple, fi l’on fuppoloit que le Périhélie tombe au 13 de Juin, alors la longitude de la Comète pour le 3% Juin, fera 111274, & la latitude

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135 r* CARTE DE LA RO UTE APPARENTÉ DE LA 0B SERVÉE DANS LA SE CONDI Revue à sa sortie des rayons du S'oled le 5.Août nt du College de Loni-le Grand Juqu'au 5. 84 Présentez au ROI le 50.7 Par 2 LMESSIER

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com TZ Di 1770 : SON oRBTI TH, an, obrervee de la Guertde? a carre d'étre vunble?

Grandeur des Etoiles .

+ % + +4 L:1 ct 1 #

120 28 23 = - 105 Afcénfon droite TS JE l- + }

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Game épar File Gouas d'apres le din de 2 MnsS1ER .

L[Us à É 5) em. de Licad_R, des Se. An-1r78. Page 650. PL. A XT

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DE LA ROUTE APPARENTE DE LA COMETE DE 1770 Û OBSERVEE DANS LA PREMIERE BRANCHE DE SON ORBITE

Decouverte de l'Observatoire de la Marine Le 14. Juin 1770. vert les n. heures du soir dans la Vo Lactee entre La tte et l'ax du J'agütare

Presentee au Ror Le 30770. | Grand! des Ftedes .

un he

Ve

Tr CANRILE

Par M. Mrssrer.

Grave par FL Couas d'après le dr de M Mer

DES SciIENCES. Ga &4 33" qui font marqués dans les troifième & quatrième colonnes verticales, & pour le 1 5 Juin on aura la longitude 1fod, & la latitude 30/B, qui font marquées dans les première & feconde colonnes. Le fondement fur lequel cette Table a été conftruite, confifte en ce que j'ai fuppolé que lorfque cette Comète reviendra vifible pour nous , elle ne fera guère plus éloignée de la Terre qu’elle ne l'étoit au mois d'Otobre 1770, lorfqu'elle a ceffé de paroître à nos yeux : de-là vient que j'ai affecté d’un aftérifque quelques lieux de cette Table, pour marquer qu'il eft douteux fi l’on pourra apercevoir cette Comète lorfqu’elle fera dans ces lieux, à

Nnnn ïj

652 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

| ESSAI DE DÉTERMINATION

DE LA DIFFÉRENCE DES MÉRIDIENS

Entre l'Obférvatoire royal de Paris, à Gréenwich, Rouen à Marfeille.

PARMI IEC RAT A TR

16 Novemb. Es Obfervations que je donne, & d’où j'ai déduit la 1776 différence des Méridiens des lieux indiqués par le titre de ce Mémoire, font celles de l'Éclipfe totale de Lune du 30 Juillet 1776.

* Vos. di-defis Ces obfervations, comparées avec la mienne*, ont toutes été Pet 4301 faites par un très-beau temps, à Gréenwich, par M. Maskelyne; à Rouen, par M. Dulague; & à Marfeille, par M. Garnier. L'habileté des Aftronomes qui ont fait ces obfervations, aflure l'exactitude de mes déterminations ; d’ailleurs, mes réfultats ont tous été fixés d’après un milieu pris entre le réfultat moyen des Immerfions & le rélultat moyen des Émerfions, ce qui remédie à l’inconvénient de l'inégalité des différentes vues, ainfi qu'à celui des différentes forces de lunettes : & quoique j'aye confidéré l’'obfervation du com- mencement , celle de limmerfion, celle de l’émerfion, & celle de la fin de lÉcliple, comme appartenantes aux quatre phafes principales; néanmoins, ceux qui voudront comparer enfemble les autres phafes obfervées, pourront le faire d'autant mieux, qu'à la fuite de mes réfultats, j'ai rapporté en totalité les oblfervations de chaque Aftronome. Voici donc mes

réfultats fuivis des obfervations mêmes.

Différence des Mér. entre l'Obfervatoire royal de Paris & FObfervatoire royal de Gréenwich . ..... Sete a ntai el 0e aie 14” occid. Et l’Obfervatoire de Saïnt-Lo , à Rouen. .... 4. 53 occid.

EtlObfervatoire de Marfeille. .,.,..,...+ “+ 12, 23 orient,

DES SCIENCES. 653

Les réfultats de Gréenwich & de Saint-Lo , font déduits

de l’oblervation des quatre principales phafes obfervées, qui fuivent.

OBSERVATIONS à Réfultats de l'Éclipfe de Lune du

30 Juillet 1776. AD RE PR UT AVE SERIE RERO IT TS LE DAME Aie ARE D + TN D RSR TL SSD PC LE EEE TENTE À GRÉENWICH,| à ROUEN, | x MARSEILLE, | À PARIS,

par par par par M.MASKELINE| M. DULAGUE.|M, GARNIER.|M. JEAURAT.

Commencement, ..#,..| 10h 9 4,0! 10h 13° 18,0] 10h 31° 18',o| 10h 19° 20”,0

Immerfion...,......., 11. 8. 21,0 | 11, 12, 58,0 | 11. 30. 41,0 | 11, 17. 40,0

Émerffon set. seems 012- 48e ibO A2-147018,0;,|. 13. 5: 20,0 |'W2. Iso 4oo 50e 4

oran noi 12. 42. 44,0 | 13. 47. 0,0 | 14. 4. 26,0 | 13, $2, 25,0 Milieu des quatre phafes...| 11. 55. 47,5 | 12. oo, 8,5 | 12. 17. 56,2 | 12. $. 1,2 Diff. cherchée des Mérid,| 9. 13,7 4. 52,7 | + 12. $5,0

Dans les déterminations précédentes , celle de Gréenwich & celle de Rouen, ont l'exactitude qu'on peut attendre de ces fortes d’obfervations ; il en feroit de même de la déter- mination de Marfeille ( + 12’ $ 5") fi M. Garnier n’avoit lui- même de A LC fur Pobfervation de limmerfion & de Témerfion de la Lunie-;.mais ce doute eft aifé à lever, parce que M. Garnier a de plus obfervé vingt-deux éclipfes des fatellites de Jupiter, dont fix ont auffi été ebfervées à l'hôtel de Cluni, par M. Meffier : or, des quatre émerfions comparées, le milieu donne + 12'/54",7; & les deux immerfions comparées donnent auffi pour le milieu pris entre ces deux obfervations NT S2's Prenant donc de nouveau un milieu entre les deux réfultats moyens + 12/54",7, & + 11/52", j'ai conclu que la différence des Méridiens entre Paris & Marfeille, eft de + 12/23",3, au lieu de + 12° 55" que m'avoit donné l'obfervation des quatre principales phafes de l'Éclipfe: & ceréfultat + 12'2 me paroît d'autant plus exact, qu'il ne diffère que de 14 fecondes du réfultat qu'on avoit ci-devant; çar jufqu'à préfent cette différence des Méridiens étoit cenfée

654 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

être de + 12" 9". Voici les fix obfervations de M. Meffiers correfpondantes à celles de M. Garnier ; ces obfervations d'éclipfes des fatellites de Jupiter feront fuivies de la totalité des obfervations de M.° Maskelyne, Dulague & Garnier, afin que ceux qui voudront en étendre l’ulage puiffent le faire: de plus, dans les obfervations de M. Garnier, à Marfeille, on trouvera auffi l'obfervation de l'occultation de Saturne par la Lune, du 18 Février 1775, dont on a, à Paris, l'obfer: vation correfpondante , par M. Meflier , & d'une manière très- détaillée.

OBsERVATIONS dont le réfultat précédent + 12! 23" eft déduit,

Te EU e <- ;" : /)

À PARIS, |A MARSEILLE, DATE DES OBSERVATIONS. par par

M. MEssiER.|M. GARNIER.

r$ Février 2775911. Satellite. 1,42... . | 6h r5' 36"É. 28 Mars. 1776, 1.7 Satellite... ........ ITREA SON ÉSPIT 00 É zo Avril. 1776, 1." Satellite. ..,.....,

13 Février 1776, 24 Batellite..,....... + 59 38. E. | 8.

zu Janvier 1776, 3.° Satellite... nue

4 Mars. 1776, 34 Satellite, ........

OBsERVATION de l'Éclipfe totale de Lune du 30 Juillet 1776, faite à Gréenwich par M. Maskeline. TEMPS

vrai.

toh 4" | commencement de l'Éclipfe, 10. 19. 10 | l'ombre touche Ariffarchus. 10. 19. 30 | au milieu d'Ariffarchus.

10. 19. 40 | couvre Arifflarchus.

10. 20. 10 | au milieu de Keplerus.

xo. 28. 28 | touche Copernicus.

Ia. 29. 23 | au miliçu de Copernicuss

10.

10. 11. T1. X1:

x1. T2

12.

12.

DES SCIENCES, 655

couvre Copernicus,

touche Tycho.

au milieu de Tycho,

centre de Tycho.

touche Manilius.

couvre Manilius.

touche Menelaüs.

couvre Menelais.

touche Dionyfus.

couvre Dionyfius.

touche Plinius,

couvre Plinius.

touche le Promontorium acutum. couvre le Promontorium acutum, touche le Promontorium fomnii, couvre Promontorium fomnii. immerfion totale.

occultation d’une petite Étoile au bord oriental de Ja Lune.

occultation d’une autre Étoile plus petite, au bord orientat de la Lune.

émerfion de Îa première Étoile , inftantanée. pañfage du centre de la Lune par le Méridien. émerfion de la feconde Étoile.

émerfion de la Lune.

ombre touche Ariffarchus.

au milieu d’Ariflarchus.

découvre Ariflarchus.

au milieu de Keplerus.

touche Tycho.

au milieu de Tycho,

découvre Tycho.

touche Copernicus.

au milieu de Copernicus,

découvre Copernicus.

656 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

TEMPS vrai. 13h 21° 6” ms 2I. 5 13. 21. 43 13: 23° 39 13e 24 10 13: 24e 35 13°, 24. 54 13e 27. 47 13. 29. 28 13- 34e 12 13+ 42. 44

touche Manilius.

au milieu de Manilius.

découvre Manilius,

au milieu de Dionyfius.

touche Menelaüs.

au milieu de Menclaüse

quitte Menclais.

au milieu de Plinius.

au milieu du Promontorium acutum, au milieu du Promontorium fomniz. fin de l'Éclipfe.

OBSERVATION de l'Éclipfe totale de Lune, du 30 Juillet 1776, faire à Rouen à l'Obfervatoire de Saint- Lo, avec une Lunette ordinaire de 4 pieds, armée d'un Micromètre ; à Occultarion d'une petire Étoile du

Capricorne, faire avec une Lunette de 9 pieds. Pas M. Dulague.

TEMPS vraï, PR ER PE js «+ : Doigrs éclipféss À ghr5" o" | Ie diamètre de Ia Lune étoit de 22 révo- lutions, 2 5 parties du micromètre. 9. 45. © | pénombre fenfble vers Grimaldus. Io. 10. © | pénombre trés - forte entre Grimaldus & Galilœus ; diamètre de la Lune 22 révolu- tions, 30 parties. 10. 13. 18 | commencement de l'Éclipfe. 10. 15. 33 | lombre au bord de Grimaldus. 10. 15. 4$ | grandeur de l'Éclipfe CET de ane leche re CE 10. 18. 20 | l'ombre à Galilæus. 10. 10812) WMA SRCLRE delai y al edlèls ojelele cts Ne 10. 20-000 eee MR eine tee Tes

TEMPS

20

49

45

3

SU

DAEL SU ISACUME NU CE .S:

65z

Doigts éclpfési

Keplerus entre dans l'ombre,

....... ns se:

CCC

ut À PR aie ele Le AURA LAN à HE MECS Copernicus à moitié dans l'ombre. diflance des cornes; 20 révolutions.

….... CR ...... ... ns ss . . . CRE

l'ombre à Menelaüs.

Mare neétaris commence.

nn nm mme .….....

diftance des cornes; 20 révolutions. Eee Ter. lobe (RER rap MM ue

CCR sr. 1.

Mare crifum totalement dans l'ombre.

sn sensor ..

1776: Qooo

+

653 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE TEMPS

vrai,

[2 FE ET

TT. 73e

o

[e]

Doigts échipfés immerfion de la Lune vers Mare fæcunditatis. immerfion d'une petite étoile du Capricorne

vers Schikardus ; elle a fuivant la Carte du

zodiaque de d'Heulland, 10° 74 3 5" de lon-

gitude environ, & 14 1 de latitude aufir. émerfion de ladite Étoile, douteufe. diamètre de la Lune 22 révolut. 36 parties. commencement de l’'émerfion de la Lune,

vers Grimaldus.

ti iotete anne late os PTIT ie Abris se TO Galilæus entièrement forti.

sole ta retele die me lu TE site TO. ch EE Be ous lee Craie NolSe- IUT A diflance des Cornes, 20 révolutions.

Keplerus hors de l'ombre.

LIRE MATE 8 RAP e AA UT À Den late Paie se de ot ; APRES REITIOIES Tycho entièrement forti.. sPstel alt ete à PRIE Best ep ME Spider ares URI AE 7e lee d'art rte ne EE OPEN AE SHOP R TE PR En : ARRETE RES Qt (Os

Li avatafi tu tree ane Later ares de eat 221 Pal 20 6. APE NE PAR EL CO Et SES ENT PR AO sE Plato hors de l'ombre.

PQN er de TU A EEE Ce EL ME RD: diftance des Cornes, 20 révolutions. Sets ie elote eale lojedeta sie ts Pres orcisisiele NES

Mañilius {ort de l'ombre.

DES SCHENCES. 659 TEMPS vrai Doëgts éclipfés. 13% 29° 33° | Menelaüs tout-à-fait dépapé. 13. 317 LA ler fe @rttslere els cime te sise lale folle) ele) le de 13. 33: 2 O0} Je-el er ateliers ele laue lala sn ge aies UT je ns tale 3 LANGE He rome ere PATES TERNE Bu 22 153537 NM ee eee eeeue LACS EE 13. 39. 52 | -.... cnrs soie s15 elfaisietore » 17 I 42e II scye late siéje eviarate sers ss. ° I 13: 46. 3 aie laferste eleNaliate talotsete et ec bi . CEA 152-0417 NO Go de l'Éclipfe vers Mare crifium. Des Obfervations précédentes, on déduit le milieu par la Phafe, Un demi-doigt à....... DES RTL LES 12810 54". op Bo BANDES EEE À LEE 12. O. 18, Un diet edemro EN ET EEE PENE 128072 DER RAdOPIS ER alemieleteeieln ele Riclatelaiets sie 12. O. 19 Deux dOrbEs ee dent, teen ect te 12. O. 41 ATOS UGS EL A Re eee Sue 12. O 59 MECS) OI S Ode MT. : fete latola/epe a lelenss eee lae ele 22,Nr: 1187 One MHORES EE Et MEDIAS 12. O. SI Quatre doigts & demi..... HELD OT EE 12. ©. 47 Cinq doigts... EEE LAB TANT ET 12. O. 4. Cinq, dois den eee ele dilerale sielate 12. O. 33: SExdOig 6e e)- hs e false choisie LE LEP NET AE EL + 112. O. 24 SX dOIO IS) dei ans tete al aie So HUF RU 12. 0. 180— Sénat SA nb A raie te crete let ahae PRE st ele 12. O. 16 Sept, dOIDES NE: métaielelel: seelelere ae tetee 12: ©. 27 He doigtsr. TER act CRE ei RIT. T8 Huit doigts & demi.......... sos e ++ 12. I, 40 INenf doigts, (th ANNEES TETE sde. 12° I 40 MNCnt (doptspéc détient be 12. I. 45 DRdOIg SE CRC LEETIEE mirfolore ete olala(e 12. 14 33 Dix doigts & demi..... srpolsiolrie clobieels fAT2. de 4 | Ovoo ïi

660 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

AAC à ce ee Sani de(ole Pol adecnt TATON ANS Onze doigts & demi................. ++ 12. O0. 48 . Donc moyen réfultat par les doïgts............ Tr2r dr Par les diftances des cornes. .... ..,.......1 -|! 12. o. 40. Par le commencement & Ia fin. ........ cata MIS ONE ® Par l'immerfion & lémerfon........ HR TEMN IT Ou Be Enfin par un milieu pris dans ces quatre nombres, RE ETS à on conclut le milieu de l'Eclipfe à.......... 12P} 0027

OBSERVATIONS de l'Éclipfe de Lune du 30 Juillet 1776, faite à Marfeille par M. Garnier.

30 JUILLET.|31 JUILLET. D à | | IMMERSION |ÉMERSION dans l'ombre. | dans l'ombre,

Temps vrar, Temps vrai, | 10" 31° 18” bord oriental de Ia Lune. see IAE bord oriental de Grimaldus. 10. 34. 28 bord occidental de Grimaldus.

partie Ja plus occid. de Mare humorum. centre du point brillant d’Artflarchus,

10. 48. 52 premier bord de Copernicus.

10: ite MUR fecond bord de Copernicus.

To 77 050 premier bord de la partie obf. de Plat. 10. 59. 00 fecond bord,

TO 5941 premier bord de Ja partie claire de Tycho. II. 00. 46 fecond bord,

DÉS N3e) 50 premier bord de Manilius,

LEA ES CIE fecond bord.

1." bord du point brillant qui termine la ligne claire du milieu de Mare ferenit.

extrémité méridionale de la même ligne.

l'ombre partage en deux cette même ligne; émerfion du milieu.”

bord clair occidental de Mare ferenitaris.

eee:

DAHINÉESNONR IE CtENSS Cér

30 JUILLET.|31 JUILLET.

IMMERSION |ÉMERSION

dans l'ombre, | dans l'ombre,

Temps vrai Temps vrai

I. 57+ 38| pointe occidentale de Mare ferenitatis, la plus voifine de Mare crifium.

US MED) A PHARE LE partie la plus orientale de Mare crifium ,

prés de Proclus.

1907

11. 25.3] 2. 2, 24| partie la plus occidentale. 11. 25. 3| 2. 00. 16| païtie la plus occidentale de Mare fæcun- ditatis, près de Langrenus. Ces deux derniers bords de Mure cri- Jfium & de Mare fæcunditatis, ont rafé l'ombre au même inftant dans l’immerf.

II. 30. 41| 2. 4. 26| bord occidental de Ha Lune, EE TS Se ne x

Mota. La ,pénombre avoit commencé à paroître quelque temps avant Ho 31:33; É mais je n'ai pas déterminé le moment; elle a paru fortie entièrement à 2h 14°.

Les obfervations de l’Émerfion marquées d'une étoile, font celles fur fefquelles j'ai quelque doute,

Je remarque que la différence de demeure dans l'ombre de Tycho, & celle des autres taches eft très-confidérable ; cependant je ne crois pas m'être trompé.

La Lune n’a pas été cachée entièrement, même dans la plus grande obfcurité de l'Éclipe ; elle étoit rougeatre & très- apparente à la vue fimple. À travers la lunette, cette couleur rouge étoit beaucoup plus claire, & on diftinguoit affez bien la figure de toutes les grandes taches.

Après limmerfion totale, on remarquoit avec lalunette, & plus bas que le centre de ie Lune, quatre petites Étoiles fur une même ligne droite oblique à La plus orientale ee étoit aufii la plus élevée, fut cachée par fon difque à 115825"; il peut y avoir une erreur de quelques fecondes dans cette obfervation, aflez bonne pourtant, parce que l'Étoile en s’approchant de Ja Lune ne jetoit qu'une lumiere

662 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE extrémement foible ; la feconde qui la furpañfoit en groffeur pañla par eftime à un peu moins de 2 minutes du bord méri- dional de la Lune; les deux autres demeurèrent confidéra- bleinent au- nébetre Il ne me fut pas poffible de déterminer avec quelque précifion Îa {ortie de l'Étoile éclipfée, parce que vers cet inftant la Lune qui alloit fe découvrir, com- mençoit à répandre déjà trop de clarté.

OBSERVATION des Eclpfes des Surellites de Jupiter, faites à Marfeille avec une lunette achromatique dont

l'objeétif a 19 pouces de foyer, à 21 lignes d'ouverture. OBsERVATIONS du Satellite de Jupiter.

ANNÉE|M O 1 s.|TEMPS VRAI. OBSERVATIONS.

1775.| Févr. 15| 6 15° 36" |émerfon; obfervation affez bonne.

1776.|Janv. 3| 9. 16. 51 |émerfion un peu douteufe.

1776: Janv. 12| 5. 36. 32 |émerfon; bonne obfervation.

1776+) Mars s| 7e 57. 31 |émerfon un peu douteufe; il fai 8

grand vent.

. 19. 54 |émerf. borne obferv. mais elle diffère

affez confidérablement des Tables,

41. 9 |émerf. bonne obferv. mais elle diffère auffi beaucoup des Tables.

OBsERVATIONS du 11° Satellite de Jupiter.

1775.|Janv. 11| 6. 20. 33 |émerfion; bonne obfervation. 1775.| Févr. 12] 6. 5. 6 |le fecond Satellite eft forti, & il eft tres-brillant. f $+ St. 14 |émerfon; obfervation affez bonne, 8. 27. o0 |émerfion un peu douteufe; il y a des nuages de temps en temps. 1776.|Févr. 13| 8. 12. 15 |émerfon; bonne obfervation. 1776.| Févr, 20| 8. 19. oo |jé n'ai pas aperçu le fecond Satellite ; quoique fuivantles Tables il ne dût s’éclipfer que plus de 4 après. 1776.| Févr. 20/10. $1. 7 |émerfon; bonne obfervation. 1776.|Mars 16| 8. 9. 6 |émerfon; bonne obfervation. 1776.|Mars 23|10. 48. $3 |émerfon; bonne obfervation.

1776. Mars 28

C9

Ha pe 20

1776.|Janv. 1776.|Janv. 1

D La

ci DES SCIENCES 663

OBSERVATIONS du [IE Satellite de Jupiter,

nes nee

ANNÉE] Mois. |TEmrs vral. OBSERVATIONS.

—_———— | ; : .

1775-| Févr. 11] 9" 56° 54“ |immerfion un peu douteufe ; les fatel-

L lites n’ont guère d'éclat.

1776.|Janv. 14! 5. 58. 47 |immerfon ; obfervation affez bonne. 1776. Janv. 14] 8. 28. 6 |émerfion; bonne obfervation.

1776.|Janv. 21| 9. s7. oo lenviron le troifième Satellite avoit déjà difparu.

1776. Janv. 22| o. 29. 28 |émerfon ; mais le Satellite paroît avoir déjà environ la moitic de fa lumière; Jupit. de temps en temps eft nébul,

1776.[Mars 4|10. 00. 59 |immerfon; il fait grand vent,

1776.|Avril 9! 8. 55. 15 |émerfon; il fait grand vent,

OBSERVATION du IV Satellite de Jupiter.

1776.|Mars 29] 9. 58. 45 lenviron, immerfon; obfervation affez bonne, mais elle diffère des Tables de plus de 25’; le Satellite a de- meuré un temps extrémement long à entrer dans l'ombre,

OBSERVATION de l'occultation de Saturne derrière Ja Lune, à Marfeille,

1775-| Févr. 18] 9. 17. 6 |occultat.-de l'extrémité de Ia 1." anfe.

177 715:

AT 177$. 18/10, 22. 24 |fortie de l'extrémité de la 1.."° anfe,

9 9. 17. 21 |occultation du 1." bord de Saturne. 9- 17. 47 |occultation du 2.4 bord.

9. 18. 1 |occultat. del’extrémité dela 2,4 anfe,

1775: 18]10. 233 25 |fortic de l'extrémité dela 2.4°anfe.

1775. Mars 7|10. 40. 20 Yes de > du Taureau derrière a Lune.

664 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoÿaLE

OBSERVATION de l'occulration de Saturne par la Lune du 18 Février 1775, obférvée à Paris à l'hôtel de Clugny, par M. Meflier:

Temps vraï.

9% 10° 49”, l'extrémité de l'anfe occidentale touche 1e

Immerfions

Émerfons

10.

10. LE.

- II.

bord éclipfé de la Luné.

. 16, le globe de Saturne commence à toucher, + 35, par eflime, le centre de Saturne s’éclipfe. . 51, le fecond bord de Saturne difparoît.

. 19, l’extrémité de l'anfe orientale s’éclipfe.

7 , l'extrémité de l'anfe occidentale commence à paroître. 13, le 1.* bord du globe de Saturne commence à paroître, 39, par eftime, Île centre de Saturne paroît. 3, le fecond bord de Saturne paroit. 13, l'extrémité de l’anfe orientale paroît.

C'eft donc de la totalité de ces obfervations que j'ai déduit; page 652, la différence des Méridiens entre Paris & Gréen= wich, & Rouen & Marfeille.

NOUVELLES

DES SCIENCES. 665

DOAUV ELLE SYPRMEU V E S

Que le Cap de LA CIRCONCISION exiffe par une latitude auftrale de $4 degrés, à que fa longitude géographique a été fuppofée jufqu'ici trop grande d'environ 7 degrés.

Par M. LE MONNIER.

E cap de la Circonfion, découvert & vu plufeurs fois par M. Lozier-Bouvet, le 1.” Janvier 1739 & jours fuivans, et fitué par 54 degrés de latitude Sud; quant à fa longitude, il y a beaucoup d'incertitude. Comme les Horloges marines, & encore mieux Îes diftances de a Lune au Soleil, que M. d'Après ( qui n'étoit pas de ce voyage) a commencé à mettre en ufage vers ce temps-là, ne furent point alors employées dans a recherche de la longitude du Vaifleau ; if n'eit pas étonnant qu'on ait admis pour lors une longitude fautive, favoir, 28 degrés & demi de l'ile de Fer.

C'eft fans doute ce défaut de longitude qui a pu induire en erreur quelques Navigateurs Anglois, qui fe font attachés à prouver que leur croifière n’avoit donné nul indice de ce Cap, ou Ile découverte en 1739.

Si les Anglois avoient cherché, comme ils devoient le faire, ce Cap plus dans l'Oueft, peut-être que leurs vagues allégations n'auroient pas eu lieu, & qu'ils auroient rendu plus de juftice à M. Bouvet; mais tout au contraire, ils l'at- taquent fur les variations de l'aimant qu'il a obfervées, & on infmue dans le voyage au Pôle auftral, que leur fameux Navigateur, le Capitaine Cook, ne fait pas plus de cas de ces variations obfervées que de la découverte du cap de Îa Circoncifion ; en forte qu'on voudroit anéantir Fun par l'autre, Îe tout à la fuite d’une traverfe de 1 3 degrés trop dans T'ES, à 54 degrés de latitude auftrale.

Mém. 1776. Pppp

e 9 Janvier

177 9e

666 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

Des raifons plus fimples & plus naturelles fondées fur des faits inconteftables, favoir, fur les variations de FAiguille aimantée, obfervées par M. Bouvet, auroient néanmoins fe préfenter aux yeux des Navigateurs Anglois.

Comment a-t-il pu leur échapper, que les variations même, qu'on avoit obfervées en Décembre 1738, donnoient pour réfultat, une longitude moins grande que 28 degrés & demi à ce cap de la Circoncifion, & qu'ainfi cette Ile ou Cap a être beaucoup plus occidentale? 11 n’eft guère poffible aujourd’hui qu'il y ait des Navigateurs bornés au point de nier que Îles variations de l'Aïguille, ne puiffent wrès-bien indiquer la longitude en ces parages; & je fuis convaincu qu'en cela même les Anglois feront de mon avis.

Sur la déclinaifon de l'aiguille aimantée, &r fur les variations obfervées au cap de Bonne-Efpérance , en 1739 à 177,

avec les conféquences qu'on en peut déduire.

M. d'Après, à la fm de la première édition de fon Neptune oriental, donne la déclinaifon de l'Aimant au cap de Bonne- Efpérance, de 16 degrés tout au plus avant l'année 1740, & le réfultat moyen des découvertes en ce genre, faites à terre par les Anglois, eft 21 degrés un quart du Nord à l'Oueft pour le commencement de l’année 1775.

Comme la ligne qui indique cette déclinaïfon, s’eft portée vers l'Oueft pendant ces trente-cinq ans, environ $ degrés un tiers, à Îa latitude de 34 degrés méridionale; ïl s'enfuit que le mouvement d’une pareille ligne a étre un peu moindre que 5 degrés un tiers fous le parallèle de 54 degrés, & qu'à Toppofite celui de la ligne fans déclinaifon vers l'Oueft a être plus grand que fous ces deux parallèles, puifqu'à fon Équa- teur magnétique, fitué pareillement par une latitude auftrale d'environ 11 degrés, le mouvement de la ligne fans décli- naifon vers l'Oueft a être tout au plus de 9 degrés pendant trente-cinq années, comme on le verra ci-après.

DMENSNSTENNE Nec Es 667,

Je fuppoferai avec M. Bouvet, & felon la Carte de Buache, que la variation vis-à-vis le cap de 1a Circoncifion ait été de 7 degrés ou 6 degrés + du Nord à l'Oueft au commencement de 1739; elle auroit donc été plus grande de 3 degrés à 3 degrés + en 1775; c'eft-à-dire, la variation de 10 degrés Nord-oueft.

C’eft ce qui fait qu’on a cherché en vain le cap de a Circon- cifion, en ces derniers temps, lorfque les bouffoles ou compas azimutaux du vaiffeau la Réfolution , marquoient 13 degrés + & 13 degrés + au 17 Février 1775; a longitude de ce Vaiffeau étant alors 26 degrés +, ou 27 degrés + à compter de l'ile de Fer.

Peu de temps auparavant, favoir, les 8 & 9 Février, M. Cook avoit trouvé la variation nulle, ou de o degré par une latitude auftrale de $8 degrés +, la longitude de fon Vaiffleau étant d'environ $ degrés + à l'égard de l'ile de Fer. Or la ligne fans déclinaïfon qui pafle proche le Brefil, vis-à-vis le cap Saint- Auguftin, doit fe rapprocher à s4 degrés de latitude (ou 4 degrés + moins au Sud que les 58 degrés +) du premier Méridien, puifqu'elle le coupe un peu obliquement en fe prolongeant vers l'Equa- teur; c'eft-à-dire, qu'à la latitude du cap de Ia Circoncifion, la ligne fans déclinaifon auroit paffer, en 177 5,à 3 degrés & demi, ou 4 degrés de longitude de l'ile de Fer.

H eft vrai que fur le vaïfleau l’Aventure, par $ 3 degrés + de latitude auftrale, on a trouvé la ligne fans déclinaifon par une longitude plus grande ou plus avancée, & que cette différence refte à difcuter, s'ils le peuvent, parmi les Anglois ; mais pour répondre à M. Cook, on retient ici les données qui réfultent des azimuths obfervés fur le vaifleau la Ré/o- lation, & on peut admettre ainfi $ degrés de longitude géo- graphique pour le pañlage de {a ligne fans déclinaifon, en 1775; par 54 degrés de latitude auftrale.

Or, il fuit de-là que le vaiffeau la Réfolution a s’avancer à 'Eft de la ligne fans déclinaifon, de 22 degrés en longitude,

Pppp i

668 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE pour voir la variation de l'aiguille s’accroître du Nord à l'Oueft d'environ 13 degrés +

Mais on a établi ci-déffus, 10 degrés pour la variation actuelle de l'aiguille vis-à-vis le cap de la Circoncifion; on aura donc pour les 3 degrés & demi d’excès, qu'a obfervé plus dans V'Eft le Capitaine Cook, quoique par une même latitude, une différence en longitude de 5125", ce qui-ne donne plus que 214 3 5’ pour la longitude géographique du cap de la Circoncifion.

Ainfi ce même Cap auroit été aperçu à TEA du Méridien de Londres, feulement 3 degrés & demi; & il n’eft pas éton- nant que fur les deux vaifleaux l'Aventure & la Réfolutio , on n'ait pu l'apercevoir, puilqu'alors leurs routes s’écartoient trop au Nord & au Sud de ce Cap, mais fur-tout, parce qu'ils ont croilé trop dans lEf, comme cela fe voit tout d’un coup fur les Cartes Angloiles nouvellement publiées.

De la ligne fans déclinaifon tracée fur la Carte réduire, à qui indique le o degré de variation magnétique.

Ce qui vient d’être prouvé ci-deflus, quant aux degrés de longitude qu'il faut retrancher des 28 degrés +, aflignés en 1739 au cap de la Circoncifion, peut bien être confirmé par la fituation de Ia ligne fans déclinaïfon , que M. Bouvet, comptoit, il y a bientôt quarante ans, par 15 degrés + du Méridien de l'ile de Fer, après avoir obfervé la variation nulle, le 21 de Décembre 1738, par 51421 de latitude auftrale.

On va voir que cette variation obfervée ne peut fe concilier avec celles qui font connues d’ailleurs, à moins qu'on ne retranche plufieurs degrés de la longitude eftimée 1 54 22’ par cette latitude auftrale.

1.” La Carte de Halley, donne pour 1700, la longitude du lieu il avoit obfervé lui-même cette variation, par 34 degrés de latitude; favoir, s degrés à l'Oueft du Méridien

5, S CL AN CE s. 669 de Londres, c’eft-à-dire, à 134 12'+ de longitude de Pile de Fer.

2. Sur Ja même Carte, à so degrés de latitude, je ne trouve plus qu'un feul degré à fOueit de Londres, ce qui revient à 174 12'+

Enfin lan 1775, par 58 degrés + de latitude auftrale, le Capitaine Cook trouva les 8 & 9 Février, la variation nulle, étant 13410 à l'Oueft de Londres ou Gréenwich; c'eft-à-dire, à $ degrés de longitude à F'EA de l'ile de Fer.

Mais auffi dix-neuf mois auparavant, le 28 Septembre 14772, fon vaiffeau la Réfolurion [fe trouvant par 24 degrés + de latitude auflrale, & près de 24 degrés à TOueft du Méridien de Gréenwich, la variation du Nord à l'Oueft, étoit en ce lieu tellement diminuée, qu'à peine refloit-il o degré deux tiers de variation; c'eft-à-dire, que la variation de l'aiguille a être nulle aux environs du Tro- pique du Capricorne, par 6 degrés + ou 7 degrés à lOueft du Méridien de l'ile de Fer. Or fur l'Endeayour, en 1768 , on l'avoit trouvée par 10 à 10 degrés? de latitude auftrale, nulle à 14 degrés + à l'Oueft du même Méridien. Enfn, en 1775, le même Navigateur a reconnu qu’elle pafloit tant foit peu à Oueft de l'ile de Fernando l Orontio, par près de 4 degrés de latitude auftrale.

Toutes ces circonftances réunies, prouvent affez que la ligne fans déclinaifon qui s’eft avancée depuis 1700, d’en- viron 19 degrés vers le cap Saint-Auguftin, à la pointe la plus avancée du Brefil; que cette ligne, dis-je, s’eft un peu redreflée; ou que dans les parties du Sud, elle a paru s’avancer bien moins vers l'Oueft, fa courbure femble fe rap- procher davantage, ou avoir plus d’affinité avec la courbure des Méridiens, dont elle s’éloignoit déjà fort peu en 1700.

Or, il fuit de-Rà qu'à la latitude de s1 degrés +, la varia- tion auroit été obfervée nulle, par le même Navigateur, M. Cook, sil sy füt rencontré par une longitude de 2 degrés +, à compter de l'ile de Fer; au lieu qu'en

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670 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoYALE

1700, elle a être nulle, plus à l'E, de 15 degrés fous la même latitude: diftribuant donc, en raïfon des temps écoulés, ce mouvement progreffif de la ligne fans déclinaifon, on trouve qu'elle a pañler au 1.” Janvier 1739, à très- peu de chofe près, par 10 degrés de longitude. Aïnfi l'erreur dans la longitude, eftimée par M. Bouvet, a être en excès, le 21 Décembre 1738 , de $ degrés + à 6 degrés, à s1423" de latitude auftrale ; ce qui prouve que les erreurs de l'eftime des Pilotes, dans leur route, a s’accroitre à mefure qu'ils fe font avancés des côtes du Brefil vers l'Eft, & au-delà de la ligne fans déclinaïfon & du cap de Ia Circoncifion, qui a été découvert au mois de Janvier 1739.

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Variation Nord-ouert, en 1770, dans lx Penrilvante, 84

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DES SCIENCES. 671

M É MOIRE DUR L'EXIS T'ENCE"D EN L'A.I R DA N SYLTANCIT D ENNET REX,

Et fur les moyens de décompofer à de recompofer cet acide.

Par M. LAvoOISsIER.

4-2 fait voir dans le premier Volume de mes Opufcules phyfiques & chimiques, que lorfqu'on brüloit du phof- phore de Kunckel fous une cloche de verre renverfée dans de l'eau, un cinquième environ de l'air contenu fous la cloche étoit abforbé ; que ce qui fe trouvoit de moins dans l'air, fe retrouvoit en plus dans l'acide phofphorique qui réfultoit de la combuftion, & j'en ai conclu que cet acide étoit en partie compofé d'air, ou au moins d’une fubftance élaftique con- tenue dans l'air. Comme les mêmes phénomènes ont exac- tement lieu dans la combuftion du foufre, & dans la formation de l'acide vitriolique, j'aurois eu également droit de conclure que air entre dans la compofition de ce dernier acide.

Ces premiers pas m'ont fait réfléchir fur la nature des acides en général, & en examinant les circonftances de leur formation & de leur deftruétion, jai cru entrevoir que tous étoient compolés en grande partie d’air; que cette fubftance étoit commune à tous, & qu'ils étoient enfuite différenciés les uns des autres, par l'addition de différens principes particuliers pour chaque acide.

Ce qui d'abord n'étoit qu'une conjedure aflez vraifem- blable, s'eft bientôt converti en certitude, quand j'ai appliqué Fexpérience à la théorie; & je fuis en état d'avancer affirma- tivement aujourd’hui , que non-feulement l'air, mais encore 1 portion la plus pure de l'air, entre dans la compoñition de

le 20 Avril 1776. Remis en Décembre 1777

672 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE RoïYALE

tous Îes acides fans exception ; que c’eft cette fubftance qui conftitue leur acidité, au point qu'on peut à volonté leur ôter ou leur rendre la qualité d'acide, fuivant qu’on les dépouille ou qu'on leur donne Ja portion d'air effentielle à leur compofition,

Les moyens de décompofition & de recompofition n'étant pas les mèmes pour tous Îes acides, je traiterai de chacun d'eux dans autant de Mémoires particuliers ; je commence aujourd'hui par celui du Nitre, parce que c’eft celui dont ül importe le plus de connoître la nature & la compofition, fur- tout relativement au Prix que F Académie vient de propoler fur le Salpêtre.

Je commencerai, avant d'entrer en matière, par prévenir le Public, qu'une partie des expériences contenues dans ce

émoire, ne mappartiennent point en propre: peut-être même rigoureufement parlant, n’en eft-il aucune dont M. Prieftley ne puifle réclamer la première idée ; mais comme les mêmes faits nous ont conduits à des conféquences diamé- tralement oppolées, j'efpère que fi on me reproche d’avoir emprunté des preuves des ouvrages de ce célèbre Phyficien, on ne me conteftera pas au moins la propriété des conféquences.

C'eft un fait généralement reconnu aujourd’hui, qu'il fe dégage de prefque toutes les diflolutions métalliques dans les acides, des émanations élaftiques, des efpèces d'air dont les propriétés diffèrent fuivant la nature des acides, à l’aide defquels on eft parvenu à les former.

Ce neft point du métal que proviennent ces diflérentes efpèces d'air, ainfi que j'aurai plufieurs occafions de le faire voir; ils font dus à la décompofition de acide lui-même, & j'ai entrevu qu'il pouvoit en réfulter un moyen fimple d’ana- lyfer les acides : il m’a femblé, par exemple, qu'en faifant difloudre du mercure dans l'acide nitreux, en recueillant les différens principes élaftiques qui s'échappent de cette combi- naïifon; enfin en obfervant attentivement les phénomènes qu'elle prélente depuis le premier inftant de la diffolution jufqu'à ce que le mercure, après avoir fucceflivement paflé

par

DES LU SICMRE N_°C'E 673 par l'état de fel mercuriel & de précipité rouge, reparoifle enfin fous fa forme métallique, j'acquerroïs infailliblement des lumières fur la nature des principes qui entrent dans la com- pofition de l'acide nitreux.

Quoique les expériences dont j'ai à rendre compte, puflent également réuflir avec tout métal, j'ai choifi de préférence le mercure, par la raifon que cette fubfiance métallique ayant la propriété de fe réduire fans addition, il m'a paru qu'il en réfulteroit moins de complication dans la marche des expé- riences, & que je ferois conduit d'une manière plus fimple aux conféquences auxquelles je me propofois d'arriver.

J'ai pris en conféquence un petit matras à col long & étroit, que j'ai courbé à la lampe , de manière que l'extrémité de ce col pût s'engager fous une cloche de criftal pleine d'eau, & plongée dans un vafe plein d’eau; j'y introduit 2 onces d'acide nitreux légèrement fumant, dont le poids étoit à celui de l’eau diftillée dans le rapport de 1 3 1,607 à 100,000; j'y ai ajouté 2 onces 1 gros de mercure, & j'ai chauffé Jégè- rement pour accélérer la diflolution.

Comme l'acide étoit fort concentré, l’effervefcence a été vive, & le dégagement très-rapide; j'ai reçu l'air qui fe déga- geoit dans difiérentes cloches, afin de pouvoir reconnoitre les différences qui pourroient fe rencontrer entre celui du com mencement & celui de la fin de l'effervefcence, en fuppofant qu'il y en eût. Lorfque l’effervefcence a été finie, & que tout le mercure a été diffous, j'ai continué de faire chaufler dans le même appareil; bientôt il a fuccédé à l'effervefcence un mouvement d'ébullition, pendant lequel la production d'air a continué prefque en auffi grande abondance qu'auparavant ; J'ai continué aindi jufqu’à ce que tout le fluide ayant paffé ou par la voie de diftillation, ou fous forme de vapeurs, élaftiques ou d'air, il ne m'’eft plus refté dans le matras que du fel mer- curiel blanc, fous forme päteufe plus sèche qu'humide , & qui commençoit à jaunir à la furface. La quantité d'air obtenue jufqu'à cette époque, étoit de 190 pouces cubiques environ,

Mém. 1776. Qqgqq

674 MÉMOIRES DE L'ÂACADÉMIE RotraLr c'eft-à-dire, de près de quatre pintes; tout cet air étoit de nature uniforme, & ne différoit en rien de ce que M. Prieftley a nommé Air nitreux.

En continuant l'opération, je me fuis aperçu qu’il s’élevoit du fel mercuriel des vapeurs rouges femblables à celles de Facide nitreux; mais cette circonftance n’a pas duré long- temps, & bientôt l'air contenu dans la partie vide du matras a recouvré fa tranfparence /4). Ayant mis à part l'air qui avoit paflé pendant la durée des vapeurs rouges, il s’eft trouvé 10 à 12 pouces d'un air fort différent de celui qui avoit pafé jufqu’alors, & qui ne paroifloit différer de l'air commun, que parce que les lumières y brüloient un peu mieux. En même temps le fel mercuriel s’étoit converti en un beau précipité rouge, & ayant continué de le poufler à un degré de feu modéré, j'en ai obtenu , en fept heures de temps, 224 pouces cubiques d’un air beaucoup plus pur que l'air commun, dans lequel les lumières brüloient avec une flamme beaucoup plus grande, beaucoup plus large & beaucoup plus vive, & qu'à tous {es caraétères , je n'ai pu méconnoïtre pour être le même que j'avois retiré de a chaux de mercure, connue fous le nom de Mercure précipité per fe, & que M. Prieftley a retiré d’un grand nombre de fubftances, en les traitant par Yefprit de nitre. À mefure que cet air s’étoit dégagé, le mercure s’étoit réduit, & j'ai retrouvé, à quelques grains près, les 2 onces 1 gros de mercure que j'avois employés dans la diffolution; cette petite perte pouvoit provenir d'un peu de fublimé jaune & rouge qui s’étoit attaché au dôme de la cornue.

Le mercure étant forti de cette expérience, comme il y étoit entré, c’eft-à-dire, fans altération, ni dans fa qualité, ni même fenfiblement dans fon poids, il eft évident que les 426 pouces cubiques d’air que j'avois obtenus, ne pouvoient avoir été produits que par la décompofition de l'acide nitreux ; j'étois

*

(a) Ces vapeurs rouges font dûes à une portion d’air nitreux & d’air plus pur que l’air commun, qui fe dégagent en même temps. du fel mercuriel, qui fe combinent & qui reforment de lacide nitreux. On ne fentira bien cette explication qu’aprés la lecture de tout le Mémoire,

DAEUSSLCARE NICE 5 675 donc en droit d’en conclure que 2 onces d'acide nitreux font compofées, 1.° de 190 pouces d'air nitreux; 2.° de 1 2 pouces d'air commun; 3.” de 224 pouces d'air, meilleur que l'air commun; 4.” de flegme; mais comme il étoit prouvé d’après les expériences de M. Prieftley, que la petite portion d’air que j'avois obtenue dans l'état d'air commun, ne pouvoit être autre chofe qu'un air meilleur que l'air commun, dont la qualité fupérieure avait été altérée par un mélange d'air nitreux dans la tranfition ou paflage de fun à l’autre, je puis rétablir Ia quantité de ces deux airs, telle qu'elle étoit avant eur mé- lange, & fuppofer que les 12 pouces d'air commun que j'ai obtenus, étoient dûs à un mélange de 36 pouces d'air nitreux, & de 14 pouces d'air meilleur que air commun.

En rétabliffant ainfi ces quantités, on aura pour le produit

de 2 onces d'acide nitreux. Aïr nitreux./e.., ere ileelersesees ee 11226 ‘pouces,

Air le plus pur..... ee PR STE. ANS SUponces

TOTAL EC Ph ere cote sie e sie soie aie | 1410 4 POUCES:

Et pour le produit d'une livre du même acide.

UT QE: A D'OOO DIDLES ISO ME CYAN RES 1808 pouces.

Aïx le plus/puEele &-heélaie io ste 0 2/0 vcel » aie + 1904 pouces.

ROME ei cils desserte 13711 SR DONCES Es 7 S'il étoit poffible d’avoir la pefanteur abfolue de ces quan- tités d'air, comme on en a le volume, il feroit aifé d'en conclure le poids du flegme , & alors on auroit une analyfe complette de {acide nitreux. Les tentatives de M. Prieflley à cet égard font bien éloignées de donner des réfultats fatis- faifans, & j'avoue que je n'ai pu obtenir non plus que des approximations affez incertaines ; quoi qu'il en foit, je fuppo- ferai ici, comme j'ai tout lieu de le préfumer , que l'air pur retiré du mercure, eft un peu plus pefant que celui de l'at- mofphère, & qu'il pèfe 5 de grains le pouce cube. Je” Qgqq ÿ

676 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

fuppoferai de même que l'air nitreux eft un peu plus léger que l'air commun, & que fa pefanteur eft de # de grains le pouce cube; d’après cette fuppofition, on trouvera qu’une livre d'acide nitreux, telle que je l'ai employée, eft compofée ainfi qu'il fuit. SAVOIR; Onc. Gros, Grains,

Air HILTEUX «esse seeseese Le 2e 33e Air le plus pure 2. 24400000. 0 RC 0x 6052 Flegme, ou Eau commune ........ sessss 13. 7e 362

MROTAL Sal mea nl ire ranellageis ce Le M IUINET

Voilà donc un moyen de décompofer l'acide nitreux, & d'y démontrer l’exiftence de Fair, ‘ou plutôt d'un air pur, & {s'il eft permis de fe fervir de cette expreflion) plus air que l'air commun ; mais le complément de preuve étoit, après avoir décompofé l'acide nitreux, de parvenir à le recompofer en recombinant les mêmes matériaux, & c'eft à quoi je fuis parvenu; mais avant de pañler à cette expérience, il eft nécef- faire que j'entre ici dans quelque détail fur la nature de l'air nitreux.

Ceux qui n'auront point les expériences rapportées dans le premier Volume de M. Prieftley, fur différentes efpèces d'air, & fur-tout celles de M. Guillaume Bewly , rapportées à la fin du même Volume, pourront peut-être penfer que l'air nitreux n'eft autre chofe que de l'acide nitreux en vapeurs. II fufhra pour détruire cette opinion, de faire voir qu'il eft douteux même que l'air nitreux foit dans un état d'acidité, & c'eft ce qui rélulte des expériences qui fuivent.

Premièrement, l'air nitreux peut traverfer des maffes d’eau très-confidérables, même demeurer pendant plufieurs mois en contaét avec elle, fous des cloches de verre, fans fe com- biner avec elle, fans fe condenfer en forme de fluide, & fans éprouver la moindre altération, ni dans fa qualité, ni dans fon volume; les vapeurs de l’efprit de nitre au contraire fe combinent avec l'eau, avec une étonnante facilité, & l’on

DES SCIENCES. 677 fait que c'eft en leur préfentant le contaét de l'eau, qu'on parvient à les condenfer.

Secondement, ce n'eft qu'avec une très-grande difficulté, & après un laps de.temps fort confidérable, qu’une petite portion d'air nitreux peut être combinée avec les alkalis, foit fixes, foit volatils; ce n’eft que par des procédés particuliers, toujours longs & difficiles qu'on y parvient, & alors même il ne réfulte de cette combinaifon, ni falpêtre, ni nitre ammo- niacal, à moins qu'il ne foit entré de Fair commun dans Ia combinaïifon.

II étoit donc évident que l'acide nitreux par fa combinaifon avec le mercure, avoit été réfolu en deux airs, qui féparément n'étoient point acides; il ne s’agifloit plus que de reméler enfemble ces deux airs, & de voir s’il en réfulteroit un acide, & fi cet acide feroit celui du nitre, J'ai en conféquence rempli d'eau, un tube qui étoit fermé par un bout, & dont la lon- gueur étoit divifée en portions égales en volume, par un trait de lime; j'ai renverfé ce tube ainfi rempli d’eau, dans un autre vale également rempli d'eau; j'y ai introduit fept parties & un tiers de l'air nitreux ci-deflus, & j'y ai mélé tout-à-la- fois quatre parties de Fair plus pur que l'air commun que j'avois mefurées dans un autre tube féparé /4); danse premier inflant du mélange, les onze parties & un tiers d'air ont occupé 12 à 13 mefures, mais l'inftant d’après, les deux airs fe font pénétrés, fe font combinés, il s’eft formé des vapeurs très-rouges d'efprit de nitre fumant, qui ont été fur le champ condenfées par l'eau, & en quelques fecondes les onze parties & un tiers d'air ont été réduites à un tiers de mefure environ; c’eft-à-dire , à la trente-quatrième partie de eur volume originaire.

L'eau contenue dans le tube, s’eft trouvée fenfiblement acide à Ja fuite de cette opération, ou plutôt elle n’étoit autre chofe qu’un acide nitreux foible; en la faturant d’alkali, j'en ai obtenu du véritable nitre par évaporation.

(b) Je pañle fous filence les tâtonnemens par lefquels je fuis parvenu à reconnoître l'exactitude de ces proportions.

678 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

Dans la vue d'obtenir l'acide dans un état de concentration plus confidérable, j'ai effayé de fubftituer du mercure à l'eau, c'eit-à-dire, de faire le même mélange dans un tube piein de mercure, & renverfé dans du mercure, en obfervant de laifler dans le tube une petite couche d’eau fur le mercure, La pénétration des deux airs a été prefque aufft rapide dans cette expérience que dans la précédente, les vapeurs de l'acide nitreux ont été condenfées par la petite portion d'eau contenue dans le tube, & en proportionnant bien la quantité d’eau, je fuis parvenu, ou à faire de l'efprit de nitre très-fumant &, auf fort qu'il foit poflible de l'obtenir, ou à faire de l'acide nitreux plus foible, & femblable à celui qui avoit été employé originairement dans l'opération. Cette expérience doit être faite avec le plus de célérité qu'il eft poffible, parce que l’ef- prit de nitre fumant qui s’eft formé & qui fe trouve en contact avec le mercure, agit bientôt fur lui, le diffout & reforme de nouvel air nitreux; cette dernière circonftance fournit encore une preuve de la recompofition de l'acide nitreux.

On remarquera peut-être avec furprife , qu'il faille {ept paties & un tiers d'air nitreux , & quatre parties feulement de Pair le plus pur pour compoler de l'efprit de nitre, tandis que dans la décompofition de ce même acide par le mercure, on a retiré un peu plus d’air pur que d’air nitreux. Cet effet tient à ce que l'elprit de nitre qu'on obtient dans la décom- pofition ordinaire du falpètre par l'argile, contient une fur- abondance confidérable d’air le plus pur, tandis que celui qui réfulte de l'expérience ci-deflus, contient un excès d’air nitreux: j'aurai occafion de développer dans d’autres Mémoires ces différens phénomènes, & je me contente d'annoncer ici que fa propriété de répandre des vapeurs rouges n’eft point une preuve de la concentration de l'acide nitreux, & qu'il eft poffible d’avoir de l'acide nitreux fumant très-foible, & de l'acide nitreux non-fumant très-fort : ces deux circonftances tiennent uniquement à la proportion des deux airs dont eft compolé l'acide.

Après avoir fait voir qu'on peut défunir les principes de

DES SCIENCES. 679

Facide nitreux & les recombiner, il me refle à faire voir qu'on peut parvenir au même but avec des matériaux qui ne font pas tous tirés de l'acide nitreux. Au lieu de l'air le plus pur, de celui tiré du mercure précipité rouge, on peut fe fervir de l'air de l'atmofphère; mais il faut en employer beau- coup davantage, & au lieu que quatre parties d’air pur {ufi- fent pour faturer fept parties un tiers d’air nitreux, il en faut employer près de feize d’air commun: tout l'air nitreux, dans cette expérience, eft détruit ou plutôt condenfé comme dans l'expérience précédente; mais il n’en eft pas de même de l'air commun ; il n'y en a pas plus d’un cinquième ou d'un quart d'abforbé, & ce qui refte n’eft plus en état d'entretenir a flamme des lumières, ni de fervir à la refpiration des animaux. Il paroîtroit prouvé d’après cela, que l'air que nous refpirons ne contient qu'un quart de véritable air; que ce véritable air eft mêlé dans notre atmofphère à trois ou quatre parties d'un air nuifible, d’une efpèce de moffette, qui feroit périr le plus grand nombre des animaux, fi la quantité en étoit un peu plus confidérable. Les funeftes effets de 1a vapeur du charbon fur Fair, & d’un grand nombre d’autres émanations, prouvent encore combien ce fluide eft près de Ja limite, au-delà de laquelle il deviendroit mortel pour les animaux ; j'efpère étre bientôt en état de difcuter cette idée, & de mettre fous les yeux de l’Académie les expériences fur 1ef. quelles elle eft appuyée.

I réfulte des expériences contenues dans ce Mémoire, que lorfqu'on difflout du mercure dans l'acide nitreux , cette fubftance métallique s'empare de a portion d'air pur con- tenue dans l'acide nitreux, & qui conftitue fon acidité; d’une part, ce métal combiné avec l'air le plus pur, fe réduit en chaux ; de l'autre , l'acide dépouillé de ce même air , entre en expanfion & forme de l'air nitreux : & la preuve que les chofes fe pañlent ainfi dans cette opération, c’eft que fi après avoir ainfi féparé les deux airs qui entroient dans la compofition de l'acide nitreux, on les recombine de nouveau, on refait de l'acide nitreux pur, tel qu'on avoit auparavant, avec cette diférence feulement qu'il eft fumant,

680 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE L'acide nitreux , tiré du falpêtre par l'argile, d'après cela n’eft autre chofe que de l'air nitreux, combiné avec un volume à peu-près égal au fien, de la portion la plus pure de Fair, & avec une quantité affez confidérable d’eau: l'air nitreux au contraire eft l'acide nitreux dépouillé d’air & d'eau. On ne manquera pas fans doute de demander ici fi le phlogiftique du métal ne joue pas quelque rôle dans cette opération ; fans ofer décider une queftion d’une auffr grande conféquence, je répondrai que puifque le mercure fort de cette opération précilément tel qu'il y étoit entré, il n'y a pas d'apparence qu'il ait perdu ni repris du phlogiftique, à moins qu'on ne prétende que le phlogiftique qui a fervi à la réduction: du métal, a paflé à travers les vaifleaux; mais dès-lors c'eft admettre une efpèce particulière de phlogiftique, différente de celle de Stahl & de fes difciples ; c'eft revenir au feu principe, au feu combiné dans les corps, fyftème beau- coup plus ancien que celui de Stahl, & qui eft fort différent. Je terminerai ce Mémoire comme je l'ai commencé, en rendant hommage à M. Prieftley de ja plus grande partie de ce qu’il peut contenir d’intéreffant; mais l'amour de la vérité & le progrès des connoiffances auxquelles doiventtendre tous nos efforts, m'obligent en même temps de relever une erreur dans laquelle il eft tombé, & qu'il feroit dangereux de laiffer accréditer. Ce Phyficien juftement célèbre, ayant reconnu qu'en combinant de l'acide nitreux avec une terre quelcon- que, il en retiroit conftamment de l'air commun ou de Fair même meilleur que Fair commun, a cru pouvoir en conclure que l'air de l'atmofphère eft un compolé d'acide nitreux & de terre, Cette idée hardie fe trouve fufffamment renverfée par les expériences contenues dans ce Mémoire; il eft évident que ce n’eft point l'air qui eft compofé d’acide nitreux , comme le prétend M. Prieflley, mais au contraire, l'acide nitreux qui eft compolé d'air; & cette feule remarque donne Ia clef d’un grand nombre d'expériences contenues dans les Sedions LL,

IV & V du fecond Volume de M. Prieftley. Cr MÉMOIRE

DAENS LIST OM RON NC LE !S 681

M ÉMOIRE

SUR DES SUBSTANCES HÉTÉROGÈNES

Trouvées dans les Criffaux de roche, les Agates, les Opales 7 les Rubis.

Par M. FoucEroux DE BONDAROY.

F:" Naturaliftes ont fait connoitre des fubftances étran- gères enfermées dans des géodes & des filex : fi lon explique difficilement comment ces corps, d'une nature différente des géodes & des filex, fe trouvent enclavés dans ces efpèces de pierres, combien ne doit-on pas éprouver de difficultés orfqu’on veut appliquer ces mêmes raifons aux pierres. tranfparentes d’une grande dureté, & qui offrent une criftallifation aufit régulière que le rubis, le criftal de roche, &c!?

À la vérité, fuivant M. Vallérius & Linnée, toutes ces pierres font dans la claffe des vitrifiables ainfi que le filex; l'agate, l'opale, le rubis, le criftal de roche ne diffèrent du filex que par leur netteté, {eur pureté, les couleurs vives & tranchées, fur-tout quand ces pierres font polies; leur dureté & la criftallifation de quelques-unes de ces pierres, font donc, fuivant ces Naturaliftes, les feules vraies diflinc- tions qui les différencient des filex.

On voit aifément à travers les pierres tranfparentes Îes fubftances étrangères qui s'y rencontrent : aufli beaucoup d’Auteurs en ont-ils parlé, & peut-être quelques-uns fe font- ils trop preffés de nommer les fubftances que l'œil ou la conformité de figure fembloit leur annoncer devoir être telle ou telle matière, {ans avoir cherché à confirmer {eurs aflertions

ar des preuves plus décidées.

Daniel Tilas, hiffoire des Pierres, aflme avoir vu du

Mem. 1776 Rrrr

Prefenté le 13 Mars 1776. le 30 Juillet 1777°

682 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

foin & de la moufle dans une agate: plufieurs ont dit y avoir trouvé des lichens, du creflon, des capillaires, &c. Scheuchzer annonce un criftal il a vu des poils. Ray, Topog. obf. pag. 20 5, Aldrovande & plufieurs autres, citent des fubftances étrangères dans lagate & le criftal de roche. Kundmann, Rariora Naturæ à artis, nous parle d’une mouche à qui la Nature avoit accordé pour tombeau un rubis. Henckel dit qu'il a trouvé dans le criftal de roche des plantes & des coquilles de mer. Lind, Lithophil, Brit. 15, parle d’un criftal de roche il y avoit des pointes d’our- fins, criflallus echinophora. Le Cabinet de M." la Préfidente de Bandeville offre plufieurs agates qui contiennent des corps marins. D'ailleurs ayant vu dans des pierres d'aigles, ou dans des géodes, des noyaux d’ourfins, des coquilles de mer & des madrépores, on ne doit pas être furpris de rencontrer ces mêmes accidens dans l’agate.

Plufieurs Naturaliftes s'accordent fur ce qu'ils ont nommé bulle d’eau ce que lon voit rouler dans l'agate ou le criftal de roche, & il y a à Paris plufieurs de ces pierres tranfpa- rentes avec cette fingularité.

Je me fuis trouvé à portée d'obferver ce fait dans des opales, & comme il m'a paru un des plus propres à connoître 1 nature de ces pierres, ou au moins à jeter des lumières fur leur formation, je n'ai pas négligé l'examen des opales que j'avois, qui offroient cette particularité.

L'opale étoit très-eftimée des Anciens. L'Hifloire rapporte que le Sénateur Morius avoit une opale eftimée vingt mille feflerces , & qu'Antoine la lui ayant demandée, Nonius

référa l'exil à la lui livrer. Depuis que l'art eft parvenu à he imiter fi parfaitement que l'on s'y trompe, les faétices ayant rendu les opales communes, le mérite des naturelles et prefque tombé, & elles ne font plus recherchées que de ceux qui fe donnent à l'étude des pierres. 4

Je m'acquitte foiblement ici de la reconnoïffance que je dois à Dom Guido Vio, Religieux Camaldule à Murano, qui, employant les momens que lui laiflent les devoirs de

D'ÉEPSSHEANTEUNE I LE 14 683 fon état, à l'étude de l'Hiftoire naturelle, a bien voulu me communiquer plufieurs de ces opales, me faire part du lieu on les a trouvées, & de différentes circonftances qu'il m'étoit utile de favoir.

Ces opales ont été tirées d’une montagne dans le territoire de Vicence, appelée monte Berico. Lorfqu'on trouve ces pierres brutes, il faut les polir pour pouvoir s'affurer fi elles offrent quelques fngularités : ces opales font fouvent enclavées dans une pierre, que Dom Guido regarde comme pouvant être leur matrice.

Je dois ajouter encore que Dom Guido m'a mis en état de juger avec certitude qu'il y a eu aux environs de Vicence des feux fouterrains : les pierres que j'ai prifes fur plufieurs de ces montagnes, & beaucoup d’autres que j'ai reçues de ce Religieux, y dénotent la préfence des volcans qui y ont exifté.

On trouve au mont Bérico Îa pierre obfidienne de Pline, qui, fuivant les obfervations de feu M. Ie Comte de Caylus, eft une vitrification produite par les volcans, &c. Je rap- porte ces obfervations fans vouloir prétendre que es opales doivent leur origine à des volcans : beaucoup de ces opales wofirent point de bulle mobile; & ce n'eft que dans la quantité, lorfqu'on les a polies, que la bulle fe voit dans quelques-unes.

Ces efpèces d’agates perdent, avec le temps, Ja bulle qui fixe maintenant notre atténtion ; oh pourroit croire que celles -là avoïent quelques fentes ou qu'il s'y eft formé quelques erevafles qui, donnant iffue à l’eau, empéchoit la bulle d'air de s'y mouvoir comme elle le faifoit auparavant.

J'ai expofé ces opales, lon n’apercevoit plus le mou- vement de fa bulle, à une douce chaleur ; je les ai laiflées dans de l'eau que j'ai fait long-temps bouillir ; j'ai fait chauffer uné de ces opales, & l'ai jetée dans l’eau, fans être parvenu à faire reparoître {a bulle. Nonius préféroit la perte de fa liberté à celle de fon 6pale; j'étois moins avare de mes opales, que je croyois perdre d'une manière utile, fi en les détruifant

Rrrrij

684 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE

je pouvois acquérir de nouvelles connoiffances : j'ai caflé une de ces opales qui avoit eu une bulle, & qui l'avoit perdue, & j'ai obfervé qu'elle étoit creule, & qu ‘il y avoit dans lin- térieur une jolie criftallifation, mais point d’eau, & aucun conduit ni fente par lefquels cette eau auroit pu s "échapper.

J'ai rompu une feconde opale je voyois aifément le mouvement dune bulle, & je me fuis afluré qu elle étoit prelque remplie d’une eau claire, limpide, & qui m'a paru infipide. Voici donc comment je crois pouvoir expliquer cet ee app rent dans certaines de ces pierres.

I! eft bon de fe rappeler que dans les géodes , l'extérieur femble fe durcir avant la partie interne, & que la liqueur eriftalline, dans l'intérieur des géodes , fouvent paroît y avoir formé les beaux criftaux qui sy rencontrent. Dans les cailloux glaifeux du Dauphiné, c’eft dans les fentes & crevafles intérieures, que l’on trouve ces criftaux tendres auxquels on a donné Île nom de diamans.

Je conjecture que dans les agates , la furface extérieure s'étant durcie la première , l'eau pétrifante s’eft dépolée intérieurement ; cette eau a prefque rempli la capacité de ces opales, il eft reflé une bulle d’air qui a produit le même eflet que dans les tubes qui fervent de niveau : une preuve que cette bulle eft de l'air qui nage dans de l’eau, c’eft qu'en tournant la pierre, la bulle, plus légère que l'eau, monte & gagne Îa partie la plus élevée de la pierre ; fi vous la retournez, la bulle, du bas vous l'avez porté, remonte encore à la partie fupérieure de l’a agate : la bulle change un peu de forme dans les différens mouvemens qu’on lui fait éprouver ; enfin, ces pierres produifent le même effet que les niveaux d’eau à bulle d'air, & je crois que ceux qui ont parlé de ce fait dans les CNE ne Font pas expliqué de cette manière, faute d’avoir été à portée d'examiner des pierres il fe rencontroit ; il falloit encore regarder les morceaux d'Hiftoire Naturelle que nous poflédons, comme n'étant que de fimples curiofités , s'ils ne nous conduifent pas à augmenter nos connoiflances, & compter gagner, fi en les perdant & les

p'Ets S Cr EN CE s, 685

brifant, notre inftruction en Phyfique faifoit un pas de plus; enfin, je crois que ceci méritoit plus d’attention que l’on ne lui en avoit jufqu'ici accordé. J'ai vu le même fait dans des morceaux d’ambre ; enfin, je l'ai obfervé dans une partie de glace il s'étoit rencontré une bulle, que l’on pouvoit faire mouvoir ; il eft aifé de faire l'application de ce qui vient d’être dit à la même bulle trouvée dans de eau que le froid avoit gelée.

Cette eau fe dépofe avec le temps & forme des criftalli- fations dans l'intérieur des agates, dès-lors le phénomène difparoït, & je n'ai plus trouvé d’eau dans les pierres qui n'ävoient plus de bulle; j'aurois voulu avoir une affez grande quantité de cette eau ou de ce fuc criftallin pour {a foumettre à différentes épreuves ; * mais rarement les fouhaits du Naturalifte font-ils entièrement fatisfaits, il lui refte toujours quelque chofe à defirer, & par conféquent de nouvelles con- noiflances à acquérir. Je crois devoir ajouter ici, qu’au lieu de bulles d'air ou d'eau, je connoïs des agates qui, dans leur intérieur, renferment des grains de fable qui fe meuvent dans ces pierres.

Quant aux plantes & aux infeétes, que des Naturaliftes ont dit fe trouver dans les agates, & fur-tout dans le criftal de roche, n'ayant point été à portée de les y examiner & de les y reconnoître, je n'en parlerai pas, je dirai feulement, que l'on a confondu fouvent, & mal-à-propos, des fils talqueux ou d'amiante, enfin, des diflolutions métalliques, avec des poils, des moufles, des licheus, &c.

* # On à préfenté à l’Académie des efpèces de cailloux qui contenoient beaucoup d’eau , je ne me fuis pas trouvé à portée de m'en procurer, & d’ailleurs cette eau p’étoit peut-être pas le vrai fuc criftallin,

le 20 Avril

1776. Remis le 3 Mars 1779.

686 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

NO el es ME D'UNE SUITE D'EXPÉRIENCES NOUVELLES,

! Qui font connoître la nature àr les propriétés de plufieurs efpèces d'air ou émanations aëriformes, extraites par diverfes voies d’un grand nombre de fubflances.

Pare NI: he 7 DA g sous

N foumettant à l'analyfe diverfes fubflances dans es

trois règnes de la Nature , pour en développer les principes conftituans, la Chimie eft enfin parvenue à rendre fenfibles & palpables ceux de ces principes qui avoient toujours été regardés comme incoërcibles , parce qu'ils s'échappent en vapeurs imperceptibles, &c tout aufli fubtiles que l'air même de l’atmofphère : 6n a fait plus, on a déter- miné en quoi diffèrent entr'elles ces émanations aëriformes, & plufieurs de leurs propriétés diftinétives : on a pouffé

Finduftrie des moyens & des procédés jufqu'à faire fubir

encore à ces efpèces d’Infiniment petits de la Mature, après feur extraction & leur féparation des corps, une autre forte d’analyfe qui femble les ramener prefque à l'état des élémens les plus fimples & les plus purs. C’eft ainfr que les rapports & les caractères particuliers de l'air fixe, de l'air inflammable, de l'air déphlogiftiqué, de l'air nitreux, commencent à être beaucoup mieux aperçus.

Mais plus il eft intéreffant pour les progrès de la Phyfique de découvrir & de fixer la théorie de tous ces phénomènes, qui paroïffent tenir de fi près aux myftères les plus cachés de la Nature, & aux principes de fes opérations, moins on doit fe hâter de tirer des inductions, & de hafarder des fyftèmes fur tous ces objets; car les vérités fondamentales que l'on recherche ici ne peuvent reflortir que d'une multi- tude de faits variés, rapprochés & comparés : il faut donc

DES SCIENCES. 637

encore fe borner à les multiplier, Ceux dont je vais indiquer les réfultats feront comoître plufieurs nouveaux moyens pour obtenir 1.° diverfes émanations. aériennes inflammables : 2.° Vair fixe; 3.° l'efpèce d’air que l’on nomme déphlogiffiqué, parce qu'il eft plus pur à divers degrés que l'air de lat- mofphère.

Par l'expofition toute fimple des phénomènes, on com- prendra qu'il n'eft pas temps, à beaucoup près, de prétendre les expliquer.

Lorfque lakali volatil en liqueur, dégagé par l'alkali fixe, diflout complétement le zinc en limaille, opération que j'ai déjà fait connoître, il fe dégage un gas aërien très-inflam- mable, qui fulmine fortement, étant mêlé avec une portion d'air commun. Il faut obferver que pour obtenir cet air bien inflammable, il eft effentiel que la diffolution foit faite à froid, ou du moins à un degré de chaleur très-foible,

L’efpèce de fel de zinc ammoniacal {oyeux, que l'on prépare en faifant évaporer doucement la diffolution précé- dente, étant mis dans une cornue de verre & pouflé à grand feu, fournit, par le moyen d’un appareil convenable, un gas aérien, qui n'eft plus que de l'air fixe. Apparemment la portion la plus mobile & Îa plus fubtile de l'alkali volatil, ayant été diflipée par l'effet de l'évaporation, fair fixe qui paroït être une des principales parties conftituantes de 'alkali volatil, attaque le zinc, le diflout, y adhère & y imprime le caractère falin : c’eft du moins ce que le réfultat de cette expérience autorife à préfumer.

L’alkali volatil en liqueur, dégagé par lalkali fixe, a pareïllement une aétion bien marquée fur le fer en limaille, beaucoup moindre pourtant que fur le zinc; j'en ai obtenu une émanation aérienne, aufli inflammable qu'avec le zinc.

Je ferai connoître dans un nouveau Mémoire fur le zinc, la propriété diflolvante que Falkali fixe cauftique exerce {ur ce minéral en limaille. L

Ayant mis dans une fiole de verre mince, bien chauffée auparavant, deux onces d’alkali minéral cauftique ou leffive

I re Expérience.

yes Expérience.

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Expérience,

y: Expérience,

V.° Expérience,

VAT:

Expérience.

VALLE

Expcritnce.

6838 MÉMOIRES DE L' ACADÉMIE RoïYALE

des Savonniers, préparée avec foin dans mon laboratoire ; & deux gros de limailie de zinc, ce vaifleau fut exaétement bouché avec un bouchon de liége, traverfé par un tuyau de verre propre à exécuter l'expérience projetée : je laiffai digérer à froid environ trois heures ; il parut pendant ce temps quelques bulles fur la liqueur, mais il ne fe dégagea point d'air. Ayant mis enfuite quelques charbons allumés autour de {a fiole, l'effervefcence devint fenfible, & il fe dégagea un gas aërien qui paila dans le récipient rempli d’eau : en continuant le feu , je laugmentai graduellement jufqu'à ce que la liqueur de la fiole füt bouillante, & qu’il ne pafsât plus de gas aërien ; le mélange en fournit environ vingt pouces cubiques. Cette efpèce d'air eft tout aufli inflammable que celui qui eft extrait par l’alkali volatil, & détone auffr fortement après avoir été mêlé avec l'air commun.

L'alkali fixe cauftique ou leflive des Savonniers, n'agit que foiblement fur le fer en limaille; cependant, il en diffout une petite quantité avec effervefcence; l’action combinée de ce mélange fournit un gas aërien bien inflammable, & qui détone.

Les deux faits précédens me furprirent d'autant plus.que je m’attendois moins à ces réfultats extraordinaires, & en conféquence je crus devoir examiner ce que produiroit avec ces mêmes fubftances métalliques, l'alkali fixe ordinaire bien pur en liqueur très-concentrée ; l’efpèce d'air dégagé de ces mélanges, en les foumettant à l’ébullition par l'application du feu, ne diffère de l'air commun que par un peu plus de pureté : je m'en fuis convaincu par l'épreuve avec l'air nitreux; cet alkali fixe n’ayant abfolument aucune aétion par la voie humide fur le fer ni fur le zinc, lui feul fournit le gas aërien : je m'en aflurai par une nouvelle épreuve.

Deux parties de crème de tartre, & une partie de limaïlle de zinc, mélées & humecdtées avec l’eau diftillée, fournirent à un degré de chaleur médiocre, pour mieux favorifer leur action réciproque, un gas aërien, inflammable & détonant.

Deux parties de crème de tartre & une de limaille de fer,

humectées

DES SCIENCES. 689

humeétées avec l’eau diftillée, fournirent, en appliquant un degré de chaleur médiocre, une efpèce d'air, qui n'efl point inflammable, qui n'éteint point la lumière; en un mot démontré prefque entièrement femblable à l'air commun par l'épreuve avec l'air nitreux.

Je refñs cette expérience, en ajoutant plus d’eau diftillée, & foumettant le mélange à une ébullition continuée; alors j'obtins un gas aërien, auquel je trouvai toutes les propriétés de l'air fixe.

Le réfultat de l'expérience répétée une troifième fois, après avoir fait digérer plus long temps le mélange, fut abfolument Je même; quoique vers la fin de l'opération, la crème de tartre ait été en partie brülée.

Parties égales de tartre rouge & de limaille de fer, mêlées & traitées par le même procédé, fournirent d’abord un gas aérien, auquel je reconnus les propriétés de l'air fixe; mais ayant reçu féparément, & dans un autre vaifleau, les der- nières portions d'air qui fe dégageoient, je les trouvai inflam- mables & détonant fortement après leur mélange avec l'air commun ; cette expérience répétée eut le même fuccès. Il eft affez fingulier, que cette inflammabilité n'ait ici lieu, que parce que le tartre crud eft employé dans le procédé au lieu du tartre dépuré ou crême de tartre: ces deux matières au fond diflérant très-peu l'une de l’autre.

Le vinaigre radical diflout le zinc avec effervefcence, lefpèce d'air qui fe dégage eft très-inflammable, & détone fortement après fon mélange avec l'air commun.

Je m'étois déjà afluré, que l'émanation aërienne fournie par le vinaigre radical feul & fans mélange n’eft point inflam- mable ; elle eft permanente, quoique l’eau peu-à-peu l'abforbe: elle eft à peu-près dans l’état d'air fixe; elle éteint la lumière d'une bougie, à la vérité moins rapidement. Il en réfulte toujours, que l'inflammabilité dépend ici effentiellement d’un principe communiqué par le zinc que la diflolution décompole.

Le vinaigre radical diflout le fer beaucoup moins bien; la chaleur eft néceflaire pour opérer cette diflolution; l'air

Mém. 1776. 5 [IT

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Expérience.

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Expérience.

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Expériences

690 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

dégagé d’abord eft très-peu inflammable; les dernières portions dégagées & retenues féparément s’enflamment rapidement & détonent.

En diftillant les criftaux de verdet à un feu de réverbère dans une cornue de verre, dont le bec plonge dans un vale plein d’eau, & s'infinue fous une cloche ou récipient cylin- drique également rempli d'eau, j'ai extrait par cet appareil deux efpèces d'air permanent ; le premier éteint la flamme d'une bougie que lon y plonge : mais cette flamme, au moment elle va s’éteindre, s'alonge beaucoup & paroît colorée en jaune, vert & bleu; la feconde efpèce d'air reçue féparément eft entièrement inflammable, mais ne détone point; la flamme eft d’un beau bleu.

Je crus d’abord qu’en procédant de même avec le fel de Saturne, j'allois avoir des réfultats pareils; mais j’appris encore ici par le fait, combien peu l’on doit compter en Phyfique fur les induétions tirées des fimples analogies : j'obtins donc du fel de Saturne, traité comme dans l'expérience précédente, deux fortes d'émanations aëriformes bien diftinctes ; l'une opaque, blanchâtre, en forme de nuage; l’autre tranfparente: ces deux efpèces d’air tamilés plufieurs fois à travers l’eau, agités, lavés, enfuite confervés, ont toujours éteint une bougie allumée, & n’ont point paru avoir le moindre deyré d'inflammabilité.

Ces deux dernières expériences doivent être rapprochées des faits confignés dans un Mémoire que j'ai à l'Académie en 1773, fur lanalyfe du verdet & du fel de Saturne ; elles eront connoitre plus particulièrement la nature des émana- tions atriennes, dont j'ai déjà parlé dans le Mémoire indiqué.

. Ces gas aëriens inflammables , j'entends ceux qui font produits par l'action réciproque du zinc, du fer, de lalkali volaiil, de l'alkali fixe cauftique, du tartre crud, du vinaigre radical, & qui détonent fortement par leur mélange pe l'air commun, perdent cette propriété de détoner, & ne font plus qu'inflammables, quoique mélés avec l'air commun, quand on ajoute à ce mélange l'air nitreux : Ja propriété de

DIENSM SA CNE NECLE .S 691

détoner n’eft au contraire qu’affoiblie lorfqu'on ajoute l'air nitreux à un mélange déjà fait d'air commun & d'air inflam- mable ordinaire, fourni par la diflolution actuelle du zinc & du fer dans l'acide vitriolique.

Les expériences fuivantes, que j'ai faites tant fur les chaux

-abfolues que fur les précipités métalliques, vont préfenter des réfultats d'autant plus intérefans que l’on remarquera enfuite plufieurs différences effentielles dans les émanations aëriennes extraites des mêmes fubftances uniquement foumifes à l'aétion immédiate des feuls acides minéraux.

Du mélange d’une demi-once de chaux de zinc & d'un gros de poudre de charbon mis dans un canon de piftolet, j'aï extrait au feu de forge quatre-vingt-feize pouces cubiques d’un gas aërien, qui s'enflamme rapidement fans détoner ; la flamme en eft bleue: cette efpèce d'air d’abord permanent fe mêle enfuite peu-à-peu avec l'eau, il ne rend pas l'air nitreux rutilant.

Deux gros de bleu de Prufle foumis dans un canon de piftolet, à l'action d’un feu de forge, ont fourni plus de trente-quatre pouces cubiques d’air qui s’enflamme fans détoner, en produifant une très-belle flamme bleue,

Ces deux dernières expériences offrent un air inflammable d'un caractère tout particulier; car il ne fait pas la plus petite explofion, pas le moindre bruit en s’enflammant, après fon mélange avec l'air commun ou avec l'air déphlogifliqué ; d’où Dréfulte qu'il paroït exifter jufqu'à préfent deux efpèces de gas aëriens inflammables bien diftincts; l’un qui s’enflamme rapidement avec explofion & grand bruit quand il eft mêlé avec l'air commun ou de l'atmofphère, & qui éclate & ful- mine encore plus fortement quand il eft mêlé avec Fair déphlogiftiqué, ou 'air le plus pur ; & le fecond, qui quoique mêlé avec les deux airs'précédens, s'enflamme toujours pai- fiblement & fans bruit.

Or, en confidérant attentivement la nature & Îles propriétés de cesdeux efpèces d'air inflammable, fi différentes par leurs effets, & en rapprochant les phénomènes qu'ils préfentent de

SfIS ij

X V.°

Expérience.

XVI. Expérience.

KIVINES Expérience.

X VIII. ÆExpérieñce,

XIX.° Expérience.

XXE

Expérience.

692 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

œux que nous offrent fi fréquemment dans l'atmofphère certains météores ignés; on eft, ce me femble, très-bien fondé à préfumer, que de femblables gas aëriens, qui font extraits & développés en fr grande abondance dans le vafte laboratoire de la Nature, par les analyfes & les fynthèfes opé- rées fans cefle fur les fubftances des trois règnes, & qui felon les temps, les failons, les lieux & d'autres circonftances, fe répandent plus ou moins dans l'atmofphère, feront mis défor- mais par les Phyficiens, au rang des caufes les plus immé- diates de ces grands phénomènes ignés de la Nature, en concours avec le fluide électrique très-analogue à ces mêmes gas aëriens; & qu’ainfi la vraie théorie de ces efiets divers fera bien mieux développée.

Une once de winium, mis dans un canon de piftolet au feu de forge, s'eft très-bien réduit ; j'en ai extrait plus de vingt-fix pouces cubiques d'un gas aërien légèrement inflam- mable, & qui éteint la lumière d’une bougie.

L'expérience répétée avec le maflicot a eu le même fuccès.

J'ai traité par ce même appareil du canon de piftolet expolé au feu de forge, la chaux de cuivre, que l'on obtient r.° des criftaux de verdet après la diflillation complette du vinaigre radical; 2.° en précipitant par l'alkali fixe le vitriol bleu & la diflolution du cuivre dans l'acide nitreux : ces précipités étant enfuite bien lavés & defléchés, j'ai extrait de toutes ces matières un même gas aërien, qui n'a que les propriétés de l'air fixe.

Le beurre d’antimoine précipité pareillement par 'alkali fixe, lavé enfuite & féché ne fournit auffi qu'un air fixe.

Le fer diffout par l'acide nitreux , précipité par l'alkali fixe, bien lavé, féché & foumis dans un canon de piftolet à l’ac- tion d’un feu de forge, donne un gas aérien bien différent. Une bougie allumée y brûle paifiblement, fans que la flamme en foit agrandie & rendue plus éclatante; mais comme iül abforbe plus d'air nitreux que l'air commun, on peut en conclure qu'il eft légèrement déphlogiftiqué, ou un peu plus pur que l'air de l’atmofphère.

D Er Sp LS ,C LE Nr GE: Su] 693

J'ai obtenu un gas aërien tout pareil au précédent, en traitant par le même procédé le zinc & Îe cobalt précipités par l'alkali fixe de leurs diflolutions dans l'acide nitreux.

De l'argent bien pur diflout dans l'acide nitreux, précipité par l'alkali fixe, lavé, féché & poufié de même à grand feu, j'ai extrait un gas aërien bien déphlogiftiqué; car il agrandit la lumière d’une bougie que l'on y plonge, il la rend plus vive & plus éclatante.

Pareil réfultat avec le mercure préparé, difpofé & traité de même,

Voilà d’abord deux nouveaux moyens pour obtenir fans peine l’efpèce d'air que l'on appelle dpAlogiflique. Les expé- riences fuivantes, exécutées fur les mêmes fubftances & fur plufieurs autres, mais en n’employant que l'aétion immédiate & le concours feul des acides, vont expofer un grand nombre d’autres procédés pour extraire plus aïfément encore ce même air déphlogiftiqué à différens degrés; & l’on verra, que ces faits comparés aux précédens peuvent donner lieu à plufieurs induétions intéreflantes: je ne me permettrai que d'en indi- quer quelques-unes à la fin de ce Mémoire.

Le meilleur air déphlogiftiqué & très-abondant, que M. Prieftley ait jamais obtenu, eft celui que lui a donné un magma réfultant de la diflolution des fleurs de zinc par Facide nitreux, fans précipitation ni autre difpofition ulié- rieure. Frappé de cette expérience que je répétai, & que je trouvai cogforme à tout ce qu'en dit M. Prieftley, je crus devoir examiner, f1 contre l'attente & l'opinion de ce célèbre Phyficien, le zinc quoique métallifé, & pourvu de tout fon phlogiftique, fourniroit aufli le même air déphlogiftiqué.

Dans cette vue, je fis difloudre, par lacide nitreux,. le zinc métallifé; je retins le gas aërien qui fe dégage pendant la vive eflervelcence; je fus furpris, en reconnoifiant, que ce n'étoit point de l'air nitreux, mais plutôt de l'air fixe; il éteint la lumière rapidement, & il ne devient point rutilant par fon mélange avec l'air commun: je remarquai, qu'après

lavoir lavé & fecoué beaucoup dans l'eau , qui en avoit.

WUL.* Expérience.

XXIL.E Expérience.

>. À 1 Expérience.

XX IV. Expérience.

MOXQVIE

Expérience.

MXN I Expérience,

694 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE abforbé une bonne quantité , il avoit perdu en partie Ia propriété d'air fixe, car il n’éteignit plus que très-foiblement la lumière d’une bougie; cette diflolution de zinc, évaporée dans une cornue de verre, acquiert en fe concentrant beau- coup une couleur noire foncée , la cornue fe remplit de vapeurs très-rouges : lorfque le magma rélultant de {a combi- nailon des deux matières eft devenu plus épais & prefque folide, alors, en expofant la cornue à une chaleur plus forte, il fe dégage une quantité fort confidérable d’un gas aërien, qui , après avoir traverfé l'eau, remplit le récipient il eft reçu, de nuages blancs très-opaques; mais l’opacité ne tarde pas à difparoïtre, & Îa tranfparence fe rétablit : cette efpèce d'air tamilé une feconde fois à travers l’eau, & fans être foumis à d'autre lavage, eft très-déphlogiftiqué, & tout auffr pux que celui qui, par le même procédé, eft extrait des fleurs de zinc; car en agrandiffant beaucoup la lumière d’une bougie, il lui donne un grand éclat, & ïl fe fait en même-temps une décrépitation très-fenfible ; deux fignes certains de fa plus grande pureté de cette efpèce d'air. Les dernières portions de gas aérien, chaflées par un feu plus intenfe, & reçues féparément , n’avoient plus le caractere d'air déphlogiftiqué; il éteignit la fumière d’une bougie ; mais après avoir été bien fecoué & bien lavé dans l'eau , il devint prefque auffi pur que Fair commun.

Dans le temps que le fer eft diflout avec beaucoup d’effer- vefcence par l'acide nitreux , il s'élève un gasmgërien, qui eft un véritable air nitreux ; en diftillant cette diffolution, on obtient un réfidu qui donne aufir par lappareil de la cornue une bonne quantité d’air très-pur ou bien déphlo- giftiqué , démoniré tel par les épreuves néceflaires. Les dernières portions font un air moins déphlogiftiqué.

La diflolution d'argent pur dans l'acide nitreux, bien rapprochée, & traitée comme ci-devant au feu de réverbère me fournit une bonne quantité d’air très-bien déphlogiftiqué; j'en obtins bien plus par ce procédé, qu'en opérant fur le précipité d'argent par l'alkali fixe,

DIE S :$ C L'E N,C ES. 695

Dans le temps que le cuivre pur eft diflous par l'acide uitreux , il fournit d'abord un air nitreux, & de la diffolution évaporée , j'ai retiré un air bien déphlogiftiqué.

J'ai eu un pareil réfultat avec le bifmuth traité de même.

L'étain eft calciné fur le champ par l'acide nitreux ; il fe dégage par cette première réaction beaucoup d'air qui n'eft point niwreux ; je l'ai trouvé plus pur que l'air commun: une bougie allumée y brüle très-bien ; mêlé avec l'air inflam- mable, il le rend plus fulminant que ne fait l'air de l'atmo- fphère. Les portions fubféquentes du gas aérien, extrait par un feu plus fort , font un air beaucoup mieux déphlog ftiqué.

J'ai retiré du nitre faturnin, expofé dans une cornue de verre, à un feu de réverbère gradué, beaucoup d'air bien déphlogiftiqué.

M. Prieflley ayant déjà obfervé que le nitre mercuriel & le nitre à bafe de craie ou de terre ablorbante, produilent Un air-parfaitement déphlogiftiqué, je me borne à rappeler ici ces deux obfervations, pour les joindre aux précédentes.

Mais pour compléter la fuite de ces faits, J'ai cru qu'il falloit examiner , {1 de la combinaifon , toute imparfaite & fuperficielle qu’elle foit de acide nitreux avec une bafe de terre vitrefcible, j'obtiendroïs auf un air bien déphlogitiqué; dans cette vue, je précipitai par l'acide nitreux, la liqueur des cailloux ; après avoir édulcoré ce précipité, je Le fs fécher, enfuite je le réduifis en pâte, en ajoutant le même acide, & le féchai de nouveau à petit feu : cette matière me donna, par l'appareil de la cornue, un air très-bien déphlogifiiqué, mais en moindre quantité que les fubftances précédentes. J'ignore fi: M. Prieftley a fuivi le même procédé, mais il aflure avoir extrait un air bien déphlogiftiqué , en traitant l'acide nitreux avec la terre vitrifiable.

I eft à remarquer , qu'aucun des nitres , traités par Îles procédés que j'ai expofés, n'a jamais détoné, quoique les cornues de verre qui les contenoient, aient toujours été expofées à l’action immédiate & au contact des charbons embralés, quoique le feu ait toujours été poufié jufqu'à ramollir

AONIVITIEE"

Expérience.

RRUVHIUITÉE

Expérience. XXIX.°

Expérience,

XXX.°

Expérience.

XX Ne Expérience.

696 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE

& à mettre en fufion ces vaifleaux , dont quelques-uns en fondant fe font ouverts, & qu'ainfi il y ait eu une libre communication des vapeurs du charbon avec l'intérieur du vaifieau.

I paroît donc réfulter de tous ces derniers faits réunis & comparés, que, pourvu que facide nitreux puifle fe combiner ou profondément, ou fuperficiellement, 1.” avec les métaux parfaits ou imparfaits, & avec les demi-métaux revêtus de leur forme métallique, ou dans l’état de chaux; 2. avec les terres calcaires ou vitrefcibles, on extrait toujours de ces nouveaux mixtes un air plus moins déphlogiftiqué, qui n'eft, felon toutes les apparences, que acide nitreux lui-même effentiellement altéré dans fa com- poñition primitive & intrinsèque, en un mot, abfolument différent de ce qu'il étoit avant cette modification, plutôt ce changement qu'il a fouffert. e

Mais quoique jufqu'à préfent le feu acide nitreux femble contribuer à la formation de Fair déphlogiftiqué, doit-on conclure que nul des autres acides ne fauroit donner cette même efpèce d'air? j'ai déjà des faits intéreffans & bien pofitifs , qui prouvent au contraire que d’autres acides peuvent auffi, par de*femblables altérations intimes, produire un gas aérien du même caraétère; & fr, par des épreuves répétées & variées, cette vérité importante {e trouvoit bien établie, on commenceroit à beaucoup mieux apercevoir les vrais prin- cipes qui conftituent & qui modifient les différens acides, ces agens du premier ordre dans prefque toutes les opérations de la Nature, & dans un très-grand nombre de celles que les Phyficiens exécutent dans leurs Laboratoires.

DESCRIPTION

DES SCIENCES. C7

PRES CR P PTT ON D'UN ENFANT MONSTRUEUX

NORMANOT EUR M.E,

Ayant deux vifages fur une feule tête, è7 deux corps réunis fupérieurement , l'un bien à l'autre mal conformés.

Pxr M BORDENAVE.

UOIQUE Îa produétion des Monftres femble ne pré- fenter fouvent que des effets bizarres dont les caufes font inconnues, cependant l’obfervation attentive des faits donne lieu quelquefois de fuivre la Nature dans fa marche, & de la furprendre, pour ainfi dire, dans fes produétions. C’eft fous ce point de vue que l’on doit recueillir les exemples des Monftres; autrement la connoiïflance que l’on pourroit en avoir, deviendroit ftérile, & elle ne mériteroit au plus qu’une admiration, inutile pour le progrès des Sciences. La confor- mation de celui que j'ai l'honneur de préfenter à l’Académie, & les circonftances qui ont accompagné fa naiflance, m'ont paru dignes d'attention & propres à permettre quelques con- jeétures fur la manière dont il s’eft formé.

Une Femme du village de Brunoy , âgée de trente-trois ans, étant dans les douleurs de l’enfantement depuis trois jours, accoucha naturellement, le 23 Juin 1775, du Fœtus* monftrueux dont il eft ici queftion. L'accouchement, quoique long, a été peu laborieux, puifqu’il étoit terminé par les feules forces de la Nature, quand le Chirurgien eft arrivé pour fecourir la femme. Le cordon ombilical étant peu fort, il a été rompu près de l’anneau pendant laccouchement, &

* Ce Fœtus a été préfenté à l’Académie, le 28 Juin 1775.

Mém. 17760. Tttt

le 20 Déc. 177$?

698 .MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE ROYALE l'enfant, ainfi qu'on peut le préfumer, a ceflé de vivre en perdant par-là fon fang, faute de fecours. Le Chirurgien croyant alors ne devoir s'occuper que du foin de délivrer la femmé, fut fort furpris de trouver un fecond enfant qu'il reçut vivant; il étoit mâle, bien conformé, & a vécu trois jours. L'examen du Fœtus monfirueux préfente une groffe tête à deux faces, régulièrement conformées & placées dans une fituation diamétralement oppolée ; chaque face a deux yeux polés convenablement, un nez, une bouche; les deux oreilles {eulement font un peu antérieures; Îe petit diamètre de la tête eft d’une face à l'autre, & le grand diamètre de l'un à l'autre côté, qui font recouverts de cheveux, ainfi que le fommet de la tète: en confidérant l’un des côtés de la tête, on voit les deux faces de profil / fig. 1); chacun des côtés. de la tête recouvert de cuir chevelu, contient inférieurement un occipital, au bas duquel on remarque une colonne verté- brale qui répond chacune à un des deux corps dont le fujet eft compolé ; ainfi le cou confidéré du côté de l’une & l'autre des faces, eft beaucoup plus large qu'il ne devroit être, à raifon de la colonne vertébrale fituée fur chacun de fes côtés.

Le tronc eft compolé de deux corps réunis dans leur partie füpérieure du côté du thorax, ce qui rend la poitrine fort large & fort épaïfle ; l'un bien conformé, a quatre extrémités; l'autre corps fort irrégulier, eft formé par une maffe informe adbérenie, & ne faifant qu'un avec le thorax de l’autre corps; on y remarque deux extrémités fupérieures bien conformées, pofées convenablement, & vis-à-vis les deux autres : quant au tronc, il paroît principalement formé par la réunion des deux cuifles en une feule mafle; les deux jambes font de même réunies, & cependant diftinétes, ainfi que les deux pieds, auxquels on remarque à chacun cinq doigts bien conformés. k

La figure 1."°, en repréfentant le dos du corps bien con- formé, laiffe voir en même temps les deux faces de profil, & les quatre extrémités fupérieures.

La Fig.1. represente Le Dos de l'Enfant bien conforme’. La Fig. 2, est Le prohl À de la Fig. L vu en face :

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La Fig.38, eftle côte oppose de la fig 0 Za Fig 4, est Le côte oppose’ de La Fi9.2:

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DES SCIENCES. 699

» La figure 2, en prélentant de face le profil droit de la figure 1, fait voir les deux corps de côté,

La figure 3 fait voir de face le côté oppofé à la première, & préfente les quatre extrémités fupérieures, entre deux def qu:lles on voit antériéurement le tronc irrégulier formé par les extrémités inférieures réunies.

La fgure 4, prélente la face oppofée à celle de Ja figure 2, & fait voir les deux corps d'un autre côté.

L'infpection de ce fujet, démontre manifeftement la réunion de deux corps; l'un eft régulièrement conformé ; & l'autre très-irrégulier ne paroït être que le débri d'un corps qui n'a pu fe développer complettement. Une conformation femblable ne peut être attribuée à l'imagination, ni donner lieu de penfer qu'elle foit le produit d'un œuf vriginairement monftrueux ; il paroït bien plus naturel de croire qu'elle et l’eflet de la preflion & de divers accidens qu'ont éprouvés deux germes dans le temps de [a conception.

On peut prélumer avec fondement, que la mère de ce fujet a eu trois germes fécondés à la fois; les exemples de pareille fécondation ne font pas rares : l’un s’eft développé régulière- ment, & a donné naïflance au fœtus mâle, qui eft venu vivant & bien conformé: les deux autres ont éprouvé dans les premiers temps de leur développement, une preflion ou telle autre com- binaifon d’accidens qui a dérangé leur organifation; les germes primitivement diftinéts fe font rapprochés, ont contracté une union contre nature, & de cette union aréfulté une produétion bizarre, qui ne permet pas de méconnoître la confufion des deux corps, dont chacun s’eft développé plus ou moins, felon. que fes parties ont plus moins confervé leur intégrité,

En confidérant ainf les productions monftrueufes, on reconnoîtra qu'elles font prefque toujours l'effet de la Nature dérangée dans les premiers temps de la conception; on ne la croira pas fufceptible d'écarts, & on fera convaincu qu'elle eft uniforme même dans fes défordres apparens.

YO Tttt i)

1 UV Dec, 1776,

700 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

OBSERVATIONS ANATOMIQUES.

Par M. Vice-Dp’Azye. LE

Sur un corps de forme ovale à rempli de poils, trouvé dans la matrice d'une fille âgée de cinquante-fix ans.

U NE Demoifelle, qui avoit toujours joui d'une bonne fanté jufqu’à cinquante ans, époque à laquelle fes règles cefsèrent de paroître, éprouva un écoulement blanc & lim- phatique, accompagné de douleurs très-vives dans la région hypogaftrique. On employa les bains & les remèdes émolliens, mais inutiement; les douleurs augmentèrent, l'écoulement devint purulent & bientôt fanieux. On apprit, par le toucher, que l’orifice de la matrice étoit dur, fquirreux & adhérent du côté droit; des douleurs lancinantes firent foupçonner Ia difpofition cancéreufe : on confeilla l'ufage de la ciguë, qui parut foulager d’abord; le mal fit enfin de nouveaux progrès; le marafme furvint, & la malade mourut âgée de cinquante-fix ans. M. Chevreuil, Médecin d'Angers, a fuivi cette maladie dans prefque tous fes temps, & il m'en a tranfmis tous Îes détails.

L'ouverture du cadavre a offert ce qui fuit: le bas-ventre étoit très-tendu & bourlouflé; lorfque les tégumens furent ouverts, il fortit une matière jaunâtre, formée des débris de l'épiploon qui étoit détruit; les inteftins, très-diftendus, étoient livides ; plufieurs de leurs replis adhéroïent à la matrice ; quel- ques-uns gangrénés dans leurs adhérences, étoient ouverts dans le vagin, par lequel la malade avoit rendu fes excré- mens plufieurs jours avant fa mort; la matrice très-diftendue, s'élevoit de trois travers de doigt au-deflus du pubis; elle oppofa quelque réfiftance lorfqu'on en fit la diffeélion, parce

_

Dis -S/61 SNICELS 701

qu'une couche fquirreufe & très-dure en recouvroit la partie interne : on y trouva du pus en grande quantité; mais ce qui mérita le plus d'attention, ce fut un corps étranger qui en étoit recouvert.

Ce corps ovale, defliné ici de grandeur naturelle, étoit adhérent par une des furfaces, plus à gauche qu'à droite; à la paroi inférieure de la matrice, & dans le lieu du contact on obferva plufieurs boutons cancéreux : on n’a point trouvé dans fon épailfeur de fubftance offeufe, ni de dent, ni aucune autre concrétion femblable à celles dont on parle dans les Tranfaéions philofophiques, 37; dans les Mémoires de l'Académie Royale des Sciences, année 1743; & dans les Mémoires de la Société d'Edimbourg, tome 1IL

Le corps dont il eft ici queftion, m'a paru compofé d’une efpèce de pâte, que l'on peut comparer à du fromage mou, entre-mêlée de beaucoup de poils femblables à des cheveux repliés en toutes fortes de fens.

J'ai été curieux d'en développer quelques-uns, & j'en ai trouvé qui avoient plus d'un pied & demi de longueur : vus avec une loupe, ils m'ont paru abfolument femblables à des cheveux; expolés à lation du feu, ils fe font recourbés de la même manière, & ils ont exhalé {a même odeur.

Si lon confulte les Auteurs qui ont obfervé des faits à peu-près femblables, on voit qu’ils en diffèrent tous à quelques égards. Le Docteur Targioni à trouvé dans luterus une fubftance athéromateufe avec des dents & des poils; Stalpart- Vander-Viel a vu un petit os au centre d’une pareille con- crétion ; & M. de Haller, page $ 6, tome V111 de fa Phyfologie, is qu'une tumeur pleine de poils fut obfervée près du

oie.

Dans la figure 1. on voit la concrétion, préfentée en grandeur naturelle, dans la face oppofée à fon adhérence avec la paroi inférieure de la matrice; dans la figure 2,° on

702 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

aperçoit en a le lieu de fon ‘adhérence; 44466 font des poils qui paroiffent à fa furface. La figure 3 fait apercevoir le milieu de la concrétion; ladhérence paroît en a; en 4 font plufieurs poils dégagés du corps étranger ; le centre 4 montre ces mêmes poils entaffés les uns fur les autres, & coupés par l'inflrument qui: a fervi à en faire la divifion : ïl eft facile de voir que la couche blanchätre a en c, c’efl-à-dire dans le lieu de ladhérence, plus d'épaifieur qu’en tout autre endroit.

Dans la figure 4, on ne voit que la moitié de la concré- tion en za; en b, cette moitié eft encore divilée en deux, pour en montrer l'intérieur dans tous les fens.

DAT: Sur un Sujet dans lequel la grande anaflomofe qui réunit

les deux artères méfentériques , manquoit abfolument.

La communication artérielle qui joint les deux méfenté- riques l’une avec l'autre, eft un des objets les moins variables que préfente l'Angiologie. H n'exifte aucune obfervation dans laquelle cette arcade, dont Euftache a fait mention, & qui

ta été conftamment décrite depuis par tous les Anatomiftes, ait manqué de fe trouver, foit que l'on ait eu la pré- caution d’injecter les vaiffeaux, foit que lon n'ait point eu recours à ce moyen. Cette branche d’anaftomofe eft Jongue; elle fuit le mélocolon, & s'étend depuis l'artère colique moyenne, qui appartient à la méfentérique fupérieure, jufqu'à l'artère colique gauche, qui eft un vaifleau de la méfentérique inférieure. J'ai trouvé dans un fujet une difpofition toute différente, que j'ai eu l'honneur de mettre alors fous les yeux de l’Académie : le rameau afcendant de 1a méfentérique inférieure, au lieu de fe continuer & de s'étendre jufqu'au rameau colique moyen de Ia méfentérique fupérieure , fe recourboit en formant wne anfe très-confidérable vers le tronc artériel qui lui avoit donné naiflance; le rameau voifin,

Mem. de l'4cad.R. des Se. An 1776 .Pag: 702: PL XXV. |

i

x

*

DES SCIENCE s. 703 appartenant à la méfentérique fupérieure, fe replioit de même vers le lieu de fon origine ; d’où il réfultoit une double arcade dont les petites artérioles collatérales communiquoient Îles unes avec les autres, comme dans tout le refte du mélentère, au lieu d’une feule branche d’anaftomofe, telle qu'on l'obferve toujours entre les deux artères méfentériques. Le fujet qui m'a offert cette fingularité a été bien injecté, & il m'a fervi pour la démonftration des artères dans le cours d'Anatomie que j'ai fait en 1775.

Cette conformation doit être rangée parmi celles qui fe préfentent le plus rarement dans la diffeétion.

704 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

OBS ER FCASTANONNTS BOTANICO - MÉTÉOROLOGIQUES,

Faites au château de Denaiïnvilliers, proche Pithiviers en Gätinois, pendant l'année 1775.

Par M. pu HAMEL.

AVERTISSEMENT.

EL s Obfervations météorologiques font divilées en fept colonnes,

de même que les années précédentes. On s’eft toujours fervi du thermomètre de M. de Reaumur, & on part du point zéro, ou du terme de la glace: la barre à côté du chiffre indique que le degré du thermomètre étoit au-deffous de zéro; quand les degrés font au-deflus, il n'y a point de barre; o défigne que la température de l'air étoit précifément au terme de la congélation.

IL eft bon d’être prévenu que dans l'Automne, quand il a fait chaud plufieurs jours de fuite, il sèle, quoique le thermomètre, placé en dehors & à l'air libre, marque 3 & quelquefois 4 degrés au-deflus de zéro; ce qui vient de ce que le mur & la boîte du thermomètre ont confervé une certaine chaleur; c’eft pourquoi on a mis dans la feptième colonne, Gelée.

Les Obfervations ont été faites à huit heures du matin, à deux heures après midi, & à onze heures du foir.

Nota. Les Obfervations du baromètre , à commencer du premier du mois de Janvier, ont été faites fur un baromètre callé fur celui de l’Obfervatoire, qui eft 3 lignes plus haut que celui dont nous nous fervions les années précédentes.

JANVIER.

D'ES'SCTENCES 705. J'ASNPERME TR.

ÉTAÏT DIU) CPE

ET ER

1. . 1. =|couvert, pluie fur le foir. . 2 LE +| beau avec nuages. 3* O. 12. 2: z|neige & bruine. 4: 32 5 13. [beau avec nuages. De ce 4 32.|27. 101| beau avec nuages, le foir pluie. 6. S=* 5 =: 3z- ; couvert & bruine. 7: 1=- 6€. 53-28. Z:|beau avec nuages. 8. $2: 6. 65.128. +| couvert & bruine. 9: 6x. 62. : idem. 19. 62. $ = S 2806 temps pluvieux. ; IT. 43. 4. 42127. 8 :|couvert & brouillard. L2 47 6. 2:27. 81 pluvieux. 13- 23- 4. 32-27. 91|couvert. 14, 2. 23: 12127. 10 |couvert & brouillard. 15° Oo. 23. 9. 12 8+|couvert & bruine. 16. z. 7- 32-27. 9 |gelée blanche, beau avec brouillard. 174 ze 8. 65.|27 9 |beau avec nuages. 18. 6. 62. 3:27. 9 [couvert & bruine. 19. 12 15-10 05 7. 8 neige le matin, & l'après-midi couv. 20. 1. 5 3 32127. 7 [pluvieux & couvert. 21 23] 10. 7: |27. 6 |beau avec nuages. 22. 4%: 7. 2 s idem, + 23: 4. 6. |2 6 |couvert & bruine. 24 $ =: brouillard. 2ÿe beau avec nuages. 26. 3 neige & bruine. 27: & beau avec nuages. 28. 4 beau avec nuages, le foir pluie. 29e 7- pluvieux & venteux. SE 6%. pluie le mat. enfüuite beau avec nuag. 31: 5: couvert, venteux & pluie fur le foir.

Mém. 1776. * Uuuu

706 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE FÉVRIER.

THERMOMÈTRE. ÉTAT DU:CIEL.

Degrés. Dagrés. pouces lignes 1e à CE 82.127. 6 [pluie & vent; il a éclairé le foir. 2e IS RO: 9. 2.127. 8 | beau avec nuages, le foir pluie. SEMIS SO: 10. 9. 127. 8:|pluvieux & venteux. AMIS NO: 10. 82.127. 6 |couvert & grand vent. (E O S +: 4. |27. 112|pluie & vent. 6. O. : 6. 5: 28. 11|gelée blanche, beau avec nuages. Te SE 5 72 72 127. 11+|couvert & bruine. 8. O. 7e CES 8. 27. 7 |couvert. 9- S. s: TE 53-127. 7 [pluie & grand vent. 10. S: 5: 7£. s£127. 7 |couvert; pluie par ondées. II S? 72 9: 8. [27. 2 |pluie & grand vent, 122 SO: 42. s 2 32127. 2 :|beau avec nuages, EE E. 2£. 48 24/27. 1 |pluvieux. AOISIMO: 22. 6. 1. 127. 5$:|beau avec nuages. 15. S. 9: 7: 2. [27. 72|le mat. bruine; beau avec nuages. 16 IS 10: o. 74, 6. |27. 7+|gelée blanche; beau avec nuages. 17408) TO À 6. 8. 32.127. 10 |beau avec nuages. 18.415010: o. 6. 1,128. 11|7dem, 19. O. 1. Se 12128. 3 |pluvieux. 20. O. o. 9- 3L.128. 4 |beau. 21 Se 5 7. 52-128. 21|beau avec nuages; le foir pluie. 22 N. 3. 7e 21.128. 31|beau avec nuages. 2 110: 72 2. 28. 2 |beau. S. 8. 3+ 128. x |idem, S. 9. 324-127. 11 idem, O. 6. 42.27. 11 |idem. S. 122. s- 128. idem. S. 1e S+ 127. 11 +|idem,

DES ScrEeEnNcE‘s. 707 MARS.

Jours du |VEnTs. BAROM. ÉTAT DU CIEL. Mois. EN ER —— ee AT S : : -[27: 11 [beau avec nuages & du vent. 2 S: 4. .9E 27. 8 Inébuleux, pluie le foir. 3. S. 2. 6. +127 8 |beauavec nuages, le mat. brouillard. 4 S3 12 6. 5-+ 127. 2 [pluie & vent. $- S. 42. 6. 43-127. 4+|pluvieux. 6. S. 33. 8. 8. |27. 7-£|{a mat. beauavec nuages ; foir couv. 7: CE 7e ll ro: Sz127- 8 |pluvieux. 8. S. 4. 7L. S+ 127. 9:<|pluie & vent 9- S. 3=AVETO, 73-]27- 9 [beau avec de gros nuages épais. 10,115 10 S + 82. 4 127- 112]beau avec des nuages; petite pluie. Er. MO 22. S =: 7- 127. 8 2pluvieux le foir; grand vent. 12.119.100; 7% 5e 42127. 8 |grand vent; pluie mêlée de grêle. N°40 3e 7e 13-]28. 2 |pluie par ondées; couvert. N. So 5 =- 2.128. 4 |beau avec nuages. N. o. 92. 22-/28. 32|gelée blanche, beau avec nuages. N. Ee 8. 22.128. 2 |idem,

CCC RC CCE D ON On -R ww re EE TR ET

N. 9: 3. 128. beau. Sue De 8. S:127: 8 |couvert; le foir bruine.

20. N. ES 82. $: [27 9 |couvert. 21 S: S- 5< 7: 27-11 couvert; le matin bruine. 22. E. 6. 13: 7: 127: 11 [beau avec nuages. 23e N. 33-.| ro. 6. [27 11 : | beau avec nuages & bruine, 2 N. 2 9i. S+-127- 11 |beau, 25. ©. 9. 6. |27. 8 |nuageux. 26. O. S£- 6. 24127. 6 |couvert & grefil. 27 Nul. 0. ]27. 8+\ncigeux & grefil. 53 AN SHC ne 6: 27. 4 [grand vent & grande pluie Le foir. 29. | O. + (A 27. 6 [le matin grefil; couv. l'après-midi. 30. |S. ©. 17 27. 8 |beau, nuages & vent voles deneige. au. N. 1E $ £ 27. 9 [neige le mat. & beau avec nuages.

Uuuu ïj

708 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

AVRIL. RER DEEE NE ES GE EME

Jours THERMOMÈTRE. (es du Vents] mn Nous JBAROM: ‘ÉTAT, DIU CIEL. RO S Matin. | Midi. | Soir. Digrés, Degrés, Degrés. pouces lignes I. N. o. L, 1E. 128. gelée blanc. le matin, enfuite beau. 2. N. iZ 9. 4. 28. r |beau avec nuages. 3 O. 2%. 10. s: 128. idem, 4. 0. 3% 13: 5- 127.11 |beau. S- N. Se 1OZ. 43. |27. 11 | beau avec nuages. 6. N. 3, 10. 324. [27. 10 |beau avec nuages & du vent. Ye N. se 133. 72. Î27. 11 [idem, 8. N. 6. 122. 16 £. |28. idem, 9. N. AZ 10. 4L. \27. 111|idem, 10. N. 21 8. . ÿ- Î27. 10+]beau avec gros nuages. 11. [N, O 92. 61./27. 11 |couvert. 2 MINS S = 122. S- 128. —+|beau avec nuages. 13 NINAUE Ar 12. 7. 8. 1 |idem. 14. EF AL 172. 61.27. 10 |beau. IS S. SE | 15. si. 127. 9 |couvert, pluie fur le foir. HO MIS: RO: AE DE 7. 27. 8 |pluvieux. AIS MO; 9. 11H 7£E |2 8 |beau avec des nuages. 18. ©. 8. II 8. 127. 7 [beau avecdes nuages & du vent. 19 ©. 7E 11 4 127. 9 |bruine le matin, enfuite beau. 20. |N. O. 4. 122 s: 127. 101|beau. 21. E: 23 12° 9. 127. 7=|couvert, petite pluie fur le foir. 22° S, 8. 144 8. 127. 7 |beau avec nuages, pluie fur le foir 23. |[N. O. SE js 52-127. 11 |beau avec nuages, pluie par ondées. 24 |N. O. 6. 10, 6£. 128 +|couvert & des vent #oles de pluie. 2 SO: 6. 172 92. 128. beau. 26. E. 8. 182.1 11. 27. 11 |idem, DEA] SCANS 8. 234! 15: 27. 11 |idem, 2840) SAUE 9. 231] 16. Â27. 11 |idem, 20: |S.. E, 9- 2214, {| 1542 |27. 101|/dem. 30. O: 11, 19. 114. |28. beau avec nuages & du vent.

DES SCcrEeNcESs. 709 M AVE

THERMOMÈTRE.

Ps MS BE: 10%. ÉTAT DU CIEL. Midi. j a Degrés. pouces lignes 15. 28. 1 |couvert, vent & pluie fur le Loir. 17: 28. 1+|beauavecnuag. un peu depluiele m. 182 27. 11 [beau avec nuages. 207 27. 9 |beauavecvent furle foir, tonne loin, 18£. -127. 9 |beauavec nuages & vent; foir pluie. 132 28. beau avec nuages & vent voles de pl. Up 28. beau avec nuages. 162. 28. 1|beau avec gros nuages & pluie. Es .128- Z|couvert. : 141. 7. 28. beau avec nuages. 6. 142, 82. 127.11 |beau avec nuages, gelée bI. le mat. s+ 15. 72. 127. 10 |beau avec nuages. - 8+ 141. 7. 27-11 | beau avec nuages, gelée bI. le mat. 6. 142. 72.128. beau avec nuag. gel. BI, & vent, 7e 16. 104. Î27. 107] beau avec nuages. (5 7e 10. 127. 9 |idem. CES ES LE 7. Ü27. 9 |petitepl. em. l’ap.mid. beau, nuag. FE x2, 62.27. 11 beau avec nuages. 42. nue 9. |27. 9 |couv.& vent. quelquesgoutt. d'eau. s + L $ 2 127. 112] beau avec nuages & grefil. 6. 13+ 62.128. beau avec nuages , gelée blanche. 7 16. 11. 27. 11 |beauavec nu ges. 107. 182 | 121.127. Oo |idem, 8. 214 | 12. Î27. 8 |mat. beau; ap. midi couv. foir pluie. 12, A7 10. 27. 9 |mat. beau; après midi pluie & tonn. 9. 132 71. |28 nuages , ileft tombé du grefil. 9. 12, 6. 128. x |grefil, tonnele mat. ap. midi beau.’ 67. 132 8. 128. 2 |beauavecnuag. & vent, gel. bl.mat. 74 1e 10. 28. 1 |beau avec nuages & vent. 10. 18. 12. |28 I] 1derr, ro 20. 12. 128 beauavec nuag. brouill. fec ap. mid.

719 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

J ÜU IN, SRE ETES LIRE CAUSE DEN TONER TI E ET à OA D AUTRE SRE Jours THERMOMÈTRE.

BAROM. ÉTAT DU CIEL.

pouces ‘dignes

«127: 117|beau.

-[27- 10 |beau avec nuages.

«127. 10 |:dem.

27: 103|beau.

./27- 10 |beau avec nuages, éclairs le foir. 27. 8 7|beau avec nuages, foir pluie & écl. -127- 8 |tonne vers midi, enfuite pl. & nuag. beau avec nuages.

beau Le foir, grand vent & éclairs. beau avec nuages, ilatonné au loin, pluie par ondées.

beau avec nuages, il a tonné au loin. beau.

beau avec nuag. tonn. &pl.ap.mid. tonnerre & pluie.

beau, il a tonné & éclairs au loin. beau avec nuag. pl. par ond. tonn.

D

N O ©) © © \29 bin

tin ble bin bin bia ne

27. 8 +|beau avec nuages. 27. 10+|beau avec brouillard fec Ie matin. 27. 101|beau. 27. 11 2 |idem, - idem. 27. idem.

mat. bru, beau avecnuag. & vent. matin bruine , enfuite couvert. pluie fur Le foir , il a tonné au loin. pluvieux & grand vent.

beau avec nuages & vent.

beauavec nuages, pl. le foir & tonn. beau avec nuages , le foir pl. & écl.

bIx Dix

D nm » (9 CO © NI VO © O Om m O O SNJ © © 0

D'ES SCIENCES 7IT J'UNPILENE T.

THERMOMÈTRE.

ÉTAT DU CIEL,

RD 2 A DOG © LA SOUS

[2] D

2

Le]

nuages, Île foir pluie.

couvert avec bruines le foir pluie. mat, bruine, apr. m. beauavec nuag. beau avec nuages.

DRNETE SE PmOnu

TT

9 |beau, foir couv. & quel. gout: d’eau. 8 | variable, le foir tonnerre. S: 9 |pluvieux. D LS: 92 |beau avec nuages. Mn 9. 0. 10: |idem, 10. O. 10: |idem. À dre ©. 102|beau. ISO. 11 |beau, quelq. soutt. d’eau furle foir. 13.21S4 0: 11. [matin bruine, enfuite beau. i 14. S. + |beau avec nuages, le foir pluie. S. + |idem, S-20) 92 |beau avec nuages. SO! 102 |zdem, N. beau. N. idem, N. 10+|idem, N. 9 |idem, 8 |beau, le foir éclairs. 8 Z| beau avec nuag: tonn, & écl. le foir: 10. |beau avec nuages.

beau. beau avec nuages, foir tonn. & écl. beau avec nuages.

beau, tonnerre, pluie & grêle.

VO ON Our U D

ONZNO.

Onnznvunuu

712 MÉMOIRES DE L’ACADÉMIE RoÿALeE A'O US.

THERMOMÈTRE.

Le TN Matin. Midi. Soir.

Degrés. Degrés.

22%. 15. 16. 15. 197. IS=- 152:

bin pm ?

= OH 9 LU) D LU

DORICRUCES

© D

O

O0Om

BAROM.

pouces lignes 27. 27: 27: 27: 27: 27 27:

ÉTAT DU CIEL,

A CS ET

beau avec nuages, & petite pluie. beau avec nuages.

beau avec nuag. quelq. goutt. d’eau. beau avec nuages, pluie par ondées. beau avec nuages.

idem,

dem,

beau avec nuages, un peu de pluie. couvert, le foir pluie.

beau avec nuages & pluie.

beau, gros nuages, & pluie par ond. beau avec du vent.

beau avec nuages,

idem,

beau, le foir éclairs,

beau avec nuages.

beau.

dem,

beau avec vent, le foir éclairs. beau.

idem,

beau avec nuages, vent & brune. beau avec nuages.

beau , petite pluie, tonn. au loin. beau, tonnerre , éclairs & pluie. beau avec nuages, le foir pl. &écl. beau avec nuages & du vent.

| beau avec nuages.

beau avec nuages , pluie l’ap. midi. beau avec nuages. bruine & vent, groffe pluie le foir,

SEPTEMBRE,

DS S COLE NC. Es. 713 SEPT FEMEB, RE.

Jours THERMOMÈTRE. du VENT) ne NP |BAROM. EMA: D CCE:

- LEE Matin, | Midi. Degrés. Degrés. pouces lignes Te CE Le 19. + |27- 112] beau avec nuages. 21) STNE RAA 23L. 27. 11 |beau. : 3. S 1221, | 26. 27. 11 |beau avec nuages, vent & bruine. 4 E, 122 | 27 27. 10+|beau, le foir éclairs. S. S ME IPr6=4 10277 27. ,9 |beau. Gal GERVT 7. 252 + [27- ,9 [beau avec nuages, le foir éclairs. 7- S. 162.| 252. 27. .8 |beau avec nuag. vent &écl. le foir. SUIS DO.) 162 C2 27. -8 |beauavecnuages, bruine & vent. CE 0. 132] 182 27. 9%+|beau avec nuages & vent. SR ONr2 212 22- 27. 8:|beauavecnuag. er. v. pl. & écl. foir. Lx 0. TO ETS 27. 9+|beau avec nuages & vent. 12: O. 8. Lde 27. 10+|7dem, 13.4 [N...O: 9+. 122. 27. 7 |pluvieux. 14. S: 93-| 10. 27. 7 |idem, 15. ©. 6. | r3£. 27. 61|idem, 16. O. 10. 132 27. ,9 |pluv. mat. apr. midi beau avec br, 17° Se 7e il (LS e 27. ,9 |beau avec nuages. 18. So: GIE) PSE 27. 92|idem, 19: Se 12. 19+ 27. 10 |beau. DO. E. 121 222 27. 7 |beau, le foir éclaïrs. SN PMIRDRN 0 DAV 18E 27. 9 |beau avec bruine le matin, 2245.40: 93: | 20 27- .9 |beau. 23. 158 12 20L. 27. 8=+|idem, 24: 154 11 20 27. 7+|idem. RL 2 UE, 12 19 27. 7 |beau, le foir éclairs. 26. St 111 | 20 27., 8 |beau avec nuages, le foir éclairs 27. O. 10 20%. 27., 9 |beau. DSC tn IN 10 20 27, 8+|beau avec nuages. 29,4] NE: 9 112 27. 8 |idem. 30 154 10 192: 27. 8 |idem.

Mém, 1776. Xxxx

CRC RC

D ei ni ei Dei en but O © GN in W D = O1 GN un w R =

D D D =

LES EU RSR FAO) D NS

714 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE UNCT O BRIE

PHpPrmOOS

S. O. S. N. O. S. O.

Degrés.

1 I

I

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On OO SN À © Au O OO Qu = N ww

1.

13.

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La! .

w bin bin bin

ble bis ?

ble *

ble fe mie bjr *

CICR

LÉECITES

THERMOMÈTRE

Midi.

Degrés.

19. 18. 14. 125. 12. 122. 13. 122.

ÉTAT DU CIEL.

bl= .

LEE

ble ps *

blé pra *

HR

D D ND OR = = NN ON © © wo oo a

= = OO On 0

9 4 | beau avec nuages, tombe de la pluie.

pouces lignes

bI-

beau avec nuages.

couvert & bruine.

pluvieux & éclairs.

plüvieux.

beau avec nuages.

beau avec nuages, le foir pluie. beau avec nuag. matin , le foir pluv. beau.

beau avec nuages. pluv. mat. apr. midibeau avec nuag. beau.

beau, gelée blanche le matin. beau avec nuages , & bruine le mat. couvert , le matin pluie.

beau avec nuages.

beau avec nuages , gelée bl. le mat. couvert & pluvieux. pluvieux.

bruine & venteux. beau mat. avec nuag. ap. m. pl. & v. mat. pluv. apr. mid. beau,nuag. &v. pluvieux & venteux.

beau avec nuages.

beau avec nuages, un peu de pluie. beau avec nuages.

idem.

idem,

beau avec nuages, il a plu la matinée, beau. couvert.

DES SCIENCES. 715 NOVEMBRE. Jours THERMOMÈTRE.

du [VENT] TS ÂBAr OM. ÉTAT DU CIEL. Mois, Matin. | Midi.

2 Degré. Degré. pouces lignes 5 N 2E L. 127: 7 |beau avec nuages. 2. IN. E L 9. +127. 6 |beau avec nuages & vent. 3. IN. E 3. 6. 27. 6 |beau avec nuages ; ondées & vent. a. |N. E. 3. 2. 27. 5 |pluie & vent. si FE 3: 104. + f27- 3 |beauavec nuag. brouillard Ie matin. 6. S. 4. 11. -127- 22]|beau avec nuages; le foir pluie. 7. S: 7e 92 27. 27|idem, 8. ©. TE Z, 27. 6 |pluvieux. 9. 0. 5: i 27-+ 9 |beau avec nuages. 10. E. 22. SX 27-10 [brouillard très-épais. LI. so 32] 10. 27. 7 {temps pluvieux. 12. 18. Ok 22% 10. 27- $ |nuages & pluvieux. 13. Ss 10%. | 12. 27+ 2 |temps pluvieux & grand vent. 14. |S- ©. fe + 27. 8|grand vent & pluvieux. 15. S o. S- 27. 4 |couvert, vent & pluie. 16. |S. O. 6. L + 127. 7 {pluie & grand vent. 17. 0. 1L gE 85. 27. à lidem. 19:19. "0. 7: £. 32127. 4ï:lidem; le foir éclairs & tonnerre. 19. N. £ 3% 3 27. 11 |beau avec nuages & grand vent. 20. N. L 23- [— ZL)28. 1|beau avec nuages épais. 21 N. 0% 23/28. 1 |beau avec nuages. 22. N. 33 1 14. 128. idem. 23e N. 2%. 1. |— Z27: 10 idem, 24n N. ©. Fe o. 2 9 {couvert. 25: N. ©. ne + 27: 9+|couvert; il atombé un peu de neige. 26. N. ©. 2 2: 127- 10 |couvert. 27. N. o. 2. Lh27. 8:|couvert. 28:0| SE; Le 34 32/27. 8 |brouillard. 29. S. 2£. 7£L. 73 |27. 10 |pluvieux. 30. S. 8. ot 64.128. <|beau avec nuages & brouillard.

I PER

Xxxx 1]

716 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE DÉCEMBRE

THERMOMÈTRE.

AE

Matin, Midi. Soir.

ÉTAT DU CIEL.

Degrés. Degrés. pouces lignes

S. 42. 82. s- 128. brouillard & bruine. S? 22 S: 3: 128. 71 |idem, 6: D S: 11.128. 1 |couvert. Sn 0; o. 4 1. |28. 2 |brouillard. St eus S: 2. |28. 2 |/dem. S: se 6. S+ 128. 2 [brouillard & bruine. S. 33 5 435-128. 21|couvert & brouillard. S. 32: 5: 425.128. 1 2|brouillard. N. 2. 4. 1128. 2 |couvert. N. 2%. 4. |— 1: #28. 2|beau avec nuages. N. |— 4. 0. |— 44/28. 3 |[beau. N. 6. |— Z 32/28. 2 |idem., IN. E. JA o. 32.128. 1 |beau avec nuages. S: #:O: 42. IL. 2. 28... +|couvert & bruine. N. o. 25 14128. idem. N. |— 21. 2. |— 2. /28. 2 |beau avec nuages. N. ce pie 32-128. 2-2|beau, N. AE L|— 22128. llidem. N. E.l— 4. 2. |[—:21.}27. 11 [beau avec nuages. N. |— 4. L— 3. 127: 7 |beau. S. 4. 6. 6. |27. 2 [pluie & vent. S, ci 4 3: |27. 6:|pluie & couvert. S: 3e 6<. 3L/27. 4 [pluvieux & venteux. Se $* 72. 62.127. 2:]pluv: & venteux, le foir il a éclairé, S. 6. 6. 3L127. 32:|pluvieux & venteux. SE 2. 6. 3LÏ27. 6 [beau avec nuages. S: 22. 5: 23.27. o+|couvert & bruine. SNO! E 32: 1.27. 8 |couvert. N°4E: L 2 2. |27. 9 |couvert & bruine, S: Ê ES 3-127- 9+|beau avec nuages, Se ju 2 7- 11 [couvert & bruine.

: nf En Sn St COÂE NuC:E 8 717

Obfervations fur la variation des Aiguilles des Bouffoles de déclinaifon à d'inclinaifon.

On trouve dans le Volume des Mémoires de l’Académie de 1772, feconde partie, page 44, la delcription de fix Boufloles , quatre de déclinaifon & deux d’inclinaifon, qui font établies chacune dans un bofquet diftinét du Parc de Denainvilliers; on obferve régulièrement tous fes jours, entre huit & neuf heures du matin, la variation de toutes ces boufloles; mais il m'a paru qu'il feroit trop long & füperflu de faire imprimer toutes ces obfervations, & j'ai jugé qu'il étoit fufhifant de marquer pour chaque mois les Variations extrêmes, & la moyenne de chacune de ces bouf- foles, que je défignerai par les numéros Z, 21, 111, IV, & VI, comme je l'ai fait en 1772. .

J'AUN TV AN ERA

N.° I. La déclinaifon a variétentre 201-9° & 204 7.

Déclinaifon moyenne. .....,...,,, 20% 8 0” MN" IL. Le déclinaifon a varié entre 1 9% 1 5” & 204 30’.

Déclinaifon moyenne. .....,,..... 19. 52. 30.

AN.’ IIL Ayant fouffert un petit dérangement, je n’en parlerai point. IV. La déclinaifon a varié entre 194 & 194 5’, Déclinaifon moyenne... /......... 19. 2. 30 IN. V. Cette bouflole d’inclinaifon ayant pareillement été dérangée, je n’en parlerai point, VI L'inclinaifon a varié entre 704 20° & 70% 35". L'inclinaifon moyenne............. 70. 27. 30:

F É v-R LE R.

I. La déclinaifon a varié entre 2017 & 2046’.

Déclinaifon moyenne, ......,....: 20. 6. 30: II. La déclinaifon a varié entre 204 10° & 206.

Déclinaifon moyenne. ...,..,+,4.2. 2O S5+ O III. Dérangée

718 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoraLe N." IV. La déclinaifon a varié entre 1 94 & 19445.

Mae

V. V1.

Déclinaifon moyenne............. 19% 25" Dérangée. L'incl, a varié depuis 694 4 5" jufqu'a 701 30‘. Inclinaifon moyenne. ............ 70. "7.

MARS.

La déclinaifon 2 varié entre 204 1 6’ & 2046. Déclinaifon moyenne............ 20. 13e

La déclinaifon a varié entre 20 & zo4 Déclinaifon moyenne............. 20 2.

. Dérangée. . La déclinaifona varié entre 19445" &r94r 5".

Déclinaifon moyenne. ..........4.. 19. 30e Dérangée.

. L'indinaifon à veu 691 jufqu'à 6944 5".

Inclinaifon moyenne... ........... 69. 22. AVRIL. La déc. a varié depuis2od rs dr a204 16". Déclinaifon moyenne. ............ 20. 15. La déclinaïfon a-varié entre 204 10'& 194 50". Dédclinaifon moyenne............. 20. ©.

. Dérangée. . Pendant tout le mois 194 1 5°.

Dérangée.

. L'inclinaifon n’a pas varié de tout Ie mois,

& a été de 69 degrés.

M ax La déclinaifonavarié entre 204 14 & 20% 1 5°. Déclinaifon moyenne......... 0... 20e. 14e

. Dérangée. + Dérangée.

De même.

. L'inclinaifon n'a pas varié du mois, & a

été de 69 degrés.

30e

Ce

30e

30<

30e

3Ce

III. IV.

IL,

DES SCIENCES

Juin.

La déclinaifon à varié de 204 1 5" à 20% 14.

Déclinaifon moyenne.......,..... 20% 14

La déclinaifon a varié entre 20% 5’ & 194 30”. Déclinaifon moyenne............, 19.

N'a pas varié, & la déclinaifon depuis le 1.°* jufqu’à la fin du mois, a été de 204 10’.

La déclinaifon 2 varié entre 19420'& 19415. Déclinaifon moyenne, ............ 19.

Dérangée.

. L'inclinaifon a varié entre 694 & 684 45",

Inclinaïfon moyenne.............. 68.

UNIL D'ErT:

Ladéclisaifona varié entre 20% 14 & 20û 12°,

Déclinaifon moyenne............. 20: La déclinaifon a varié entre 201 10'& 194 50’. Déclinaifon moyenne. .... D'ODENTE 20.

Du 1.° à la fin du mois 2oû 10’,

. La décl.a varié depuis 1 94 20 jufqu'à 1 94 30°.

Déclinaifon moyenne.......,,.... 19. Dérangéc. Du 1.‘ à k fin du mois 68445".

A o ŸÔ T.

La déclinaifon a varié depuis 20% 13°, 20û

17, 20414 jufqu'à 204 21”.

Déclinaifon moyenne............. 20. La déclinaïfon a varié entre 20% 30',a0% 1

& 19% 50°.

Déclinaifon moyenne. .....,....++ 20

. Pendant tout le mois 204 10’.

La déclinaifon a varié de 194 30° à 19420”. Déclinaifon moyenne............. 19,

Dérangée.

Du sf" à la fin du mois, l’incl. a été de 68445".

1 32

©»

16.

11,

719

30".

30:

©,

15:

40:

©.

729 SE PAMEMIRBRE IN. I La déclinaifonavariéentre20417"& 2014 0€ Déclinaifon -moyenne.:...,.1. 1... 204 IN. II La déclinaifon a variétde 20% 20! à 19410". - Déclinaifon :moyenne:....1,.54:..4. 19. N.° JIL. La déclinaifon a varié entre 204 10° & 204: Déclinaifon moyenne. ..........:. 20. N.° IV. La déclinaifon a été entre 1 94 30° & 194 20". Déclinaïfon moyÿenne...:,........ 19. V. Dérangée. VI Fonds tout le mois, l'inclin. eft de 6314 45°. O ST 0 RE .* I Ladéclinaïfonavariéentre201 18"& 20%17. Déclinaifon moyenne. M 00, II A varié de 2zodà rg4 20". Déclinaifon moyenne. ......,,,... 19 III. À varié de 204'$ à 201: Déclinaïifon moyenne. ....:,.,.... 20. MN. IV. La déclinaifon a varié entre x 9! 30° & r 94 20°. Déclinaifon moyenne. .........,., 19. AN." V. Dérangée, VI. Pendant tout le mois, l'indinaifon à 684 4.5’. NOVEMBRE. IN." I Ladéclinaifona varié entre 20% 17° &20of 1 4. | , Déclivaifon moyenne. ..,.....:,e.:. 20. II. A varié de 2p%à 194,50°. Dédclinaifon moyenne......,... 4.1. 19. . IIL Pendant tout le mois 204 5’. IV. À varié de 19% 4o"à 19430". Déclinaifon moyenne: ..:.:4:.... 19 JA Dérangée.. NT Dubr ain dun mois , l'itclinaifon eft

MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

de-68° 45".

Fe

40:

24

25:

15e

55.

35*

30

Oe-

39e

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DÉCEMBRE.

à De ES" Si GE N°CiE's 721

D'É © EM B R°E:

I Ladéclinaifonavariéentre 204 14 & 201 r 3°. +

Déclinaifon moyenne: ........,... 20013430 IN. II. A varié de 19% 30'à 194 so’.

Déclinaifon moyenne. ............ 19. 40. oo. NN." III Déclinaifon varie de 204 5’ à 20 10’.

Déclinaifon moyenne.......... ss: 120: 7030

IV. Déclinaifon varie de 194 30° à 19140".

Déclinaifon moyenne.....,......, 19. 35. o. V. Dérangée. VI Du 1. à Ia fin du mois, l'inclinaifon a

toujours été de 68145",

OBSERVATIONS [ur la quantité d'Eau de pluie. tombée en l'année 177 Fe

JANVIER.e... eee. QPOUC y jlignes nr)

HÉVRTER!:.0 000 D CHE NOR TS SOMME LE MAR See EU ERA PART, 4e FA ———————————— VAR ITIe tape lete sense AUTOS 21020

IP RES O e o 2 QE 157 I 11. 9. ÉMOIDN secret eee I se I ——————— JUILLET........,., 1 4 19.

ÉROU Eh orme at te LEUNOS Se SVA7 3 Er 474 SEPTEMBRE... .. 1. SH 29

—— DIOTOBRES IE Vs te MNT 8 NOVEMBRE 5e -e TS 3e 2 DER LC TIO MRIT 7e DÉCEMBRE. c'e le Te $. 7

TOTAL DE LA PLUIE tombée pendant one EN RS EM 4e I4e

Mém 1776. Yyyy

[

722 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE ROYALE

RÉSUMÉ des Obfervations Météorologiques pour l’année 1775.

FROMENS.

L'année ayant été fort sèche, les pailles ont été courtes, & les grandes chaleurs qui font furvenues fubitement lorfque les épis commençoient à fe montrer, les ont fort endom- magés, ils contenoïent beaucoup de petits grains retraits & échaudés; de forte qu'en général on n’eftime Ja récolte en grains qu'à cinq fetiers par arpent , la perche étant de 22 pieds. La moiflon ayant été faite par un temps fec n'a pas été fort abondante; il y a eu peu de tas, & beaucoup de terres n’ont rendu que quatre fetiers par arpent. Quand on a eu bien criblé les grains pour retrancher ceux qui étoient petits , le refte a été de bonne qualité & aifé à conferver; la grêle æ en outre caufé des dommages confidérables en plufieurs endroits. Après la moiffon, le fetier de grains fe vendoit trente-cinq livres.

AVOINES à ORGES.

Les avoines ont formé leurs grappes prefque au fortir de la terre : ainfi elles ont peu donné de paille, néanmoins les premières faites ont fourni paffablement de bons grains; mais celles qui ont été femées tard ayant fait deux levées, ont peu donné de grains, à quoi il faut ajouter les défordres de la grêle aux endroits il en eft tombé; de forte que, toutes compenfations faites, elles ont à peine rendu cinq fetiers, melure de froment, par arpent : il faut excepter quelques endroits il a paflé des pluies d'orages qui ont été favorables à tous les grains, fur-tout aux orges & aux avoines.

SAFRANS. La récolte des fafrans a été médiocre: néanmoins immé-

diatement après, la livre de fafran fec ne valoit que dix- huit livres, à caufe des guerres du Nord; mais étant furvenu

DES S CHE N:CE:65 723 des gelées qui ont fait du tort aux oignons, Îe prix a beaucoup augmenté,

VINS. s

On a commencé les vendanges avec le mois d'O&tobre: les vignes ont rendu l’une dans l’autre environ quatre pièces l'arpent ; le vin a peu bouilli dans les cuves il a refté aflez long-temps, &, contre les apparences, il s'eft trouvé fort en couleur & de bonne qualité.

CPRLONSTÈL ÉGU M E 5:

La récolte des pois, des vefces, des féves, même des navets, a été médiocre,

Yyyy i

28 Avril 1779+

724 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE

MÉSSIEURS DE LA) SOCIÉTÉ Royale des Sciences établie à Montpellier, ont envoyé à l’Académie le Mémoire fuivant, pour entretenir L'union ‘intime qui doit être entre elles, comme ne faifant qu'un feul Corps, aux termes des Statuts accordés par le Roi au mois

de Février 170 6.

TROISIÈME MONTRE

SUR L'ENE RITÉDIERGUR-LS.

Pari M. MLOÏNN MP ET.

N nouveau moyen de préparer le Vert-de-gris , moyen

au hafard, premier auteur de la plupart des décou-

vertes , va faire le fujet de ce Mémoire : c’eft ici la fuite

d'un travail que j'avois entrepris il y a vingt-huit ans, fur

cette préparation qui fe fait en grand dans cette ville & aux environs.

Avant que d'entrer en matière, je rapporterai ce que m'ont dit des perfonnes dignes de foi : Une femme de Saint-André , diocèfe de Lodève, village éloigné de Mont- pellier de fix lieues, faifoit du vert-de-gris; il y a environ deux ou trois ans, que donnant à fon âne du marc de raifins à manger, elle en faifla tomber par mégarde fur quelques plaques de cuivre; le marc couvrit les plaques, qui furent oubliées; quelques jours après, ayant voulu ramafler le marc de raifins, elle trouva au-deffous les lames de cuivre enduites

pris Sn cire Nc :E LS 22

d'une couche de vert-de-gris: frappée de cette obfervation, cette femme mit bientôt en ufage le marc de raifins , qui lui réuffittrès-bien; fon procédé, fuivi par d’autres perfonnes, gagna de proche en proche: ce n’eft qu'à la fin de l’année dernière (1778) qu'on a commencé pour la première fois à Montpellier à préparer le Verdet, par cette méthode. L'année .a été très-favorable; nos vins ont été excellens , & Îa récolte dans le bas Languedoc, fur les côtes de la mer, a été en général très-abondante : ainft, le marc a été fupérieur en force, & il n’a pas manqué.

. J'ai cru qu'ayant décrit avec affez d’étendue l'art de faire le vert-de-oris, dans deux grands Mémoires imprimés dans les volumes de 1750 &,1753, de l’Académie des Sciences de Paris , il étoit de mon devoir de rendre compte des découvertes fur.cet objet, poftérieures à cette époque, & des changemens faits par ceux qui s'occupent de cette préparation.

Je diviferai ce Mémoire en deux parties ; dans la première, j'expoferai la manière dont on emploie le marc de raifins pour faire le vert-de-gris; dans ia feconde , je m'étendrai fur les qualités que doit avoir le marc de raifins pour y être employé, & les inconvéniens qu'il y auroit à le conferver -toute l’année pour faire cette préparation. Je propoferai enfuite mes vues particulières fur tous ces objets.

PREMIÈRE PARTIE.

pee Ateliers l’on fuit cette méthode font encore en petit nombre; j'en ai vifité plufieurs, j'ai fuivi toute l'opération, & voici comment l'on y procède. On choifit du marc de raifms rouges, foit avec la grappe, foit fans grappe fa); il

(a) Quand on vendange à Mont- | fluent en rien fur cette préparation : pellier & aux environs, on ôte la grappe | il eft indifférent , felon eux , que le aux raïfins avant de les fouler, tandis | marc foitavec la grappe ou fans grappe, qu'a Meze, Marcillan & dans les Se- | je penfe néanmoins que la rafle peut vennes, &c, on laifle la grappe quand | influer fur la confervation du marc ; on foule le raïfin ; -ces deux moyens, | comme je le dirai en fon lieu, felon les Fabricateurs du verdet, n’in-

726 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE RoYALE

doit être d’une couleur rofacée, d’une odeur agréable, & ne point fentir le moifi ; les morceaux de ce marc qui ont noirci & l'on aperçoit la moindre moïfiflure doivent être rejetés : dès que ce marc a les qualités que je viens d'indiquer, on en remplit, à deux ou trois pouces près, le vaifleau de terre dont a coutume de fe fervir pour faire le verdet par l'autre méthode, & qui fe trouve décrit dans mon premier Mémoire; il entre plus ou moins de marc dans ce pot, fuivant fa grandeur , qui n'eft pas toujours la même, la différence peut aller de quinze à trente livres ; -on couvre le vaiffeau de fon couvercle, & on laiffe plufieurs jours ce marc fans le vifiter (tous ces pots font toujours placés à la cave ou au rez-de- chauflée) ; dès que l’on s'aperçoit que le marc s'échauffe légè- rement, on y veille de près; cette chaleur fe fait apercevoir plus tôt ou plus tard, fuivant l’expofition de la cave plus ou moins chaude, la force du marc, le degré de chaleur ou du froid de l’atmofphère: quelquefois la fermentation s'opère dans trois ou quatre jours, d’autres fois il en faut douze ou quinze & même jufqu'à vingt-quatre. Les phénomènes de cette fermentation font à peu-près les mêmes que dans celle qu'opèrent les rafles mêlées avec le vin {b), il y a cependant quelques circonftances qui tiennent à la nature dusmarc, que nous expoferons dans la feconde partie de ce Mémoire. Cette opération fe nomme toujours avirer, comme celle lon auroit employé du vin; dès que l'on aperçoit que la petite chaleur cefle, que le deffous du couvercle eft un peu mouillé, & qu’enfuite il fe defsèche, on a un des indices que le marc a ceflé de fermenter; mais voici d'autres moyens encore plus fürs. On prend une poignée de ce marc, non de la couche fupérieure, mais des inférieures, & en plongeant la tête dans le vaifleau, on fent fi l'odeur eft forte, pénétrante, agréable, analogue à celle de l’éther à laquelle je l'ai comparée, c'eft un indice que le marc eft prêt pour couver; mais le moyen le plus certain c’eft de mettre le foir fur le marc une plaque

{b) Voyez les volumes de l’Académie, années 1750 à 1757:

DYEYS, S Cr E N°c E 6, 727

de cuivre, que lon va vifiter le lendemain , & fi alors cette lame eft couverte affez uniformément fur les deux furfaces d’une légère couche de verdet, c’eft un figne non équivoque qu'il faut couver.

J'ai remarqué fur plufieurs pots ou oles, que lorfque 1a fermentation acéteufe s’opéroit ou sachevoit » il füintoit à iavers les pots un peu d’eau qui annonçoit-la décompofition du vin contenu dans le marc ; fouvent le rebord du vaifieau eft mouillé, phénomène qui n'arrive pas toujours: dans d’autres pots il ne paroït aucune forte d'humidité fur les furfaces extérieures des pots.

Dès que le marc de raifins eft dans l'état que je viens d'expofer, on retire le marc du pot & on le jette dans un autre pot vide ou dans une corbeille , & tout de fuite on procède à mettre couche par couche les lames de cuivre & le marc de raifins, obfervant de mettre {a première couche de marc; l'épaifieur du marc qu'on applique fur chaque lame de cuivre ne va pas à un demi-pouce, & la dernicre couche eft toujours de marc. Cette dernière opération s'appelle couver : les phénomènes que j'ai obfervés ne différent en rien de ceux qui s'opèrent par l’autre procédé. Voilà pourquoi Je ne rappelleraï point les précautions qu'il faut prendre, elles font détaillées fort au long dans mes deux Mémoires fur cette matière, que l’on peut confulter.

J'y ai dit que lon vifitoit de temps en temps les James de cuivre qui font au haut du pot, pour voir fi leurs furfaces hiflent apercevoir des points blancs (ce que les femmes qui font le verdet, appellent cotonner) qui ne font qu'une criftal- lifation qui annonce que l'opération du couvage eft finie, & qu'il faut mettre les lames de cuivre au relais, autre opé- ration que lon peut voir aufir dans les deux Mémoires déjà cités, & dont il feroit inutile de répéter. la defcription, parce qu'elle eft la même dans ce procédé. J'ai trouvé que les criftallifations que j'ai aperçues fur les plaques de cuivre formées par la difiolution du cuivre opérée par l'acide le plus pénétrant qui s'élève du marc de raifins, au couvage,

728 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

étoient les mêmes que celles que j'ai décrites dans mon fecond Mémoire fur le Vert-de-gris.

Les lames de cuivre du couvage font portées au relais. Je ferai obferver que lorfque j'écrivis mes deux Mémoires fur le Vert-de-gris, il y avoit quelques particuliers qui le mouilloient au relais avec la vinaffe ou avec du vin, aujourd'hui on ne le mouille qu'avec de l'eau ; je trouve que cette méthode n’a rien de répréhenfible, par ee raifons qui feront expofées dans la feconde partie.

Par cette méthode de préparer le vert-de-gris avec le marc de raifins, on place le double de plaques de cuivre dans les pots, ce qui eft un avantage confidérable pour le Fabricantÿc): les rafles, par leur forme , occupent plus de place ; voilà pourquoi dès que lon a bien dirigé l'opération avec de bon marc de raifins, on a communément pour chaque pot cinq livres & juiqu'à cinq livres & démie; tandis qu'avec le vin on ne pouvoit en avoir au plus que trois livres, & cela même étoit fort rare; il falloit avoir employé des vins fort généreux & de la première qualité; ïl falloit auffi que toutes les autres circonftances euflent concouru au fuccès de l'opération,

SE MCONNNPDÉENTP ANRNTIOEE"

C “EST un principe certain que les vins d’une bonne qualité, & qui ont le double avantage d’être abondans en efprit ardent & d'être aflez bien colorés, donnent toujours un marc ana- logue à la liqueur qui en eft provenue. En général, les vins din bas Languedoc qui font provenus des vignes fituées près de notre mer des terres qui l’avoifinent , à la diftance de trois ou quatre, lieues, donnent plus ou moins, fuivant Îa nature du terrein, des vins généreux propres à fournir par la difüllation beaucoup d'eau-de-vie ; tandis que ceux qui avoi- finent les montagnes, comme par exemple, celles des Sevennes

(&) Le plus confidérable fera de ne pas employer du vin; le plus haut prix du marc de raïifins n’excédera jamais d’un quart le prix du vin, quelque bas

qu'il foit. font

HiEsh SicuENCcESs. 729

font de petits vins délicats, peu colorés, bons à boire, tournant aifément à l’aigre, fur-tout dans les grandes chaleurs, quoiqu'on les tienne dans des endroits frais; ceux-ci ne donneroient par la diftillation que peu d’efprit, & ne feroient pas propres, :non plus que le marc qui en proviendroit, à faire le vert-de-gris ; le peu qu'ils en donneroient ne payeroit pas le travail.

Prefque tout le marc des raïfins des campagnes des environs de Montpellier, & fur-tout des groffes fermes ou métairies, ne s’emploie qu'à faire de la piquette pour les Valets, les Payfans qui cultivent la terre, & toute cette claffe d'hommes fi utiles en boivent jufqu'à Pâques; c'eft qu'ordinairement on proportionne l’eau que l'on jette fur le marc pour faire de la piquette, fuivant la quantité de vin que l’on a recueilli, & on Îa fait plus ou moins forte fuivant les années; fi la récolte a été mauvaile, cette liqueur s'en reffent, parce qu'il faut toujours une certaine quantité de cette boïflon fuivant le nombre des perfonnes néceflaires aux travaux de chaque ferme , & que la piquette doit tenir lieu de vin prefque jufqu'à la fin du printemps : il ne feroit pas poffible dans les grandes chaleurs de notre climat , de la conferver , même dans les lieux les plus frais: on fait que celie qui contient moins d’eau eft toujours meilleure que celle qui en a en furabondance, quoiqu’on la faffe cuver iong-temps fur le marc ; par exemple , cette année (1778) la piquette eft excellente, parce que le marc a été très-abondant & très-fort, j'entends qu'il n’y avoit pas une furabondance d’eau, la féche- refle ayant été extrême , & les vendanges s'étant faites fans pluie.

Le marc de raifins qui a fervi à faire de la piquette & qui a été au prefloir, ne fauroit être employé ni à faire du verdet ni à diftiller, étant privé, par cette opération, d’efprit ardent ; on le donne encore dans cet état dans les Sevennes à manger aux cochons; aux environs de Montpellier, dans les campagnes, on le jette fur le terrein voifin de la maïfon, pour fervir de fumier, & pour faire manger, en hiver, les poules & les pigeons, qui avalent les pepins qui y font

Mém. 1776. FA

730 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

contenus, dont on pourroit tirer une huile, par expreffion, comme on le pratique à Parme.

A Montpellier, le plus grand nombre des habitans qui ont des vignes ne font point de piquette ; ils vendent le marc de raifins pour faire de l’eau-de-vie, ufage qui, comme je l'ai dit dans une de nos Aflemblées publiques, ne remonte guère qu'à une douzaine d'années. On pourra préfentement employer le marc à deux ufages, à diftiller & à la préparation du vert-de-gris : il y a d’autres villes & villages dans les diocèles d'Agde, Béziers, &c, qui font dans cet ufage, de diftiler le marc: prefque tout le terroir de Meze, Marcillan, &c, petites villes du diocèfe d'Agde, eft planté en vignes ; les vins qu'on fabrique dans toute cette contrée eft pour l'étranger ; il y en a immenfément, c'eft une fontaine de vin, fi je puis m’exprimer ainfi; ils ont par conféquent beau- coup de marc pour faire de la piquette & pour difiller. Ceux qui ont adopté à Montpellier la nouvelle méthode de faire le verdet avec le marc, en ont fait venir de Meze, diftante de Montpellier de fix lieues, pour en avoir une certaine provifion. Il eft bon de dire un mot de l'état lon trouve le marc de raifins que l’on achète des particuliers: dès qu’on a Ôté le marc du prefloir, on le met dans la cuve de pierre ou de bois, ou bien dans un coin du cellier on lamoncelle, c'eft delà que les acheteurs le prennent pour diftiller ou pour faire le vert-de-gris.

La confervation de ce marc, pour le garder une partie de lannée fans qu'il s’altère par deux nouvelles fermentations fucceflives, foit pour faire de l’eau-de-vie ou pour être em- ployé à faire du verdet, eft toujours très-difcile , par les raifons que nous allons expofer. Les marcs des raifins ne font pas tous également bien preflés, cette preflion eft cependant très-effentielle pour les conferver intacts un aflez long temps, & fans qu'ils s’altèrent en aucune manière; fi le marc n’eft pas aflez preflé, fi quand on le manie, il mouille tant foit peu les doigts, ce marc ne peut fe conferver long-temps ; employé iout frais, il efl fupérieur à ceux qui font fecs , principalement

DE se SIC E N'c Er’, 731

pour faire de l’eau-de-vie ; dans cet état, ce marc étant entaffé en gros volume & expolé à l'air, il pale fort ailé- ment à la fermentation acide. Les Brüleurs d’eau-de-vie qui diftillent le marc , doivent s’emprefler de le ditiller vite après la récolte, fuivant que le temps eft plus ou moins chaud, fans quoi ils ne retireroient de leur marc qu'une eau-de-vie très-acide.

Le marc qui eft affez bien preffé, dont les grains fe laiflent détacher aïfément en le maniant, fans laifler aucune humidité fur la main, peut fe conferver plus long-temps que le premier, en le tenant bien fermé dans la cuve ou dans des tonneaux bien fermés & mis dans un endroit frais à l'abri de faction de l'air; mais la faifon peut favorifer encore fa confervation fans qu'il fe fafle aucun mouvement inteftin dans fes parties conftituantes ; le grand froid, la gelée, le vent du Nord retardent infiniment cette fermentation fpon- tanée , dont tous les corps de cette nature font fi fufceptibles, principalement le marc de raifins dès qu'il fe trouve amon- celé à grands tas.

I feroit plus avantageux pour la préparation du vert-de-gris, d'employer le marc de raifins dans le temps froid , que quand les chaleurs fe feront fentir; il fera très-difhcile, malgré toutes les précautions que l’on pourra prendre, de le conferver, fur-tout celui que fon fera venir de loin ; ïl faut pour le tranfporter qu’il foit mis dans des tonneaux ; fi la faifon ne favorile pas, que le vent du Sud règne, tout eft perdu ; ce vent humide & chaud mettra en mouvement Île marc, Ia fermentation acide s'enfuivra, & peut-être avant fon arrivée à fa deftination fera-t-elle pañlée , quoiqu'elle fe faffe plus lentement dans le marc que dans le liquide. Voici une obfervation qui vient à l'appui de ce que je viens d'avancer. J'étois chez une Dame qui fait préparer le vert-de-gris avec le marc, elle avoit fait acheter à Meze plufieurs grands tonneaux remplis de marc qu’elle avoit reçus au commence- ment du mois de Février, & qui fe trouvoient placés dans une cour à l'entrée de fa maïfon : je touchai par hafard,

Z'zzz

732 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

extérieurement , avec la main , un de ces tonneaux qui pouvoit contenir dix à douze quintaux de marc; je le trouvai chaud, & j'avertis cette Dame que fon marc de raifins étoit en pleine fermentation, ne pouvant décider fi c'étoit la fermen- tation acide ou la putride ; mon incertitude à cet égard ne dura pas long-temps; la chaleur, quoiqu'examinée extérieu- rement fur le bois, me parut fi forte, que je ne doutai plus qu'elle ne fut l'effet de fa fermentation putride : pour voir fr je ne me trompois point, on défonça le tonneau , & ül s’exhala auflitôt de la première couche de ce marc une vapeur épaiffe fentant le moifi, & qui remplit tout le veftibule de la la maifon (je ferai remarquer que le vent étoit Sud-ett); nous étions enfévelis dans cette vapeur ; j'y plongeai ma tête fans reflentir la moindre incommodité : le lieu cette vapeur fe répandoit étoit obfcur ; une chandelle qu'on avoit allumée ne s'éteignit point; on voit par-à que cette vapeur n'étoit pas mal-failante; point de gas inflammable ou acide; on y expofa la chandelle allumée, fans que la vapeur prit feu ; point de mofettes, puifque nous n’en fumes pas incommodés.

Il paroït par ce que je viens d’expofer, que la fermen- tation putride & acide du marc de raïifin ne laifle rien échapper de nuifible pour l'homme; il n'y a que la fermen- tation fpiritueufe qui eft dangereufe pour ceux qui sy expofent. Ce marc étoit fi chaud dans le tonneau qu'ayant voulu y plonger la main un peu profondément, je fus obligé de la retirer bien vite pour n'être pas brülé : cette chaleur fubfifta plufieurs jours dans cette grande mafle de marc, & à melure qu'on en tiroit une couche, il s'en exaloit une vapeur très-épaifle. Ce marc étoit devenu noir , comme toutes les matières végétales entaflées le deviennent par Ia fermentation putride, elles fe réfolvent enfuite par le laps du temps en terreau.

Je diftillai au bain-marie de ce marc pour voir de quelle nature feroit la première liqueur qui en proviendroit, elle s'éleva très-aifément ; mais je n'eus qu'une liqueur vapide, fentant le moifi, verdiflant légèrement le firop violat: les

DITENSNNSTCNELE INTG! Est 733

différentes fermentations qu'avoit fubies ce marc avoient dé- compolé Ia partie fpiritueufe, enfuite l'acide , & il n’étoit refté qu'une liqueur fade, platte, donnant quelques indices d’alkali volatil. Le marc qui a fubi la fermentation putride & qui a noirci, eft rejeté avec raïilon par ceux qui préparent le verdet; on ne s’em fert que pour du fumier.

On voit, par ce que je viens de rapporter, que les marcs de raifin que l’on gardera long-temps pour les employer fucceffivement à préparer le vert-de-gris, feront fujets à fe gäter ; le moindre petit morceau de marc un peu ferré & un peu humide, qui fe trouvera mêlé & enféveli dans du marc qui fe détache aifément, qui eft en grofle mafle dans un tonneau ou ailleurs, peut fervir de levain, & mettre tout en mouvement en excitant une fermentation dans toute la

artie du marc contenue dans le tonneau, & fi on n'’eft pas attentif à veiller fur cette fermentation qui fera acide, elle pañlera bientôt lorfqu'il fera amoncelé en gros tas à la putride, & pour lors tout le marc fera perdu.

J'ai obfervé que lorfque dans un tonneau rempli de marc, la fermentation acide étoit établie, il falloit divifer ce marc dans les oules ou pots l’on fait le verdet ; par cette manœuvre on ne perd point fon marc, on le veille de manière que dès que la fermentation eft au point requis par les moyens donnés dans [a première partie de ce Mémoire, on avine fans délai. Si on laïfloit parcourir tous les degrés de la fermentation acide dès qu'elle à commencé, dans une mafle de marc contenue dans un tonneau qui en tiendroit de fix à douze quintaux, les couches inférieures de ce marc fuppofées toujours dans l'état fermentefcible, pourroient, par la feule preffion des couches fupérieures & par le défaut de la circulation de l'air, pafler à la putride; or, dans ce cas on fe dépêche, & pour bien employer fon marc, on a foin de le trier pour ne pas mettre dans les pots ce qui eft moifi.

Je rapporterai à la fuite de tous ces faits quelques obfer- vations analogues que je, fis dans une autre Fabrique de verdet, La Dame du logis, au moment j'entrai, faifoit

734 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

remplir, par une domeftique, les pots ou oules de verdet de marc de raifm, que l'on retiroit d’un tonneau expofé au rez de chauflée, auprès de la porte d'entrée de la maïfon ; à mefure qu'on vidoit le tonneau , on féparoit les petits morceaux de marc qui étoient noirs & moifis; j'examinai ce marc, je ne Île trouvai pas extrêmement coloré, je plongeai ma tète dans le tonneau, je trouvai l'odeur très-agréable & affez forte, comme quand les raffles & le marc font prêts à recevoir les lames de cuivre au couvage. Mon foupçon fe changea bientôt en certitude; je pris de ce marc, je le diftillai fur le champ au bain-marie, pour voir fi le premier produit feroit fpiritueux ou acide, expérience certaine pour déterminer f1 la liqueur contenue dans le marc eft décom- pofée pour former un autre produit. La première liqueur que j'obtins étoit purement acide, ne s’enflammant point, d'où je conclus que la fermentation acide étoit à fon point; & pour m'en aflurer encore mieux, je mis le foir, fur une paitie de ce marc que j'avois laiflé à part dans un vaiffeau de terre, une lame de cuivre, & le lendemain je la trouvaï enduite fur toutes fes furfaces d’une légère couche de verdet, ce qui indique que le marc & les rafles font prêts à recevoir les lames de cuivre,

Je fis part à cette Dame de mes obfervations ; elle employa fans perdre de temps tout le marc de ce tonneau; elle en remplit fes pots & couva dans trois jours. If eft donc bien certain que plus le marc de raifin fera gardé, amoncelé à grand tas, plus il fera expofé à pafer infenfiblement d’une fermentation à l’autre, nous en avons dans cette obfervation un exemple fenfible ; il y avoit près de quatre mois que le marc étoit forti du prefloir, & fucceflivement la fermentation acide s'y étoit faite, en forte que pour peu qu’on eût tardé, la putride auroit fuccédé ; les morceaux de marc noircis & moifis que l’on rejetoit, en fourniffent la preuve la plus complète ; ils auroient fervi de levain pour infecter toute la maffe.

I fuit de tout ce que l'on vient d’expoler , que plus le

NES Sr CRE Nc E 4 233 marc de raïfin vieillira, ou s'éloignera de l'époque de la vendange, plus il fera fujet à {e gâter, fi, comme je lai déjà dit, tout ne concourt pas à fa confervation: Je local, le temps froid, le vent du Nord font des préfervatifs pour un temps. Le tranfport de ce marc, de lieux éloignés de a Fabrique, eft un grand obftacle à fa confervation , fur-tout file temps ne favorile pas ; plus on changera, plus on remuera le marc de raifin d’un endroit à l'autre, plus cette action mécanique répétée, jointe à la chaleur de l'atmofphère, développera la fermentation ; pour éviter ces inconvéniens, il faut le faire tranfporter dès que le vent du Nord foufera.

Au refle, toutes les fois que l'on trouvera du marc à acheter dans le lieu même l’on prépare le verdet, il faut le préférer à celui qui vient de loin, fans compter que l'on épargnera les frais du tranfport.

Le marc de raifin qui contient la grappe eft également bon pour faire le vert-de-gris ; cette grappe s'imprègne alors des différentes fermentations de tous Îles diflolvans du cuivre contenus dans le marc de raifin, & d'ailleurs, elle eft un des agens fermentatifs: dès que l’on mêle couche par couche Jes lames de cuivre avec le marc dont on n'a pas Ôté les rafHles, les lames de cuivre font plus en l'air, fi je puis m'exprimer ainfi, elles ne s’entaffent pas tant, & peuvent pa-lR favorifer un: peu plus la diflolution du cuivre.

Les expériences en grand pourront un jour nous inftruire plus parfaitement fur tous ces objets. Pour empécher le marc de fe gâter, je voudrois qu'il fût employé dans l'efpace de trois ou quatre mois au plus, à compter du jour qu'il fort du prefloir : pour cela, il faudroit faire les pots ou oules plus grands au moins du double : on m'objeétera peut- être que la pefanteur du cuivre pourroit être un obftacle en entaflant trop par le nombre de lames de cuivre, le marc ou les raffles, & que l’action de l'air & du diffolvant volatil contenu dans le marc ou les raffles qui attaque le cuivre par une très-grande affinité feroit génée; cette objection feroit

736 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

peu fondée. Ce métal ne pèfe fur un corps, comme ceux-ci ; que lorfqu'il n'eft pas divilé & qu'il eft en groffes mailes. Il y auroit encore un autre moyen pour éviter cet incon- vénient; ce feroit de faire le vert-de-gris dans des caiffes d'un demi-pouce ou d’un pouce d’épaïleur, leur donner 1a forme d’une maye à pétrir, avec un bon couvercle qui ferme exactement ; fous cette forme on ne craindroit pas que les lames de cuivre pefaffent trop, il entreroit beaucoup de lames fur la longueur des caïfles; de cette manière on emploiroit beaucoup de marc de raifin à la fois, & par-à, on empécheroit qu'il ne fe gätàt, dès que la fermentaion acide eft en train dans une grande maïfle de marc.

On pourroit encore m'objecter que lévaporation & limbi- bition du diflolvant du cuivre feroit beaucoup plus grande dans le bois que dans les vaifleaux de terre: je penfe que ces caifles une fois imbibées, ce qui feroit l'affaire de quelques mois, tout feroit fini; mais comme cette opération fe fait à la cave, il pourroit arriver qu’à la longue le bois fe pour- riroit; mais l'on peut y remédier en employant le bois de chêne qui réfifte fong-temps à l'humidité.

J'ai dit, dans la première Partie de ce Mémoire, que tous ceux généralement qui préparent aujourd'hui le vert- de-gris, mouilloient les lames de cuivre au relais avec de l'eau, qu'on ne pouvoit blämer cet ufage, qui ne feroit préjudi- ciable qu'autant que l'on y mettroit l’eau avec furabondance: dès qu'on Île porteroit trop humide au Bureau du poids du Roi, l'Infpeéteur qui eft-prépolé pour que cette matière ne s'altère pas par d'autres corps étrangers, dont nous avons parlé dans nos premiers Mémoires, s’il trouvoit le verdet un peu trop mouillé lorfqu'on l'expofe en vente, le feroit étendre fur des draps, pour le faire fécher jufqu'au point requis par l'ufage & par les règlemens.

En mouillant avec de l’eau les lames de cuivre , lorfqu'eiles font au relais, on ne fait qu'étendre la diffolution qu'a fait l'acide végétal au couvage ; elle augmente bien peu {a diffo- lution du cuivre, attendu que le {el neutre qui s’eft formé

7 au

BPEUSI Si CEE: NC #5 737

au couvage par l'acide du vinaigre avec la bafe métallique ; eft avec le moins d'acide poffble; l'eau fait gonfler cette diflolution ainfi que le fel neutre, qui eft fortement adhé- rent à fa lame de cuivre qui forme ces points blancs, indice le plus certain pour ôter les lames du couvage , pour les mettre aux relais, dont j'ai parlé dans mes premiers Mé- moires. Ce fel fe fépare très-diflinétement de la partie colorante du cuivre, & ce qui le prouve démonftrativement, c'eft que fi on laifle au couvage trop long-temps les lames de cuivre , toute la furface de la lame qui a été attaquée par l'acide végétal fe dépouille de Ia partie colorante du cuivre, & laiffe à nu ce {el blanc, cotonneux , qui forme différentes criftallifations décrites dans mon fecond Mémoire, & qui eft un fel neutre à bafe métallique, décoloré: l'eau avec laquelle on mouille les lames de cuivre étend ce fel, le détache de Ia lame, & fe méle par la pofition des lames, foit de champ ou de plat avec Îa partie colorante étendue fur la partie fupérieure de la lame de cuivre, & qui couvroit le fel dont je viens de parler. Voilà pourquoi les lames de cuivre qui ont refté le temps requis au relais, & qu'on a toujours mouillées avec de l’eau, fe raclent plus aifément & n'adhèrent pas tant à la lame que lorfqu’elles ont été mouillées avec Îa vinafle, qui eft un acide de vinaigre, lequel fait au relais une nouvelle diflolution de cuivre , & étend moins que l'eau la première diflolution.

Je rapporterai à la fuite de ce Mémoire quelques phéno- mènes obfervés fur la partie colorante du cuivre, & fur le fel qui fe forme lorfque les plaques de cuivre font au couvage. J'ai dit dans mes premiers Mémoires, que la partie colorante du cuivre fe fépareroit au couvage , fi on y laifloit les lames de cuivre trop long-temps, & laïfferoit à nu la partie blanche, cotonneufe , qui forme Îes différentes criflallifations que J'ai décrites, & qui font d’un goût fucré, comme le {el de Saturne : fi on choïfit parmi les lames de cuivre qui font au

. haut du pot, lorfqu'on les a laiffé bien dépouiller au couvage

de toute la partie colorante (fuppofant toujours que l'opération Mém. 1776. | Aaaaa

738 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

du vert-de-gris a été bien faite) fes plus belles criftallifations,, fur-tout celles qui ont la figure d'un hériflon de châtaigne , & qui font bien apparentes & bien relevées: fr on ne fait qu'enlever avec la pointe d'un couteau ou avec une petite pince la partie fupérieure de la petite pointe de chaque criftal- lifation, qui eft blanche & dépouillée entièrement de toute la partie colorante, & fi l'on a la patience d'en ramaffer une vingtaine de grains, qu’on les fafle difloudre dans un peu d’eau diftillée, & que l'on verfe quelques gouttes d'aikali volatil fur cette diflolution, la couleur bleue ne paroït point ; mais cette expérience ne réuffit qu'autant que l'on prend toutes les pré- cautions que je viens d'indiquer : fi on enlevoit toute fa criftallifation & fur-tout la partie inférieure qui tient à la lame de cuivre, on enlèveroit quelque petite portion de cuivre ou de verdet non-décoloré, pour lors , Falkali volatil feroit paroître la couleur bleue, quand if n’y en auroit qu’un atome,

Ceci prouve bien que l'acide végétal dans l'opération du couvage , attaquant le cuivre, en fépare la partie colorante en formant un fel neutre avec la terre métallique décolorée avec faquelle il a plus de rapport, à moins qu'on ne penfe que l'acide en diffolvant le cuivre, fait une efpèce de calci- nation, & que la partie colorante du cuivre qui paroît grafle, fi je puis m'exprimer ainfi, s’en fépare dans cette diffolution ayant moins d’affinité avec l'acide; phénomène qui me paroît bien fmgulier. Le cuivre eft caché en-ce que l'alkali volatil ne fait pas paroître la couleur verte, & que a partie colo- rante s’en fépare.

J'avois dit dans mes deux premiers Mémoires , donnés. y a plus de vingt-cinq ans, que Îa vinaffe qu'on jetoit pourroit être employée en la diflillant dans de grands alambics de cuivre bons à faire en grand de la cérufe, du fel de Saturne & du verdet diftillé ; néanmoins , il s’eft écoulé un grand nombre d'années , fans que perfonne s’avifät d'employer utilement cette vinaffe, quoique j'eufle mis fuffifamment fur la voie ; tant il eft vrai que les Arts ne fe perfeétionnent que lentement! Ce n’eft que depuis quelques années qu'on

DES SCIENCES, 739 a établi dans cette ville une Fabrique de fel de Saturne & une de verdet diftillé ; on faifoit un fecret de cette dernière Fabrique, mais on vient d'en établir trois autres. On fait qu’autrefois on ne tiroit le verdet diftillé que de Grenoble, & qu'on en cachoïit foigneufement le procédé; aujourd'hui, que la Chimie a fait tant de progrès en éclairant la partie des Arts, qui eft de fon refiort, on a trouvé qu'il ne failoit qu'un tour de main pour le faire bien criftallifer en faifant difloudre avec du vinaigre diftillé le verdet ordinaire, dont j'ai donné le procédé; cet acide fait une nouvelle difiolution de ce verdet qui w'étoit qu’en partie diffout par la première diflolution, & lui donne une furabondance d’acide qui forme ces beaux criflaux que Von appelle improprement yerdet diflillé, au lieu de dire criflalli[e.

Les particuliers qui font en grand à Montpellier cette criftallifation du verdet, en font un fecret. J'ai toujours réuffi à avoir de beaux criftaux, en faifant bouillir une demi- heure, dans un grand chaudron, de la vinafle diftillée avec du verdet, & remuant toujours avec une fpatule de bois, c'eft-à-dire que fur fix livres de vert-de-gris je mettois trente livres de vinaffe diftillée, enfuite je fltrois ma diffolution toute chaude, & le vert-de-gris non diffout qui refloit fur Je filtre fervoit à une nouvelle opération ; je faifois évaporer jufqu'à confiflance de frop cette diflolution filtrée, je la verfois toute chaude dans un vaiffeau de terre un peu élevé & de large ouverture, dans lequel j’avois arrangé auparavant de petits bâtons d’ofier bien aflujettis, & mon vaifleau étoit “mis dans un rez-de-chauflée très-frais : il s’attachoit & fe formoit de très-beaux criftaux en lofanges autour de ces bâtons aflez gros, & que j'augmentois par une autre nouvelle diflolution de verdet rapprochée au même point quand la première n’en donnoit plus.

M. Baumé, à qui la Chimie eft redevable de tant d découvertes, a donné, dans le Didionnaire des Arts, un procédé pour faire cette criftallifation en grand, qui ne laifie rien à defirer.

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740 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE

M. Granier, Négociant, eft le premier qui ait fait en grand à Montpellier, il y a neuf ou dix ans, le verdet diftillé, ou pour mieux dire, cette criftallifation; il eft à remarquer que dans fa Fabrique chaque criftallifation qui tient à un morceau de bois blanc & qui le couvre fur toutes fes furfaces, pèle deux livres & jufqu'à trois. Ce bâton de forme cylin- drique de la groffeur du doigt index, a environ un pied de longueur ; à une de fes extrémités la plus groffe, on le fend & on le divife en quatre parties dans la longueur de deux ou quatre pouces, pour y introduire une pièce de cuivre coupée carré- ment, aflez épaifle pour tenir ces quatre branches écartées : ce bâton ainfi préparé pèfe une once, & fe forment & s’attachent les différentes couches de criftallifation de verdet, qui font très-belles & en très-beaux criftaux bien grouppés. Dès que. cet amas de criftaux, attachés à ce morceau de bois, eft bien fec & dépouillé de toute l'eau-mère, on le vend dans le commerce trois livres & jufqu'à trois livres dix fous.’

Les Fabriques , tant du verdet ordinaire que de celui que lon appelle improprement diftillé, & qui n'eft connu dans le commerce que fous ce nom qu'il faut lui conferver, fe foutiendront toujours avec plus d'avantage & à moins de frais dans notre ville & aux environs que par-tout ailleurs, à caufe de la vinafle qu’on jetoit autrefois & que l'on vend à préfent à bien bon marché, mais qui pourroit augmenter de prix fi le marc de raifins prend en partie la place du vin pour faire le vert-de-oris : Iors même que l’on n’emploiroit plus le vin, ce que je ne penfe pas, pour faire le vert-de- gris, le vinaigre feroit toujours à meilleur marché dans le bas : Languedoc, à caufe de l'abondance des vins & de leur qualité propre à donner un excellent vinaigre pour faire cette préparation de verdet diftillé, qui par la concurrence fera toujours à meilleur marché dans cette ville que dans les autres parties du Royaume; il en eft de même de toutes les autres préparations qui fe font en grand & qui ont pour acide le vinaigre,

MEIST SUCUTE NC E 741

Je terminerai ce Mémoire par quelques réflexions fur la fabrique du verdet par rapport aux maladies. !

Les perfonnes qui s'occupent de cette préparation à Mont-

ellier & aux environs, font pour la plupart des femmes ou filles de tous les äâges.-Nos annales ne’ nous ont jamais fait lhiftoire d'aucune maladie particulière occafionnée par cette préparation qui fe fait dans cette ville de temps immémorial, & qui a pour bafe le cuivre reconnu pour être mal-faifant. Tandis que les préparations qui ont pour bafe le plomb & plufieurs fémi-métaux font fi dangereufes à ceux qui par état font obligés d'en faire leur occupation.

La plupart des femmes qui font le verdet dans les caves, font fi peu foigneufes qu'on les voit fouvent dans leurs ateliers ayant leurs mains comme enduites de verdet, à force de manier les lames de cuivre, d’abord en les ôtant du cou- vage pour les mettre au relais, & enfuite en les raclant; ces femmes mangent à la cave, le plus fouvent fans laver {eurs mains, elles déjeünent, goûtent, tiennent- à la main {eur morceau de pain fans qu'il y ait d'exemple qu'aucune fe foit empoilonnée avec le verdet, ni que l'odeur qu’elles refpirent d'un grand tas de lames de cuivre, enduites de vert-de-gris & ‘enfévelies dans des endroits peu aërés, ait en aucune manière altéré leur fanté.

Je penfe que le préfervatif fe trouve à côté du poifon. Toute latmofphère des caves ou autres lieux, lon fait en grand le verdet, eft remplie de la partie la plus volatile de l'acide du vin lorfqu'il fe décompofe & fe change en vinaigre; ce dernier, aflez volatil par fa nature, s’évapore continuellement par la chaleur naturelle de la cave, ou du feu que lon y fait quand on veut donner plus de chaleur à la cave ou chauffer les lames de cuivre en hiver. Cette vapeur acide répandue dans toute la cave fe mêle avec Pair, s'y diflout, & fait qu'on refpire continuellement une odeur agréable & bienfaifante qui doit empêcher, par fa nature, que les émanations du cuivre & du verdet n'incommodent . des perfonnes journellement expofées à fon action,

742 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE, &c

Je penfe encore que l'on a fort exagéré le danger du vert-de-pris, qui peut-être par l'acide qu'il contient devient moins dangereux, principalement celui qui eft criftallifé & qui en contient avec furabondance.

Enfin par toutes les recherches que j'ai pu faire, je le répète, nous n'avons point d'exemple à Montpellier, les Fabriques de verdet font en très-grand nombre & dans tous les quartiers de la ville, que perfonne ait été empoifonné ni incommodé par cette préparation, ni que les femmes, dont elle fait l'unique occupation, foient attaquées de quel- que maladie particulière occafionnée par cet Art, & que l'on puifle défigner fous un nom diftinétif, comme on voit très -fouvent les Ouvriers qui travaillent fur le plomb ou à fes différentes préparations, aux mines de mercure, &c, mal- heureufement expolés aux coliques dites de Poitou , ou à des tremblemens qui dégénèrent fouvent en paralyfie,

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+ & ve Va Ye ae af Vo x [EE CEE (SG) eg

+

FAUTES À CORRIGER

Dans lHifioire de 1775.

P: GE 52, ligne 6, xx1x1 flades, c'eft-à-dire, onze cents,

a.

lifez onze cents flades,

-Dans fes Mémoires de 1775.

Page 93, ligne 3, a compter d'en bas, au lieu de ces mots: cette

action n’influe que fur le rapport de la quantité de la préceffion à celle de la nutation , e7 cette action n'influe que fur les quantités abfolues de nutation & de la préceffion.

. to roff—6q+ sf. = PUBÉTE ess tau lieu de Ia quantité - 35 TTL ET 7e AR Subfiituez par-tout, me,

6 Dans ce Volume.

Page 205, ligne 16, au lieu de =", lifey —— £ £

256, à la fin de l'article XXXII, ajoutey ce qui fuit : On peut d’ailleurs faire voir 4 priori, d'une manière extrêmement fimple, qu'un dérangement quelconque dans la poftion de Yaxe de Ja Terre eft impoffible en fuppofant 1.° ja Terre homogène, & Îles eaux qui Ja recouvrent, de même denfité qu'elle: 2.° que la figure de 1a mer eft celle qui convient à l'équilibre , & que par conféquent fa furface eft perpendiculaire à 1a réfultante des attractions du Soleil & de la Lune, & des autres forces dont chaque molécule extérieure eft animée. Pour cela, nous obferverons que fi cette propriété convient à la figure d’une mafle fluide homogène qui tourne fur elle-même, & dont toutes les parties font foumifes à leur attraction réciproque, & à celle de tant de corps que l’on voudra; non-feulement la maffe entière, mais encore tout canal rentrant en lui-même, fera en équilibre; il eft vifible, cela pofé, que l'axe de rotation ne peut avoir aucune tendance à fe mouvoir autour du

centre d'inertie, & cela feroit encore vrai dans le cas une partie quelconque intérieure de la maffe fluide vien- droit à fe confolider & à former le fphéroïde que recouvre la mer; il ne peut donc exifter dans les hypothèfes précé- dentes aucun mouvement de nutation & de préceffion. Pape 271, He 7 MEN 22 8 fer 9022067 Idem, ligne 31, +: 94 7 19, hifer 9. 47. 19. Idem, ligne 33, ... 95. 9. 43, lez 9+ 59. 43. 305, ligne 10, & bien calculé les angles 4, B; ou, ce qui, &c. dfez& bien calculé; lesanglesz, B, ou, &c. 326, ligne 7, s"s— fin. (demi-diam. © parall. horiz, ©); lifez s's demi-diam. © demi-diam. de la Terre » x fin. (demi-diam., © parall. horiz. ©)

fin. (parallaxe horizontale du Soleil) fin. (parall.horiz. ©))xfin. (demi-diam, ©) —parall. horiz. ©))

fin: (parallaxe horizontale polaire de la Lune) , 7x (demi-diamètre ©) parallaxe horizontale ©)

Idem, ligne 9, (1)8=

fe (1)8=

fin. (parallaxe horizontale polaire de la Lune)